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  • Entre l’Algérie et le Maroc : un face-à-face militaire ?

    Entre l’Algérie et le Maroc : un face-à-face militaire ?

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, frontières, armée,

    Entre les deux géants du Maghreb, les lourds contentieux provenant de la colonisation et de la décolonisation ont rapidement pris une tournure militaire. Aujourd’hui, dos à dos, Alger et Rabat durcissent leur politique de défense : le Maroc crée une nouvelle zone militaire, la zone « est », à sa frontière avec l’Algérie, tandis que les nouveaux accords pour l’acquisition d’équipement militaire ne cessent de renforcer les arsenaux respectifs.

    La question des frontières est l’élément décisif qui va marquer soixante ans d’opposition marqués par des accès de violence directe ou par proxy (le Front Polisario). Elle influence profondément l’élaboration des politiques de défense des deux pays. La France coloniale porte une grande responsabilité dans la genèse de ce différend. Le contentieux des frontières fut le marqueur indépassable de la querelle. Il trouve ses racines dans le découpage desdites frontières par la France, à chaque fois au bénéfice de l’Algérie (alors trois départements français (1). Par ailleurs, le partage du Maroc en zones d’influence hispano-françaises, à la suite de la conférence d’Algésiras du 7 avril 1906 et du traité de Fès du 30 mars 1912, va contraindre le pouvoir chérifien à récupérer son territoire morceau par morceau (« en kit » comme dira Hassan II un jour (2) : le nord espagnol, la zone franche de Tanger, Ifni et le cap Juby et enfin à exiger la restitution du Sahara espagnol qu’il ne récupérera qu’en 1975, dans un coup de force face à un pouvoir franquiste épuisé. Cette restitution tardive favorisa l’émergence d’un acteur local, le Front Polisario, qui refusa l’annexion marocaine et réclama la tenue d’un référendum d’autodétermination. Le Maroc refusa et chassa le mouvement indépendantiste qui prit les armes. L’Algérie, après une hésitation initiale, prit fait et cause pour le Front Polisario et les affrontements se multiplièrent. Les deux armées se heurteront d’ailleurs, en 1976, à Amgala, dans une bataille en deux temps. Mais la prudence prévalut et, pour éviter une guerre sans merci, les deux pays ne s’affrontèrent plus que par Polisario interposé.

    Une lente structuration des politiques de défense

    Au début de la période postcoloniale, les deux États se soucient peu des conditions juridiques et politiques de l’exercice de la défense nationale. Des deux côtés, l’élément principal est l’incarnation. Les deux chefs d’État assument dans leur personne la souveraineté nationale et sont les garants de sa protection. Côté marocain, la simple appellation « forces armées royales » (FAR) de l’armée démontre le caractère propriétaire, néo-patrimonial, assumé de ce corps. En Algérie, l’Armée de libération nationale (ALN) devient l’Armée nationale populaire (ANP) mais demeure sous le contrôle exclusif du président Houari Boumédiène après sa prise de pouvoir en 1965, qui assume aussi la fonction de ministre de la Défense.

    La politique de défense algérienne : grands principes et schéma directeur

    La politique de défense algérienne, depuis l’indépendance, s’appuie sur de grands principes théoriques. Sur le plan interne, le soldat est l’héritier du moujahid de l’ALN et du fellagha de la résistance intérieure. Le maintien de la conscription, qui fit l’objet de grands débats à l’orée des années 2000, est vécu par le pouvoir comme un élément symbolique majeur, et ce, même si la professionnalisation de l’armée a été largement engagée. La terrible guerre civile algérienne (1991-2002) démontra, en ses premières années, l’incapacité des conscrits à tenir l’arrière-pays et surtout à combattre à armes égales avec les jihadistes des Groupements islamiques armés (GIA) et de l’Armée islamique du salut (AIS). Aujourd’hui, le quadrillage efficace du pays (en dehors de quelques endroits reculés) est une réalité.

    Sur le plan des frontières extérieures, l’Algérie a toujours assuré une surveillance étroite de la zone contiguë avec la Libye, toujours inquiète des sautes d’humeur du bouillant colonel Mouammar Kadhafi. Avec la Tunisie, après des années de gel, une coopération réciproque s’établit avec un droit de suite dans le cadre de la lutte contre les maquis antiterroristes. Au sud, l’APN assure le contrôle des maquis et de la guérilla jihadiste repoussée sur les franges maliennes pendant la guerre civile. À l’ouest, la défense de la frontière ouest avec le Maroc est évidemment la priorité, même si l’action militaire potentielle contre le royaume chérifien est dévolue aux forces combattantes de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), épigone étatique du Front Polisario, proclamée en 1976, et dont la population est en exil à Tindouf depuis cette date.

    Les capacités de l’Algérie à projeter ses forces avaient été entravées dès l’origine par le refus initial de ses constitutionnalistes d’autoriser les interventions extérieures (ce principe fit l’objet d’une exception pendant les guerres israélo-arabes.) Cette autocensure était liée au traumatisme initial de sa propre guerre d’indépendance et voulait éviter que le pays ne s’engageât dans des « aventures » coloniales ou impérialistes. L’Algérie ne prit pas moins part à quelques opérations des Nations Unies, mais sans commune mesure avec l’activisme du Maroc dans ce domaine. La politique de défense algérienne est fortement marquée par la guerre d’indépendance. Le renvoi perpétuel aux « martyrs » (chahid) comme mémoire et exemplarité en est l’illustration. La dernière révision de la Constitution (en 2020, après l’ère Bouteflika) donne les principes suivants : « Digne héritière de l’Armée de Libération Nationale, l’Armée Nationale Populaire assume ses missions constitutionnelles avec un engagement exemplaire ainsi qu’une disponibilité héroïque au sacrifice, […]. Le peuple algérien nourrit une fierté et une reconnaissance légitimes à l’endroit de son Armée Nationale Populaire, pour la préservation du pays contre toute menace extérieure, et pour sa contribution essentielle à la protection des citoyens, des institutions et des biens, contre le fléau du terrorisme, […]. »

    L’État veille à la professionnalisation et à la modernisation de l’ANP, de sorte qu’elle dispose des capacités requises pour la sauvegarde de l’indépendance nationale, de la défense de la souveraineté nationale, de l’unité et de l’intégrité territoriale du pays, ainsi que de la protection de son espace terrestre, aérien et maritime (3).

    La mission de l’ANP est prioritairement dédiée à la défense du pays, mais cette dernière mouture constitutionnelle n’interdit plus à cette force militaire d’intervenir au-delà de la frontière.

    Même si le texte est plus explicite sur le maintien de la paix, c’est aussi la possibilité d’un droit de suite qui est ainsi libéré.

    Algérie : un regard de plus en plus sudiste

    Au début, le jeune État algérien s’est peu préoccupé des régions sahariennes. Dès 1963, avec la guerre des sables opposant l’Algérie et le Maroc, l’ouest fut la préoccupation principale. Au fil du temps, un colonel, Mouammar  Kadhafi —  de plus en plus imprévisible  —, la nécessité de détruire les convois de jihadistes remontant les armes des vieux dépôts tchadiens, et les infiltrations dans ces zones moins défendues, conduisirent les responsables militaires à investir sur la défense du sud. Trois nouvelles régions militaires furent alors créées  : Ouargla, Tamanrasset, Illizi.

    Le renforcement de la frontière sud se poursuivit car l’effectif était notoirement insuffisant : « Seule 10 % de l’armée algérienne est positionnée dans la zone saharienne (la moitié étant positionnée à la frontière avec le Maroc) (4). » Mais ce désintérêt est en cours de correction active depuis  2012  (5). Vis-à-vis des voisins, un embryon de coopération existe : un «  comité d’état-major opérationnel conjoint » (CEMOC) avec la Mauritanie, le Mali et le Niger, mais il n’a donné que peu de résultats depuis sa création en 2010. La nouvelle stratégie algérienne a été conçue pour tenter de répondre plus efficacement à la fluidité et à la rapidité des groupes jihadistes (6).

    En résumé, la politique de défense algérienne s’accroche toujours à ses fondamentaux (esprit moujahid, défense nationale du territoire contre toutes les menaces, obsession marocaine) mais elle tente également de s’adapter à un environnement fluctuant et plus conflictuel. La guerre en Libye, pour abattre Kadhafi, a traumatisé l’exécutif et la haute hiérarchie militaire. Les attaques venues des jihadistes du Sahel aussi. Sur le plan multilatéral, l’Algérie a perdu la prééminence absolue en matière de sécurité qu’elle avait à l’Union africaine. Le Maroc est revenu dans l’organisation. La RASD est affaiblie. La chute du clan Bouteflika, la mort du puissant chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah, et la reconstitution d’un nouveau pouvoir, ont entraîné un repliement sur les fondamentaux de défense traditionnels. Parmi ceux-ci, le Sahara occidental revient en première ligne.

    Le Maroc : présent sur deux fronts ?

    Depuis le référendum constitutionnel du 7 juillet 1962, le Maroc est une monarchie constitutionnelle. Les quatre autres constitutions ne modifieront pas ce principe. Cependant, si la souveraineté revient au peuple, le monarque est le cœur à partir duquel convergent tous les pouvoirs et notamment celui de conduire les armées. Comme nous le disions, « le Roi est la figure centrale et absolue du dispositif de défense. On peut même dire, avec Abdelwahab  Maalmi, que le Roi, pris en tant qu’organe de l’État, est le “véritable producteur de sens” » (7).

    Les coups d’État de 1971-1972, dans lesquels l’armée a été impliquée à tous les niveaux, entraînent un raidissement du pouvoir et conduisent à une purge profonde puis à une centralisation accrue avec tous les pouvoirs dans les mains royales. Si le dispositif s’est en partie décentralisé, à partir de la deuxième moitié de la guerre du Sahara, pour pouvoir répondre à la mobilité de l’adversaire, le Palais exerce cependant un contrôle étroit sur la haute hiérarchie.

    Dans la dernière constitution du 1er juillet 2010, le roi demeure l’élément central, à la fois politique et symbolique, des principes et de l’organisation de la défense. Le préambule précise qu’en tant qu’« État musulman souverain, attaché à son unité nationale et à son intégrité territoriale, le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible  ». L’article  42, qui détaille les pouvoirs et les compétences royales, stipule que le monarque est « le Garant de l’indépendance du pays et de l’intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières authentiques ». L’article 53, quant à lui, précise que le roi est le « Chef Suprême et Chef d’État-major Général des Forces Armées Royales ». Comme le note Brahim Saydi, « la politique de défense marocaine a toujours été définie en fonction de son combat pour l’intégrité territoriale du pays et des menaces que représentent ses voisins. La principale composante de cette menace est associée à l’Algérie […]. Les relations hispano-marocaines constituent le deuxième élément de cette perception de la menace » (8)

    Les notions d’indivisibilité et d’authenticité des frontières font référence, bien évidemment, au Sahara occidental mais aussi aux présides, ces possessions espagnoles au nord que sont les villes de Ceuta et Melilla, les îlots Leïla/Perejil et les îles Chaffarines. La récupération de ces petits territoires demeure un élément central du récit nationaliste marocain — lui-même contesté par l’Espagne, qui fait valoir une antériorité historique sur ces terres africaines (9). Cette préoccupation n’est pas totalement anecdotique, et le Maroc poursuit l’Espagne sur le terrain des instruments internationaux de décolonisation. Elle utilise aussi désormais l’arme des migrants. À deux reprises, en 2021 et en mars 2022, elle a laissé 8.000 puis 1.200 migrants prendre d’assaut les barbelés des deux villes, et par la mer. Les défenses furent saturées. Mais la véritable affaire demeure celle de l’opposition avec l’Algérie et la question du Sahara occidental. Depuis le succès de la stratégie des murs à partir de 1981, le Maroc contrôle l’essentiel du territoire contesté, renvoyant la RASD aux confins de la Mauritanie et de l’Algérie. Le dispositif de défense s’est perfectionné et l’investissement financier pour le développement du territoire a été considérable, mais rien n’est réglé sur le fond. Le référendum d’autodétermination prévu par les plans Baker n’a jamais pu se tenir et les deux camps se renvoient depuis la responsabilité de l’échec (10).

    Pendant presque vingt ans, la situation du territoire est restée figée. Le référendum s’est enlisé alors que des crises politiques chez les Sahraouis limitaient leur capacité d’action. La guerre civile algérienne n’arrangea rien car le pouvoir algérien se replia sur la survie. Depuis quelques années, le réarmement algérien, rendu possible par la remontée du prix des hydrocarbures et l’élimination de la menace intérieure, a permis de relancer l’intérêt pour la cause de la RASD. La question sahraouie est devenue un enjeu de politique interne en Algérie. L’armée en a fait aussi une cause sacrée.

    Conclusion : une paix armée ?

    La période Bouteflika a été celle d’un réarmement massif de l’Algérie, devenue la deuxième armée d’Afrique (11). Des achats d’armements colossaux à la Russie ont fait progresser ses capacités militaires dans tous les domaines. En face, le Maroc — ne pouvant pas s’aligner au niveau financier — joue la carte de la qualité et s’approvisionne, surtout aux États-Unis, en matériel de très haute technologie. Les nombreuses coopérations de ce pays visent également à mettre les armées à la pointe de la technologie. Dans cet environnement militarisé, il n’y a pas d’ouverture de paix prévisible. Le nouveau gouvernement algérien s’est engouffré dans le dossier sahraoui pour renforcer, si besoin était, sa légitimité en revenant aux fondamentaux et le Maroc a lancé une offensive diplomatique tous azimuts pour bétonner sa position politique. Au milieu, des accrochages commencent à se produire, impliquant d’un côté la RASD et de l’autre les forces marocaines. La volatilité de la situation stratégique mondiale et, dans l’affaire ukrainienne, la réhabilitation de l’usage de la guerre par la Russie comme règlement des contentieux peuvent faciliter la libération de volontés jusqu’alors contenues par un environnement international juridique et politique positif. Le face-à face-va donc continuer…

    Jean-François Daguzan

    Notes

    (1) Voir, entre autres, Michel Foucher, Fronts et frontières : un tour du monde géopolitique, Paris, Fayard, 1991, p. 207-211.

    (2) Hassan II & Éric Laurant, La mémoire d’un Roi : entretiens avec Éric Laurent, Paris, Plon, 1993.

    (3) «  Algérie  : Constitution de  1996 (version consolidée du 30 décembre 2020) », Digithèque MJP (https://mjp.univ-perp.fr/constit/ dz2020.htm).

    (4) Jean-Pierre Dufau, « Rapport autorisant l’approbation de l’accord de coopération dans le domaine de la défense entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire  », Assemblée nationale, 7  novembre  2012 (https://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r0343.asp).

    (5) Voir Salim Chena, « L’Algérie : de la puissance idéologique à l’hégémonie sécuritaire », in Mansouria Mokhefi & Alain Antil, Le Maghreb et son Sud : vers des liens renouvelés, IFRI, CNRS éditions, Paris, 2012, p. 19-37 (https:// books.openedition.org/editionscnrs/22836?lang=fr).

    (6) Abdennour Benantar, « Sécurité aux frontières : portée et limites de la stratégie algérienne », L’année du Maghreb, 14, juin 2016, p. 147-163 (https://journals.openedition.org/anneemaghreb/2712?lang=ar).

    (7) Jean-François  Daguzan, Le dernier rempart  ?  : forces armées et politiques de défense au Maghreb, Publisud-FMES-FED, Paris, 1998, p. 138.

    (8) Brahim Saidy, « La politique de défense marocaine : articulation de l’interne et de l’externe  », Maghreb-Machrek, n°202, hiver  2009-2010, p. 124 (https://www.cairn.info/revue-maghreb-machrek-2009-4-page-115. htm).

    (9) Leila ou Perejil (persil) selon que l’on parle du Maroc ou d’Espagne. Pour la dimension historique et politique, voir Yves Zurlo, Ceuta et Melilla : histoire, représentations et devenir de deux enclaves espagnoles, L’Harmattan, Paris, 2005.

    (10) Du nom de l’ancien secrétaire d’État américain, James Baker III, chargé de la médiation par l’ONU. Voir Lucile  Martin, «  Le dossier du Sahara occidental », Les Cahiers de l’Orient, 2011/2, n°102, p. 43-57 (https://www. cairn.info/revue-les-cahiers-de-l-orient-2011-2-page-43.htm).

    (11) «  Le Maroc 55e   puissance militaire au rang mondial  », Challenge, 21 janvier 2022 (https://www.challenge.ma/le-maroc-55eme-puissancemilitaire-au-rang-mondial-231143/)

    Source : Diplomatie SciencesPo

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Frontières

  • Contribution : Le palais marocain aux abois

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, frontières,

    Par Ali Bouziane

    Parce qu’elle a rappelé ses positions constantes à l’égard de la question sahraouie, l’Algérie a eu droit à une volée de bois vert de la part du Maroc. Et c’est son agence de presse officielle qui s’est chargée de mener les attaques contre notre pays.

    C’est dire que ce royaume se sent réellement morveux. Sinon, en quoi le rappel de positions, maintes fois réitérées, le gêneraient-ils. Le respect des droits de l’homme fait partie intégrante de la déclaration universelle des droits de l’homme. Et si le Maroc respectait le principe de la libre expression et circulation, il aurait certainement fait l’économie d’attaques que rien ne justifie.

    Pour sa part, Mohamed VI n’a pas tari de critiques virulentes à l’égard de l’Algérie. C’était à l’occasion d’un discours qu’il a prononcé devant ses parlementaires à l’occasion de l’ouverture de leur session. Il a été jusqu’à qualifier sans la citer l’Algérie d’ennemi. Ce qui s’apparente à une véritable déclaration de guerre. Totalement sur la défensive, il a battu le rappel de ses troupes pour déverser tout le venin sur l’Algérie. Il a même sommé ses parlementaires de s’y mettre sérieusement.

    « Nous avons, en effet, constaté quelques défaillances dans la manière d’aborder notre cause nationale primordiale, nonobstant les initiatives sérieuses entreprises par certains parlementaires, mais qui demeurent, malgré tout, insuffisantes. Voilà qui est de nature à encourager nos adversaires à passer à la vitesse supérieure dans leurs manœuvres pour porter préjudice à notre pays ». Le mot est lâché. Le successeur de Hassan II considère l’Algérie comme adversaire de son pays et un ennemi déclaré qu’il faudra contrecarrer.

    Il faut savoir raison garder

    Ce discours a été relayé par l’agence de presse marocaine qui s’en est donné à cœur joie en jetant tout son fiel sur notre pays. Des propos qui n’ont pas laissé de glace le chef de la diplomatie algérienne. Lequel a estimé inadmissibles et inacceptables de telles attaques. Cela, en dépit du fait que l’Algérie s’est imposée de la retenue. Une retenue que n’a pas su adopter la partie marocaine. D’où l’acharnement médiatique. A chaque fois que l’Algérie « éternue, le Maroc est atteint de grippe ».

    En fait, cette animosité envers l’Algérie et la multiplication de ces attaques gratuites trouve son origine dans la décision de fermeture des frontières terrestres décidée par l’Algérie en 1994. Une décision intervenue après que le royaume chérifien eut décidé d’imposer le visa aux Algériens à la suite de l’attentat de Marakech. Le Maroc n’a pas hésité à pointer du doigt les services de sécurité algériens les accusant d’être derrière cet attentat, oubliant qu’il a lui-même déroulé le tapis rouge à un terroriste qui était recherché (El Ayada) en tentant de l’utiliser contre son voisin de l’est.

    Même avec la levée de l’exigence du visa, l’Algérie a maintenu les frontières terrestres fermées, consciente des enjeux économiques, dès lors que les dites frontières sont devenues un passage privilégié pour la contrebande. Tous les produits algériens subventionnés ou pas par l’Etat transitaient frauduleusement par la frontière ouest, faisant les beaux jours du royaume. La guerre menée par les services des gardes frontières, de l’ANP et de la gendarmerie contre les « Hallaba » pour empêcher la fuite du carburant vers le Maroc n’a pas arrangé les affaires du Palais, contraint d’augmenter le prix de l’essence à la pompe. Ce qui a provoqué le courroux de ses sujets et donc l’éventualité d’une fronde sociale.

    Avec cette fermeture des frontières, le Maroc a compris qu’il perdait beaucoup sur le plan économique, puisque le flux des touristes algériens s’amenuisait de plus en plus. C’est don un manque à gagner en devises pour les caisses du Trésor marocain.

    Ce n’est pas tout. Depuis la réalisation du medgaz (souterrain), le Maroc n’a plus le droit de regard sur le gaz algérien qui transitait par son territoirei moyennant une taxe de 7% exigée par le voisin de l’ouest, alors que la Tunisie n’en exigeait que 5%. Le Medgaz souterrain est donc venu mettre un terme à ce chantage. Ce qui n’est pas du goût du Mekhzen qui perd également dans l’affaire. D’où le déclenchement des représailles.

    Avec en prime l’inondation de notre territoires de centaines de tonnes de drogue, dont il est l’un des plus importants producteurs du monde en sachant que les plus grandes terres de culture de cannabis appartiennent au palais. Le rappel des positions de l’Algérie sur l’autodétermination du Sahara occidental et l’exigence pour la Minurso de s’élargir pour veiller au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés ne sont qu’un prétexte fallacieux qu’a trouvé Mohamed VI pour se venger des décisions souveraines de l’Algérie qui lui portent un préjudice économique important. D’où son recours récurrent au FMI pour l’aider à sortir de sa crise.

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Terrorisme

  • Josep Borrell: Des propos racistes sur les pays non européens

    Josep Borrell: Des propos racistes sur les pays non européens

    Unio Européenne, UE, Josep Borrell, Immigration, racisme, frontières,

    Nous exigeons la démission du chef des affaires étrangères de l’UE, Josep Borrell, pour ses propos racistes sur les pays non européens

    Le 13 octobre, Josep Borrell, Haut Représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, s’est exprimé lors de l’inauguration du programme pilote de l’Académie diplomatique européenne. Ses remarques révèlent l’effroyable état d’esprit raciste et colonial qui imprègne même les plus hauts niveaux de la direction politique européenne.

    « L’Europe est un jardin. Nous avons construit un jardin. Tout fonctionne », a déclaré Borrell. « La majeure partie du reste du monde est une jungle, et la jungle pourrait envahir le jardin. »

    « Les jardiniers devraient s’en occuper, mais ils ne protégeront pas le jardin en construisant des murs. Un joli petit jardin entouré de hauts murs pour empêcher la jungle d’entrer ne sera pas une solution. Parce que la jungle a une forte capacité de croissance et que le mur ne sera jamais assez haut pour protéger le jardin.

    Cette supposée analogie devrait être inacceptable, peu importe le contexte. Le fait qu’il provienne du chef des affaires étrangères de l’UE, lors d’un événement public avec la prochaine génération de diplomates de l’UE, est tout simplement choquant et grotesque. En qualifiant la majeure partie du reste du monde de « jungle », Borrell a dégradé des milliards de personnes dans des régions du monde sous-développées en conséquence directe de l’héritage colonial de l’Europe, et a montré que, loin de vouloir expier cette immense injustice , sa priorité absolue est de le perpétuer.

    La conduite de Borrell, en termes simples, est inadaptée à la fonction qu’il occupe. Nous exigeons sa démission immédiate.

    Diem25

    #Union_Européenne #UE #Josep_Borrell #Racisme #Immigration

  • Algérie-Tunisie: Réouverture de 9 postes frontaliers

    Algérie-Tunisie: Réouverture de 9 postes frontaliers

    Algérie, Tunisie, frontières, postes frontaliers,

    Après plus de deux ans de fermeture pour cause de la pandémie de Covid-19, l’Algérie s’apprête à rouvrir, vendredi 15 juillet, ses frontières terrestres avec la Tunisie pour le transit des voyageurs. Afin d’endiguer la propagation du coronavirus, les deux pays avaient fermé leurs frontières au mois de mars 2020. Depuis, le trafic routier entre l’Algérie et la Tunisie a été suspendu. Avec l’amélioration de la situation sanitaire liée au Covid-19, l’Algérie a décidé de rouvrir ses frontières avec la Tunisie pour le transport des marchandises fin juin, avant d’étendre cette mesure aux touristes et autres voyageurs algériens et tunisiens.

    La décision d’autoriser à nouveau les touristes algériens à se rendre en Tunisie par route a été annoncée mardi 5 juillet par le président de la République Abdelmadjid Tebboune à l’occasion de la célébration du 60e anniversaire de l’indépendance nationale.

    Dans le cadre des préparatifs pour la réouverture des frontières entre les deux pays, le ministre de l’Intérieur, Kamel Beldjoud, s’est rendu ce lundi 11 juillet au poste frontalier d’Oum Teboul, dans la wilaya d’El-Tarf, où il a rencontré son homologue tunisien Tawfik Charafeddine. « La fermeture des frontières était due à la pandémie Covid-19 », a expliqué Kamel Beldjoud. « Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les conditions d’accueil des touristes. Le plus important est que les touristes algériens et tunisiens soient satisfaits et reposés, qu’ils puissent entrer et sortir confortablement. La volonté et tous les moyens humains et matériels sont là », a déclaré le ministre de l’Intérieur au cours d’un point presse. Il a souligné que les neuf postes frontaliers que partage l’Algérie avec la Tunisie seront rouverts, 24 heures sur 24, à compter de vendredi 15 juillet.

    L’annonce, le 5 juillet dernier, de la réouverture des frontières entre l’Algérie et la Tunisie a été agréablement accueillie par les touristes algériens. La Tunisie étant l’une de leurs destinations privilégiées alors que les autres destinations comme l’Europe ou la Turquie sont devenues onéreuses et difficiles à atteindre en raison du manque de places dans les avions et les restrictions liées aux visas.

    Par : RACIM NIDHAL

    Le Midi libre, 13/07/2022

    #Algérie #Tunisie #Frontières

  • Algérie: cohésion pour faire face aux tensions géostratégiques

    Algérie, coronavirus, réchauffement climatique, frontières, Libye, Mali, Sahel, Sahara Occidental,

    Les impacts de l’épidémie du coronavirus, le réchauffement climatique et les enjeux aux frontières de l’Algérie préfigurent d’importantes reconfigurations géopolitiques et géoéconomiques mondiales et régionales. C’est que cette région connait d’importants trafics qui alimentent le terrorisme risquant de déstabiliser toute la région. L’Algérie est une des pièces maitresses de la stabilité de la région, méditerranéenne et africaine. D’où l’importance d’une coordination internationale pour à la fois favoriser le co-développement et juguler ce fléau qui a des incidences sur toute l’Afrique et l’Europe à travers les flux migratoires.

    Par Dr Abderrahmane MEBTOUL

    Selon différents experts trois facteurs permettent de comprendre les liens entre trafic et terrorisme : premièrement, l’existence de mouvements communautaires, ethniques et religieux, qui permettent une collaboration entre terroristes et criminels, sur la base de valeurs partagées et de confiance mutuelle. Deuxièmement, la survenance d’un conflit armé. Troisièmement, les contraintes qui jouent lors d’échanges transnationaux complexes de marchandises illégales ; des échanges qui impliquent souvent d’autres parties intermédiaires et de certains segments de l’administration corruptibles.

    Les récentes investigations dans le cadre de la lutte antiterroriste menées par les services de renseignements révèlent de nouvelles données au niveau de la région sahélienne inséparable des conflits au Moyen Orient et dans certaines contrées d’Afrique. La Libye n’est plus la seule menace potentielle, le Mali qui gagne du temps pour appliquer les accords d’Alger. Au Sahel, les groupes armés ont proliféré, accru leur capacité de nuisance, se sont diversifiés en terroristes, insurgés, criminels et milices, selon des variables complexes. Désormais, une coopération et une convergence rassemblent ces groupes. L’exemple le plus évident de ce type de coopération-convergence, c’est le narco-terrorisme, dont le commerce de la drogue illégale sape les efforts pour poursuivre les réformes politiques et le développement nécessaires pour endiguer la radicalisation et la montée des groupes terroristes. Pour lutter contre le terrorisme et trafiquants en tous genres, il s’agit de mettre l’accent avant tout sur l’échange de renseignements qui doit se faire de manière instantanée, pratiquement en temps réel et harmoniser des politiques de lutte contre le terrorisme car sans sécurité point de développement.

    Le Sahel est également une zone de transit pour les passeurs. 50 à 60% de ceux qui traversent la Libye vers l’Europe passent par la région. C’est pourquoi il y a lieu d’accorder une attention particulière aux tensions au niveau du Sahel où la ceinture sahélienne recouvre, entièrement ou en partie, les pays suivants : l’Algérie (à l’extrême sud) ; le Sénégal ; la Mauritanie (au sud) ; le Mali ; le Burkina Faso (au nord) ; le Niger ; le Nigeria (à l’extrême nord) ; le Tchad (au centre). Le Sahel est un espace sous-administré et souffrant d’une mauvaise gouvernance chronique et sa vulnérabilité est amplifiée par une forte croissance démographique. Le Sahel devrait doubler sa population d’ici 25 ans, et compte plus de 100 millions d’habitants en 2020. Cette croissance affectera certainement la sécurité humaine et notamment alimentaire de la région dans son ensemble. A cela se greffent d’importantes inégalités tant internes aux pays développés qu’entre le Nord et le Sud l’intensification de la radicalisation qui est le fruit d’une conjonction de facteurs liés à l’individu, ses relations, sa communauté et son rapport à la société.

    Identifier un processus de radicalisation ne se fait pas sur la base d’un seul indice mais d’un faisceau d’indicateurs. Ces indicateurs n’ont, par ailleurs, pas tous la même valeur et seule la combinaison de plusieurs d’entre eux permet d’établir un constat. Mais existent des enjeux économiques, le Sahel étant un espace recelant d’importantes ressources minières d’où les ingérences étrangères manipulant différents acteurs afin de se positionner au sein de ce couloir stratégique et de prendre le contrôle des nombreuses richesses. L’arc sahélien est riche en ressources : après le sel et l’or, pétrole et gaz, fer, phosphate, cuivre, étain et uranium sont autant de richesses nourrissant les convoitises de puissances désirant s’en assurer le contrôle. Le commerce des stupéfiants, par exemple, a le potentiel de fournir aux groupes terroristes un bonus supplémentaire : les recrues et les sympathisants parmi les agriculteurs appauvris, négligés et isolés, et qui non seulement peuvent cultiver pour le compte des trafiquants, mais aussi populariser et renforcer les mouvements anti-gouvernementaux.

    « La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induit un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens, faute d’une bonne gouvernance »

    Les différents trafics sont liés à l’importance de la sphère informelle, produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat, en fait de la gouvernance, du poids de la bureaucratie qui entretient des relations diffuses avec cette sphère et des distorsions des taux de change, représentant en Afrique sahélienne plus de 80% de l’emploi et plus de 50% du produit intérieur brut. Le terrorisme international profite des dysfonctionnements de régulation des Etats et a au moins cinq caractéristiques en commun.

    Premièrement, largement sur des réseaux souvent établis dans de vastes zones géographiques où les personnes, les biens et l’argent circulent. Deuxièmement, le contrôle par le commandement et la communication. Troisièmement, leur besoin de traiter de grandes quantités d’argent, de les blanchir et les transférer à travers les pays et les continents. Quatrièmement, criminels et terroristes ont tendance à se doter d’armées privées, d’où un besoin de formation, des camps et du matériel militaire. Cinquièmement, terroristes et criminels de la zone sahélienne partagent les caractéristiques communes : pratique fréquente d’opérations clandestines cherchant la légitimité dans le soutien des populations avec usage de guérillas durables pour pouvoir contrôler un territoire et des populations. Enfin, ces guérillas créent des cellules spécialisées dans l’usage des médias et d’internet pour diffuser leur propagande et leurs revendications. Ainsi, nous avons différentes formes de criminalité transnationale organisée qui forme une industrie en constante évolution, qui s’adapte aux marchés et crée de nouvelles formes de délinquance, s’agissant d’un commerce illicite qui transcende les frontières culturelles, sociales, linguistiques et géographiques. La combinaison de ces divers éléments selon des schémas extrêmement complexes, induit un climat d’insécurité croissant propice à la déstabilisation des Etats sahéliens, faute d’une bonne gouvernance.

    « La montée en puissance du trafic de drogue au niveau de la région sahélienne a des implications sur toute l’Afrique du Nord »

    Je rappelle les différents éléments de trafics liés à la compréhension de la sphère informelle que j’ai développée longuement par ailleurs. Premièrement, nous avons le trafic de marchandises. Pour l’Algérie, existent des trafics de différentes marchandises subventionnées comme le lait et la farine achetés en devises fortes, le trafic de carburant représenterait un manque à gagner de plusieurs centaines de millions de dollars pour le Trésor public, c’est énorme. Cela est lié globalement à la politique des subventions généralisées sans ciblage et à la distorsion des taux de change par rapport aux pays voisins. Deuxièmement, nous avons le trafic d’armes. Le marché « noir » des armes et de leurs munitions, issu nécessairement du marché « blanc » puisque, rappelons-le, chaque arme est fabriquée dans une usine légale, une thématique qui permet de comprendre les volontés de puissance des divers acteurs géopolitiques à travers le monde. Tandis que le trafic de drogues est réprimé internationalement, le trafic d’armes est réglé par les Etats qui en font leurs bénéfices. La vente d’armes s’effectue régulièrement entre plusieurs partenaires privés et publics.

    Troisièmement, nous avons le trafic de drogue. La montée en puissance du trafic de drogue au niveau de la région sahélienne a des implications sur toute l’Afrique du Nord où nous pouvons identifier les acteurs avec des implications géostratégiques où les narcotrafiquants créent de nouveaux marchés nationaux et régionaux pour acheminer leurs produits. Afin de sécuriser le transit de leurs marchandises ces narcotrafiquants recourent à la protection que peuvent apporter, par leur parfaite connaissance du terrain, les groupes terroristes et les différentes dissidences, concourant ainsi à leur financement. Le trafic de drogue assure une marge de bénéfice très élevée : Un gramme de coca, qui coûte 1 $ à la production, est vendu de 200 à 300 dollars. Quatrièmement, nous avons la traite des êtres humains. C’est une activité criminelle internationale dans laquelle des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à l’exploitation sexuelle ou à l’exploitation par le travail. Nous avons le trafic de migrants qui est une activité bien organisée dans laquelle des personnes sont déplacées dans le monde en utilisant des réseaux criminels, des groupes et des itinéraires. Cinquièmement, nous avons le trafic de ressources naturelles qui inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflit) et la vente de médicaments frauduleux potentiellement mortelle pour les consommateurs. Sixièmement, nous avons la cybercriminalité. Elle est liée à la révolution dans le domaine des systèmes d’information et peut déstabiliser tout un pays tant sur le plan militaire, sécuritaire qu’économique. Il englobe plusieurs domaines exploitant notamment de plus en plus internet pour dérober des données privées, accéder à des comptes bancaires et obtenir frauduleusement parfois des données stratégiques pour le pays. Le numérique a transformé à peu près tous les aspects de notre vie, notamment la notion de risque et la criminalité, de sorte que l’activité criminelle est plus efficace, moins risquée, plus rentable et plus facile que jamais. Septièmement, nous avons le blanchiment d’argent C’est un processus durant lequel l’argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s’agit en fait de voiler l’origine de l’argent pour s’en servir après légalement. Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi Offshore) permettent de cacher l’origine de l’argent.

    « L’Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre, avec d’importants coûts financiers, le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes »

    Face à cette situation complexe et en perpétuelle mutation, la stratégie diplomatique et militaire de l’Algérie est guidée par des principes fondamentaux : la mise en place d’un dispositif de sécurité aux frontières et la restructuration des forces armées et de sécurité ; l’amorce de processus bilatéraux de coopération avec les pays voisins ; le développement d’un processus multilatéral à travers l’initiative des pays de Cham ; la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et en cas exceptionnel prévu dans la constitution adoptée le 01 novembre 2020, l’ article 91 consacre, que le chef de l’état « chef suprême les forces armées de le république » et « responsable de le défense nationale peut décider « l’envoi d’unités de l’armée nationale populaire à l’étranger ».

    Mais cette décision est subordonnée à l’approbation à la majorité les deux tiers de parlement, tout en déterminant le cadre de participation des forces militaires algériennes en dehors les frontières. Selon la nouvelle constitution, dans le cadre du respect de la souveraineté des Etats, « l’Algérie peut, dans le cadre les Nations unies, de l’Union africaine et de le Ligue des Etats arabes participer au maintien de la paix dans la région dans le cadre d’accords bilatéraux de pays concernés ». La justification de cet amendement est que cela est pleinement conforme à la politique étrangère de l’Algérie qui repose sur les principes « fermes et immuables », à savoir « le rejet du recours à la guerre et prôner la paix, le non-ingérence dans les affaires internes des états ainsi que la résolution des conflits et des différends internationaux par les voies pacifiques, conformément à la légalité internationale représentée par les instances internationales et régionales. Car dans le cadre de ces turbulences régionales, l’Algérie fournit des efforts de guerre sans être en guerre, avec d’importants coûts financiers, le contexte des crises libyenne et malienne, la sécurité aux frontières étant devenue une préoccupation majeure des autorités algériennes.

    Car, la sécurité de l’Algérie est posée à ses frontières. Celle avec le Mali est de 1376 km ; la frontière entre l’Algérie et la Libye de 982 km ; la frontière Algérie Niger de 956 km et la frontière Algérie Tunisie est de 965 km… Toutes à surveiller. Aussi, malgré la situation budgétaire difficile l’Algérie a déployé une véritable task-force pour sécuriser ses frontières pour faire face à l’instabilité chronique de l’autre côté des frontières et dont les événements récents confirment la continuelle aggravation. Espérons pour atténuer certaines tensions, préjudiciables à la sécurité de la région, que le conflit du Sahara occidental trouve une issue rapide dans le cadre de la résolution des Nations unies, afin de pouvoir consolider l’intégration maghrébine, pont entre l’Europe et l’Afrique, la non-intégration faisant perdre à l’UMA plus de 3% de taux de croissance soit au PIB 2019 environ 15 milliards de dollars/an sans compter les effets positifs indirects.

    « La stabilité de l’Algérie et la reconquête de notre cohésion nationale passe par la construction d’un front intérieur solide et durable »

    En conclusion, la lutte contre les trafics et le terrorisme implique, outre une coopération internationale pour unifier le renseignement sans lequel l’action opérationnelle risque d’être inefficiente, et une nouvelle gouvernance afin de mettre fin à cette inégalité tant planétaire qu’au sein des Etats où une minorité s’accapare une fraction croissante du revenu national enfantant la misère et donc le terrorisme, renvoyant à la moralité de ceux qui dirigent la Cité. Pour l’Algérie, l’objectif stratégique est de traduire en termes concrets ses potentialités, pour être en mesure de relever avec succès les défis innombrables qui nous sont lancés par le monde moderne étant à l’aube de la quatrième révolution économique mondiale fondée sur les nouvelles technologies et les défis de la transition numérique et énergétique. Je suis persuadé, en fonction de son histoire mouvementée depuis des siècles et de ses potentialités actuelles, notre peuple trouvera sans nul doute les ressources morales et psychologiques qui lui permettront, comme il l’a fait maintes fois face à l’adversité, de transcender avec dignité et honneur les rancunes et les haines tenaces.

    C’est pourquoi, je tiens à considérer que la stabilité de l’Algérie et la reconquête de notre cohésion nationale passe par la construction d’un front intérieur solide et durable en faveur des réformes. Il s’agit là de l’unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différends, à vaincre la haine et les peurs qui les habitent, et à trouver les raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire, toujours ensemble, le destin exceptionnel que de glorieux aînés de la génération du 1er novembre 1954 ont voulu désespérément pour eux.

    *Professeur des universités, docteur d’Etat 1974- expert international -Membre du conseil scientifique de l’organisation panafricaine Cafrad/Unesco et du Forum Mondial du Développement Durable

    ANA

    #Algérie #Sahel #Mali #Libye #Maroc #SaharaOccidental

  • Algérie-Tunisie : Des projets innovants pour les  Zones frontalières

    Algérie-Tunisie : Des projets innovants pour les Zones frontalières

    Algérie, Tunisie, frontières,

    Un fond d’investissement commun entre l’Algérie et la Tunisie vient d’être créé. Il sera consacré à la création de microentreprises destinées aux jeunes des deux côtés de la frontière séparant les deux pays. En réalité c’est l’Algérie qui alimentera pour une grande part l’argent en question la partie tunisienne sera quant à elle symbolique. Il ne faut pas oublier que les wilayas se trouvant à l’ouest de la capitale tunisienne souffrent depuis des décennies d’un sous-développement économique chronique qui n’a jamais été résolu malgré les changements politiques intervenus après la chute de Ben Ali.

    Le chômage dans ces régions limitrophes de l’Algérie atteint des proportions effarantes. Avec la création de fond d’investissement destiné aux zones frontalières de nombreux jeunes tunisiens qui y résident dont beaucoup d’entre eux sont diplômés de l’enseignement supérieur ou ayant acquis une formation professionnelle poussée pourront déposer des dossiers de projets de microentreprises qui seront financés par ce fond. La gestion de ce fond sera algérienne.

    Ce choix a été fait pour éviter que cet argent aille ailleurs et ne serve pas les intérêts des porteurs de projets. Par ailleurs nos ressortissants habitant ces zones pourront s’associer avec les tunisiens pour créer leur microentreprise. Cette nouvelle, on s’en doute sera bien accueillie par ces jeunes tunisiens dont une grande partie a tenté l’aventure de la harga ou nombre d’entre eux ont péri en mer.

    Fouad SOLTANI

    Aujourd’hui l’entreprise, 31 mai 2022

    #Algérie #Tunisie #Frontières

  • Algérie-Tunisie: Réouverture des frontières aux exportateurs algériens

    Algérie-Tunisie: Réouverture des frontières aux exportateurs algériens

    Algérie, Tunisie, frontières, exportations,

    Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune a ordonné, Mercredi 18 mai, l’ouverture des frontières terrestres avec la Tunisie pour effectuer les opérations d’exportation. Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a informé le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud, de la décision de réouverture des frontières. Cette réouverture ne concerne que les exportations légales vers la Tunisie et la Libye (via la Tunisie), selon une correspondance envoyée sous la désignation «Réouverture des postes frontaliers pour des raisons commerciales».

    À cet égard, la correspondance souligne la nécessité d’accompagner les opérateurs économiques activant dans le domaine de l’exportation afin de surmonter les obstacles qui entravent l’exportation des marchandises algériennes, notamment vers les pays voisins. Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a été interpellé via un courrier par les opérateurs économiques dans le but d’ouvrir les frontières terrestres avec des pays voisins tels que la Tunisie et la Libye.

    Les opérateurs économiques étaient confrontés lors des opérations d’exportation vers les marchés tunisien et libyen à de nombreuses difficultés travers le sol tunisien. Ils étaient obligés de décharger leurs cargaisons du côté algérien avant de les réemballer dans des camions en provenance de Tunisie.

    Dans sa correspondance, le Premier ministre a averti que «l’approbation du président de la République comprend la réouverture de tous les passages frontaliers pour les opérations d’exportation légales en devises fortes, à l’exception de celles entrant dans le cadre de l’activité de troc avec les pays du Mali et du Niger».

    Réveil D’Algérie, 20 mai 2022

    #Algérie #Tunisie #Frontières #Exportations

  • Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Maghreb: L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc – Algérie, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye, Sahara Occidental, Union du Maghreb Arabe, frontières,

    Le passé rattrape toujours le présent. Il le rattrape nous dit-on, lorsque la compréhension nous échappe. Si l’on part de cet énoncé, on peut aussi déduire que le passé n’est jamais bien loin de nous. L’union du Maghreb est un projet des peuples libres de la région. Platon autrefois, définissait l’esclave par ces mots : « Un être qui exécute les projets conçus par d’autres ». On sait qu’un authentique projet trouve toujours son point de départ dans l’élan de ses élites. Toutefois, ni l’élan, ni l’impulsion et encore moins le désir ne réalisent un projet. Le projet suppose la vision d’un but clair, net et précis. Même s’il est vrai que le modèle déjà existant de la communauté économique Européenne (CEE) est pour beaucoup dans cette histoire. Le projet appelé, l’union du Maghreb arabe (U.M.A) assure se fonder sur un détour par l’histoire, qui serait particulièrement instructive à ce sujet si l’on s’acquitte d’un détour dans cette même histoire commune.

    L’Union Maghrébine, une revendication des mouvements nationaux.

    Évoquer en quelques lignes l’historique des mouvements nationalistes d’Afrique du Nord pendant la période coloniale mondiale serait en soi une tâche inutile puisque d’excellents ouvrages ont retracé cette histoire. Ainsi, les premières tentatives modernes sont liés aux au déballage du nationalisme arabe à l’aube du XXe siècle en exil notamment les Jeunes Tunisiens dont Ali Bach Hamba qui crée en 1916, le Comité de libération du Maghreb arabe. Mais, c’est, le rôle précurseur de l’Etoile nord-africaine (ENA) qui va porter les espoirs des masses sédentaires et paysannes, et en provoquant la prise de conscience des populations du Maghreb et l’indépendance de l’Algérie à partir de 1926.

    Les nationalistes algériens, marocains, et tunisiens se retrouvent au Caire où se tient le 1er congrès du Maghreb arabe du15 au 22 février 1947. Parmi les plus connus d’entre eux : Khider, Ben Bella, Ait Ahmed pour l’Algérie ; Salah Ben Youssef, Tayeb Slim, Rachid Driss, Brahim Tobal, pour la Tunisie et, pour le Maroc, l’émir Abdelkrim, Allal El Fassi, Ben Mellih, Majid Bengelloun. Une année plus tard, en janvier 1948, un « Comité de libération du Maghreb arabe » est créé sous l’égide de l’Émir Abd el Krim el Khattabi, Bourguiba secrétaire général et Ben Abboud trésorier.

    L’action politique à cette époque visait deux objectifs : mobiliser les forces du panarabisme contre le colonialisme et obtenir l’appui des Nations Unies. Mais, le grand mythe de l’unité de la Nation arabe a longtemps obscurci l’histoire réelle des rapports entre la Ligue arabe et les nationalismes maghrébins. Ce mythe a suscité des représentations fausses et illusoires.

    Le projet avant-gardiste de la conférence de Tanger en 1958.

    Enfin, en 1958, la révolution algérienne lance le projet de la conférence de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le but d’entamer la création de cette union. Algériens, Tunisiens et Marocains, ont donc posé les premiers jalons de l’idée moderne d’une union Maghrébine.

    L’appel lancé à la conférence de Tanger le 27 au 30 avril 1958 qui occupe la place centrale dans le projet maghrébin. Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, ont représenté le FLN à cette conférence. Notons que, c’est Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka qui ont représenté le coté Marocain. Il est utile de rappeler que Mehdi Ben Barka, était enlevé le 29 octobre 1965 au boulevard Saint-Germain à Paris, puis assassiné ce jour là. Mais Son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le retour à la période médiévale dans le projet d’union.

    D’une manière malencontreuse, et contrairement à l’optimisme qui prévaut à l’époque, l’esprit de Tanger ne durera pas après la mort du sultan Mohamed V. Dès 1962 apparaîtront les premières entraves au processus d’unification avec cette inutile guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en octobre 1963. Le contexte d’un Maghreb post-indépendance accompli en 1962 accouche d’un projet tout nouveau tout beau. À vrai dire, c’est une thèse Médiéviste, elle nous renvoie à la moitié d’un limpide onzième siècle. Tout en essayant de nous expliquer que dans l’histoire du Maghreb, les deux plus grandes tentatives d’une union de construction étatique, sont enregistrées au temps des Moravides (1040-1147) et Almohades (1147-1269). La question se pose, le Maghreb a-t-il constitué une la nation Maghrébine à cette époque ? Ainsi Cette thèse hybridée à un islamisme qui ne dit pas son nom, l’idée moderne d’une union maghrébine n’est pas tout à fait ce qu’on croit, puisque le projet d’union avait déjà existé selon cette thèse, sauf qu’il fallait maintenant, l’actualiser au temps présent. A première vue, la monarchie Marocaine dans ce cas d’union avec Marrakech comme capitale au contraire des autres républiques de la région, s’est investie dans la production et la réactualisation de son propre dispositif de légitimation. Pourtant, cette thèse ne justifie pas l’appellation union arabe puisque la première tentative est celle d’une dynastie berbère sanhajienne du sud, actuelle Mauritanie. La deuxième tentative des Almohades est celle des berbères Masmoudas dont le véritable fondateur et le chef mythique Abd-El-Moumène Ben Ali Agoumi né à Tejra entre Honaine et Nedroma en Algérie.

    Cependant, cette thèse est accepté par les élites politiques maghrébines parce qu’il faut comprendre que la période médiévale est présentée comme la base historique de la légitimation du combat national et d’indépendance. Certes, avec une place différente suivant les pays. Donc, il n’est guère étonnant que les élites des États issus de la décolonisation au Maghreb: aient produit un contre-récit valorisant l’inverse du discours colonial qui est la période médiévale.

    L’union maghrébine et le gazoduc Maghreb-Europe.

    La Tunisie est seule parmi les pays arabes, à reconnaître rapidement l’indépendance de la Mauritanie en 1960 et vote en faveur de son admission à l’Onu. Le Maroc ne l’accepte qu’en 1970 grâce aux efforts diplomatiques du feu Houari Boumediene, notamment avec l’échange d’ambassadeurs. Le problème technique de la « borne 233 » entre la Tunisie et l’Algérie est vite réglé en 1970. D’un autre coté, les accords entérinant les frontières issues de la colonisation entre le Maroc et l’Algérie se concrétisent en juin 1972. Ces accords sont ratifiés par Alger en mai 1973. Cependant, Rabat ne le fera que bien plutard en mai 1989. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La mise au point se trouve dans le rapprochement entre Rabat et Alger sur la question de la création de l’union Maghrébine arabe. Il faudrait donc faire le lien entre ces deux événements dans la même année et bien évidemment le sommet de Zéralda moins d’une année auparavant. Bref, la fête pouvait commencer une fois le rapprochement concrétiser ! L’édification officielle du projet de l’UMA, s’est faite le 17 février 1989. L’UMA tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger, traduite comme on le sait par la décision du Maroc d’imposer des visas d’entrée aux Algériens et la fermeture par l’Algérie des frontières terrestres entre les deux pays.

    Certes, l’U.M.A répond à une volonté de renforcer les liens de fraternité qui unissent les Etats membres et leurs peuples. Mais, cette union Maghrébine arabe jusqu’à preuve du contraire, n’est pas ce qu’on peut appeler une réelle union homogène et cohérente. Elle est plutôt un rapprochement stratégique entre l’Algérie et le Maroc. En effet, le gazoduc Maghreb-Europe est une preuve d’un réel engagement de l’Algérie envers l’union des peuples et pays du Maghreb. Et pour savoir si cet engagement en valait la peine. Apparemment, il n’y avait qu’un seul moyen de le vérifier : Laisser le temps au temps. Après, un essai de 25 années. Peut-on alors penser que le Maroc a été rattrapé par ses vieux démons du moyen âge ?

    Accompagnons le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison.

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés en décembre 1994. Cette infrastructure jouait un rôle important pour l’économie du Maroc aussi, puisque le gazoduc Maghreb-Europe alimentait d’abord la production d’électricité marocaine avant d’arriver à la destination finale qui est l’Espagne. Le contrat de ce gazoduc, a pris fin après 25 longues années, le 31/10/2021.Il n’a pas été reconduit.

    Il faut rappeler que ce grand projet d’union maghrébine n’a guère évolué depuis sa création en 1989. Rappelons que l’union Maghrébine arabe (U.M.A) est d’abord un rapprochement avant d’être une union étroite entre cinq pays de façon à former un tout homogène ou à faire plus qu’un tout harmonieux. Le premier sommet de ce projet, le 10 juin 1988 à Zéralda en Algérie formule dans son texte que la concrétisation du projet d’ensemble régional se fera par un « regroupement économique » et non pas par une union politique au grand dam du projet insurmontable du « Guide » libyen. Ce dernier a d’ailleurs, préféré s’aventurer vers un projet vide nommé : l’union des pays du sahel et du Sahara en 1997. On le voit bien, dés le début, le but n’est pas clair. Il faut me croire sur parole, dit le menteur. Pour la Tunisie et la Mauritanie, il s’agissait de profiter de l’opportunité que le temps leur offrait. Pour le Maroc, on peut affirmer aujourd’hui, qu’à la base, le royaume chérifien ne briguer que le versant économique ou plutôt commercial du projet de l’union.

    Depuis 1989, le volume les échanges entre États du Maghreb est très faible. Il ne dépasse guère les 5 %. Pour aller plus loin, il fallait mettre sur pied un projet de « marché commun maghrébin » disent certains. Mais, celui-ci n’était pas d’actualité et même jusqu’à aujourd’hui. Hormis entre la Tunisie et l’Algérie, il n’y a aucune mesure de libre circulation. Là où les réticences se manifestent le plus, c’est entre le Maroc et l’Algérie, notre pays pensait qu’il n’y gagnera rien dans ce rapprochement. On peut affirmer aujourd’hui, qu’il avait raison. Cependant, pour l’Algérie un gazoduc Maghreb – Europe (GME) opérationnel depuis 1996, « était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins », confirme lundi dernier un responsable Algérien. Tout en ajoutons, que sa réalisation était « une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de le fusion régionale et de le valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour le complémentarité maghrébine. On contrepartie, le Maroc, s’est engager dans cette union à accepter que le conflit bien évidemment politique du Sahara Occidentale doit se régler dans les offices des nations unis (O.N.U). En 1991, le roi Hassan II, accepte un référendum d’autodétermination tout en le rangeant dans un tiroir, après avoir récupéré ses centaines de prisonniers détenus par le Polisario. D’ailleurs, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée dans ce sens par la résolution 690 du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le 30 août 1988 et donc moins de trois mois après le sommet de Zéralda à Alger. Apparemment, la république Algérienne s’adonnait « inéluctablement » à appliquer l’adage bien de chez nous : « Accompagne le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison».

    Pour conclure, certains aiment radoter le proverbe juif : « C’est un grand art que de vendre du vent ». Mais attention là, il s’agit des peuples de la région du Maghreb. Amadouer les peuples a des limites. Voila pourquoi un détour historique était inévitable. Ce projet de l’union du Maghreb arabe est quasiment incomparable à celui de l’union Européenne. Cette U.M.A a beau être un projet pour les cinq pays de la région. Hélas, le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb. Il est donc présumable que, le boiteux projet d’union déclenché en 1989 et bel et bien mort et enterré.

    Par Al-Mecherfi.

    Karim OULDENNEBIA – Lundi 08 Novembre 2021

    Bel Abbès Info, 08 Novembre 2021

    #Maghreb #UMA #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Libye #SaharaOccidental

  • Terrorisme : Les plans diaboliques du Maroc

    Terrorisme : Les plans diaboliques du Maroc

    Terrorisme : Les plans diaboliques du Maroc – Algérie, Tunisie, Sahel, frontières, Daech, réseaux terroristes,

    La politique expansionniste marocaine vis-à-vis non seulement de l’Algérie mais d’autres états voisins n’est plus à démontrer. «Ce régime expansionniste est allé trop loin, dans les conspirations et les campagnes de propagande subversives visant à réduire le rôle de l’Algérie dans la région», a averti, récemment, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire. En effet, après avoir contracté une alliance avec le MAK et Rachad, classées par l’Algérie en tant qu’ organisations terroristes, le Makhzen, dans ses plans diaboliques, revient à la charge dans sa quête de déstabilisation de l’Algérie.

    Selon des informations, le Makhzen aurait tissé de nouvelles alliances avec des groupes terroristes agissant au Sahel. Il s’agit des résidus de Daesh, ayant servi en Syrie et en Irak. Selon les mêmes sources, le plan diabolique, financé par le Makhzen, est de mener des attentats aux frontières de l’Algérie. Nos sources ne précisent, cependant pas de quelles frontières, il s’agit. Le plan des groupes terroristes, en connivence avec le Makhzen, est visiblement de relancer l’activité subversive dans le pays, tout en protégeant les commanditaires et les leaders terroristes. Nos sources affirment que les services du Makhzen renseignent les groupes terroristes, tout en leur assurant les moyens logistiques. Selon elles, un deal a bel et bien été conclu entre les leaders des groupes terroristes et les services secrets marocains, lors d’une rencontre dont le lieu n’a pas été dévoilé. Mais selon nos sources, il s’agirait d’un pays partageant ses frontières avec l’Algérie. Outre l’Algérie, d’autres pays, à l’instar de la Tunisie et de la Libye, sont dans la ligne de mire des groupes terroristes, attestent nos sources.

    Une conspiration marocaine, visant à entraîner l’Algérie dans un bain de sang. Une conspiration renseignant sur un Royaume en perte de crédibilité et de sincérité et dont les services secrets financent les groupes terroristes dans la région du Sahel et même dans le sud algérien, lesquels se font passer pour des militants du Front Polisario. L’objectif est double.

    Semer, d’une part, le trouble dans la région et discréditer l’Armée du Sahara occidental, en la présentant en tant que organisation terroriste, et, d’autre part, accuser l’Algérie d’abriter et de protéger une organisation terroriste. Une telle manoeuvre sournoise serait dictée par l’entité sioniste qui soutient les groupes extrémistes. « Avec la complicité du régime du Makhzen, l’entité sioniste jouera toutes les cartes, afin d’enclencher la mèche de destruction dans la région qui ne supporte pas davantage de tensions» soulignait, à cet égard dans une déclaration à l’APS, l’ex-militaire de l’armée royale marocaine, Abderrahim El Mernissi. En effet, le lien entre le Makhzen et les groupes terroristes ne datent pas d’aujourd’hui. Durant l’été de l’année 2021, l’Algérie a été la proie d’une série d’incendies criminels ayant touché plusieurs wilayas. Des incendies meurtriers oeuvres du MAK et de Rachad et dont l’implication a été prouvée dans ces crimes odieux.

    Ikram GHIOUA

    L’Expression, 10/01/2022

    #Maroc #Algérie #Tunisie #Terrorisme #MAK #Rachad

  • Les français vont se rendre au Maroc via l’Espagne

    Les français vont se rendre au Maroc via l’Espagne

    France, Maroc, covid 19, pandémie – Les français vont se rendre au Maroc via l’Espagne

    « On va passer par l’Espagne » : à Montpellier, les derniers passagers pour le Maroc espèrent rentrer en France malgré la fermeture des frontières
    Le Maroc a annoncé ce jeudi la fermeture de ses frontières aériennes avec la France, afin de lutter contre la propagation du Covid-19. Les voyageurs au départ de Montpellier ont bon espoir de contourner cette restriction.

    Le royaume du Maroc a annoncé suspendre dès dimanche toutes les liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec la France face à la reprise épidémique du Covid-19. Une décision fracassante pour bon nombre de ressortissants marocains qui résident en France, les ressortissants français installés sur place et les autres touristes qui avaient prévu de s’y rendre pendant les vacances de décembre. Ce vendredi, les derniers vols au départ de Montpellier et à destination de Casablanca étaient occupés par des passagers inquiets. “On a avancé notre départ qui était prévu à la mi-décembre« , explique un ressortissant marocain au micro de France 3 Occitanie. 

    Une mesure facilement contournable ? 

    Face à l’incertitude de la situation, les passagers qui prennent tout de même l’avion s’organisent déjà pour le retour. Certains envisagent de passer par l’Espagne pour revenir en France dans quelques jours. “C’est une solution”, avoue une passagère avant d’embarquer sur le dernier vol Montpellier-Casablanca. 

    On pourra toujours revenir en passant par le Portugal ou la Turquie”, explique un autre passager relativement serein. Pour lui, la fermeture des frontières décidée par le Maroc est une décision “absurde”. “Le résultat est le même. On va revenir ici”. 

    Tenter de ralentir la pandémie

    Selon le gouvernement marocain, la suspension des liaisons aériennes avec la France est un moyen efficace pour lutter contre la propagation du Covid-19. 

    Ce pays du Maghreb, qui prétend avoir lutté efficacement contre la pandémie, revendique à peine 115 nouvelles contaminations au Covid-19 ces dernières vingt-quatre heures. Un chiffre 87 fois moins important que chez nous : les autorités sanitaires françaises enregistrent chaque jour plus de 10 000 nouvelles contaminations. 

    Des familles françaises bloquées au Maroc

    Dès l’annonce de la suspension des vols entre la France et le Maroc, plusieurs centaines de personnes se sont rendues à l’aéroport de Marrakech. Elles espéraient pouvoir quitter le pays afin que la mesure ne soit effective. 

    D’autres encore avaient prévu de passer les fêtes de fin d’année en France et se retrouvent donc bloquées au Maroc. “On avait l’espoir de passer Noël en famille, depuis deux ans, la situation est compliquée pour les voyages. On est tous épuisés par cette situation”, a expliqué Maude, une mère de famille française installée au Maroc à France 3 Occitanie. 

    France3, 27/11/2021

    #Maroc #France #suspension_vols #Espagne #frontières #covid19 #Pandémie