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  • Le roi du Maroc au Gabon pour Nouvel An

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Gabon, vacances, Pointe Denis,

    Le roi Mohamed VI retourne au Gabon pour une retraite de luxe lors de ses troisièmes vacances de l’année

    Le séjour du souverain alaouite dans son hôtel particulier de la presqu’île paradisiaque de la Pointe Denis jette le doute sur la tenue du sommet bilatéral avec l’Espagne en janvier

    Le roi Mohamed VI du Maroc a commencé ses vacances le jour de Noël dans son hôtel particulier de la presqu’île de la Pointe Denis , sur l’estuaire du fleuve Komo, qui se caractérise par une succession de longues plages de sable fin. Elle se situe à une dizaine de kilomètres de Libreville, la capitale du Gabon.

    Le journal officiel marocain ‘Barlamane’ a présenté le voyage du monarque au Gabon comme une « visite bilatérale » de travail, mais d’autres journaux numériques également sympathisants du pouvoir, comme ‘Rue 20’, ne mâchent pas leurs mots. Ils ont précisé qu’il s’agissait « d’une fête spéciale qui coïncide avec le Nouvel An ».

    C’est la deuxième fois depuis le début de l’année que le souverain alaouite profite de quelques jours de repos dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dont il est très proche du président, Ali Bongo. Son premier voyage, après la pandémie, Mohamed VI s’est rendu au Gabon fin février. Il y resta cinq semaines. Il est rentré au Maroc début avril, juste avant le début du ramadan (le mois de jeûne des musulmans).

    Le roi aura passé au total un peu plus de cinq mois cette année hors du Maroc. A ses deux séjours au Gabon, il faut ajouter les quatre longs mois qu’il a passés en France, entrecoupés de trois voyages éclairs à Rabat, entre le 1er juin et début octobre. Il les a répartis entre le palais près de la tour Eiffel, qu’il a acquis en juillet 2020 pour 80 millions d’euros, et le château de Betz, à 75 kilomètres au nord-est de Paris. Son père, Hassan II, a acheté cette propriété dans les années 1970. Il existe plusieurs témoignages graphiques de son passage à Paris, entre autres la fameuse vidéo révélée fin août, dans laquelle il semble avoir quelques difficultés à maintenir son équilibre.

    À la Pointe Denis, le monarque mène généralement une vie décontractée avec des promenades et des achats dans certains magasins. On ne sait pas quels amis accompagnent le souverain ces jours-ci. Les trois frères Azaitar, experts en arts martiaux, font souvent partie de son entourage. Un autre athlète du même profil s’y est ajouté il y a quelques mois, Yusef Kaddur de Melilla, devenu vice-conseiller aux Sports de sa ville. Il était aux côtés du roi dans la vidéo virale de Paris et dans une autre, enregistrée le 6 décembre, célébrant à Rabat la victoire en Coupe du monde de l’équipe marocaine face aux Espagnols.

    Une frégate de la Marine royale marocaine, avec une poignée de soldats des forces spéciales, est habituellement ancrée non loin de sa résidence en cas de menace pour sa sécurité, mais à ce jour, il n’a jamais eu à intervenir, pas même en janvier 2019. une menace de coup d’Etat au Gabon.

    Si le séjour qui a débuté dimanche à la Pointe Denis a eu la durée habituelle des vacances de Mohamed VI dans ce pays , la réunion de haut niveau (RAN), c’est-à-dire la rencontre entre les gouvernements de l’Espagne et du Maroc, n’a pu se tenir en janvier. . Cela inclut toujours une audience du président espagnol avec le monarque. Le RAN devrait être convoqué chaque année, selon le traité d’amitié hispano-marocain de 1991, mais le dernier remonte à 2015.

    Ce ne serait pas la première fois que l’attachement du souverain à la presqu’île de la Pointe Denis modifie l’agenda de la politique étrangère marocaine. Début décembre 2019, Mohamed VI a prolongé ses vacances dans son manoir gabonais au-delà de ce qui était prévu et n’a tenu tête à nul autre que Mike Pompeo, secrétaire d’État américain. Une audience royale et un dîner prévu entre les deux ont dû être annulés.

    Les ministres des affaires étrangères des deux pays, José Manuel Albares et Nasser Burita, ont annoncé le 21 septembre à New York que ce sommet se tiendrait avant la fin de l’année. Lors de leurs réunions de novembre, ils l’ont reporté jusqu’à ce qu’ils l’aient fixé pour la dernière semaine de janvier ou la première semaine de février. Albares a expliqué ce retard car les agendas des présidents Pedro Sánchez et Mohamed VI étaient très chargés.

    C’est à la pointe Denis que le souverain alaouite a lu, le 14 mars, la lettre que lui adressait le président Sánchez s’alignant sur la solution prônée par Rabat pour résoudre le conflit du Sahara occidental. Quatre jours plus tard, il a reproduit de longs extraits de cette lettre dans une véritable déclaration par laquelle il a mis fin à la crise déclenchée par le Maroc avec l’Espagne il y a maintenant deux ans. La publication de la déclaration a pris par surprise le gouvernement espagnol , dont le ministre des Affaires étrangères a improvisé une conférence de presse à Barcelone ce jour-là. 

    Avec la visite de Sánchez à Rabat, le 7 avril, et la publication d’une déclaration commune, la réconciliation avec le voisin marocain était scellée, mais près de neuf mois plus tard, non seulement le sommet entre les deux gouvernements n’a pas eu lieu, mais aucune avancée n’a été été fait dans d’autres domaines non plus. Par exemple, le bureau des douanes commerciales de Melilla, fermé en 2018 par les autorités marocaines, n’a pas été rouvert, ni celui de Ceuta. Un accord sur la répartition des eaux entre le Maroc et les îles Canaries n’est pas en vue sur la façade atlantique.

    Ignacio Cembrero

    El Confidencial, 30/12/2022

    #Maroc #Mohammed_VI #Gabon

  • Le roi du Maroc au Gabon pour Nouvel An

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Gabon, vacances, Pointe Denis,

    Le roi Mohamed VI retourne au Gabon pour une retraite de luxe lors de ses troisièmes vacances de l’année

    Le séjour du souverain alaouite dans son hôtel particulier de la presqu’île paradisiaque de la Pointe Denis jette le doute sur la tenue du sommet bilatéral avec l’Espagne en janvier

    Le roi Mohamed VI du Maroc a commencé ses vacances le jour de Noël dans son hôtel particulier de la presqu’île de la Pointe Denis , sur l’estuaire du fleuve Komo, qui se caractérise par une succession de longues plages de sable fin. Elle se situe à une dizaine de kilomètres de Libreville, la capitale du Gabon.

    Le journal officiel marocain ‘Barlamane’ a présenté le voyage du monarque au Gabon comme une « visite bilatérale » de travail, mais d’autres journaux numériques également sympathisants du pouvoir, comme ‘Rue 20’, ne mâchent pas leurs mots. Ils ont précisé qu’il s’agissait « d’une fête spéciale qui coïncide avec le Nouvel An ».

    C’est la deuxième fois depuis le début de l’année que le souverain alaouite profite de quelques jours de repos dans ce pays d’Afrique de l’Ouest dont il est très proche du président, Ali Bongo. Son premier voyage, après la pandémie, Mohamed VI s’est rendu au Gabon fin février. Il y resta cinq semaines. Il est rentré au Maroc début avril, juste avant le début du ramadan (le mois de jeûne des musulmans).

    Le roi aura passé au total un peu plus de cinq mois cette année hors du Maroc. A ses deux séjours au Gabon, il faut ajouter les quatre longs mois qu’il a passés en France, entrecoupés de trois voyages éclairs à Rabat, entre le 1er juin et début octobre. Il les a répartis entre le palais près de la tour Eiffel, qu’il a acquis en juillet 2020 pour 80 millions d’euros, et le château de Betz, à 75 kilomètres au nord-est de Paris. Son père, Hassan II, a acheté cette propriété dans les années 1970. Il existe plusieurs témoignages graphiques de son passage à Paris, entre autres la fameuse vidéo révélée fin août, dans laquelle il semble avoir quelques difficultés à maintenir son équilibre.

    À la Pointe Denis, le monarque mène généralement une vie décontractée avec des promenades et des achats dans certains magasins. On ne sait pas quels amis accompagnent le souverain ces jours-ci. Les trois frères Azaitar, experts en arts martiaux, font souvent partie de son entourage. Un autre athlète du même profil s’y est ajouté il y a quelques mois, Yusef Kaddur de Melilla, devenu vice-conseiller aux Sports de sa ville. Il était aux côtés du roi dans la vidéo virale de Paris et dans une autre, enregistrée le 6 décembre, célébrant à Rabat la victoire en Coupe du monde de l’équipe marocaine face aux Espagnols.

    Une frégate de la Marine royale marocaine, avec une poignée de soldats des forces spéciales, est habituellement ancrée non loin de sa résidence en cas de menace pour sa sécurité, mais à ce jour, il n’a jamais eu à intervenir, pas même en janvier 2019. une menace de coup d’Etat au Gabon.

    Si le séjour qui a débuté dimanche à la Pointe Denis a eu la durée habituelle des vacances de Mohamed VI dans ce pays , la réunion de haut niveau (RAN), c’est-à-dire la rencontre entre les gouvernements de l’Espagne et du Maroc, n’a pu se tenir en janvier. . Cela inclut toujours une audience du président espagnol avec le monarque. Le RAN devrait être convoqué chaque année, selon le traité d’amitié hispano-marocain de 1991, mais le dernier remonte à 2015.

    Ce ne serait pas la première fois que l’attachement du souverain à la presqu’île de la Pointe Denis modifie l’agenda de la politique étrangère marocaine. Début décembre 2019, Mohamed VI a prolongé ses vacances dans son manoir gabonais au-delà de ce qui était prévu et n’a tenu tête à nul autre que Mike Pompeo, secrétaire d’État américain. Une audience royale et un dîner prévu entre les deux ont dû être annulés.

    Les ministres des affaires étrangères des deux pays, José Manuel Albares et Nasser Burita, ont annoncé le 21 septembre à New York que ce sommet se tiendrait avant la fin de l’année. Lors de leurs réunions de novembre, ils l’ont reporté jusqu’à ce qu’ils l’aient fixé pour la dernière semaine de janvier ou la première semaine de février. Albares a expliqué ce retard car les agendas des présidents Pedro Sánchez et Mohamed VI étaient très chargés.

    C’est à la pointe Denis que le souverain alaouite a lu, le 14 mars, la lettre que lui adressait le président Sánchez s’alignant sur la solution prônée par Rabat pour résoudre le conflit du Sahara occidental. Quatre jours plus tard, il a reproduit de longs extraits de cette lettre dans une véritable déclaration par laquelle il a mis fin à la crise déclenchée par le Maroc avec l’Espagne il y a maintenant deux ans. La publication de la déclaration a pris par surprise le gouvernement espagnol , dont le ministre des Affaires étrangères a improvisé une conférence de presse à Barcelone ce jour-là. 

    Avec la visite de Sánchez à Rabat, le 7 avril, et la publication d’une déclaration commune, la réconciliation avec le voisin marocain était scellée, mais près de neuf mois plus tard, non seulement le sommet entre les deux gouvernements n’a pas eu lieu, mais aucune avancée n’a été été fait dans d’autres domaines non plus. Par exemple, le bureau des douanes commerciales de Melilla, fermé en 2018 par les autorités marocaines, n’a pas été rouvert, ni celui de Ceuta. Un accord sur la répartition des eaux entre le Maroc et les îles Canaries n’est pas en vue sur la façade atlantique.

    Ignacio Cembrero

    El Confidencial, 30/12/2022

    #Maroc #Mohammed_VI #Gabon

  • Maroc : Note sur la région d’Afrique Centrale

    Maroc : Note sur la région d’Afrique Centrale

    Tags: Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Tchad,

    I- Présentation générale :

    La région de l’Afrique centrale est l’une des régions les plus prospères du continent africain. La découverte récente d’importants gisements de pétrole et de grandes énormes de métaux précieux augmente davantage l’attractivité de cette région et l’expose, en même temps, à des menaces sécuritaires énormes liées à la multiplication des actes de piraterie et de rébellion.

    Le Royaume du Maroc entretient d’excellentes relations d’amitié et de coopération avec les pays de cette région qui sont :

    La République du Cameroun,

    La République du Congo,

    La République Gabonaise,

    La République de Guinée Equatoriale,

    La République Centrafricaine,

    La République Démocratique du Congo

    La République du Tchad

    Les Principales instances régionales de cette région sont

    La Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) ;
    La Communauté Economique et Monétaire des Etats d’Afrique Centrale (CEMAC) ;

    La Commission du Golfe de Guinée.

    Les pays d’Afrique Centrale, dont la plupart sont regroupés au sein de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), ont pleinement conscience des enjeux liés à la sécurité et à la stabilité de la région. Ce qui explique leur engagement à résoudre les différends territoriaux et à coordonner leurs actions en matière de lutte contre la piraterie, le trafic illégal de tous genres et le terrorisme, notamment dans la région du Golfe de Guinée.

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #Algérie #Afrique #Union_Africaine #Mali #Niger #République_centrafricaine #RCA #Centrafrique #Tchad #Guinée #Cameroun #Congo #Gabon

  • Maroc : Note sur la région d’Afrique Centrale

    Maroc : Note sur la région d’Afrique Centrale

    Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, Tchad,


    I- Présentation générale :

    La région de l’Afrique centrale est l’une des régions les plus prospères du continent africain. La découverte récente d’importants gisements de pétrole et de grandes énormes de métaux précieux augmente davantage l’attractivité de cette région et l’expose, en même temps, à des menaces sécuritaires énormes liées à la multiplication des actes de piraterie et de rébellion.

    Le Royaume du Maroc entretient d’excellentes relations d’amitié et de coopération avec les pays de cette région qui sont :

    La République du Cameroun,

    La République du Congo,

    La République Gabonaise,

    La République de Guinée Equatoriale,

    La République Centrafricaine,

    La République Démocratique du Congo

    La République du Tchad

    Les Principales instances régionales de cette région sont

    La Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC) ;
    La Communauté Economique et Monétaire des Etats d’Afrique Centrale (CEMAC) ;

    La Commission du Golfe de Guinée.

    Les pays d’Afrique Centrale, dont la plupart sont regroupés au sein de la Communauté Economique des Etats d’Afrique Centrale (CEEAC), ont pleinement conscience des enjeux liés à la sécurité et à la stabilité de la région. Ce qui explique leur engagement à résoudre les différends territoriaux et à coordonner leurs actions en matière de lutte contre la piraterie, le trafic illégal de tous genres et le terrorisme, notamment dans la région du Golfe de Guinée.

    Les principaux évènements et questions qui continuent de marquer la région sont :

    La rétrocession de l’Ile de Bakassi :

    La sécurisation de la région du Golfe de Guinée :

    La délimitation des frontières maritimes entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale :

    Le différend territorial entre le Gabon et la Guinée Equatoriale

    II- Relations Maroc/Afrique Centrale :

    1- Sur le plan bilatéral :

    Les nombreuses Visites Royales dans les pays de la région de l’Afrique centrale ont été fortement appréciées et ont débouché sur l’enregistrement d’avancées significatives en matière de coopération bilatérale et au renforcement de la cadence de la tenue des Commissions mixtes de coopération bilatérale.

    Cette volonté s’est traduite notamment par la grande disponibilité dont a fait preuve le Maroc pour accompagner les différents pays de cette région dans leurs efforts de développement pour la concrétisation de grands projets d’infrastructure, tels que ceux lancés par les gouvernements gabonais et équatoguinéen et ce, suivant une logique de partenariat stratégique.

    Ainsi, l’ouverture des lignes aériennes sur l’Afrique Centrale par la Royal Air Maroc, l’implantation de filiales bancaires d’Attijariwafa Bank et de BMCE Bank et les investissements réalisés par Maroc Télécom, ONEP et SOMAGEC, ont été des facteurs d’encouragement à cet égard. La présence également en Afrique de l’Omnium Nord Africain (ONA) dans les secteurs de l’agroalimentaire, de la distribution et dans le secteur minier (MANAGEM), ainsi que des groupes comme CEMA-Bois de l’Atlas, Jet Sakane, sont autant d’exemples de réussite de l’intervention des opérateurs privés marocains dans des secteurs vitaux.

    L’organisation, par ailleurs, de nombreuses caravanes commerciales dans ces pays ces dernières années a été une occasion de plus pour réaffirmer la volonté du Maroc à développer ses relations de coopération avec cette région. Ces missions commerciales ont rencontré un succès retentissant et ont permis d’ouvrir de nouvelles perspectives commerciales prometteuses.

    Toujours est-il que la présence du secteur privé marocain dans cette région rend nécessaire de surmonter certaines difficultés rencontrées par l’établissement d’une stratégie de partenariat pour un meilleur suivi de la réalisation des investissements et projets initiés. La formation de Comités de suivi et de Conseils d’Hommes d’Affaires pourrait amplement contribuer à un aboutissement réussi de tous ces efforts.

    2- Sur le plan régional :

    Eu égard à l’excellence des relations qui lient le Maroc à l’ensemble de ces pays, notre pays pourrait joué un rôle de médiation entre les différentes parties concernées par ces différends. Il pourrait également jouer le rôle de conciliateur des intérêts politiques et économiques défendus par les uns et les autres et ce, dans la perspective de promouvoir la paix et la sécurité dans la région.

    A ce niveau, le positionnement de notre pays dans le cadre des actions onusiennes serait fort indiqué. Il en ainsi de la prise de nouvelles initiatives régionales multidimensionnelles (réunions, rencontres….etc.), sous les auspices des Nations Unies, qui auraient pour but de résoudre les différends dans région, et partant assurer une meilleure coordination pour la lutte contre le terrorisme et les actions de piraterie.


    #Cameroun #Congo #Guinée #Centrafrique #Tchad

  • Plan d’action pour le Sommet de l’UA d’Addis Abeba -mai 2013-

    Plan d’action pour le Sommet de l’UA d’Addis Abeba -mai 2013-

    Maroc, Sahara Occidental, Union Africaine, Commission de l’Union Africaine, Dlamini Zuma, Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Gambie,

    Projet de Note à la Très Haute attention de Sa Majesté le Roi

    J’ai l’insigne honneur de soumettre à la très haute attention de Votre Majesté les propositions, ci-après, dans le cadre la stratégie du Maroc pour expliquer aux Etats Africains la légalité de la position du Maroc au sujet du différend régional sur le Sahara marocain, et ce, en perspective des travaux du Sommet de l’Union Africaine prévus à Addis-Abeba, du 25 au 27 Mai 2013.

    1- Demander aux Pays Africains, amis du Maroc, (entre autres, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Gabon, le Burkina Faso, la Gambie, ………) d’adresser des notes à la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, afin d’exprimer leur refus que l’Union Africaine s’autosaisisse de la question du Sahara, en raison du transfert de ce dossier aux Nations Unies après l’admission de la ‘’pseudo-rasd’’ au sein de l’Union Africaine ;

    2- Elaborer une déclaration, reprenant l’évolution de la question du Sahara aux Nations Unies, qui serait lue par le représentant d’un pays ami (Sénégal, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gabon, Gambie) au nom d’un groupe d’Etats amis et demander à ce que cette déclaration soit consignée dans le Procès-verbal de la réunion du Conseil Exécutif de l’Union Africaine ;

    3- Médiatiser le contenu et la teneur de cette déclaration qui a l’avantage d’introduire dans le débat de l’Union Africaine le point de vue des Nations Unies au sujet de l’évolution de la question du Sahara.

    Cette démarche qui s’inscrit dans le cadre de la dynamique créée par les récentes visites de Votre Majesté en Afrique a pour objectifs de:

    1- Briser les tentatives de Mme ZUMA de pousser l’Union Africaine à adopter une position en déphasage avec celle des Nations Unies sur la question du Sahara,

    2- Faire entendre solennellement la voix des pays amis dans l’enceinte de l’Union Africaine sur cette question, et partant permettre aux représentants des Etats membres de cette organisation d’être au fait de l’évolution actuelle de la question du Sahara aux Nations Unies.

    3- Consigner désormais la position des pays amis et donc du Maroc dans la littérature de l’Union Africaine sur la question du Sahara.

    A cet effet, un mémorandum sur l’évolution de la question du Sahara, ainsi qu’une déclaration seront préparés par ce Département et remis, après l’accord de Votre Majesté, aux pays africains amis qui seront chargés de mener à bien cette action.

    Pour cela, je propose à Votre Majesté de me rendre dans les capitales des pays africains amis, porteur de Lettres de Votre Majesté, pour leur demander d’être les portes parole du Maroc à travers la présentation de l’évolution réelle de la question du Sahara dans l’enceinte de l’Union Africaine.

    Je saurais gré à Votre Majesté des Hautes Instructions que vous voudriez bien me donner à ce sujet.

  • La Françafrique vue par Wikileaks

    France, Afrique, Françafrique, Wikileaks, Etats-Unis,

    WIKILEAKS : UNE CERTAINE IDÉE DE LA FRANCE ET DE SA POLITIQUE ÉTRANGÈRE

    Si 2% seulement des câbles Wikileaks ont été rendus publics, ils ont déjà permis de brosser un bout de l’histoire contemporaine de la France vue par la diplomatie américaine.

    Ces dernières semaines, la publi­cation des câbles diplomatiques par Wikileaks s’est focalisée sur la Tunisie, l’Egypte et la Lybie, mettant en lumière les connivences de certaines chancelleries avec les régimes en place, notamment de la France avec celui de Ben Ali. Il ressort de ces télégrammes que les États-Unis sont à la fois admiratifs des dispositifs répressifs et inquiets du racisme français.

    Ils font état de la visite de différentes personnalités politiques françaises à l’ambassade des Etats-Unis à Paris ou sur le sol américain. Si certains n’y passent que pour livrer leurs opinions, d’autres, comme Alain Madelin s’y rendent pour demander un soutien à leur carrière [1]. D’autres encore pour assurer les diplomates américains de leur proximité idéologique : Brice Hortefeux ou Nicolas Sarkozy qui, en 2005, promet de faire en France « ce que Reagan a fait aux Etats-Unis ou Thatcher au Royaume-Uni » mais aussi Dominique Strauss-Khan ou Michel Rocard, qui propose la création d’un think tank franco-américain.



    Rwanda : le juge Bruguière en service commandé

    Parmi les visiteurs de l’ambassade américaine, on trouve aussi le juge anti-terroriste Jean-Louis Bruguière. Il y fournit les détails de plusieurs affaires en cours, racontant notamment comment il s’est coordonné avec l’exécutif français pour délivrer les mandats d’arrêt contre plusieurs personnalités rwandaises [2].

    Un responsable français affirme plus directement que le dossier Bruguière était une réponse de la France à l’enquête rwandaise sur les responsabilités fran­çaises dans le génocide de 1994. Bruguière n’aurait pas caché sa volonté d’isoler le gouvernement Kagamé lors de sa visite. Une volonté qu’on s’attendrait à retrouver chez un politicien plutôt que chez un juge, dont l’indépendance n’est manifestement pas la plus grande qualité…

    En mars 2007, un diplomate américain analyse les orientations en matière de politique étrangère des candidats Royal et Sarkozy et se félicite de leur volonté affichée de rompre avec la gestion interpersonnelle des affaires africaines de Chirac et de « réduire l’empreinte militaire » de la France en Afrique, ce qui, cependant, « ne signifie pas un retrait », puisqu’elle « voudra continuer à exercer son influence au maximum » [3].



    Dans plusieurs télégrammes ultérieurs, les diplomates décortiquent la réalité de cette promesse de rupture avec la Françafrique. Le terme est d’ailleurs explicitement employé dans plusieurs notes, pas comme dénonciation militante, mais comme grille d’analyse géopolitique par la diplomatie américaine.

    La Françafrique comme grille de lecture en Afrique

    En 2008, trois longues notes [4] brossent la définition d’une Françafrique quel­que peu édulcorée (les crimes de la Françafrique ne sont abordés que par le biais de quelques affaires arrivées en justice, comme l’assassinat du juge Borrel), qui connaîtrait un réel tournant avec l’arrivée de Sarkozy. Néanmoins, la politique africaine de la France continue d’être dictée par la cellule africaine de l’Elysée. L’un de ses membres, Romain Serman, reconnaît que les accords de défense encore en vigueur avec huit pays africains sont absurdes, donnant à la France « un accès monopolistique aux ressources naturelles ». Les diplomates américains semblent alors croire à la rup­ture annoncée par Sarkozy, qui n’aurait connu que « quelques accidents de parcours, comme l’éviction de Bockel impliquant le Gabon », mais qui pêcherait plus par manque de réussite que de volonté.

    La dernière note, concernant la présence militaire française en Afrique, conclut en excusant la non-rupture pour cause de difficulté de la tâche. Un fonctionnaire du ministère de la Défense français décrit, sans honte, la relation franco-africaine comme une relation « parent-enfant », dont l’enfant, maintenant « adulte, est capable et mérite plus d’autonomie, ayant cependant toujours besoin d’aide et d’orientation ».



    En 2009, lors d’un entretien, portant longuement sur la Françafrique [5], Stephan Gompertz, du ministère des Affaires étrangères, reconnaissait l’influence de Robert Bourgi, « opérant dans l’ombre ».

    Les diplomates américains concluaient que la France use d’un panel large de politiques en Afrique, « allant d’une approche idéale exprimée par Sarkozy » à ses débuts, « à des approches plus opaques mais probablement plus judicieuses, conformes au vieux modèle de la Françafrique. Les circonstances et la nature imprévisible, voire violente, des évènements en Afrique peuvent parfois inciter ou forcer les Français à agir moins idéalement qu’ils le voudraient – un comportement connu de tous les gouvernements de la planète – quand les décisions doivent conforter les intérêts nationaux par les méthodes les plus efficaces, même quand les méthodes les plus efficaces ne sont pas forcément les plus jolies ».

    La plus grande puissance impérialiste du monde ne peut que comprendre, évidemment…

    Les coulisses diplomatiques de la Françafrique

    Si la plupart des câbles ne contiennent que peu d’informations nouvelles, ils livrent parfois un aperçu du jeu diplomatique de la France pour influencer l’avenir des pays africains. Ainsi, en 2006, une proposition de résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU présentée par Chirac sur la Côte d’Ivoire inquiète les Anglais et les Américains [6]. Ils y voient une dérive qui pourrait aller « au-delà des lois et jurisprudences internationales » en se «substituant à la constitution d’un pays souverain».



    Ne souhaitant pas s’opposer à la France, les Anglais sont néanmoins surpris que les Français aient réussi à obtenir le soutien du Ghana et du Congo. Pour ce dernier, ce soutien n’a pourtant rien de surprenant quand on sait à quel point Denis Sassou Nguesso doit à la France sa longévité au pouvoir.

    En 2009, une note sur la perspective des élections en Côte d’Ivoire analyse les accords de « Ouaga IV » comme « essentiellement un accord entre Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo sur le contrôle du nord » du pays.

    Les Américains considèrent alors que les « FAFN gardent, de facto, le contrôle de la région, en particulier en ce qui concerne les finances » et que « le désarmement et la réunification ne sont pas des processus séparés. Ils sont intimement liés ».

    Une grille de lecture qui semble avoir été oubliée de la communauté internationale aujourd’hui…

    En juin 2009, un autre télégramme (censuré à moitié) [7] rapporte que la France considère le président mauritanien Abdallahi renversé par les putschistes comme « un obstacle », à qui il faudrait forcer la main lors des négociations. Le rôle de Robert Bourgi y est à nouveau pointé du doigt, tant dans le rapprochement du putschiste Aziz avec les autorités françaises que dans le cas du Gabon ou de Madagascar. Pour Romain Serman, la Lettre du Continent sert régulièrement à Bourgi pour diffuser ses informations et que « tout ce qui [y] paraît avec un lien potentiel avec Bourgi doit être considéré avec précaution ».



    D’autres exemples de cet acabit se trouvent dans l’infime partie des câbles déjà publiés mais ils fournissent déjà un matériau riche.

    Le cablegate de Wikileaks nous parle avant tout de la diplomatie des Etats-Unis et la Françafrique n’est donc pas son objet principal. Néanmoins, les Américains s’y sont suffisamment intéressés pour qu’on puisse espérer que quelques affaires françafricaines récentes soient mises à jour.

    Notes:

    [1] 05PARIS6744 Alain Madelin Seeks U.s. Support For His Candidacy To Head The Oecd And His Project To Reform The Oecd

    [2] 07PARIS322, C/t Judge On France, Rwanda, Pakistan, And His Political Future, 07PARIS186, Rwanda : Effect Of Bruguiere Report On Usg, Status Of Mrs. Habyarimana , lire aussi France-Rwanda : l’enquête Bruguière était suivie de près à l’Elysée, Philippe Bernard, le Monde, 11 décembre 2010

    [3] 07PARIS921, French Foreign Policy Under Nicolas Sarkozy Or Segolene Royal

    [4] 08PARIS1501, France’s Changing Africa Policy : Part I (background And Outline Of The New Policy), 08PARIS1568, France’s Changing Africa Policy : Part Ii (french Implementation And African Reactions), 08PARIS1698, France’s Changing Africa Policy : Part Iii (military Presence And Other Structural Changes)

    [5] 09PARIS1534, « francafrique » — Mfa Disputes Reports On A Return To Business As Usual

    [6] 06LONDON7670, (c) Cote D’ivoire : Uk Shares U.s. Concerns But Does Not Want To Oppose France In Unsc

    [7] 09PARIS815, Mauritania : French See Abdallahi As Obstacle

    Source : Survie, 3 mai 2011

    Tags: Côte d’Ivoire, Rwanda, Mauritanie, Nicolas Sarkozy, Jean-Louis Bruguière, Wikileaks, Françafrique, Wikileaks, Afrique, Gabon, Tchad, Sénégal, RCA, RDC, Franc CFA, FCFA, colonisation, colonialisme, 

  • Gabon : Comment Accrombessi roule les Bongo comme des gamins!

    Au pays des aveugles, les borgnes sont rois, nous dit l’adage. Dans le cercle des Bongo, il manque tellement de cervelle qu’Accrombessi devient une véritable lumière ! Il les roule comme il veut.

    La dernière entourloupe est que les Bongo sont si incompétents qu’ils ne savaient même pas que les avions qu’ils pensaient avoir acheté ne leur appartenaient pas dans les faits.

    En effet, les trois appareils que sont des Boeing 737 et 757, et un Bombardier Global, dont les Bongo se croyaient propriétaires, seraient en fait détenus par une sulfureuse société maltaise qui est associée a Accrombessi.

    D’après Africa Intelligence, Sylvia Bongo vient seulement de s’apercevoir que « son » avion, le Boeing 737 pour lequel le Gabon paie tous les frais, ne lui appartenait point. L’avion serait enregistré sous les initiales d’Accrombessi et de ses deux associés, un français et un Marocain.

    Chers lecteurs, voici comment les incapables qui nous gouvernent se font rouler par des borgnes aux pays ces aveugles.

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    Tags : Gabon, Ali Bongo Ondimba, Accrombessi,

  • Comment Omar Bongo est devenu un acteur majeur de la Françafrique

    Le Gabon commémore ce samedi le dixième anniversaire de la disparition de son ancien président, Omar Bongo, qui a gouverné le pays pendant 42 ans. Entretien avec Antoine Glaser, auteur de plusieurs ouvrages sur les relations franco-africaines.
    Omar Bongo, mort le 8 juin 2009, était peu à peu devenu un interlocuteur majeur de Paris, en tant que dirigeant d’une ancienne colonie française riche en ressources pétrolières et l’un des chefs de file de la Françafrique.

    Retour sur cet allié essentiel et encombrant que fut Omar Bongo pour les gouvernements français successifs depuis les années 1960, avec le journaliste Antoine Glaser.

    RFI : Comment qualifieriez-vous les relations que la classe politique française a entretenues avec le Gabonais Omar Bongo ?

    Antoine Glaser : Je dirais qu’elles ont été à la fois essentielles et encombrantes. Essentielles car le Gabon est un pays important pour la France à cause de ses inépuisables ressources. En même temps encombrantes car les relations françaises avec ce pays dirigé depuis 50 ans par le clan Bongo incarnent les pesanteurs de ce qu’on a appelé la « Françafrique ».

    Quand Omar Bongo est arrivé au pouvoir à Libreville au milieu des années 1960, la France cherchait à compenser sa perte des ressources minières algériennes suite à l’indépendance de l’Algérie en 1962. Elle s’est donc tournée vers le Gabon, qu’on appelait à l’époque le « pays PUM » à cause de son sous-sol riche en pétrole, en uranium et en manganèse, trois ressources stratégiques pour un pays industrialisé comme la France.

    Intronisé à la tête du pays par Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » du général de Gaulle, Omar Bongo a indéniablement permis aux entreprises de l’hexagone de se tailler la part du lion dans les ressources gabonaises. La classe politique française a également bénéficié de ces ressources car le dispositif mis en place par Bongo a alimenté au passage les partis politiques français, toutes obédiences comprises. « Le pétrole gabonais arrose l’ensemble du jardin politique de France et de Navarre. Il n’y a pas une fleur qui soit restée à l’écart », m’a dit un homme d’affaires français à l’époque où le pétrole coulait à flots. Cette générosité d’Omar Bongo a été source des turpitudes qui caractérisent les liaisons françafricaines.

    Le général de Gaulle connaissait le potentiel en ressources minières du Gabon. Alors quand le premier président Léon M’Ba est tombé gravement malade en 1965, il lui fallait à la tête du pays quelqu’un en qui il pouvait avoir confiance. Omar Bongo, qui avait été élève officier de réserve dans l’armée de l’air française, affecté au renseignement, avait le profil idéal pour succéder au très loyal M’Ba qui agonisait dans un hôpital français, des suites d’un cancer. Bongo aurait eu même droit à un entretien avec le général en personne, à l’Élysée. Satisfait, le général l’a fait nommer vice-président suite à un habillage constitutionnel. À la mort de Léon M’Ba en novembre 1967, Bongo est devenu président du Gabon.

    Omar Bongo s’est révélé être un tacticien hors pair, oscillant entre clientélisme et poigne de fer sur le plan intérieur et loyauté et volontarisme par rapport à ses parrains de la Françafrique. D’où vient cette intelligence politique, alors que l’homme a commencé sa carrière comme fonctionnaire aux PTT ?

    Il avait occupé de nombreuses fonctions au sein du gouvernement avant d’accéder à la présidence. Il avait impressionné Jacques Foccart par sa mémoire prodigieuse et sa compréhension des enjeux historiques de la période postcoloniale. « Madré », « rusé », « charismatique » sont des termes qui reviennent dans la bouche des observateurs qui ont suivi de près son évolution. Sa grande qualité à mes yeux était d’avoir su gérer avec un égal savoir-faire ce que j’appelle « l’Afrique du jour » et « l’Afrique de la nuit ». Il a négocié avec ses parrains politiques et financiers à l’Élysée, sans devenir leur marionnette, et en même temps il a su s’entendre avec les réseaux ethniques dans son pays, sans le soutien desquels il aurait eu du mal à gouverner et se maintenir au pouvoir pendant quatre décennies.

    La première fois que je l’ai rencontré, j’étais jeune journaliste à La Lettre du Continent. Je venais de publier un article dénonçant les malversations au sein de son entourage, l’instrumentalisation des divisons ethniques du pays et les problèmes de la démocratie. Il m’a toute de suite mis à l’aise en me tutoyant. Il m’a ensuite reproché d’avoir écrit qu’il était issu de l’ethnie minoritaire batéké. « Pourquoi dis-tu que suis téké, je suis aussi obamba », m’a-t-il interpellé. L’homme savait composer avec les différents milieux et établir des ponts avec ceux qui ne partageaient pas ses valeurs ou ses références identitaires, contrairement à d’autres chefs d’État africains qui se laissent « bunkériser » dans leurs milieux.

    Si Omar Bongo est devenu grâce à sa longévité au pouvoir, un élément majeur de la Françafrique, le véritable parrain de ce dispositif en Afrique était le chef d’État ivoirien Houphouët-Boigny. Les deux hommes étaient-ils proches ?

    Je ne crois pas que les deux hommes aient entretenu des relations extrêmement fraternelles ou chaleureuses. Il y avait surtout entre eux une répartition des tâches pour l’opérationnalisation de la Françafrique. Comment définir la Françafrique, simplement ? Disons que c’était un système intégré de réseaux, actifs dans les domaines aussi divers que la vie politique, la linguistique, l’économique et le militaire. Houphouët-Boigny qui se considérait comme sa tête de pont politique, avait élaboré le concept dans une relation franco-africaine étroite. Avec Jacques Foccart, les deux hommes croyaient fermement à une communauté de destin entre la France et l’Afrique. Or, Foccart était à Paris et Houphouët à Abidjan, mais ils restaient en contact en s’entretenant par téléphone tous les mercredis.

    À l’intérieur de ce dispositif, le rôle d’Omar Bongo consistait à organiser et à accueillir dans son pays les opérations militaires secrètes menées par la France en Afrique. Par exemple, c’était bien au Gabon qu’étaient installés les mercenaires de Bob Denard. C’est du Gabon qu’ont décollé en 1967 les avions transportant des armes à destination des sécessionnistes du Biafra (Nigeria), soutenus entre autres par la France et la Côte d’Ivoire. C’est encore à partir du Gabon qu’a été lancée en 1976 une opération de déstabilisation manquée du Bénin sous Mathieu Kérékou. Pour dire simplement, Houphouët-Boigny était la tête pensante de la Françafrique et à Omar Bongo incombait la maîtrise d’œuvre. À lui aussi d’en assurer le financement, grâce à l’argent du pétrole.

    Le nom d’Omar Bongo reste associé à de nombreux scandales financiers et de malversations tels que l’affaire Elf qui a éclaté en 1994 suite à une enquête de la Commission des opérations boursières ou plus récemment l’affaire dite des « biens mal acquis ». Pourtant il n’a jamais été réellement inquiété par la justice française. Pourquoi ?

    L’homme était devenu intouchable à cause de son influence politique. Il a utilisé l’argent du pétrole pour acheter l’amitié et les silences des puissants. Il s’agissait de financements occultes dont les bénéficiaires étaient les partis politiques français. Pendant longtemps, c’était principalement le RPR et les gaullistes qui ont été les récipiendaires de cette manne gabonaises. À partir de l’arrivée de François Mitterrand au pouvoir en 1981, la gauche a eu droit également à des valises remplies de billets de banque. On raconte que le pouvoir socialiste lui aurait témoigné sa gratitude en renvoyant à sa demande le ministre de la coopération Jean-Pierre Cot, dès 1982. Bongo accusait le cabinet du ministre d’avoir transmis des dossiers compromettant le concernant au journaliste Pierre Péan. Le livre commis par ce dernier Affaires africaines (Fayard) comporte des pages particulièrement critiques dénonçant l’alliance des politiques, des pétroliers et des barbouzes au sommet de l’État gabonais.

    En 2008, le président gabonais reviendra à la charge, cette fois avec son homologue Nicolas Sarkozy. Il l’obligera à se séparer de son secrétaire d’État à la coopération, Jean-Marie Bockel, qu’Omar Bongo soupçonnait d’avoir transmis des informations confidentielles sur son patrimoine immobilier et mobilier au juge d’instruction chargé d’instruire le dossier sur les biens mal acquis par le clan Bongo. Nicolas Sarkozy s’empressera d’éteindre la colère du président Bongo en envoyant à Libreville Alain Joyandet, son nouveau ministre, pour le faire adouber par le président Bongo. C’était une véritable humiliation pour Paris qui donnait l’impression de venir faire allégéance à Omar Bongo.

    La Françafrique dont Omar Bongo fut l’un des principaux artisans, a-t-elle survécu à sa disparition en 2009 ?

    Non, ce système d’interdépendance entre les Français et les Africains correspond à une période de l’histoire où, à la faveur de la Guerre froide, Paris avait une très grande marge de manœuvre en Afrique, notamment dans ses anciennes colonies. La Françafrique, c’était la cooptation par Paris des élites francophones et francophiles à des positions de pouvoir en échange de l’accès à des matières premières stratégiques dont la France avait besoin, notamment le pétrole et l’uranium. La Guerre froide était une période particulièrement favorable à ce système de fonctionnement en réseaux mis en place par Jacques Foccart et que Houphouët-Boigny et Omar Bongo ont contrôlé à leur avantage. Or, la période de la Guerre froide terminée, ce système s’est rapidement effondré. Le fait qu’en 2009, Omar Bongo aille se faire soigner dans une clinique à Barcelone – où il meurt le 8 juin – plutôt que de venir à Paris, est bien la preuve de sa défiance à l’égard de la France. La Françafrique est désormais une notion désuète, car l’Afrique s’est mondialisée.

    Nos chers espions en Afrique, par Antoine Glaser. Fayard, 2018, 232 pages, 19 euros.

    Source : RFI
    Tags : Afrique, Gabon, françafrique, Antoine Glaser, Omar Bongo,

  • Le marché entre la France et les USA au sujet de la succession au Gabon

    Chers lecteurs, nous avons soumis à nos contacts, la lecture de la visite effectuée par les ambassadeurs Français et Américains, à Marie Madeleine Mborantsuo, la Présidente de la Cour Constitutionnelle Gabonaise. Voici leur avis.

    1. Cette visite était la démonstration qu’en ce qui concerne leurs politiques africaines, la France et les USA ont résolument fait un marché de s’entraider dans leur pré-carrés respectifs.

    2. La France a aidé les USA en Lybie, et les USA ont aidé la France au Mali. La France pille l’Afrique Centrale francophone, quand les USA font de même avec la région des grands lacs par Rwanda interposé.

    3. La France permet aux USA de s’installer militairement au Cameroun et au Gabon en faisant des manœuvre periodiques avec les forces de ces pays ; réponse les USA demandent à leur poulains Rwandais et Ougandais de normaliser leurs relations avec la France. C’est du donnant donnant.

    4. Mais pourquoi ces ambassadeurs ont-ils rendu visite à Mborantsuo ? Parce que pour ces pays, dans l’état actuel des choses, le Gabon marche bien pour leurs intérêts et ils voudraient que tout continue dans le même sens. Pour ces ambassades, Mborantsuo est la garante légale de l’ordre établi tel qu’ils le conçoivent au Gabon et cette dame a besoin de leur aide et soutien pour accoucher d’un autre régime dans la continuité de ce que nous connaissons depuis 1967.

    5. L’Afrique est la dernière frontière économique et politique du monde. Qui conquiert l’Afrique est assuré de dominer le monde. La France et les USA travaillent de concert pour s’assurer des parts du lion. Si cela doit se faire en sacrifiant les libertés fondamentales des Africains, ils n’en ont que cure. C’est la real politik. Le triomphe du réalisme sur le sentimentalisme.

    6. Depuis la fin des élections de 2016, il est clair que la France, les USA et l’Union Européenne aient choisi de faire rempiler Ali Bongo et de passer l’éponge sur ses crimes antidémocratiques.

    7. Avec les incursions de la Russie et de la Chine en Afrique Centrale si riche, les USA et la France ne peuvent risquer leur contrôle de ces régions au nom de la démocratie. Au contraire, y installer des dictatures est un modèle qui a toujours marché pour eux en Afrique en général et au Gabon en particulier.

    Chers lecteurs, d’après nos sources, la démocratie au Gabon n’est même pas le cadet des soucis de la France et des USA pour notre pays, mais plutôt le benjamin. Le plus important pour eux est que les matières premières sortent à des conditions qui leur sont très favorables ; et pour garantir cela, rien de tel que d’y installer une dictature qui leur devra tout. Cela marche depuis 1967 avec les Bongo. La France gère plus de 500 milliards d’euros d’argents appartenant à l’Afrique francophone dans son économie. La même France n’a jusqu’ici qu’accorde à la même Afrique francophone seulement 10 milliards d’euros en aide au développement. Faite le calcul : qui profite de qui ?

    La question fondamentale est : « que faisons-nous pour changer cet état de fait ?

    Quand vous répondrez à cette question, vous vous rapprocherez des solutions et comprendrez pourquoi des gens comme Mborantsuo sont placées à la manœuvre en Afrique francophone.

    Nous ne devons rien lâcher !

    Source : Le Gabon Enervant
    Tags : Gabon, Ali Bongo Ondimba, France, Etats-Unis,

  • Gabon : Gaspar Yanga un homme de conviction

    Connu comme étant le premier libérateur des Amériques, Gaspar Yanga a dirigé l’une des rébellions d’esclaves la plus prospère des Amériques.

    Durant le 16ème siècle, les plantations de sucre étaient très lucratives à Veracruz. Yanga faisait partie des esclaves provenant d’Afrique centrale forcés à travailler dans des plantations au Mexique. Vers 1570, il a dirigé une révolte d’esclaves. Avec ses compagnons, Yanga élisent d’abord domicile vers les montagnes situées aux alentours de Veracruz. Au nombre d’environ 550 personnes, ils ont réussi à échapper à la captivité pendant plus de 30 ans.

    Cette communauté noire est devenue un brin d’espoir et de liberté pour les esclaves fuyant leurs conditions oppressives. Yanga et les siens ont survécu à travers l’agriculture et l’élevage. Ils ont aussi lancé une campagne contre les intérêts coloniaux et impérialistes de l’Espagne en pillant les caravanes qui passaient entre Veracruz et la cité de Mexico transportant de la marchandise et d’autres biens.

    Les multiples attaques de Yanga et ses compagnons de lutte dérangeaient les propriétaires d’esclaves qui demandaient au gouvernement espagnol d’intervenir en leur faveur.

    En 1609 le gouvernement d’Espagne envoya environ 500 hommes pour mettre Yanga et ses hommes hors d’état de nuire. Dans ce conflit, Yanga s’opposa aux Espagnols avec des machettes et des lances devant une armée équipée d’armes à feu.

    Lorsque Yanga fut mis au courant d’une attaque imminente, il envoya un de ses prisonniers espagnols pour négocier des accords de paix. Les Espagnols n’avaient aucun intérêt à négocier. Alors une guerre brutale a été déclenchée.

    Les deux camps ont subi des pertes colossales. Mais le gouverneur de l’Espagne était obligé de reconnaître la force de Yanga. Celui-ci et ses compagnons se sont retirés encore plus haut dans les montagnes, loin des Espagnols incapable de les atteindre. Et encore une fois, Yanga et les siens prospérèrent malgré plusieurs tentatives de négociation infructueuses et des défaite militaires. Les Espagnols ont opté de négocier en 1618.

    A travers un traité, l’Espagne a accordé à Yanga et les siens leur liberté à condition qu’ils cessent leurs attaques sur les convois espagnols et par ailleurs, les anciens esclaves ont obtenu des terres. Yanga et sa famille ont été reconnus comme étant les dirigeants de cette nouvelle communauté. Dès 1630 la ville de San De Los Negros est née. La première cité africaine établie aux Amériques.

    En 1932 la ville a été rebaptisée Yanga afin d’honorer un homme qui représentait l’espoir et la liberté pour beaucoup de personnes qui avaient été plongées dans l’esclavage. Le courage de Yanga face au danger nous inspire tous à nous tenir debout pour nos croyances et pour notre liberté et nous sommes honorés de l’appeler un héros.

    La Voix du Gabon
    Tags : esclavage, Gabon, Yanga, San De Los Negros,