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  • « La gauche est la nouvelle droite (et vice versa) : les normes progressistes elles-mêmes sont les maisons sacrées d’aujourd’hui »

    Tags : Politique, gauche, droits, libertés, consevateurs,

    « Les coquins de la société étaient autrefois les progressistes qui allaient à l’encontre de l’establishment », écrit le psychologue social Alain Van Hiel (UGent), qui voit aujourd’hui un mouvement inverse. « Si le projet progressiste veut gagner à nouveau les cœurs aujourd’hui, il devra répondre à un certain nombre de nouvelles questions. »

    Quelle chance que nous n’ayons plus peur de monsieur le curé, de l’officier de police communautaire, ou d’autres dignitaires. Des figures d’autorité qui n’ont jamais osé contredire nos (arrière) grands-parents.

    La seconde moitié du XXe siècle a été une période de libération et d’émancipation. Décennie après décennie, les gens mettent de plus en plus l’accent sur la liberté, le développement personnel et l’importance de l’individu. Avec plaisir, ils abandonnent les traditions séculaires et les habitudes enracinées.

    À quel point ces moments ont dû être agréables – en particulier dans les années 60 et 70 – d’exposer «les autorités» et de leur donner des coups de pied dans les tibias endoloris? Combien invraisemblables et risibles étaient leurs phrases creuses sur « la jeunesse dégénérée » et les « mauvaises manières ». C’était comme s’ils parlaient au mur, ou dans un désert.

    Contrecoup culturel

    Ce mouvement vers plus d’émancipation semble très positif. Mais maintenant, nous entendons dire que les enseignants ont peur d’échouer un élève. Le respect des policiers et des travailleurs humanitaires est pratiquement inexistant chez certaines personnes. Pour beaucoup, c’est un pont trop loin.

    En entrant dans le nouveau siècle, les chercheurs ont remarqué quelque chose qu’ils ont appelé « le contrecoup culturel  » . Beaucoup de gens repensent au « bon vieux temps » avec nostalgie. Ils prennent leurs distances avec la société progressiste, mondialisée et postmoderne. Il y a donc un contre-mouvement vers plus de « valeurs de droite » et vers la restauration de l’autorité. Il n’est pas clair à ce stade s’il s’agit d’une ondulation à la surface, suivie de temps progressifs, ou d’un contre-mouvement qui se poursuivra pendant un certain temps.

    Pourquoi y a-t-il un contrecoup culturel? La montée des inégalités (au moins dans des pays comme les États-Unis et la Grande-Bretagne) est citée comme la cause la plus probable. La migration et la diversité accrues figurent également en tête de liste.

    Cadres dominants

    Les idées progressistes sont donc devenues de plus en plus dominantes pendant un certain temps et progressivement il y a eu une tendance à tenir ce point de vue pour acquis et à le faire passer sans relâche. Ainsi, quiconque remettait en question ou violait les normes « justes » avait, par définition, tort.

    Je préfère ne pas faire de déclarations absolues sur ces valeurs elles-mêmes – conservatrices ou progressistes ; Je préfère ne pas dire s’ils sont bons ou mauvais. Mais je peux faire cela à propos des personnes derrière ces valeurs : il n’y a pas de différence entre les anciens et les nouveaux gardiens des vaches sacrées.

    Pour les gardiens à l’ancienne comme pour les nouveaux gardiens des « bonnes valeurs », il est très important d’amener les autres à penser comme eux. Surtout, ils restent invariablement convaincus de leur propre justesse.

    À propos des challengers et de leurs farces
    Dans le passé, les coquins de la société étaient les progressistes qui tenaient tête à l’establishment. Les coquins socialement critiques d’aujourd’hui sont les «conservateurs».

    Soit dit en passant, il n’est pas clair si le mot «conservateur» couvre encore pleinement le sens qu’il avait autrefois. Parce que l’appel au changement politique est bel et bien là.

    Il existe également des différences dans l’utilisation de la langue. Courageux, audacieux, insoumis, insoumis, créatifs, critiques, motivés… Ce sont des mots qui rappellent la prose de ceux qui défient et partent en guerre. Eh bien, il y a cinquante ans, les morceaux progressistes baignaient dans cette atmosphère, maintenant ils sont souvent les caractéristiques des excès de langage de droite.

    Les valeurs progressistes se sont généralisées, et maintenant elles menacent de rester là comme de vieux meubles usés dans une pièce usée. La façon dont les défenseurs de ces valeurs gèrent cela aujourd’hui et dont ils se dressent contre les « opposants » est comparable à l’ancienne génération qui, il y a 50 ans, a paniqué lorsque le navire conservateur a coulé.

    Il semble être typique des êtres humains que lorsqu’ils savent que leur vision du monde est menacée, ils ont des crampes.

    Les défenseurs : sectarisme de gauche

    La défense des normes progressistes implique une bonne dose d’intolérance, ainsi que des préjugés contre les compatriotes non progressistes. Le politiquement correct et le réveil en sont les représentants.

    De nombreux faiseurs d’opinion crient à l’unisson que le réveil n’est pas un problème. Mais bien sur. Pourquoi? Parce que c’est une démarche identitaire. Parce que cela aboutit à une « pensée nous contre eux », qui devrait tout simplement l’effacer.

    Voici donc une autre parabole intéressante. En plus de la nécessité de défendre les « bonnes normes », il existe également une tendance à préjuger et même à discriminer quiconque remet en question ou conteste ces normes.

    Dans la littérature académique, les préjugés de gauche font l’objet d’attention depuis une décennie. Les recherches (principalement américaines) sur les « listes de haine » montrent que les opposants idéologiques suscitent une aversion considérable.

    Il est frappant de constater que les groupes ethnico-culturels sont moins détestés que les gauchistes par la droite et vice versa.

    Le projet progressiste s’essouffle

    Le projet progressiste devra trouver un nouvel élan s’il veut regagner davantage l’adhésion de la population. Elle devra se réexpliquer et se réinventer.

    Les réactions tordues n’inverseront pas le cours du temps. Les hérauts du projet progressiste devront l’embarquer autrement.

    Pour cela, mieux vaut revenir aux fondamentaux. Qu’est-ce qui a autrefois rendu ces valeurs si attrayantes? Et pourquoi sont-ils aujourd’hui menacés de disparition ? Les valeurs progressistes incarnaient autrefois l’émancipation et la libération. Le font-ils encore ?

    Il y a cinquante ans, les valeurs progressistes ouvraient la fenêtre sur le monde à tout le monde (sauf à ceux qui n’en voulaient pas). Aujourd’hui, l’émancipation est liée à des identités sociales spécifiques, comme en témoignent la lutte pour les droits des femmes, des LGTBQI+ et des minorités. La question clé que beaucoup de gens se posent est : cela nous sera-t-il bénéfique ?

    Non seulement l’intérêt individuel passe avant tout, mais aussi le capital social de notre société. Les valeurs progressistes rendent-elles la société plus agréable à vivre ? La migration et la diversité, et la mondialisation économique – les porte-drapeaux du projet progressiste – pèsent sur le bien-être social pour beaucoup. Là aussi, la question est : en profiterons-nous tous ?

    Si le projet progressiste veut reconquérir le cœur des décrocheurs, il devra formuler une réponse convaincante aux deux dernières questions.

    Alain Van Hiel
    Professeur de psychologie sociale à l’Université de Gand. Son livre ‘Links vs Rechts’ (Borgerhoff & Lamberigts) a été récemment publié .

    Source : Knack, 24/12/2022

  • Il se passe quelque chose d’extraordinaire en France

    Il se passe quelque chose d’extraordinaire en France

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    Par Cole Stangler*

    MARSEILLE, France – Pendant une grande partie de sa présidence, Emmanuel Macron s’est concentré sur l’extrême droite. À chaque fois, il a cherché à neutraliser sa menace, en donnant alternativement la priorité à certains de ses thèmes préférés et en se présentant comme le seul rempart possible contre elle.

    Aujourd’hui, il doit s’inquiéter d’autre chose. Après le premier tour des élections législatives de dimanche, le plus grand défi au pouvoir de M. Macron ne vient pas de la droite mais de la gauche. Au cours des prochaines années, c’est l’autre côté de l’échiquier qui pourrait déterminer en grande partie l’orientation politique du pays.

    C’est le résultat d’un pragmatisme à toute épreuve. Pour la première fois depuis 1997, les principaux partis de gauche français ont mis de côté leurs différences et présenté une liste unique de candidats. Cette coalition, connue sous le nom de NUPES (Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale), a fait un bond en avant la semaine dernière. En obtenant 26 % des voix, ce qui la place pratiquement à égalité avec la coalition de M. Macron, elle a une petite chance d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale après le deuxième tour de scrutin de ce dimanche. Même si cela s’avère hors de portée, la gauche – sous une bannière commune – deviendra la principale force d’opposition au Parlement.

    Les effets seront profonds. Tout d’abord, cela devrait réorienter les termes du débat national, en mettant l’accent sur des questions telles que le financement des services publics, la lutte contre le changement climatique et la justice fiscale, et mettre la pression sur M. Macron. Pourtant, l’avancée de la gauche pourrait faire encore plus. En s’opposant au système présidentiel très personnalisé de la France et à l’engagement de l’Union européenne en faveur de la rectitude fiscale, la coalition pourrait secouer la politique dans le pays et sur le continent. Il s’agit là d’un développement extraordinaire.

    Certes, une présence plus forte à l’Assemblée nationale serait en soi un accomplissement majeur pour les parties concernées. Grâce à l’accord qu’ils ont conclu, ils sont sur le point d’augmenter leur part actuelle de 60 sièges seulement, bénéficiant d’un grand nombre de nouveaux députés du parti de la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon et des Verts, tout en veillant à ce que les communistes et les socialistes en difficulté vivent un jour de plus. La perspicacité et l’instinct de conservation sont deux des principaux facteurs qui rendent l’unité possible.

    Mais en conquérant de nouveaux territoires au Parlement, les partis de gauche pourraient également priver M. Macron d’une majorité absolue. Si la coalition du président n’est pas en mesure d’obtenir au moins 289 des 577 sièges de l’Assemblée nationale, elle pourrait être contrainte de gouverner avec le soutien de députés rivaux, ce qui donnerait naissance à un gouvernement fragile dont le sort dépendrait de sa capacité à faire des compromis. Alors que le Rassemblement national de Marine Le Pen, parti d’extrême droite, est susceptible de renforcer son poids au Parlement, le système français du « winner-take-all » donne un avantage aux Républicains, plus traditionnels, qui seraient des partenaires de gouvernement plus naturels pour M. Macron. Dans tous les cas, le NUPES serait la première force d’opposition au Parlement.

    Cela créerait un paysage politique radicalement différent de celui d’aujourd’hui, où le programme de M. Macron a tendance à être adopté sans trop de résistance par une Assemblée nationale favorable. Dans un sens, la coalition prendrait l’opposition publique qui existe déjà contre une grande partie du programme du président et la porterait dans les couloirs du Parlement. Les projets de M. Macron de relever l’âge de la retraite et de remanier un programme d’aide aux personnes à faibles revenus pourraient devenir plus difficiles à réaliser.

    Pourtant, la possibilité d’une majorité parlementaire NUPES ne peut pas être exclue non plus. Pour ce faire, la coalition a besoin que sa base se rende aux urnes en bien plus grand nombre qu’elle ne l’a fait au premier tour – qui a connu une participation historiquement faible dans tous les domaines – mais surtout parmi les électeurs à faibles revenus et les jeunes. Si ces groupes apportent une majorité au NUPES, les effets seraient véritablement sismiques.

    Sous pression, M. Macron serait contraint de nommer un premier ministre soutenu par la majorité de gauche, une situation connue sous le nom de « cohabitation », qui implique le partage du pouvoir exécutif. Les trois fois où cela s’est produit sous la Cinquième République française – en place depuis 1958 – les présidents ont largement contrôlé la politique étrangère, mais le Premier ministre a supervisé la majeure partie de l’agenda national. L’alliance de gauche a déjà son homme pour ce poste, M. Mélenchon.

    Dans un contexte de sondages serrés et d’anxiété croissante, M. Macron et ses alliés ont cherché à exploiter les craintes de ce scénario, en revenant à l’appât rouge. Le ministre des finances a comparé M. Mélenchon à un « Chavez gaulois » qui « collectiviserait » l’économie et mettrait la France en faillite, tandis qu’un député de premier plan du parti de M. Macron a mis en garde contre un « retour à l’ère soviétique ». Le chef du principal lobby des entreprises françaises a déclaré que M. Mélenchon risquait de pousser le pays « au bord du gouffre ».

    En fait, le programme actuel de la coalition est loin d’être révolutionnaire. Il s’inspire davantage de l’âge d’or de la social-démocratie européenne que des bolcheviques. Les deux propositions phares de la coalition en matière de politique économique – une augmentation du salaire minimum à 1 500 euros, soit environ 1 560 dollars, par mois et un plafonnement des prix des produits de première nécessité – sont des mesures modestes à une époque où l’inflation augmente rapidement.

    Il est vrai que les plans visant à augmenter les impôts des riches et à stimuler les investissements dans les écoles, les hôpitaux et les réseaux de transport contrastent avec l’attitude de M. Macron à l’égard du secteur privé. Pourtant, il s’agit de politiques progressistes populaires et standardisées en Europe. Les propositions audacieuses de l’alliance en matière de climat – un plan quinquennal d’investissement vert de 200 milliards d’euros, soit près de 209 milliards de dollars, basé sur le principe de la « planification écologique » – ont conduit le ministre de l’écologie à accuser le NUPES de « jouer sur les peurs des jeunes ». Mais il est difficile de voir ces plans comme autre chose qu’une tentative de s’attaquer de front à la crise climatique. Le coût de l’inaction serait de toute façon beaucoup plus élevé.

    Les alarmistes ont peut-être raison, sur une chose, peut-être : Une gauche renforcée dans l’un des pays les plus influents du monde pourrait avoir des répercussions à l’étranger. Elle pourrait être une source d’inspiration pour des partis idéologiquement similaires en Europe, qui luttent pour le pouvoir depuis les beaux jours de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne. Qui plus est, un gouvernement français prêt à repousser avec force les restrictions de l’Union européenne en matière de dépenses publiques et d’intervention de l’État dans l’économie pourrait encourager Bruxelles à évoluer. À l’heure où l’Europe est aux prises avec les retombées de la guerre de la Russie en Ukraine, cela pourrait constituer une évolution importante.

    Pourtant, les conséquences de l’élection seront plus immédiatement visibles à l’intérieur des frontières françaises. La coalition appelle à la création d’une Sixième République qui limiterait le pouvoir présidentiel et ramènerait la France à un régime parlementaire plus standard – et les résultats du premier tour montrent qu’une grande partie de l’électorat est d’accord. Même si un changement de cette ampleur semble peu probable pour l’instant, l’échec de M. Macron à obtenir une majorité claire quelques mois seulement après sa réélection serait plus qu’un revers personnel. Il s’agirait d’un coup dur pour la présidence elle-même, qui a été initialement conçue pour le héros national et homme fort Charles de Gaulle. La structure même de la Cinquième République pourrait être remise en question.

    Cela pourrait être, en fin de compte, l’un des messages les plus puissants et les plus durables envoyés par les électeurs français. Dans un pays aussi complexe, vaste et diversifié que le leur, un système politique conçu pour concentrer l’autorité entre les mains d’un seul chef d’État n’est peut-être pas le meilleur moyen de refléter la volonté populaire. Et peut-être, après 64 ans, est-il temps d’essayer quelque chose de nouveau.

    *Cole Stangler (@ColeStangler) est un journaliste basé en France qui écrit sur le travail, la politique et la culture.

    The Washington Post, 16 juin 2022

    #France #Macron #Melenchon #Electionsr


  • Norvège: La gauche gagne les élections

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    L’opposition de gauche norvégienne l’emporte dans un glissement de terrain, les pourparlers de coalition prévus

    -Le Premier ministre conservateur concède
    -Débat pétrole contre climat, inégalités contre impôts
    -Des pourparlers de coalition difficiles attendent

    OSLO, 13 septembre (Reuters) – Les partis d’opposition norvégiens de centre-gauche sont en passe de remporter la majorité au Parlement après les élections de lundi et vont maintenant négocier la manière de former une coalition, le changement climatique et un écart de richesse croissant devant être au centre des discussions .

    Le Premier ministre conservateur Erna Solberg a concédé les élections et se retirera après huit ans au pouvoir, tandis que le chef du parti travailliste Jonas Gahr Stoere a déclaré qu’il avait l’intention de former le prochain gouvernement.

    Le statut de la Norvège en tant que grand producteur de pétrole et de gaz a été au cœur de la campagne, bien qu’une transition loin du pétrole – et des emplois qu’il crée – soit susceptible d’être progressive malgré les progrès des partis pro-environnementaux.

    Pour former un cabinet viable, Stoere doit persuader les partenaires potentiels de centre-gauche de faire des compromis sur des politiques allant du pétrole et de la propriété privée aux relations de la Norvège avec l’Union européenne.

    « Nous, en tant que plus grand parti, nous assurerons que la Norvège aura un nouveau gouvernement et un nouveau cours », a déclaré Stoere dans un discours aux membres du parti.

    « Dans les prochains jours, j’inviterai les dirigeants de tous les partis qui souhaitent un changement », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il commencerait par le Parti du centre et la gauche socialiste.

    La devise de la couronne norvégienne est restée en grande partie inchangée, s’échangeant à 10,20 contre l’euro.

    « Il y aura des augmentations d’impôts par exemple et il y aura un ensemble différent de priorités … mais la taille totale du budget public ne sera pas sensiblement différente de si le gouvernement actuel restait en place », a déclaré l’économiste en chef de DNB Markets. Kjersti Haugland.

    Avec 97,5% des voix comptées, le Labour et quatre autres partis de centre-gauche pourraient atteindre une majorité combinée de 100 sièges, contre 81 actuellement, a prévu la Direction des élections.

    Un minimum de 85 sièges est requis pour obtenir la majorité sur les 169 sièges du parlement.

    Si les sondages s’avèrent correctes, Stoere pourrait former une majorité composée du Parti travailliste, du Parti du centre et de la Gauche socialiste, qui sont en passe de cumuler 89 sièges, et éviter d’avoir à travailler avec le Parti rouge marxiste ou les Verts anti-pétrole.

    Faire en sorte que le Parti du centre rural et les socialistes pour la plupart urbains gouvernent ensemble pourrait être difficile, cependant, car les deux ont des points de vue différents sur des questions allant du pétrole aux taxes.

    Régner en minorité pourrait également être une option pour les travaillistes. Stoere a déclaré que son gouvernement se concentrerait sur la réduction des émissions de CO2 conformément à l’accord de Paris de 2015, mais a rejeté tout ultimatum sur la politique énergétique.

    Stoere s’est engagé à lutter contre les inégalités en réduisant les impôts des familles à revenu faible et moyen et en augmentant les taux pour les riches.

  • La droite et la gauche françaises achèvent les élections régionales en regardant vers 2022

    Marseille/Paris, 26 juin (EFE) – Les élections régionales françaises ont tenu dimanche leur deuxième tour comme une répétition pour les élections présidentielles de 2022 dans lesquelles le Rassemblement national (RN) d’extrême droite vise à devenir son premier exécutif local et la droite et la gauche veulent établir leur ambition nationale.

    Le parti RN de Marine Le Pen était le favori dans six des 13 circonscriptions métropolitaines, mais n’est arrivé en tête qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région connue sous son acronyme PACA, où Thierry Mariani (36,38%) a devancé le conservateur Renaud Muselier (31,91%).

    La carte politique issue du premier tour de dimanche dernier maintient également les socialistes dans leurs cinq régions et les nationalistes en Corse, tandis que les Républicains de centre-droit restent en tête dans six régions et contestent le RN dans la septième, qui est toujours entre leurs mains.

    « Quoi qu’il arrive, ce sera une bonne base pour l’avenir. Il y a du travail à faire, mais ces élections sont significatives : elles montrent que la droite de gouvernement et la gauche traditionnelle existent toujours, contrairement à ce qu’on nous répète depuis quatre ans », a déclaré à EFE Othman Nassrou, le « numéro deux » de la conservatrice Valérie Pécresse en région parisienne.

    Pécresse a battu l’extrême droite Jordan Bardella avec des pourcentages respectifs de 36,18% et 13,14%, et est l’une des figures avec lesquelles le parti avec lequel Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir en 2007 pourrait tester à nouveau son destin.

    LECTURE NATIONALE

    Les socialistes lui ont également donné une lecture nationale. « Depuis des années, nous sommes condamnés à l’inévitabilité d’un duel Macron/Le Pen. Les élections régionales et départementales ont ouvert une autre possibilité. Un espoir est né. Nous incarnons une alternative écologique et sociale », a déclaré cette semaine le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure.

    L’une et l’autre formation arrivent à ce second tour avec la volonté de confirmer la bonne dynamique du premier, dans lequel le parti du président Emmanuel Macron, La République en Marche (LREM), a payé son manque d’implantation territoriale et Le Pen n’a pas vu s’installer les bons augures des sondages.

    « Je dis aux Français que je compte sur eux, que dans toutes les régions métropolitaines ils peuvent faire gagner le Rassemblement national », a déclaré vendredi le leader d’extrême droite, avec un appel à son électorat à ne pas démissionner ou laisser « voler » ces élections.

    L’abstention, en effet, a été le grand protagoniste de dimanche dernier, avec un taux record de 66,7%. Un chiffre si élevé que les représentants des instituts de démoscopie cités samedi par le journal Le Figaro le voient difficilement s’aggraver.

    Un an après l’élection présidentielle, Macron a promis de tirer les leçons de cette chute abyssale de la participation, attribuée en partie à la crise sanitaire, qui a brouillé l’organisation de rassemblements.

    VOTE- CLÉ EN PROVENCE

    Pour le politologue Vincent Martigny, la hausse de la mobilisation, même s’il n’en prévoit pas « l’explosion », sera déterminante, notamment en PACA, où les conservateurs recueillent désormais 51% des intentions de vote et l’extrême droite 49%, selon un sondage de l’IFOP pour les chaînes TF1 et LCI.

    Jean-François Massuet, ancien maire pendant quatorze ans de la petite ville de Méounes Lès Montrieux, toujours actif dans la politique municipale et départementale, estime qu’au final, « l’idée du rejet du RN donnera la victoire à Muselier ».

    Bien que le RN ait progressivement pénétré dans les zones rurales de la région où elle n’était pas active auparavant, en utilisant des thèmes tels que l’immigration ou l’insécurité, qui, selon lui, « sont largement exagérés par les médias ».

    Le propre chiffre de Mariani peut avoir été un facteur dans l’abstention de l’extrême droite. Ancien ministre de la droite traditionnelle sous la présidence de Sarkozy (2007-2012), puis transfuge du RN, il a été choisi pour pêcher des voix conservatrices, mais les fidèles de l’extrême droite pourraient le considérer comme trop mou.

    Muselier, quant à lui, a une histoire familiale attrayante : ses parents ont résisté à l’occupation nazie et son père a été déporté au camp de Dachau, bien qu’il ait survécu, et son grand-père était amiral et chef des forces navales de la France libre sous de Gaulle.

    En tant que dirigeant régional, il a fait des gestes vers le centre et vers la gauche, afin que les acolytes de Le Pen puissent « voter sans déshonneur », comme le résume le politologue Martigny.

    Ce dimanche, nous verrons si la campagne de « dédiabolisation » du RN a été couronnée de succès. Alexandrine, étudiante à l’université de Marseille, admet à EFE que la possibilité de sa victoire « fait peur » car « ils ne s’intéressent pas du tout aux problèmes », mais « manipulent » la situation.

    Quatre-vingt-quatre pour cent des jeunes âgés de 18 à 24 ans n’ont pas voté dimanche dernier. Elle, qui s’est rendue aux urnes « parce qu’il est important de montrer que nous nous sentons concernés », estime que c’est parce que « les politiciens sont déconnectés des citoyens » et que les problèmes de ces régions « ne sont pas bien connus ». EFE

    Swissinfo, 26 juin 2021

    Etiquettes : France, élections régionales, droite, gauche, extrême droite, Emmanuel Macron, Marine Le Pen,

  • Israël : Netanyahu pourrait perdre son poste de Premier ministre alors que ses rivaux tentent d’unir leurs forces

    JERUSALEM (AP) – Un ancien allié du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche qu’il chercherait à former un gouvernement de coalition avec les opposants du leader israélien, faisant ainsi un pas important vers la fin du règne du premier ministre de longue date.

    L’annonce spectaculaire de Naftali Bennett, leader du petit parti dur Yamina, a ouvert la voie à une série de mesures qui pourraient pousser Netanyahu et son parti dominant, le Likoud, dans l’opposition au cours de la semaine à venir.

    Bien que M. Bennett et ses nouveaux partenaires, dirigés par le chef de l’opposition Yair Lapid, soient encore confrontés à certains obstacles, les parties ont semblé vouloir sérieusement conclure un accord et mettre fin à l’impasse qui a plongé le pays dans quatre élections au cours des deux dernières années.

    « J’ai l’intention de faire tout mon possible pour former un gouvernement d’unité nationale avec mon ami Yair Lapid, afin que, si Dieu le veut, nous puissions ensemble sauver le pays de l’enlisement et remettre Israël sur la bonne voie », a déclaré M. Bennett.

    Les deux hommes ont jusqu’à mercredi pour conclure un accord dans lequel chacun devrait occuper le poste de Premier ministre pendant deux ans, selon un système de rotation, Bennett étant le premier à occuper ce poste. Le parti Yesh Atid de Lapid a déclaré que les équipes de négociation devaient se rencontrer plus tard dimanche.

    M. Bennett, ancien conseiller principal de M. Netanyahou qui a occupé des postes importants au sein du Cabinet, partage l’idéologie de la ligne dure du Premier ministre. Il est un ancien dirigeant du mouvement de colonisation en Cisjordanie et dirige un petit parti dont la base comprend des Juifs religieux et nationalistes. Pourtant, il a entretenu des relations tendues et compliquées avec son mentor d’antan en raison de différences personnelles.

    M. Bennett a déclaré qu’il n’y avait aucun moyen possible, après l’impasse des élections du 23 mars, de former un gouvernement de droite favorisé par M. Netanyahou. Il a déclaré qu’une autre élection donnerait les mêmes résultats et qu’il était temps de mettre fin au cycle.

    « Un gouvernement comme celui-ci ne pourra réussir que si nous travaillons ensemble en tant que groupe », a-t-il déclaré. Il a déclaré que chacun « devra reporter la réalisation d’une partie de ses rêves. Nous nous concentrerons sur ce qui peut être fait, au lieu de nous battre toute la journée sur ce qui est impossible. »

    Si Bennett, Lapid et leurs autres partenaires parviennent à conclure un accord, cela mettrait fin, du moins pour le moment, au mandat record de Netanyahou, la figure la plus dominante de la politique israélienne au cours des trois dernières décennies. M. Netanyahou est Premier ministre depuis 12 ans et a également occupé un mandat précédent à la fin des années 1990.

    Dans sa propre déclaration télévisée, Netanyahu a accusé Bennett de trahir la droite israélienne et a exhorté les politiciens nationalistes à ne pas rejoindre ce qu’il a appelé un « gouvernement de gauche ».

    « Un gouvernement comme celui-ci est un danger pour la sécurité d’Israël, et est également un danger pour l’avenir de l’État », a-t-il déclaré.

    Malgré sa domination électorale, Netanyahou est devenu une figure polarisante depuis qu’il a été inculpé pour fraude, abus de confiance et acceptation de pots-de-vin fin 2019. Chacune des quatre dernières élections a été considérée comme un référendum sur l’aptitude de Netanyahou à gouverner, et chacune s’est terminée par une impasse.

    Netanyahou cherche désespérément à rester au pouvoir alors qu’il est en procès. Il a utilisé sa fonction comme une scène pour rallier sa base et s’en prendre à la police, aux procureurs et aux médias.

    Pour former un gouvernement, le chef d’un parti doit obtenir le soutien d’une majorité de 61 sièges à la Knesset, ou parlement, qui en compte 120. Étant donné qu’aucun parti ne dispose à lui seul d’une majorité, des coalitions sont généralement constituées avec des partenaires plus petits. Treize partis de tailles diverses sont présents dans le parlement actuel.

    En tant que chef du parti le plus important, M. Netanyahou s’est vu offrir par le président de la République la première occasion de former une coalition. Mais il n’a pas été en mesure d’obtenir une majorité avec ses alliés religieux et nationalistes traditionnels.

    Netanyahu a même tenté de courtiser un petit parti arabe islamiste, mais il a été contrecarré par un petit parti ultranationaliste ayant un programme raciste anti-arabe. Bien que les Arabes représentent environ 20 % de la population israélienne, un parti arabe n’a jamais siégé dans un gouvernement de coalition israélien.

    Après l’échec de Netanyahou à former un gouvernement, Lapid s’est vu accorder quatre semaines pour bricoler une coalition. Il a jusqu’à mercredi pour accomplir cette tâche.

    Bien que le parti Yamina de Bennett ne contrôle que sept sièges au Parlement, il est devenu une sorte de faiseur de roi en apportant le soutien nécessaire pour obtenir une majorité. S’il réussit, son parti sera le plus petit à diriger un gouvernement israélien.

    Lapid est déjà confronté à un défi difficile, étant donné le large éventail de partis du bloc anti-Netanyahu qui ont peu en commun. Il s’agit de partis de gauche dovish, d’une paire de partis nationalistes de droite, dont le Yamina de Bennett, et très probablement de la Liste arabe unie islamiste.

    La tâche de Lapid a été rendue encore plus difficile après que la guerre a éclaté avec les militants du Hamas dans la bande de Gaza le 10 mai. Ses négociations de coalition ont été suspendues pendant les 11 jours de combats.

    Mais à l’approche de la date limite de mercredi, les négociations sont passées à la vitesse supérieure. Lapid a conclu des accords de coalition avec trois autres partis jusqu’à présent. S’il conclut un accord avec Bennett, les autres partenaires devraient rapidement se mettre en place.

    Ils auront alors environ une semaine pour présenter leur coalition au Parlement pour un vote de confiance officiel permettant son entrée en fonction.

    Yohanan Plesner, président de l’Institut israélien pour la démocratie, a déclaré que M. Netanyahou essaiera de saper ces efforts jusqu’au bout.

    La principale stratégie de Netanyahou, dit-il, serait d’essayer d’inciter les partisans de la ligne dure, tant dans le parti de Bennett que dans le parti Nouvelle Espérance, un autre parti de la ligne dure dirigé par un ancien confident de Netanyahou, à retirer leur soutien à la nouvelle coalition. La défection d’un ou deux législateurs seulement pourrait empêcher Lapid de réunir une majorité et forcer la tenue de nouvelles élections.

    « Tout peut arriver », a déclaré M. Plesner. « J’attendrais que le vote final ait lieu ».

    Même si Lapid et Bennett parviennent à former un gouvernement, il est peu probable que Netanyahou disparaisse, a déclaré Plesner.

    Netanyahou pourrait rester en tant que leader de l’opposition, s’efforçant d’exploiter les profondes différences idéologiques entre ses adversaires pour provoquer la fracture de la coalition.

    « L’histoire nous enseigne qu’il serait imprudent de le rayer de la carte », a-t-il déclaré.

    Associated Press, 31 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Benjamin Netanyahou, formation du gouvernement, Naftali Bennett, Yamina, droite, gauche,

  • La carrière de Mélenchon, arrive-t-elle à sa fin?

    Carrière

    Par Faouzia Mahmoudi

    Jamais Jean-Luc Mélenchon n’avait été aussi critiqué par la classe politique française comme il est l’est depuis dix jours après l’atroce assassinat d’un professeur, Samuel Paty, par un terroriste islamiste. Cet acte de barbarie a fait l’effet d’un électrochoc sur toute une France traumatisée de voir le symbole de l’école touché de façon aussi sauvage. Ce crime horrible a aussi libéré la parole de nombreuses personnes, qui auraient été accusées d’islamophobie à s’attaquer, sans concession, à l’islamisme et aussi à ceux qui l’ont encouragé et soutenu.

    L’«islamogauchisme» dénoncé depuis des années par quelques personnalités, souvent ostracisées, est aujourd’hui évoqué par de nombreux ministres et personnalités de La République En Marche, de la droite et même de la gauche. L’un de ses plus célèbres représentants est depuis quelques années le chef de La France Insoumise, qui avait annoncé qu’il se prononcerait fin octobre sur une troisième candidature en 2022. Invité hier matin sur France Inter, le député de Marseille a répondu : «Je dois terminer de consulter beaucoup de gens qui m’importent et qui m’intéressent, sur ce que je dois faire», a-t-il expliqué, avant d’ajouter : «Et puis moi-même, j’ai beaucoup hésité, et j’hésite encore».

    Interrogé par un électeur sur la nécessité de faire l’union à gauche pour empêcher une victoire d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a répliqué que cela n’était pas la bonne solution. «Si nous recommençons à penser qu’il suffit de se mettre d’accord sur des sigles, et après on fait un texte pour que tout le monde soit d’accord au rabais où il n’y a pratiquement rien dedans comme ça tout le monde est d’accord, on ne convaincra personne», a assuré l’ancien candidat.

    Le dirigeant de LFI a appelé à «créer une majorité d’adhésion sur des idées qu’on rassemble et qu’ensuite on applique». L’ancien candidat a notamment cité le passage à «la VIe République», «la planification écologique», «le partage des richesses». «Et à ce moment-là, on entraînera des millions de gens qui ont aujourd’hui l’intention de ne pas aller voter, ou de tout envoyer balader», a affirmé celui qui a été critiqué lourdement ces dix derniers jours pour ses accointances avec les milieux racialistes et indigénistes.

    Jean-Luc Mélenchon a toutefois certifié qu’il ne s’agissait pas, de son côté, «d’une affaire d’ego», lui qui est souvent qualifié d’«autocrate» par ses détracteurs. «Je vais avoir 70 ans l’été prochain, ma carrière n’est plus une préoccupation. De même, ma gloire, si vous me le permettez, est assurée par mes actes. Donc ce que je peux faire, c’est de me rendre utile», a-t-il proposé. Reste que son parti prend l’eau ces dernières années avec de plus en plus de partisans qui préfèrent se tourner parfois vers le Rassemblement National ou la gauche traditionnelle et surtout alors que les sondages sont très pessimistes sur sa réussite à la prochaine élection présidentielle.

    La fin de carrière de Mélenchon semble aujourd’hui vouée à finir tristement, entachée par ses trop nombreux accommodements raisonnables avec les indigénistes et les racialistes, qui, loin de lui apporter les électeurs qui lui manquaient pour faire la différence à l’échelle nationale, ont au contraire fissuré le parti d’extrême-gauche.

    Le Jour d’Algérie, 26 oct 2020

    Tags : France, Jean-Luc Mélenchon, Samuel Paty, Islam, islamisme, terrorisme, gauche, La République en Marche, Rassemblement National, Marine Le Pen, droite, extrême droite,