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  • Le gaz pourrait se raréfier en Espagne

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    L’Algérie réduira ses livraisons de gaz à l’Espagne en octobre. Dans le sud-ouest de l’Europe, les effets de la grave crise diplomatique entre l’Algérie et son rival régional, le Maroc, se font sentir.

    En Espagne, la forte hausse du prix de l’électricité ne peut être arrêtée. Cela est également dû au prix du gaz naturel, qui pourrait bientôt se raréfier dans la péninsule ibérique. Cela s’explique par le fait que l’Algérie réduira ses livraisons en octobre. L’Espagne sera particulièrement touchée, car elle s’approvisionne actuellement en gaz naturel auprès de ce pays d’Afrique du Nord à hauteur de 45 %. En fait, l’Algérie est un fournisseur fiable. Mais aujourd’hui, les effets de la grave crise diplomatique entre l’Algérie et son rival régional, le Maroc, se font sentir dans le sud-ouest de l’Europe.

    Fin août, le gouvernement d’Alger a rompu les relations avec le pays voisin, qui étaient tendues depuis de nombreuses années. Il y a quelques jours, elle a même fermé l’espace aérien algérien aux avions marocains. Alger accuse le Maroc de soutenir les séparatistes en Algérie, d’espionner le gouvernement et d’être « la tête de pont d’Israël » au Maghreb ; à cela s’ajoute l’escalade du conflit du Sahara occidental, dans lequel l’Algérie soutient le Front de libération du Polisario, qui combat à nouveau le Maroc.

    À partir de la fin octobre, le gaz naturel algérien ne circulera plus dans le gazoduc Maghreb-Europe, long de 1400 kilomètres. Il part de l’Algérie, traverse le Maroc, passe par le détroit de Gibraltar, se rend à Tarifa en Espagne et, de là, se rend en partie au Portugal. L’Algérie ne veut plus laisser le Maroc profiter de son gaz et ne renouvelle plus le contrat lucratif du gazoduc : jusqu’à présent, le Maroc pouvait conserver 7 % de la matière première transportée, qui couvrait ainsi près de la moitié de ses besoins.

    Du gaz en Espagne par camion-citerne ?

    À l’avenir, les approvisionnements algériens destinés à l’Espagne ne passeront plus que par le gazoduc Medgaz, long de 750 kilomètres, qui relie Beni Saf, sous la Méditerranée, au port espagnol d’Almería. Le gazoduc appartient à l’entreprise publique algérienne Sonatrach et au fournisseur d’électricité espagnol Naturgy, ainsi qu’à un fonds d’investissement.

    La capacité de ce gazoduc vient d’être portée de 8 000 à 10 000 millions de mètres cubes par an. Toutefois, cela ne compense qu’une partie des 8 700 millions de mètres cubes qui parvenaient auparavant chaque année en Espagne par le deuxième gazoduc via le Maroc. Il est également possible d’en liquéfier une partie et de l’acheminer en Espagne à l’aide de pétroliers. Mais cela est complexe et coûteux. Jusqu’à présent, cela ne s’est produit que pour 4 % des importations espagnoles.

    « Il n’y aura pas de problèmes d’approvisionnement en Espagne car nous avons suffisamment de possibilités de liquéfier le gaz naturel. Mais étant donné la situation tendue sur le marché du gaz, cela pourrait accroître la pression sur les prix », a déclaré à la F.A.Z. l’expert espagnol en énergie Gonzalo Escribano. Le directeur du programme pour les questions énergétiques et climatiques de l’Institut Elcano, basé à Madrid, ne s’attend pas à des variations plus spectaculaires. Mais le dernier développement « pourrait occasionnellement pousser les prix du gaz à la hausse dans le contexte de marchés qui ont déjà atteint des prix records », prévoit l’expert du groupe de réflexion de Madrid. Mais cela dépendra aussi de la réaction des politiciens, dit-il.

    Pas de panique

    Il n’y a pas de sentiment de panique à Madrid. Fin septembre, le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est rendu à Alger avec les dirigeants de Naturgy et de l’opérateur public des gazoducs Enagás. Là, les dirigeants algériens leur ont assuré qu’ils feraient tout pour tenir leurs promesses de livraison. Les derniers chiffres montrent à quel point cette relation est devenue étroite : En juillet, l’Espagne avait déjà importé plus de gaz naturel d’Algérie que pendant toute l’année 2020. L’Algérie est le plus important fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Il est suivi par le Nigeria, la Russie, les États-Unis et le Qatar.

    Les sources d’approvisionnement varient. Il s’agit d’une obligation légale en Espagne. Pour éviter une trop grande dépendance, les importations en provenance d’un même pays ne peuvent dépasser 50 %. Par exemple, il y a quelques années à peine, les États-Unis, ainsi que le Qatar, avaient dépassé l’Algérie. C’est pourquoi l’Espagne dispose d’une logistique qui la rend moins dépendante des pipelines. Il existe des usines de liquéfaction dans cinq grands ports, ainsi que la plus grande flotte de pétroliers de l’UE. Toutefois, l’Oxford Institute for Energy Studies prévient que l’Algérie n’est pas en mesure d’augmenter de manière significative la liquéfaction de son gaz à court terme.

    Frankfurter Allegemeine, 11/10/2021

  • Tebboune : « Celui qui attente à l’Algérie n’ira pas loin »

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    -L’approvisionnement de l’Espagne en gaz naturel algérien ne se fera plus via le Maroc
    -Nous n’opterons jamais pour l’endettement extérieur
    -Nous avons une armée nationale qui ne sera jamais sacrifiée pour de l’argent
    -Le chef du mouvement séparatiste et terroriste MAK doit être livré à l’Algérie
    C’est à un large tour d’horizon auquel s’est prêté le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, répondant à toutes les questions qui intéressent l’opinion publique nationale. Il a mis en garde contre les plans ciblant l’Algérie, déclarant que «nous ne portons atteinte à personne, mais celui qui tentera de nous agresser risque de le regretter».

    L’Algérie saura faire face à toutes velléités «exhortant les Algériens à l’unification des efforts pour construire l’Algérie. Il a alerté contre les plans de division, assurant que l’objectif est de développer le pays.
    La politique extérieure de l’Algérie est claire et transparente et ses principes solides et immuables quant à la présence de bases militaires sur son sol, rappelant les principes de soutien à la paix et à la stabilité de son environnement régional, réitérant le rejet par l’Algérie de toute tutelle, intervention étrangère ou atteinte, de quelque nature que ce soit.
    «Nous n’avons pas de légions, mais une armée nationale dont les membres ne seront jamais sacrifiés pour de l’argent, comme le font les mercenaires», a-t-il soutenu.

    Le Président Tebboune a évoqué les mandats d’arrêt internationaux émis par l’Algérie contre ceux qui constituent des menaces pour sa sécurité et son intégrité, citant le chef de file du Mouvement séparatiste et terroriste «MAK». Affirmant que ce dernier «doit être livré à l’Algérie», après son implication dans les feux de forêts «prémédités» qui ont ravagé l’été dernier, plusieurs wilayas. Il a déclaré, que «des faits et des preuves «montrent que le Maroc est derrière ce mouvement terroriste qui agit avec la complicité de parties» à Paris et Rabat, évoquant des textos subversifs.

    Construire l’Algérie main dans la main

    S’agissant du traitement des dossiers socio-économiques, le Président a affirmé que la prise en charge des revendications n’intervenait pas par l’anarchie et la pression exercée sur l’Etat, l’objectif suprême étant de «construire l’Algérie, main dans la main».
    Il a adressé un message aux syndicats des travailleurs en vue d’«œuvrer de concert, pour ce faire, loin de toutes formes de discorde», précisant qu’il «est inutile de semer l’anarchie et de tenter de faire pression sur l’Etat pour assurer la prise en charge des revendications «.

    «Des instructions ont été données à tous les secteurs pour la révision des statuts et des salaires, mais une telle démarche nécessite un peu de temps», a-t-il ajouté, rappelant que «notre objectif est le même : développer le pays, servir le citoyen et atteindre la croissance à laquelle aspirent les Algériens». Concernant la situation de la vaccination anti-Covid, il a fait état de 11 millions de citoyens vaccinés, excluant tout recours à la vaccination obligatoire.
    Cependant, il a averti contre les dangers de la réticence à se faire vacciner, «l’apparition d’un autre variant du virus n’étant pas exclue».

    Le chef de l’Etat a appelé les citoyens à se faire vacciner contre le virus, que «ce n’est plus une affaire de choix, mais plutôt une question d’avenir pour éviter de revivre les douleurs ressenties du fait de la perte de beaucoup de nos jeunes». Il a imputé les raisons à l’origine de la baisse de la vaccination «aux rumeurs qui circulent au détriment des données scientifiques et des faits logiques». L’efficacité du vaccin est prouvée scientifiquement et «dès le début, nous avons insisté sur le vaccin comme solution», ajoutant qu’«il est inconcevable de refuser le vaccin maintenant qu’il est disponible».
    Il a rappelé, à ce sujet, les efforts de l’ANP et sa contribution à l’acheminement du vaccin, en mobilisant ses appareils pour des vols ininterrompus vers la Chine et la Russie.

    Lourde peine contre les spéculateurs

    Qualifiant la spéculation qu’a connue récemment le marché national de «pire ennemi de l’économie nationale et du citoyen», il a assuré que «des arrières-pensées politiques» étaient derrière cette hausse «injustifiée» évoquant «des opportunistes et des parasites exploités par des bandes criminelles».Il a indiqué que «l’acte de spéculation commis par des intrus sans scrupules exploités par des bandits aux fins de semer l’anarchie —des bandits animés par des motifs politiciens—, sera criminalisé et ses auteurs encourront des peines de pas moins de 30 ans de prison, qui pourront aller jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale».

    «Ma décision est prise et j’en ai informé le ministre de la Justice, garde des Sceaux: la prochaine réunion du Conseil des ministres verra la présentation d’une loi incriminant les spéculateurs.
    «Nous frapperons les spéculateurs d’une main de fer et traquerons les lobbies politiciens qui sont derrière cet acte, qui aurait pu mener à une explosion sociale, notamment à la lumière de la propagation de la pandémie de la COVID-19. Nous serons sans merci avec ceux qui tentent d’entamer la détermination de l’Armée blanche, et dont l’implication est établie. Ceux-là encourent la peine capitale».

    Outre les efforts de lutte contre les manœuvres de sape de l’économie nationale et de déstabilisation du pays, Abdelmadjid Tebboune a mis en avant la détermination de l’Etat à absorber les fonds en circulation sur le marché parallèle par le biais de plusieurs moyens et mécanismes, en tête desquels la finance islamique».

    L’accent est mis sur l’impératif d’ouvrir un dialogue avec les propriétaires de ces fonds, ce phénomène s’étant enraciné et qui remonte à l’ouverture de l’importation au secteur privé au début des années 90, une démarche qui n’était pas accompagnée de contrôle nécessaire, rappelant que «cette économie a été autorisée par l’Etat.
    Elle est devenue forte durant la décennie noire, puis s’est développée pour atteindre actuellement 10.000 mds DA». La résorption de ces liquidités constitue la principale préoccupation qui se fera de la meilleure façon.
    Le président Tebboune s’est félicité des rapports de la Banque mondiale qui a salué «la résilience de l’économie algérienne dans un milieu instable», rappelant qu’elle devra enregistrer un taux de croissance de près de 4%, dépassant, ainsi, les prévisions de la Banque mondiale (2,6%).

    Revenant sur les résultats de l’économie en 2021, il prévoit des exportations hors-hydrocarbures estimées à 4,5 milliards USD, un chiffre jamais atteint «depuis 25 ans».

    L’histoire «n’est pas dictée par les convenances ni par les conjonctures»

    Le président Tebboune a affirmé que l’Histoire «n’est pas dictée par les convenances, ni par les conjonctures. Laissons son écriture aux historiens. Nous aussi, nous avons beaucoup à redire au sujet de leur pays (la France)», appelant à confier aux historiens l’écriture de l’histoire commune entre l’Algérie et la France.
    Invité à s’exprimer sur les dernières déclarations du Président français à l’encontre de l’Algérie et de ses institutions, il a affirmé que «celui qui attente à l’Algérie n’ira pas loin», ajoutant que «la dignité de l’Algérie est inestimable», et que «nous devons fidélité au serment de nos 5.630.000 martyrs dont nous devons exalter la mémoire».
    «L’occupation de l’Algérie a coûté à la France 70 ans de guerre, de résistance et de révoltes dans toutes les régions du pays, car nous étions une Nation.»

    Concernant les décisions prises par l’Algérie en réponse au Royaume du Maroc, elles «ne sont en fait qu’une réaction», excluant à ce sujet une quelconque médiation avec ce pays. «On ne peut mettre sur un pied d’égalité l’agresseur et l’agressé.»
    L’approvisionnement de l’Espagne en gaz naturel algérien ne se fera plus via le gazoduc transitant par le Maroc.
    Sur la poursuite du pompage du gaz algérien au Maroc via l’ancien gazoduc, M. Tebboune a indiqué qu’ «aucune décision n’a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue le 31 octobre.

    A la question de savoir si l’Algérie était «embêtée» par les informations faisant état de l’intention de l’entité sioniste d’implanter au Maroc une base dédiée à la fabrication de drones suicides, le chef de l’Etat a répondu que «rien n’inquiète l’Algérie».
    Il a affirmé son refus de toute médiation avec le Maroc.
    Le président Tebboune est revenu sur l’histoire, en citant les agressions marocaines contre l’Algérie en 1963, au lendemain de l’indépendance de l’Algérie en 1962, dans le but de spolier des parties du territoire national.
    Il a fustigé, par la même, l’idéologie expansionniste du Maroc et les conspirations de ce pays qui a donné refuge aux terroristes et leur a accordé de l’argent et des passeports diplomatiques.

    S’agissant du dossier du Sahara occidental, Abdelmadjid Tebboune a souligné que «l’ONU est appelée à s’acquitter de son rôle dans la décolonisation de ce territoire, une question inscrite à l’agenda de sa 4e Commission», rappelant que l’Algérie avait été le premier pays à saluer la proposition de désignation de Staffan De Mistura en tant qu’Envoyé personnel du SG des Nations unies au Sahara occidental.
    «La majorité des pays africains sont pour la décolonisation du Sahara occidental, mais il est des enjeux et des défis.»
    Il a réitéré que les élections en Libye étaient la solution définitive à la crise dans ce pays, estimant qu’il n’était pas obligatoire que la tenue de ces échéances intervienne le même jour et qu’elles pouvaient, par exemple, s’étendre sur deux mois.

    Réitérant l’appel lancé par l’Algérie quant à l’impératif retrait de mercenaires de Libye, le chef de l’Etat a rappelé que tous les participants à la Conférence de Berlin, dont les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU avaient été unanimes sur cette question. Pour ce qui est de la crise malienne, l’Algérie estime que «la solution passe par l’encouragement du développement et l’unification du Nord et du Sud».
    Synthèse R. N.

    Pas de recours à l’endettement extérieur

    Après avoir réaffirmé le refus de l’Algérie de recourir à l’endettement extérieur, un choix qui serait un «suicide politique», il a indiqué que « le Fonds monétaire international agit comme s’il préparait le terrain à l’endettement. Nous n’opterons jamais pour ce choix, c’est impensable «.
    Il s’est dit sceptique vis-à-vis des recommandations du FMI qui prône le report de la mise en œuvre des réformes structurelles, affirmant que «l’Etat algérien poursuivra ces réformes en toute souveraineté».

    Respect total de l’état algérien

    S’agissant du retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, le président a souligné qu’il «est conditionné par le respect total de l’Etat algérien», a indiqué le Chef de l’Etat, soulignant que «l’Histoire ne peut être falsifiée et les relations avec la France relèvent de la responsabilité de tout un peuple… de toute une histoire».

    Un grand mensonge

    Abdelmadjid Tebboune, a qualifié de «grand mensonge» les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Moussa Darmanin, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers qui seraient de nationalité algérienne et que Paris veut expulser, précisant que «la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme».

    Eventuelle visite en Tunisie du Président Tebboune

    S’agissant d’une éventuelle visite en Tunisie, le chef de l’Etat a affirmé qu’il compte s’y rendre une fois le nouveau gouvernement tunisien composé, et y effectuera une visite d’Etat en compagnie d’une délégation importante, au cours de laquelle toutes les conventions gelées entre les deux pays seront signées, ajoutant que «la Tunisie est un voisin exemplaire pour l’Algérie».
    A une question sur une prétendue demande d’asile en Algérie du président du Parlement tunisien, Rached Ghannouchi, il a tenu à rassurer que «Ghannouchi n’a pas demandé l’asile politique en Algérie».

    El Moudjahid, 12/10/2021

  • Gaz naturel : L’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne via le gazoduc transitant par le Maroc

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    Le président algérie Abdelmadjid Tebboune a affirmé, dimanche, que l’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc transitant par le Maroc. 
    «Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz », a précisé le Président Tebboune lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias locaux. 
    « En cas d’éventuelles pannes, l’approvisionnement se fera à bord de navires algériens », a-t-il ajouté. 
    Concernant la poursuite du pompage du gaz algérien au Maroc via l’ancien gazoduc, M. Tebboune a indiqué qu’«aucune décision n’a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue pour le 31 octobre.
    APS
  • Échiquier maghrébin : derniers mouvements

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    Le 6 mai 2021. Le Maroc rappelle son ambassadeur à Berlin, Zohour Alaoui, pour des consultations, suite à la réitération allemande que la question du Sahara Occidental doit être résolue dans le cadre de l’ONU, sans décisions unilatérales. Quelques mois plus tôt, le Maroc avait protesté avec colère contre son exclusion de la conférence internationale organisée à Berlin (janvier 2020) pour tenter de trouver une solution à la guerre civile en Libye. Le Maroc prétend être un acteur indispensable dans tout réalignement des forces en Afrique du Nord. L’ambassadrice Alaoui n’est pas encore rentré à Berlin, et la coopération du Maroc avec l’Allemagne en matière de sécurité est en suspens.

    18 mai. Le Maroc rappelle son ambassadrice à Madrid, Karima Benyaich , pour consultations après avoir appris que l’Espagne, à la demande de l’Algérie, a accueilli dans un hôpital le chef du Front Polisario, Brahim Gali, gravement malade du covid. Cette décision est suivie d’une avalanche humaine à Ceuta, que les autorités marocaines ont provoquée en guise de représailles. La crise finira par coûter son poste à la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya.

    L’Algérie se dispute avec la France et sourit à l’Espagne ; le grand pari de la Grande-Bretagne sur le Maroc.

    21 août . Le roi Mohammed VI prononce un discours de détente envers l’Espagne, quelques jours avant une annonce grave de l’Algérie.

    24 août. L’Algérie rompt ses relations diplomatiques avec le Maroc, l’accusant d’ingérence dans ses affaires intérieures. Contexte : le Sahara occidental. Alger décide de couper les livraisons de gaz au Maroc après le 31 octobre, date d’expiration du contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe.

    1er octobre. Le nouveau ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, se rend à Alger pour tenter d’atténuer les effets de la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, qui transporte la moitié du gaz que l’Algérie vend à l’Espagne. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à garantir l’approvisionnement (via le gazoduc Medgaz) et le prix, s’il est nécessaire de recourir à des bateaux de transport. Cette visite intervient dans un contexte de forte hausse des prix de l’énergie, au lendemain d’un arrêt défavorable du Tribunal de l’Union européenne pour les intérêts marocains au Sahara (droits de pêche et agricoles).

    3 octobre. En guise de compensation pour le Maroc, l’Espagne laisse entendre qu’elle fera appel du jugement de la Cour européenne.

    4 octobre. L’Algérie retire son ambassadeur à Paris, Mohamed Antar-Daoud, pour protester contre une déclaration informelle du président Emmanuel Macron dans laquelle il accuse le « système politico-militaire » algérien de vivre sur les « rentes de la mémoire ». Quelques jours plus tôt, la France avait réduit de moitié les visas pour les Algériens.

    5 octobre. Le Royaume-Uni confirme son engagement stratégique d’importer de l’électricité du Maroc avec la construction d’une grande centrale éolienne et solaire thermique dans la région de Guelmin-Oued Noun, près du Sahara occidental. Les câbles sous-marins transporteront 8% de l’électricité nécessaire aux Britanniques. Horizon 2030.

    6 octobre. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, nomme le diplomate italo-suédois Staffan De Mistura comme nouvel envoyé spécial pour le Sahara Occidental. Applaudissements de l’administration Biden.

    (L’ambassadeur du Maroc n’est pas encore rentré à Madrid).

    La Vanguardia, 08/10/2021

  • Le baril, l’Opep+, le gaz et la Covid-19

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    Au cours du 2e semestre 2014, le baril de pétrole a subi une chute que peu d’analystes ont prévue. Il a fallu deux ans de tractations pour que l’Opep et ses alliés se décident sur une position et une action communes en 2016 pour défendre dorénavant un prix et un peu moins le quota. Fin 2019, début 2020, la Covid-19 est venue brouiller toutes les cartes et provoquer la débâcle du marché pétrolier avec un prix en dessous de 20 $, jusqu’au sursaut salutaire d’avril 2020 pour tenter à nouveau de maîtriser le marché pétrolier, grâce à une meilleure cohésion, cette fois-ci, au sein de l’Opep+.

    Le plus grand mérite revient, il faut le reconnaître, à l’Arabie Saoudite et la Russie, les deux plus gros producteurs de l’Opep+, qui ont su maîtriser leur ardeur, ou plutôt leur adversité l’un envers l’autre, et contenir les intérêts et ardeurs des autres membres. Le marché est remonté depuis cette date, petit à petit, avec un regard constant sur deux paramètres vitaux : les phases successives de la pandémie et les ouvertures lentes, mais continues, en matière de mobilité liées à une reprise de l’économie mondiale lente aussi. Les producteurs sont aujourd’hui satisfaits par un baril qui dépasse les 80 $, d’autres le sont plus avec un prix du gaz qui casse les tirelires des consommateurs en cette fin d’année 2021.

    – Mais ne faut-il pas aussi faire le point sur les profondes mutations qui ont affecté le secteur énergétique et, par voie de conséquence, le contenu énergétique de l’économie mondiale depuis 5 ans, et plus particulièrement depuis 2020 ?
    – Est-ce que cette période de bouleversement, y compris avec toutes ses facettes géopolitiques, est terminée ? Est-ce durable? Pour combien de temps encore ?
    – Est-ce que la libéralisation accélérée du marché gazier en Europe n’y est pas pour quelque chose dans ce qui se passe actuellement dès que l’offre gaz s’est subitement réduite au détriment du marché européen et à l’avantage du marché asiatique ?
    – Et enfin, est-ce que nous n’assistons pas à un début de prédominance irréversible du gaz naturel sur le pétrole au niveau du marché avec un baril qui dépendra, au courant des prochaines décennies, du prix du gaz naturel ?

    Côté pétrole

    La pandémie est toujours là, sans aucune certitude de la vaincre, en dehors de celle qu’il va falloir apprendre à vivre avec en adaptant nos modes de vie, notre consommation énergétique et nos comportements. La reprise économique aussi est en cours avec une prévision de rebond économique de 6,5% dans les pays du G20 dont la part de consommation énergétique est déjà de 80%, et va croître de 4% en 2021.

    Selon l’Opep, la progression de la demande pétrolière va passer de 90,7 à 96,7 millions de barils/jour entre 2020 et 2021, mais l’Opep+ ne compte pas revenir sur le pacte en cours qui est prolongé jusqu’en décembre 2022 pour lui permettre un meilleur contrôle du marché.

    Du côté américain, l’offre a été sérieusement affectée par les dégâts causés par les ouragans, sans compter la reprise jugée lente de la production de pétrole de schiste, entraînant des stocks qui sont encore loin de ceux d’avant Covid-19.
    Les producteurs de pétrole de schiste ne semblent pas pressés d’accélérer leur production et ont pratiquement la même position que ceux de l’Opep+, mais selon le Financial times, la production américaine devrait augmenter de 800 000 barils par jour en 2022.

    Par contre, au point de vue réserves mondiales, la majorité des analystes et des grandes compagnies pétrolières s’accordent pour prévoir maintenant un peakoil/réserves à l’horizon 2030 et un peakoil/demande probablement plus tôt. On constate d’ailleurs de plus en plus que les capacités additionnelles de production de pétrole ne sont plus détenues que dans quelques pays comme l’Arabie Saoudite, la Russie, l’Irak, les Émirats, l’Iran et les États-Unis.

    Côté gaz

    La situation est pareille avec, d’une part, une reprise de la consommation et de la demande, surtout quand le prix était bas, mais d’autre part, des hésitations ayant entraîné des stocks trop bas, notamment en Europe, et l’inverse en Asie avec des achats considérables de pétrole et de GNL.

    Par contre, la situation est différente pour le gaz naturel au point de vue des réserves qui sont encore très importantes à l’échelle mondiale, et de la demande qui poursuivra sa croissance en moyenne à raison de 2% par an sur plusieurs décennies. La situation actuelle du marché gazier et même pétrolier est, certes, liée à plusieurs paramètres qui ont brutalement bouleversé le marché depuis l’hiver 2020-2021, mais qui laissent prévoir aussi d’autres bouleversements dans les échanges :

    – le refus de livrer plus de gaz par la Russie à travers le North Stream 2, tant qu’il n’y a pas eu d’aval définitif de l’UE pour son démarrage. Ni le nucléaire ni le charbon ne pourront remplacer le gaz naturel, d’où qu’il vienne, pour garantir un approvisionnement énergétique au cours de la longue période de transition que l’Europe veut accélérer. L’autre secteur qui risque d’être gravement impacté est celui de la pétrochimie avec un gaz aussi cher.

    – Une très forte demande de GNL sur le marché asiatique suivie d’une très forte augmentation du prix qui a dépassé les 40 $/MMBTU en Asie. Dans cette partie du monde où le charbon est pour le moment la ressource prépondérante, seul le gaz naturel pourra permettre une transition énergétique et une décarbonation continue et acceptable.

    – Des conditions climatiques aux États-Unis qui ont certes affecté les capacités de production, y compris pour le pétrole et le gaz de schiste, et enfin des surprises en matière de production d’électricité renouvelable par l’éolien dont les performances ont considérablement chuté pendant un certain moment. Mais là aussi l’évolution positive du prix du baril va finir par booster la production de gaz de schiste surtout, qui n’a pas dit son dernier mot.

    – Il faut aussi citer les limites des capacités de production de gaz conventionnel en Algérie, ainsi que les incertitudes relatives à l’avenir du gazoduc vers l’Espagne à travers le Maroc. Mais il faut tenir compte aussi des réserves énormes en gaz de schiste qui finiront par être développées, ainsi que celles conventionnelles ou non conventionnelles de la Libye, du bassin est- méditerranéen, d’Afrique de l’Est et de l’Ouest. L’Afrique et la Méditerranée auront, par conséquent, un rôle important à jouer dans les échanges à venir aussi bien vis-à-vis du marché européen qu’asiatique.

    Le marché

    Le prix du baril de pétrole et celui du gaz naturel viennent ainsi de traverser un niveau au grand bonheur des producteurs, surtout ceux dont l’économie en dépend, mais il ne faut pas non plus oublier que ce prix en dollar est encore inférieur à celui affiché parce que le dollar a lui aussi chuté depuis 2019.

    Ces prix ont augmenté aussi parce que les ENR et plus particulièrement la production d’électricité éolienne n’ont pas été au rendez-vous comme l’espéraient certains. Sur un autre plan, et l’impact pandémie sur la mobilité étant toujours menaçant, les pays producteurs de l’Opep+ savent parfaitement que la moindre ouverture de vannes sans contrôle, ou encore l’absence de cohésion en son sein, entraîneraient une nouvelle chute des cours qui leur sera fatale. L’autre crainte des pays de l’Opep+ est dirigée vers le pétrole de schiste américain dont les producteurs ont été échaudés depuis 2019, mais qui ne tardera pas à revenir en force avec ce niveau de prix.

    Il est vraiment difficile, par conséquent, de faire aujourd’hui des prévisions pour le marché pétrolier qui finira par être régulé par les trois fondamentaux que sont l’offre, la demande et les stocks, mais fera face aussi, à moyen terme, à des politiques de transition énergétique entraînant une réduction de sa consommation au profit du gaz naturel et des énergies renouvelables.

    Par contre, le gaz naturel poursuivra sa croissance à moyen et long terme surtout dans la génération d’électricité au détriment du charbon dans les principales régions consommatrices d’énergie, dont la région Asie-Pacifique où le gaz ne représente que 10% contre 60% pour le charbon, l’Amérique du Nord avec 33% contre 21% pour le charbon et l’Europe avec 20% contre 16% pour le charbon.


    Abdelmadjid Attar,

    Ancien ministre, ancien P-DG de Sonatrach.

    Le Soir d’Algérie, 07/10/2021

  • Envolée du prix du gaz : les accusations de Moscou

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    C’est lors d’une réunion tenue aujourd’hui avec les responsables du secteur énergétique russe, que Vladimir Poutine a accusé les pays européens d’avoir été la cause principale de l’actuelle envolée du prix du gaz car, a-t-il affirmé : « l’Europe n’a pas conclu suffisamment de contrats de livraison à long terme avec la Russie pour leur approvisionnement en gaz et c’est ce qui a favorisé la flambée record des prix ».

    Pour rappel, le prix des mille mètres cubes de gaz approché aujourd’hui de 2000 dollars US, soit dix fois son prix d’il y a une année, atteignant ainsi un record historique, hier mercredi le cours du gaz a augmenté de 25%.

    Le président russe estime que la politique des pays européens de sortir des contrats à long terme ‘était erronée’.

    En Europe, chacun essaie de se disculper en accusant les autres à un moment où la recherche d’une solution idoine fait encore défaut.

    Ceci en rappelant qu’un tiers des besoin de l’Europe en gaz sont couverts par la Russie par des contrats à long terme qui se basent sur des prix fixes alors que les européens préfèrent payer leur gaz au jour le jour, au prix coutant et au comptant, espérant ainsi profiter de prix plus bas.

    Mais pour cette année, les ventes au comptant sur lesquelles tablaient l’Europe ne peuvent pas combler la différence entre les besoins et les livraisons de la Russie, ce qui a poussé les prix du gaz vers des cimes jamais atteintes auparavant. Devant cette situation, le président russe, Vladimir Poutine, déclare que son pays ‘était prêt à parler de contrats à long terme avec les européens’.

    Face à la Russie qui essaie de faire signer plus de contrats de livraison à long terme, les pays européens, tout autant d’ailleurs que les USA, pointent du doigt la fédération de Russie de leur forcer la main pour les obliger à recourir à ces contrats à long terme, beaucoup moins bénéfiques pour eux. Ils estiment que la Russie participe à la rareté du gaz durant cette période pré-hivernale où la demande a augmenté sensiblement à un moment où les stocks sont à leur plus bas niveau.

    Ils affirment aussi que la Russie tarde sciemment à ouvrir les vannes de son nouveau et controversé gazoduc Nord Stream 2 dont le terminal est en Allemagne, qui est terminé et dont le remplissage est commencé.

    En revanche, Gazprom (entreprise russe chargée de la production et de la commercialisation du gaz) annonce une production record qui devrait dépasser les 510 milliards de m3 en 2021, mais cela ne devrait pas vraiment suffire pour faire baisser les prix car l’Europe et une bonne partie du monde s’attend à un hiver particulièrement froid.

    Les analystes déclarent que la flambée des prix du gaz (et des autres énergies) est ‘unique cette année’ car ‘jamais auparavant les prix de l’énergie n’avaient augmenté aussi haut et aussi vite’ et l’expliquent par ‘un mouvement de panique et de peur face à des stocks bas à l’approche de l’hiver dans l’hémisphère nord’.

    Il y a aussi la forte reprise économique post-covid19 et les conséquences du réchauffement climatiques qui participent à l’augmentation des prix du gaz, mais aussi de toutes les énergies. Une bonne nouvelle pour les pays producteurs ? Attendons pour voir.

    Tahar Mansour

    La Patrie News, 07/10/2021

  • Espagne-Algérie-gaz: Accord politique en attendant les négociations techniques

    Espagne-Algérie-gaz: Accord politique en attendant les négociations techniques

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    «J’ai reçu la garantie d’approvisionnement en gaz de l’Algérie vers l’Espagne, ainsi que l’engagement algérien de satisfaire la demande espagnole.» C’est ainsi que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est exprimé à l’issue de son déplacement à Alger, jeudi dernier.

    Accompagné par les Secrétaires d’Etat à la Coopération internationale et à l’Energie, ainsi que par les patrons d’Enagás, Antoni Llardén, et de Naturgy d’Antoni Basolas, le chef de la diplomatie espagnole, s’exprimait en perspective d’une donnée géopolitique et géo-énergétique nouvelle, la fin du contrat d’exploitation par l’Algérie du gazoduc Maghreb-Europe (GME), le 31 octobre prochain.

    Le 26 août dernier, en effet, il avait annoncé que l’ensemble des approvisionnements de l’Espagne en gaz naturel algérien ne sera plus assuré via le GME, un gazoduc d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an qui transite par le Maroc avant d’atteindre la péninsule ibérique via le détroit de Gibraltar. Ces opérations de fourniture en énergie, avait ajouté Mohamed Arkab, se fera entièrement à travers le gazoduc Medgaz qui relie Beni Saf à Almeria à travers la Méditerranée pour une capacité de 8 milliards de m3 par an mais qui devrait être progressivement augmentée, avait-il assuré.

    On connaît les raisons de la décision du gouvernement algérien de ne plus recourir au GME. Elles sont en relation avec la rupture avec le Maroc voisin fin août dernier en réponse à «l’hostilité» et aux menées agressives du royaume contre la stabilité de notre pays. On savait moins les aspects techniques à gérer en fonction du «gap» de fourniture à combler après l’abandon, le 1er novembre prochain, du GME, alors que le client ibérique va connaître une hausse de la demande interne sur fond d’un renchérissement des prix de l’énergie sur son marché.

    Alors qu’il n’y a pas de doute que l’Algérie ne déroge pas à son statut de fournisseur fiable du client et partenaire espagnol, il s’agit de négocier au mieux la façon de combler l’écart d’approvisionnement. Des sources évoquent la possibilité, pour notre pays, d’assurer la continuité de sa fourniture par bateaux GNL, mais rien d’officiel n’est encore confirmé.

    Ce qui est sûr, en revanche, c’est l’entente politique entre Alger et Madrid de trouver une solution bénéfique aux deux parties. En témoigne l’audience accordée par le président de la République Abdelmadjid Tebboune au ministre José Manuel Albares Bueno, et l’engagement du chef de l’Etat en faveur du renforcement de la coopération entre les deux pays. En témoignent, également, les déclarations du chef de la diplomatie Ramtane Lamamra qui a parié sur le bilatéral algéro-espagnol et son «élargissement aux secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture et de la construction navale, en soutien au partenariat économique étroit qu’il convient de hisser au niveau des relations privilégiées entre les deux pays voisins», a-t-il dit à l’issue de la séance de travail qu’il a eue avec son homologue espagnol.

    La relation entre Alger et Madrid «est appelée à se développer pour davantage de réalisations futures car il s’agit d’un objectif reflétant la volonté politique et les capacités des deux pays dans les différentes domaines économiques», a encore déclaré Ramtane Lamamra.

    Si la partie de l’accord politique est acquise, il reste maintenant aux opérateurs concernés, Sonatrach et Naturgy notamment, de négocier les questions techniques. L’Algérie couvre actuellement entre 40 et 45% du gaz consommé par l’Espagne. Le reste, en gaz liquéfié, provient de divers pays, en tête les Etats-Unis et le Nigeria. Pour le Maroc, la fin de l’exploitation du GME par l’Algérie aura un impact très lourd, le royaume perçoit une taxe de passage du gazoduc sur son territoire. Une partie importante de son réseau de production d’électricité tourne au gaz prélevé sur le GME. Privé de cette ressource, il devra intensifier l’activité de production à base de charbon et payer plus cher son énergie sur d’autres marchés.

    Kahina Sidhoum

    Reporters, 03/10/2021

  • L’Espagne entame l’agrandissement du gazoduc Medgaz

    L’Espagne entame l’agrandissement du gazoduc Medgaz

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    -Le gouvernement oblige les sociétés de négoce à augmenter leurs réserves de gaz de 70%
    -La capacité de transport quotidienne augmente et devrait l’augmenter de 20 % cette année
    -Le MAE se rend aujourd’hui à Alger avec Llardén et Bassolas

    Naturgy et Sonatrach viennent de mettre en service une première augmentation de capacité de Medgaz. Selon Enagás, le responsable technique du système, la capacité physique d’entrée de la connexion internationale d’Almería est passée de 325 GWh/jour à 338 GWh/jour.

    Cette augmentation n’est qu’un apéritif de la forte augmentation que cette canalisation qui relie l’Espagne et l’Algérie va enregistrer, de manière prévisible, avant la fin de l’année où elle augmentera sa capacité de 2 Gm3, soit 25% de plus, pour dépasser les 10 Gm3/an.

    Cette prochaine augmentation ne permettra d’alimenter qu’une petite partie d’une coupure du Maghreb Gas Pipeline, qui à 13,5 Gm3/an est la plus grande interconnexion gazière que possède l’Espagne avec l’Algérie.

    L’activation de l’extension, convenue en juin, renforcera l’alliance stratégique entre Naturgy et Sonatrach. La compagnie algérienne, en plus d’être le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, est le quatrième actionnaire de Naturgy avec une participation de 4 %.

    C’est précisément aujourd’hui que le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, se rend avec le président d’Enagás, Antonio Llardén, et le directeur de la stratégie de Naturgy, Antoni Bassolas, à Alger pour tenter de faciliter les relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc et poursuivre l’approvisionnement en gaz. du gazoduc du Maghreb.

    La semaine dernière, le ministre Albares a profité de la rencontre organisée par les Nations unies à New York pour entretenir des contacts bilatéraux avec les deux gouvernements, comme l’indique The Economist. Le voyage en Algérie devient ainsi la première étape pour tenter de parvenir à un accord et son succès dépendra d’un deuxième voyage, qui pour le moment n’a pas de date, au Maroc.

    Début septembre, le directeur de la stratégie de Naturgy, Antoni Bassolas, participait déjà à des réunions de haut niveau au Maroc en vue du maintien de l’approvisionnement en gaz par cette canalisation, une activité qui rapporte à Naturgy de l’ordre de 70 millions par année, mais qui est l’une des principales voûtes d’approvisionnement de l’Espagne avec les usines de regazéification.

    Le projet Medgaz a été attribué en 2006 par l’Etat algérien pour une durée de 35 ans (jusqu’en 2041), prorogeable pour une période supplémentaire de 15 ans.

    Fin 2019, Naturgy a transformé sa participation de 14,95 % dans Medgaz en une participation stratégique de 49 %, après avoir racheté 34,05 % à Mubadala via un véhicule spécial (SPV). Plus tard, en mars de l’année dernière, la société a fermé son entrée dans le SPV avec BlackRock.

    Ainsi, Medgaz est actuellement détenue par Sonatrach (avec une participation de 51%) et Naturgy (avec les 49% restants, via le SPV auquel BlackRock participe) où il existe un pacte d’actionnaires qui leur accorde le contrôle conjoint du gazoduc.

    Forfait hiver

    Le gouvernement a également approuvé cette semaine le plan hivernal qui oblige les commerçants à augmenter les réserves de gaz pour éviter un manque d’approvisionnement, comme l’a annoncé ce journal.

    Le ministère de la Transition écologique a décidé de durcir notablement le plan dit Hiver -qui n’a pas été actualisé depuis 2017- et obligera les agents de la filière à augmenter leurs réserves de plus de 70% pour janvier par rapport à une première ébauche en dont il a à peine augmenté de 28%. Ainsi, l’obligation de stockage de gaz passera des 3,5 jours qui étaient en vigueur aux 5,5 jours qui seront obligatoires pour janvier. Le ministère impose également quatre jours pour novembre et décembre ; quatre jours en février et 1,5 jour en mars.

    Actuellement, les réserves de gaz en Espagne se situent dans la moyenne européenne, c’est-à-dire de l’ordre de 71% et sont bien en deçà des 90% habituels atteints à ce stade de l’année. La situation de l’approvisionnement en gaz est donc compliquée dans un contexte de forte demande mondiale.

    El Economista, 30/09/2021

  • Énergies: « L’Europe est dépendante du gaz russe et algérien »

    Énergies: « L’Europe est dépendante du gaz russe et algérien »

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    Face à la flambée des prix du gaz et de l’électricité à travers l’Europe, l’inquiétude grimpe. Matthieu Auzanneau, directeur du Think Tank The Shift Project, est l’invité du 23 Heures de France Info.

    En France, mais aussi en Europe, les prix du gaz et de l’électricité ne cessent d’augmenter au fil des mois et les Européens commencent à s’inquiéter de ne plus pouvoir payer leurs factures. « Le caractère soudain de la reprise économique et la demande très forte en Chine explique en partie la montée des prix. Ce qui est sûr, c’est que tous les pays veulent du gaz naturel, le petit frère du pétrole. Le gaz naturel est présenté bien souvent comme une alternative pour la sortie des énergies fossiles. La demande de gaz naturel est donc énorme et cela dérègle beaucoup de choses », explique Matthieu Auzanneau, directeur du Think Tank The Shift Project.

    L’augmentation des prix des énergies est un « problème qui peut fragiliser les sociétés. »

    Selon lui, il y aurait donc beaucoup trop de demandes de gaz en Europe. En Allemagne, le nucléaire était en hors-jeu dans les énergies non-carbone, l’utilisation massive du gaz « pallie l’intermittence de la production solaire et éolienne ». L’Europe est donc tributaire du gaz que peut vendre la Russie ou encore l’Algérie et c’est un « problème qui peut fragiliser les sociétés », ajoute Matthieu Auzanneau.

    Franceinfo, 01/10/2021

  • La crise énergétique se profilant, l’Espagne assure « son » gaz

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    MADRID (AP) — L’Espagne a lancé jeudi une offensive diplomatique pour préserver son flux essentiel de gaz naturel algérien alors que les prix de l’énergie dans le monde montent en flèche et que les relations entre l’Algérie et le Maroc menacent de perturber la chaîne d’approvisionnement en gaz en Afrique du Nord.

    Dans le cadre de la dernière décision de l’Algérie de renforcer ses relations commerciales et diplomatiques avec le pays voisin, elle prévoit de fermer un gazoduc qui fournit près de la moitié du gaz naturel algérien importé par l’Espagne via le Maroc. Un accord de distribution de 25 ans se termine le 31 octobre.

    L’Algérie a indiqué qu’elle continuerait à fournir du gaz à l’Espagne via un gazoduc séparé qui traverse la mer Méditerranée et se connecte directement à la péninsule ibérique, ainsi que sur des navires transportant du gaz naturel liquéfié, ou GNL.

    Mais toute perturbation est susceptible d’augmenter les coûts pour l’Espagne. La dépendance du pays vis-à-vis du gaz algérien s’est accrue ces dernières années et représente désormais la moitié de toutes ses importations de gaz.

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares a effectué un déplacement précipité à Alger, où il devait rencontrer jeudi le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. Le voyage n’avait pas été programmé à l’avance et a été annoncé par le ministère d’Albares plus tôt cette semaine.

    Après la réunion, Albares a déclaré aux journalistes qu’il était « rassuré quant à la continuité des approvisionnements en gaz naturel », qualifiant l’Algérie de « partenaire de premier ordre pour l’Espagne ».

    Les pays se sont engagés à approfondir leur coopération sur les énergies renouvelables, l’agriculture et la construction navale, a déclaré Albares.

    Cette visite intervient alors que le gouvernement espagnol, et en particulier Albares, tentent de renouer les liens avec le Maroc, rival régional de l’Algérie.

    Les relations entre l’Espagne et le Maroc ont atteint un creux en mai sur les vues des deux pays sur l’avenir du Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole qui a été annexée par le Maroc et qui, selon les Nations Unies, devrait être soumise à la décolonisation.

    Le gouvernement espagnol s’efforce déjà d’amortir l’impact sur les ménages de la hausse des prix de gros de l’électricité en raison de la concurrence mondiale croissante pour le gaz naturel et des goulots d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement des principaux producteurs mondiaux.

    Des factures de services publics plus élevées ont fait grimper l’inflation en Espagne, comme dans une grande partie de l’Europe. Les prix à la consommation ont augmenté de 4% en septembre par rapport à un an plus tôt, a annoncé cette semaine l’institut espagnol des statistiques, une hausse sans précédent depuis 13 ans.

    Les experts prédisent que le pire est encore à venir alors que l’hémisphère nord entre dans les mois d’hiver plus froids et énergivores.

    L’Espagne essaie de réapprovisionner ses installations de stockage de gaz, qui étaient à 72 % de leur capacité à la mi-septembre, avant que le chauffage ne s’allume et n’augmente la consommation électrique.

    Albares était accompagné de hauts dirigeants de Naturgy et d’Enagás, deux des plus grandes sociétés énergétiques d’Espagne.

    Naturgy et Enagás sont toutes deux parties prenantes du gazoduc Europe-Mahgreb, ou EMPL, qui livre en moyenne annuellement 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel au sud de l’Espagne via le Maroc et à travers le détroit de Gibraltar.

    Naturgy et l’Algérienne Sonatrach sont propriétaires du gazoduc Medgaz qui relie directement l’Algérie à la péninsule ibérique depuis 2010. Ce gazoduc pompe quelque 8 milliards de mètres cubes mais il n’était pas clair s’il serait possible d’étendre sa capacité, comme le souhaite l’Algérie, pour absorber le gaz. livraison qui passe actuellement par le Maroc.

    Le Maroc capte 7 % du gaz pompé par le gazoduc, qui a commencé à fonctionner en novembre 1996. Sa part est devenue une contribution importante au mix énergétique du pays et se tarira fin octobre.

    Interrogé par des législateurs espagnols sur son prochain voyage en Algérie, Albares a déclaré mercredi que les approvisionnements étaient garantis.

    « L’approvisionnement en gaz de l’Espagne n’est pas en danger car nos amis marocains et algériens veulent travailler ensemble dans ce domaine », a déclaré le ministre.

    Le mois dernier, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, citant le soutien de Rabat au « droit supposé à l’autodétermination » des Kabyles, un peuple autochtone du nord de l’Algérie, ainsi que de prétendus « actes d’espionnage » avec des logiciels espions. Le gouvernement algérien a annoncé le 23 septembre qu’il fermait son espace aérien à tous les avions marocains.

    Associated Press, 30/09/2021