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  • L’Algérie promet de répondre aux besoins de l’Espagne en gaz

    L’Algérie promet de répondre aux besoins de l’Espagne en gaz

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    L’Algérie promet de répondre aux besoins en gaz de l’Espagne malgré le différend Alger-Rabat
    Le président algérien offre au ministre José Manuel Albares des garanties d’approvisionnement en hydrocarbures

    Les autorités algériennes ont offert jeudi au ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, des « garanties d’approvisionnement en gaz » et leur « engagement à satisfaire la demande » d’énergie de l’Espagne. C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie espagnole lors d’une conférence de presse avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, qui a plaidé pour un approfondissement de la « coopération stratégique » entre les deux pays. Ces assurances ont été confirmées par le Président de la République lui-même, Abdelmajid Tebún, selon des sources diplomatiques.

    L’objectif principal du voyage à Alger du ministre espagnol, qui était accompagné des présidents des sociétés Naturgy, Francisco Reynés, et Enagás, Antonio Llardén, était de garantir l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien au milieu de l’escalade des tensions avec le Maroc voisin. Deux jours après la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat, le 24 août, le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, qui a participé à la réunion avec Albares, a annoncé que l’accord avec l’espagnol Naturgy et le portugais Galp, qui expire le 31 octobre, ne serait pas renouvelé. Cela signifie que le gaz ne sera plus pompé par le gazoduc Maghreb-Europe, long de 1 400 kilomètres, qui relie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc.

    Avec la fermeture du GME, l’Algérie veut punir son voisin, qui garde un péage de 7% du gaz transporté sur son territoire, entre 50 et 200 millions selon les années, soit l’équivalent de 45% de sa consommation de gaz. Mais elle met également en péril l’approvisionnement de l’Espagne et du Portugal : quelque 8,7 milliards de mètres cubes de gaz par an traversent le détroit de Gibraltar par ce gazoduc, inauguré il y a 25 ans.

    Les autorités algériennes se sont engagées à maintenir l’approvisionnement en gaz de l’Espagne en augmentant la capacité du Medgaz, le gazoduc sous-marin reliant la côte algérienne à Almeria, dont la propriété est partagée entre Sonatrach (51%) et Naturgy et un fonds d’investissement (49%), de 8 à 10 milliards de mètres cubes par an. Le problème réside dans le fait que l’extension, dans laquelle 73 millions d’euros ont été investis et qui devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année, ne compensera guère la fermeture du gazoduc terrestre à travers le Maroc, de sorte qu’il faudra compléter l’approvisionnement par des méthaniers, ce qui augmente le prix du gaz, qui doit être liquéfié et regazéifié pour être transporté à un moment où le coût de l’énergie est en pleine escalade.

    M. Albares n’a pas expliqué comment la fourniture de gaz algérien à l’Espagne sera garantie, ni si elle se fera au même prix que le gaz transporté par le gazoduc. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz à l’Espagne, avec 47 % du total jusqu’à présent cette année.

    Le deuxième objectif du ministre des Affaires étrangères était de mettre un terme à l’arrivée d’immigrants irréguliers d’Algérie en Espagne. Entre le 1er janvier et le 11 août, un total de 450 bateaux, avec 5 467 personnes à bord, sont arrivés des côtes algériennes vers le continent espagnol ou les îles Baléares. La nationalité la plus fréquente parmi les immigrants arrivés irrégulièrement en Espagne cette année est l’algérienne (35,2%), suivie de la marocaine (27,5%), selon les données du ministère de l’Intérieur. Plus de 1 000 personnes ont perdu la vie sur la route dite de la Méditerranée occidentale, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    À l’issue de cette visite, les deux gouvernements ont convenu de tenir la réunion de haut niveau (HLM), prévue en Espagne, « dès que possible », et d’élever le dialogue politique au niveau des ministres des affaires étrangères, ainsi que de « diversifier, élargir et enrichir les échanges commerciaux » entre les deux pays. Ses hôtes ont remercié Albares pour le fait que l’Algérie était le premier pays du Maghreb qu’il avait visité, faisant allusion au fait qu’il n’était pas encore allé à Rabat.

    Ce voyage est intervenu un jour après que le Tribunal de l’Union européenne, à l’initiative du Front Polisario, a annulé dans deux arrêts les accords de commerce et de pêche avec le Maroc, au motif que le peuple sahraoui n’avait pas donné son consentement, alors que les ressources de l’ancienne colonie espagnole sont exploitées. L’Espagne est le principal partenaire commercial du Maroc et le port de plus de 70 % des bateaux de pêche européens opérant sur le banc sahraoui.

    L’Algérie est un allié majeur du Front Polisario et accueille les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. C’est à la demande de l’Algérie que le gouvernement espagnol a accepté d’accueillir le chef du Polisario, Brahim Gali, pour le soigner d’une grave maladie covidienne, ce qui a déclenché une grave crise diplomatique avec le Maroc.

    El Pais, 30/09/2021

  • L’Espagne refuse de vendre du gaz algérien au Maroc

    L’Espagne refuse de vendre du gaz algérien au Maroc

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    Le Maroc demande la réversion du gazoduc du Maghreb pour recevoir le gaz algérien de l’Espagne
    Le conflit avec l’Algérie laissera le Maroc sans gaz le 31 octobre, date à laquelle la concession de Naturgy en tant qu’opérateur prendra également fin.

    Des coïncidences empoisonnées. Outre la forte hausse des prix du gaz naturel en Europe et l’inflation conséquente des prix de l’électricité, des produits industriels et des matières premières, l’Espagne est désormais frappée par la décision de l’Algérie de supprimer le flux de gaz passant par le gazoduc Maghreb-Europe qui traverse le territoire marocain jusqu’à Tarifa, sur la côte de Cadix, avec une capacité de 11 milliards de mètres cubes de gaz.

    Suite à la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc le 24 août, le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, a fait savoir qu’il ne renouvellerait pas les contrats de fourniture de gaz qui passent par cette infrastructure, signés avec Naturgy et, dans une moindre mesure, avec le portugais Galp, qui expirent le 31 octobre. Dans le même temps, l’entreprise dirigée par Francisco Reynés dispose d’un contrat de 25 ans avec le Maroc pour l’exploitation et la maintenance du gazoduc sur le sol marocain (un peu plus de 500 kilomètres) à travers Metragaz, qui expire le même jour et dont elle tente de négocier le renouvellement sans succès depuis plus de deux ans.

    La fermeture du point de passage du Maghreb en raison du conflit politique entre les deux pays (avec fermeture des frontières aériennes et terrestres) ferait trois victimes : l’Espagne, le Portugal et, dans une plus large mesure, le Maroc lui-même. L’Algérie ne veut pas que sa décision soit perçue comme un acte hostile à l’Espagne et a promis de compenser l’Espagne pour le volume qu’elle pourrait perdre à la suite de cette décision politique avec des navires de gaz naturel liquéfié (GNL). En outre, d’ici la fin de l’année, la nouvelle capacité du gazoduc Medgaz de 8-10 milliards de m3, qui vient directement d’Algérie à Almeria, sera opérationnelle après un investissement de 73 millions d’euros ces dernières années.

    Craignant d’être à court d’approvisionnement (selon le contrat avec Naturgy, le Maroc reçoit 7 % du combustible qui passe par son territoire sous forme de péage), le gouvernement marocain a demandé au gouvernement espagnol de s’attaquer à un vieux projet : celui de rendre le gazoduc réversible afin qu’il puisse recevoir du gaz d’Espagne. De cette façon, le Maroc passerait de l’exportation de gaz vers le continent espagnol à l’importation de gaz (et les deux). Ce contre-flux de gaz, qui en Espagne serait géré par le gestionnaire du système gazier, Enagás, est techniquement possible et est prévu dans le règlement. Elle nécessiterait un investissement de la part de l’opérateur, dont le montant dépendrait du volume à transporter et de la fixation d’un péage. Les sources du secteur excluent que le gouvernement accepte cette demande, et encore moins à quelques semaines d’un hiver qui s’annonce très compliqué.

    D’autres sources soulignent que, bien que le gouvernement de Pedro Sánchez ait quelques doutes, car il veut éviter toute forme de tension avec le Maroc, la crainte que l’escalade des prix du gaz naturel soit aggravée par des problèmes d’approvisionnement cet hiver, rend la demande du gouvernement alaouite irréalisable. Bien que Naturgy et Galp aient couvert leurs arrières en acquérant plus de capacité auprès du Medgaz (la consommation du Portugal est inférieure à 1 milliard de m3), le marché espagnol du gaz pourrait souffrir de cette mesure.

    Il est peu probable que les 2 milliards de m3 de nouvelle capacité dans ce pipeline et les navires promis par l’Algérie garantissent l’approvisionnement. En outre, le GNL, dont la demande mondiale augmente, sera plus cher : ce gaz doit être liquéfié dans le pays d’origine et regazéifié en Espagne pour être acheminé dans les tuyaux.

    Mois clé

    Octobre est un mois clé dans un conflit géopolitique qui pourrait toutefois se résoudre à la dernière minute. Ce qui est impossible, c’est que le Maroc organise un appel d’offres pour renouveler la concession de l’exploitation et de l’entretien de sa section du gazoduc.

    Naturgy estime que le gouvernement marocain a perdu deux ans depuis qu’il a mis le renouvellement sur la table, et qu’il devra résoudre le problème en pleine crise énergétique. Pendant ce temps, elle a flirté avec d’autres entreprises, principalement des gestionnaires de réseaux européens, comme Fluxys, Snam et Enagás elle-même. Certaines sources pensent que le flirt était mutuel.

    Mais l’essentiel réside dans les contrats gaziers avec l’Algérie (un tuyau vide ne sert à rien) et sur ce point, Naturgy s’estime bien positionné, compte tenu des bonnes relations qu’il entretient avec le géant algérien de l’énergie Sonatrach, qui détient 5% de son capital.

    L’énergéticien espagnol, qui perdra 6 milliards de m3 de capacité Maghreb-Europe, s’est couvert en achetant il y a deux ans une participation de 49 % dans Medgaz, qu’il a ensuite partagée avec le fonds d’investissement Blackstone.

    Le manque de carburant aurait une autre victime collatérale, Endesa. Cette société exploite la seule centrale à cycle combiné du Maroc, la centrale de Tahaddart, d’une capacité de 390 MW et située sur la côte atlantique près de Tanger, qui couvre 15 % de la demande d’électricité dans un pays qui manque de centrales de regazéification. La compagnie d’électricité possède 20 % de cette centrale, qu’elle partage avec Siemens et l’opérateur marocain ONE. Un autre cycle touché est celui d’Ain Béni Matar, près de la frontière algérienne.

    MEDGAZ A ÉVITÉ LA SERVITUDE À TRAVERS LE MAROC

    Le premier grand gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, appelé gazoduc Maghreb-Europe, est entré en service en novembre 1996. L’infrastructure, longue de plus de 1 000 kilomètres depuis le Sahara, traverse pour moitié le territoire marocain et n’a donc pas été épargnée par l’inimitié historique entre les deux pays d’Afrique du Nord.

    En effet, avec le deuxième grand gazoduc sous-marin, le Medgaz, d’une capacité de 8 milliards de m3, qui arrive directement en Espagne, l’Algérie a évité la servitude de passage dont dispose Maghreb-Europe. Une situation que l’on pourrait comparer à ce qui se passe avec le gazoduc russe qui traverse l’Ukraine, que Vladimir Poutine a l’intention de rendre pratiquement inutile et de remplacer par le nouveau gazoduc qui va directement en Allemagne, Nord Stream II.

    Maghreb-Europe était un projet de l’ancienne société Gas Natural ; en fait, le tronçon marocain est encore connu sous le nom du président de la société de l’époque, Pere Durán Farrell. Pour sa construction et son exécution, le projet a été divisé en quatre sections, gérées par Sonatrach (section algérienne), EMPL et Metragaz (Maroc), Transgas (Portugal) et Enagás (Espagne), alors propriété de Gas Natural.

    Si rien ne l’empêche, la relation entre la société espagnole et le pipeline qu’elle a promu dans les années 1990 est sur le point de s’achever. Deux années infructueuses de négociations avec le Maroc pour réviser le contrat sont sur le point de s’achever sans succès. Il est vrai que Naturgy a demandé des changements dans le contrat et que ceux-ci n’ont pas été révélés.

    Cinco Días, 29/09/2021

  • Algérie: Le geste de Tebboune envers l’Espagne

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    Alger, APS.- Le président Abdelmadjid Tebboune, a reçu, jeudi à Alger, le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération du Royaume d’Espagne, José Manuel Albares Bueno, indique un communiqué de la Présidence de la République.

    « Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu aujourd’hui le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la coopération du Royaume d’Espagne, M. José Manuel Albares Bueno, qui effectue une visite en Algérie, accompagné de la Secrétaire d’Etat à la coopération internationale et de la Secrétaire d’Etat à l’Energie », précise le communiqué.

    La rencontre a porté « sur le renforcement de la coopération bilatérale et son élargissement aux secteurs des énergies renouvelables, de l’agriculture et de la construction navale, en soutien au partenariat économique étroit qu’il convient de hisser au niveau des relations privilégiées entre les deux pays voisins ».

    La rencontre s’est déroulée en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, du directeur de Cabinet à la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf et du Ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, ajoute la même source.

    L’Algérie, un partenaire « fiable ayant toujours honoré ses engagements »

    ALGER- L’Algérie est un partenaire économique « fiable » et de « premier ordre » qui a « toujours honoré ses engagements » envers l’Espagne, a affirmé jeudi à Alger, le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération du Royaume d’Espagne, José Manuel Albares Bueno.

    « L’Algérie est un partenaire économique de premier ordre pour l’Espagne, et a toujours été un partenaire fiable qui a honoré ses engagements. Jai également été rassuré aujourd’hui quant à la continuité de l’approvisionnement (en hydrocarbures) », a indiqué M. Albares Bueno au sortir de l’audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    Affirmant que les deux pays aspirent à ce que leur coopération économique atteigne « le niveau souhaité » et soit « mutuellement bénéfique », le chef de la diplomatie espagnole a exprimé le « souhait » des deux pays de « hisser leur partenariat énergétique à des secteurs novateurs permettant d’aller vers la transition énergétique ».

    Sur le plan politique, il a fait part de la « volonté de l’Espagne d’entamer la préparation de la prochaine réunion de Haut niveau, prévue en Espagne », et devant permettre d’ »identifier les secteurs novateurs, notamment les énergies renouvelables, l’agriculture et la construction navale ».

    M. Albares Bueno a indiqué, par la même occasion, avoir transmis au Président Tebboune les messages d’amitié du Roi et du Président du gouvernement espagnols, soulignant le « caractère stratégique des relations entre les deux pays qui sont non seulement voisins mais également amis ».

    S’exprimant sur les relations de l’Algérie avec l’Union européenne, il a indiqué que « l’Espagne est toujours prête à travailler pour un approfondissement bénéfique (des ces relations) pour toutes les parties », réitérant que « l’Espagne continuera à renforcer davantage ses relations avec l’Algérie ».

  • Média : En Algérie, Albares parlera du problème des harragas

    Média : En Algérie, Albares parlera du problème des harragas

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    Selon El Confidencial, « Albares se rend en Algérie pour discuter du gaz, mais c’est l’immigration qui pose problème » . En effet, selon un journal local d’Alméria, le drame de l’immigration irrégulière vit l’un de ses pires moments dans la province avec le flot incessant de petites embarcations depuis le début de l’été et l’arrivée sur les plages ces derniers jours de près d’une dizaine de corps, dont celui d’un enfant.

    « Une vague irrépressible de migrants algériens a complètement dépassé les capacités des forces et des corps de sécurité de l’État à Almeria, qui fait face à une « situation spéciale » qui exige des « réponses spéciales », comme l’a reconnu cette semaine le subdélégué du gouvernement, Manuel de la Fuente », selon la même source.

    « Il n’y a jamais eu autant de bateaux qui arrivent à terre ». C’est ce qu’avouent ouvertement à ce journal des agents de la Garde civile ayant plus d’une décennie de travail sur la ligne de front du contrôle des flux migratoires qui ont évolué des grands infra-bateaux bondés de subsahariens aux embarcations rapides et petites avec des Algériens promus par des réseaux de trafic de personnes qui sont payés en moyenne 3.500 euros par voyage ».

    El Confidencial indique que « le ministre des affaires étrangères aurait préféré se rendre d’abord à Rabat, mais comme les autorités marocaines ne lui ont pas encore ouvert leurs portes, il a choisi de se rendre d’abord à Alger ».

    Le journal espagnole ajoute que « José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, aurait aimé commencer son incursion au Maghreb par la traditionnelle étape de Rabat qui marque habituellement les débuts de tout nouveau chef de la diplomatie espagnole ».

    « C’est ainsi qu’il s’est exprimé lors de sa prise de fonction le 12 juillet, en ne mentionnant qu’un seul pays – le Maroc – avec lequel, a-t-il souligné, il est nécessaire de renforcer la relation d’ »amitié ». Mais Rabat n’est pas encore prêt à recevoir Albares », inidque-t-il.

  • L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

    L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

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    L’Espagne cherche  » in extremis  » en Algérie pour éviter un effondrement énergétique dans un mois
    Le voyage d’urgence du ministre des affaires étrangères, accompagné de Naturgy et d’Enagás, vise à renouveler les accords de fourniture de gaz qui expirent le 31 octobre. La crise entre Rabat et Alger menace le pacte.

    José Manuel Albares se rend ce jeudi en Algérie par mesure d’urgence. Accompagné de Naturgy et d’Enagás, le ministre des affaires étrangères cherche à renouveler le gazoduc du Maghreb qui passe par Tarifa et qui fournit environ 26 % du gaz consommé en Espagne. Le problème est que l’accord actuel expire le 31 octobre et que le pacte est loin d’être rempli compte tenu de la grave crise diplomatique entre le Maroc et son voisin régional. Et l’échec de l’extension de ce pipeline pourrait conduire à un effondrement énergétique dans notre pays.

    Le chef de la diplomatie espagnole a déjà rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, la semaine dernière en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Cette deuxième réunion en quelques jours seulement est donc un signe clair de l’attention – et de l’inquiétude – qui existe à Madrid sur cette question.

    Le problème de l’approvisionnement en gaz algérien rejoint le front judiciaire de l’ »affaire Ghali », qui a éclaté en avril à la suite du geste de Madrid envers Alger pour qu’il admette incognito le chef du Front Polisario dans un hôpital de La Rioja en raison du risque de décès dû au coronavirus.

    Des sources diplomatiques estiment donc que le moment est venu pour l’Algérie de rembourser cette faveur à l’Espagne en augmentant les mètres cubes d’eau pompés dans le désert du Sahara ou en faisant une exception à la rupture des ponts avec le Maroc, qu’Alger a ordonnée ces derniers jours. Le dernier rebondissement a été la fermeture de l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains.

    L’Algérie a du gaz « à revendre ».

    Vingt-six pour cent de l’électricité produite en Espagne en septembre provenait de centrales à gaz à cycle combiné. Sans oublier qu’à l’approche de l’hiver, 29 % des chaudières espagnoles fonctionnent au gaz naturel. Ce scénario souligne l’urgence du voyage diplomatique pour répondre aux besoins énergétiques de l’Espagne à partir du 31 octobre.

    La délégation qui se rend en Algérie est confiante que les besoins des trois parties permettront de forger l’accord. L’Algérie a « beaucoup » de gaz, selon ceux qui connaissent ce scénario, et disposer d’un autre moyen de le pomper est idéal pour eux. Le Maroc perçoit une redevance pour le passage de l’infrastructure sur son territoire sous forme de fournitures de gaz. Et l’Espagne trouve ainsi le moyen de s’approvisionner en une matière première actuellement hors de contrôle sur le marché.

    Le problème est que depuis le mois d’août, l’hostilité entre le Maroc et l’Algérie s’est intensifiée en raison du différend sur la souveraineté du Sahara occidental. Ce conflit a atteint son paroxysme le 24 août, lorsque l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison d’une série d’ »actions hostiles » dont elle a accusé son voisin.

    Une décision qui a torpillé le renouvellement de ce pacte, malgré les pourparlers menés depuis avant le conflit, et qui a conduit à ce voyage d’urgence du gouvernement espagnol pour débloquer la situation.

    Que se passe-t-il s’il n’y a pas d’accord ?

    L’Espagne importe environ 51% du gaz qu’elle consomme par deux gazoducs en provenance d’Algérie. En plus du Maghreb, il existe un oléoduc maritime qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, via la côte d’Almeria, fournissant 25% de cette matière première aux consommateurs espagnols. Cette infrastructure est le Medgaz, exploité par Naturgy et la société algérienne Sonatrach jusqu’en 2041.

    Les 49 % restants sont acheminés par des navires et des voies alternatives. Le problème est qu’en l’absence d’accord, le marché actuel des gaziers est tellement tendu que l’Espagne rencontrerait de grandes difficultés d’approvisionnement.

    Les marchés européens du gaz sont pris en étau depuis des mois entre les faibles niveaux actuels de stockage, la forte demande de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Asie et la réduction de l’approvisionnement par gazoduc en provenance de Russie et de Norvège. Les prix quotidiens atteignent des sommets et les prix à terme pour cet hiver ont augmenté de 200 % pour dépasser 70 €/MWh.

    « Sonatrach a déclaré qu’elle pourrait fournir l’Espagne en cas de non-renouvellement et notre calcul confirme la déclaration de Sonatrach », expliquent les analystes de S&P Platts Analytics dans un récent rapport. « Toutefois, cette stratégie comporte des risques, comme le souligne notre analyse approfondie, notamment des pannes fréquentes dans les principales installations d’exportation de GNL », ajoutent-ils.

    Entre 2016 et 2020, l’Algérie a utilisé cette route pour transporter 34,8 kilomètres cubes de gaz naturel (Bcm), soit 52 % de ses exportations totales vers l’Espagne. « Nous pensons qu’un accord pour maintenir les flux à travers la partie marocaine du pipeline GME reste l’issue la plus probable des tensions en cours », soulignent les analystes de S&P.

    Le scénario est d’une extrême urgence. Des sources commerciales indiquent à Vozpópuli que la crise énergétique est devenue la principale préoccupation des entreprises et du gouvernement dans le cadre de la reprise post-pandémie. Et ce voyage diplomatique a tous les yeux rivés sur l’économie espagnole en raison des conséquences d’un éventuel échec.

    Voz Populi, 30/09/2021

  • Algérie: L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

    Algérie: L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

    Espagne, Algérie, gaz, Maroc, Gazoduc, #Algérie, #Maroc, #Gaz,

    L’Espagne cherche  » in extremis  » en Algérie pour éviter un effondrement énergétique dans un mois
    Le voyage d’urgence du ministre des affaires étrangères, accompagné de Naturgy et d’Enagás, vise à renouveler les accords de fourniture de gaz qui expirent le 31 octobre. La crise entre Rabat et Alger menace le pacte.

    José Manuel Albares se rend ce jeudi en Algérie par mesure d’urgence. Accompagné de Naturgy et d’Enagás, le ministre des affaires étrangères cherche à renouveler le gazoduc du Maghreb qui passe par Tarifa et qui fournit environ 26 % du gaz consommé en Espagne. Le problème est que l’accord actuel expire le 31 octobre et que le pacte est loin d’être rempli compte tenu de la grave crise diplomatique entre le Maroc et son voisin régional. Et l’échec de l’extension de ce pipeline pourrait conduire à un effondrement énergétique dans notre pays.

    Le chef de la diplomatie espagnole a déjà rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, la semaine dernière en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Cette deuxième réunion en quelques jours seulement est donc un signe clair de l’attention – et de l’inquiétude – qui existe à Madrid sur cette question.

    Le problème de l’approvisionnement en gaz algérien rejoint le front judiciaire de l’ »affaire Ghali », qui a éclaté en avril à la suite du geste de Madrid envers Alger pour qu’il admette incognito le chef du Front Polisario dans un hôpital de La Rioja en raison du risque de décès dû au coronavirus.

    Des sources diplomatiques estiment donc que le moment est venu pour l’Algérie de rembourser cette faveur à l’Espagne en augmentant les mètres cubes d’eau pompés dans le désert du Sahara ou en faisant une exception à la rupture des ponts avec le Maroc, qu’Alger a ordonnée ces derniers jours. Le dernier rebondissement a été la fermeture de l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains.

    L’Algérie a du gaz « à revendre ».

    Vingt-six pour cent de l’électricité produite en Espagne en septembre provenait de centrales à gaz à cycle combiné. Sans oublier qu’à l’approche de l’hiver, 29 % des chaudières espagnoles fonctionnent au gaz naturel. Ce scénario souligne l’urgence du voyage diplomatique pour répondre aux besoins énergétiques de l’Espagne à partir du 31 octobre.

    La délégation qui se rend en Algérie est confiante que les besoins des trois parties permettront de forger l’accord. L’Algérie a « beaucoup » de gaz, selon ceux qui connaissent ce scénario, et disposer d’un autre moyen de le pomper est idéal pour eux. Le Maroc perçoit une redevance pour le passage de l’infrastructure sur son territoire sous forme de fournitures de gaz. Et l’Espagne trouve ainsi le moyen de s’approvisionner en une matière première actuellement hors de contrôle sur le marché.

    Le problème est que depuis le mois d’août, l’hostilité entre le Maroc et l’Algérie s’est intensifiée en raison du différend sur la souveraineté du Sahara occidental. Ce conflit a atteint son paroxysme le 24 août, lorsque l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison d’une série d’ »actions hostiles » dont elle a accusé son voisin.

    Une décision qui a torpillé le renouvellement de ce pacte, malgré les pourparlers menés depuis avant le conflit, et qui a conduit à ce voyage d’urgence du gouvernement espagnol pour débloquer la situation.

    Que se passe-t-il s’il n’y a pas d’accord ?

    L’Espagne importe environ 51% du gaz qu’elle consomme par deux gazoducs en provenance d’Algérie. En plus du Maghreb, il existe un oléoduc maritime qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, via la côte d’Almeria, fournissant 25% de cette matière première aux consommateurs espagnols. Cette infrastructure est le Medgaz, exploité par Naturgy et la société algérienne Sonatrach jusqu’en 2041.

    Les 49 % restants sont acheminés par des navires et des voies alternatives. Le problème est qu’en l’absence d’accord, le marché actuel des gaziers est tellement tendu que l’Espagne rencontrerait de grandes difficultés d’approvisionnement.

    Les marchés européens du gaz sont pris en étau depuis des mois entre les faibles niveaux actuels de stockage, la forte demande de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Asie et la réduction de l’approvisionnement par gazoduc en provenance de Russie et de Norvège. Les prix quotidiens atteignent des sommets et les prix à terme pour cet hiver ont augmenté de 200 % pour dépasser 70 €/MWh.

    « Sonatrach a déclaré qu’elle pourrait fournir l’Espagne en cas de non-renouvellement et notre calcul confirme la déclaration de Sonatrach », expliquent les analystes de S&P Platts Analytics dans un récent rapport. « Toutefois, cette stratégie comporte des risques, comme le souligne notre analyse approfondie, notamment des pannes fréquentes dans les principales installations d’exportation de GNL », ajoutent-ils.

    Entre 2016 et 2020, l’Algérie a utilisé cette route pour transporter 34,8 kilomètres cubes de gaz naturel (Bcm), soit 52 % de ses exportations totales vers l’Espagne. « Nous pensons qu’un accord pour maintenir les flux à travers la partie marocaine du pipeline GME reste l’issue la plus probable des tensions en cours », soulignent les analystes de S&P.

    Le scénario est d’une extrême urgence. Des sources commerciales indiquent à Vozpópuli que la crise énergétique est devenue la principale préoccupation des entreprises et du gouvernement dans le cadre de la reprise post-pandémie. Et ce voyage diplomatique a tous les yeux rivés sur l’économie espagnole en raison des conséquences d’un éventuel échec.

    Voz Populi, 30/09/2021

  • Albares en Algérie dans un contexte de tension régionale

    Espagne, Algérie, Maroc, Gazoduc, #Algérie, #Maroc, #Gaz,

    Alger, 30 sept. (EFE) – Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, effectue aujourd’hui une visite officielle à Alger, à un moment où la tension politique augmente en Afrique du Nord et au milieu d’un âpre conflit politique entre l’Algérie et le Maroc, deux partenaires stratégiques pour l’Espagne et l’Union européenne.

    Un conflit qui n’a cessé de s’aggraver depuis qu’Alger a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août, et qui a eu l’effet le plus rapide et le plus visible sur le secteur de l’énergie, et en particulier sur l’approvisionnement de l’Europe en gaz algérien par le gazoduc que les deux pays partageaient.

    Cette rupture, qui place l’Espagne dans une situation difficile vis-à-vis de deux partenaires essentiels, a également signifié la fin des négociations pour le renouvellement de l’accord d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui part du gisement algérien de Hassi R’Mel et aboutit dans le sud de l’Espagne après avoir traversé le Maroc.

    La question de savoir comment compenser la fermeture de cette « autoroute du gaz », d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes de gaz par an, domine l’agenda d’Albares, qui voyage accompagné des présidents de Naturgy, Francisco Reynés, et d’Enagás, Antoni Llardén, à la recherche d’alternatives.

    Le 24 août, le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, a annoncé qu’Alger ne renouvellerait pas les contrats d’approvisionnement avec Naturgy et le portugais Galp, qui expirent le 31 octobre, et qui laissent également le Maroc dans une situation compliquée, qui a demandé la médiation de l’Espagne.

    L’Algérie insiste toutefois sur le fait que le niveau d’approvisionnement de l’Europe sera maintenu grâce à l’augmentation de la capacité de l’autre grand gazoduc reliant le cœur du désert à l’Espagne via la Méditerranée, mais Madrid et les autorités européennes nourrissent de sérieux doutes quant à l’avenir.

    PROBLÈME DE MIGRATION

    Toutefois, l’agenda du ministre espagnol à Alger comprend également un deuxième sujet de grande préoccupation : l’augmentation de l’arrivée de bateaux en provenance de la côte algérienne, qui est devenue le premier point de départ de la migration irrégulière le long de la route de la Méditerranée occidentale.

    Cette route commence sur les plages de l’ouest de l’Algérie et se termine à Almeria, Murcie, Alicante et aux Baléares. Depuis le début de l’année, plus de cent personnes ont perdu la vie le long de cette route, selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence des Nations unies.

    La dégradation croissante de l’économie algérienne, dépendante du pétrole et du gaz et plongée dans une grave crise depuis la chute du prix des hydrocarbures en 2014, et l’amélioration de l’organisation des mafias algériennes sont les deux principales raisons de l’augmentation de cette route, déjà plus active que celle des Canaries.

    Bien que l’Espagne et l’Algérie aient des accords en la matière, comme pour la collaboration dans la lutte contre le djihadisme, des sources diplomatiques assurent à Efe que le moment est peut-être venu de les revoir et de les renforcer.

    LA QUESTION SAHRAOUIE

    Le troisième volet de la visite d’Albares en Algérie est la question du Sahara occidental, qui a pris un tournant ces dernières semaines après que le Maroc a accepté la nomination d’un nouvel envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, après deux ans de refus et d’obstacles constants.

    Et la décision mercredi du Tribunal de l’UE d’annuler les accords de pêche et d’agriculture entre l’UE et le Maroc qui incluaient des exploitations agricoles dans le territoire du Sahara occidental, que le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtam Lamamra, a qualifié de « victoire retentissante » pour le peuple sahraoui.

    Dans une déclaration, Lamamra a souligné que « cette réalisation historique ouvre également une nouvelle étape dans la lutte du peuple du Sahara occidental pour l’exercice de son droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination, dans le sens où elle constitue un point de référence fondamental pour les instances internationales concernées » et a averti l’ONU qu’elle marque la voie à suivre pour résoudre la question de l’ancienne colonie espagnole.

    L’Algérie est le principal soutien politique, économique et militaire du Front Polisario qui, depuis un an, harcèle militairement le Maroc au niveau du mur de séparation érigé par Rabat dans le désert et demande la renégociation du cessez-le-feu obtenu par l’ONU en 1991, qui inclut la convocation d’un référendum d’autodétermination.

    Sur le même plan, la controverse sur l’entrée en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, qui a été transféré d’Algérie dans un avion médicalisé et qui, une fois remis du Covid-19, est rentré à Alger, où il a reçu un accueil chaleureux du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et de la direction militaire. EFE

    Swissinfo, 30/09/2021

  • Algérie-Maroc : histoire d’un voisinage impossible

    Maroc, Algérie, gaz, Gazoduc Maghreb-Europe, Omar Hilale, Kabylie, Sahara Occidental,

    Après avoir décrété la fin des relations bilatérales le 24 août, Alger a fermé le robinet de gaz et l’espace aérien au Maroc
    Alger accuse Rabat d’espionnage, de soutien au séparatisme sur son territoire et d’amener Israël dans la région
    Les spécialistes avertissent que l’escalade n’est pas terminée, bien qu’ils minimisent les répercussions économiques compte tenu de la faible intégration des deux économies, car les autorités algériennes pourraient adopter de nouvelles mesures dans un proche avenir.

    L’histoire entre l’Algérie et le Maroc, le Maroc et l’Algérie est celle d’un voisinage impossible. Les premiers blâment tout sur les seconds et vice versa. Donc dans une boucle sans fin. Deux voisins, presque génétiquement identiques dans leur composition ethnolinguistique, incapables même de faire asseoir leurs représentants à la même table. Frontières terrestres fermées depuis 1994. Près de soixante ans de bagarre . Depuis le 24 août dernier, en outre, les deux voisins maghrébins n’ont pas officiellement eu de relations diplomatiques (la deuxième fois que la rupture totale s’est produite ; la première, le 7 mars 1976, lorsque l’Algérie a reconnu la République arabe sahraouie démocratique). En toile de fond, le conflit du Sahara qui appauvrit tout.

    Ce jeudi la crise bilatérale a pris un nouveau tour de vis avec la fermeture unilatérale immédiate par l’Algérie de son espace aérien à l’aviation civile et militaire marocaine . Un jour plus tard, depuis le Maroc, il a été signalé que la compagnie battant pavillon marocain, Royal Air Maroc, devra dérouter 15 vols hebdomadaires vers la Tunisie, l’Égypte et la Turquie à la suite de la décision d’Alger. Cependant, les marocains ordinaires relativisent ce qui s’est passé et pensent qu’il s’agit d’une nouvelle crise à Alger, d’ un régime en décomposition et sans but, qui n’aura pas beaucoup de sens.

    Pour l’instant, il n’y a toujours pas de réaction officielle de l’officiel de Rabat à la dernière détermination d’Alger. La dernière fois que le ministère marocain des Affaires étrangères a répondu à ses voisins, c’était le 25 août, lorsqu’un jour après que les autorités algériennes ont décrété la rupture des relations bilatérales. Ensuite, le ministère marocain des Affaires étrangères a rejeté « catégoriquement les prétextes fallacieux, voire absurdes » utilisés par Alger.

    « La décision des autorités algériennes de fermer l’espace aérien à l’aviation marocaine s’inscrit dans le cadre de la réalisation effective de la rupture avec le Maroc et il n’y aura, au moins dans un avenir proche, aucune possibilité de rapprochement entre les deux pays », met en garde NIUS Oualid Kebir , un journaliste et politologue algérien vivant au Maroc.

    Pour Kebir, « le régime algérien ne s’arrêtera pas avec cette décision, mais en prendra d’autres dans les prochains jours. Mais je ne pense pas que le Maroc va tomber dans le piège du pouvoir algérien », estime Kebir, fin connaisseur des relations bilatérales.

    Pour Rafael Bustos , professeur de relations internationales à l’université Complutense de Madrid , « c’est un pas de plus que l’Algérie franchit dans son escalade avec le Maroc ». « Cela semble plus dur qu’il ne l’est en réalité, je veux dire que son impact est relatif, puisqu’il n’y a pas tellement de vols qui transitent par l’espace aérien algérien et que l’exclusion ne concerne pas les aéronefs immatriculés dans d’autres pays en provenance du Maroc. D’après ce que je comprends, il a été dirigé vers des avions de Royal Air Maroc et des entreprises privées », explique le chercheur à NIUS.

    « Les avions, c’est un peu comme le gaz, ça sonne très dur mais l’impact, pas petit, est moindre étant donné qu’il y a très peu d’intégration économique entre les deux pays », rappelle le professeur de relations internationales à l’UCM et spécialiste de l’In Argélia.

    « La décision n’était pas vraiment surprenante dans la mesure où Alger avait déjà menacé d’escalade si le Maroc poursuivait ce que l’Algérie considère comme des politiques hostiles à ses intérêts » , explique le politologue algérien Abdel Ourabah à NIUS. « Cependant, d’autres considérations sécuritaires qui auraient précipité cette décision ne peuvent être exclues, comme le projet israélien de production de ‘drone kamikaze’ au Maroc, qui a été rapporté par divers médias. Une autre raison serait liée à l’ouverture de lignes commerciales entre le Maroc et Israël et Alger n’accepterait en aucun cas les avions à destination et en provenance d’Israël, même s’il s’agissait de Marocains », explique le spécialiste des questions algériennes.

    Escalade d’été
    Tout a commencé à empirer en juillet dernier lorsque le représentant marocain à l’ONU, Omar Hilale , a appelé les autorités du pays voisin à reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple kabyle. Une provocation avec laquelle Rabat a tenté de le renvoyer à Alger pour son soutien – depuis des décennies – au Front Polisario, qui a mis fin en novembre 2020 au cessez-le-feu en vigueur avec le Maroc depuis 1991 (quelques semaines après le 30e anniversaire de celui-ci, quoi de mieux pour le célébrer).

    Selon les termes du représentant marocain à l’ONU, le peuple berbère de Kabyle mérite l’autodétermination « plus que quiconque ». « S’il est proposé pour une entité chimérique [en référence au Sahara occidental], il ne peut être rejeté pour le peuple kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère », a déclaré le diplomate marocain dans une communication. adressé au Mouvement des pays non alignés. Si l’Algérie a sa Kabylie – déconnectée du pouvoir central, comme l’attestent les dernières élections, avec moins de 1% de participation -, le Maroc a son Rif, théâtre de révoltes contre le retard économique entre 2016 et 2017.

    Les déclarations d’Hilale étaient, à leur tour, une réponse à une intervention dans l’enceinte susmentionnée du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra , dans laquelle il défendait la « décolonisation » sahraouie. « Nous appelons le Secrétaire général des Nations Unies à accélérer la nomination de son envoyé spécial et à lancer un processus politique crédible entre les deux parties dans le but de parvenir à une solution politique juste et durable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a-t-il exhorté le vétéran chef de la diplomatie algérienne dans une note adressée à la présidence azerbaïdjanaise du Mouvement des non-alignés. Le 19 juillet, Alger a appelé son ambassadeur à Rabat pour des consultations. Tout venait de commencer.

    Sans solution de continuité, le cas Pegasus viendrait. Le même jour, 19 juillet, on saura qu’un consortium composé de 17 médias du monde entier – notamment les français Le Monde et Radio France, mais aussi les allemands Süddeutsche Zeitung ou Die Zeit – a dénoncé que le secret marocain services avaient utilisé le logiciel Pegasus – production israélienne – pour espionner des politiciens, des militants, des journalistes et même des militaires de différents pays , dont l’Algérie ou la France.

    Selon les données révélées par le consortium médiatique, Rabat a espionné avec le programme Pegasus au moins 6 000 numéros de téléphone algériens. La réponse d’Alger ne tardera pas, qui déplore « l’atteinte systématique inadmissible aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales  » et la « violation flagrante des principes et normes qui régissent les relations internationales ». Un pas de plus vers la rupture. Depuis Rabat, tout lien avec l’espionnage a été démenti.

    La main tendue du roi Mohamed VI ne serait d’aucune utilité dans son discours du Trône du 31 juillet à ses « frères algériens », dans lequel il déplorait « les tensions médiatiques et diplomatiques qui ébranlent les relations entre le Maroc et l’Algérie ». Le 18 août, le Haut Conseil de sécurité algérien a dénoncé les « actes d’hostilité perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ».. Les autorités algériennes ont appelé à « l’arrestation de tous les membres des deux mouvements terroristes qui menacent la sécurité publique et l’unité nationale, principalement le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK, pour son sigle en français) ». Le Haut Conseil de sécurité algérien est allé plus loin et a dénoncé que l’entité souveraine « bénéficie de l’aide d’éléments étrangers, dont le Maroc et l’entité sioniste [pour Israël] ».

    Alger attribue au MAK, entité qui, née en France en 2001, défend la sécession de la région nord de la Kabylie , la responsabilité des incendies de forêt qui ont ravagé des milliers d’hectares dans les montagnes du nord du pays cet été et coûté la vie de près d’une centaine de personnes. Il accusait donc Rabat d’être à l’origine des accidents. A cet égard, de l’avis du professeur de l’UCM Rafael Bustos, « le message est clair : l’Algérie ne tolère aucun soutien de son voisin au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). C’est comme un déjà vu qui rappelle le soutien algérien dans les années 80 au mouvement indépendantiste canarien d’Antonio Cubillo ».

    Enfin, le 24 août, la rupture totale allait arriver. Le ministre algérien des Affaires étrangères a assuré qu’ »il est historique et objectif que le Royaume du Maroc n’ait jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes contre notre pays depuis l’indépendance ». « L’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc à compter d’aujourd’hui », a annoncé Ramtane Lamamra.

    « Depuis 1948, aucun responsable israélien n’avait fait de déclaration hostile à un pays arabe d’un autre pays arabe », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne dans le même discours. Il faisait référence aux déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid , lorsqu’il a affirmé lors de sa visite au Maroc les 11 et 12 août en présence de son homologue Nasser Bourita que les deux pays partageaient « la préoccupation concernant le rôle joué par l’Algérie dans la région, son approche de l’Iran et la campagne qu’il a menée contre l’admission d’Israël à l’Union africaine en tant que membre observateur ».

    Dans un communiqué, le ministère marocain des Affaires étrangères a répondu le 25 août, assurant que la décision d’Alger de rompre était « totalement injustifiée mais attendue » et rejetant « les prétextes fallacieux, voire absurdes » qui la soutenaient. Du numérique officiel Le360, proche du pouvoir Rabati, il était écrit que la rupture des relations est « plus symbolique qu’efficace ». « Cela ne changera rien dans les relations qui sont au point mort. »

    Deux jours après la rupture des relations , l’Algérie a décidé de fermer le robinet de gaz à ses voisins. Les autorités algériennes ont prévenu jeudi 26 août qu’elles ne renouvelleraient pas le contrat du gazoduc Maghreb Europe, qui achemine le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc. La matière première arrivera en Espagne uniquement via Medgaz, un gazoduc qui relie depuis 2011 le champ algérien de Hassi R’mel à la côte d’Almeria sous les eaux de la Méditerranée.

    La France et l’Espagne, entre deux eaux
    La France et l’Espagne sont souvent prises entre deux feux entre les deux partenaires maghrébins et donc obligées de s’équilibrer pour ne pas sacrifier une alliance au profit de l’autre. Pour l’Espagne, qui est également en crise bilatérale avec le Maroc sur fond d’éternel Sahara , la sauvegarde de la relation avec Rabat est essentielle en raison d’une multitude d’enjeux qui vont de la lutte contre l’immigration clandestine et contre le terrorisme, le contrôle des frontières à Ceuta et Melilla, trafic de drogue ou pêche. L’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc après avoir précisément évincé la France en 2012.

    Mais la relation avec l’Algérie n’est pas moins importante pour l’Espagne, puisque le pays du Maghreb fournit entre 40 et 50 % du gaz consommé dans le pays ibérique. A rgel exporte vers l’Espagne environ 13 000 millions de mètres cubes par an.

    De son côté, la France entretient d’excellentes relations politiques et commerciales avec Rabat – non exempte, en revanche, d’épisodes de crise avec la question sahraouie en toile de fond – et tente en même temps de maintenir la coopération, malgré le traumatisme de la guerre. de l’indépendance, avec son ancienne colonie algérienne. Un porte-parole français à l’étranger a assuré le 25 août que « l’Algérie et le Maroc sont deux pays amis et partenaires essentiels de la France ». Bref, des soldes observés de très près tant du Maroc que de l’Algérie.

    La rupture totale : pourquoi maintenant ?
    Pour comprendre la détérioration des relations entre l’Algérie et le Maroc, il faut se souvenir d’un fait qui a altéré le difficile équilibre au début du mois de décembre dernier : la reconnaissance par l’administration américaine sortante – à travers un tweet de l’ancien président Donald Trump – de la souveraineté marocaine sur Sahara occidental. Dans le même message sur Twitter, l’ancien locataire de la Maison Blanche a également annoncé que le Maroc et Israël rétablissaient des relations diplomatiques.

    La vérité est que, malgré le changement d’administration, les États-Unis n’ont pas modifié leur position concernant cette reconnaissance – bien que ses représentants se soient exprimés avec un langage et un contenu ambigus – et l’alliance entre Rabat et Tel Aviv – dans divers domaines, y compris le militaire – ne s’est consolidé qu’au cours de ces mois. Le renforcement des positions marocaines dans le conflit qu’il entretient avec le Front Polisario sur l’ancienne colonie espagnole n’aime pas du tout Alger, pas plus que la présence de ce que le pouvoir algérien appelle « l’entité sioniste » à ses frontières mêmes.

    En ce sens, dans une interview au journal Le Monde, la chercheuse de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité Isabel Warenfels a assuré que le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël « a été un choc pour l’Algérie, qui considère que les Israéliens sont déjà à ses frontières. L’affaire Pégase a également accru les craintes d’une coopération israélo-marocaine contre l’Algérie ». « Si vous voulez comprendre pourquoi cela se produit maintenant, vous devez aller au-delà de la relation bilatérale entre l’Algérie et le Maroc. Alger veut montrer à la communauté internationale, mais aussi à sa propre population, que le pays est de retour sur la scène internationale après plus d’une décennie d’absence. C’est le signal qui a été envoyé », a expliqué le spécialiste des questions maghrébines.

    Pour sa part, le politologue algérien Abdel Ourabah conclut qu’« il est clairement perçu que la présence israélienne au Maroc est une immense source de tension et à cet égard d’autres actions algériennes telles que la fermeture de ses frontières maritimes avec le Maroc ne peuvent être exclues dans le futur proche. . Surtout, si le Maroc continue de consolider ses relations avec Israël ».

    Loin de la timidité des premiers mois de la nouvelle relation, les autorités marocaines sont de plus en plus claires dans leur soutien à Israël et à sa présence croissante dans l’ensemble de la région. Par exemple, la semaine dernière, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita , a affirmé lors d’une conférence ministérielle organisée par le Département d’État américain pour célébrer le premier anniversaire des accords abrahamiques que « la normalisation des relations avec Israël est un événement historique ». et a appelé à la mise en place d’un nouvel « ordre régional ». L’occasion n’a pas manqué de lancer une fléchette sur son voisin : « Malheureusement, un pays voisin a décidé de rompre ses relations avec le Maroc sous prétexte de rétablir ses relations avec Israël ».

    Le soutien américain et israélien a, en somme, enhardi la diplomatie marocaine et, à son tour, a accru l’agressivité de l’Algérie. A titre d’exemple, les croisements verbaux -dont beaucoup recueillis dans cet article- entre Nasser Bourita -ministre marocain des Affaires étrangères- et Ramtane Lamamra -chef de la diplomatie algérienne- ou Amar Belani -parlaient du ministère algérien des Affaires étrangères.

    Malgré le bruit verbal et la fureur, les spécialistes relativisent ce qui s’est passé ces dernières semaines. Bien qu’Alger essaie de faire le plus de dégâts possible au Maroc, les conséquences économiques des dernières mesures ne seront pas importantes compte tenu de la faible intégration des économies des deux malheureux voisins du Maghreb. Cependant, comme le prévient le professeur Bustos, « dans toute escalade, il y a un risque d’incontrôlable. Mais ce sont deux régimes avec de nombreux problèmes internes qu’ils ne peuvent pas négliger ».

    Niusdiario, 27/09/2021

    #Maroc #Algérie #Gaz #Gazoduc #Kabylie #Sahara_Occidental #Omar_Hilale

  • Flambée des prix de l’énergie en Europe:  10 % de plus en quelques heures

    Flambée des prix de l’énergie en Europe: 10 % de plus en quelques heures

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    Les prix de l’électricité et du gaz naturel en Europe ont largement explosé mardi. En quelques heures, une augmentation de 10 % a été enregistrée. Le moindre mouvement du marché provoque la panique, selon les traders.

    Les prix de l’électricité et surtout du gaz naturel atteignent des niveaux sans précédent. Lundi, le TTF-Future néerlandais, un prix de référence pour le gaz naturel, a augmenté de 10 %. Certains operateurs météorologiques annoncent un hiver plus froid que prévu, ce qui pourrait accroître le resserrage du marché.

    Hausse supplémentaire

    Mais mardi, l’envolée du marché du gaz s’est poursuivie, avec une augmentation supplémentaire de 10 %, à 84 euros/MWh pour la livraison d’octobre. Les traders soulignent les problèmes d’un gazoduc russe transportant du gaz vers l’Europe. « Le moindre incident provoque la panique », a déclaré Matthias Detremmerie, trader pour le fournisseur d’énergie Elindus.

    Le prix de l’électricité à livrer en octobre a également augmenté de 10 % mardi, pour atteindre 173 euros/MWh en Belgique. Bien que le vent souffle à nouveau raisonnablement bien et que les éoliennes fournissent donc de l’électricité supplémentaire, les prix pour une livraison le lendemain restent également très élevés.

    Sous pression

    Les prix de l’énergie sont sous pression en raison d’un resserrement général, maintenant que l’économie reprend après la crise corona et que l’hiver approche, combiné à de faibles stocks et à des droits d’émission coûteux. Les consommateurs – en particulier ceux qui ont des contrats variables – paient également des prix records en espèces sur leurs factures.

    HLN, 28/09/2021

  • Espagne: La patronale réassure au sujet de du gaz algérien

    Espagne: La patronale réassure au sujet de du gaz algérien

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    Pour Sedigas, l’approvisionnement en gaz de l’Espagne est garanti malgré le conflit entre l’Algérie et le Maroc.

    La société gazière espagnole Sedigas estime que le conflit entre l’Algérie et le Maroc, qui menace d’affecter le gazoduc Maghreb-Europe, finira par être résolu, et considère que l’approvisionnement en gaz de l’Espagne est de toute façon garanti. C’est ce qu’a expliqué dans une interview accordée à EFE le président de Sedigas, Joan Batalla, qui a souligné que  » l’Algérie est l’un des plus importants fournisseurs de gaz de l’Espagne « , étant donné qu’elle fournit actuellement 44,9 % du gaz consommé par le pays.

    Toutefois, il s’est dit convaincu que ce conflit ne causera pas de problèmes d’approvisionnement en gaz pour l’Espagne, car le Maroc et l’Algérie ont tous deux démontré leur fiabilité en matière d’approvisionnement en gaz à de nombreuses autres occasions.

    Le 24 août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, avec lequel elle a des différends au sujet du Sahara occidental, et deux jours plus tard, elle a annoncé son intention de faire transiter tout le gaz qu’elle fournit à l’Espagne par le gazoduc Medgaz, qui relie directement l’Algérie à l’Espagne.

    L’Algérie a ainsi laissé entendre qu’elle excluait l’autre gazoduc, le gazoduc Maghreb-Europe, qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne via le territoire marocain, et dont le contrat expire fin octobre.

    « Nous fournissons du gaz algérien depuis de nombreuses décennies et, au-delà des tensions opérationnelles qui ont pu survenir, l’approvisionnement en provenance d’Algérie et du Maroc a été fiable, donc je pense qu’au-delà des négociations contractuelles, cette situation sera résolue », a déclaré M. Batalla.

    « Il n’existe aucun élément susceptible de remettre en cause la fiabilité des deux pays », a-t-il ajouté.

    En fait, l’Algérie elle-même a déjà fait savoir que ses frictions avec le Maroc n’affecteraient pas l’approvisionnement en gaz de l’Espagne, qui serait uniquement acheminé par le gazoduc Medgaz, bien que les tensions entre ces deux pays d’Afrique du Nord aient ouvert le débat sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz par l’Espagne.

    Sur ce point, M. Batalla a souligné que l’Espagne, malgré son manque de ressources énergétiques et sa capacité d’interconnexion réduite, dispose d’une « grande diversité d’approvisionnement en gaz », puisqu’elle reçoit du gaz naturel liquéfié de 15 pays.

    « Il existe des alternatives en cas de situation imprévue », a déclaré M. Batalla, qui a également souligné qu’Enagás allait fournir une plus grande capacité pour les méthaniers et que le pays disposait de six usines de regazéification.

    D’autre part, M. Batalla a attribué la forte augmentation des prix du gaz ces dernières semaines à la demande asiatique et à l’évolution des droits d’émission de CO2, une situation qui pose problème dans des pays comme le Royaume-Uni.

    Quant à l’ensemble des mesures adoptées par le gouvernement pour tenter de freiner l’augmentation des prix de l’électricité, M. Batalla a de nouveau appelé à une réduction de la taxation du gaz – tant la TVA que l’impôt spécial sur les hydrocarbures – en tenant compte des consommateurs vulnérables, comme cela a été fait pour l’électricité.

    En ce qui concerne l’impact des prix élevés du gaz sur le prix de l’électricité, il a souligné que les prix du gaz ne sont pas fixés « ni par les entreprises du secteur ni par le gouvernement », mais par les marchés internationaux.

    En fait, il a assuré que les centrales à cycle combiné – des centrales qui brûlent du gaz pour produire de l’électricité – ne couvrent même pas leurs coûts de fonctionnement et que, malgré cela, elles sont « essentielles » pour éviter les pannes d’électricité.

    Pour cette raison, M. Batalla estime que le gouvernement, une fois le problème des prix de l’électricité surmonté, devrait dans quelques mois « définir le cadre de rémunération pour que les centrales à cycle combiné » puissent au moins récupérer leurs coûts d’exploitation.

    Les centrales à cycle combiné fonctionnent actuellement à 20 % de leur capacité et M. Batalla a souligné que le Plan national intégré de l’énergie et du climat (PNIEC), qui définit la feuille de route énergétique jusqu’en 2030, prévoit un poids des centrales à cycle combiné similaire à celui de l’actuel.

    « Au cours des deux derniers mois, les centrales à cycle combiné ont représenté en moyenne 16 % de la couverture de la demande grâce au vide thermique laissé par les énergies renouvelables, l’hydroélectricité ou le nucléaire », a expliqué M. Batalla.

    D’une part, il a revendiqué le rôle que les gaz renouvelables – tels que le biométhane ou le biogaz – peuvent jouer à court terme en faveur de la décarbonisation de l’économie et du rééquilibrage territorial en Espagne et, d’autre part, le rôle clé que l’hydrogène vert peut jouer à l’avenir à long terme.

    El Periodico, 27/09/2021