Étiquette : gaz
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Algérie: Avoir le minaret aux trousses
par Malika Boussouf
Pour avoir, durant pas mal d’années, géré le bouclage du Soir d’Algérie, notamment pendant la décennie rouge, je sais à combien de ratages je pouvais involontairement exposer le journal. Je garde un souvenir impérissable de la difficulté qu’il y avait à concevoir une «Une» dans l’urgence, pendant que d’autres, aujourd’hui aux commandes, faisaient l’apologie de l’islamisme et de son bras armé en furie. Tout journal qui se respecte sait pourquoi assurer un bouclage, en un temps record, n’est pas une mince affaire et nos confrères d’El Watan vivent exactement les mêmes contraintes. Le bouclage est excitant, contraignant et risqué. Ceux qui en ont la charge savent de quoi il en retourne. Le minaret d’une mosquée coupé en première page et un journal qui s’en excuse et explique comment sa «Une» a trébuché, pourquoi menacer les auteurs de poursuites ? Je n’arrive pas à croire que l’on voit là une offense à réprimer ! Le journaliste, le vrai, celui dont la vocation n’est pas de filer doux dans l’attente d’une reconnaissance, court, encore, après la liberté de décrire les évènements tels qu’il les voit. Pas comme on aimerait lui imposer de les interpréter. Mais ainsi vont, hélas, les affaires de la cité. Quand on se dit que l’on a, définitivement, atteint le fond, des voix s’élèvent pour affirmer le contraire. Pour souligner que l’on doit creuser encore et que l’on sera, peut-être, condamnés à le faire à l’infini. La critique est sévère et le ton intransigeant. Ne tentons pas de comprendre ce qui fait courir ceux qui voient le mal partout quand ceux pointés du doigt savent qu’ils n’ont pas fauté et qu’aussitôt libérés, pour ceux qui auront été injustement accusés, ils referont pareil. L’effondrement d’un système passe par un lâchage, une fracture dans sa capacité à protéger les siens. L’abus traditionnel d’autorité se concrétise par des réquisitoires qui ne se justifient qu’aux yeux de ceux qui travaillent inlassablement à construire une sentence avant de la prononcer. Une part des Algériens se demande vers quelle rupture totale on prétend les mener et avec qui ! Une autre interpelle sur les droits de l’Homme et ce que l’on en fait !
M. B. -
Focus sur le gazoduc Maghreb-Europe -Francis Perrin, PCNS-
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La récente rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc a remis au goût du jour un projet gazier majeur, le gazoduc Maghreb-Europe (GME), dont on n’avait plus beaucoup parlé depuis un certain temps. Qu’est-ce que le GME et que représente-t-il en termes de flux gaziers ?
Trois gazoducs pour exporter du gaz algérien vers l’Europe
Le GME fait partie d’un ensemble de trois gazoducs qui relient l’Algérie, pays producteur et exportateur de gaz naturel, à l’Union européenne (UE). Dans l’ordre chronologique de mise en service, le premier d’entre eux est le gazoduc TransMed (trans-méditerranéen) qui dessert le marché italien. Le deuxième est le GME qui alimente la péninsule ibérique (Espagne et Portugal). Le troisième est le Medgaz qui relie l’Algérie à l’Espagne.
Le TransMed est en service depuis 1982, le GME depuis 1996 et le Medgaz depuis 2011. À Alger, le TransMed est officiellement appelé le gazoduc Enrico Mattei (GEM), en hommage à l’ancien patron du groupe énergétique italien Eni, partenaire de l’algérien Sonatrach pour ce gazoduc, et le GME le gazoduc Pedro Duran Farrell (GPDF), en hommage à l’ancien patron de la compagnie espagnole Gas Natural. Le Medgaz est également le GZ4.
L’Algérie avait envisagé la construction de deux autres gazoducs vers l’UE, le Galsi et le Nigal ou gazoduc transsaharien. Le premier devait exporter du gaz algérien vers l’Italie et le second devait partir du Nigeria puis traverser le Niger, l’Algérie et la Méditerranée pour arriver en Europe. Pour ce dernier projet, le pays exportateur serait le Nigeria. Mais ces deux projets n’ont pas été réalisés à ce jour. Ils ne sont cependant pas officiellement abandonnés.
Parmi les gazoducs existants, on distingue deux générations. La première comprend le TransMed / GEM et le GME / GPDF : dans les deux cas, ces gazoducs passent par un pays tiers avant d’arriver dans l’UE. Pour le premier, ce pays est la Tunisie et, pour le second, le Maroc. Le Medgaz / GZ4 est de deuxième génération, puisqu’il relie directement l’Algérie à l’Espagne. Le Galsi devait également faire partie de cette deuxième génération mais, comme mentionné ci-dessus, il n’a pas été construit en raison d’une demande insuffisante de gaz sur le marché italien. Le GME / GPDF est un projet particulièrement complexe car il associe quatre pays, l’Algérie, le Maroc, l’Espagne et le Portugal.
Une forte baisse des volumes de gaz transportés par le GME au cours de la période récente
Selon l’entreprise nationale marocaine ONHYM (Office national des hydrocarbures et des mines), les volumes de gaz naturel ayant transité par le GME en 2019 étaient de 5,4 milliards de mètres cubes, en forte baisse (-43,2%) par rapport à 2018 (9,5 milliards de mètres cubes). La redevance pour le Maroc a diminué dans des proportions similaires (-43,9%) et s’est établie à 381,63 millions de mètres cubes en 2019 (680,43 millions de mètres cubes en 2018).
Ce gazoduc a permis à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE, Maroc) de disposer de 300 millions de mètres cubes de gaz en 2019 pour les deux centrales thermiques de Tahaddart et Aïn Beni Mathar ( 388,60 millions de mètres cubes en 2018). La forte diminution des volumes de gaz transportés en 2019 s’explique par une baisse de la consommation en Europe et par une préférence pour le gaz naturel liquéfié (GNL) transporté par bateau.
Sonatrach estime la capacité de transport de ses trois gazoducs d’exportation existants vers l’UE à 53-57 milliards de mètres cubes (ces deux chiffres sont disponibles sur le site internet de la compagnie nationale algérienne). Pour le TransMed / GEM, la capacité est de 33,15 milliards de mètres cubes par an. Pour le GME / GPDF et Medgaz / GZ4, les capacités de transport sont respectivement de 11,6 et 8 milliards de mètres cubes / an. Mais, en raison d’une demande de gaz assez faible sur les marchés européens, ces trois gazoducs n’ont livré que 26-27 milliards de mètres cubes en 2019, selon Sonatrach.
Avant la récente crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc, Sonatrach travaillait sur l’extension de GME / GPDF, sur celle de Medgaz / GZ4 et sur la liaison entre les deux afin d’assurer la continuité et la flexibilité de l’approvisionnement en gaz naturel de la péninsule ibérique. En juillet 2021, la compagnie nationale algérienne et la société espagnole Naturgy ont indiqué que la capacité de Medgaz atteindrait 10 milliards de mètres cubes/an au cours de l’automne 2021 après la fin des travaux d’extension de 2 milliards de mètres cubes/an. Medgaz devrait alors représenter 25% du gaz naturel consommé par l’Espagne, avaient précisé ces deux entreprises. Medgaz est contrôlée par Sonatrach (51%) et Naturgy (49%).
L’importance croissante du GNL
Pour l’Algérie, l’UE est de loin le premier marché pour ses exportations de gaz. Outre les trois gazoducs d’exportation mentionnés ci-dessus, ce pays dispose d’une autre option, le GNL. L’Algérie possède quatre complexes de liquéfaction de gaz sur sa côte méditerranéenne, GL1Z, GL2Z, GL3Z et GL1K. De son côté, le Maroc envisage depuis plusieurs années d’importer du GNL sur son territoire, un projet qui pourrait aboutir avant la fin de cette décennie. L’horizon 2028 est évoqué par le ministère marocain de l’énergie, des mines et de l’environnement (MEME). Ce projet a été reporté de plusieurs années par rapport aux plans initiaux en raison, notamment, du développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, selon les explications avancées par le ministère de l’énergie, des mines et de l’environnement.
Le contrat de transit du gaz algérien via le Maroc grâce au GME expire à la fin du mois d’octobre 2021. Très récemment, le ministre algérien de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab, a indiqué que l’Algérie n’aurait plus nécessairement besoin du GME / GPDF pour exporter son gaz vers l’Espagne, notamment grâce à l’expansion de Medgaz.
Le compte à rebours a-t-il commencé pour le GME, l’un des rares projets emblématiques de la coopération énergétique au Maghreb ?
Francis Perrin, Senior Fellow au Policy Center for the New South
Après avoir étudié l’économie et les sciences politiques à l’Université Pierre Mendès France (UPMF – aujourd’hui Université Grenoble Alpes) à Grenoble (France), Francis Perrin a travaillé pendant plusieurs années comme journaliste et consultant indépendant sur les ressources énergétiques et minières. avant de rejoindre l’Arab Petroleum Research Center (APRC) en 1991. Il a été rédacteur en chef d’Arab Oil & Gas (AOG) et de Pétrole et Gaz Arabes (PGA) entre 1991 et 2000 et directeur éditorial des publications de l’APRC de 2001 à fin 2011. Francis Perrin a créé début 2011 2012 Stratégies et politiques énergétiques (SPE) puis Energy Industries Strategies Information (EISI).
New in 24, 21/09/2021
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Algérie: La Hausse des prix du gaz, quel impact sur Sonatrach ?
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La Hausse des prix du gaz met à mal l’Espagne : Quel impact sur la Sonatrach ?
La crise du gaz s’installe. Un chiffre d’abord. Le taux de remplissage des stocks de gaz en Europe atteint en ce moment les 71%, contre 86 % en moyenne et en temps normal à cette époque de l’année. Et si l’on doit se fier aux toutes dernières informations, pour les pays de l’Union européenne, en France et en Espagne notamment, ainsi qu’au Royaume-Uni, c’est carrément le début de la panique eu égard à l’impact produit sur les ménages et les opérateurs économiques.
Il n’en fallait pas plus pour faire monter de plusieurs crans l’inquiétude que suscite la hausse des prix du gaz : le géant russe Gazprom a refusé d’autoriser davantage de gaz en Europe via l’Ukraine pour octobre, suffisant pour faire grimper les prix de plus de 10% lundi pour les contrats à terme d’octobre alors que ceux de novembre ont augmenté de plus de 14% et les contrats à terme de décembre ont atteint un pic de près de 15%.
Des hausses affolantes qui augurent désormais une crise du gaz. Celle-ci se dessinait depuis plusieurs mois, mais là, elle est en train de se matérialiser par des inquiétudes qui donnent des sueurs froides aux autorités des pays de l’Union européenne notamment, dans certains pays plus que d’autres, à l’instar de la France et l’Espagne.
La décision de la Russie de maintenir les flux vers l’Europe à un niveau minimum signifie que le continent ne peut pas stocker avant les mois d’hiver, donc de quoi alimenter la flambée.
Le tableau est clair : une grande partie de l’Europe se trouve actuellement dans un besoin urgent de gaz naturel dans un contexte de stocks inférieurs à la normale et d’une demande en forte hausse qui a entraîné une flambée des prix du gaz.
Un exemple de ce qu’est en train d’induire cette crise : l’Espagne. Partenaire de l’Algérie dont elle dépend dans une forte proportion pour son alimentation en gaz, l’Espagne vit fébrilement la situation au point où, eu égard à la facture des ménages qui a grimpé de 30 % en une année à cause de la forte évolution du prix du gaz, l’État a décidé de renoncer provisoirement au prélèvement de certaines taxes pour alléger la facture des consommateurs et va réclamer aux énergéticiens une contribution exceptionnelle sur leurs bénéfices.
Autrement dit, il s’agira de limiter de façon temporaire les bénéfices des compagnies elles-mêmes impactées par la montée des prix du gaz.
L’escalade des prix du gaz sur les marchés concerne toutes les parties du monde, en Espagne l’impact a été plus immédiat pour les consommateurs espagnols parce que, contrairement à ce qui se passe dans les pays qui ont des tarifs aux consommateurs fixés sur six mois ou un an, en Espagne la facture reflète au jour le jour les prix du marché et accuse immédiatement les variations.
Il reste à savoir maintenant si Sonatrach, un des fournisseurs de gaz les plus importants de l’Espagne, ne sera pas touchée d’une manière ou d’une autre par cette crise dans le sens où certains contrats pourraient être non pas remis en cause par les partenaires ibériques, mais verront ces derniers prendre langue avec la compagnie algérienne afin de débattre des contrats passés entre les deux partenaires, comme cela avait été déjà le cas au début de la crise sanitaire, lorsque Naturgy avait été happée par la baisse de revenus induite par la pandémie.
Azedine Maktour
Le Soir d’Algérie, 22/09/2021
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Les prix élevés du gaz ne se modéreront pas avant le printemps
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Les prix élevés du gaz ne se modéreront pas avant le printemps, tant que les tensions géopolitiques ne s’aggraveront pas.
Les prix du gaz naturel maintiendront leur tendance à la hausse sur les marchés internationaux au cours des prochains mois, mais baisseront une fois l’hiver terminé, tant que les tensions géopolitiques affectant les principaux producteurs tels que la Russie et l’Algérie n’augmenteront pas, selon les experts consultés par Efe.
La hausse du gaz naturel, qui fait grimper les prix de l’électricité dans toute l’Europe, est une réponse à la reprise économique, à l’attraction de la demande en Asie, notamment en Chine, et au fait qu’il est devenu l’énergie de transition pendant le développement des énergies renouvelables.
« Si nous regardons les prix du marché à terme, le gaz a un maximum de 4-5% de hausse restante. Ensuite, au cours des mois de mars ou d’avril, on peut observer une forte baisse de 20 ou 30 %. Mais c’est ce que dit le marché à terme, ce qui ne signifie pas que c’est ce qui va se passer », déclare Juan Ignacio Crespo, analyste financier.
Bank of America estime que la hausse du gaz naturel sera d’environ 30 % sur l’ensemble du mois de septembre et de 7 % en octobre.
Selon le négociant en énergie Aldro Energía, la tendance à la hausse persistera parce que les facteurs qui stressent le marché persistent.
« Toutefois, on s’attend à ce qu’une fois l’hiver terminé et la demande diminuée, les prix se modèrent à nouveau », explique-t-il.
Javier Santacruz, professeur à l’Instituto de Estudios Bursátiles (IEB), estime que le gaz naturel va augmenter le reste de l’année et « la première partie de 2022 » en raison de l’arrivée de l’hiver et de « la réticence du président russe, Vladimir Poutine, à baisser le prix ».
« La Russie fournit moins de gaz que d’habitude et personne ne sait si c’est parce qu’elle remplit ses réserves ou si elle utilise le gaz comme une arme politique pour que l’Allemagne décide d’approuver le gazoduc Nord Stream 2 après la réticence des États-Unis », explique Crespo.
M. Santacruz conditionne une baisse des prix au printemps à un apaisement des tensions avec la Russie, qui passe selon lui par un accord sur l’avenir de la Crimée, ce qui permettrait également de débloquer le projet Nord Stream 2.
Le professeur de l’IEB évoque également le conflit entre le Maroc et l’Algérie, qui met en péril l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien par le gazoduc du Maghreb, qui passe par le territoire marocain.
L’Espagne reçoit également du gaz naturel d’Algérie via le Medgaz, un gazoduc sous-marin reliant l’Algérie à Almeria.
« L’Espagne doit voir ce qu’elle peut faire pour s’approvisionner si le pipeline qui passe par le Maroc devait être fermé », souligne M. Santacruz.
M. Crespo admet qu’une éventuelle fermeture du gazoduc du Maghreb « pourrait entraîner des problèmes d’approvisionnement pour l’Espagne », mais il estime que cela ne risque pas de se produire. « Le Maroc tire un bon revenu du droit de passage du gaz », explique-t-il.
Les facteurs à l’origine de la hausse des prix du gaz ces derniers mois se situent tant du côté de l’offre que de la demande.
Selon Aldro Energía, la demande a augmenté en raison de la reprise économique et de la hausse de la consommation en Asie, une tendance qui est accentuée par l’arrivée de l’hiver dans l’hémisphère nord.
En outre, les réserves sont à des niveaux comparativement bas en Europe, ce qui réduit la marge de manœuvre.
« L’épuisement des stocks, associé à une très forte demande liée à la reprise économique, a augmenté la pression sur la production de gaz », ajoute M. Santacruz.
Du côté de l’offre, Aldro souligne les contraintes d’approvisionnement de la Russie vers l’Europe.
M. Crespo met en avant une raison plus structurelle, liée aux objectifs de réduction des émissions de CO2.
« Dans cette transition des énergies fossiles vers les énergies propres, le gaz naturel est la gare de passage. Cela signifie que la demande de gaz naturel est en forte hausse », explique-t-il.
Un autre élément clé est la capacité du secteur à répondre à une demande croissante.
Dans des circonstances normales, des prix élevés inciteraient à investir dans de nouveaux champs de gaz, ce qui augmenterait l’offre.
En effet, selon un commentaire récent de la banque privée suisse Julius Baer, « les prix élevés du gaz sont le meilleur remède aux prix élevés ».
Toutefois, selon M. Crespo, les plans de réduction des émissions de CO2 découragent les investissements dans le secteur du gaz.
Quoi qu’il en soit, souligne M. Crespo, les prix du gaz étaient « très bas » au début de l’année et les prix actuels sont encore loin des sommets historiques enregistrés en 2005.
Les prix internationaux du gaz naturel, tant au comptant qu’à terme, sont fixés sur une série de marchés internationaux. Les références sont le TTF néerlandais, en Europe, et le Henry Hub, aux États-Unis.
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Le Nigeria et l’Algérie envisagent de réactiver le gazoduc transaharien
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Le Nigeria et l’Algérie envisagent une infrastructure de transport de gaz pour le marché européen
Le Nigeria et les principaux pays d’Afrique du Nord sont les fers de lance des investissements dans les infrastructures gazières pour acheminer le gaz vers les marchés européens.
Le patron de la compagnie pétrolière publique algérienne Sonatrach, Toufik Hakkar, a annoncé que les études techniques sur la future construction d’un gazoduc transsaharien étaient terminées et qu’Alger se préparait à des discussions avec le Nigeria et le Niger sur la construction du gazoduc.
Selon un reportage du quotidien algérien El-Jaza’ir, Hakkar a fait cette annonce lors d’une interview avec la radio nationale Channel One, notant qu’un itinéraire pour la ligne avait été choisi.
Un pipeline traversant l’immense désert du Sahara a été proposé depuis les années 1970, mais a été jugé d’un coût prohibitif et s’est heurté à une opposition sur plusieurs fronts, notamment des groupes environnementaux dans le delta du fleuve Niger, ainsi que le danger d’attaques militantes contre les équipes de construction et les canalisation terminée.
S’il est achevé, il créera une nouvelle connexion entre les sources de gaz au Nigeria et les marchés européens, via les propres conduites de gaz de l’Algérie qui s’enfoncent profondément dans le désert.
Hakkar a averti que « la décision de lancer un tel investissement » dépendrait fortement du prix du gaz qu’il transporterait, notant que depuis 2010, le prix était passé de 10 dollars par unité thermique à moins de 1 dollar en 2020.
Mohamed Arkab, ministre algérien de l’énergie et des mines, a récemment indiqué qu’Alger accorderait « une attention particulière » à la concrétisation « rapide » du projet, « qui donnera un nouvel élan aux relations entre nos deux pays en termes de coopération technique et de capacité. renforcement. »
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Maroc: Avec Medgaz, ça gaze plus
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L’Algérie abandonne le Gazoduc Maghreb-Europe : Plus de gaz algérien pour le Maroc
En décidant de revoir à la hausse le volume de la production de gaz à destination de la péninsule ibérique via le Medgaz, passant ainsi de 8 à 10,5 milliards de mètres cubes dès la fin de novembre, l’Algérie se passe inéluctablement du gazoduc Maghreb-Europe, dont le contrat arrive à terme le 31 octobre prochain.
Et dire que le Maroc, traversé par un tronçon de 450 kilomètres duquel il tirait les droits de passage a joué le cafouillage quant à sa position de reconduire ou pas le contrat de ce gazoduc. Résultat des courses, il se voit volatilisé devant ses yeux de quelque 800 millions de royalties et un milliard de mètres M3 de gaz.
Depuis lors, l’eau a coulé sous les ponts, et les négociations de l’Algérie avec son partenaire espagnol au sujet de la sécurité des approvisionnements en gaz ont abouti à la mise en service, à partir de fin novembre, du Medgaz.
En d’autres termes, la totalité de l’approvisionnement en gaz algérien passera par ce gazoduc, comme réitéré récemment par le patron de Sonatrach, lors d’une visite au projet de la quatrième unité de pression de gaz sis à Béni Saf.
Sur les lieux de ce point de départ de l’approvisionnement jusqu’au port d’Almeria, Toufik Hakkar s’est enquis des capacités de production ainsi passées à 10,5 milliards de M3 suivant la demande du partenaire espagnol.
S’exprimant récemment à la Radio chaine 3, l’expert en questions énergétiques, Mourad Preure, il ne pense pas moins que le Maroc a joué le chantage dans cette affaire.
Il a fait même la comparaison avec le conflit du même ordre entre la Russie et l’Ukraine, dont le dernier pays cité a empêché que le gaz russe passe vers l’Europe.
Fins stratèges qu’ils sont, les Russes avaient alors construit le gazoduc Nord Stream 2, dont la mise en service est toute proche. Mais, Dr Preure n’en fait pas source d’inquiétude des manœuvres marocaines, estimant que l’Algérie dispose d’un plan « B », que constitue le Medgaz.
Farid Guellil
Le Courrier d’Algérie, 07/09/2021
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Albares: Malgré le conflit avec le Maroc, le gaz algérien garanti
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Le ministre espagnol des Affaires étrangères ne voit pas l’approvisionnement en gaz algérien en danger malgré le conflit avec le Maroc
Le ministre espagnol des Affaires étrangères ne voit pas l’approvisionnement en gaz algérien en danger malgré le conflit avec le Maroc
José Manuel Albares a évoqué la rupture diplomatique des Marocains avec l’Algérie, pays par lequel passe l’un des gazoducs qui alimente la Péninsule.Le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a assuré que l’approvisionnement en gaz algérien vers l’Espagne n’est pas menacé en raison de la rupture diplomatique de l’Algérie avec le Maroc, pays par lequel passe l’un des gazoducs qui alimente la péninsule en gaz.
Dans une interview ce dimanche à La Vanguardia, Albares déclare que l’Espagne souhaite que « ses partenaires entretiennent les meilleures relations possibles entre eux et, lorsque nous partageons la même région du monde, comme la Méditerranée occidentale, nous le voulons encore plus. «
« Nous voulons contribuer à un climat de calme, de tranquillité et de bon voisinage (…) Nous avons toujours eu d’excellentes relations avec les deux pays, tous deux sont des pays amis et nous allons travailler à la compréhension », ajoute le ministre.
« Je discute avec nos amis algériens depuis plusieurs jours et je pense que les Espagnols peuvent être calmes sur l’approvisionnement en gaz. Ce gouvernement défendra toujours les intérêts de l’Espagne. Nous discutons et analysons la situation avec l’Algérie. Ne la précipitons pas. « Il est encore tôt pour tirer des conclusions », selon le ministre.
Albares assure que le récent message de conciliation du roi du Maroc « en faveur du dialogue avec l’Espagne est prometteur » et rappelle que « la position de l’Espagne sur le Sahara sera toujours dans le cadre de l’ONU », après avoir rappelé que « les relations et Le Maroc couvre bien plus de sujets que le Sahara. »
Albares apprécie également dans l’interview que la crise en Afghanistan « a placé l’Espagne au centre politique de l’Europe » et assure que « l’Espagne a montré ce qu’elle est : un bon allié, un pays pro-européen et solidaire ».
En ce sens, il assure que « Washington nous voit comme un partenaire fiable, prévisible et solidaire ; c’est devenu clair », même s’il reconnaît que « nous devons faire l’autocritique et nous devons tirer les leçons de ce qui s’est passé en Afghanistan », où , remarque-t-il, « l’objectif reste de ne laisser personne de côté et de faire sortir plus de gens d’Afghanistan ».
Interrogé sur le risque d’attentats terroristes en Europe, le ministre affirme que « le risque de terrorisme islamique en Europe n’a jamais disparu ».
https://elfarodeceuta.es/jose-manuel-albares-suministro-gas-argelino-no-riesgo/
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Le Maroc et son bluff de découvertes de gaz et pétrole
A l’approche de l’expiration de l’accord gazier avec Alger: Le Maroc et son bluff de découvertesEn dépit du scandale de l’espionnage du logiciel israélien Pegasus, et les brouilles avec certaines capitales européennes comme Berlin et Madrid, la machine propagandiste du Makhzen ne semble point être affectée. Pour détourner l’opinion publique marocaine, le monarque Mohamed VI a joué la carte de la fibre sentimentale de la fraternité algéro-marocaine, mais sans résultat, puisque les causes de la fermeture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, demeurent inchangées, à savoir que Rabat n’a pas encore présenté des excuses à l’Algérie, pour l’avoir accusé injustement des attentats terroristes de Marrakech.Le regretté Hassan II a emboîté le pas à la France et ses alliés pour asphyxier l’Algérie, placée sous embargo non déclaré. Aujourd’hui, la situation est plus pire, car la prétendue main tendue vers Alger, ne colle nullement avec les actes de la normalisation avec l’entité sioniste, la reprise des hostilités au Sahara Occidental, la campagne de dénigrement et de déstabilisation menée contre l’Algérie, illustrée par cette hostilité avérée et affichée d’Omar Hilale qui osera porter atteinte à l’unité et la souveraineté de l’Algérie, en soutenant le mouvement séparatiste et terroriste du MAK du maître-chanteur Ferhat M’henni.Les mensonges économiquesÉtranglé économiquement, le royaume tente d’impressionner Alger, en vue de contraindre et convaincre les autorités algériennes à reconduire l’accord d’approvisionnement le Maroc, via le gazoduc Maghreb, qui arrive à échéance le mois de novembre prochain. Un avis que partage l’expert algérien et analyste international Nouredine Leghliel, qui estimera sur les colonnes d’Algérie 54, que l’année dernière, Rabat s’est illustré par une surenchère machiavélique et sournoise à l’égard d’Alger, lorsque le prix du gaz était de 1,55 dollar / MBTU.L’expert algérien en énergie et en bourse, établi en Suède, notera que le Makhzen via sa machine propagandiste et ses larbins algériens, diffusaient des Fakenews, sur l’intention de l’Espagne de changer de partenaire en optant pour le gaz américain, ou le projet fictif de réalisation d’un gazoduc reliant le Nigeria à l’Espagne via le sol marocain.Aujourd’hui, avec une hausse du prix du gaz, atteignant les 640%, passant de 1,55 dollars à 13 dollars, le régime marocain appréhende la non reconduction du contrat gazier avec l’Algérie, et joue la carte des Fakenews, en vue de persuader les algériens . Il y a quelques jours, les autorités marocaines via leurs canards propagandistes ont annoncé une réduction de la consommation énergétique de 36%, sui vie d’un grand mensonge sur le début d’exploitation d’un nouveau site forage situé dans le bassin d’Agadir, avec une capacité de deux milliards de barils de pétrole. Cela nous mène à cette fausse « exploitation » est l’œuvre d’une société britannique d’exploration de pétrole portant le nom de Europa Oil & Gas, sachant que le chiffre d’affaires de cette fameuse entité est d’environ 250000 dollars, ce qui pue le mensonge et la Fakenews.Sur le registre des mensonges du régime marocain, Nouredine Leghliel est catégorique, les manchettes de certains médias inféodés à la propagande du Makhzen, sont loin d’être des arguments économiques fiables et dignes d’être analysés ou prendre en considération. Pour Nouredine Leghliel, nos responsables ne doivent nullement être impressionnés par les bluffs en provenance de ces sulfureux médias.Les responsables algériens du secteur de l’Énergie, sont-t-il au courant de la gabegie marocaine pour ne pas être roulés dans la farine du mensonge du Makhzen ? Sont-t-ils armés pour mieux défendre les intérêts suprêmes de l’ Algérie, sans brader nos revenus au nom de la fictive fraternité algéro-marocaine chantée par Mohamed VI ?Le PDG de Sonatrach Tewfik Hakkar est-t-il bien informé des intentions réelles du Makhzen, car une précédente déclaration qu’il a faite laisse le doute sur cette question de renouvellement du contrat gazier avec le Maroc. “Même en cas de non renouvellement de ce contrat qui prend fin en octobre prochain, l’Algérie pourra fournir l’Espagne, mais également répondre à une éventuelle demande supplémentaire du marché espagnol sans aucun problème”, avait dit le PDG de Sonatrach,, laissant entrevoir la possibilité de reconduction du contrat gazier avec le Maroc .Aujourd’hui, la tendance haussière des prix du gaz, est au profit de l’Algérie et nos responsables doivent tenir compte de cet atout pour défendre les intérêts de l’Algérie, avant toute considération.Algérie54, 07/08/2021 -
Gaz: Le Maroc s’approvisionne toujours auprès de l’Algérie
Malgré les hauts et les bas, mais plus les bas que les hauts, le Maroc s’approvisionne auprès de son voisin algérien pour ses besoins gaziers.
Depuis son entrée en service en 1996, le gazoduc Maghreb-Europe, long de 1300 km, part du gisement algérien de Hassi R’mel, traverse 540 km de territoire marocain avant de continuer sa route (maritime et terrestre) jusqu’à sa destination finale, Cordoue.
En échange du droit de passage du gaz algérien (13,5 milliards de mètres cubes par an), le Maroc perçoit, depuis 2011, une redevance annuelle en nature d’un demi-milliard de mètres cubes de gaz, soit près de la moitié de la consommation annuelle du Royaume.
Le voisinage a aussi sa morale et son éthique. Toute économique, s’entend.
L’Express, 05/08/2021
Etiquettes : Maroc, Algérie, gazoduc, Maghreb-Europe, Gaz, #Maroc #Algérie
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Affaire Pegasus et Sahara Occidental, symptômes d’une crise géostratégique au sein de l’OTAN
1) « Au commencement était un tweet »
Courant décembre dernier, un tweet du président sortant, Donald Trump, annonçait la reconnaissance d’une prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental en échange de la normalisation du royaume avec l’entité sioniste.
Les réactions ne se firent pas attendre. A commencer par la 1ère puissance européenne.
L’Allemagne avait, par la voix de son ambassadeur à l’ONU, Christoph Heusgen, déclaré son attachement à une solution conforme aux dispositions du conseil de sécurité et aux intérêts de toutes les parties de la région.
Il y a peu, l’Espagne boudait l’exercice de l’OTAN, African Lions, qui se déroulait à nos frontières, au motif que certaines opérations incluaient des territoires du Sahara Occidental occupé. Ce qui, toutefois, fut formellement démenti par la partie américaine.
Nous laisserons, au passage, à l’appréciation du lecteur, les réels objectifs de ces exercices, dont il en aura également un aperçu dans sa version orientale en Mer Noire.
Pourquoi donc, sont-ce précisément les voix de ces 2 membres de l’UE qui se sont élevées et qui ont exprimé leur plus vive opposition ? Et pourquoi leur position vis à vis de la question sahraoui tend-elle à converger avec celle de l’Algérie?
2) Comme une odeur de gaz
Faut-il considérer comme l’effet d’un pur hasard le choix de l’Allemagne comme destination du président Tebboune pour des soins suite à sa contamination au covid ?
N’y a-t-il été en effet question que bilans de santé du président et n’en a-t-on pas profité pour discuter d’autres diagnostics ? Gardons un instant à l’esprit l’orientation stratégique de l’Allemagne vers l’hydrogène issu du gaz naturel comme principale source d’énergie.
Autre fait remarquable, le rôle de premier plan joué par l’Algérie dans le dossier libyen à la conférence de Berlin et à laquelle le Maroc avait été royalement ignoré.
Quant au Mali, où l’accord d’Alger est à la base de toutes discussions pour parvenir à une paix durable, le rôle central de l’Algérie n’est plus à démontrer. A noter l’immense potentiel gazier découvert dans le nord du pays en 2010, soit peu avant l’arrivée de « jihadistes » en 2011…dans le nord du pays.
Pour ce qui est de l’Espagne, 1er client du gaz algérien, il n’est fait secret pour personne de leur étroite relation dans ce domaine avec notre pays. De même, du reste, que l’Italie.
Suite à l’affaire Pegasus, la réaction de la France, confinée dans un silence gêné jusqu’ici, traduit un mouvement d’humeur vis à vis de son protectorat et sans doute sonne comme un rappel à l’ordre dans ce qui lui semble une volonté ou du moins une tentative de lui échapper pour les faveurs d’un autre protecteur.
Nous évoquerons au passage la découverte d’un important gisement offshore que partagent l’Algérie et la Tunisie. Cette dernière est également partie de la stratégie énergétique européenne, ne serait-ce qu’au regard des gazoducs passant par son territoire.
Ce qui explique sans doute les problèmes politiques, sociaux et économiques qu’elle rencontre.
Ainsi pour résumer, l’on pourra faire le constat suivant qui se vérifiera infailliblement : les troubles, les conflits que connaissent tous les pays déstabilisés ont la fâcheuse manie de surgir aussitôt que l’on découvre des réserves de pétrole ou de gaz.
3) Le Nigal
D’aucuns s’étonnent des gesticulations intempestives du makhzen, qu’ils jugent désordonnées, absurdes.
Ils considèrent le tweet de Trump comme une initiative personnelle, en somme une énième bourde d’un « illuminé » ignorant des usages diplomatiques.
Or il nous semble que ce fameux tweet n’est en réalité que l’affirmation, la divulgation au grand jour de la guerre du gaz que livre l’Uncle Sam (ou plutôt la faction actuellement aux commandes de l’état profond) aux pays producteurs pour imposer son monopole dans la distribution de cette énergie.
Nous en avons vu les effets dans le conflit syrien où se sont opposés 2 projets de gazoducs rivaux, l’un porté par l’Iran et l’autre soutenu par le Qatar et l’OTAN. Bachar eut le tort, selon les impérialistes atlantistes, de privilégier la solution iranienne.
Les faucons étasuniens semblent projeter 2 scénarii pour le cas algérien :
– soit une redite de la guerre Iran-Irak, avec pour protagonistes l’Algérie et le Maroc. L’armement octroyé par le pentagone à ce dernier a drastiquement augmenté dernièrement.
– soit une répétition de la guerre civile syrienne.
Ainsi, se dessine aux portes de l’Algérie, qui se trouve au cœur de cet enjeu géostratégique dans cette partie du monde, une configuration similaire au cas syrien : deux projets de gazoduc antagonistes. L’un prévu de longue date, le Nigal, livrant à l’Europe le gaz du Golfe de Guinée (riche en gaz mais connaissant une instabilité du fait notamment de l’intervention des puissances étrangères) et passant par le Niger et l’Algérie et le second longeant et traversant une dizaine de pays africains par la côte ouest dont le Maroc pour alimenter l’UE.
Le Maroc, dans la vision du Pentagone, est un pion destiné à renforcer la suprématie étasunienne. Grisé de s’entendre promu au rang « d’allié stratégique » et flatté de se voir intégré dans ce plan américano-sioniste de domination mondiale, il croit avoir acquis un « totem d’immunité » dans ce jeu des grandes puissances.
Il ose désormais afficher officiellement des positions et des déclarations allant à l’encontre des principes des nations unies, et de sa propre population, allant jusqu’à blesser ses sentiments religieux. Il se sent donc libre de faire publiquement son coming-out.
Que le royaume prenne garde toutefois de ne pas oublier le sort réservé par l’oncle Sam à ses « alliés » ou « amis » d’un moment et le peu de cas qu’il accorde à ses pactes et à ses accords au gré de ses intérêts. Le cas de Sadam Hussein, pour ne prendre que celui-ci, en est à cet égard un exemple édifiant.
4) L’Histoire se répète-t-elle sous nos yeux ?
Bon nombre d’analystes s’inquiètent des multiples tensions et conflits de par le monde, qui n’attendent qu’une étincelle pour finir en conflagration mondiale.
Et le contexte actuel n’est pas sans rappeler la situation qui prévalait à la veille de la 1ère guerre mondiale, dont l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand a constitué le détonateur.
C’est ainsi que l’Allemagne et la Turquie (l’Empire Ottoman en ce temps) conclurent un accord pour la construction d’une ligne de chemin de fer Berlin-Baghdad (le fameux Bagdadbahn) financé par la Deutsche Bank et dont le tracé coïncidait avec les champs pétroliers de la région.
Ainsi le gouvernement allemand, s’étant auparavant immiscé dans le capital de la Turkish Petroleum Company en acquérant 24% des parts, entrait de facto en conflit avec la France et l’Angleterre dans une région qui constituait leur sphère d’influence.
L’Empire Ottoman céda un moment à la suite de pressions exercées par l’Angleterre qui envoya des bâtiments de guerre au large de la Turquie, plaçant cette dernière sous la menace de leurs bombardements (manœuvred’une extrême gravité qui constituait en soi une déclaration de guerre).
Les travaux reprirent toutefois, ce qui déclencha, nous en sommes convaincus, la 1ère guerre mondiale, qui opposait les principaux protagonistes avec d’un côté le tandem franco-anglais et de l’autre l’alliance turco-allemande.
Plus près de nous, la crise de Tanger en 1905 et d’Agadir en 1911 avaient cristallisé les tensions entre puissances impérialistes (France, Espagne, GB et Allemagne) dans cette partie de la région, objet de convoitises. Puis durant la 2ème guerre mondiale, les troupes américaines débarquaient à Casablanca et Marrakech entre autres pour prendre à revers et en étau les forces de l’axe. Ils décident d’y demeurer encore pour « endiguer l’expansion soviétique ».
Aujourd’hui, se retrouvent à nos portes quasiment les mêmes acteurs avec les mêmes objectifs : le contrôle du gaz et de sa distribution.
5) Quelle perspective pour l’Algérie ?
Une situation qui semble à priori menaçante pourrait toutefois constituer une opportunité pour l’Algérie.
Ainsi de par sa position géographique privilégiée, ses infrastructures gazières existantes, l’Algérie est à même de s’imposer naturellement comme le partenaire logique et évident de la stratégie énergétique européenne.
Par ailleurs sa neutralité et son attachement au principe de non-ingérencedans les affaires internes, maintes fois (ré)affirmés, privilégiant les solutions politiques, diplomatiques et économiques en font un pays exportateur de paix dans la région et un acteur crédible et sûr, dont la constance ne s’est jamais démentie au cours de son histoire.
En outre les principaux partenaires européens sont conscients de la non viabilité, de l’inefficience du Gazoduc ouest-africain, qui, plus est, contribuerait à accroître la domination et l’emprise des USA dans un secteur vital comme celui de l’énergie.
Les Européens qui sont déjà sous la coupe des USA dans le domaine militaire via l’OTAN, voient en effet d’un mauvais œil l’étau étasunien se resserrer autour d’eux au prétexte de la lutte contre l’ogre russe et le dragon chinois, notamment dans le blocage du projet Northstream et en Afrique du Nord dans le verrouillage et le sabotage du projet Nigal. Nous suggérons à l’occasion l’idée de participer au Northstream car ce dernier aboutira vu son importance pour la patience européenne, en premier chef l’Allemagne qui ne ménagera aucun effort pour que ce projet aboutisse.
L’Europe a donc, on le voit, tout intérêt à s’associer à l’Algérie pour sa sécurité énergétique, un pays reconnu comme un médiateur crédible, susceptible non seulement de prévenir une 3ème guerre mondiale qui gronde à nos portes mais également de contribuer à l’avènement d’un monde apaisé, inaugurant un nouvel âge d’or des relations internationales.
Miloud Boumaza
La Patrie News, 02/08/2021
Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Pegasus, espionnage, Etats-Unis, Union Européenne, UE, Allemagne, gaz, OTAN,