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  • L’ère du pétrole cher est partie pour durer (très) longtemps

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    Emmanuel Macron déroulant le tapis rouge à Mohammed ben Zayed Al Nahyane, président des Émirats arabes unis (EAU), pour discuter énergie; Joe Biden offrant les honneurs à l’autrefois honni prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) lors d’un voyage en Arabie saoudite, dont l’objectif était lui aussi clairement pétrolier…

    Alors que le prix de l’énergie flambe partout dans le monde, notamment aux États-Unis, où l’inflation que le phénomène engendre pour partie pourrait coûter cher aux Démocrates lors des élections de mi-mandat, ou au Sri Lanka, où la pénurie d’essence plonge le pays dans le chaos et la pauvreté, un vent de panique s’installe chez les décideurs et les économistes.

    Le temps de la pandémie, quand une chute de la demande et une production qui n’arrivait plus à trouver ses débouchés avaient fini par faire passer (brièvement) le prix du baril sous la drôle de barre des zéro dollar, semble loin: ainsi que l’explique Bloomberg, l’ère actuelle du pétrole cher est partie pour durer et, le cas échéant, vos pleins d’essence risquent de plomber de plus en plus lourdement votre budget.

    «Le monde n’a jamais connu une telle crise majeure de l’énergie en termes de profondeur et de complexité, a ainsi déclaré Fatih Birol, de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), lors d’un forum le 12 juillet. Nous n’avons peut-être pas encore vu le pire de cette crise, et cela affecte le monde entier.»

    Car à la guerre menée par la Russie en Ukraine et les vastes conséquences énergétiques qu’elle a sur le reste du monde s’ajoute un problème plus fondamental encore.

    Le monde tel qu’il se dessine ces jours-ci n’arrive ainsi plus à produire suffisamment de pétrole pour satisfaire une demande revenue à ses niveaux d’avant la pandémie, et qui devrait croître de 2% en 2023 selon l’AIE.

    Et alors que l’or noir génère à nouveau des «montagnes de cash», ses producteurs n’ont pas grand intérêt à inonder le marché et à faire baisser les prix, notamment les extracteurs américains de shale, ravis de mettre la main sur une telle manne après être passés si près de la banqueroute.

    À fond (dans le mur)
    Pour la plupart, ils ne le peuvent de toute façon pas réellement. Comme le note Bloomberg, des infrastructures vieillissantes et des investissements trop faibles, entre autres, font que les pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEC), responsables de la fourniture de 40% du brut mondial, n’arrivent pas à atteindre leurs propres objectifs.

    Le média américain rappelle également qu’il y a quelques semaines, JP Morgan peignait un tableau apocalyptique, qui a certes peu de risques de se réaliser, dans lequel une coupure totale de la production russe d’or noir –actuellement acheté en masse et au rabais par la Chine et l’Inde– mènerait le baril vers un intenable sommet de 380 dollars, contre 106 à l’heure où ces lignes sont écrites.

    Qu’ont donc à offrir les géants du secteur, cette Arabie saoudite et ces Émirats arabes unis, que les leaders occidentaux draguent sans fard ni retenue? Peut-être pas grand-chose pour l’Arabie saoudite, dont le mastodonte d’État Aramco semble déjà proche de sa capacité maximale de production, à en croire Bloomberg.

    Sans doute pas beaucoup plus pour les EAU: on se souvient du «faux off» d’Emmanuel Macron fin juin, lorsqu’il interrompait Joe Biden en marge du G7 pour lui parler d’un appel infructueux à Mohammed ben Zayed Al Nahyane.

    À tout ceci, note Bloomberg, s’ajoute un ultime problème et non des moindres. La capacité mondiale à raffiner le pétrole a largement baissé ces dernières années, notamment du fait de la fermeture de vieilles installations lors de la pandémie.

    Cette pénurie déconnecte de plus en plus le prix du produit fini (essence pour les automobilistes ou kérosène pour un trafic aérien en plein rebond) de celui du baril de brut et risque de coûter très cher un peu partout sur la planète, sur le plan économique comme sur le plan social. Donc, in fine, sur le plan environnemental.

    Par Thomas Burgel

    L’Express, 26/07/2022

    #Pétrole #Gaz #Hydrocarbures #Prix

  • Transsaharien: l’Algérie abrite ce jeudi une importante réunion

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    L’Algérie abrite ce jeudi la 3e réunion interministérielle consacrée au projet du Gazoduc transsaharien , a annoncé le ministère de l’Energie et des Mines dans un communiqué.

    Les ministres de l’Algérie, du Nigeria et du Niger se réuniront à Alger pour la 3e fois en quelques mois pour discuter des avancées de ce projet stratégique, devant relier les 3 pays sur une longueur de 4.000 km et permettre le transport de « plusieurs milliards » de m³ de gaz.

    Cette rencontre « sera l’occasion d’examiner l’ensemble des aspects du projet, notamment, l’état d’avancement de la mise en œuvre de la feuille de route arrêtée à Abuja et ce, dans le cadre des travaux de la Task Force composées des experts des trois pays », explique le ministère dans son communiqué.

    Les trois parties avaient convenu lors de la dernière réunion organisée dans la capitale Abuja de poser les «premiers jalons», à travers une étude technique de faisabilité du projet dans le cadre de l’intensification des efforts des pays concernés, pour la concrétisation les «plus brefs délais», pour un coût de 13 milliards de dollars.

    Selon les premières estimations la durée de réalisation de ce projet serait de 36 mois (03 ans). La future structure permettrait de transporter 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz depuis le Nigeria.

    Un timing inespéré

    Ce sérieux coup d’accélérateur au projet du gazoduc transsaharien intervient dans un contexte d’envolée des prix du gaz en Europe, suite aux restrictions russes de 20 % sur les livraisons de gaz via le gazoduc Nord Stream. Une situation qui pousse les Etats membre de l’UE à chercher d’autres solutions viables pour satisfaire leurs besoins en gaz naturel.

    Le ministre du Pétrole du Nigeria, Timber Silva, avait d’ailleurs révélé vendredi dernier qu’il se rendrait en Algérie pour discuter du projet de gazoduc transsaharien (TSGP). Une annonce faite alors qu’il recevait une délégation de l’UE, composée de membres du département de l’énergie de la Commission européenne.

    Un représentant de l’UE avait déclaré que sa visite au Nigeria s’inscrivait dans le cadre d’un effort visant à établir un nouveau partenariat durable et une nouvelle campagne d’investissement dans le pays, en réitérant l’engagement de l’UE à «faire des projets gaziers en cours une réalité».

    L’Algérie aujourd’hui, 28/07/2022

    #Algérie #Nigeria #Niger #Gazoduc_transaharien #Gaz



  • Le prix du pétrole se maintient, celui du gaz s’envole

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    Le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine continue d’avoir d’importantes répercussions sur le marché mondial de l’énergie. Sur fond de réduction des livraisons russes en Europe, les prix du pétrole se maintiennent alors que ceux du gaz s’envolent. Dans un contexte de craintes, les prix du Brent et du West Texas Intermediate (WTI) tentent de se maintenir.

    Hier 27 juillet, le site OilPrice a indiqué que le Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a augmenté de 0.90 % pour atteindre les 105.34 dollars le baril. Tandis que le baril de WTI américain pour livraison le même mois a gagné 1.12 % pour s’établir à 95.59 dollars le baril. D’après l’analyste Stephen Brennock de PVM Energy, « le spectre d’une pénurie d’approvisionnement découlant des limites imposées par la Russie aux livraisons de gaz en Europe contribue à renforcer le potentiel de hausse du pétrole ». Toutefois, l’analyste est revenu sur les estimations du Fonds monétaire international (FMI) concernant la probable récession aux États-Unis dans les mois à venir.

    De son côté, le pétrole algérien, le Sahara Blend, se maintient à 117.77 dollars le baril. Et ce, après un mois de juin exceptionnel, marqué par un record frôlant les 130 dollars le baril. Gaz : les prix s’envolent en Europe à cause de la réduction des livraisons russes, les prix des contrats à terme de fourniture de gaz se sont envolés pour atteindre les plus hauts niveaux depuis le mois de mars. En effet, le TTF néerlandais, la référence du gaz naturel en Europe, a augmenté de 9.11 % pour atteindre les 218.130 euros le mégawattheure (MWh). Lundi dernier, le géant gazier russe Gazprom avait annoncé la réduction des livraisons quotidiennes via le gazoduc Nord Stream dès mercredi, en raison d’une opération de maintenance sur une turbine. D’ailleurs, les membres de l’Union européenne (UE) se sont accordés, hier, sur un plan prévoyant la réduction de la consommation de gaz entre août 2022 et mars 2023.

    Dans ce même contexte, il convient de rappeler que l’Algérie avait signé un contrat de près de 4 milliards de dollars avec l’américain Occidental Petroleum, l’italien Eni et le français Total Energies. Portant sur le développement et l’exploitation du périmètre contractuel de Berkine, au Sud-Est de Hassi Messaoud (Ouargla). En outre, l’Algérie avait augmenté le volume de ses livraisons de gaz vers l’Italie avec quatre (4) milliards de m3 de gaz supplémentaires, que Sonatrach livrera au Groupe ENI et à ses autres partenaires italiens.

    Le Midi libre, 28/07/2022

    #Pétrole #Gaz #Hydrocrbures #Prix #Algérie #UE

  • Le gaz algérien courtisé par l’Europe

    Algérie, Union Européenne, Gaz, Russie,

    Le pays, vu comme stable et déjà doté de gazoducs vers l’Europe, voit défiler les dirigeants européens en quête de sources de gaz nouvelles. Mais l’augmentation des exportations est limitée par la forte consommation intérieure.

    Depuis le début de la guerre en Ukraine et les menaces qui planent sur les livraisons de gaz russe, l’Europe se tourne vers d’autres pays producteurs d’énergie pour sécuriser ses approvisionnements. Avec la visite du chancelier allemand Scholz en février, celles du président du Conseil des ministres italien Mario Draghi en avril puis en juillet et celle annoncée prochainement d’Emmanuel Macron, Alger est devenue le centre de toutes les convoitises.

    Le 19 juillet, un contrat pétrolier et gazier de quatre milliards de dollars sur vingt-cinq ans était signé entre la société nationale algérienne Sonatrach, le français Total Energie, l’italien l’ENI et l’américain Continental Petroleum. Cet accord porte sur le périmètre de 102 395 kilomètres carrés des blocs 404 et 208 de l’exploitation de Berkine, au sud-est de l’Algérie. Lors de la conférence de presse qui a suivi la ratification de ce contrat crucial pour l’avenir énergétique de l’Europe, Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, la société nationale algérienne des hydrocarbures, a annoncé que d’autres contrats pourraient être conclus avant la fin 2022.

    Bloqué depuis près de vingt ans par les prix attractifs du gaz russe et une législation nationale rigide compliquant les investissements étrangers, le secteur de l’énergie algérien semble…

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    #Algérie #Gaz #Union_Européenne #UE #Russie

  • L’UE s’accorde sur les coupures de gaz pour cet hiver

    UE, Union Européenne, Gaz, Russie, hiver,

    L’Europe accepte des restrictions de gaz de compromis alors que la Russie réduit l’approvisionnement

    -Les ministres de l’UE conviennent de réduire d’urgence la consommation de gaz
    -Les réductions volontaires deviendraient contraignantes en cas d’urgence de l’approvisionnement
    -L’accord final exempte de nombreux pays, industries
    -L’UE se précipite pour économiser du gaz alors que la Russie réduit l’approvisionnement

    BRUXELLES, 26 juillet (Reuters) – Les pays de l’Union européenne ont approuvé mardi un plan d’urgence affaibli pour limiter leur demande de gaz, après avoir conclu des accords de compromis pour réduire les coupes pour certains pays, alors qu’ils se préparent à de nouvelles réductions de l’offre russe.

    L’Europe est confrontée à une pénurie accrue de gaz à partir de mercredi, lorsque le russe Gazprom (GAZP.MM) a annoncé qu’il réduirait les flux via le gazoduc Nord Stream 1 vers l’Allemagne à un cinquième de sa capacité.

    Alors qu’une douzaine de pays de l’UE sont déjà confrontés à une réduction des approvisionnements russes, Bruxelles exhorte les États membres à se préparer en économisant du gaz et en le stockant pour l’hiver, de peur que la Russie ne coupe complètement les flux en représailles aux sanctions occidentales concernant sa guerre avec l’Ukraine.

    Les ministres de l’énergie ont approuvé une proposition demandant à tous les pays de l’UE de réduire volontairement leur consommation de gaz de 15 % d’août à mars. Les réductions pourraient être rendues contraignantes en cas d’urgence de l’approvisionnement, mais les pays ont accepté d’exempter de nombreux pays et industries, après que certains gouvernements aient résisté à la proposition initiale de l’UE d’imposer une réduction contraignante de 15 % à chaque pays.

    Le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, a déclaré que l’accord montrerait au président russe Vladimir Poutine que l’Europe restait unie face aux dernières coupures de gaz de Moscou.

    « Vous ne nous diviserez pas », a déclaré Habeck.

    La Hongrie était le seul pays à s’être opposé à l’accord, ont déclaré deux responsables de l’UE.

    Le russe Gazprom a imputé sa dernière réduction à la nécessité d’arrêter le fonctionnement d’une turbine – une raison rejetée par le chef de l’énergie de l’UE, Kadri Simson, qui a qualifié cette décision de « motivée politiquement ».

    Reuters, 26/07/2022

    #UE #Gaz #Hiver #Russie

  • Les implications de la conversion de l’Europe au gaz méditerranéen

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    Dans ses efforts pour se sevrer des approvisionnements énergétiques russes, l’Europe se tourne de plus en plus vers son voisinage méridional. Mais cela s’accompagne de son propre lot de défis géopolitiques.

    Alors que les canicules frappent l’Europe, les gouvernements du continent s’inquiètent déjà d’un hiver froid et d’une crise énergétique qui s’aggrave. Depuis que la Russie a déclenché sa guerre d’agression contre l’Ukraine il y a cinq mois, les pays européens se sont efforcés de réduire leur dépendance à l’égard des importations de pétrole et de gaz russes, notamment pour limiter l’une des principales sources de revenus de Moscou. Cependant, ils craignent également que la Russie ne les devance et ne coupe les flux d’énergie vers l’Europe avant que des sources alternatives ne soient assurées. La Russie a déjà cessé de fournir du gaz à la Pologne, à la Bulgarie et à la Finlande, et réduit ses livraisons à l’Allemagne, à l’Italie et à d’autres États européens.

    Alors que l’Europe cherche des alternatives au gaz russe, les débats sur la fracturation hydraulique refont surface et les discussions sur la question de savoir si et quand l’Europe peut importer davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) des principaux exportateurs tels que les États-Unis et le Qatar attirent beaucoup d’attention. En outre, les États européens se tournent vers les anciens et les nouveaux producteurs de gaz de la Méditerranée orientale et occidentale, attirés notamment par la promesse de voies d’approvisionnement courtes le long desquelles des gazoducs existent déjà ou pourraient être construits.

    En Méditerranée orientale, Israël est en train de devenir un important producteur de gaz. En juin, l’UE, Israël et l’Égypte ont convenu de travailler sur un partenariat qui pourrait permettre de transformer le gaz israélien en GNL dans des usines égyptiennes de liquéfaction du gaz déjà existantes, avant de l’expédier en Europe. Dans le même temps, plus à l’ouest, l’Algérie, producteur de gaz de longue date qui envoie déjà environ un quart de son gaz à l’Espagne, a signé un accord avec l’Italie en mai afin d’augmenter ses approvisionnements vers l’Europe.

    Aucun de ces accords ne constitue une solution rapide. Il faudra probablement des années pour que les infrastructures nécessaires en Europe, en Israël et en Algérie soient construites et pour que les deux derniers pays augmentent suffisamment leur capacité de production pour commencer à remplacer les volumes de gaz que l’Europe importe de Russie. Tout aussi important, ces deux accords lient plus étroitement l’Europe à des contextes géopolitiques complexes et potentiellement explosifs. Si les pays européens doivent avoir appris quelque chose de la guerre de la Russie en Ukraine, c’est certainement que les accords énergétiques sont plus que de simples transactions commerciales ; il est donc vital de considérer leurs implications stratégiques pour la sécurité européenne.

    Le gaz israélien, les drones du Hezbollah et l’économie égyptienne

    La Méditerranée orientale est depuis longtemps un espace hautement contesté. Au cours de la dernière décennie, les rivalités qui se chevauchent et les alignements changeants entre les États de la région – Chypre, Égypte, Grèce, Israël, Liban, Syrie et Turquie – ont façonné (et ont été façonnés) par les conflits en Libye et en Syrie, et entre Israël et les Palestiniens, pour n’en citer que quelques-uns. À plusieurs reprises, ces conflits ont attiré des puissances extrarégionales, notamment des États européens, la Russie, les États-Unis et même l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU).

    Avec l’accord gazier conclu avec Israël et l’Égypte, l’UE a accru ses propres intérêts dans cet environnement complexe, au-delà des obligations qu’elle avait déjà envers ses États membres, Chypre et la Grèce. Deux aspects sont particulièrement importants à considérer.

    Si les pays européens ont dû apprendre quelque chose de la guerre de la Russie en Ukraine, c’est certainement que les accords énergétiques sont plus que de simples transactions commerciales.

    Premièrement, avec cet accord, l’UE s’immisce dans le conflit frontalier maritime qui oppose depuis longtemps Israël et le Liban. Le champ offshore de Karish, d’où est censé provenir le gaz destiné à l’Europe, est adjacent à la zone que les deux pays prétendent faire partie de leur propre zone économique exclusive. Le gouvernement américain a nommé un envoyé spécial, Amos Hochstein, pour servir de médiateur dans ce conflit, mais les négociations ont progressé lentement – voire pas du tout – ces derniers mois.

    Soumis à une crise économique sans précédent et à un système politique dysfonctionnel, la capacité de l’État libanais à s’engager efficacement sur ces questions est quelque peu limitée pour le moment. Mais le Hezbollah, qui a subi un revers lors des élections législatives libanaises de mai, semble voir dans le conflit frontalier et dans l’attention portée par la communauté internationale à l’exploration gazière en Méditerranée orientale une occasion utile de renforcer son image de marque anti-israélienne. Le 2 juillet, les autorités israéliennes ont déclaré qu’elles avaient abattu trois drones du Hezbollah qui s’approchaient d’une plate-forme gazière à Karish.

    Le Hezbollah a déclaré par la suite que les drones n’étaient pas armés et faisaient partie d’une mission de reconnaissance, mais l’incident a certainement illustré la volatilité de la situation dans la région. Cela ne doit pas dissuader l’Europe de chercher à développer le commerce de l’énergie avec Israël ou d’autres producteurs de la Méditerranée orientale, mais les risques politiques évidents doivent être pris en compte à Bruxelles et doivent alimenter la réflexion sur les futurs accords de sécurité dans la région.

    Deuxièmement, l’accord gazier UE-Israël-Égypte intervient à un moment où les décideurs politiques européens sont de plus en plus préoccupés par la stabilité économique de l’Égypte. Frappé de plein fouet par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire, le gouvernement égyptien s’efforce de contenir une crise économique qui pourrait s’aggraver. Si les chiffres de la croissance macroéconomique sont restés relativement élevés, l’inflation et la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie sont à l’origine de tensions croissantes. Marquée par l’expérience de l’instabilité politique qui a frappé le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la suite des soulèvements arabes de 2010/11, et en particulier par la crise migratoire déclenchée et facilitée par les violents conflits en Syrie et au Liban, une nouvelle instabilité en Égypte représente un scénario cauchemardesque pour de nombreux gouvernements européens.

    L’accord sur le gaz devrait apporter certains avantages économiques à l’Égypte, mais pas nécessairement d’une manière qui permette de lutter contre la pauvreté et les autres défis socio-économiques connexes de l’Égypte. L’UE devra donc veiller à ce que l’accord énergétique s’inscrive dans le cadre d’un engagement plus global avec Le Caire, visant à accroître la résilience de l’économie égyptienne par le biais de réformes.

    Le gaz algérien, le Maroc et le Sahara occidental

    En Méditerranée occidentale, l’Algérie est depuis longtemps un important fournisseur de gaz pour l’Europe. L’Espagne importe du gaz algérien via le gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc, depuis 1996, et via le gazoduc sous-marin Medgaz depuis 2011. Cependant, les relations entre Madrid et Alger, y compris le commerce de l’énergie entre les deux pays, ont toujours été affectées par le conflit entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental, que le Maroc revendique comme son territoire, tandis que l’Algérie soutient le Front Polisario qui cherche à obtenir l’indépendance du Sahara. Au cours des deux dernières années, les tensions n’ont cessé de croître.

    Les nouveaux partenariats avec les producteurs d’énergie méditerranéens doivent être reconnus pour les entreprises imparfaites et géopolitiquement complexes qu’ils représentent.

    En 2021, l’Algérie a décidé de mettre fin aux exportations via le gazoduc Maghreb-Europe et donc de couper l’approvisionnement du Maroc, prévoyant plutôt d’augmenter la capacité du gazoduc Medgaz. Par la suite, en mars 2021, Alger a subi la colère de l’Espagne qui est revenue sur sa position concernant le Sahara occidental. Alors qu’elle était auparavant restée neutre sur le statut du territoire, insistant sur le fait qu’il s’agissait d’une question à résoudre par l’ONU, Madrid a approuvé le plan de Rabat visant à conserver la souveraineté sur le Sahara occidental tout en lui accordant l’autonomie pour gérer ses affaires intérieures. Cette décision était dans une large mesure motivée par la nécessité pour l’Espagne d’approfondir sa coopération avec le Maroc afin de contenir la migration, en particulier vers les enclaves espagnoles de Ceuta et Melita.

    En l’état actuel des choses, l’Algérie a déclaré qu’elle continuerait à approvisionner l’Espagne en gaz via le gazoduc Medgaz. Mais son ambassadeur à Madrid, qu’Alger a retiré en mars, n’est pas revenu. En outre, le gouvernement algérien a mis en garde à plusieurs reprises l’Espagne contre la réexportation du gaz qu’elle reçoit d’Algérie vers le Maroc, qui peine à compenser les pénuries causées par l’arrêt des flux via le gazoduc Maghreb-Europe.

    Le nouvel accord conclu en mai entre le géant italien de l’énergie ENI et la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach doit être considéré dans ce contexte. Même si l’Italie peut éviter plus facilement d’être mêlée au conflit algéro-marocain, les tensions dans la relation Algérie-Espagne montrent que le commerce de l’énergie en Méditerranée occidentale ne peut être dissocié des réalités géopolitiques de l’Afrique du Nord.

    À la recherche d’une position européenne

    Dans sa recherche d’approvisionnements énergétiques non russes, l’Europe se tourne à juste titre vers son voisinage méridional. L’Algérie, Israël et l’Égypte – et peut-être, à terme, d’autres producteurs d’énergie méditerranéens (ré)émergents et des pays de transit comme la Libye et la Turquie – peuvent tous jouer un rôle important dans le renforcement de la sécurité énergétique du continent. Toutefois, ces nouveaux partenariats énergétiques doivent être reconnus pour les entreprises imparfaites et géopolitiquement complexes qu’ils sont. Plus que de simples transactions commerciales, ils lient plus étroitement l’Europe à la dynamique des conflits locaux, que ce soit entre Israël, le Liban et le Hezbollah, ou entre l’Algérie et le Maroc. Ils doivent donc s’inscrire dans une approche européenne stratégique et lucide du voisinage méridional de l’UE.

    En mai, l’UE a publié sa nouvelle stratégie pour le Golfe, qui offre au moins un cadre conceptuel sur la manière dont les gouvernements européens entendent équilibrer l’expansion des relations énergétiques avec les monarchies du Golfe avec d’autres intérêts, allant de l’engagement économique aux préoccupations relatives aux droits de l’homme. Le document est loin d’être parfait, et il est loin d’être certain que nombre de ses intentions ambitieuses seront mises en œuvre. Mais si l’UE veut devenir un acteur géopolitique plus sérieux et accroître sa résilience face à des chocs politiques tels que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il est nécessaire de développer des stratégies similaires pour la Méditerranée orientale et/ou occidentale.

    Royal United Services Institute for Defence and Security Studies, 25/07/2022

    #Union_Européenne #UE #Gaz #Pétrole #Russie #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Israël #Egypte #Qatar

  • Le Liban veut du pétrole et du gaz algériens

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    Le ministre de l’Énergie par intérim, Walid Fayad, a rencontré l’ambassadeur d’Algérie au Liban, Abdelkarim Rakaibi, dans l’espoir d’obtenir des quantités de pétrole et de gaz du pays, que le Liban a accusé il y a deux ans d’envoyer du fuel frelaté à la société publique Electricité Liban, rapporte l’Orient Le Jour.

    Selon un communiqué publié vendredi par le ministère de l’Énergie à l’issue de la rencontre, l’ambassadeur algérien « a exprimé tout son désir de coopérer, promettant de transmettre le procès-verbal de la rencontre aux parties concernées en Algérie », selon le même média.

    Le Liban avait l’habitude d’importer du carburant d’Algérie jusqu’en 2020, lorsque Sonatrach a été accusée par les autorités libanaises d’envoyer du fuel frelaté, une affirmation démentie par l’Algérie. Suite au scandale, Sonatrach avait annoncé qu’elle ne renouvellerait pas son contrat avec l’État libanais.

    Dans une lettre envoyée vendredi à son homologue algérien, le ministre de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab, Fayad a souligné l’importance de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays frères afin de surmonter les obstacles qui empêchent la reprise de l’approvisionnement en carburants pour la nécessité de la production d’électricité au Liban, explique la même source.

    M. Fayad a déclaré plus tôt ce mois-ci que l’Irak fournissait au Liban 80000 tonnes de carburant par mois, mais au cours de cette période, la quantité était moindre en raison de l’augmentation du prix du carburant, « la quantité a donc diminué à 40.000 tonnes, nous fournissant deux heures de [puissance] au lieu de quatre heures.

    Algeria Invest, 24 juillet 2022

    #Algérie #Gaz #Pétrole #Liban

  • Medgaz : Perturbations des livraisons après un incident

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    Par Feriel Nourine

    Perturbations, hier, dans les livraisons de gaz algérien pour l’Espagne. En effet, un incident s’est produit en fin de matinée au niveau du Medgaz, du côté espagnol, provoquant «une rupture momentanée de l’approvisionnement en gaz de l’Espagne», a annoncé Sonatrach dans un communiqué.

    «Les équipes techniques espagnoles sont à pied œuvre pour effectuer les réparations nécessaires et rétablir l’approvisionnement de l’Espagne en gaz dans les plus brefs délais», précise la même source.

    Le débit a cependant repris peu de temps après l’incident, a rapporté El Pais, citant des sources d’Enagas, gestionnaire du système gazier espagnol.

    «Le problème a été résolu et les flux sont en cours de récupération pour les maintenir stables. Du côté espagnol, il n’y a eu aucun effet sur la sécurité d’approvisionnement», a-t-on souligné.

    Cette nouvelle a sans doute été très mal accueillie en Espagne dont la consommation en gaz naturel dépend grandement des importations effectuées par ce pays chez l’Algérie. Celles-ci passent exclusivement par le Medgaz depuis la fermeture, l’automne dernier, du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui traverse le territoire marocain.

    Entré en service en 2011, le gazoduc sous-marin Medgaz est aujourd’hui géré en partenariat par Sonatrach (51%) et son l’Espagnol Naturgy (49%). Il relie les installations algériennes de Béni Saf jusqu’au port d’Almería en Espagne en passant sous la mer Méditerranée, et permet d’acheminer un volume annuel de 8 milliards m3, extensibles à 16 milliards m3 sur le moyen terme.

    Une première extension devait d’ailleurs avoir lieu après la fermeture du GME, mais cette opération n’a pu se réaliser après le revirement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, dans la question sahraouie, et la crise provoquée entre les deux pays par le rangement de M. Sanchez aux côtés du Maroc.

    Une crise qui a vu les avantages dont bénéficiait l’Espagne en sa qualité de gros client de gaz auprès de l’Algérie se perdre, cédant le terrain à de fortes préoccupations chez les autorités espagnoles face au risque d’une rupture d’approvisionnement.

    La situation n’a finalement pas évolué dans ce sens, et en dépit des mesures diplomatiques et économiques qu’elle a prises à l’encontre du gouvernement espagnol, Algérie n’a pas failli à ses engagements contenus dans son contrat énergétique avec Madrid. «L’Algérie ne renoncera pas à son engagement d’approvisionner l’Espagne en gaz, quelles que soient les circonstances», avait déclaré Abdelamadjid Tebboune, avant que ses assurances ne soient réitérées par les autorités algériennes après la décision algérienne de suspendre le traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne, semant la panique au sein des responsables du gouvernement de ce pays.

    Entre-temps, les négociations entre Sonatrach et Naturgy ont emprunté la voie des prix, à travers la renégociation du contrat pour la période de janvier 2022 à décembre 2024.

    Par ailleurs, les livraisons de gaz algériens pour l’Espagne ont connu une baisse ces derniers mois. En juin, elles ont été réduites à 21,6% des importations espagnoles, selon les chiffres d’Enagas.

    Du coup, le premier fournisseur de pays qu’était l’Algérie s’est retrouvé en troisième position sur ce registre, cédant la première place aux Etats-Unis avec 29,6% de parts, alors que la Russie s’est hissée à la seconde place, avec 24,4% du gaz importé par l’Espagne, a souligné Enagas.

    Si la baisse des exportations de gaz algérien vers l’Espagne sont une source d’inquiétudes dans ce pays, la hausse des ventes russes y provoquent le même sentiment, sachant que cette évolution se produit, alors que les pays de l’Union européenne sont en quête d’alternatives aux énergies produites en Russie.
    Il y a quelques jours, le gouvernement espagnol a de nouveau appelé les groupes énergétiques du pays à «réduire au maximum» leurs importations de gaz russe. «Il serait bon» que les entreprises commercialisant du gaz «cherchent à réduire au maximum» leurs importations de Russie, a déclaré la ministre espagnole de la Transition écologique Teresa Ribera à l’issue du conseil des ministres.
    Une réduction qui ne pourrait assurément être opérée sans garantie d’approvisionnement maximum en provenance de l’Algérie via le Medgaz.

    Reporters, 25 July 2022181

    #Algérie #Espagne #Gaz #Medgaz

  • Algérie-Espagne : Suspension « momentanée des livraisons de gaz »

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    Le groupe pétrolier algérien Sonatrach a annoncé, ce dimanche, que la livraison de gaz algérien vers l’Espagne via le gazoduc sous-marin Medgaz était « momentanément suspendue en raison d’un incident côté espagnol ».

    « Un incident s’est produit du côté espagnol, dimanche en fin de matinée, sur le gazoduc Medgaz, reliant l’Algérie à l’Espagne, provoquant une rupture momentanée de l’approvisionnement en gaz de l’Espagne », a précisé la Sonatrach dans un communiqué.

    Le groupe algérien a indiqué que « les équipes techniques espagnoles sont à pied d’œuvre pour effectuer les réparations nécessaires et rétablir l’approvisionnement de l’Espagne en gaz dans les plus brefs délais ». De son côté, le gestionnaire du réseau gazier espagnol, Enagas, a affirmé dans un communiqué « qu’à aucun moment le flux de gaz arrivant en Espagne depuis l »Algérie par Medgaz n’avait cessé aujourd’hui », mais simplement « diminué ».

    « A la mi-journée, selon une information provenant de Medgaz, une interruption temporaire – qui a duré deux heures – des flux partant de l’usine en Algérie a provoqué une diminution – mais pas une interruption – dans les débits d’entrée en Espagne », a expliqué le groupe, qui précise que « le flux le plus bas a été de 704.000 Nm/h ».

    Selon l’entreprise espagnole, le « système de sécurité n’a pas été affecté et il n’y a eu aucune raison technique pour qu’une telle situation se produise ». « Le problème a été réglé et les flux sont en train de revenir à la normale », a poursuivi la même source.

    Les importations de gaz algérien par l’Espagne seraient fortement baissées ces derniers mois, dans un contexte de tensions entre Alger et Madrid. Auparavant, l’Espagne importait la majeure partie de son gaz d’Algérie, notamment via le Medgaz, qui relie la péninsule ibérique aux gisements gaziers exploités par Sonatrach

    Selon Enagas, 24,4% du gaz importé par l’Espagne est venu de Russie en juin, contre 29,6% des Etats-Unis. Le 17 juillet dernier, le nouveau directeur général de la compagnie espagnole Enagas, Arturo Gonzalo, a affirmé, dans une interview accordée au quotidien El Pais, que l’Algérie a toujours honoré son contrat avec l’Espagne pour l’approvisionnement en gaz.

    Selon lui, la baisse des flux de gaz en provenance d’Algérie « est ordinaire durant la période estivale ». « Il est habituel qu’en été on utilise moins de gaz [algérien] que durant les autres périodes de l’année. Nous recevons 100% de ce qui est prévu selon les prévisions, les contrats et le calendrier. L’Algérie a gagné notre confiance », a-t-il déclaré.

    Selon lui, l’Algérie « a honoré ses contrats et a déclaré à maintes reprises qu’il continuerait à le faire ». « Elle s’y est toujours conformée : toujours, en toutes circonstances, depuis 1996 et jusqu’à ce jour. Je n’ai aucun doute ou inquiétude à ce sujet », a-t-il soutenu, précisant que « l’Espagne passera l’hiver sans problème et qu’elle ne connaîtra pas une éventuelle crise d’approvisionnement en gaz ».

    Pour rappel, l’Algérie et l’Espagne traversent, depuis le mois de mars dernier, une crise diplomatique en raison du revirement du gouvernement espagnol sur la question du Sahara Occidental. En réaction au soutien du premier ministre espagnol au plan marocain de « l’autonomie du Sahara Occidental », l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Madrid.

    Mais face à la campagne de justification de cette décision par les autorités espagnoles, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait décidé de suspendre immédiatement le traité d’amitié de bon voisinage conclu avec l’Espagne depuis 2002.

    Anadolou

  • Espagne: Une panne arrête l’approvisionnement en gaz algérien

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    L’approvisionnement en gaz de l’Espagne en provenance d’Algérie est suspendu en raison d’une panne

    Une panne sur le côté espagnol du gazoduc Medgaz reliant l’Algérie et l’Espagne a provoqué « une interruption temporaire de l’approvisionnement en gaz de l’Espagne » dimanche, a indiqué la compagnie algérienne d’hydrocarbures Sonatrach dans un communiqué.

    « Les équipes techniques espagnoles travaillent intensivement pour effectuer les réparations nécessaires et rétablir l’approvisionnement en gaz de l’Espagne dès que possible », a déclaré la même source.

    20minutos.es, 24/07/2022

    #Algérie #Espagne #Gaz