Étiquette : Gazoduc Maghreb-Europe

  • Maroc : Le plan gazier gâché par l’Algérie

    Maroc : Le plan gazier gâché par l’Algérie

    Maroc, Algérie, plan gazier, gaz, Gazoduc Maghreb-Europe, GME,

    Plan Gazier

    Eléments d’information pour M. Le Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération

    27 Juin 2013

    Cabinet de M. Le Ministre

    •Le Maroc a décidé de renforcer l’utilisation du gaz naturel comme moyen de diversifier ses sources d’énergie, dans le cadre de sa Stratégie Nationale de l’Energie

    •D’importantes infrastructures doivent être aménagées pour mettre en œuvre le plan de développement du gaz naturel:

    -L’infrastructure marine dédiée à Jorf Lasfar

    -Le terminal GNL avec l’unité de regazéification
    -Les unités de stockage associées
    -Le réseau de transport pour fournir du gaz naturel aux gros consommateurs (producteurs d’électricité, opérateurs industriels et compagnie de distribution)
    -Les réseaux de distribution

    •Le développement de ces infrastructures pourrait impliquer à la fois des investisseurs publics et privés, dans le cadre de partenariats public-privé

    •L’Etat, via la SIE (Société d’Investissement Energétique), et le Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement supervise les études finales de définition et de structuration du Plan Gazier, avant un lancement effectif de la mise en œuvre en 2014. 

    •L’Etat mettra en place un cadre légal approprié (institutionnel, législatif et réglementaire) pour le développement des différentes composantes du projet.

    ——————————

    P.S. : Dans une rencontre avec les médias le 9 janvier 2019, le ministre de l’Énergie Aziz Rabbah a déclaré que le plan gazier marocain ne sera pas prêt pour 2021. Une nouvelle feuille de route sera proposée courant 2019, en prenant en compte le prolongement du contrat du Gazoduc Maghreb-Europe.

    #Maroc #Algérie #Plan_gazier #Gaz #Gazoduc #GME

  • Sanchez n’a pas réussi à mobiliser l’OTAN contre l’Algérie

    Sanchez n’a pas réussi à mobiliser l’OTAN contre l’Algérie

    Algérie, Espagne, Pedro Sanchez, OTAN, gaz, Maroc, Sahara Occidental, gazoduc Maghreb-Europe,

    La réunion de l’OTAN, qui s’est tenue dans la capitale espagnole Madrid, s’est terminée sans référence aux propositions que le gouvernement de Pedro Sanchez a tenté d’inclure dans l’agenda de ce sommet, en plus de la considération de l’emploi de la carte de gaz comme une menace pour la sécurité des États membres de cet organisme. En revanche, il a été fait référence à l’immigration clandestine, mais sans mesures concrètes.

    Le premier jour du sommet de l’OTAN, le gouvernement espagnol a inversé le flux de gaz vers le Royaume du Maroc, à travers le gazoduc Maghreb-Europe, qui était suspendu depuis le 1er novembre dernier, après que l’Algérie ait décidé de ne pas renouveler le contrat de fourniture de gaz à travers celui-ci, vers l’Espagne via les terres marocaines.

    L’Algérie avait averti les autorités espagnoles, par l’intermédiaire de plus d’un fonctionnaire, que la réexportation de gaz algérien vers le Maroc pouvait être considérée comme une violation des contrats conclus entre Sonatrach et son partenaire espagnol, Naturgy, ce qui pouvait entraîner la résiliation des contrats conclus avec l’Espagne. Madrid a répondu qu’elle n’exporterait pas une seule partie du gaz algérien vers le voisin occidental, et a confirmé la présentation des documents nécessaires en toute transparence, mais cela n’a pas dissipé les doutes de la partie algérienne.

    Pendant le sommet de l’OTAN, aucune déclaration n’a été émise par le Premier ministre espagnol, ou dans sa déclaration finale, indiquant une condamnation de l’utilisation du gaz comme carte politique dans les différends entre pays, et tout ce que Sanchez a dit n’a pas dépassé le fait de parler de la possibilité d’une intervention de l’OTAN au Mali, car il s’agit d’une zone d’instabilité dans la région du Sahel qui contribue à augmenter le phénomène de l’immigration clandestine, qui est une réelle préoccupation pour les pays du sud de l’Europe, en particulier l’Espagne.

    Selon le journal espagnol El Mundo, les dirigeants de l’OTAN sont rentrés dans leur pays sans pratiquement répondre à la demande de Pedro Sanchez. Le journal ajoute que « les chefs militaires regrettent que l’OTAN ait évité de déployer ses forces dans la région du Sahel malgré le chaos qui s’y déroule. »

    El Mundo explique que, malgré l’engagement de l’OTAN à aborder le dossier de la frontière sud, pour l’instant, il ne s’agit que de « recommandations sur le papier et sans détails précis du plan opérationnel, dans le document stratégique qui a été approuvé lors du sommet. »

    Le dossier de l’immigration clandestine n’aurait pas été évoqué au sommet de l’OTAN s’il n’y avait pas eu le crime odieux commis par les forces de sécurité marocaines du Makhzen contre des centaines d’immigrés africains sur les murs de la ville occupée de Melilla devant leurs homologues espagnols, la semaine dernière, ce qui soulève plus d’une question sur la réalité de la spontanéité des événements, car de nombreux observateurs et experts ont établi l’hypothèse qu’il a été géré par le gouvernement de Madrid et le régime marocain du Makhzen pour l’inclure dans les discussions du sommet de l’OTAN, et le dépeindre comme un danger imminent visant les frontières sud de l’alliance, qui commence à partir des frontières de l’enclave occupée de Melilla, comme l’ont conclu les décisions du récent sommet de Madrid.

    L’autre élément qui renforce la crédibilité de cette hypothèse est que le gouvernement Sanchez a inversé le flux de gaz à travers le gazoduc Maghreb-Europe vers le Royaume du Maroc, le premier jour du sommet atlantique de Madrid. L’objectif de cette décision est clair à travers son timing, qui est de pousser l’Algérie à prendre une décision décisive de couper le flux de gaz vers l’Espagne, comme elle l’avait prévenu auparavant, en pleine réunion du sommet de l’OTAN, ce qui faciliterait la tâche de Sanchez pour soulever la question de l’utilisation de la carte de gaz pour des considérations géopolitiques, dans l’espoir de sortir avec une condamnation de l’Algérie. Pourtant, l’OTAN a laissé passer l’orage pour s’occuper de Madrid en toute commodité.

    La question qui se pose ici, tout simplement et objectivement : Le problème est-il lié à une belle coïncidence ? Quand un massacre horrible de milliers de migrants africains se produit, juste trois jours avant le sommet de l’OTAN, et puis le premier jour du sommet lui-même, Madrid pompe du gaz vers le Royaume du Makhzen après des mois d’anticipation, deux papiers que le gouvernement Sanchez avait essayé d’inclure dans la réunion des dirigeants de l’OTAN, mais il n’a réussi à inclure qu’un seul d’entre eux, qui est le dossier de l’immigration illégale.

    Mohamed Moslem

    Echouroukonline, 01/07/2022

    #Algérie #Espagne #OTAN #Maroc

  • Gaz algérien uniquement pour l’Espagne

    Gaz algérien uniquement pour l’Espagne

    Espagne, Maroc, Algérie, gaz, Gazoduc Maghreb-Europe, Sahara Occidental,

    Le gaz n’est pas autorisé à être acheminé vers le Maroc

    Madrid – En octobre 2021, l’Algérie avait suspendu les opérations du « Gaz-Maghreb-Europe Pipeline » (GME Pipeline), qui traverse le Maroc. Ce gazoduc alimentait en gaz le Portugal et l’Espagne. Après 25 ans d’exploitation, le gazoduc a été fermé car le contrat de fourniture de gaz a expiré et n’a pas été renouvelé. Les relations entre l’Algérie et le Maroc étaient déjà en crise à l’époque en raison de la volonté d’indépendance du Sahara occidental.

    En mars, le gouvernement espagnol a annoncé sa décision de soutenir l’intention du Maroc de déclarer le Sahara Occidental occupé comme son territoire. Cela a conduit à des tensions considérables avec l’Algérie, car l’Espagne y puise près de la moitié de ses besoins en gaz naturel. L’Algérie, pour sa part, est connue pour soutenir le Sahara Occidental et le mouvement de libération « Front Polisario ». L’Algérie a rappelé son ambassadeur de Madrid, mais l’approvisionnement en gaz de l’Espagne n’a pas été interrompu.

    Le courrier électronique a provoqué des troubles

    Les tensions ont de nouveau éclaté deux mois plus tard alors que l’Espagne voulait aider le Maroc avec ses approvisionnements en gaz. La ministre de l’Environnement, Teresa Ribera, avait informé par courrier électronique le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, que le gouvernement allait désormais autoriser l’exploitation du gazoduc GME dans le sens inverse, c’est-à-dire de l’Espagne vers le Maroc. Cet e-mail n’était en fait qu’une formalité : il y a quelques semaines, les travaux de maintenance de la canalisation pour permettre au gaz de s’écouler en sens inverse se sont achevés avec succès. L’Algérie était donc bien informée de la mise en service.

    La rupture de contrat entraînerait la résiliation

    Néanmoins, l’annonce a suscité une réponse sévère : « Tout acheminement ultérieur de gaz naturel algérien livré vers l’Espagne, dont la destination est différente de celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux obligations contractuelles et pourra entraîner la résiliation du contrat. « , a déclaré la réponse officielle du ministre algérien de l’énergie Arkab au gouvernement espagnol. Un porte-parole du ministère de l’Environnement a tenté de désamorcer le conflit et a assuré que le gaz qui circulera de l’Espagne vers le Maroc ne proviendrait pas d’Algérie. Le Maroc a l’intention d’acheter du gaz liquide sur le marché mondial, qui sera acheminé vers l’Espagne par bateau puis pompé vers le Maroc via le gazoduc.

    Wochenblatt, 18 mai 2022

  • Espagne: moins de gaz algérien et retard du gaz américain

    Espagne: moins de gaz algérien et retard du gaz américain – Maroc, Sahara Occidental, GNL, Etats-Unis, gazoduc Maghreb-Europe, GME,

    Les importations espagnoles de gaz en provenance d’Algérie chutent alors que le produit américain plus coûteux prend du retard
    Madrid se tourne vers le GNL américain dans un contexte de relations tendues avec l’Algérie en raison du soutien espagnol à la position du Maroc sur le Sahara occidental

    L’Espagne se tourne de plus en plus vers les États-Unis et s’éloigne de l’Algérie pour ses approvisionnements en gaz naturel, selon les données publiées cette semaine.

    En avril, le gaz algérien a fourni à l’Espagne environ 9,5 gigawattheures d’électricité, soit environ 37,5 % de moins qu’à la même période l’an dernier, selon Enagas, propriétaire et exploitant du réseau gazier espagnol.

    L’année dernière, la nation nord-africaine a fourni 41% des besoins totaux en gaz de l’Espagne.

    Ce changement est le résultat à la fois d’une relation de plus en plus tendue entre Madrid et Alger et de la fermeture du gazoduc Maghreb/Europe à l’automne dernier.

    L’Algérie a fermé le gazoduc qui traverse le Maroc pour couper son voisin occidental de son gaz.

    C’était après que l’Algérie ait gelé ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison du positionnement et du lobbying de Rabat autour de l’autonomie de la région du Sahara occidental, ainsi que d’un vaste scandale d’espionnage.

    Puis, en mars, le gouvernement espagnol a fait un revirement surprenant sur sa position sur le Sahara occidental, se rangeant du côté de Rabat en ce que le territoire devrait être une région autonome au sein de l’État marocain.

    Cela a provoqué la colère du gouvernement algérien, bien que les responsables aient assuré que l’approvisionnement en gaz de l’Espagne se poursuivrait. Cependant, la compagnie pétrolière publique algérienne Sonatrach a publiquement réfléchi à un « recalcul » du prix que l’Espagne paie pour le gaz.

    Lorsqu’il est apparu que l’Espagne fournissait du gaz naturel au Maroc, le ministre algérien de l’énergie a déclaré que cela équivalait à une « rupture de contrat » ​​et a menacé de suspendre l’approvisionnement en gaz de l’Espagne.

    L’approvisionnement se poursuit actuellement grâce à quelques manœuvres diplomatiques, mais l’Espagne semble se sevrer de sa dépendance vis-à-vis de l’Algérie, qui reste son deuxième fournisseur.

    Les États-Unis sont devenus la principale source de gaz naturel de l’Espagne en janvier. En avril, les approvisionnements américains représentaient 31 % de la consommation de gaz de l’Espagne, soit une augmentation de 250 % par rapport à avril 2021.

    Cependant, dans un contexte de prix du gaz naturel déjà en hausse, l’Espagne paie jusqu’à 50 % de plus pour le gaz naturel liquéfié envoyé par bateau depuis les États-Unis.

    « Si l’Algérie arrête les livraisons, l’Espagne peut répondre à sa demande avec des importations de GNL. Mais cela peut faire grimper les prix du gaz dans le pays car c’est beaucoup plus cher que d’obtenir du gaz directement d’Algérie via le gazoduc GNL », a déclaré Ana Maria Jaller-Makarewicz, analyste pour l’Europe à l’Institute for Energy Economics and Financial Analysis (IEEFA).

    Anadolou

    #Espagne #Algérie #Gaz #Maroc #SaharaOccidental #GNL

  • L’Ukraine remet le gazoduc Espagne-France au premier plan

    L’Ukraine remet le gazoduc Espagne-France au premier plan

    L’Ukraine remet le gazoduc Espagne-France au premier plan – MidCat, gaz, énergie, énergie renouvelable, Algérie, Medgaz, Maroc, gazoduc Maghreb-Europe, GME,

    Depuis que la guerre a éclaté en Ukraine, l’Espagne exige la reprise du projet de gazoduc MidCat avec la France, afin de réduire l’indépendance énergétique européenne vis-à-vis de la Russie, une idée ambitieuse mais pleine d’obstacles.

    Qu’est-ce que MidCat ?

    Lancé en 2003, le projet MidCat (régions française Midi et espagnole Catalogne) vise à relier les réseaux gaziers de France et d’Espagne par un gazoduc de 190 kilomètres entre Hostalric, au nord de Barcelone, et Barbaira, près de Carcassonne, en traversant les Pyrénées . Son objectif est d’acheminer le gaz algérien vers le reste de l’Europe et de mettre fin à l’isolement énergétique de la péninsule ibérique, qui n’est reliée à la France, et au reste de l’Union européenne, que par deux gazoducs de faible capacité. Après des années de travaux, le projet, rebaptisé STEP (Transit Sud Est Pyrénées), a finalement été abandonné début 2019 après l’avis défavorable des organismes de régulation français et espagnols. La cause ? Son impact environnemental, dénoncé par les écologistes, ainsi que son faible intérêt économique. Une étude commandée par la Commission européenne en 2018 a conclu qu’il ne pouvait pas être rentable.

    Pourquoi le reprendre ?

    Depuis la guerre en Ukraine, l’UE a choisi de mettre fin à sa dépendance au gaz russe, qui représente près de 40% de sa consommation, ce qui a relancé l’intérêt stratégique d’une interconnexion entre l’Espagne et la France. L’Espagne est reliée à l’Algérie par un gazoduc sous-marin de 750 kilomètres, le Medgaz, ainsi que par un second gazoduc, le GME, via le Maroc, mis hors service à l’automne par Alger dans le cadre d’une crise diplomatique avec Rabat, mais qui n’a pas été démantelé. L’Espagne dispose en outre de six terminaux de regazéification de GNL, plus que tout autre pays européen. Ce réseau, ainsi qu’un port gazier au Portugal, pourraient faire de la péninsule l’une des principales portes d’entrée du gaz dans l’UE. MidCat est « crucial » pour « se débarrasser des menaces russes » et du « chantage du Kremlin », a insisté vendredi à Barcelone la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

    Des obstacles ?

    La réalisation du MidCat se heurte à plusieurs obstacles, à commencer par son coût -évalué en 2018 à 440 millions d’euros (464 millions de dollars)- et la durée des travaux, estimée à trois ou quatre ans. « Le Midcat ne peut pas être considéré comme une solution à court terme », rappelait mi-mars l’ambassadeur de France en Espagne, Jean-Michel Casa, dans le journal barcelonais La Vanguardia. A ce problème s’ajoute le manque de connexions entre la France et l’Allemagne, principal pays intéressé par le gaz qui pourrait venir d’Espagne, ce qui obligerait à davantage de travaux.Il est « plus facile d’amener le gaz directement par bateau en Allemagne » que de « construire un gazoduc entre l’Espagne et la France », a déclaré Thierry Bros, professeur à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences Po). « Bien sûr, cela impliquerait de construire des terminaux gaziers en Allemagne », mais son coût « ne serait pas plus élevé » que celui de Midcat, a-t-il assuré à l’AFP.

    De quels soutiens dispose-t-il ?

    Si le débat sur sa nécessité n’est pas tranché, le MidCat bénéficie d’importants soutiens, notamment en Espagne, où les autorités régionales catalanes et le gouvernement central font pression pour que Bruxelles déclare le projet d’ »intérêt communautaire ». La France s’est montrée plus réservée jusqu’à présent, mais, selon Madrid, cette position est en train de changer : « Les circonstances ont changé » et « la perception des risques et des opportunités » aussi, a déclaré mercredi la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, qui estime qu’à Paris « ils comprennent qu’ils doivent le faire ». Toutefois, le projet pourrait buter sur le financement. Pour l’Espagne, le coût devrait être supporté par Bruxelles et non par les contribuables espagnols, puisque le projet bénéficierait à l’ensemble de l’UE, mais la Commission ne s’est pas encore engagée à le financer. Tout dépendra sans doute des contours exacts du projet : soucieuse de défendre sa viabilité, Madrid a plaidé ces dernières semaines pour un gazoduc compatible avec le transport d’hydrogène vert. Un changement pour convaincre Bruxelles, qui veut donner la priorité au financement des énergies renouvelables.

    Infobae, 10 mai 2022

    #Ukraine #Russie #Gaz #Gazoduc #MidCat #France #Espagne

  • Gaz algérien : Madrid cède aux exigences d’Alger

    Gaz algérien : Madrid cède aux exigences d’Alger

    Gaz algérien : Madrid cède aux exigences d’Alger – Espagne, Maroc, Sahara Occidental, gazoduc Maghreb-Europe, GME,

    Suite aux mises en gardes d’Alger concernant la réexportation du gaz algérien de l’Espagne vers le Maroc, le ministère de la transition écologique espagnol a ordonné à Enagás, en tant qu’opérateur et gestionnaire du système gazier espagnol, de créer un système de garanties d’origine pour le gaz arrivant en Espagne, rapporte le magazine ibérique El Periodico de la Energia.

    Ce système de suivi et de gestion de gaz que Madrid veut mettre au point permettra une plus grande transparence des importations et des exportations espagnoles du gaz afin de répondre à ses obligations contractuelles surtout avec Sonatrach. Le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab a récemment mis en garde Madrid contre une éventuelle réexportation du gaz algérien vers le Maroc. Le royaume chérifien rencontre une crise énergétique sans précèdent après la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) par Alger suite aux hostilités continues du Makhzen contre l’Algérie.

    « Les quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, seront considérées comme non conformes aux engagements contractuels. Cela pourrait donc conduire à la rupture du contrat qui lie Sonatrach à ses clients espagnols », avait prévenu le gouvernement algérien dans un communiqué.

    L’Espagne rassure

    L’initiative espagnole vise à fournir des garanties tangibles à Alger que le gaz exporté vers le Maroc ne concernera aucune molécule algérienne. le but et d’éviter tout malentendu avec l’Algérie sur le dossier gazier et garantir ainsi son approvisionnement en gaz algérien conformément aux contrats entre les deux pays surtout en cette période de tensions géopolitiques avec la Russie, premier fournisseur de l’Europe en gaz naturel ainsi que le renégociation en cours des prix entre Alger et Madrid.

    A noter que le Maroc ne reçoit plus de gaz algérien depuis octobre 2021 lorsque l’Algérie a décidé de ne plus lui fournir de molécules sur fond de crise diplomatique provoquée par le Makhzen et qui a conduit l’Algérie à rompre ses relations avec son voisin de l’Ouest.

    L’Espagne aussi tente également d’être la plus transparente possible pour ne pas provoquer l’ire d’Alger surtout avec la dégradation des relations diplomatiques suite à son revirement historique sur le dossier du Sahara Occidental.

    L’Algérie aujourd’hui, 07 mai 2022

    #Algérie #Maroc #Espagne #SaharaOccidental #Gaz #GME

  • Algérie-Espagne : Le contrat gazier sur le fil du rasoir

    Algérie-Espagne : Le contrat gazier sur le fil du rasoir – Maroc, gazoduc Maghreb-Europe, Sahara Occidental,

    Les mises en garde de l’Algérie donnent à réfléchir à l’Espagne dans son projet d’acheminer du gaz vers le Maroc à travers le gazoduc Maghreb-Europe (GME). Après avoir assuré, le mercredi 27 avril, que «le gaz devant être acheminé vers le Maroc ne proviendra pas d’Algérie», les autorités espagnoles vont plus loin et préfèrent carrément temporiser avant de passer à l’action et provoquer un arrêt des livraisons de gaz algérien dont leur pays est fortement dépendant.

    Par Feriel Nourine
    Ceci d’autant que la presse espagnole rapporte que ces livraisons ont diminué durant la semaine dernière. Dans un article paru jeudi 05 mai, le quotidien El Economista indique que les entrées de gaz par le gozoduc Medgaz, reliant l’Algérie à l’Espagne, ont reculé de près de 25% durant cette période, comparativement à la mi-mars.
    Analysant les données de surveillance quotidiennes du système gazier fournies par Enagas, le journal explique que 234 GWh/jour sont entrés depuis le 1er mai par le gazoduc contre 312 GWh/jour le 14 mars, date à laquelle le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, avait annoncé son revirement surprise à l’égard de la question sahraoui, se rangeant du côté du Maroc et engendrant une crise diplomatique où le gaz a le rôle d’une arme politique lourde.

    Concernant le dossier de vente de gaz au Maroc, le ministère espagnol de la Transition écologique et du Défi démographique a ordonné à Enagas de «créer un système de garantie d’origine du gaz pour pouvoir exporter vers le Maroc sans déranger l’Algérie», rapporte de son côté le site espagnol spécialisé en énergie, El Periodico de la Energia.

    «Afin d’offrir cette transparence et d’assurer l’origine et la destination du GNL que le Maroc contracte sur les marchés internationaux, le gouvernement a ordonné à Enagas, en sa qualité de Société de distribution de gaz en Espagne, de travailler le plus rapidement possible sur ce système de garanties d’origine», a indiqué le même ministère, soulignant que «le responsable du système travaille depuis plusieurs jours sur la nouvelle procédure dont on espère que les Algériens seront satisfaits».
    L’information a été confirmée par Enagas, laquelle «indique travailler déjà sur la nouvelle procédure afin de garantir que le GNL acheté par le Maroc puisse être injecté dans le réseau gazier espagnol puis exporté vers le Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe», poursuit la même source.

    Rassurer sur l’origine du gaz
    «C’est avec ce système de garanties que le Gouvernement veut satisfaire l’Algérie et lui donner ainsi la sécurité qu’aucune molécule de gaz que Sonatrach fournit à l’Espagne ne se retrouve au Maroc», insiste la partie espagnole dans une tentative visant à éviter que les menaces de l’Algérie soient exécutées, ce qui coûterait très cher à l’Espagne, en sa qualité de pays grandement dépendant de l’Algérie dans sa consommations gazière.

    Selon le média espagnol, on s’attend à ce que, dans les prochaines semaines, cette nouvelle procédure soit approuvée pour «satisfaire l’Algérie et ainsi pouvoir exporter du gaz vers le Maroc, un pays qui se retrouve sans approvisionnement en gaz depuis le 31 octobre dernier, où le contrat de fourniture de gaz n’a pas été renouvelé à travers le gazoduc Maghreb-Europe».

    Le déploiement de Madrid fait suite aux menaces de l’Algérie de rompre son contrat de fourniture de gaz à l’Espagne au cas où il y a «manquement aux engagements contractuels». Le 27 avril, la partie algérienne avait réagi par le biais du ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, à un message électronique de son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, l’informant de la décision de l’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du GME. Autrement dit, l’Espagne a informé l’Algérie qu’elle allait fournir du gaz au Maroc via ce lien. «Tout acheminement de quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels et, par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols», avait prévenu le ministère de tutelle. Immédiatement, les Espagnols ont répondu pour tenter de calmer les eaux.

    «L’engagement avec l’Algérie est que pas une seule molécule du gaz qui atteint le Maroc ne puisse être attribuée au gaz venant d’Algérie», a déclaré Teresa Ribera. «L’accord que nous mettons à disposition en termes commerciaux est l’infrastructure pour le Maroc, mais à la condition essentielle est que ce soit le Maroc qui contracte le gaz naturel liquéfié en volume par ce tuyau, dans le sens opposé, nord-sud, et qu’il soit transparent et l’origine de ce gaz et le lieu où ce gaz est déchargé afin que nous puissions être sûrs que le volume, l’origine et la destination sont conformes à cet engagement envers l’Algérie», a-t-elle expliqué.

    Les assurances de bonne foi espagnoles ne tiennent toutefois pas la route si l’on se fie aux explications livrées à Reporters (édition de jeudi) par l’expert en énergie Tewfik Hasni. Ce dernier affirme qu’il est «impossible» de tracer le gaz d’une source à une autre et que, par conséquent, on ne peut connaître l’origine du gaz que va transférer l’Espagne vers un autre pays. «L’Espagne importe, à la fois, du gaz sous forme de GNL (gaz naturel liquéfié) des Etats-Unis et du Qatar dans des méthaniers, et du gaz gazeux d’Algérie via un gazoduc», a-t-il commencé par indiquer. «Une fois que le GNL est converti en gaz à la sortie du terminal GNL espagnol, il ira dans le même réseau que le gaz algérien. Il n’y a donc pas de traçage de ce gaz, car tout est mélangé à la fin», a expliqué M. Hasni.

    A noter que Sonatrach a fourni en 2021 plus de 40 % du gaz naturel importé par l’Espagne, dont l’essentiel lui parvient à travers le gazoduc sous-marin Medgaz, d’une capacité de 10 milliards de mètres cubes par an. Une autre partie du gaz algérien arrivait jusqu’en octobre en Espagne à travers le GME passant par le Maroc. Mais Alger l’a fermé après la rupture en août de ses relations diplomatiques avec Rabat, privant ainsi le Maroc du gaz algérien qui transitait par son territoire.

    Reporters, 08 mai 2022

    #Algérie #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #GME

  • L’Espagne insiste sur l’exportation du gaz vers le Maroc

    L’Espagne insiste sur l’exportation du gaz vers le Maroc

    L’Espagne insiste sur l’exportation du gaz vers le Maroc – Algérie, Gazoduc Maghreb-Europe, GNL, Enagas, Sonatrach,

    Selon les dernières informations rapportées par des médias, le ministère de la Transition écologique et du défi démographique espagnol a demandé à Enagás, en sa qualité d’opérateur et gestionnaire du système gazier espagnol, de mettre en place un système permettant de garantir l’origine du gaz arrivant en Espagne afin que le gaz exporté vers le Maroc ne soit pas d’origine algérienne.

    Par cet acte, l’Espagne montre en ne peut mieux quelle insiste sur l’exportation du gaz vers la Maroc. A croire des spécialistes en la matière, aucune technologie ne pourra garantir l’identification de l’origine. Ce qui prouve que c’est un truchement qui dévoile une mauvaise intention du Gouvernement Espagnole envers l’Algérie.

    Selon le même média, Enagás serait à l’œuvre depuis plusieurs jours pour développer ce système, révèle el periódico de la energía.

    Cette nouvelle procédure devrait être approuvée dans les prochaines semaines pour pouvoir ainsi exporter du gaz vers le Maroc.

    Des sources d’Enagás confirment qu’elles travaillent déjà sur la nouvelle procédure afin que le gaz naturel liquéfié acheté par le Maroc puisse être injecté dans le réseau gazier espagnol, puis exporté vers le Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe, sans interférence avec le gaz venu d’Algérie.

    Faut-il rappeler que l’Algérie a déja averti que; «Les quantités de gaz naturel algérien livrées en Espagne, dont la destination n’est pas autre que celle prévue dans les contrats, seront considérées comme un non-respect des engagements contractuels. Elle pourrait donc entraîner une rupture du contrat liant Sonatrach à ses clients espagnols», après l’annonce de l’exportation de gaz de l’Espagne.

    Algérie Medinfo, 07/05/2022

    #Espagne #Maroc #Algérie #Gaz #Gazoduc_maghreb_europe

  • « Impossible de prouver que c’est du gaz algérien »-Hasni-

    « Impossible de prouver que c’est du gaz algérien »-Hasni-

    « Impossible de prouver que c’est du gaz algérien »-Hasni- Espagne, Gazoduc Maghreb-Europe, GME, Maroc, Tewfik Hasni, Sahara Occidental,

    Approvisionnement de l’Espagne et inversement du flux du GME / Tewfik Hassni : «Impossible de prouver que c’est du gaz algérien»

    PAR INES DALI

    Après les communiqués diffusés par l’Espagne et l’Algérie concernant l’inversement du flux du Gazoduc Maghreb-Europe (GME), un éclairage est devenu nécessaire afin de comprendre ce qui se passe réellement. «Reporters» a joint l’expert Tewfik Hasni, consultant en transition énergétique et qui suit de très près les marchés pétrolier et gazier, pour recueillir son avis sur cette épineuse question à propos de laquelle il estime qu’il est tout simplement «impossible de tracer l’acheminement du gaz», notamment après que le ministère espagnol en charge de ce dossier a indiqué que «le gaz acheminé au Maroc ne sera en aucun cas d’origine algérienne». Cette précision du ministère espagnol de la Transition écologique a été donnée après que le ministère algérien de l’Energie et des Mines eut réagi au courriel électronique espagnol. «Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a été informé ce jour (mercredi dernier, ndlr) par message électronique, par son homologue espagnole, Mme Teresa Ribera, de la décision de I’Espagne d’autoriser le fonctionnement, en flux inverse, du Gazoduc Maghreb Europe», a indiqué le ministère algérien dans un communiqué diffusé le jour-même, avec la précision que «tout acheminement de quantités de gaz naturel algérien livrées à l’Espagne, dont la destination n’est autre que celle prévue dans les contrats, sera considéré comme un manquement aux engagements contractuels, et par conséquent, pourrait aboutir à la rupture du contrat liant la Sonatrach à ses clients espagnols».

    Etait-ce le début d’une sérieuse brouille énergétique entre les deux pays partenaires depuis plusieurs années dans ce domaine ? Pour «désamorcer» l’atmosphère, la partie espagnole a, à son tour, immédiatement livré sa réponse. «L’activation de ce mécanisme (flux inverse du GME, ndlr) a été discutée avec l’Algérie ces derniers mois et communiquée aujourd’hui (mercredi 27 avril, ndlr) au ministre algérien», a affirmé le ministère espagnol de la Transition écologique, après avoir précisé qu’«en aucun cas le gaz acquis par le Maroc ne sera d’origine algérienne». C’est là, justement, que se trouve le nœud gordien à propos duquel intervient l’expert Tewfik Hasni.

    «D’abord, est-ce qu’on pensait que quelqu’un pouvait tracer le gaz d’une source à une autre ?», s’est demandé l’expert avant de répondre : «Impossible !» Il explique pourquoi cette impossibilité de savoir quel serait l’origine du gaz que compte expédier l’Espagne. «L’Espagne importe, à la fois, du gaz sous forme de GNL (gaz naturel liquéfié) des Etats-Unis et du Qatar dans des méthaniers, et du gaz gazeux d’Algérie via un gazoduc», a-t-il commencé par indiquer. «Une fois que le GNL est reconverti en gaz à la sortie du terminal GNL espagnol, il ira dans le même réseau que la gaz algérien. Il n’y a donc pas un traçage de ce gaz, car tout est mélangé à la fin», a expliqué M. Hasni.

    Suite à cela, «vous ne pourrez donc jamais prouver que c’est du gaz algérien qui est acheminé ailleurs», a-t-il ajouté, avant de commenter que «la réaction de l’Algérie d’interrompre la livraison du gaz s’il est livré à un pays tierce ne sert à rien», puisqu’elle «ne pourra jamais vérifier et prouver que c’est du gaz algérien», a-t-il insisté. «Dans ce cas, l’Espagne aura tout à fait gain de cause», a-t-il ajouté. L’expert revient sur la clause contractuelle dont parle l’Algérie en donnant un exemple. «Il faut savoir une chose, commercialement, dans le cas du GNL par exemple, cette clause était valable lorsque nos clients GNL avaient trouvé des marchés plus intéressants en Asie et avaient détourné des navires de gaz. Là, ce sont des actions qui peuvent être vérifiées et suivies. Et dans ce cas, nous avions interdit ces détournements et obtenu gain de cause. Mais à l’inverse du GNL, on ne peut pas appliquer cette démarche à du gaz gazeux, dans un réseau gazier», a-t-il tenu à réitérer.

    La question qui se pose c’est comment un pays qui importe du gaz pour ses besoins peut-il décider de l’exporter ? M. Hasni estime que «si le pays trouve une source alternative moins cher que le gaz, c’est l’énergie solaire pour l’Espagne, il peut se permettre de céder ce qu’il a en plus. Mais il faut savoir qu’aucun pays ne remettra en cause sa sécurité énergétique, même s’il faut payer un prix fort pour cela».

    Le gaz, raison du revirement espagnol

    Tewfik Hasni relève, par ailleurs, que la découverte du gaz au large des Iles Canaries est la raison du changement de l’attitude de l’Espagne. «Le Maroc a toujours présenté la dépendance des Iles Canaries vis-à-vis de lui. Et ce qui a fait le changement dans la position espagnole, c’est que le Maroc a cédé ses prétentions sur les Iles Canaries à l’Espagne», a affirmé l’expert. «C’est pour cela, et uniquement pour cela que les Espagnols ont soutenu la position marocaine pour le Sahara occidental… Car cela veut dire que l’Espagne aura aussi une nouvelle source de gaz. Et lorsqu’elle va produire ce gaz, elle va devoir céder une partie au Maroc. Ce sont les conditions de l’accord entre les deux parties, et cela n’a rien à voir avec les autres problèmes soulevés, comme l’émigration par exemple», pour expliquer le revirement espagnol, a conclu M. Hasni.

    Reporters, 05/05/2022

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  • L’autre crise du gaz concerne l’Algérie

    L’autre crise du gaz concerne l’Algérie

    L’autre crise du gaz concerne l’Algérie – Espagne, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, gazoduc Maghreb-Europe,

    Pierre Haski , France Inter , France

    Comme si une seule crise gazière ne suffisait pas, une seconde vient s’ajouter à celle que connaissent la Russie et l’Europe : l’Algérie menace d’interrompre l’approvisionnement destiné à l’Espagne dans le cadre de sa rivalité avec le Maroc.

    L’Espagne s’est retrouvée au milieu d’un triangle infernal avec l’Algérie et le Maroc, une relation à trois dont personne ne peut sortir vainqueur. L’histoire commence en 1975 lorsque l’Espagne fuit sa colonie du Sahara. Depuis lors, le territoire est au centre d’un conflit larvé entre Alger, partisan du Front Polisario et partisan de l’autodétermination du Sahara occidental , jadis territoire espagnol, et Rabat, qui en a pris le contrôle pendant quarante-sept ans. depuis.

    Le 18 mars, l’Espagne cède aux pressions et choisit de soutenir la position marocaine sur le dossier encore ouvert du Sahara. Les relations entre Alger et Madrid se détériorent alors, avec des échanges hostiles au plus haut niveau et le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en Espagne.

    Le dernier signe de cette crise est la menace sur l’approvisionnement en gaz, dont dépend l’Espagne.

    L’Algérie livre son gaz à l’Espagne par un gazoduc qui passe par le Maroc, Maghreb-Europe. Le Maroc, en échange de l’autorisation de transit, a retiré une grande partie du gaz dont il a besoin. Cependant, le 1er novembre, l’oléoduc a été fermé par l’Algérie à un moment où les relations avec Rabat étaient au plus bas.

    Cette décision a déclenché la dernière crise, au cours de laquelle l’Espagne a annoncé qu’elle utiliserait le gazoduc dans la direction opposée pour livrer du gaz naturel au Maroc. Aujourd’hui, l’Algérie menace de couper l’approvisionnement en gaz de l’Espagne si Madrid en « rend » une partie au Maroc. Les autorités espagnoles assurent que le gaz qui arrivera au Maroc n’est pas celui algérien, mais provient d’importations de gaz naturel liquéfié. Bien sûr, les Algériens ne font pas confiance.

    Anciennes rivalités

    Au-delà des aspects techniques, l’histoire est clairement politique. Comme dans le cas de la Russie, ce conflit confirme aussi la facilité avec laquelle l’approvisionnement énergétique peut devenir un outil de chantage. Dans ce cas, entre autres, la crise est plus profonde et se prête à différentes lectures.

    Il y a d’abord la vieille rivalité entre l’Algérie et le Maroc, dont la frontière terrestre est fermée depuis trente ans et dont les relations diplomatiques ont rompu en août 2021.

    Mais il faut aussi tenir compte de la recomposition des alliances dans la région Méditerranée-Moyen-Orient, avec les « accords abrahamiques » passés par Israël avec divers pays du Golfe et avec le Maroc . Les relations israélo-marocaines se développent rapidement, également sur le plan sécuritaire, autre enjeu de la confrontation avec l’Algérie.

    L’Espagne se retrouve entre deux feux : le Maroc a exploité la carte de la pression migratoire dans l’enclave de Ceuta et a finalement contraint Madrid à la reddition, mais l’Algérie n’entend pas devenir la grande défaite de cette phase de recomposition et de contre-attaques à l’arme à gaz.

    Il sera impossible de sortir de ce pétrin tant que les deux pays maghrébins n’auront pas surmonté leur antagonisme. Malheureusement, ce scénario paraît très lointain.

    (Traduction d’Andrea Sparacino)

    Internazionale, 29/04/2022

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