Étiquette : Gazoduc Maghreb-Europe

  • La fermeture du gazoduc dans la presse internationale

    La fermeture du gazoduc dans la presse internationale – L’Algérie, qui accuse son voisin de «pratiques hostiles», continuera d’alimenter l’Espagne en gaz via des gazoducs passant par la Méditerranée.

    L’Algérie condamne un gazoduc passant par le Maroc
    L’Algérie, qui accuse son voisin de «pratiques hostiles», continuera d’alimenter l’Espagne en gaz via des gazoducs passant par la Méditerranée.

    Nouveau coup de froid sur la relation algéro-marocaine. Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné dimanche de ne pas reconduire le contrat d’un gazoduc alimentant l’Espagne car il passe par le Maroc. Le président algérien, qui a récemment rompu les relations diplomatiques avec le royaume voisin, a pris cette décision « au vu des pratiques à caractère hostile du Maroc, qui portent atteinte à l’unité nationale », selon un communiqué.

    L’Algérie, premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, n’avait pas fait mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME). Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Énergie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz.

    Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le Maroc. En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97 % de ses besoins. Le gaz algérien alimentait, en outre, deux centrales thermoélectriques marocaines.

    Un impact « insignifiant » ?
    Les conséquences pour la consommation locale devraient néanmoins être « marginales dans la mesure où le Maroc a une capacité de production électrique qui couvre largement ses besoins », a tempéré un expert du secteur de l’énergie qui a requis l’anonymat. Dans un communiqué publié dimanche soir, l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) a confirmé que la décision algérienne « n’aura dans l’immédiat qu’un impact insignifiant sur la performance du système électrique national ».

    « Eu égard à la nature du voisinage du Maroc et en prévision de cette décision, les dispositions nécessaires ont été prises pour assurer la continuité de l’alimentation du pays en électricité », poursuit le communiqué, sans autre précision. « D’autres options sont en cours d’étude pour des alternatives durables, à moyen et long termes », assure l’ONEE. Le royaume chérifien pourrait notamment se tourner vers l’Espagne, selon des médias marocains.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat. La raison de cette crise : le destin du Sahara occidental, vaste zone désertique revendiquée par le Maroc et les indépendantistes sahraouis du Front Polisario soutenus par Alger.

    Le Parisien, 01/11/2021
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    L’Algérie ferme le robinet du gaz pour punir le Maroc, et c’est l’Espagne qui trinque

    Après la Russie, l’Algérie à son tour utilise le gaz comme moyen de pression : elle met fin au contrat du gazoduc passant par le Maroc qui alimente l’Espagne en gaz.
    L’Algérie ne sait plus quoi faire pour enquiquiner son meilleur ennemi. Cet été, le gouvernement a même accusé le Maroc d’être responsable des incendies qui ont fait une centaine de morts en Kabylie. C’était plus pratique que de parler réchauffement climatique ou de reconnaître ses propres carences en matière de pouvoirs publics. Fin août, de manière unilatérale, Alger a même décidé de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat. Aujourd’hui, il ferme le gaz.

    Depuis 1996, le Maroc est en effet un pays de transit pour le gaz algérien destiné à l’Espagne et au Portugal. Grâce au gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui traverse le pays et transporte chaque année plus de 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel, le royaume touche des droits de péage payés en nature : par du gaz. Et pour les mètres cubes qui lui manquent, il a droit à des tarifs très avantageux. Alors que les prix de l’énergie s’envolent, depuis le 31 octobre au soir, cette manne est officiellement tarie par décision des autorités. Le président Tebboune a demandé au groupe public algérien Sonatrach de ne pas reconduire son contrat avec l’Office national de l’électricité (ONE), l’opérateur marocain.

    Au cœur du conflit, le Sahara occidental
    Pourquoi une telle décision ? Pour protester contre des « pratiques à caractère hostile qui portent atteinte à l’unité nationale ». Au cœur de la crise, il y a encore et toujours le même sujet, le Sahara occidental. L’Algérie, qui soutient les indépendantistes sahraouis et leur droit à l’autodétermination, ne digère toujours pas le fait que les États-Unis aient reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire disputé, administré depuis 1975 par le Maroc.

    Au cœur de l’été, une petite phrase a brusquement ravivé les tensions : lors d’une visioconférence aux Nations unies, le chef de la diplomatie algérienne rappelle le soutien de son pays à « l’autodétermination du peuple sahraoui ». Le représentant marocain réplique : « Plus que tout autre, dit-il, le peuple kabyle en Algérie mérite de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ». Alger voit rouge. On connaît la suite.

    Ce 29 octobre, la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU actant la prolongation du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), n’a rien arrangé. La résolution est jugée « partiale » par les autorités algériennes. Elle « a pour effet de conforter les prétentions exorbitantes de l’Etat occupant [le Maroc], dont elle encourage l’intransigeance et les manœuvres visant à entraver et à pervertir le processus de décolonisation du Sahara occidental », précise le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le dernier envoyé spécial de l’ONU sur le Sahara occidental ayant jeté l’éponge, son successeur ­Staffan de Mistura prend justement ses fonctions ce lundi 1er novembre. À lui – une nouvelle fois – de relancer les négociations pour que la guerre du gaz ne se transforme pas en conflit ouvert.

    Une décision à l’impact « insignifiant » pour le Maroc
    Le Maroc réagit en mode « même pas mal ». Dans son communiqué publié dès dimanche 31 octobre, l’Office national de l’électricité explique que la décision algérienne n’aura dans l’immédiat qu’un impact « insignifiant ». Le pays a pris ses dispositions. Et même si les deux centrales qui fonctionnent grâce au gaz algérien s’arrêtent, le consommateur ne s’en rendra pas compte. Le Maroc dispose d’une capacité de production électrique qui couvre largement ses besoins. Le nouveau gouvernement d’Aziz Akhannouch discute également avec Madrid pour que l’Espagne renvoie du gaz au Maroc par le même gazoduc.

    En revanche, pour l’Espagne, ça risque d’être moins indolore. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel du pays. Heureusement, elle ne l’envoie pas par un seul tuyau. Un autre gazoduc, le Medgaz, qui depuis 2011 passe par les fonds marins, va lui continuer de fonctionner.

    Mais le Medgaz est déjà au maximum de sa capacité. Les autorités algériennes se veulent rassurantes : pour que l’Espagne ne manque pas de gaz cet hiver, elles promettent d’augmenter les livraisons de gaz liquéfié par méthanier. Une méthode en réalité aléatoire car ces bateaux sont rares sur le marché. La conséquence possible, c’est une augmentation des prix pour les Espagnols. Une affaire qui embarrasse toute l’Europe, car les 27 n’ont aucun moyen pour aider l’Espagne, cinquième économie de l’Union, à résoudre son problème de dépendance énergétique.

    Franceinfo, 01/11/2021
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    Algérie : le président scelle la fin du gazoduc transitant par le Maroc

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a «ordonné» dimanche au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne en gaz, «au vu des pratiques à caractère hostile du royaume» voisin. Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011.

    «Le président Abdelamadjid Tebboune a ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et le non renouvellement de l’accord qui expire dimanche à minuit», selon un communiqué de la présidence diffusé par la télévision publique.

    M. Tebboune a pris cette décision, après consultation du Premier ministre et des ministres des Affaires étrangères et de l’Énergie, «au vu des pratiques à caractère hostile du royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale», selon le communiqué.

    L’Algérie, premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, n’avait pas fait mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

    Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Énergie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion en gaz naturel liquéfié.

    Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME.

    En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97 % de ses besoins. La moitié étaient des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon des experts du secteur.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des «actions hostiles» du royaume, une décision «complètement injustifiée», selon Rabat.

    La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la cause palestinienne.

    Le Figaro, 31/10/2021
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    Crise diplomatique : le président algérien ferme le gazoduc transitant par le Maroc

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a « ordonné » dimanche au groupe public Sonatrach de ne pas reconduire le contrat du gazoduc passant par le Maroc et alimentant l’Espagne en gaz, « au vu des pratiques à caractère hostile du royaume » voisin.

    Le torchon continue de brûler entre Alger et Rabat. Le président Abdelamadjid Tebboune a « ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) », a annoncé, dimanche 31 octobre, la télévision publique algérienne, diffusant un communiqué de la présidence.

    Abdelamadjid Tebboune a pris cette décision, après consultation du Premier ministre et des ministres des Affaires étrangères et de l’Energie, « au vu des pratiques à caractère hostile du royaume (marocain) qui portent atteinte à l’unité nationale », expliquait le communiqué.

    Inquiétude à Madrid
    La décision algérienne de fermer le gazoduc GME qui reliait l’Algérie à la péninsule ibérique, via le Maroc a été prise en août dernier au moment où Alger rompait ses relations diplomatiques avec Rabat. Le pays premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, était depuis resté sur ses positions, ne faisant pas mystère ces dernières semaines de son intention de ne pas prolonger le contrat d’utilisation du gazoduc Gaz Maghreb Europe (GME).

    L’Espagne, qui dépend pour moitié de l’Algérie pour son approvisionnement en gaz, redoute de possibles pénuries ou même une hausse des prix du gaz. Cette semaine l’Espagne a cependant reçu de la part d’Alger l’assurance que l’approvisionnement sera bel et bien assuré. Les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais exclusivement via le gazoduc sous-marin Medgaz lancé en 2011.

    Mercredi, la ministre espagnole de la Transition écologique chargée de l’Energie Teresa Ribera et le ministre algérien de l’Energie et des Mines Mohamed Arkab avaient annoncé que les livraisons de gaz algérien vers l’Espagne allaient être assurées via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion en gaz naturel liquéfié.

    Depuis 1996, l’Algérie expédiait vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME.

    En contrepartie du transit du gazoduc, Rabat recevait annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97% de ses besoins. La moitié étaient des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon des experts du secteur.

    Rupture des relations diplomatiques
    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat.

    La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la cause palestinienne.

    Avec AFP

    Press From, 01/11/2021
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    L’Algérie ferme le gazoduc GME qui reliait l’Espagne, inquiétude à Madrid

    RFI – C’est ce 31 octobre qu’Alger ferme le gazoduc GME qui reliait l’Algérie à la péninsule ibérique, via le Maroc. Une décision prise en août dernier au moment où Alger rompait ses relations diplomatiques avec Rabat.

    L’Espagne, qui dépend pour moitié de l’Algérie pour son approvisionnement en gaz, redoute de possibles pénuries ou même une hausse des prix du gaz. Cette semaine l’Espagne a cependant reçu de la part d’Alger l’assurance que l’approvisionnement sera bel et bien assuré.

    Mais dans un contexte de crise énergique mondiale, il reste à savoir si les prix ne pas vont flamber à nouveau, comme ils l’ont fait début octobre.

    L’Espagne sera-t-elle la victime collatérale des tensions entre l’Algérie et le Maroc ? Pour tenter de le comprendre, il faut sortir la calculette. Le gaz brûlé dans les centrales espagnoles provient pour moitié des gisements algériens. La moitié de cette moitié empruntait jusqu’à ce dimanche le gazoduc GME passant par le Maroc mais désormais fermé. L’autre moitié circule via Gazmed, un tuyau sous-marin traversant la Méditerranée.

    Alger s’est engagé à honorer ses contrats avec l’Espagne et, pour éviter toute rupture, a entrepris des travaux pour gonfler ce deuxième gazoduc, et lui permettre de palier la fermeture du GME.

    De nouvelles hausses des prix à venir ?

    Mais Gazmed ne suffit pas et l’Algérie propose d’envoyer du GNL, du gaz liquéfié, par bateaux depuis ses quatre sites de liquéfaction. Sur le papier, les Algériens sont confiants. Et si la Sonatrach, la compagnie nationale algérienne, jure avoir les capacités suffisantes, on ne sait pas en revanche à ce stade si les prix vont bouger. Ceux passés sur des contrats à long terme sont garantis et plutôt bas, explique l’expert Philippe Sebille Lopez, mais ceux du marché spot peuvent se révéler plus onéreux.

    Par ailleurs, en ce moment les prix de l’énergie ont grimpé en Espagne dans le sillage des cours mondiaux. D’ailleurs début octobre, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez assurait avoir proposé à la Commission européenne de procéder à des « achats groupés » de gaz afin d’accroître le pouvoir de négociation de l’UE face à la flambée des prix de l’énergie.

    « Si l’achat groupé de vaccins fonctionne, pourquoi n’augmentons-nous pas notre pouvoir de négociation en faisant un achat groupé et une réserve stratégique de gaz en Europe ? ».

    La Commission doit présenter en décembre un paquet de propositions législatives concernant notamment le gaz. Pas sûr que la flambée d’octobre soit la dernière pour les consommateurs espagnols.

    RFI, 31/10/2021

  • Gazoduc Maroc-Algérie : Tebboune ferme les vannes

    Gazoduc Maroc-Algérie : Tebboune ferme les vannes. Le gaz algérien ne transite plus par le Maroc depuis hier minuit
    Tebboune ferme les vannes
    Le président de la République a ordonné à la société nationale Sonatrach de rompre le contrat qui la lie à l’Office marocain de l’électricité et de l’eau.

    Le chef de l’Etat est passé à l’acte. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui avait affirmé, le 10 octobre, que l’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc transitant par le Maroc a joint l’acte à la parole. «Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz», avait-il précisé, lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias nationaux. Concernant la poursuite du pompage de gaz algérien au Maroc, via l’ancien gazoduc, le premier magistrat du pays avait indiqué qu’«aucune décision n’a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc, jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue pour le 31 octobre. C’est désormais tranché. «Compte tenu des pratiques agressives du royaume du Maroc à l’égard de l’Algérie, qui portent atteinte à l’unité nationale et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, et du ministre de l’ Énergie et des Mines, le président de la République a ordonné à la Société nationale Sonatrach de mettre fin aux relations commerciales avec la société marocaine et de ne pas renouveler le contrat», a indiqué un communiqué de la présidence de la République rendu public, hier. Le gaz algérien ne transite par conséquent plus par le Maroc depuis hier minuit, à travers le gazoduc Maghreb-Europe, baptisé Pedro Duran Farell, ouvrage qui part du gisement de Hassi R’mel et rejoint Cordoue, en Espagne, en traversant le détroit de Gibraltar. Ce gazoduc transporte quelque 10 milliards de m3 par an vers l’Espagne et le Portugal. Le Maroc lui-même consomme 640 millions de m3, annuellement, de gaz algérien, à travers l’alimentation de deux centrales électriques. Il faut rappeler que l’Algérie s’est engagée à honorer ses contrats gaziers, notamment ceux qui la lient à l’Espagne. «L’Algérie s’est engagée à ce que toutes les livraisons se fassent à travers les installations se trouvant en Algérie, via le gazoduc Medgaz et les complexes de conversion de gaz», avait déclaré le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, tout en évoquant un projet d’extension de la capacité du Medgaz, ainsi que les capacités en GNL.

    Mohamed TOUATI

    L’Expression, 01/11/2021

  • Fin de contrat pour le GME : Passage de relais au Medgaz

    Fin de contrat pour le GME : Passage de relais au Medgaz – Le contrat régissant le GME qui expire juridiquement, à cette échéance, ne sera pas renouvelé

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui assurait l’alimentation de la péninsule ibérique et le Portugal en gaz naturel algérien via le Maroc, durant vingt-cinq longues années, cessera officiellement de fonctionner, aujourd’hui à minuit, pour passer le relais au Medgaz

    Le contrat régissant le GME qui expire juridiquement, à cette échéance, ne sera pas renouvelé. Le président de la République avait officiellement tranché la question, au début de mois d’octobre, lors d’une rencontre avec les médias nationaux, en affirmant que, les autorités algériennes ont, en effet, convenu avec les Espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le pipeline Medgaz, et d’assurer, qu’en cas d’imprévus, l’approvisionnement se fera par navires algériens sous forme de gaz liquéfié.

    Des propos censés rassurer le partenaire espagnol d’autant plus que l’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne, et que ses exportations représentent, à elles seules, près de la moitié du volume de la consommation annuelle de gaz de l’Espagne. La décision des autorités algériennes de ne pas renouveler le contrat d’exploitation du GME, en dépit de l’insistance du palais royal pour son maintien, est intervenue, pour rappel, en guise de réaction aux «actes hostiles», et «provocations» du Maroc à l’endroit de notre pays. Cette démarche, est-il utile de le souligner, a suivi la rupture des relations diplomatique, entre les deux pays, depuis le 24 août dernier, à l’initiative de l’Algérie après que les tensions entre les deux pays aient atteint leur paroxysme.

    Ainsi, à partir du 1er Novembre, le gaz algérien ne transitera plus par le voisin de l’ouest qui tirait du GME près d’un milliard de m3 destinés à la production de 10% de ses besoins en électricité, en plus du bénéfice des revenus générés par les droits de passage du gazoduc sur son territoire qui lui rapportaient entre 50 et 200 millions de dollars par an, suivant l’évolution des prix du gaz sur le marché international.

    Opérationnel depuis 1996, le gazoduc GME, principale source d’approvisionnement de l’Espagne, d’une capacité de transport de 13,5 milliards de mètres cube de gaz, assure le tiers des approvisionnements en gaz naturel algérien de l’Espagne à partir de Hassi R’mel sur une distance de 1400 km dont 540 km traversant le Maroc. Ce passage du GME au Medgaz, gazoduc sous-marin, inauguré en 2004, reliant directement l’Algérie à l’Espagne en passant par Béni-saf (Ain Témouchent) n’affectera en rien les capacités d’approvisionnement de l’Algérie qui est à la hauteur de ses engagements contractuels, a rassuré le ministre de l’Energie et des Mines.

    Mohamed Arkab a annoncé, à ce propos, que les capacités de chargements du gaz naturel de Medgaz, actuellement estimées à 8 milliards de m3/an seront augmentées à 10,5 milliards m3 vers la fin de l’année, en plus du recours au potentiel du pays en gaz liquéfié pour satisfaire la demande espagnole en cas de besoins supplémentaires. Le ministre de l’Energie et des Mines a assuré, à ce titre que, «l’Algérie, à travers la compagnie Sonatrach honorera ses engagements avec l’Espagne, relatifs à l’approvisionnement en gaz naturel» et qu’elle reste disposée «à discuter des conditions de livraisons gazières supplémentaires».

    Dans le même contexte, Mohamed Arkab a affirmé que la partie algérienne également «à ce que toutes les livraisons se fassent à travers les installations en trouvant, en Algérie, via le gazoduc Medgaz, et les complexes de conversion de gaz». Ainsi, l’Algérie aura apaisé les appréhensions du partenaire espagnol qui s’est déclaré rassuré à ce sujet, lors des discussions, récemment à Alger, entre le ministre algérien de l’Energie et des Mines et, la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera. Cette dernière a, en effet, déclaré avoir été informée des «dispositions prises pour continuer à assurer, de la meilleure manière, les livraisons gazières à travers le Medgaz, selon un calendrier bien déterminé».

    D. Akila

    El Moudjahid, 31/10/2021

  • Crise Maroc-Algérie: Sonatrach rassure l’Espagne et l’Italie

    Crise Maroc-Algérie: Sonatrach rassure l’Espagne et l’Italie – À dix jours de la fin de ce contrat, aucune annonce officielle algérienne n’a été faite pour un renouvellement.

    L’Algérie, à travers sa société nationale d’hydrocarbures Sonatrach, a engagé des discussions avec ses clients traditionnels importateurs de gaz, l’Espagne et l’Italie. Ces pays sont inquiets suite à la crise diplomatique qui s’est aggravée entre Alger et Rabat et qui pourrait conduire à une rupture des importations via le gazoduc « Maghreb-Europe », qui traverse le territoire marocain pour acheminer le gaz algérien vers l’Espagne et le Portugal. L’Algérie multiplie les déclarations et les gestes pour rassurer ses clients en Europe.

    Alger veut garantir à ses clients européens « un approvisionnement sûr et stable », même en cas de non-renouvellement du contrat d’acheminement via le Maroc. À dix jours de la fin de ce contrat, aucune annonce officielle algérienne n’a été faite pour un renouvellement. Mais Alger a donné des garanties pour que les réductions dans la fourniture de gaz à l’Europe, enregistrées l’hiver dernier, ne se reproduisent pas.

    Toufik Hakkar, le PDG de Sonatrach, a voulu aussi rassurer. Il s’est exprimé, lundi 18 octobre, à la télévision nationale algérienne :

    « L’Espagne et l’Italie sont des clients historiques de l’Algérie et de la Sonatrach. Nous sommes liés à eux par des contrats à moyen et long terme. Nous allons livrer à l’Espagne toute la quantité de gaz sur laquelle nous sommes engagés. Nous respecterons nos engagements sur la quantité et les prix, même si les besoins augmentent en interne. »

    Toufik Hakkar a ajouté : « Selon le contrat signé avec l’Espagne, nous devrons transporter 10,5 milliards de m³ par an. La ligne Medgaz pourra transporter facilement cette quantité. Si l’Espagne réclame plus, nous avons des usines capables de liquéfier une quantité importante de gaz en un seul jour afin de le transporter. »

    Sonatrach a inauguré, il y a quelques semaines, une extension du gazoduc Medgaz sur une distance de 200 kilomètres, ce qui renforce ses capacités d’exportation.

    RFI, 20/10/2021

  • GME: L’Algérie « n’a pas encore de décision » définitive

    Maroc, Algérie, Gazoduc Maghreb-Europe, #Algérie, #Maroc, #Gazoduc,

    L’Algérie « n’a pas encore pris de décision » définitive sur la reconduction d’un contrat d’utilisation d’un gazoduc passant par le Maroc, qui doit expirer le 31 octobre, a indiqué dimanche soir le président Abdelmadjid Tebboune. « Le contrat qui nous lie court jusqu’au 31 octobre. D’ici là, on verra », a répondu M. Tebboune à un journaliste qui lui demandait s’il « n’y aura(it) plus de gaz algérien au Maroc », après l’expiration du contrat du gazoduc GME desservant l’Espagne via le territoire marocain. « L’Espagne ne sera plus approvisionnée en gaz via le GME. Nous n’avons plus besoin de ce gazoduc », a précisé M. Tebboune.

    Selon le président algérien, toutes les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais via le gazoduc sous-marin Medgaz, qui opère déjà au maximum de sa capacité de 8 milliards de m3 par an, soit la moitié des exportations algériennes annuelles vers ce pays et le Portugal. « Nous nous sommes entendus avec l’Espagne pour que s’il y a un quelconque dysfonctionnement, tous nos bateaux vont se diriger vers l’Espagne pour lui livrer du gaz naturel liquéfié », a assuré le président Tebboune.

    Depuis 1996, l’Algérie expédie vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME (Gaz Maghreb Europe) mais ce contrat est menacé par l’escalade des tensions entre Algérie et Maroc.

    En contrepartie du transit du gazoduc sur son territoire, Rabat reçoit annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97% de ses besoins. La moitié sont des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon les experts du secteur.

    Alger affiche depuis fin août son intention de fermer le robinet le 31 octobre, ce qui, selon les experts, pourrait compromettre la fourniture de gaz à l’Espagne à l’approche de l’hiver, dans un contexte de forte hausse des prix dans toute l’Europe. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat. La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la « cause palestinienne ».

    Connaissances des énergies, 11/10/2021

  • Algérie-Maroc : histoire d’un voisinage impossible

    Maroc, Algérie, gaz, Gazoduc Maghreb-Europe, Omar Hilale, Kabylie, Sahara Occidental,

    Après avoir décrété la fin des relations bilatérales le 24 août, Alger a fermé le robinet de gaz et l’espace aérien au Maroc
    Alger accuse Rabat d’espionnage, de soutien au séparatisme sur son territoire et d’amener Israël dans la région
    Les spécialistes avertissent que l’escalade n’est pas terminée, bien qu’ils minimisent les répercussions économiques compte tenu de la faible intégration des deux économies, car les autorités algériennes pourraient adopter de nouvelles mesures dans un proche avenir.

    L’histoire entre l’Algérie et le Maroc, le Maroc et l’Algérie est celle d’un voisinage impossible. Les premiers blâment tout sur les seconds et vice versa. Donc dans une boucle sans fin. Deux voisins, presque génétiquement identiques dans leur composition ethnolinguistique, incapables même de faire asseoir leurs représentants à la même table. Frontières terrestres fermées depuis 1994. Près de soixante ans de bagarre . Depuis le 24 août dernier, en outre, les deux voisins maghrébins n’ont pas officiellement eu de relations diplomatiques (la deuxième fois que la rupture totale s’est produite ; la première, le 7 mars 1976, lorsque l’Algérie a reconnu la République arabe sahraouie démocratique). En toile de fond, le conflit du Sahara qui appauvrit tout.

    Ce jeudi la crise bilatérale a pris un nouveau tour de vis avec la fermeture unilatérale immédiate par l’Algérie de son espace aérien à l’aviation civile et militaire marocaine . Un jour plus tard, depuis le Maroc, il a été signalé que la compagnie battant pavillon marocain, Royal Air Maroc, devra dérouter 15 vols hebdomadaires vers la Tunisie, l’Égypte et la Turquie à la suite de la décision d’Alger. Cependant, les marocains ordinaires relativisent ce qui s’est passé et pensent qu’il s’agit d’une nouvelle crise à Alger, d’ un régime en décomposition et sans but, qui n’aura pas beaucoup de sens.

    Pour l’instant, il n’y a toujours pas de réaction officielle de l’officiel de Rabat à la dernière détermination d’Alger. La dernière fois que le ministère marocain des Affaires étrangères a répondu à ses voisins, c’était le 25 août, lorsqu’un jour après que les autorités algériennes ont décrété la rupture des relations bilatérales. Ensuite, le ministère marocain des Affaires étrangères a rejeté « catégoriquement les prétextes fallacieux, voire absurdes » utilisés par Alger.

    « La décision des autorités algériennes de fermer l’espace aérien à l’aviation marocaine s’inscrit dans le cadre de la réalisation effective de la rupture avec le Maroc et il n’y aura, au moins dans un avenir proche, aucune possibilité de rapprochement entre les deux pays », met en garde NIUS Oualid Kebir , un journaliste et politologue algérien vivant au Maroc.

    Pour Kebir, « le régime algérien ne s’arrêtera pas avec cette décision, mais en prendra d’autres dans les prochains jours. Mais je ne pense pas que le Maroc va tomber dans le piège du pouvoir algérien », estime Kebir, fin connaisseur des relations bilatérales.

    Pour Rafael Bustos , professeur de relations internationales à l’université Complutense de Madrid , « c’est un pas de plus que l’Algérie franchit dans son escalade avec le Maroc ». « Cela semble plus dur qu’il ne l’est en réalité, je veux dire que son impact est relatif, puisqu’il n’y a pas tellement de vols qui transitent par l’espace aérien algérien et que l’exclusion ne concerne pas les aéronefs immatriculés dans d’autres pays en provenance du Maroc. D’après ce que je comprends, il a été dirigé vers des avions de Royal Air Maroc et des entreprises privées », explique le chercheur à NIUS.

    « Les avions, c’est un peu comme le gaz, ça sonne très dur mais l’impact, pas petit, est moindre étant donné qu’il y a très peu d’intégration économique entre les deux pays », rappelle le professeur de relations internationales à l’UCM et spécialiste de l’In Argélia.

    « La décision n’était pas vraiment surprenante dans la mesure où Alger avait déjà menacé d’escalade si le Maroc poursuivait ce que l’Algérie considère comme des politiques hostiles à ses intérêts » , explique le politologue algérien Abdel Ourabah à NIUS. « Cependant, d’autres considérations sécuritaires qui auraient précipité cette décision ne peuvent être exclues, comme le projet israélien de production de ‘drone kamikaze’ au Maroc, qui a été rapporté par divers médias. Une autre raison serait liée à l’ouverture de lignes commerciales entre le Maroc et Israël et Alger n’accepterait en aucun cas les avions à destination et en provenance d’Israël, même s’il s’agissait de Marocains », explique le spécialiste des questions algériennes.

    Escalade d’été
    Tout a commencé à empirer en juillet dernier lorsque le représentant marocain à l’ONU, Omar Hilale , a appelé les autorités du pays voisin à reconnaître le droit à l’autodétermination du peuple kabyle. Une provocation avec laquelle Rabat a tenté de le renvoyer à Alger pour son soutien – depuis des décennies – au Front Polisario, qui a mis fin en novembre 2020 au cessez-le-feu en vigueur avec le Maroc depuis 1991 (quelques semaines après le 30e anniversaire de celui-ci, quoi de mieux pour le célébrer).

    Selon les termes du représentant marocain à l’ONU, le peuple berbère de Kabyle mérite l’autodétermination « plus que quiconque ». « S’il est proposé pour une entité chimérique [en référence au Sahara occidental], il ne peut être rejeté pour le peuple kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère », a déclaré le diplomate marocain dans une communication. adressé au Mouvement des pays non alignés. Si l’Algérie a sa Kabylie – déconnectée du pouvoir central, comme l’attestent les dernières élections, avec moins de 1% de participation -, le Maroc a son Rif, théâtre de révoltes contre le retard économique entre 2016 et 2017.

    Les déclarations d’Hilale étaient, à leur tour, une réponse à une intervention dans l’enceinte susmentionnée du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra , dans laquelle il défendait la « décolonisation » sahraouie. « Nous appelons le Secrétaire général des Nations Unies à accélérer la nomination de son envoyé spécial et à lancer un processus politique crédible entre les deux parties dans le but de parvenir à une solution politique juste et durable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », a-t-il exhorté le vétéran chef de la diplomatie algérienne dans une note adressée à la présidence azerbaïdjanaise du Mouvement des non-alignés. Le 19 juillet, Alger a appelé son ambassadeur à Rabat pour des consultations. Tout venait de commencer.

    Sans solution de continuité, le cas Pegasus viendrait. Le même jour, 19 juillet, on saura qu’un consortium composé de 17 médias du monde entier – notamment les français Le Monde et Radio France, mais aussi les allemands Süddeutsche Zeitung ou Die Zeit – a dénoncé que le secret marocain services avaient utilisé le logiciel Pegasus – production israélienne – pour espionner des politiciens, des militants, des journalistes et même des militaires de différents pays , dont l’Algérie ou la France.

    Selon les données révélées par le consortium médiatique, Rabat a espionné avec le programme Pegasus au moins 6 000 numéros de téléphone algériens. La réponse d’Alger ne tardera pas, qui déplore « l’atteinte systématique inadmissible aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales  » et la « violation flagrante des principes et normes qui régissent les relations internationales ». Un pas de plus vers la rupture. Depuis Rabat, tout lien avec l’espionnage a été démenti.

    La main tendue du roi Mohamed VI ne serait d’aucune utilité dans son discours du Trône du 31 juillet à ses « frères algériens », dans lequel il déplorait « les tensions médiatiques et diplomatiques qui ébranlent les relations entre le Maroc et l’Algérie ». Le 18 août, le Haut Conseil de sécurité algérien a dénoncé les « actes d’hostilité perpétrés par le Maroc contre l’Algérie ».. Les autorités algériennes ont appelé à « l’arrestation de tous les membres des deux mouvements terroristes qui menacent la sécurité publique et l’unité nationale, principalement le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK, pour son sigle en français) ». Le Haut Conseil de sécurité algérien est allé plus loin et a dénoncé que l’entité souveraine « bénéficie de l’aide d’éléments étrangers, dont le Maroc et l’entité sioniste [pour Israël] ».

    Alger attribue au MAK, entité qui, née en France en 2001, défend la sécession de la région nord de la Kabylie , la responsabilité des incendies de forêt qui ont ravagé des milliers d’hectares dans les montagnes du nord du pays cet été et coûté la vie de près d’une centaine de personnes. Il accusait donc Rabat d’être à l’origine des accidents. A cet égard, de l’avis du professeur de l’UCM Rafael Bustos, « le message est clair : l’Algérie ne tolère aucun soutien de son voisin au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK). C’est comme un déjà vu qui rappelle le soutien algérien dans les années 80 au mouvement indépendantiste canarien d’Antonio Cubillo ».

    Enfin, le 24 août, la rupture totale allait arriver. Le ministre algérien des Affaires étrangères a assuré qu’ »il est historique et objectif que le Royaume du Maroc n’ait jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes contre notre pays depuis l’indépendance ». « L’Algérie a décidé de rompre les relations diplomatiques avec le Maroc à compter d’aujourd’hui », a annoncé Ramtane Lamamra.

    « Depuis 1948, aucun responsable israélien n’avait fait de déclaration hostile à un pays arabe d’un autre pays arabe », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne dans le même discours. Il faisait référence aux déclarations du ministre israélien des Affaires étrangères, Yair Lapid , lorsqu’il a affirmé lors de sa visite au Maroc les 11 et 12 août en présence de son homologue Nasser Bourita que les deux pays partageaient « la préoccupation concernant le rôle joué par l’Algérie dans la région, son approche de l’Iran et la campagne qu’il a menée contre l’admission d’Israël à l’Union africaine en tant que membre observateur ».

    Dans un communiqué, le ministère marocain des Affaires étrangères a répondu le 25 août, assurant que la décision d’Alger de rompre était « totalement injustifiée mais attendue » et rejetant « les prétextes fallacieux, voire absurdes » qui la soutenaient. Du numérique officiel Le360, proche du pouvoir Rabati, il était écrit que la rupture des relations est « plus symbolique qu’efficace ». « Cela ne changera rien dans les relations qui sont au point mort. »

    Deux jours après la rupture des relations , l’Algérie a décidé de fermer le robinet de gaz à ses voisins. Les autorités algériennes ont prévenu jeudi 26 août qu’elles ne renouvelleraient pas le contrat du gazoduc Maghreb Europe, qui achemine le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc. La matière première arrivera en Espagne uniquement via Medgaz, un gazoduc qui relie depuis 2011 le champ algérien de Hassi R’mel à la côte d’Almeria sous les eaux de la Méditerranée.

    La France et l’Espagne, entre deux eaux
    La France et l’Espagne sont souvent prises entre deux feux entre les deux partenaires maghrébins et donc obligées de s’équilibrer pour ne pas sacrifier une alliance au profit de l’autre. Pour l’Espagne, qui est également en crise bilatérale avec le Maroc sur fond d’éternel Sahara , la sauvegarde de la relation avec Rabat est essentielle en raison d’une multitude d’enjeux qui vont de la lutte contre l’immigration clandestine et contre le terrorisme, le contrôle des frontières à Ceuta et Melilla, trafic de drogue ou pêche. L’Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc après avoir précisément évincé la France en 2012.

    Mais la relation avec l’Algérie n’est pas moins importante pour l’Espagne, puisque le pays du Maghreb fournit entre 40 et 50 % du gaz consommé dans le pays ibérique. A rgel exporte vers l’Espagne environ 13 000 millions de mètres cubes par an.

    De son côté, la France entretient d’excellentes relations politiques et commerciales avec Rabat – non exempte, en revanche, d’épisodes de crise avec la question sahraouie en toile de fond – et tente en même temps de maintenir la coopération, malgré le traumatisme de la guerre. de l’indépendance, avec son ancienne colonie algérienne. Un porte-parole français à l’étranger a assuré le 25 août que « l’Algérie et le Maroc sont deux pays amis et partenaires essentiels de la France ». Bref, des soldes observés de très près tant du Maroc que de l’Algérie.

    La rupture totale : pourquoi maintenant ?
    Pour comprendre la détérioration des relations entre l’Algérie et le Maroc, il faut se souvenir d’un fait qui a altéré le difficile équilibre au début du mois de décembre dernier : la reconnaissance par l’administration américaine sortante – à travers un tweet de l’ancien président Donald Trump – de la souveraineté marocaine sur Sahara occidental. Dans le même message sur Twitter, l’ancien locataire de la Maison Blanche a également annoncé que le Maroc et Israël rétablissaient des relations diplomatiques.

    La vérité est que, malgré le changement d’administration, les États-Unis n’ont pas modifié leur position concernant cette reconnaissance – bien que ses représentants se soient exprimés avec un langage et un contenu ambigus – et l’alliance entre Rabat et Tel Aviv – dans divers domaines, y compris le militaire – ne s’est consolidé qu’au cours de ces mois. Le renforcement des positions marocaines dans le conflit qu’il entretient avec le Front Polisario sur l’ancienne colonie espagnole n’aime pas du tout Alger, pas plus que la présence de ce que le pouvoir algérien appelle « l’entité sioniste » à ses frontières mêmes.

    En ce sens, dans une interview au journal Le Monde, la chercheuse de l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité Isabel Warenfels a assuré que le rétablissement des relations entre le Maroc et Israël « a été un choc pour l’Algérie, qui considère que les Israéliens sont déjà à ses frontières. L’affaire Pégase a également accru les craintes d’une coopération israélo-marocaine contre l’Algérie ». « Si vous voulez comprendre pourquoi cela se produit maintenant, vous devez aller au-delà de la relation bilatérale entre l’Algérie et le Maroc. Alger veut montrer à la communauté internationale, mais aussi à sa propre population, que le pays est de retour sur la scène internationale après plus d’une décennie d’absence. C’est le signal qui a été envoyé », a expliqué le spécialiste des questions maghrébines.

    Pour sa part, le politologue algérien Abdel Ourabah conclut qu’« il est clairement perçu que la présence israélienne au Maroc est une immense source de tension et à cet égard d’autres actions algériennes telles que la fermeture de ses frontières maritimes avec le Maroc ne peuvent être exclues dans le futur proche. . Surtout, si le Maroc continue de consolider ses relations avec Israël ».

    Loin de la timidité des premiers mois de la nouvelle relation, les autorités marocaines sont de plus en plus claires dans leur soutien à Israël et à sa présence croissante dans l’ensemble de la région. Par exemple, la semaine dernière, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita , a affirmé lors d’une conférence ministérielle organisée par le Département d’État américain pour célébrer le premier anniversaire des accords abrahamiques que « la normalisation des relations avec Israël est un événement historique ». et a appelé à la mise en place d’un nouvel « ordre régional ». L’occasion n’a pas manqué de lancer une fléchette sur son voisin : « Malheureusement, un pays voisin a décidé de rompre ses relations avec le Maroc sous prétexte de rétablir ses relations avec Israël ».

    Le soutien américain et israélien a, en somme, enhardi la diplomatie marocaine et, à son tour, a accru l’agressivité de l’Algérie. A titre d’exemple, les croisements verbaux -dont beaucoup recueillis dans cet article- entre Nasser Bourita -ministre marocain des Affaires étrangères- et Ramtane Lamamra -chef de la diplomatie algérienne- ou Amar Belani -parlaient du ministère algérien des Affaires étrangères.

    Malgré le bruit verbal et la fureur, les spécialistes relativisent ce qui s’est passé ces dernières semaines. Bien qu’Alger essaie de faire le plus de dégâts possible au Maroc, les conséquences économiques des dernières mesures ne seront pas importantes compte tenu de la faible intégration des économies des deux malheureux voisins du Maghreb. Cependant, comme le prévient le professeur Bustos, « dans toute escalade, il y a un risque d’incontrôlable. Mais ce sont deux régimes avec de nombreux problèmes internes qu’ils ne peuvent pas négliger ».

    Niusdiario, 27/09/2021

    #Maroc #Algérie #Gaz #Gazoduc #Kabylie #Sahara_Occidental #Omar_Hilale

  • L’Algérie coupe l’électricité à certaines villes marocaines

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    Dans le cadre des sanctions prises ou en cours d’exécution, l’Algérie a décidé d’interrompre la fourniture d’électricité aux villes frontalières.

    Selon plusieurs sources, les villes d’Oujda, Ahfir et Berkane se trouvent, depuis dimanche sans électrcité.

    Sonelgaz, la société algérienne qui fournissait l’électricité à ces trois villes frontalières marocaines a justifié cette coupure par une panne technique.

    Pour rappel, le Maroc et l’Algérie ont signé en 2009 un accord pour s’approvisionner mutuellement en électricité, notamment les zones situées de part et d’autre de la frontière.

    Selon des médias marocains, l’algérie approvisionne aussi les centrales au gaz naturel à cycle combiné de Aï, Ben Lathar (au nord ouest de la ville qui est au sud d’Oujda) et de Tahaddart (au nord du village de Tahaddart qui se trouve au sud de Tanger). Ces centrales sont menacées par la cessation du passage du gaz algérien le 31 octobre 2021.

    Aux coupures d’électricité, l’Algérie vient d’ajouter la fermeture de l’espace aérien entre les deux payx. Ainsi la tension monte d’un cran depuis la décision d’Alger de rompre les relations avec le Maroc.

  • Maroc: Avec Medgaz, ça gaze plus

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    L’Algérie abandonne le Gazoduc Maghreb-Europe : Plus de gaz algérien pour le Maroc

    En décidant de revoir à la hausse le volume de la production de gaz à destination de la péninsule ibérique via le Medgaz, passant ainsi de 8 à 10,5 milliards de mètres cubes dès la fin de novembre, l’Algérie se passe inéluctablement du gazoduc Maghreb-Europe, dont le contrat arrive à terme le 31 octobre prochain.

    Et dire que le Maroc, traversé par un tronçon de 450 kilomètres duquel il tirait les droits de passage a joué le cafouillage quant à sa position de reconduire ou pas le contrat de ce gazoduc. Résultat des courses, il se voit volatilisé devant ses yeux de quelque 800 millions de royalties et un milliard de mètres M3 de gaz.

    Depuis lors, l’eau a coulé sous les ponts, et les négociations de l’Algérie avec son partenaire espagnol au sujet de la sécurité des approvisionnements en gaz ont abouti à la mise en service, à partir de fin novembre, du Medgaz.

    En d’autres termes, la totalité de l’approvisionnement en gaz algérien passera par ce gazoduc, comme réitéré récemment par le patron de Sonatrach, lors d’une visite au projet de la quatrième unité de pression de gaz sis à Béni Saf.

    Sur les lieux de ce point de départ de l’approvisionnement jusqu’au port d’Almeria, Toufik Hakkar s’est enquis des capacités de production ainsi passées à 10,5 milliards de M3 suivant la demande du partenaire espagnol.

    S’exprimant récemment à la Radio chaine 3, l’expert en questions énergétiques, Mourad Preure, il ne pense pas moins que le Maroc a joué le chantage dans cette affaire.

    Il a fait même la comparaison avec le conflit du même ordre entre la Russie et l’Ukraine, dont le dernier pays cité a empêché que le gaz russe passe vers l’Europe.

    Fins stratèges qu’ils sont, les Russes avaient alors construit le gazoduc Nord Stream 2, dont la mise en service est toute proche. Mais, Dr Preure n’en fait pas source d’inquiétude des manœuvres marocaines, estimant que l’Algérie dispose d’un plan « B », que constitue le Medgaz.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 07/09/2021

  • Maroc-Algérie-Gazoduc Maghreb-Europe: L’arroseur arrosé

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    L’Algérie, par le biais de Sonatrach, et l’Espagne, à travers la compagnie Naturgy, n’ont pas trop tergiversé pour prendre les devants depuis que du côté du Maroc il a été décidé d’exhiber comme un atout, dans la guerre des mots qu’il a imposée à l’Algérie, la question du renouvellement du contrat de passage sur son territoire du gazoduc Maghreb-Europe qui dessert une partie importante du pays ibérique.
    La rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc est donc consommée. Il reste à savoir ce qu’il adviendra des relations économiques, très marginales, entre les deux voisins si l’on excepte le contrat les liant pour le passage du gaz naturel en direction de l’Espagne.
    Il n’est un secret pour personne que le gazoduc Maghreb-Europe (GME) permet au Maroc de s’approvisionner en gaz naturel dans une proportion pas loin de 50% pour satisfaire notamment ses besoins en électricité, en plus de droits de passage de ce gazoduc entré en exploitation il y a 25 ans pour le transport à partir de Hassi R’Mel en direction de l’Espagne et du Portugal de plus de 10 milliards de mètres cubes de gaz en passant par le Maroc. 
    Long de 1400 kilomètres pour relier le nord de l’Afrique au sud de l’Europe, à travers un conduit sous-marin le long du détroit de Gibraltar, le GME permet à l’Espagne et au Portugal d’assurer leurs approvisionnements à plus ou moins 30% de leurs besoins annuels en gaz, besoins appelés à augmenter même sans le recours à ce gazoduc qui n’en finit plus de défrayer la chronique, mais sans que cela suscite la moindre pression ni sur Sonatrach ni sur son partenaire ibérique Naturgy.
    Il y a quelques semaines, alors que les spéculations atteignaient des proportions telles que les intentions du Maroc quant au non-renouvellement du contrat de passage du GME étaient au stade du fait accompli, le P-dg de Sonatrach Toufik Hakkar confiait, en toute décontraction, que même en cas de non-renouvellement de ce contrat qui prend fin en octobre prochain, l’Algérie pourra fournir du GNL à l’Espagne dans le respect des quantités contractuelles, mais également répondre à une éventuelle demande supplémentaire du marché espagnol sans aucun problème. 
    Évidemment, le patron de Sonatrach faisait allusion à l’autre gazoduc qui dessert l’Espagne ; Medgaz qui relie Béni-Saf au port d’Almeria en passant sous la Méditerranée. Gazoduc, qui plus est, a bénéficié d’une extension devant entrer en service au quatrième trimestre de cette année après avoir fait l’objet d’un investissement de 90 millions de dollars. Un investissement qui, avant même que le gazoduc n’entre en fonction avec ses nouvelles capacités, s’avère déjà stratégique en plus du fait qu’il permet à l’Espagne de renforcer sa sécurité d’approvisionnement en gaz et à l’Algérie de perpétuer la relation commerciale qui la lie avec l’Espagne depuis les années 1970.
    Désormais tranquille au sujet de son approvisionnement en gaz naturel après la terrible crise de l’hiver dernier lorsque les prix avaient pris de la hauteur faute de s’être approvisionnée suffisamment alors que l’hiver s’était avéré rude, l’Espagne économise les quantités de gaz qu’elle cède au Maroc, surtout en ces temps présents où les prix du GNL flambent en raison de la forte demande de partout et de l’indexation du prix du gaz sur celui du pétrole. Ce qui met forcément dans un sacré embarras les Marocains.
    Ainsi, après avoir exhibé de façon plutôt insidieuse la menace de non-reconduction du contrat de passage du GME, voilà que la donne se retourne contre le Maroc qui a voulu jouer à l’arroseur mais, finalement, se retrouve dans le rôle de l’arrosé, en cas de non-renouvellement du fameux contrat de passage du GME.
    Il ne restera alors au Maroc qu’à invoquer tous les saints pour que le gazoduc Nigeria-Maroc puisse voir le jour, malgré le scepticisme des potentiels clients européens du consortium Nigeria LNG.
    Azedine Maktour

  • Maroc-Algérie: La mise à mort du gazoduc Maghreb-Europe

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    C’est officiel et confirmée. Le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe ne sera pas renouvelé après son expiration le 31 octobre 2021. Le ministre algérien de l’énergie vient d’informer l’ambassadeur espagnol à Alger, Fernando Moran Calvo-Sotelo, que « tout » l’approvisionnement en gaz passera dorénavant par Medgaz, qui relie Beni Saf (Algérie) à Almeria (Espagne).
    Selon Echourouk, les statistiques relatives à ce gazoduc, mis en service en 1996, indiquent que le Maroc perçoit annuellement des revenus importants du transit du gaz algérien sur son territoire, et au cours des trois dernières années, les revenus du Maroc en 2018 se sont élevés à environ 170 millions de dollars, avant de baisser en 2019 jusqu’à 113 millions de dollars, puis à 56 millions de dollars en 2020.
    « Le Maroc obtient ce revenu sous forme de gaz naturel, estimé à 600 millions de mètres cubes par an, qui est destiné à la production d’électricité à partir de deux centrales électriques », indique Echourouk.
    L’expert en énergie, Mahmah Bouziane, a déclaré que le perdant de la non-extension du contrat est « le Makhzen marocain et les personnes affectées sont le peuple marocain, car les données techniques indiquent qu’en 2020, l’importation de gaz naturel du Royaume du Maroc était de 750 millions de mètres cubes, et l’approvisionnement de l’Algérie par le gazoduc Maghreb-Europe est de 600 mètres cubes, ce qui signifie que la consommation marocaine dépend du gaz algérien ».
    « Deuxièmement, ajoute-t-il, sur 600 millions de mètres cubes de gaz, 89 % de l’électricité est produite au Maroc, à partir du gaz algérien. Troisièmement, l’Espagne paie au Maroc le passage du gazoduc par le territoire marocain.
    La décision de l’Algérie de limiter les exportations du gaz au gazoduc Medgaz, contraindra le Maroc à importer du gaz de pays lointains tels que le Nigeria ou le Qatar et son transport augmentera considérablement son prix. La population marocaine en pâtira.
    Selon le journal algérien, « même si le Maroc s’approvisionne en gaz d’autres pays, il ne dispose pas de capacités de stockage, ce qui rend difficile l’obtention de gaz à temps, selon l’expert Mahmah Bouziane, contrairement à ce qui se passe dans les pays européens ».