Étiquette : gazoduc

  • Gaz algérien pour l’Espagne et le Portugal : Le contrat sécurité !

    La menace brandie par Rabat à la suite de son contentieux avec Madrid sur les questions migratoire et du Sahara occidental de ne pas renouveler l’accord d’exploitation du gazoduc «Maghreb-Europe» qui traverse son territoire pour approvisionner l’Espagne et le Portugal à partir de l’Algérie n’inquiète pas Sonatrach. Au cas où le Royaume du Maroc met à exécution sa menace, la compagnie algérienne des hydrocarbures continuera d’honorer son contrat de fournisseur et poursuivra l’approvisionnement des deux pays de la péninsule Ibérique en recourant à ses capacités de liquéfaction.

    Par Feriel Nourine

    La menace lancée par le Maroc, il y a quelques semaines, de ne pas renouveler l’accord d’exploitation du gazoduc «Maghreb-Europe», qui traverse son territoire pour approvisionner l’Espagne et le Portugal en gaz à partir de l’Algérie, ne semble pas inquiéter outre mesure les responsables de Sonatrach.

    Au cas où le Royaume met à exécution sa menace, l’Algérie continuera à approvisionner les deux pays de la péninsule Ibérique en recourant à ses capacités de liquéfaction, a en effet indiqué le PDG de la compagnie nationale d’hydrocarbures Tewfik Hakkar. «Nous avons pris toutes les dispositions nécessaires en cas de non-renouvellement du contrat d’excellence du gazoduc concerné», a assuré M. Hakkar, lors d’une conférence de presse qu’il a animée hier après la présentation des bilans d’activités de l’entreprise.

    «Même en cas de non-renouvellement de ce contrat qui prend fin en octobre prochain, l’Algérie pourra fournir l’Espagne, mais également répondre à une éventuelle demande supplémentaire du marché espagnol sans aucun problème», a insisté le premier responsable du premier groupe énergétique sur le continent africain.

    Rapportant l’information sur cette affaire d’un éventuel non-renouvellement de contrat, brandi comme menace parmi tant d’autres par le Maroc, El Confidencial Digital avait souligné, il y un peu plus d’un mois, que le gouvernement espagnol avait déjà pris les devants en cas d’aggravation de crise avec le Maroc pour conserver ses approvisionnements en gaz algérien.

    «L’Espagne a réussi à sauver avec l’Algérie un possible problème d’approvisionnement si une escalade de représailles à l’encontre de notre pays par le Maroc commençait», avait indiqué le journal en ligne espagnol, citant une source locale proche du dossier. Il s’agira pour les deux pays de recourir au gazoduc Medgaz, installations appartenant pour 51% à Sonatrach et 49% à son partenaire espagnol Naturgy, en guise de réplique à la stratégie déployée par la partie marocaine au détriment de l’accord de partenariat portant sur le gazoduc «Maghreb-Europe». Et c’est visiblement ce que viennent confirmer les propos du PDG de Sonatrach, rassurant ainsi sur les ventes de gaz du pays vers ce gros acheteur qu’est l’Espagne, tout comme le Portugal d’ailleurs. Durant le premier trimestre de l’année en cours, ces deux pays se sont approvisionnés pour un volume de 4,3 milliards de mètres de cubes de gaz algérien, soit une augmentation de 122% par rapport à la même période de l’année dernière.

    Reporters, 30 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, Portugal, Maroc, gaz, gazoduc,

  • Nigeria reprend le projet du gazoduc via l’Algérie

    Nigeria : AKK Gas Pipeline – Le Nigeria cible les marchés transsahariens et européens

    « Le plan est que si nous pouvons l’amener à Kano, alors il peut continuer jusqu’en Algérie par le gazoduc transsaharien, puis se connecter au gazoduc algérien et ensuite le déplacer vers l’Europe. »

    Le gouvernement fédéral dit qu’il cible les marchés transsahariens et européens avec la construction en cours du gazoduc Ajaokuta, Kaduna, Kano, connu sous le nom de gazoduc AKK.

    Le ministre d’État aux Ressources pétrolières, Timipre Sylva, a déclaré lors d’un forum de l’Agence de presse du Nigeria (NAN) que le gazoduc serait l’un des projets hérités de l’administration du président Muhammadu Buhari.

    « Le plan est que si nous pouvons l’amener à Kano, alors il peut continuer jusqu’en Algérie par le gazoduc transsaharien, puis se connecter au gazoduc algérien et ensuite le transporter vers l’Europe.

    « Donc, notre gaz peut se déplacer du Sud vers le marché européen. C’est donc un élément d’infrastructure très important et le président y est très engagé et il est sur la bonne voie. »

    M. Sylva a déclaré qu’une fois achevé, le gazoduc servirait également d’épine dorsale de développement le long des corridors sud-nord du pays.

    « Le gazoduc AKK est bon pour les producteurs et le marché car nous avons beaucoup de situations où le gaz est plafonné dans le Sud et n’est pas produit parce qu’il n’y a pas de marché.

    « Mais ce que nous voulons faire maintenant, c’est faire passer le gaz à travers le Nigéria, de sorte que lorsque vous transportez maintenant le gaz du sud vers le nord, toutes les personnes le long de ce couloir puissent profiter de ce gazoduc.

    « Ce que cela signifie, c’est que les gens auront accès au gaz n’importe où au Nigeria. Cela permettra également aux Nigérians d’investir dans une industrie gazière n’importe où au Nigeria.

    « C’est aussi bon pour le producteur car il a maintenant des incitations à produire plus. Avant, le gaz dans le Sud était plafonné mais avec cette épine dorsale, n’importe qui peut produire et se connecter au gazoduc AKK », a déclaré M. Sylva.

    Selon lui, la construction du gazoduc AKK éliminera complètement le torchage du gaz dans le pays car il absorbera les huit pour cent restants actuellement torchés.

    « Aujourd’hui, alors que nous parlons du torchage du gaz, c’est tellement exagéré. Le torchage du gaz a été réduit à environ huit pour cent. Nous avons supprimé environ 92 pour cent des torches.

    « Le torchage du gaz n’est plus le problème majeur de nos communautés aujourd’hui. Il y a eu beaucoup de monétisation du gaz.

    « Tout le gaz qui allait dans NLNG était auparavant torché, tout le gaz entrant dans les centrales électriques était auparavant torché, et il y a également beaucoup de gaz réinjecté dans le sol afin que nous ne le torchions pas.

    « Nous utilisons également une partie du gaz pour augmenter le pétrole brut, nous avons donc trouvé beaucoup d’utilisation pour le gaz qui a réduit le torchage de huit pour cent, mais les gens l’exagèrent encore.

    « Auparavant, dans ma propre communauté, je voyais les fusées éclairantes à l’horizon lorsque je me tenais près de l’Atlantique, mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. »

    M. Sylva a exhorté les communautés du delta du Niger à exploiter les diverses opportunités créées par les projets d’utilisation du gaz du gouvernement fédéral et à cesser de se plaindre des dangers du torchage du gaz qui avaient presque été éliminés.

    « Le torchage du gaz n’est plus un problème dans le delta du Niger, huit pour cent du gaz torché ne peut pas être le problème.

    « Si je ne sais pas quoi faire de mon gaz, c’est quand je brûle, mais si je peux monétiser mon gaz, pourquoi devrais-je le brûler quand je peux en tirer de l’argent.

    « En fait, il est dans mon intérêt de ne pas brûler mon gaz car il a maintenant de la valeur. Le problème avec le gaz avant était qu’il n’avait aucune valeur parce que personne ne l’achetait.

    « Mais maintenant, si je peux le monétiser, je le garderai pour pouvoir en tirer des avantages », a ajouté M. Sylva.

    Premium Times, 27 juin 2021

    Etiquettes : Nigeria, Algérie, gazoduc, AKK, Trans-Saharan Gas Pipeline,

  • Gaz : L’Algérie coupe l’herbe sous les pieds du Maroc

    Maroc, Algérie, gaz, Medgaz, gazoduc, #Maroc, #Algérie,

    En inaugurant un nouveau gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne : L’Algérie coupe l’herbe sous les pieds du Makhzen

    Dossier du gaz : Le Maroc mène une campagne de «chantage» contre l’Algérie et l’Espagne

    Le Maroc, qui mène une campagne de chantage contre l’Algérie et l’Espagne sur le dossier du gaz, ne va pas remporter de grands gains, d’autant plus que l’Algérie a précédé toute manœuvre possible de sa part en lançant un gazoduc directement avec l’Espagne en échange à celui traversant le territoire marocain.

    Le journal espagnol El Mundo a écrit à propos de la décision marocaine en disant que « le roi Mohammed VI a suspendu les négociations pour renouveler le gazoduc avec l’Espagne, qui se termine cette année  », et s’est demandé si le Maroc transférerait l’escalade entre lui, l’Espagne et l’Algérie sur le plan économique.

    « D’autre part, l’Algérie a précipité le Maroc, et elle a inauguré en mois de mai 2021 un gazoduc reliant directement l’Algérie et l’Espagne d’une longueur de 197 km et d’un coût d’environ 32 milliards de dinars pour renforcer la capacité d’exportation du gaz algérien via le gazoduc Medgaz reliant les deux pays. Il s’agit de la deuxième ligne, après le gazoduc, dont le Maroc a cessé de négocier le renouvellement, et qui sera achevé au cours de l’année en cours » a écrit le quotidien espagnol El Mundo.

    Le site espagnol El Confidential, citant des sources gouvernementales, a rapporté que « la crise entre Madrid et Rabat concernant les migrants dans la ville de Ceuta a compliqué le renouvellement du contrat pour l’exploitation du gazoduc maghrébin “Pedro Duran”, qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc ».

    La démarche espagnole pour assurer l’approvisionnement en gaz algérien en cas d’escalade de la tension avec le Maroc a été lancée en début d’année et a abouti à l’inauguration du gazoduc Media Gas, qui relie directement Beni Saf à la wilaya d’Ain Temouchent à la ville espagnole Almería

    L’inauguration d’un nouveau gazoduc entre l’Algérie et l’Espagne

    L’Algérie a lancé, le 6 mai 2021, un gazoduc direct le reliant au continent européen. C’est le deuxième après la ligne passant par le Maroc, dont le contrat arrive à échéance cette année. L’Algérie va-t-elle maintenir les deux gazoducs ensemble et quel sort attend le gazoduc marocain à la lumière des récentes tensions entre les deux pays ?

    Jeudi 6 mai 2021, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a inauguré le gazoduc reliant l’Algérie et l’Espagne à travers la station d’Ain Temouchent.

    Le projet, d’une longueur de 197 km et d’un coût d’environ 32 milliards de dinars, vise à soutenir la capacité d’exportation du gaz algérien à travers le gazoduc Medgaz reliant les deux pays.

    Il s’agit du deuxième gazoduc, après le gazoduc traversant le Maroc, qui devrait être achevé au cours de l’année en cours.

    Le journal marocain Hespress s’attendait à ce qu’un nouvel accord soit négocié pour continuer à travailler entre l’Algérie et la partie européenne.

    En outre, Le Maroc s’apprête à renouveler les contrats d’importation de gaz algérien via le gazoduc «Arabe Maghreb Europe» qui passe par l’Espagne, via un accord préliminaire avec l’Algérie à partir de cette année 2021, et ce, compte tenu de l’absence d’options pour le Marocain gouvernement étant donné le manque de production locale qui répond à la demande croissante de l’économie marocaine en gaz.

    Y.H.

    Maghreb Info, 15 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Gazoduc, gaz, Espagne, crise de Ceuta,

  • L’Algérie ferme les vannes du gaz au Maroc

    Le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe expire en novembre

    Smaïl ROUHA

    Rabat grelotte. Outre ses relations en froid avec l’Algérie, le Maroc risque de connaître des hivers plus rudes et plus maussades. Et pour cause.

    L’Algérie aurait décidé de ne pas renouveler le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe sur une longueur de 1400 kilomètres, dont 540 kilomètres traversent le Maroc, en partant du gisement algérien de Hassi R’mel dans le sud du pays. D’autant que le conflit entre Madrid et Rabat a compliqué ce renouvellement qui permet d’acheminer le gaz algérien du coeur du Sahara vers l’Europe, en traversant le Maroc. Le contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe expire en novembre prochain après un quart de siècle d’exploitation. Une décision, autant pour des raisons économiques que politiques et même un peu plus, qui serait prise après la mise en service, par l’Algérie, de l’extension du gazoduc Egpdf, entre El Kasdir-El Aricha (Naâma) et Beni Saf (Aïn Témouchent). Ce gazoduc, long de 197 kilomètres (diamètre 48») et d’un coût de 32 milliards de dinars, s’inscrit dans le cadre du renforcement des capacités d’exportation du gaz algérien via le gazoduc Medgaz.

    Depuis 2011, le gazoduc Medgaz relie directement les installations algériennes de Béni Saf au port d’Almeria en Andalousie et 60% du gaz qui y transite est destiné au marché espagnol. Cette réalisation renforcerait les capacités de l’Algérie, dont celle de Sonatrach, à commercialiser du gaz naturel vers l’Europe, via ce gazoduc reliant Beni-Saf à l’Espagne, avait affirmé, à l’occasion, Mohamed Arkab, ministre de l’Energie et des Mines.

    En effet, l’Algérie mise beaucoup sur le gazoduc Medgaz pour pouvoir pallier la fin du contrat Maghreb-Europe, ainsi que l’augmentation des exportations des exportations du gaz naturel liquéfié algérien. D’autant que le transport via le gazoduc offre un avantage compétitif indéniable comparativement au recours aux méthaniers. Une réalisation à même de donner, selon le ministre, au groupe Sonatrach, plus de flexibilité dans les opérations de raccordement et la livraison de gaz naturel par canalisation. L’objectif de cette mise en service est de permettre à l’Algérie de renforcer ses capacités d’exportation du gaz naturel via le gazoduc «Medgaz» entre l’Algérie et l’Espagne. En corollaire, renforcer la position de Sonatrach en tant que partenaire fiable de ses partenaires européens en gaz naturel liquéfié.

    En effet, le gaz algérien représente près de 55% des importations annuelles de l’Espagne. En procédant, au début du mois en cours, à la mise en service de l’extension du gazoduc Egpdf, l’Algérie, tout en anticipant tout conflit d’intérêts avec le Maroc, pourra utiliser Medgaz pour transporter la totalité des 10 milliards de mètres cubes de gaz qu’elle a contractés avec l’Espagne sans avoir à passer par le Maroc. Une décision qui ne devrait pas être sans conséquences sur l’économie marocaine. Déjà, qu’en 2020, le Maroc a vu ses revenus tirés du transport du gaz algérien via le gazoduc Maghreb-Europe, traversant le territoire du royaume, baisser de 55%. Soit plus de la moitié par rapport à l’année 2019. Selon les chiffres contenus dans un rapport pour l’année 2020 de la direction des douanes et des impôts marocaine, les revenus du Maroc ont atteint 51 millions de dollars l’année écoulée. Et la facture risque d’être encore plus salée avec la réalisation du gazoduc transsaharien dit aussi Nigal, devant relier le Nigeria à l’Algérie pour transporter du gaz naturel vers l’Europe.

    Une bataille de pipelines dans laquelle l’Algérie s’apprête à remporter la guerre. En effet, selon des sources, le projet marocain (Nigeria-Morocco Gas Pipeline en anglais, Nmgp) s’est révélé du marketing politique. Selon l’expert des marchés pétroliers, Noureddine Legheliel, basé à Stockholm, en Suède, ce projet semble relever plus d’une lutte informationnelle que d’un quelconque projet économique sérieux. Un avis partagé par l’ancien ministre algérien de l’Energie, Abdelmadjid Attar, qui soulignait que « le projet du gazoduc entre le Nigeria et le Maroc est un projet politique sans aucune faisabilité économique».

    L’Expression, 24 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Gaz, Medgaz, Espagne, approvisionnement, gazoduc,

  • L’Espagne s’assure avec l’Algérie l’approvisionnement en gaz menacé par la crise marocaine

    L’Espagne s’assure avec l’Algérie l’approvisionnement en gaz menacé par la crise marocaine

    Maroc, Algérie, Espagne, Medgaz, gazoduc, #Maroc, #Algérie,

    Naturgy a conclu un accord avec son partenaire pour disposer d’une alternative au gazoduc du Maghreb : Sonatrach va réduire les expéditions de gazoducs vers la Chine

    Le conflit avec le Maroc complique le renouvellement de l’accord pour l’utilisation du gazoduc du Maghreb, qui expire dans quatre mois. C’est l’une des principales sources de gaz pour l’Espagne, ce qui a obligé le gouvernement à se mobiliser pour garantir l’approvisionnement avec l’Algérie face à une éventuelle aggravation de la crise avec Rabat.

    Des sources de la direction économique de l’exécutif confirment à Confidencial Digital que l’Espagne a réussi à sauver avec l’Algérie un possible problème d’approvisionnement si une escalade de représailles à notre pays par le Maroc commençait.

    Ils soulignent que Naturgy a conclu en 2019 un accord avec son partenaire Sonatrach, une entreprise publique algérienne, pour l’achat conjoint de 42 % de Medgaz au fonds Mubadala, également propriétaire de Cepsa.

    La société présidée par Francisco Reynés détient désormais 49% de Medgaz, la société qui gère le gazoduc entre l’Algérie et la côte méditerranéenne espagnole, pour 51% de son partenaire, avec lequel elle cogère l’infrastructure.

    L’Algérie, fournisseur de gaz pour l’Espagne

    Naturgy importe du gaz d’Algérie par deux gazoducs. Le gazoduc Medgaz, qui va de Beni Saf à la côte d’Almeria en passant par la Méditerranée, et le gazoduc Maghreb-Europe (EMPL), qui traverse le Maroc et, de Tanger, passe par le détroit de Gibraltar pour arriver à Cordoue.

    Les deux gazoducs sont actuellement utilisés de manière interchangeable, en fonction des besoins, de la destination finale du gaz et du prix de l’utilisation des infrastructures.

    L’Algérie est le principal fournisseur de gaz de l’Espagne, notamment parce qu’elle dispose de deux gazoducs reliant les deux pays par lesquels transite cette matière première, ce qui rend le transport beaucoup moins cher.

    Rénovation du gazoduc du Maghreb

    La compagnie gazière peut utiliser Medgaz pour transporter la totalité des 10 milliards de mètres cubes de gaz qu’elle a contractés avec l’Algérie sans avoir à passer par le Maroc. Mais la concession du gazoduc du Maghreb, qui expire en octobre prochain, reste essentielle pour garantir un approvisionnement sûr de l’Espagne.

    Or, le conflit entre Madrid et Rabat a compliqué ce renouvellement qui permet d’acheminer le gaz algérien du cœur du Sahara vers l’Europe, en traversant le Maroc, selon des sources diplomatiques confirmées à ECD.

    Approvisionnement garanti par l’Algérie

    Ce scénario a mobilisé le gouvernement espagnol pour éviter que le prix du gaz ne s’envole pour les consommateurs espagnols. Des sources familières avec les négociations expliquent que l’Espagne a trouvé cette fois en Algérie « un allié » contre la menace du Maroc.

    Jusqu’à présent, l’entreprise publique algérienne Sonatrach avait expliqué à plusieurs reprises au gouvernement espagnol qu’elle rencontrait des problèmes lors du traitement du gaz, ce qui entraînait parfois des retards dans l’approvisionnement par gazoduc, non seulement avec la péninsule ibérique mais aussi avec l’Italie.

    Toutefois, les autorités espagnoles se sont parfois montrées suspicieuses à l’égard de l’argument algérien selon lequel une panne aurait empêché le bon fonctionnement du gazoduc. Surtout si elle coïncide avec un pic de consommation sur le marché de l’énergie, par exemple au milieu d’une vague de froid.

    Réduction des envois vers l’Asie

    Des sources du secteur de l’électricité rappellent à ECD que l’entrée de gaz en provenance d’Algérie a été réduite à un quart, selon les données d’Enagas, pendant les jours où la tempête « Filomena » a frappé durement le centre de la péninsule en janvier dernier.

    À l’époque, la baisse de l’approvisionnement en gaz algérien a tendu le marché et a entraîné l’enregistrement de prix record. Le phénomène a été attribué au fait que l’entreprise publique Sonatrach vendait le gaz qu’elle devait fournir à l’Espagne à un prix plus élevé à la Chine ou au Japon, profitant du fait qu’ils subissaient également une importante vague de froid à l’époque.

    À tel point que des gaziers partis pour la péninsule ibérique ont été détournés vers la Chine à la volée et à la dernière minute.

    Une situation que l’Espagne s’est empressée d’éviter et a obtenu l’engagement de Sonatrach, l’actionnaire de Naturgy, de réduire les expéditions de gaziers vers l’Asie tant que l’approvisionnement du système gazier espagnol n’est pas garanti, évitant ainsi les tensions sur le marché qui déclenchent les prix.

    L’Algérie s’allie à l’Espagne contre le Maroc

    Les sources consultées soulignent que l’Algérie compte sur le gazoduc Medgaz pour pouvoir pallier la fin du contrat Maghreb-Europe, ainsi que l’augmentation du gaz naturel liquéfié algérien.

    Les tensions politiques entre les deux pays d’Afrique du Nord conduisent l’Algérie à exercer des représailles contre le Maroc. Un scénario qui, dans ce contexte d’escalade des tensions avec Rabat, profite à l’Espagne.

    La question du Sahara occidental, la normalisation des liens avec l’entité sioniste et les provocations continues contribuent au virage algérien, qui compliquera grandement l’approvisionnement en gaz du Maroc, l’obligeant à entreprendre des projets et des initiatives coûteux.

    Ainsi, si l’Algérie décide de ne pas renouveler le contrat avec le Maghreb, le Maroc rencontrera de grandes difficultés : il devra acheter près de la moitié de sa consommation de gaz dans un marché indexé sur le Brent, qui ne cesse d’augmenter, et sans le soutien de l’Espagne, qui sera assurée d’être approvisionnée par l’Algérie elle-même.

    El Confidencial Digital, 20 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, Algérie, Maroc, gaz, Medgaz, gazoduc Maghreb, Ceuta, Sahara Occidental,