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  • Fermeture du gazoduc : L’Espagne savait depuis 3 ans

    Tags : Algérie, Maroc, Espagne, Gazoduc, GME, gaz – Fermeture du GME : L’Espagne savait depuis 3 ans

    L’entreprise espagnole Naturgy est toujours en pourparlers avec le Maroc et l’Algérie au sujet de l’extension de la liaison gazière GME.
    Le plus grand groupe gazier espagnol, Naturgy, a déclaré le 10 novembre qu’il était toujours en pourparlers avec des parties au Maroc et en Algérie afin de parvenir à une extension de l’accord de transit du gaz pour les fournitures de gaz algérien dans le gazoduc GME via le Maroc vers l’Espagne.
    Les livraisons de gaz par le gazoduc GME sont tombées à zéro le 1er novembre après que l’accord de transit à long terme entre l’Algérie et le Maroc n’ait pas été renouvelé avant son expiration le 31 octobre.
    Les relations entre Alger et Rabat se sont considérablement détériorées ces derniers mois. Le 31 octobre, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ordonné à la société publique Sonatrach de rompre toute relation commerciale avec l’ONEE, la compagnie nationale marocaine.

    Jon Ganuza, responsable mondial du contrôle de gestion chez Naturgy, a déclaré le 10 novembre, après la publication du rapport sur les résultats du troisième trimestre de la société, que les discussions se poursuivaient pour voir si la concession du pipeline pouvait être prolongée.
    M. Ganuza a déclaré que cela serait « raisonnable » pour toutes les parties et « créerait de la valeur pour tous ».
    L’Algérie a déclaré à plusieurs reprises qu’elle pouvait répondre à la demande de gaz espagnole en utilisant uniquement le gazoduc direct Medgaz et les livraisons de GNL. Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a répété qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter.

    Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, a réaffirmé qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Cité par l’agence de presse nationale APS le 8 novembre, M. Hakkar a déclaré que Medgaz « assure actuellement à lui seul la totalité du volume des exportations de gaz algérien vers l’Espagne prévu par les contrats à long terme ».
    M. Ganuza a déclaré le 10 novembre que la société disposait de volumes de gaz fermes suffisants pour répondre aux besoins de ses clients et que ce volume garanti était indépendant du résultat des négociations avec le Maroc et l’Algérie, tout volume supplémentaire constituant un « avantage ».
    Il a ajouté que Naturgy savait depuis juillet 2018 qu’il était peu probable que la concession GME soit poursuivie.

    Malgré les assurances de l’Algérie, le non-renouvellement du contrat de transit GME a suscité une certaine inquiétude en Europe compte tenu de l’étroitesse actuelle du marché du gaz et des prix élevés.
    Le contrat TTF day-ahead a atteint un niveau record le 5 octobre, à 116,10 euros/MWh, selon les évaluations de prix de S&P Global Platts, et est resté volatil pendant le reste du mois d’octobre et en novembre.
    Platts a évalué le prix du TTF day-ahead le 9 novembre à 72 Eur/MWh, soit une hausse de 420 % par rapport à l’année précédente.

    Expansion de Medgaz
    L’Algérie travaille actuellement à l’extension de la capacité du gazoduc Medgaz de 8 Gm3/an à 10,7 Gm3/an, les travaux devant être achevés au quatrième trimestre.

    M. Ganuza, de Naturgy, a confirmé le 10 novembre que la société – dont la capacité sur le gazoduc fait l’objet d’un contrat send-or-pay libellé en euros jusqu’en 2031 – était également impliquée dans l’ajout du quatrième compresseur au Medgaz.

    D’autres mises à niveau sont également possibles pour porter la capacité à 16 milliards de mètres cubes par an.

    Au début de 2020, Naturgy a porté sa participation dans Medgaz à 49 %, en rachetant la participation de 34 % détenue par Mubadala d’Abu Dhabi, puis a divisé sa participation avec Black Rock.

    Grâce à un jugement espagnol de juillet 2021, les partenaires ont obtenu une prolongation de 10 ans pour les exempter de l’obligation d’offrir un accès à des tiers dans Medgaz, ce qui leur permet de faire face aux coûts de financement, y compris l’augmentation de la capacité.

    Naturgy a signé en 2018 un contrat d’approvisionnement de 9 Gm3/an avec Sonatrach, elle-même actionnaire minoritaire de Naturgy, courant jusqu’en 2030, mais les accords ont été modifiés en octobre 2020, sans que les détails ne soient divulgués.

    Flux actuels
    Depuis l’arrêt des flux dans l’oléoduc GME le 1er novembre, les livraisons de Medgaz se sont intensifiées et atteignent désormais quelque 25 millions de m3/j, soit environ 4 millions de m3/j de plus que la moyenne des 10 premiers mois de l’année, selon les données de S&P Global Platts Analytics.

    Selon les nominations des expéditeurs, les flux sur Medgaz devraient atteindre 26 millions de m³/j ce mois-ci.

    À 25 millions de mètres cubes par jour, les flux actuels suggèrent déjà une capacité annuelle de Medgaz de 9,1 milliards de mètres cubes par an, et lorsque Medgaz aura atteint sa capacité de 10,7 milliards de mètres cubes par an, les flux quotidiens pourraient atteindre près de 30 millions de mètres cubes par jour.

    Le gazoduc GME a transporté 5,93 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Espagne via le Maroc au cours des 10 premiers mois de 2021, soit une moyenne de 20 millions de m3/j, selon les données de Platts Analytics.

    Cela a suffi pour répondre à environ 25 % de la demande espagnole de gaz.

    Entre-temps, M. Hakkar, de Sonatrach, a déclaré le 8 novembre qu’il était trop tôt pour évaluer la situation de l’offre en cas de demande supplémentaire de gaz espagnol à l’avenir.

    « Ne parlons de la manière de répondre aux besoins supplémentaires que lorsqu’il y aura une demande supplémentaire », a-t-il déclaré, ajoutant : « Les capacités de Sonatrach à répondre à la demande espagnole sont suffisantes, que ce soit par le gazoduc [Medgaz] ou par des méthaniers. »

    Selon Platts Analytics, Medgaz seul pourrait ne pas suffire à couvrir ses prévisions d’approvisionnement algérien de l’Espagne pour le reste de cet hiver, avec 14 millions de m³/j à risque, même en tenant compte de l’extension de capacité.

    Toutefois, Platts Analytics s’attend à ce que l’impact sur l’équilibre espagnol cet hiver soit « modéré ».

    « Platts Analytics estime actuellement que l’Algérie dispose d’une capacité d’exportation de GNL suffisante pour couvrir le déficit de GME après avoir pris en compte les obligations contractuelles de Sonatrach », a-t-il déclaré.

    S&P Global, 10/11/2021

    #Maroc #Algérie #Espagne #Gaz #Gazoduc #GME #Naturgy #Sonatrach #

  • Alger pourrait faire valoir la « clause de destination »

    Tags: Algérie, Maroc, Espagne, Medgaz, Gazoduc – Alger pourrait faire valoir la « clause de destination »

    La décision de l’Algérie de ne pas reconduire le contrat du gazoduc Maghreb-Europe (GME), dont la date d’expiration a eu lieu le 31 octobre dernier, et de fermer la canalisation qui acheminait le gaz naturel algérien vers l’Espagne, via le territoire marocain, a eu l’effet d’un véritable séisme économique pour Rabat.
    Si l’Espagne est rassurée par les capacités de l’autre gazoduc Medgaz de lui assurer la totalité de ses besoins en GN, à travers sa canalisation sous-marine reliant Beni-Saf à Alicante,
    le Maroc est d’ores et déjà en train de compter les pertes que lui occasionnera la mise à l’arrêt d’un GME, dont il tirait de conséquents dividendes depuis sa mise en service il y a 25 ans.

    C’est carrément la panique chez le pays voisin, même si de hauts responsables marocains tentent de rassurer leurs concitoyens, en évoquant des alternatives pour la récupération du tronçon de cette canalisation qui traverse leur territoire. A travers les médias locaux, ces mêmes responsables sont en train de mettre en avant un possible inversement du flux des exportations algériennes vers l’Espagne.

    Comprendre que le Maroc serait en train de réfléchir au rachat à partir de l’Espagne d’une partie du GN algérien en le récupérant par voie du même GME. Or, cette option, même si elle est réalisable, serait très désavantageuse pour Rabat, font remarquer des experts algériens du secteur des énergies, et ce, pour plusieurs raisons d’ordre technique et financier. Et même si «techniquement elle est faisable», cette opération «a un coût et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser», affirme l’expert énergétique Mahmah Bouziane, soulignant que «le coût du gaz serait très cher pour le Maroc». Par ailleurs, une telle démarche ne saurait aboutir sans le consentement de l’Algérie, note M. Bouziane, en référence à la «clause de destination» contenue dans les contrats gaziers à long terme, du moins pour ce qui est des contrats de Sonatrach avec ses clients, exigeant de ces derniers d’avoir l’accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu’il leur fournit. Mais pas que ça ! S’il y a accord du fournisseur, «le client sera alors appelé à partager le bénéfice réalisé sur cette transaction (exportation du gaz importé) avec l’exportateur initial», explique l’expert. Ce dernier doute, cependant, que l’Espagne puisse accepter pareille procédure commerciale, en partant du principe que ce pays «préfèrerait sans doute, au cas où il opterait pour un tel choix, revendre le gaz importé, non pas par gazoduc, avec un contrat à terme, mais sur le marché Spot dont les prix se sont multipliés par 6 depuis le début de l’année».

    Ainsi, «outre la complication et le manque de profitabilité d’une telle option pour ledit client, inverser le flux gazier d’un gazoduc demande de l’investissement et du temps», insiste la même source, faisant remarquer qu’une telle alternative ne peut se faire qu’avec le GNL importé à des prix plus chers que le GN, sans oublier les frais de transport. Il faudrait aussi installer des unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l’acheminer via le GME».

    Abondant dans le même sens, l’expert pétrolier Mourad Preure dira que «les éléments de langage déployés autour de l’inversion du flux gazier, de l’Espagne vers le Maroc» étonnent le spécialiste. «Il est normal que dans une situation de crise grave qu’il a provoquée, le Maroc déploie une communication tous azimuts, pas toujours éthique, pour amoindrir le choc, rassurer sa population et soigner un tant soit peu son image sérieusement affectée». Quant aux capacités de l’Algérie à assurer les livraisons gazières via Medgaz et via les méthaniers (pour le GNL), l’expert est catégorique. Il rassure à son tour, en affirmant qu’«il n’y a aucun doute quant à la capacité de l’Algérie d’honorer ses engagements contractuels avec l’Espagne». Et de rappeler que «même durant la décennie noire, et avec les risques terroristes, les clients de l’Algérie ont été rassurés et ont investi avec elle dans le secteur des hydrocarbures».
    M. Preure argumentera davantage en rappelant qu’«il n’y a jamais eu de rupture d’approvisionnement de nos clients gaziers. Ils nous reconnaissent d’ailleurs cette performance». Pour l’expert pétrolier, le non-renouvellement du contrat du GME permet même d’éviter le risque d’interruption du gazier vers l’Espagne.

    Un risque à ne pas écarter en cette période où une partie de ce gazoduc se trouve chez le voisin hostile, explique-t-il, avant de rappeler le cas de la Russie qui avait connu le même problème avec un pays de transit, l’Ukraine. «La vérité est que les pays de transit sont toujours une incertitude forte pour les producteurs de gaz qui déploient tous les moyens pour s’en affranchir. Nous vivons le cas présentement», conclut le même intervenant.

    Feriel Nourine

    Reporters, 09/11/2021

    #Algérie #Maroc #Espagne #Gaz #Gazoduc #Medgaz

  • Le Maroc face à l’impasse énergétique

    Tags: Maroc, Algérie, Gazoduc, gaz, Espagne, Medgaz – Le Maroc face à l’impasse énergétique

    Le royaume chérifien est face à une véritable impasse. Pour rassurer ses citoyens et prévenir la colère des consommateurs, le Maroc a indiqué que l’impact immédiat de la fin de l’approvisionnement en gaz de l’Algérie via le gazoduc GME est « insignifiant », mais ces annonces sont en contradiction avec la réalité du terrain.

    Avancé comme des alternatives pour combler le manque à gagner et trouver d’autres ressources au gaz algérien, le makhzen ne pourra pas compter dans l’immédiat sur son programme d’énergies renouvelables pour générer l’électricité, étant donné que ce programme ne sera effectif qu’à long terme, et l’Espagne n’a pas accepté d’approvisionner le Maroc en gaz via le gazoduc liant les deux pays, a révélé Reuters.

    Selon l’agence de presse britannique, le Maroc n’a toujours pas précisé comment il compte combler les approvisionnements en gaz algérien, alors qu’il adopte des plans à long terme pour stimuler les énergies renouvelables et l’importation de Gaz naturel liquéfié (GNL).

    Face aux agissements du Maroc et ses atteintes aux règles de bon voisinage, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné à la Sonatrach de rompre ses relations commerciales avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (Onee), mettant fin au contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc.

    Le gazoduc GME, long de 1 300 km et dont la création remonte à 1996, pour transporter le gaz d’Algérie à l’Espagne via le Maroc, permet à ce dernier de bénéficier de 7 % du gaz traversant sur son territoire en tant que redevance, soit une moyenne d’environ 700 millions de mètres cubes par an.

    Environ un dixième de la production d’électricité du Maroc de 38 700 gigawatts/heures (GWH) dépendait du gaz algérien, utilisé pour deux centrales électriques dans son Nord, a souligné l’agence Reuters.

    Après qu’il a été un pays exportateur d’électricité, la privation de gaz algérien laissera le gouvernement marocain dans une impasse du fait d’une énorme demande à combler, et les industriels marocains sont les premiers à s’inquiéter de cette situation.

    Le charbon, le fioul et les énergies renouvelables, ne pourront pas faire face à la forte demande en électricité et alimenter, à eux seuls, les centrales électriques marocaines, ce qui fait craindre des spectres de pénuries et de coupures d’électricité en plein hiver.

    La Compagnie d’électricité marocaine et l’Agence nationale marocaine des hydrocarbures exercent une politique de fuite en avant pour l’instant, a relevé Reuters, qui précise aussi que ces deux compagnies étatiques marocaines n’ont pas précisé « les mesures nécessaires » qu’elles ont promises pour assurer un approvisionnement stable en électricité.

    Les deux compagnies sont même incapables de donner des détails sur « les alternatives durables à moyen et long termes » qu’ils prétendent détenir, a noté Reuters, citant des sources familières de ce dossier auprès de ces deux compagnies.

    Un haut responsable marocain a déclaré à l’agence britannique que Rabat discutait toujours avec l’Espagne de la possibilité qu’elle puisse approvisionner le Maroc en gaz via le gazoduc existant, mais l’Espagne, qui dépend de l’Algérie pour une grande partie de son approvisionnement énergétique, n’accepterait pas cela pour l’instant.

    Le Maroc a également accordé des permis d’importation à certaines sociétés gazières privées, mais n’a pas précisé s’il était en pourparlers avec l’une d’entre elles pour fournir du carburant aux centrales électriques, a mentionné encore Reuters.

    Selon la même source, le Maroc en est au stade de l’appel d’offres pour un terminal GNL flottant d’une capacité finale pouvant atteindre 5 milliards de mètres cubes par an. Cependant, a fait observer Reuters, même après l’attribution des principaux contrats, ces projets prennent généralement deux ou trois ans.

    Le Maroc a lancé des plans pour augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à 52% d’ici 2025 et 64% d’ici 2030, contre 36% en 2020.

    Or, a estimé Reuters, le Maroc est en retard sur ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, et, signe de cette impasse, les autorités marocaines concernées peinent à donner la moindre mesure rassurante.

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    Inverser le flux du GME reviendra plus cher au Maroc

    L’option d’inverser le flux du gaz exporté vers l’Espagne via le GME (Gazoduc Maghreb Europe), coûterait plus cher au Maroc, selon des experts algériens.

    Au regard de la «clause de destination» contenue dans les contrats gaziers à long terme, du moins pour ce qui est des contrats de Sonatrach avec ses clients, exige de ces derniers d’avoir l’accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu’il leur fournit.

    Dans le cas où le fournisseur accepte, le client devra partager le bénéfice réalisé sur cette transaction (exportation du gaz importé) avec l’exportateur initial, en l’occurrence Sonatrach.

    Donc, l’Espagne, dans ce cas précis, préfèrera vendre le gaz algérien sur le marché spot où les prix se sont multipliés par 6 depuis le début de l’année 2021. De plus, l’option par voie de gazoduc demande de l’investissement et du temps, selon les experts algériens.

    «Techniquement, cette inversion est faisable. Mais cette opération a un coût et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser. Le coût du gaz serait très cher pour le Maroc», souligne à l’APS l’expert énergétique Mahmah Bouziane.Une telle alternative ne peut se faire, selon lui, « qu’avec le GNL importé à des prix plus chers que le GN (gaz naturel), sans oublier les frais de transport. Il faudrait aussi installer des unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l’acheminer via le GME ».

    Pour Mourad Preure, l’expert en énergie, «il est normal que dans une situation de crise grave qu’il a provoquée, le Maroc déploie une communication tous azimuts, pas toujours éthique, pour amoindrir le choc, rassurer sa population et soigner un tant soit peu son image sérieusement affectée», répondant ainsi aux médias marocains.

    Le contrat GME, reliant l’Algérie à l’Espagne et au Portugal depuis 25 ans et l’Algérie au Maroc depuis 10 ans, n’a pas été renouvelé après son arrivée à échéance fin octobre dernier. Preure ne doute pas des capacités de l’Algérie à respecter ses engagements contractuels avec l’Espagne pour la livraison de gaz via le Medgaz (GN) ou par méthaniers (GNL). Le pays est un partenaire « fiable » même dans des périodes critiques de son Histoire, affirme-t-on de même source. A ce propos, Preure argumentera : «Même durant la décennie noire, et avec les risques terroristes, les clients de l’Algérie ont été rassurés et ont investi avec elle dans le secteur des hydrocarbures ».Et d’ajouter : « Il n’y a jamais eu de rupture d’approvisionnement de nos clients gaziers. Ils nous reconnaissent d’ailleurs cette performance ».

    Toutefois, l’expert en énergie a posé la problématique de pays de transit sur le marché gazier ou autres. Il dira : «La vérité est que les pays de transit sont toujours une incertitude forte pour les producteurs de gaz qui déploient tous les moyens pour s’en affranchir. Nous vivons le cas présentement ».

    Le 31 octobre dernier, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la cessation des relations commerciales entre Sonatrach et l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (Omee), mettant ainsi fin au contrat du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui alimentait l’Espagne via le Maroc.

    Cette décision n’a pas manqué de susciter des inquiétudes du côté des Européens. C’est pourquoi l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles et chef de mission auprès de l’Union européenne (UE), Mohammed Haneche, s’est empressé de rassurer les Européens quant à l’alimentation du vieux continent en gaz.

    Andrea Cozzolino, président de la Délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Maghreb (Dmag), a affirmé, mercredi dernier, que «le non-renouvellement de l’accord d’approvisionnement en gaz qui a expiré le 31 octobre, est une source de grave préoccupation ». Mieux, l’UE se considère comme la victime collatérale de la décision unilatérale de l’Algérie de ne pas reconduire le contrat de GME.

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    Le Président Tebboune reste ferme dans sa décision«L’Algérie interdit à l’Espagne de revendre son gaz au Maroc»

    Après la fermeture de gazoduc Maghreb – Europe (GME), le 31 octobre dernier, suite aux pratiques à caractère hostile du royaume marocain à l’égard de l’Algérie, portant atteinte à son unité nationale, Alger est ferme et déterminé dans l’application de ses décisions face à la poursuite des agissements de Rabat.

    En effet, Alger aurait « interdit à l’Espagne de revendre son gaz à Rabat », a rapporté hier le quotidien espagnol à large diffusion El Mundo citant des sources provenant de gouvernement de Pedro Sánchez.

    « Nous ne pouvons pas vendre de gaz algérien au Maroc, le gouvernement algérien l’a clairement fait savoir », a confié à El Mundo une source anonyme affiliée à l’une des principales compagnies d’électricité espagnoles.

    En clair, ont expliqué les mêmes sources au quotidien ibérique, si Endesa, Naturgy ou Iberdrola, les trois compagnies qui contrôlent la production, la distribution et la commercialisation d’électricité et de gaz en Espagne, souhaitent vendre de gaz au Maroc, celui-ci « ne devrait pas provenir de l’Algérie ».

    Depuis la fermeture de gazoduc GME, l’Espagne s’approvisionne en gaz algérien uniquement via le nouveau gazoduc Medgaz, qui relie directement l’Algérie à Almería, avec un volume de 8 milliards de mètres cubes, capacité toutefois inférieure aux 13,5 milliards de mètres cubes de gaz naturel qu’acheminait chaque année le gazoduc GME.

    Mais le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné son feu vert pour augmenter la capacité de Medgaz de 8 à 10,5 milliards de mètres cubes grâce au contrat signé entre Naturgy et Sonatrach pour une durée jusqu’à 2031.

    La 4e unité de pression de gaz serait opérationnelle ce mois-ci

    Le P-dg de Sonatrach, Toufik Hakkar, a effectué en septembre dernier en compagnie de hauts cadres de la compagnie, une visite d’inspection au projet de la quatrième unité de pression de gaz afin de hisser les capacités de production du gaz naturel vers la Péninsule ibérique via Medgaz à Béni Saf (Aïn Témouchent) de 8 à 10,5 milliards de mètres cubes. Le rythme des travaux « avance considérablement », et l’unité devra entrer en vigueur en novembre, a estimé un communiqué de la société nationale des hydrocarbures.

    Le 27 octobre dernier, Teresa Ribera, la troisième vice-présidente et ministre espagnol de la Transition écologique, s’était rendue en Algérie quatre jours avant l’expiration de contrat de gazoduc GME, pour tenter de trouver une solution à la fermeture annoncée de celui-ci, a fait savoir El Mundo.

    L’Algérie avait officiellement décidé le 31 octobre dernier de ne pas renouveler le contrat de gazoduc GME. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné à la Sonatrach de rompre ses relations commerciales avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (Onee), au « regard des pratiques à caractère hostile du royaume marocain à l’égard de l’Algérie, des pratiques qui portent atteinte à l’unité nationale ».

    L’arrêt de l’exploitation du GME, qui acheminait autour de 10 milliards de m3 par an de gaz produit à Hassi R’mel vers l’Espagne, n’aura pas d’incidence sur les volumes destinés à la Péninsule ibérique grâce à l’augmentation des capacités de production du Medgaz reliant Béni Saf à Almeria en Espagne, qui passeront de 8 à 10,5 milliards m3 par an avant la fin de l’année.

    « Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel exclusivement via le gazoduc Medgaz », avait récemment déclaré le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, précisant qu’en cas d’imprévus, «l’approvisionnement se fera à bord de méthaniers».

    La décision annoncée alors par le Président de la République a été transmise aux partenaires ibériques qui se sont montrés rassurés par les garanties fournies par l’Etat algérien.

    Fin septembre, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares Bueno, en visite de travail à Alger, avait indiqué avoir reçu « des garanties » de la part des autorités algériennes sur l’approvisionnement de l’Espagne en gaz.

    E-Bourse.dz

    #Algérie #Maroc #Gazoduc #Gaz #Espagne

  • Le Maroc pourra-t-il importer le gaz algérien via l’Espagne?

    Tags : Algérie, Maroc, Espagne, gaz, gazoduc – Le Maroc pourra-t-il importer le gaz algérien via l’Espagne?

    Les répercussions de la guerre diplomatique entre Alger et Rabat commencent à se faire ressentir. Outre l’aspect politique, historique et social de la crise, le secteur économique est visiblement le plus touché cette fois-ci.

    Il s’agit évidemment de l’affaire du gazoduc Maghreb-Europe dont l’Algérie a refusé de renouveler le contrat. Une telle décision semble apparemment impacter négativement l’économie du royaume chérifien. Selon certains spécialistes, l’inversement du flux gazier, pour acheminer du gaz algérien exporté vers l’Espagne via le GME marocain, est loin d’être une bonne solution sur le plan juridique, mais aussi technique. En effet, les contrats gaziers à long terme notamment ceux de Sonatrach comportent certaines clauses qui interdisent la réexportation du gazier par le client sans avoir l’accord préalable du fournisseur.

    Il s’agit de ce qui est appelé la « clause de destination » contenue dans les contrats de Sonatrach avec ses clients, et qui impose à « ces derniers d’avoir l’accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu’il leur fournit ». Cependant, si Sonatrach accepte une telle démarche, elle bénéficierait d’un pourcentage de cette transaction. Selon des spécialistes, l’Espagne jugerait plus judicieux de revendre le gaz algérien sur le marché SPOT que par le biais d’un gazoduc. « Techniquement, cette inversion est faisable. Mais cette opération a un cout et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser. Le coût du gaz serait très cher pour le Maroc », estime l’expert énergétique Mahmah Bouziane dans une déclaration accordée à l’APS. Ainsi, l’intervenant précise que cette démarche requiert « l’installation d’unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l’acheminer via le GME », sachant que le GNL est importé à des prix plus chers que le GN. Rabat dans l’embarra Il convient d’indiquer par ailleurs que la question relative à l’éventuel inversement du flux gazier constitue ces derniers temps un des thèmes les plus traités par la presse marocaine qui a affirmé que Rabat compte opter pour cette alternative.

    À ce sujet, l’expert pétrolier, Mourad Preure considère qu’« il est normal que dans une situation de crise grave qu’il a provoquée, le Maroc déploie une communication tous azimuts, pas toujours éthique, pour amoindrir le choc, rassurer sa population et soigner tant soit peu son image sérieusement affectée ». Après avoir expliqué d’un point de vue technique et juridique, mais aussi économique l’inversion du flux gazier, de l’Espagne vers le Maroc, l’expert n’a pas manqué à rassurer quant à la capacité e les engagements de l’Algérie envers l’Europe, plus précisément l’Espagne. « Même durant la décennie noire, et avec les risques terroristes, les clients de l’Algérie ont été rassurés et ont investi avec elle dans le secteur des hydrocarbures », fait-il savoir, tout en affirmant que l’Algérie est un partenaire fiable dont la performance a été longtemps reconnu.

    Par : RAHIMA RAHMOUNI

    Le Midi Libre, 10/11/2021

    #Algérie #Maroc #Gazoduc #Gaz #Espagne

  • Le gaz algérien arrive à Huelva par bateau

    Tags : Espagne, gaz, gazoduc, Maroc, Algérie, électricité – Le gaz algérien arrive à Huelva par bateau

    Aujourd’hui, l’électricité a repris sa tendance à la hausse. Après trois jours consécutifs de baisse, elle remonte ce lundi de 28%, s’établissant aux alentours de 167 euros le mégawatt par heure.

    On n’a pas encore atteint les 200, mais la tendance de la semaine est à la hausse. Demain, il fera l’objet d’un débat à Bruxelles. Ce lundi, pour l’instant, un méthanier chargé de gaz est arrivé au port de Huelva.

    Cela va devenir un fait plus courant qu’il ne l’était déjà. Des méthaniers chargés de gaz naturel liquéfié en provenance d’Algérie, la grande alternative depuis que le gazoduc maghrébin traversant le Maroc a été fermé.

    De l’usine de regazéification du port de Huelva, la deuxième d’Espagne et la troisième la plus proche de l’Algérie, il sera distribué dans la péninsule.

    Ce n’est pas une nouvelle modalité, l’année dernière 65 navires ont déchargé 3 millions de tonnes de gaz dans le port de Huelva. Maintenant, environ 8 navires pouvaient entrer par mois.

    Mais cela n’empêche pas le prix de l’électricité, après trois jours de baisse, de reprendre sa trajectoire ascendante. Et ce sera la tendance dans les prochains jours. Cela ne favorise en rien la reprise économique dont on prend le pouls à Bruxelles.

    Ainsi ce mardi, Ecofin ne discutera pas en principe des mesures à adopter pour stopper la hausse du prix de l’énergie que les analystes s’accordent à considérer comme transitoire.

    Canal Sur, 09/11/2021

    #Espagne #Algérie #Maroc #Gaz #Gazoduc #Electricité #Prix

  • Un inversement du gaz serait très désavantageux pour le Maroc

    Tags : Algérie, Maroc, Gazoduc, GME, Espagne -Un inversement du gaz serait très désavantageux pour le Maroc

    Un inversement du flux gazier, pour acheminer du gaz algérien exporté vers l’Espage via le GME marocain, serait une option très désavantageuse pour le Maroc, estiment des experts.
    Une telle démarche, au regard de la « clause de destination » contenue dans les contrats gaziers à long terme, du moins pour ce qui est des contrats de SONATRACH avec ses clients, exige de ces derniers d’avoir l’accord préalable du fournisseur pour réexporter le gaz qu’il leur fournit. En cas où le fournisseur accepte, le client sera alors appelé à partager le bénéfice réalisé sur cette transaction (exportation du gaz importé) avec l’exportateur initial. Un pays comme l’Espagne, par exemple, préfèrerait sans doute, en cas où il opterait pour un tel choix, revendre le gaz importé, non pas par gazoduc, avec un contrat à terme, mais sur le marché SPOT dont les prix se sont multipliés par 6 depuis le début de l’année.

    Ainsi, outre la complication et le manque de profitabilité d’une telle option pour ledit client, inverser le flux gazier d’un gazoduc demande de l’investissement et du temps. « Techniquement, cette inversion est faisable. Mais cette opération a un coût et nécessite plusieurs modifications sur les installations. Il faudrait aussi du temps pour la réaliser. Le coût du gaz serait très cher pour le Maroc », souligne à l’APS l’expert énergétique Mahmah Bouziane. Une telle alternative ne peut se faire, selon lui, « qu’avec le GNL importé à des prix plus chers que le GN, sans oublier les frais de transport. Il faudrait aussi installer des unités en Espagne pour pouvoir reconvertir le GNL en gaz naturel pour l’acheminer via le GME ».

    Les éléments de langage déployés autour de l’inversion du flux gazier, de l’Espagne vers le Maroc, « étonnent un spécialiste! », dira à son tour l’expert pétrolier, Mourad Preure, en réponse à des médias marocains rapportant que leur pays allait inverser le flux des exportations algériennes vers l’Espagne en utilisant le GME qui acheminait, jusqu’au 31 octobre dernier, du gaz algérien vers l’Espagne, en transitant par le Maroc. Le contrat GME, reliant l’Algérie à l’Espagne et au Portugal depuis 25 ans et l’Algérie au Maroc depuis 10 ans, n’a pas été renouvelé après son arrivée à échéance fin octobre. Pour M. Preure, « il est normal que dans une situation de crise grave qu’il a provoquée, le Maroc déploie une communication tous azimuts, pas toujours éthique, pour amoindrir le choc, rassurer sa population et soigner un tant soit peu son image sérieusement affectée ».

    L’Algérie a toujours été un partenaire fiable, même pendant la décennie noire
    Revenant, encore une fois, sur les capacités de l’Algérie à assurer les livraisons gazières via Medgaz et via les méthaniers (pour le GNL), l’expert est catégorique:  » il n’y a aucun doute quant à la capacité de l’Algérie d’honorer ses engagements contractuels avec l’Espagne ».

    « Même durant la décennie noire, et avec les risques terroristes, les clients de l’Algérie ont été rassurés et ont investi avec elle dans le secteur des hydrocarbures », a-t-il argumenté.
    Et d’ajouter:  » Il n’y a jamais eu de rupture d’approvisionnement de nos clients gaziers. Ils nous reconnaissent d’ailleurs cette performance ».

    Par contre, et vu la crise grave avec le Maroc, le risque de voir le flux gazier vers l’Espagne s’interrompre aurait été sérieusement posé si le contrat GME, transitant par le voisin hostile, avait été renouvelé, a-t-il soutenu. Il donne comme expert le cas de la Russie qui avait connu le même problème avec un pays de transit, l’Ukraine. « La vérité est que les pays de transit sont toujours une incertitude forte pour les producteurs de gaz qui déploient tous les moyens pour s’en affranchir. Nous vivons le cas présentement », regrette-t-il.

    Mehdi O.

    Lemaghreb.dz, 09/11/2021

    #Algérie #Maroc #Gazoduc #Maghreb #Espagne #Gaz

  • L’UMA rattrapée par l’histoire d’un gazoduc

    Tags : Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie, Union du Maghreb Arabe, UMA, Gazoduc, Sahara Occidental,

    Le passé rattrape toujours le présent. Il le rattrape nous dit-on, lorsque la compréhension nous échappe. Si l’on part de cet énoncé, on peut aussi déduire que le passé n’est jamais bien loin de nous. L’union du Maghreb est un projet des peuples libres de la région. Platon autrefois, définissait l’esclave par ces mots : « Un être qui exécute les projets conçus par d’autres ». On sait qu’un authentique projet trouve toujours son point de départ dans l’élan de ses élites. Toutefois, ni l’élan, ni l’impulsion et encore moins le désir ne réalisent un projet. Le projet suppose la vision d’un but clair, net et précis. Même s’il est vrai que le modèle déjà existant de la communauté économique Européenne (CEE) est pour beaucoup dans cette histoire. Le projet appelé, l’union du Maghreb arabe (U.M.A) assure se fonder sur un détour par l’histoire, qui serait particulièrement instructive à ce sujet si l’on s’acquitte d’un détour dans cette même histoire commune.

    L’Union Maghrébine, une revendication des mouvements nationaux.

    Évoquer en quelques lignes l’historique des mouvements nationalistes d’Afrique du Nord pendant la période coloniale mondiale serait en soi une tâche inutile puisque d’excellents ouvrages ont retracé cette histoire. Ainsi, les premières tentatives modernes sont liés aux au déballage du nationalisme arabe à l’aube du XXe siècle en exil notamment les Jeunes Tunisiens dont Ali Bach Hamba qui crée en 1916, le Comité de libération du Maghreb arabe. Mais, c’est, le rôle précurseur de l’Etoile nord-africaine (ENA) qui va porter les espoirs des masses sédentaires et paysannes, et en provoquant la prise de conscience des populations du Maghreb et l’indépendance de l’Algérie à partir de 1926.Les nationalistes algériens, marocains, et tunisiens se retrouvent au Caire où se tient le 1er congrès du Maghreb arabe du15 au 22 février 1947. Parmi les plus connus d’entre eux : Khider, Ben Bella, Ait Ahmed pour l’Algérie ; Salah Ben Youssef, Tayeb Slim, Rachid Driss, Brahim Tobal, pour la Tunisie et, pour le Maroc, l’émir Abdelkrim, Allal El Fassi, Ben Mellih, Majid Bengelloun. Une année plus tard, en janvier 1948, un « Comité de libération du Maghreb arabe » est créé sous l’égide de l’Émir Abd el Krim el Khattabi, Bourguiba secrétaire général et Ben Abboud trésorier.

    L’action politique à cette époque visait deux objectifs : mobiliser les forces du panarabisme contre le colonialisme et obtenir l’appui des Nations Unies. Mais, le grand mythe de l’unité de la Nation arabe a longtemps obscurci l’histoire réelle des rapports entre la Ligue arabe et les nationalismes maghrébins. Ce mythe a suscité des représentations fausses et illusoires.

    Le projet avant-gardiste de la conférence de Tanger en 1958.

    Enfin, en 1958, la révolution algérienne lance le projet de la conférence de Tanger entre les chefs des mouvements nationaux du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie dans le but d’entamer la création de cette union. Algériens, Tunisiens et Marocains, ont donc posé les premiers jalons de l’idée moderne d’une union Maghrébine.

    L’appel lancé à la conférence de Tanger le 27 au 30 avril 1958 qui occupe la place centrale dans le projet maghrébin. Ferhat Abbas, Abdelhafid Boussouf, Abdelhamid Mehri, ont représenté le FLN à cette conférence. Notons que, c’est Allal El Fassi, Ahmed Balafrej, Abderrahim Bouabid et Mehdi Ben Barka qui ont représenté le coté Marocain. Il est utile de rappeler que Mehdi Ben Barka, était enlevé le 29 octobre 1965 au boulevard Saint-Germain à Paris, puis assassiné ce jour là. Mais Son corps n’a jamais été retrouvé.

    Le retour à la période médiévale dans le projet d’union.

    D’une manière malencontreuse, et contrairement à l’optimisme qui prévaut à l’époque, l’esprit de Tanger ne durera pas après la mort du sultan Mohamed V. Dès 1962 apparaîtront les premières entraves au processus d’unification avec cette inutile guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en octobre 1963. Le contexte d’un Maghreb post-indépendance accompli en 1962 accouche d’un projet tout nouveau tout beau. À vrai dire, c’est une thèse Médiéviste, elle nous renvoie à la moitié d’un limpide onzième siècle. Tout en essayant de nous expliquer que dans l’histoire du Maghreb, les deux plus grandes tentatives d’une union de construction étatique, sont enregistrées au temps des Moravides (1040-1147) et Almohades (1147-1269). La question se pose, le Maghreb a-t-il constitué une la nation Maghrébine à cette époque ? Ainsi Cette thèse hybridée à un islamisme qui ne dit pas son nom, l’idée moderne d’une union maghrébine n’est pas tout à fait ce qu’on croit, puisque le projet d’union avait déjà existé selon cette thèse, sauf qu’il fallait maintenant, l’actualiser au temps présent. A première vue, la monarchie Marocaine dans ce cas d’union avec Marrakech comme capitale au contraire des autres républiques de la région, s’est investie dans la production et la réactualisation de son propre dispositif de légitimation. Pourtant, cette thèse ne justifie pas l’appellation union arabe puisque la première tentative est celle d’une dynastie berbère sanhajienne du sud, actuelle Mauritanie. La deuxième tentative des Almohades est celle des berbères Masmoudas dont le véritable fondateur et le chef mythique Abd-El-Moumène Ben Ali Agoumi né à Tejra entre Honaine et Nedroma en Algérie.

    Cependant, cette thèse est accepté par les élites politiques maghrébines parce qu’il faut comprendre que la période médiévale est présentée comme la base historique de la légitimation du combat national et d’indépendance. Certes, avec une place différente suivant les pays. Donc, il n’est guère étonnant que les élites des États issus de la décolonisation au Maghreb: aient produit un contre-récit valorisant l’inverse du discours colonial qui est la période médiévale.

    L’union maghrébine et le gazoduc Maghreb-Europe.

    La Tunisie est seule parmi les pays arabes, à reconnaître rapidement l’indépendance de la Mauritanie en 1960 et vote en faveur de son admission à l’Onu. Le Maroc ne l’accepte qu’en 1970 grâce aux efforts diplomatiques du feu Houari Boumediene, notamment avec l’échange d’ambassadeurs. Le problème technique de la « borne 233 » entre la Tunisie et l’Algérie est vite réglé en 1970. D’un autre coté, les accords entérinant les frontières issues de la colonisation entre le Maroc et l’Algérie se concrétisent en juin 1972. Ces accords sont ratifiés par Alger en mai 1973. Cependant, Rabat ne le fera que bien plutard en mai 1989. Pourquoi avoir attendu si longtemps ? La mise au point se trouve dans le rapprochement entre Rabat et Alger sur la question de la création de l’union Maghrébine arabe. Il faudrait donc faire le lien entre ces deux événements dans la même année et bien évidemment le sommet de Zéralda moins d’une année auparavant. Bref, la fête pouvait commencer une fois le rapprochement concrétiser ! L’édification officielle du projet de l’UMA, s’est faite le 17 février 1989. L’UMA tiendra six sommets et adoptera bon nombre de conventions, mais ses activités seront totalement gelées en 1995 après une nouvelle crise entre Rabat et Alger, traduite comme on le sait par la décision du Maroc d’imposer des visas d’entrée aux Algériens et la fermeture par l’Algérie des frontières terrestres entre les deux pays.

    Certes, l’U.M.A répond à une volonté de renforcer les liens de fraternité qui unissent les Etats membres et leurs peuples. Mais, cette union Maghrébine arabe jusqu’à preuve du contraire, n’est pas ce qu’on peut appeler une réelle union homogène et cohérente. Elle est plutôt un rapprochement stratégique entre l’Algérie et le Maroc. En effet, le gazoduc Maghreb-Europe est une preuve d’un réel engagement de l’Algérie envers l’union des peuples et pays du Maghreb. Et pour savoir si cet engagement en valait la peine. Apparemment, il n’y avait qu’un seul moyen de le vérifier : Laisser le temps au temps. Après, un essai de 25 années. Peut-on alors penser que le Maroc a été rattrapé par ses vieux démons du moyen âge ?

    Accompagnons le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison.

    Le gazoduc Maghreb-Europe (GME) fait partie des projets de réseaux transeuropéens (RTE) prioritaires qui ont été approuvés en décembre 1994. Cette infrastructure jouait un rôle important pour l’économie du Maroc aussi, puisque le gazoduc Maghreb-Europe alimentait d’abord la production d’électricité marocaine avant d’arriver à la destination finale qui est l’Espagne. Le contrat de ce gazoduc, a pris fin après 25 longues années, le 31/10/2021. Il n’a pas été reconduit.

    Il faut rappeler que ce grand projet d’union maghrébine n’a guère évolué depuis sa création en 1989. Rappelons que l’union Maghrébine arabe (U.M.A) est d’abord un rapprochement avant d’être une union étroite entre cinq pays de façon à former un tout homogène ou à faire plus qu’un tout harmonieux. Le premier sommet de ce projet, le 10 juin 1988 à Zéralda en Algérie formule dans son texte que la concrétisation du projet d’ensemble régional se fera par un « regroupement économique » et non pas par une union politique au grand dam du projet insurmontable du « Guide » libyen. Ce dernier a d’ailleurs, préféré s’aventurer vers un projet vide nommé : l’union des pays du sahel et du Sahara en 1997. On le voit bien, dés le début, le but n’est pas clair. Il faut me croire sur parole, dit le menteur. Pour la Tunisie et la Mauritanie, il s’agissait de profiter de l’opportunité que le temps leur offrait. Pour le Maroc, on peut affirmer aujourd’hui, qu’à la base, le royaume chérifien ne briguait que le versant économique ou plutôt commercial du projet de l’union.

    Depuis 1989, le volume des échanges entre États du Maghreb est très faible. Il ne dépasse guère les 5 %. Pour aller plus loin, il fallait mettre sur pied un projet de « marché commun maghrébin » disent certains. Mais, celui-ci n’était pas d’actualité et même jusqu’à aujourd’hui. Hormis entre la Tunisie et l’Algérie, il n’y a aucune mesure de libre circulation. Là où les réticences se manifestent le plus, c’est entre le Maroc et l’Algérie, notre pays pensait qu’il n’y gagnera rien dans ce rapprochement. On peut affirmer aujourd’hui, qu’il avait raison. Cependant, pour l’Algérie un gazoduc Maghreb – Europe (GME) opérationnel depuis 1996, « était un pari sur l’avenir et une preuve de notre réel engagement envers les peuples maghrébins », confirme lundi dernier un responsable Algérien. Tout en ajoutant, que sa réalisation était « une expression tangible et réaliste de notre profonde conviction concernant l’importance de la fusion régionale et de la valeur ajoutée que représentent ces infrastructures réalisées pour la complémentarité maghrébine. En contrepartie, le Maroc, s’est engagé dans cette union à accepter que le conflit bien évidemment politique du Sahara Occidentale doit se régler dans les offices des nations unis (O.N.U). En 1991, le roi Hassan II, accepte un référendum d’autodétermination tout en le rangeant dans un tiroir, après avoir récupéré ses centaines de prisonniers détenus par le Polisario. D’ailleurs, la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) a été créée dans ce sens par la résolution 690 du Conseil de sécurité en date du 29 avril 1991, suite à l’acceptation des propositions de règlement par le Maroc et le Front POLISARIO, le 30 août 1988 et donc moins de trois mois après le sommet de Zéralda à Alger. Apparemment, la république Algérienne s’adonnait « inéluctablement » à appliquer l’adage bien de chez nous : « Accompagne le bluffeur jusqu’à la porte de sa maison».

    Pour conclure, certains aiment radoter le proverbe juif : « C’est un grand art que de vendre du vent ». Mais attention là, il s’agit des peuples de la région du Maghreb. Amadouer les peuples a des limites. Voila pourquoi un détour historique était inévitable. Ce projet de l’union du Maghreb arabe est quasiment incomparable à celui de l’union Européenne. Cette U.M.A a beau être un projet pour les cinq pays de la région. Hélas, le Maroc n’était pas à la hauteur de l’ambition historique et stratégique que représente cet immense projet pour le grand Maghreb. Il est donc présumable que, le boiteux projet d’union déclenché en 1989 est bel et bien mort et enterré.

    Par Al-Mecherfi.

    Karim OULDENNEBIA

    Bel-Abbès Info, 08 Novembre 2021

    #Maghreb #UMA #Maroc #Algérie #Tunisie #Mauritanie #Libye #Sahara_Occidental

  • Options du Maroc après la fermeture du Gazoduc GME

    Options du Maroc après la fermeture du Gazoduc GME – Environ 1/10 de la production électrique marocaine de 38 700 GigaWatthours (GWH) dépendait du gaz algérien

    RABAT, 4 novembre (Reuters) – Le Maroc estime que l’impact immédiat de l’arrêt de l’approvisionnement en gaz de l’Algérie par le biais d’un gazoduc est « insignifiant », mais il n’a pas dit comment il allait combler le déficit éventuel tout en adoptant des plans à long terme pour stimuler les énergies renouvelables et importer du gaz naturel liquéfié (GNL).

    QUEL ÉTAIT L’ACCORD ET POURQUOI A-T-IL PRIS FIN ?

    Malgré des années de relations glaciales entre les deux nations, souvent au sujet du sort du territoire contesté du Sahara occidental, elles ont conclu un accord sur un gazoduc avec l’Espagne en 1996.

    L’accord a conduit à la construction d’un gazoduc de 1 300 km (808 miles) pour acheminer le gaz de l’Algérie vers l’Espagne en passant par le Maroc, qui a reçu 7 % du gaz sous forme de redevance, soit environ 700 millions de mètres cubes par an.

    Après une année de dégradation des relations entre Alger et Rabat avant l’expiration de l’accord le 31 octobre, l’Algérie a déclaré qu’elle approvisionnerait l’Espagne par un autre gazoduc et qu’elle n’enverrait plus de gaz au Maroc.

    Les tensions étant toujours très fortes au sujet du Sahara occidental et d’autres questions, il semble peu probable que les relations s’améliorent rapidement.

    DANS QUELLE MESURE LA DÉCISION DE L’ALGÉRIE AFFECTE-T-ELLE LE MAROC ?

    Environ un dixième de la production électrique marocaine de 38 700 GigaWatthours (GWH) dépendait du gaz algérien, utilisé pour deux centrales électriques dans le nord du pays, qui ne sont utilisées que pendant les périodes de pointe.

    Cependant, le Maroc a connu ces dernières années un excédent de puissance et, depuis 2018, exporte de l’électricité vers l’Espagne, en utilisant deux liaisons sous-marines d’une capacité combinée de 1 400 MW.

    Les fluctuations de la demande au Maroc sont principalement liées à la production industrielle, réduite pendant la pandémie, a déclaré un haut responsable.

    Mais d’autres centrales électriques pourraient augmenter leur production si nécessaire, a ajouté le responsable. La plupart des capacités électriques marocaines proviennent du charbon, du fioul et des énergies renouvelables.

    QUELLES SONT LES OPTIONS ACTUELLES EN CAS DE PÉNURIE ?

    La compagnie d’électricité marocaine et l’agence nationale des hydrocarbures ont déclaré dimanche que les « mesures nécessaires » avaient été prises pour assurer un approvisionnement stable en électricité en prévision de la décision de l’Algérie, mais n’ont pas précisé quelles étaient ces mesures.

    Le Maroc dispose « d’alternatives durables à moyen et long terme », ont-ils ajouté, sans donner de détails.

    Le haut fonctionnaire marocain a déclaré que Rabat discutait toujours avec l’Espagne de la possibilité qu’elle fournisse du gaz au Maroc via le gazoduc existant.

    L’Espagne, qui dépend de l’Algérie pour une grande partie de son approvisionnement énergétique, ne serait pas d’accord pour le moment, ont déclaré deux traders.

    Le Maroc a également accordé des permis d’importation à certaines compagnies de gaz privées mais n’a pas dit s’il était en pourparlers avec l’une d’entre elles pour fournir du combustible aux centrales électriques.

    QU’EN EST-IL DU MOYEN ET LONG TERME ?

    Le Maroc en est aux premières étapes de l’appel d’offres pour un terminal GNL flottant d’une capacité éventuelle de 5 milliards de mètres cubes par an.

    Il a récemment modifié le cahier des charges pour ajouter un nouvel emplacement possible pour le terminal au large de Tanger, où il pourrait se brancher sur le gazoduc Algérie-Espagne, désormais abandonné.

    Cependant, même après l’attribution des principaux contrats, la réalisation de tels projets prend généralement deux ou trois ans.

    Le gouvernement a déclaré qu’il souhaitait remplacer progressivement le charbon par le gaz, mais les autres projets suggérés, notamment la construction de nouveaux terminaux GNL et d’un gazoduc vers le Nigeria, ne seront pas réalisés avant plusieurs années.

    L’agence nationale des hydrocarbures a délivré des licences d’exploration sur terre et en mer dans l’espoir d’augmenter la production actuelle de 100 millions de mètres cubes par an.

    Le Maroc met en avant des plans visant à augmenter la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique à 52% d’ici 2025 et 64% d’ici 2030, contre 36% en 2020, a déclaré la semaine dernière le journal pro-établissement Le Matin.

    Bien qu’en retard sur ses objectifs en matière d’énergies renouvelables, le Maroc a installé d’importants projets solaires et éoliens et en prévoit d’autres. L’agence des énergies renouvelables MASEN n’a pas répondu à la demande de commentaires de Reuters sur ses objectifs et ses projets.

    Reuters, 04/11/2021

  • Espagne-gaz: Les non-dits de la visite de Teresa Ribera

    Espagne-gaz: Les non-dits de la visite de Teresa Ribera – Elle s’était déplacée à Alger, pour discuter avec les responsables sur les prix concernant les 5 milliards de M3, que l’Algérie livrera en GNL, à l’Espagne et le Portugal, en plus des 10 milliards de M3, que livrera annuellement le Medgaz

    La ministre espagnole de la Transition écologique et du Défi démographique, Mme Teresa Ribera Rodriguez s’était rendue il y a quelques jours à Alger, pour s’entretenir avec les responsables algériens sur l’approvisionnement de la péninsule ibérique en gaz algérien, au lendemain de la fermeture des vannes du GME, traversant le Maroc.
    La propagande marocaine avait évoqué la médiation espagnole entre Alger et Rabat, en vue d’approvisionner le royaume alaouite à partir des terres espagnoles.

    « Les autorités algériennes se sont engagées à offrir plus de gaz à l’Espagne si le pays en a besoin », avait déclaré la troisième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Mme Rodriguez, dans une interview accordée à la chaîne de télévision espagnole TVE.

    Mme Rodriguez a ajouté que « l’Espagne avait constitué un stock des réserves de gaz équivalant à 43 jours de consommation » lui permettant de faire face à d’éventuels besoins urgents.Pour l’expert international en Énergie et analyste boursier, l’algérien Nouredine Leghliel, établi à Stockholm, la ministre espagnole Teresa Ribera Rodriguez, s’était déplacée à Alger, pour discuter avec les responsables sur les prix concernant les 5 milliards de M3, que l’Algérie livrera en GNL, à l’Espagne et le Portugal, en plus des 10 milliards de M3, que livrera annuellement le Medgaz, dont le prix avait été déjà fixé l’année dernière lors de la signature de l’accord à long terme conclu entre la Sonatrach et Naturgy,.

    Les 5 milliards de mètres cubes en GNL que livrera l’Algérie à l’Espagne, seront payés dans le cadre de la vente à sport, suivant le cours du marché mondial du gaz qui frôle aujourd’hui la barre des 30 dollars, alors que pour l’année dernière, le prix avait connu un creux historique, exploité à bon escient par les espagnols pour signer un accord à long terme avec l’Algérie à hauteur de 4 dollars le NBTU, et qui fait perdre à l’Algérie aujourd’hui entre 8 à 10 milliards de dollars.

    La ministre avait effectué le 27 octobre dernier une visite de travail en Algérie au cours de laquelle elle s’était entretenue avec le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, le ministre de l’Énergie et des mines, Mohamed Arkab ainsi que le ministre de la Transition énergétique et des énergies renouvelables, Benattou Ziane.

    Les déclarations de la vice-présidente du gouvernement espagnol intervenait au lendemain de la décision du président de la République, M.Abdelmadjid Tebboune, ordonnant à la Sonatrach de rompre ses relations commerciales avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), mettant fin au contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc.

    Dans ce cadre, l’Algérie continuera à honorer ses engagements avec son partenaire espagnol, à travers le gazoduc Medgaz et l’utilisation de méthaniers. L’arrêt de l’exploitation du GME, qui acheminait le gaz des champs de Hassi R’mel vers l’Espagne, n’aura pas d’incidence sur les volumes destinés à la péninsule ibérique grâce à l’augmentation des capacités de production du Medgaz reliant BéniSaf (Ain Témouchent) à Almeria en Espagne, qui passeront de 8 à 10,5 milliards m3 par an, avant la fin de l’année.

    Algérie54, 04/11/2021

  • Après le GME au Makhzen, le GAZELA tchèque

    Après le GME au Makhzen, le GAZELA tchèque – Le twit d’un député tchèque au sujet du gazoduc qui passe par le Maroc

    Un député européen tchèque a scribouillé un Tweet concernant la décision algérienne de non-renouvellement du contrat du GME ainsi que de couper tous les robinets d’eau au vilain voisin… à l’Ouest. Il, j’ose même pas le nommer, ce député, menace l’Algérie de sanctions européennes.

    Quel culot diplomatique sans la moindre réserve !

    Quel culot, oui, lorsqu’on sait que la mission principale du gros machin qui est l’ONU, pour paraphraser le Général gaulois, et aussi bien celle du gouffre européen sans fond qui est l’UE, manageant de coutume beaucoup de discriminations parmi ses pays membres, est justement de ne jamais taquiner la souveraineté des pays indépendants. Souveraineté territoriale, souveraineté politique, économique…

    Un culot sans précédent ! Plutôt un travers né de la disparition de l’Europe des Nations. L’UE, un bloc dont le seul maître à bord est l’Allemagne, et un bloc que beaucoup de courants politiques, en Europe, rejettent en réclamant des référendums de retrait à chaque rendez-vous électoral. Le Brexit en est le bel exemple.

    Mais un proverbe bien de chez nous enseigne ce fait que si nous sommes tentés occasionnellement à nous prêter à l’affabulation, il faut juste attendre d’enterrer ceux qui nous connaissent et qui nous sommes réellement.

    La Tchéquie, ce minuscule pays aujourd’hui myope à l’égard de l’Algérie n’existe que depuis 1918. Et encore ! Il a toujours compté parmi les proches amis des Algériens avec des conventions à l’arraché. Un contrat culturel de coopération datant de 1964, pour apprendre aux enfants algériens à tapoter sur un piano ou à frotter les cordes d’un violon. Aujourd’hui caduc, et nos enfants n’ont rien ou peu appris des Slovènes.

    D’autres accords sont toujours valables, relatifs soit à l’aide juridique dans le domaine familial, soit à la prévention de la double taxation dans le transport aérien. Ce sont des accords des plus protocolaires. Aucun accord sur le transfert technologique malgré que la Tchéquie, dont la production de voitures avoisinait les 2% de l’industrie mondiale, il y a quelques années, a tout bradé aux enfants de Bismarck.

    Avec l’Algérie, les intérêts tchèques sont aussi dans le domaine militaire, aéronautique précisément.

    Mais le talent d’Achille de la relation algéro-tchèque est ailleurs.

    Avec le début de crise syrienne, Américains et sionistes n’ont pas trouvé meilleure idée que d’installer un bouclier antimissile sur son territoire avec une exigence de droit de regard et d’implication russe dans les décisions. Le niet russe était ab irato. Évidemment les plans des États-Unis et des sionistes ont changé illico et le projet de ce dangereux radar sur le territoire tchèque à la poubelle. La Russie est non seulement le pays qui, pour rappel, alimente le pays de Kafka de gaz et de pétrole et aussi un important partenaire économique de la Tchéquie qu’il ne faut pas énerver vu que Poutine est connu par humeur très changeante, surtout concernant les dépassements des lignes rouges. «Alors maintenant, de deux choses l’une, ou bien tu continues sur ce ton et je t’écrase. Ou alors tu arrêtes de parler comme ça et tu verras. Tu viens juste de devenir Président de la France mais je peux faire de toi le roi d’Europe», avait-il menacé Sarkozy devant témoins, le président de la France SVP, en 2007.

    L’Algérie fait partie des proches de la Russie en étant une puissance régionale malgré l’errance diplomatique du Makhzen et ses acolytes de l’UE.

    Enfin, il ne faut surtout pas oublier qu’après la révolution de velours de 1989, la Tchéquie s’est jetée sans aucune retenue dans les bras d’abord des sionistes où le Mossad opère sans se cacher, des États-Unis, de la France, de l´EU et de l’Otan avec lesquels il partage, selon les discours officiels, les valeurs.

    Reste juste à redéfinir le concept du mot valeurs et intégrer dans le lot le royaume du travesti M6.

    De là qu’un député européen d’un pays microscopique ose menacer l’Algérie au nom de l’UE, c’est tenter le diable. C’est prendre le risque de voir sombrer la Tchéquie broyer du noir et voir le GAZELA se perdre dans la mer Baltique par souveraineté russe.

    Chut Monsieur le dépité !

    Drž hubu, pán naštvaný!

    Par S. Méhalla

    Crésus, 02/11/2021