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  • Le gaz pourrait se raréfier en Espagne

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    L’Algérie réduira ses livraisons de gaz à l’Espagne en octobre. Dans le sud-ouest de l’Europe, les effets de la grave crise diplomatique entre l’Algérie et son rival régional, le Maroc, se font sentir.

    En Espagne, la forte hausse du prix de l’électricité ne peut être arrêtée. Cela est également dû au prix du gaz naturel, qui pourrait bientôt se raréfier dans la péninsule ibérique. Cela s’explique par le fait que l’Algérie réduira ses livraisons en octobre. L’Espagne sera particulièrement touchée, car elle s’approvisionne actuellement en gaz naturel auprès de ce pays d’Afrique du Nord à hauteur de 45 %. En fait, l’Algérie est un fournisseur fiable. Mais aujourd’hui, les effets de la grave crise diplomatique entre l’Algérie et son rival régional, le Maroc, se font sentir dans le sud-ouest de l’Europe.

    Fin août, le gouvernement d’Alger a rompu les relations avec le pays voisin, qui étaient tendues depuis de nombreuses années. Il y a quelques jours, elle a même fermé l’espace aérien algérien aux avions marocains. Alger accuse le Maroc de soutenir les séparatistes en Algérie, d’espionner le gouvernement et d’être « la tête de pont d’Israël » au Maghreb ; à cela s’ajoute l’escalade du conflit du Sahara occidental, dans lequel l’Algérie soutient le Front de libération du Polisario, qui combat à nouveau le Maroc.

    À partir de la fin octobre, le gaz naturel algérien ne circulera plus dans le gazoduc Maghreb-Europe, long de 1400 kilomètres. Il part de l’Algérie, traverse le Maroc, passe par le détroit de Gibraltar, se rend à Tarifa en Espagne et, de là, se rend en partie au Portugal. L’Algérie ne veut plus laisser le Maroc profiter de son gaz et ne renouvelle plus le contrat lucratif du gazoduc : jusqu’à présent, le Maroc pouvait conserver 7 % de la matière première transportée, qui couvrait ainsi près de la moitié de ses besoins.

    Du gaz en Espagne par camion-citerne ?

    À l’avenir, les approvisionnements algériens destinés à l’Espagne ne passeront plus que par le gazoduc Medgaz, long de 750 kilomètres, qui relie Beni Saf, sous la Méditerranée, au port espagnol d’Almería. Le gazoduc appartient à l’entreprise publique algérienne Sonatrach et au fournisseur d’électricité espagnol Naturgy, ainsi qu’à un fonds d’investissement.

    La capacité de ce gazoduc vient d’être portée de 8 000 à 10 000 millions de mètres cubes par an. Toutefois, cela ne compense qu’une partie des 8 700 millions de mètres cubes qui parvenaient auparavant chaque année en Espagne par le deuxième gazoduc via le Maroc. Il est également possible d’en liquéfier une partie et de l’acheminer en Espagne à l’aide de pétroliers. Mais cela est complexe et coûteux. Jusqu’à présent, cela ne s’est produit que pour 4 % des importations espagnoles.

    « Il n’y aura pas de problèmes d’approvisionnement en Espagne car nous avons suffisamment de possibilités de liquéfier le gaz naturel. Mais étant donné la situation tendue sur le marché du gaz, cela pourrait accroître la pression sur les prix », a déclaré à la F.A.Z. l’expert espagnol en énergie Gonzalo Escribano. Le directeur du programme pour les questions énergétiques et climatiques de l’Institut Elcano, basé à Madrid, ne s’attend pas à des variations plus spectaculaires. Mais le dernier développement « pourrait occasionnellement pousser les prix du gaz à la hausse dans le contexte de marchés qui ont déjà atteint des prix records », prévoit l’expert du groupe de réflexion de Madrid. Mais cela dépendra aussi de la réaction des politiciens, dit-il.

    Pas de panique

    Il n’y a pas de sentiment de panique à Madrid. Fin septembre, le ministre espagnol des affaires étrangères, José Manuel Albares, s’est rendu à Alger avec les dirigeants de Naturgy et de l’opérateur public des gazoducs Enagás. Là, les dirigeants algériens leur ont assuré qu’ils feraient tout pour tenir leurs promesses de livraison. Les derniers chiffres montrent à quel point cette relation est devenue étroite : En juillet, l’Espagne avait déjà importé plus de gaz naturel d’Algérie que pendant toute l’année 2020. L’Algérie est le plus important fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Il est suivi par le Nigeria, la Russie, les États-Unis et le Qatar.

    Les sources d’approvisionnement varient. Il s’agit d’une obligation légale en Espagne. Pour éviter une trop grande dépendance, les importations en provenance d’un même pays ne peuvent dépasser 50 %. Par exemple, il y a quelques années à peine, les États-Unis, ainsi que le Qatar, avaient dépassé l’Algérie. C’est pourquoi l’Espagne dispose d’une logistique qui la rend moins dépendante des pipelines. Il existe des usines de liquéfaction dans cinq grands ports, ainsi que la plus grande flotte de pétroliers de l’UE. Toutefois, l’Oxford Institute for Energy Studies prévient que l’Algérie n’est pas en mesure d’augmenter de manière significative la liquéfaction de son gaz à court terme.

    Frankfurter Allegemeine, 11/10/2021

  • Gaz naturel : L’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne via le gazoduc transitant par le Maroc

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    Le président algérie Abdelmadjid Tebboune a affirmé, dimanche, que l’Algérie n’approvisionnera plus l’Espagne en gaz naturel via le gazoduc transitant par le Maroc. 
    «Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz », a précisé le Président Tebboune lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias locaux. 
    « En cas d’éventuelles pannes, l’approvisionnement se fera à bord de navires algériens », a-t-il ajouté. 
    Concernant la poursuite du pompage du gaz algérien au Maroc via l’ancien gazoduc, M. Tebboune a indiqué qu’«aucune décision n’a encore été prise à cet effet», soulignant que l’Algérie continuera à pomper le gaz via ce gazoduc jusqu’à la fin du contrat en vigueur, prévue pour le 31 octobre.
    APS
  • GME: L’Algérie « n’a pas encore de décision » définitive

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    L’Algérie « n’a pas encore pris de décision » définitive sur la reconduction d’un contrat d’utilisation d’un gazoduc passant par le Maroc, qui doit expirer le 31 octobre, a indiqué dimanche soir le président Abdelmadjid Tebboune. « Le contrat qui nous lie court jusqu’au 31 octobre. D’ici là, on verra », a répondu M. Tebboune à un journaliste qui lui demandait s’il « n’y aura(it) plus de gaz algérien au Maroc », après l’expiration du contrat du gazoduc GME desservant l’Espagne via le territoire marocain. « L’Espagne ne sera plus approvisionnée en gaz via le GME. Nous n’avons plus besoin de ce gazoduc », a précisé M. Tebboune.

    Selon le président algérien, toutes les livraisons de gaz algérien à l’Espagne se feront désormais via le gazoduc sous-marin Medgaz, qui opère déjà au maximum de sa capacité de 8 milliards de m3 par an, soit la moitié des exportations algériennes annuelles vers ce pays et le Portugal. « Nous nous sommes entendus avec l’Espagne pour que s’il y a un quelconque dysfonctionnement, tous nos bateaux vont se diriger vers l’Espagne pour lui livrer du gaz naturel liquéfié », a assuré le président Tebboune.

    Depuis 1996, l’Algérie expédie vers l’Espagne et le Portugal environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME (Gaz Maghreb Europe) mais ce contrat est menacé par l’escalade des tensions entre Algérie et Maroc.

    En contrepartie du transit du gazoduc sur son territoire, Rabat reçoit annuellement près d’un milliard de m3 de gaz naturel, ce qui représente 97% de ses besoins. La moitié sont des droits de passage payés en nature, l’autre du gaz acheté à un prix avantageux, selon les experts du secteur.

    Alger affiche depuis fin août son intention de fermer le robinet le 31 octobre, ce qui, selon les experts, pourrait compromettre la fourniture de gaz à l’Espagne à l’approche de l’hiver, dans un contexte de forte hausse des prix dans toute l’Europe. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz naturel de l’Espagne.

    Fin août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, invoquant des « actions hostiles » du royaume, une décision « complètement injustifiée », selon Rabat. La crise a éclaté peu après la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    Alger, qui appuie les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, répète régulièrement de son côté son soutien à la « cause palestinienne ».

    Connaissances des énergies, 11/10/2021

  • L’Algérie promet de répondre aux besoins de l’Espagne en gaz

    L’Algérie promet de répondre aux besoins de l’Espagne en gaz

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    L’Algérie promet de répondre aux besoins en gaz de l’Espagne malgré le différend Alger-Rabat
    Le président algérien offre au ministre José Manuel Albares des garanties d’approvisionnement en hydrocarbures

    Les autorités algériennes ont offert jeudi au ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, des « garanties d’approvisionnement en gaz » et leur « engagement à satisfaire la demande » d’énergie de l’Espagne. C’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie espagnole lors d’une conférence de presse avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, qui a plaidé pour un approfondissement de la « coopération stratégique » entre les deux pays. Ces assurances ont été confirmées par le Président de la République lui-même, Abdelmajid Tebún, selon des sources diplomatiques.

    L’objectif principal du voyage à Alger du ministre espagnol, qui était accompagné des présidents des sociétés Naturgy, Francisco Reynés, et Enagás, Antonio Llardén, était de garantir l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien au milieu de l’escalade des tensions avec le Maroc voisin. Deux jours après la rupture des relations diplomatiques entre Alger et Rabat, le 24 août, le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, qui a participé à la réunion avec Albares, a annoncé que l’accord avec l’espagnol Naturgy et le portugais Galp, qui expire le 31 octobre, ne serait pas renouvelé. Cela signifie que le gaz ne sera plus pompé par le gazoduc Maghreb-Europe, long de 1 400 kilomètres, qui relie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc.

    Avec la fermeture du GME, l’Algérie veut punir son voisin, qui garde un péage de 7% du gaz transporté sur son territoire, entre 50 et 200 millions selon les années, soit l’équivalent de 45% de sa consommation de gaz. Mais elle met également en péril l’approvisionnement de l’Espagne et du Portugal : quelque 8,7 milliards de mètres cubes de gaz par an traversent le détroit de Gibraltar par ce gazoduc, inauguré il y a 25 ans.

    Les autorités algériennes se sont engagées à maintenir l’approvisionnement en gaz de l’Espagne en augmentant la capacité du Medgaz, le gazoduc sous-marin reliant la côte algérienne à Almeria, dont la propriété est partagée entre Sonatrach (51%) et Naturgy et un fonds d’investissement (49%), de 8 à 10 milliards de mètres cubes par an. Le problème réside dans le fait que l’extension, dans laquelle 73 millions d’euros ont été investis et qui devrait être opérationnelle d’ici la fin de l’année, ne compensera guère la fermeture du gazoduc terrestre à travers le Maroc, de sorte qu’il faudra compléter l’approvisionnement par des méthaniers, ce qui augmente le prix du gaz, qui doit être liquéfié et regazéifié pour être transporté à un moment où le coût de l’énergie est en pleine escalade.

    M. Albares n’a pas expliqué comment la fourniture de gaz algérien à l’Espagne sera garantie, ni si elle se fera au même prix que le gaz transporté par le gazoduc. L’Algérie est le premier fournisseur de gaz à l’Espagne, avec 47 % du total jusqu’à présent cette année.

    Le deuxième objectif du ministre des Affaires étrangères était de mettre un terme à l’arrivée d’immigrants irréguliers d’Algérie en Espagne. Entre le 1er janvier et le 11 août, un total de 450 bateaux, avec 5 467 personnes à bord, sont arrivés des côtes algériennes vers le continent espagnol ou les îles Baléares. La nationalité la plus fréquente parmi les immigrants arrivés irrégulièrement en Espagne cette année est l’algérienne (35,2%), suivie de la marocaine (27,5%), selon les données du ministère de l’Intérieur. Plus de 1 000 personnes ont perdu la vie sur la route dite de la Méditerranée occidentale, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    À l’issue de cette visite, les deux gouvernements ont convenu de tenir la réunion de haut niveau (HLM), prévue en Espagne, « dès que possible », et d’élever le dialogue politique au niveau des ministres des affaires étrangères, ainsi que de « diversifier, élargir et enrichir les échanges commerciaux » entre les deux pays. Ses hôtes ont remercié Albares pour le fait que l’Algérie était le premier pays du Maghreb qu’il avait visité, faisant allusion au fait qu’il n’était pas encore allé à Rabat.

    Ce voyage est intervenu un jour après que le Tribunal de l’Union européenne, à l’initiative du Front Polisario, a annulé dans deux arrêts les accords de commerce et de pêche avec le Maroc, au motif que le peuple sahraoui n’avait pas donné son consentement, alors que les ressources de l’ancienne colonie espagnole sont exploitées. L’Espagne est le principal partenaire commercial du Maroc et le port de plus de 70 % des bateaux de pêche européens opérant sur le banc sahraoui.

    L’Algérie est un allié majeur du Front Polisario et accueille les camps de réfugiés sahraouis à Tindouf. C’est à la demande de l’Algérie que le gouvernement espagnol a accepté d’accueillir le chef du Polisario, Brahim Gali, pour le soigner d’une grave maladie covidienne, ce qui a déclenché une grave crise diplomatique avec le Maroc.

    El Pais, 30/09/2021

  • L’Espagne refuse de vendre du gaz algérien au Maroc

    L’Espagne refuse de vendre du gaz algérien au Maroc

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    Le Maroc demande la réversion du gazoduc du Maghreb pour recevoir le gaz algérien de l’Espagne
    Le conflit avec l’Algérie laissera le Maroc sans gaz le 31 octobre, date à laquelle la concession de Naturgy en tant qu’opérateur prendra également fin.

    Des coïncidences empoisonnées. Outre la forte hausse des prix du gaz naturel en Europe et l’inflation conséquente des prix de l’électricité, des produits industriels et des matières premières, l’Espagne est désormais frappée par la décision de l’Algérie de supprimer le flux de gaz passant par le gazoduc Maghreb-Europe qui traverse le territoire marocain jusqu’à Tarifa, sur la côte de Cadix, avec une capacité de 11 milliards de mètres cubes de gaz.

    Suite à la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc le 24 août, le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, a fait savoir qu’il ne renouvellerait pas les contrats de fourniture de gaz qui passent par cette infrastructure, signés avec Naturgy et, dans une moindre mesure, avec le portugais Galp, qui expirent le 31 octobre. Dans le même temps, l’entreprise dirigée par Francisco Reynés dispose d’un contrat de 25 ans avec le Maroc pour l’exploitation et la maintenance du gazoduc sur le sol marocain (un peu plus de 500 kilomètres) à travers Metragaz, qui expire le même jour et dont elle tente de négocier le renouvellement sans succès depuis plus de deux ans.

    La fermeture du point de passage du Maghreb en raison du conflit politique entre les deux pays (avec fermeture des frontières aériennes et terrestres) ferait trois victimes : l’Espagne, le Portugal et, dans une plus large mesure, le Maroc lui-même. L’Algérie ne veut pas que sa décision soit perçue comme un acte hostile à l’Espagne et a promis de compenser l’Espagne pour le volume qu’elle pourrait perdre à la suite de cette décision politique avec des navires de gaz naturel liquéfié (GNL). En outre, d’ici la fin de l’année, la nouvelle capacité du gazoduc Medgaz de 8-10 milliards de m3, qui vient directement d’Algérie à Almeria, sera opérationnelle après un investissement de 73 millions d’euros ces dernières années.

    Craignant d’être à court d’approvisionnement (selon le contrat avec Naturgy, le Maroc reçoit 7 % du combustible qui passe par son territoire sous forme de péage), le gouvernement marocain a demandé au gouvernement espagnol de s’attaquer à un vieux projet : celui de rendre le gazoduc réversible afin qu’il puisse recevoir du gaz d’Espagne. De cette façon, le Maroc passerait de l’exportation de gaz vers le continent espagnol à l’importation de gaz (et les deux). Ce contre-flux de gaz, qui en Espagne serait géré par le gestionnaire du système gazier, Enagás, est techniquement possible et est prévu dans le règlement. Elle nécessiterait un investissement de la part de l’opérateur, dont le montant dépendrait du volume à transporter et de la fixation d’un péage. Les sources du secteur excluent que le gouvernement accepte cette demande, et encore moins à quelques semaines d’un hiver qui s’annonce très compliqué.

    D’autres sources soulignent que, bien que le gouvernement de Pedro Sánchez ait quelques doutes, car il veut éviter toute forme de tension avec le Maroc, la crainte que l’escalade des prix du gaz naturel soit aggravée par des problèmes d’approvisionnement cet hiver, rend la demande du gouvernement alaouite irréalisable. Bien que Naturgy et Galp aient couvert leurs arrières en acquérant plus de capacité auprès du Medgaz (la consommation du Portugal est inférieure à 1 milliard de m3), le marché espagnol du gaz pourrait souffrir de cette mesure.

    Il est peu probable que les 2 milliards de m3 de nouvelle capacité dans ce pipeline et les navires promis par l’Algérie garantissent l’approvisionnement. En outre, le GNL, dont la demande mondiale augmente, sera plus cher : ce gaz doit être liquéfié dans le pays d’origine et regazéifié en Espagne pour être acheminé dans les tuyaux.

    Mois clé

    Octobre est un mois clé dans un conflit géopolitique qui pourrait toutefois se résoudre à la dernière minute. Ce qui est impossible, c’est que le Maroc organise un appel d’offres pour renouveler la concession de l’exploitation et de l’entretien de sa section du gazoduc.

    Naturgy estime que le gouvernement marocain a perdu deux ans depuis qu’il a mis le renouvellement sur la table, et qu’il devra résoudre le problème en pleine crise énergétique. Pendant ce temps, elle a flirté avec d’autres entreprises, principalement des gestionnaires de réseaux européens, comme Fluxys, Snam et Enagás elle-même. Certaines sources pensent que le flirt était mutuel.

    Mais l’essentiel réside dans les contrats gaziers avec l’Algérie (un tuyau vide ne sert à rien) et sur ce point, Naturgy s’estime bien positionné, compte tenu des bonnes relations qu’il entretient avec le géant algérien de l’énergie Sonatrach, qui détient 5% de son capital.

    L’énergéticien espagnol, qui perdra 6 milliards de m3 de capacité Maghreb-Europe, s’est couvert en achetant il y a deux ans une participation de 49 % dans Medgaz, qu’il a ensuite partagée avec le fonds d’investissement Blackstone.

    Le manque de carburant aurait une autre victime collatérale, Endesa. Cette société exploite la seule centrale à cycle combiné du Maroc, la centrale de Tahaddart, d’une capacité de 390 MW et située sur la côte atlantique près de Tanger, qui couvre 15 % de la demande d’électricité dans un pays qui manque de centrales de regazéification. La compagnie d’électricité possède 20 % de cette centrale, qu’elle partage avec Siemens et l’opérateur marocain ONE. Un autre cycle touché est celui d’Ain Béni Matar, près de la frontière algérienne.

    MEDGAZ A ÉVITÉ LA SERVITUDE À TRAVERS LE MAROC

    Le premier grand gazoduc reliant l’Algérie à l’Espagne, appelé gazoduc Maghreb-Europe, est entré en service en novembre 1996. L’infrastructure, longue de plus de 1 000 kilomètres depuis le Sahara, traverse pour moitié le territoire marocain et n’a donc pas été épargnée par l’inimitié historique entre les deux pays d’Afrique du Nord.

    En effet, avec le deuxième grand gazoduc sous-marin, le Medgaz, d’une capacité de 8 milliards de m3, qui arrive directement en Espagne, l’Algérie a évité la servitude de passage dont dispose Maghreb-Europe. Une situation que l’on pourrait comparer à ce qui se passe avec le gazoduc russe qui traverse l’Ukraine, que Vladimir Poutine a l’intention de rendre pratiquement inutile et de remplacer par le nouveau gazoduc qui va directement en Allemagne, Nord Stream II.

    Maghreb-Europe était un projet de l’ancienne société Gas Natural ; en fait, le tronçon marocain est encore connu sous le nom du président de la société de l’époque, Pere Durán Farrell. Pour sa construction et son exécution, le projet a été divisé en quatre sections, gérées par Sonatrach (section algérienne), EMPL et Metragaz (Maroc), Transgas (Portugal) et Enagás (Espagne), alors propriété de Gas Natural.

    Si rien ne l’empêche, la relation entre la société espagnole et le pipeline qu’elle a promu dans les années 1990 est sur le point de s’achever. Deux années infructueuses de négociations avec le Maroc pour réviser le contrat sont sur le point de s’achever sans succès. Il est vrai que Naturgy a demandé des changements dans le contrat et que ceux-ci n’ont pas été révélés.

    Cinco Días, 29/09/2021

  • Algérie: L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

    Algérie: L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

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    L’Espagne cherche  » in extremis  » en Algérie pour éviter un effondrement énergétique dans un mois
    Le voyage d’urgence du ministre des affaires étrangères, accompagné de Naturgy et d’Enagás, vise à renouveler les accords de fourniture de gaz qui expirent le 31 octobre. La crise entre Rabat et Alger menace le pacte.

    José Manuel Albares se rend ce jeudi en Algérie par mesure d’urgence. Accompagné de Naturgy et d’Enagás, le ministre des affaires étrangères cherche à renouveler le gazoduc du Maghreb qui passe par Tarifa et qui fournit environ 26 % du gaz consommé en Espagne. Le problème est que l’accord actuel expire le 31 octobre et que le pacte est loin d’être rempli compte tenu de la grave crise diplomatique entre le Maroc et son voisin régional. Et l’échec de l’extension de ce pipeline pourrait conduire à un effondrement énergétique dans notre pays.

    Le chef de la diplomatie espagnole a déjà rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, la semaine dernière en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Cette deuxième réunion en quelques jours seulement est donc un signe clair de l’attention – et de l’inquiétude – qui existe à Madrid sur cette question.

    Le problème de l’approvisionnement en gaz algérien rejoint le front judiciaire de l’ »affaire Ghali », qui a éclaté en avril à la suite du geste de Madrid envers Alger pour qu’il admette incognito le chef du Front Polisario dans un hôpital de La Rioja en raison du risque de décès dû au coronavirus.

    Des sources diplomatiques estiment donc que le moment est venu pour l’Algérie de rembourser cette faveur à l’Espagne en augmentant les mètres cubes d’eau pompés dans le désert du Sahara ou en faisant une exception à la rupture des ponts avec le Maroc, qu’Alger a ordonnée ces derniers jours. Le dernier rebondissement a été la fermeture de l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains.

    L’Algérie a du gaz « à revendre ».

    Vingt-six pour cent de l’électricité produite en Espagne en septembre provenait de centrales à gaz à cycle combiné. Sans oublier qu’à l’approche de l’hiver, 29 % des chaudières espagnoles fonctionnent au gaz naturel. Ce scénario souligne l’urgence du voyage diplomatique pour répondre aux besoins énergétiques de l’Espagne à partir du 31 octobre.

    La délégation qui se rend en Algérie est confiante que les besoins des trois parties permettront de forger l’accord. L’Algérie a « beaucoup » de gaz, selon ceux qui connaissent ce scénario, et disposer d’un autre moyen de le pomper est idéal pour eux. Le Maroc perçoit une redevance pour le passage de l’infrastructure sur son territoire sous forme de fournitures de gaz. Et l’Espagne trouve ainsi le moyen de s’approvisionner en une matière première actuellement hors de contrôle sur le marché.

    Le problème est que depuis le mois d’août, l’hostilité entre le Maroc et l’Algérie s’est intensifiée en raison du différend sur la souveraineté du Sahara occidental. Ce conflit a atteint son paroxysme le 24 août, lorsque l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison d’une série d’ »actions hostiles » dont elle a accusé son voisin.

    Une décision qui a torpillé le renouvellement de ce pacte, malgré les pourparlers menés depuis avant le conflit, et qui a conduit à ce voyage d’urgence du gouvernement espagnol pour débloquer la situation.

    Que se passe-t-il s’il n’y a pas d’accord ?

    L’Espagne importe environ 51% du gaz qu’elle consomme par deux gazoducs en provenance d’Algérie. En plus du Maghreb, il existe un oléoduc maritime qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, via la côte d’Almeria, fournissant 25% de cette matière première aux consommateurs espagnols. Cette infrastructure est le Medgaz, exploité par Naturgy et la société algérienne Sonatrach jusqu’en 2041.

    Les 49 % restants sont acheminés par des navires et des voies alternatives. Le problème est qu’en l’absence d’accord, le marché actuel des gaziers est tellement tendu que l’Espagne rencontrerait de grandes difficultés d’approvisionnement.

    Les marchés européens du gaz sont pris en étau depuis des mois entre les faibles niveaux actuels de stockage, la forte demande de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Asie et la réduction de l’approvisionnement par gazoduc en provenance de Russie et de Norvège. Les prix quotidiens atteignent des sommets et les prix à terme pour cet hiver ont augmenté de 200 % pour dépasser 70 €/MWh.

    « Sonatrach a déclaré qu’elle pourrait fournir l’Espagne en cas de non-renouvellement et notre calcul confirme la déclaration de Sonatrach », expliquent les analystes de S&P Platts Analytics dans un récent rapport. « Toutefois, cette stratégie comporte des risques, comme le souligne notre analyse approfondie, notamment des pannes fréquentes dans les principales installations d’exportation de GNL », ajoutent-ils.

    Entre 2016 et 2020, l’Algérie a utilisé cette route pour transporter 34,8 kilomètres cubes de gaz naturel (Bcm), soit 52 % de ses exportations totales vers l’Espagne. « Nous pensons qu’un accord pour maintenir les flux à travers la partie marocaine du pipeline GME reste l’issue la plus probable des tensions en cours », soulignent les analystes de S&P.

    Le scénario est d’une extrême urgence. Des sources commerciales indiquent à Vozpópuli que la crise énergétique est devenue la principale préoccupation des entreprises et du gouvernement dans le cadre de la reprise post-pandémie. Et ce voyage diplomatique a tous les yeux rivés sur l’économie espagnole en raison des conséquences d’un éventuel échec.

    Voz Populi, 30/09/2021

  • L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

    L’Espagne tente d’éviter une crise énergétique dans un mois

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    L’Espagne cherche  » in extremis  » en Algérie pour éviter un effondrement énergétique dans un mois
    Le voyage d’urgence du ministre des affaires étrangères, accompagné de Naturgy et d’Enagás, vise à renouveler les accords de fourniture de gaz qui expirent le 31 octobre. La crise entre Rabat et Alger menace le pacte.

    José Manuel Albares se rend ce jeudi en Algérie par mesure d’urgence. Accompagné de Naturgy et d’Enagás, le ministre des affaires étrangères cherche à renouveler le gazoduc du Maghreb qui passe par Tarifa et qui fournit environ 26 % du gaz consommé en Espagne. Le problème est que l’accord actuel expire le 31 octobre et que le pacte est loin d’être rempli compte tenu de la grave crise diplomatique entre le Maroc et son voisin régional. Et l’échec de l’extension de ce pipeline pourrait conduire à un effondrement énergétique dans notre pays.

    Le chef de la diplomatie espagnole a déjà rencontré son homologue algérien, Ramtane Lamamra, la semaine dernière en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Cette deuxième réunion en quelques jours seulement est donc un signe clair de l’attention – et de l’inquiétude – qui existe à Madrid sur cette question.

    Le problème de l’approvisionnement en gaz algérien rejoint le front judiciaire de l’ »affaire Ghali », qui a éclaté en avril à la suite du geste de Madrid envers Alger pour qu’il admette incognito le chef du Front Polisario dans un hôpital de La Rioja en raison du risque de décès dû au coronavirus.

    Des sources diplomatiques estiment donc que le moment est venu pour l’Algérie de rembourser cette faveur à l’Espagne en augmentant les mètres cubes d’eau pompés dans le désert du Sahara ou en faisant une exception à la rupture des ponts avec le Maroc, qu’Alger a ordonnée ces derniers jours. Le dernier rebondissement a été la fermeture de l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains.

    L’Algérie a du gaz « à revendre ».

    Vingt-six pour cent de l’électricité produite en Espagne en septembre provenait de centrales à gaz à cycle combiné. Sans oublier qu’à l’approche de l’hiver, 29 % des chaudières espagnoles fonctionnent au gaz naturel. Ce scénario souligne l’urgence du voyage diplomatique pour répondre aux besoins énergétiques de l’Espagne à partir du 31 octobre.

    La délégation qui se rend en Algérie est confiante que les besoins des trois parties permettront de forger l’accord. L’Algérie a « beaucoup » de gaz, selon ceux qui connaissent ce scénario, et disposer d’un autre moyen de le pomper est idéal pour eux. Le Maroc perçoit une redevance pour le passage de l’infrastructure sur son territoire sous forme de fournitures de gaz. Et l’Espagne trouve ainsi le moyen de s’approvisionner en une matière première actuellement hors de contrôle sur le marché.

    Le problème est que depuis le mois d’août, l’hostilité entre le Maroc et l’Algérie s’est intensifiée en raison du différend sur la souveraineté du Sahara occidental. Ce conflit a atteint son paroxysme le 24 août, lorsque l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en raison d’une série d’ »actions hostiles » dont elle a accusé son voisin.

    Une décision qui a torpillé le renouvellement de ce pacte, malgré les pourparlers menés depuis avant le conflit, et qui a conduit à ce voyage d’urgence du gouvernement espagnol pour débloquer la situation.

    Que se passe-t-il s’il n’y a pas d’accord ?

    L’Espagne importe environ 51% du gaz qu’elle consomme par deux gazoducs en provenance d’Algérie. En plus du Maghreb, il existe un oléoduc maritime qui relie directement l’Algérie à l’Espagne, via la côte d’Almeria, fournissant 25% de cette matière première aux consommateurs espagnols. Cette infrastructure est le Medgaz, exploité par Naturgy et la société algérienne Sonatrach jusqu’en 2041.

    Les 49 % restants sont acheminés par des navires et des voies alternatives. Le problème est qu’en l’absence d’accord, le marché actuel des gaziers est tellement tendu que l’Espagne rencontrerait de grandes difficultés d’approvisionnement.

    Les marchés européens du gaz sont pris en étau depuis des mois entre les faibles niveaux actuels de stockage, la forte demande de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance d’Asie et la réduction de l’approvisionnement par gazoduc en provenance de Russie et de Norvège. Les prix quotidiens atteignent des sommets et les prix à terme pour cet hiver ont augmenté de 200 % pour dépasser 70 €/MWh.

    « Sonatrach a déclaré qu’elle pourrait fournir l’Espagne en cas de non-renouvellement et notre calcul confirme la déclaration de Sonatrach », expliquent les analystes de S&P Platts Analytics dans un récent rapport. « Toutefois, cette stratégie comporte des risques, comme le souligne notre analyse approfondie, notamment des pannes fréquentes dans les principales installations d’exportation de GNL », ajoutent-ils.

    Entre 2016 et 2020, l’Algérie a utilisé cette route pour transporter 34,8 kilomètres cubes de gaz naturel (Bcm), soit 52 % de ses exportations totales vers l’Espagne. « Nous pensons qu’un accord pour maintenir les flux à travers la partie marocaine du pipeline GME reste l’issue la plus probable des tensions en cours », soulignent les analystes de S&P.

    Le scénario est d’une extrême urgence. Des sources commerciales indiquent à Vozpópuli que la crise énergétique est devenue la principale préoccupation des entreprises et du gouvernement dans le cadre de la reprise post-pandémie. Et ce voyage diplomatique a tous les yeux rivés sur l’économie espagnole en raison des conséquences d’un éventuel échec.

    Voz Populi, 30/09/2021

  • Albares en Algérie dans un contexte de tension régionale

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    Alger, 30 sept. (EFE) – Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, effectue aujourd’hui une visite officielle à Alger, à un moment où la tension politique augmente en Afrique du Nord et au milieu d’un âpre conflit politique entre l’Algérie et le Maroc, deux partenaires stratégiques pour l’Espagne et l’Union européenne.

    Un conflit qui n’a cessé de s’aggraver depuis qu’Alger a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août, et qui a eu l’effet le plus rapide et le plus visible sur le secteur de l’énergie, et en particulier sur l’approvisionnement de l’Europe en gaz algérien par le gazoduc que les deux pays partageaient.

    Cette rupture, qui place l’Espagne dans une situation difficile vis-à-vis de deux partenaires essentiels, a également signifié la fin des négociations pour le renouvellement de l’accord d’exploitation du gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui part du gisement algérien de Hassi R’Mel et aboutit dans le sud de l’Espagne après avoir traversé le Maroc.

    La question de savoir comment compenser la fermeture de cette « autoroute du gaz », d’une capacité de 8 milliards de mètres cubes de gaz par an, domine l’agenda d’Albares, qui voyage accompagné des présidents de Naturgy, Francisco Reynés, et d’Enagás, Antoni Llardén, à la recherche d’alternatives.

    Le 24 août, le ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, a annoncé qu’Alger ne renouvellerait pas les contrats d’approvisionnement avec Naturgy et le portugais Galp, qui expirent le 31 octobre, et qui laissent également le Maroc dans une situation compliquée, qui a demandé la médiation de l’Espagne.

    L’Algérie insiste toutefois sur le fait que le niveau d’approvisionnement de l’Europe sera maintenu grâce à l’augmentation de la capacité de l’autre grand gazoduc reliant le cœur du désert à l’Espagne via la Méditerranée, mais Madrid et les autorités européennes nourrissent de sérieux doutes quant à l’avenir.

    PROBLÈME DE MIGRATION

    Toutefois, l’agenda du ministre espagnol à Alger comprend également un deuxième sujet de grande préoccupation : l’augmentation de l’arrivée de bateaux en provenance de la côte algérienne, qui est devenue le premier point de départ de la migration irrégulière le long de la route de la Méditerranée occidentale.

    Cette route commence sur les plages de l’ouest de l’Algérie et se termine à Almeria, Murcie, Alicante et aux Baléares. Depuis le début de l’année, plus de cent personnes ont perdu la vie le long de cette route, selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence des Nations unies.

    La dégradation croissante de l’économie algérienne, dépendante du pétrole et du gaz et plongée dans une grave crise depuis la chute du prix des hydrocarbures en 2014, et l’amélioration de l’organisation des mafias algériennes sont les deux principales raisons de l’augmentation de cette route, déjà plus active que celle des Canaries.

    Bien que l’Espagne et l’Algérie aient des accords en la matière, comme pour la collaboration dans la lutte contre le djihadisme, des sources diplomatiques assurent à Efe que le moment est peut-être venu de les revoir et de les renforcer.

    LA QUESTION SAHRAOUIE

    Le troisième volet de la visite d’Albares en Algérie est la question du Sahara occidental, qui a pris un tournant ces dernières semaines après que le Maroc a accepté la nomination d’un nouvel envoyé spécial de l’ONU, Staffan de Mistura, après deux ans de refus et d’obstacles constants.

    Et la décision mercredi du Tribunal de l’UE d’annuler les accords de pêche et d’agriculture entre l’UE et le Maroc qui incluaient des exploitations agricoles dans le territoire du Sahara occidental, que le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtam Lamamra, a qualifié de « victoire retentissante » pour le peuple sahraoui.

    Dans une déclaration, Lamamra a souligné que « cette réalisation historique ouvre également une nouvelle étape dans la lutte du peuple du Sahara occidental pour l’exercice de son droit inaliénable et non négociable à l’autodétermination, dans le sens où elle constitue un point de référence fondamental pour les instances internationales concernées » et a averti l’ONU qu’elle marque la voie à suivre pour résoudre la question de l’ancienne colonie espagnole.

    L’Algérie est le principal soutien politique, économique et militaire du Front Polisario qui, depuis un an, harcèle militairement le Maroc au niveau du mur de séparation érigé par Rabat dans le désert et demande la renégociation du cessez-le-feu obtenu par l’ONU en 1991, qui inclut la convocation d’un référendum d’autodétermination.

    Sur le même plan, la controverse sur l’entrée en Espagne du leader du Front Polisario, Brahim Ghali, qui a été transféré d’Algérie dans un avion médicalisé et qui, une fois remis du Covid-19, est rentré à Alger, où il a reçu un accueil chaleureux du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, et de la direction militaire. EFE

    Swissinfo, 30/09/2021

  • Espagne: La patronale réassure au sujet de du gaz algérien

    Espagne: La patronale réassure au sujet de du gaz algérien

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    Pour Sedigas, l’approvisionnement en gaz de l’Espagne est garanti malgré le conflit entre l’Algérie et le Maroc.

    La société gazière espagnole Sedigas estime que le conflit entre l’Algérie et le Maroc, qui menace d’affecter le gazoduc Maghreb-Europe, finira par être résolu, et considère que l’approvisionnement en gaz de l’Espagne est de toute façon garanti. C’est ce qu’a expliqué dans une interview accordée à EFE le président de Sedigas, Joan Batalla, qui a souligné que  » l’Algérie est l’un des plus importants fournisseurs de gaz de l’Espagne « , étant donné qu’elle fournit actuellement 44,9 % du gaz consommé par le pays.

    Toutefois, il s’est dit convaincu que ce conflit ne causera pas de problèmes d’approvisionnement en gaz pour l’Espagne, car le Maroc et l’Algérie ont tous deux démontré leur fiabilité en matière d’approvisionnement en gaz à de nombreuses autres occasions.

    Le 24 août, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc, avec lequel elle a des différends au sujet du Sahara occidental, et deux jours plus tard, elle a annoncé son intention de faire transiter tout le gaz qu’elle fournit à l’Espagne par le gazoduc Medgaz, qui relie directement l’Algérie à l’Espagne.

    L’Algérie a ainsi laissé entendre qu’elle excluait l’autre gazoduc, le gazoduc Maghreb-Europe, qui transporte le gaz algérien vers l’Espagne via le territoire marocain, et dont le contrat expire fin octobre.

    « Nous fournissons du gaz algérien depuis de nombreuses décennies et, au-delà des tensions opérationnelles qui ont pu survenir, l’approvisionnement en provenance d’Algérie et du Maroc a été fiable, donc je pense qu’au-delà des négociations contractuelles, cette situation sera résolue », a déclaré M. Batalla.

    « Il n’existe aucun élément susceptible de remettre en cause la fiabilité des deux pays », a-t-il ajouté.

    En fait, l’Algérie elle-même a déjà fait savoir que ses frictions avec le Maroc n’affecteraient pas l’approvisionnement en gaz de l’Espagne, qui serait uniquement acheminé par le gazoduc Medgaz, bien que les tensions entre ces deux pays d’Afrique du Nord aient ouvert le débat sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz par l’Espagne.

    Sur ce point, M. Batalla a souligné que l’Espagne, malgré son manque de ressources énergétiques et sa capacité d’interconnexion réduite, dispose d’une « grande diversité d’approvisionnement en gaz », puisqu’elle reçoit du gaz naturel liquéfié de 15 pays.

    « Il existe des alternatives en cas de situation imprévue », a déclaré M. Batalla, qui a également souligné qu’Enagás allait fournir une plus grande capacité pour les méthaniers et que le pays disposait de six usines de regazéification.

    D’autre part, M. Batalla a attribué la forte augmentation des prix du gaz ces dernières semaines à la demande asiatique et à l’évolution des droits d’émission de CO2, une situation qui pose problème dans des pays comme le Royaume-Uni.

    Quant à l’ensemble des mesures adoptées par le gouvernement pour tenter de freiner l’augmentation des prix de l’électricité, M. Batalla a de nouveau appelé à une réduction de la taxation du gaz – tant la TVA que l’impôt spécial sur les hydrocarbures – en tenant compte des consommateurs vulnérables, comme cela a été fait pour l’électricité.

    En ce qui concerne l’impact des prix élevés du gaz sur le prix de l’électricité, il a souligné que les prix du gaz ne sont pas fixés « ni par les entreprises du secteur ni par le gouvernement », mais par les marchés internationaux.

    En fait, il a assuré que les centrales à cycle combiné – des centrales qui brûlent du gaz pour produire de l’électricité – ne couvrent même pas leurs coûts de fonctionnement et que, malgré cela, elles sont « essentielles » pour éviter les pannes d’électricité.

    Pour cette raison, M. Batalla estime que le gouvernement, une fois le problème des prix de l’électricité surmonté, devrait dans quelques mois « définir le cadre de rémunération pour que les centrales à cycle combiné » puissent au moins récupérer leurs coûts d’exploitation.

    Les centrales à cycle combiné fonctionnent actuellement à 20 % de leur capacité et M. Batalla a souligné que le Plan national intégré de l’énergie et du climat (PNIEC), qui définit la feuille de route énergétique jusqu’en 2030, prévoit un poids des centrales à cycle combiné similaire à celui de l’actuel.

    « Au cours des deux derniers mois, les centrales à cycle combiné ont représenté en moyenne 16 % de la couverture de la demande grâce au vide thermique laissé par les énergies renouvelables, l’hydroélectricité ou le nucléaire », a expliqué M. Batalla.

    D’une part, il a revendiqué le rôle que les gaz renouvelables – tels que le biométhane ou le biogaz – peuvent jouer à court terme en faveur de la décarbonisation de l’économie et du rééquilibrage territorial en Espagne et, d’autre part, le rôle clé que l’hydrogène vert peut jouer à l’avenir à long terme.

    El Periodico, 27/09/2021

  • Le bras de fer entre le Maroc et l’Algérie menace la facture de gaz

    Le bras de fer entre le Maroc et l’Algérie menace la facture de gaz

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    Le pouls entre le Maroc et l’Algérie : un combat qui menace la facture de gaz des ménages espagnols
    L’approvisionnement en énergie par le gazoduc GME est dans l’air après le conflit diplomatique entre les voisins de l’Afrique du Nord

    Bien que sa part de marché ait diminué au cours de la dernière décennie, l’Algérie continue d’être le principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Cette année, jusqu’en juillet dernier, le pays africain a fourni près de 50% du gaz importé par notre pays, laissant définitivement derrière lui une période où les États-Unis semblaient contester leur position de leader grâce à la production de gaz de schiste. Cependant, dans l’immédiat, l’hégémonie algérienne est menacée par les tensions politiques entre Alger et Rabat, alors qu’un important gazoduc, le Maghreb-Europe (GME), traverse le territoire marocain. Toutes les sources consultées assurent que l’approvisionnement en gaz des foyers espagnols est garanti, mais les échos des tensions de quartier ont suffi à déclencher l’alarme.

    Le 24 août, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc après plusieurs semaines d’escalade de la tension entre les deux pays voisins. Trois jours plus tard, la première conséquence concrète de la crise bilatérale entre les deux puissances maghrébines se dessinait : le ministre algérien de l’Énergie, Mohamed Arkab, laissait entendre dans des déclarations publiques que son gouvernement ne renouvellerait pas l’accord tripartite qui permet l’arrivée de la presqu’île du gaz algérien à travers le GME et qui expire fin octobre prochain.

    Pour le moment, le gouvernement espagnol a exprimé une grande prudence à ce sujet. « Nous suivons l’évolution des relations entre l’Algérie et le Maroc, deux pays voisins, et nous demandons à la fois le confinement et le dialogue. Nous espérons que l’approvisionnement en gaz de l’Espagne sera garanti dans tous les cas et ne sera pas affecté par la situation actuelle », a déclaré une source diplomatique espagnole, qui n’a pas souhaité répondre à la question de savoir si à La Moncloa les négocviations tripartites étaient écartées plus de deux mois avant la fin du contrat GME. Cependant, une source proche des pourparlers n’a pas fermé la porte à une prolongation de l’accord : « Nous négocions toujours, et nous continuerons à nous battre jusqu’au bout ».

    Le GME est un gazoduc d’environ 1 400 kilomètres de long, dont 540 traversent le territoire marocain avant de traverser le détroit de Gibraltar et de se terminer à Cordoue. Inauguré en 1996, il a la capacité de transporter environ 8 700 millions de mètres cubes de gaz naturel chaque année. L’autre gazoduc, le Medgaz, inauguré en 2011 et reliant les champs gaziers de Hassi R’mel au réseau espagnol de la ville d’Almería, a actuellement une capacité de 8 000 millions de mètres cubes. Cependant, l’été dernier, les gouvernements espagnol et algérien ont signé un accord pour augmenter la capacité de cette infrastructure, qui à partir de janvier prochain transportera environ 10 000 millions de mètres cubes par an.

    Tout le monde perd

    Bien que le ministre Arkab n’ait pas explicitement dit que l’Algérie ne renouvellerait pas le contrat GME, et que le Maroc et l’Espagne aient gardé un silence strict à cet égard, à Alger, on suppose qu’à partir de novembre, le gaz cessera de circuler dans le gazoduc international. « Le gouvernement est déterminé à punir le Maroc, à lui faire payer le prix de ses provocations ces derniers mois. Cela ne veut pas dire que le gazoduc sera inutilisable pour toujours. Il pourrait y avoir un accord plus tard, peut-être en 2022 ou 2023 », pointe un politologue algérien, excluant que les propos d’Arkab n’étaient qu’une simple stratégie de négociation.

    Le principal perdant d’un arrêt d’approvisionnement est sans conteste le Maroc, qui perçoit un péage de 7 % de la valeur du gaz ainsi exporté. En 2019, ce chiffre n’atteignait pas 50 millions d’euros en raison de la baisse des prix des carburants, mais en 2014, il frôlait les 200 millions. De plus, le GME fournit 45% de la demande de gaz du marché marocain à un prix inférieur au marché, qui sert aux centrales thermiques du pays pour générer 12% de l’électricité consommée par le royaume alaouite.

    Cependant, quoique dans une moindre mesure, l’Algérie elle-même est également affectée par le non-renouvellement de l’accord GME. À partir de novembre, sa capacité d’exportation par voie terrestre sera réduite de 16 700 millions de mètres cubes par an à seulement 8 000, puis à 10 000 à partir de janvier. « L’Algérie a exporté 9 000 millions de mètres cubes vers l’Espagne en 2020, mais elle en avait exporté 17 000 auparavant. Nous estimons que 60% de ce volume a été exporté via Medgaz et 40% via le Maghreb-Europe », a expliqué l’analyste énergétique Pravi Joshi au magazine Jeune Afrique.

    Matt Cunningham, expert en énergie au sein du groupe de réflexion barcelonais FocusEconomics, estime que l’Algérie va perdre de la flexibilité dans sa capacité d’approvisionnement par voie terrestre, ce qui pourrait en partie compenser en exportant du gaz liquéfié par voie maritime, mais le prix est plus cher, et donc moins compétitif sur le marché international. « Il est clair que l’Algérie ne pourra pas exporter autant de gaz vers l’Espagne et le sud de l’Europe, du moins à court terme », glisse Cunningham.

    De los tres países, España es el menos afectado por el embrollo diplomático, ya que posee una infraestructura que le permite un alto grado de diversificación en la adquisición de gas natural, responsable de la producción de un 17% de la electricidad generada en el país l’année dernière. « L’Espagne sera en mesure de répondre à ses besoins en gaz en l’obtenant d’ailleurs ou en le compensant avec d’autres sources d’énergie, mais les coûts augmenteront », a déclaré Cunningham. Cette augmentation des coûts, selon l’expert, pourrait être compensée pour les consommateurs finaux par une baisse du prix mondial du gaz à la fin de l’année ou au début de 2022 et par les mesures récemment adoptées par le gouvernement de Pedro Sánchez pour freiner la hausse dans les prix de la facture d’électricité.

    El Pais, 25/09/2021