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  • Ghaza : La soumission des traîtres

    Ghaza : La soumission des traîtres

    Maroc, Ghaza, Palestine, Israël, normalisation,

    46 morts, dont 15 enfants et plusieurs femmes et plus de 360 blessés. C’est le bilan de l’agression sioniste sur la bande de Ghaza qui a été prise dans un déluge de tonnes de bombes pendant plus de 72 heures, sans interruption. Des dizaines de maisons et d’immeubles se sont abattus sur des familles palestiniennes apeurées et sans défense.

    L’Occident et ses médias ont fait peu de cas de cette agression et de tous ces morts qu’ils rangent dans la banalité des choses. Il faut dire qu’il y a un moment déjà que la mort d’un arabe n’émeut plus. Pire encore, ces mêmes médias qui font des Unes ininterrompues et des débats sans fin sur deux ou trois morts en Ukraine, se rangent systématiquement du côté des thèses israéliennes et mettent sur le même pied d’égalité les roquettes de la résistance palestinienne, dont aucune n’a atteint ses objectifs, et les redoutables frappes de l’armée israéliennes qui ont détruit des quartiers entiers. Pire encore, ils balayent le nombre impressionnant des morts palestiniens et s’attardent sur l’hypocrite peur des israéliens et leur stress face « aux ripostes palestiniennes».

    A côté de cela, aucune capitale occidentale n’a jugé utile de condamner l’agression sioniste, mettant le bourreau et la victime sur le même pied d’égalité. Mais en cela, il n’y a rien de nouveau. Israël jouit de l’impunité totale et a même carte blanche pour tuer sans distinction ni aucune pitié un peuple que l’on veut tout simplement chasser de ses terres et priver de ses moindres droits.

    Mais comment prétendre à une quelconque compassion ou justice de la part des Occidentaux quand des capitales arabes penchent presque à justifier la barbarie sioniste, comme le clame, toute honte bue, Rabat. Le Makhzen a ainsi jugé qu’il n’est plus le temps aujourd’hui aux condamnations d’Israël ni surtout à un quelconque soutien des Palestiniens. Bourita, le tristement célèbre ministre marocain des Affaires étrangères, a ainsi mis au même niveau le bourreau et sa victime appelant à arrêter la violence des deux côtés. Comme si les Palestiniens auraient agressé les Israéliens et comme si les 46 morts palestiniens n’existaient pas.

    Face à cela et face à toutes ces lâchetés, Israël ne peut que continuer ses massacres, encouragé qu’il est par des régimes arabes honnis, comme celui du Maroc, qui cautionnent de la manière la plus honteuse qui soit la barbarie sioniste. Pire que cela, ils se pavanent d’être les premiers alliés de ceux qui massacrent leurs frères palestiniens et se mettent à leur service espérant jouir de la mansuétude de l’Occident pour sauver leur régime face à la colère de leur peuple qui gronde de plus en plus.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 10/08/2022

    #Maroc #Palestine #Ghaza #Israël #Normalisation

  • Accord militaire maroco-israélien: Duplicité et jeu dangereux

    Maroc, Israël, Benny Gantz, normalisation – Accord militaire maroco-israélien: Duplicité et jeu dangereux

    La visite du ministre israélien de la Défense à Rabat, ponctuée par la signature d’un accord cadre dans le domaine militaire, n’est pas anodine ni loin d’être une simple parade officielle ou protocolaire. Plus qu’une virée historique, elle comporte déjà des menaces réelles, chargée de messages périlleux comportant des risques durables sur la stabilité et la sécurité de toute la région.

    Pour les diplomates, l’objectif recherchée par les décideurs du Makhzen, à travers cette visite et surtout la signature de l’accord de défense (le premier du genre dans le monde arabe, puisque ni l’Egypte, ni la Jordanie, n’ont ratifiés un tel accord avec l’entité sioniste en dépit d’une ancienne normalisation) est une lourde opération de marketing diplomatique.

    Dans son aveuglement colonial et expansionniste, la palais royal mise sur la forte charge symbolique de cette visite d’un criminel de guerre, qui traîne des centaines de morts à Ghaza, pour arracher de potentiels sympathies chez le lobby juif aux Etats unis, ou à peser sur les tendances lourdes qui remuent le Congrès américain, seul habilité à valider les ventes d’armes ou à autoriser l’ouverture de consulats sur des territoires occupés, comme à Dakhla au Sahara occidental.

    Mais ce jeu comporte en lui-même des dangers sur le Maroc lui-même et surtout sur son peuple, qui n’a pas cessé depuis plusieurs jours de contester une telle démarche et de dénoncer de tels accords, à travers des manifestations et des rassemblements dans les villes marocaines.

    Car, l’examen minutieux des anciennes normalisations avec Israël démontrent qu’elles n’apportent ni un véritable investissement économique ou technologique, ni un authentique progrès ou un quelconque bien-être aux peuples. L’exemple le plus édifiant demeure celui de l’Egypte, ou depuis les accords de paix de Camp David, il y a plus de quarante ans, rien de concret sur le plan économique n’a été réalisé. Ni sur le plan industriel, ni sur le plan agricole ou agroalimentaire, ni même dans les échanges commerciaux ou les services.

    Quel est la part d’investissement des entreprises israéliennes en Egypte ? Même si on valorise le nombre de touristes israéliens qui visitent annuellement la station balnéaire de Charm Cheikh, Israël n’a rien apporté de concret aux égyptiens et à leur économie. Les hommes d’affaires israéliens se méfient encore de tout investissement dans le monde arabe. Ils ne mettent aucun dollar dans la moindre PME, ni en Jordanie, ni au Bahrein ou ailleurs. Encore moins au Maroc, ou certains laudateurs et crédules pensent le contraire.

    On s’en souvient des milliers de miliciens de l’Armée du Sud-Liban (ALS) d’Antoine Lahoud, qui ont combattu à côté de l’armée sioniste dans son agression contre le Liban, et qui furent abandonnés juste après le cessez le feu, imposé par la communauté internationale. Longtemps, Israël leur a miroité la création d’un micro-Etat tampon, autonome, avec un drapeau et une population chrétienne toute acquise et soutenu internationalement.

    Comment peut-on chercher une assistance ou des soutiens financiers ou économiques chez un Etat qui lui-même est assisté par les Etats unis, dont l’administration est l’allié viscéral de Tel Aviv, et dont l’aide annuelle dépasse allègrement les quatre milliards de dollars?

    Au Maroc, les médias sont subjugués par les propos de Benny Gantz, ce ministre de la Défense, sur ces accords militaires de haute importance conclus. On applaudit sur le caractère inédit de ce mémorandum, évoquant la possibilité d’assister à «des exercices ou manœuvres militaires entre les armées des deux pays et une coordination sécuritaire », ou encore la livraison d’armement de pointe.

    A ce propos, des sources médiatiques espagnoles ont révélé la création d’une base militaire maroco-israélienne à Nador. La signature d’un tel accord aurait été signée lors de cette visite de Gantz. Quand une telle normalisation qui commence par le domaine militaire et du renseignement et la coopération sécuritaire, c’est déjà un indicateur édifiant.

    La leçon palestinienne est encore là. Les accords d’Oslo et les différentes résolutions pour le principe de « deux Etats en contrepartie de la paix » ont encore enfoncé les territoires palestiniens dans le sous-développement, dans l’arriération économique et la ghettoïsation. Même la capitale El Qods n’est pas épargnée par l’expansionnisme et l’apartheid sioniste. Alors de quelle normalisation parle t-on aujourd’hui?

    Par Mohamed K.

    Le Jeune Indépendant, 27/11/2021

    #Maroc #Israël #Benny_Gantz #Sionisme

  • Le sort des Palestiniens est bien compris, maintenant il faut agir

    « J’en ai assez de rapporter la même brutalité tous les jours, de penser à de nouvelles façons de décrire l’évidence. »

    Ce sont les mots de Mohammed El-Kurd, le célèbre activiste palestinien de Jérusalem-Est. Lui et sa famille sont menacés d’expulsion de leurs foyers. Ils n’ont commis aucun crime, mais sont expulsés uniquement et exclusivement parce qu’ils ne sont pas juifs, et Israël est un État suprémaciste juif.

    Mohammed et sa sœur Muna El-Kurd ont bénéficié d’une hausse de l’attention des médias en mai-juin, lorsque la guerre israélienne contre Gaza a été résistée par le « soulèvement de l’unité » palestinien. Maintenant, cela s’est calmé. Mais le sort des Palestiniens reste le même.

    « La situation à Sheikh Jarrah n’est pas difficile à comprendre », a écrit Mohammed dans son article d’opinion guardian début cette semaine. « C’est une illustration parfaite du colonialisme colonisateur, un microcosme de la réalité pour les Palestiniens à travers 73 ans de régime sioniste. »

    Le sionisme, l’idéologie officiellement sanctionnée – et uniquement protégée par la loi – d’Israël est raciste.

    La lassitude apparente d’El Kurd de devoir imaginer de nouvelles façons imaginatives de dire et d’écrire la même chose jour après jour, semaine après semaine, est malheureusement familière à ceux d’entre nous qui font état des injustices commises contre les Palestiniens comme de leur travail.

    L’épuration ethnique est une erreur. La suprématie ethnoreligieuse est une erreur. Tuer des enfants est une erreur.

    Israël a tué 11 enfants palestiniens en Cisjordanie depuis le début de l’année. Et cela s’ajoute aux 60 enfants de Gaza qu’il a tués au cours de la même période.

    Vendredi dernier, des voyous de l’armée israélienne ont abattu de sang-froid un enfant palestinien de 17 ans.

    Muhammad Munir Tamimi faisait partie d’un groupe qui avait affronté une bande de soldats israéliens lourdement armés envahissant leur village avec rien de plus que des pierres. Les Israéliens ont même bloqué l’évacuation de l’adolescent grièvement blessé vers un hôpital de Ramallah alors qu’il saignait de ses tripes – ce dont les soldats israéliens ont l’habitude.

    Tamimi est mort de ses blessures plus tard dans la nuit.

    Mercredi, un autre enfant palestinien a été touché par des tirs de l’armée israélienne.

    Mohammad Mo’ayyad Bahjat Abu Sara, 11 ans, a été abattu sous la grêle des balles israéliennes qui ont frappé la voiture que lui-même, son père et sa famille utilisaient pour faire ses courses. Six soldats israéliens avaient fait exploser la voiture avec pas moins de 13 balles, selon des témoins oculaires.

    Les médias palestiniens ont publié des photos poignantes de la voiture avec ses épiceries abandonnées, y compris des sacs de pain apparemment recouverts du sang de l’enfant mort.

    Comme vous pouvez le voir dans les tweets intégrés ci-dessus, le groupe de défense des droits humains Defence for Children International , la Palestine joue un rôle clé dans la documentation de ces crimes israéliens contre les Palestiniens.

    En raison du travail remarquable et essentiel de la DCIP en matière de droits de l’homme dans la protection des enfants palestiniens, Israël a maintenant commis un autre acte de répression contre le groupe.

    Aux premières heures de la matinée d’hier, des voyous de l’armée israélienne ont fait irruppir le bureau de la DCIPen Cisjordanie, volant des ordinateurs, des fichiers clients et des disques durs. Le groupe de défense des droits de l’homme a déclaré qu’aucun document n’avait été laissé dans le bureau pour donner une indication sur la raison de la perquisition et qu’il n’avait laissé derrière lui aucune réception de matériel saisi.

    Khaled Quzmar, directeur général du DCIP, a déclaré : « Ce dernier acte des autorités israéliennes fait avancer une campagne en cours pour réduire au silence et éliminer la société civile palestinienne et les organisations de défense des droits humains comme le DCIP. »

    Le groupe a appelé les autorités israéliennes à mettre immédiatement fin à leurs persécutions des groupes palestiniens de défense des droits humains, exigeant que « la communauté internationale tienne les autorités israéliennes responsables ».

    C’est exactement ce qui manque.

    Comme Mohammed El-Kurd y a fait allusion, le sort des Palestiniens est probablement l’une des injustices les plus bien comprises, bien expliquées et bien documentées de l’histoire.

    Comme il l’a conclu dans son article du Guardian : « Le problème n’est pas l’ignorance, c’est l’inaction. » Il n’y a pas de volonté politique en Occident de demander des comptes à Israël pour ses crimes.

    Nous devons agir pour faire en sorte que cela change, et rapidement.Mohammad al-Kurd à Jérusalem le 02 juin 2021. [Mostafa Alkharouf – Agence Anadolu]

    Mohammad al-Kurd à Jérusalem le 02 juin 2021. [Mostafa Alkharouf – Agence Anadolu]

    Article traduit de l’Anglais

    Salim Sellami Blog, 30/07/2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, répression, Ghaza, Cisjordanie, #Palestine

  • UA: Une décision choquante et honteuse

    Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Tchadien, Moussa Faki Mahamat contre toute attente, a reçu au cours de la semaine écoulée, les lettres de créances du nouvel ambassadeur israélien auprès de l’UA. En réaction à cette décision, le ministère des Affaires : étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a souligné dans un communiqué que la récente décision du président de la Commission de l’UA, d’accueillir un nouveau membre comme observateur n’a ni la vocation, ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés par l’Acte constitutif de l’Union africaine « . Selon les termes du communiqué du ministère des Affaires étrangères, c’est une décision  » prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les membres… « 

    Face à cette décision unilatérale du président de la Commission de l’UA, de larges concertations entres les membres de l’Union africaine ont été lancées, selon des sources diplomatiques, sous la coordination de l’ambassadeur palestinien auprès de l’UA et l’ambassadeur de la Tunisie, président en exercice du sommet de la Ligue arabe, ainsi que l’ambassadeur d’Algérie en sa qualité de président du prochain sommet, pour débattre de la décision contestée de Moussa Faki Mahamat.

    Pour nombre d’observateurs, le fauteuil d’observateur accordé à l’Etat sioniste relève une nouvelle fois l’hypocrisie et le cynisme de certains Etats membres de l’UA et leur proximité directe avec le sionisme. Leur attitude osant encore se déclarer gravement préoccupés par la dégradation rapide et la montée de la violence sioniste en Palestine ne sont en fait que le début d’une stratégie israélo-américaine de lier le continent africain et de le mettre au pas. Que signifie prétendre que l’Afrique est contre l’impérialisme et le sionisme tout en réservant une place d’observateur au sein de l’UA à l’Etat hébreu ? Que signifie déclarer dans des résolutions creuses et sans effet immédiat que l’Afrique doit être aux côtés du peuple palestinien et d’ouvrir la voie grandiose au gouvernement israélien de s’installer solidement au sein de l’UA ?

    Dans un tel contexte, il appartient à tous les Etats membres de l’UA d’inciter Moussa Faki Mahamat à revoir sa décision unilatérale et qui est qualifiée par les sociétés arabes de  » choquante et honteuse « .  » La décision d’accorder à Israël un statut d’observateur dans l’UA consolide la légitimité sioniste sur la Palestine, et lui donne davantage d’occasions de poursuivre ses plans visant à continuer à confisquer le droit du peuple palestinien « , a déclaré le mouvement Hamas, qui dirige la bande de Gaza. Aux yeux des Palestiniens, Mahamat Faki a commis une faute grave qui constitue un danger pour eux et pour l’ensemble du Monde arabe et de l’Afrique. S’agit-il donc d’une maladresse d’un faux calcul de Mahamat ? Il est difficile de le croire. Pour les observateurs politiques il est plutôt enclin à croire que le président de la Commission de l’UA a cédé à des pressions et selon une stratégie bien établie visant d’autres desseins en Afrique…
    C’est dire que l’éventualité du débat autour de la décision contestée du président de la Commission de l’UA ne doit pas être à l’hésitation ni aux atermoiements et encore moins aux subtiles diplomaties. Donc il ne peut s’agir que d’un débat visant à trouver un terrain d’entente pratique, un langage commun et une diplomatie africaine pour redéfinir une nouvelle philosophie d’attitude à l’égard d’Israël. Une nouvelle signification afin que le Continent africain opte dans son ensemble pour les aspirations des Palestiniens se concrétisent.
    B. C.

    Etiquettes : Union Africaine, UA, Israël, Moussa Faki Mahamat, Palestine, Ghaza,

  • Normalisation marocaine avec Israël : Accord temporaire ou paix permanente ?

    Khalil al-Anani*

    Le 16 juin 2021, le roi Mohammed VI du Maroc a envoyé une lettre de félicitations au nouveau premier ministre israélien, Naftali Bennett. Cela n’aurait peut-être pas été surprenant puisque le Maroc a normalisé ses relations avec Israël en décembre 2020. Cependant, le même jour, le Premier ministre marocain Saadeddin Othmani a chaleureusement accueilli Ismail Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, qui s’est rendu au Maroc avec une délégation de haut niveau. Ces deux événements peuvent sembler contradictoires, mais ils reflètent en fait le dilemme du Maroc, qui doit trouver un nouvel équilibre dans ses relations avec Israël et l’engagement de Rabat envers la cause palestinienne. Ainsi, la question cruciale est posée : la normalisation des relations entre le Maroc et Israël contribuera-t-elle à instaurer une paix permanente au Moyen-Orient, ou deviendra-t-elle un autre accord temporaire ?

    Une vague de normalisation

    Le 13 août 2020, l’ancien président américain Donald Trump a annoncé que les Émirats arabes unis et Israël avaient accepté de normaliser leurs relations. Quelques semaines plus tard, Bahreïn a rejoint les Émirats arabes unis et a accepté d’établir des relations diplomatiques complètes avec Israël. Le 15 septembre, les trois pays, Israël, les EAU et Bahreïn, ont signé des accords de paix négociés par les États-Unis. À l’époque, il semblait qu’une vague sans précédent de normalisation entre Israël et les pays arabes était sur le point de se produire. En effet, quelques mois plus tard, le Maroc et le Soudan ont rejoint la liste. Bien que ces pays arabes affirment que leur normalisation avec Israël favorisera la paix au Moyen-Orient, chacun a ses propres raisons et motifs. Par exemple, les EAU et le Bahreïn cherchent à renforcer leur partenariat avec Israël pour des raisons géostratégiques, sécuritaires et économiques. Les deux pays estiment que leur alliance avec Israël pourrait les aider à contrer l’influence régionale de l’Iran, qui, selon eux, a un impact sur leur sécurité et la menace. Ils souhaitent également bénéficier de la technologie israélienne, notamment dans les domaines de la cybersécurité et du renseignement, afin de faire contrepoids à leurs ennemis régionaux et de réprimer l’opposition intérieure. Plus important encore, la normalisation avec Israël aide ces pays à renforcer leurs relations avec les États-Unis.

    Les EAU et Bahreïn cherchent à renforcer leur partenariat avec Israël pour des raisons géostratégiques, sécuritaires et économiques.

    En ce qui concerne le Maroc, la normalisation avec Israël remonte à plusieurs décennies. Les deux pays ont eu des relations officielles après la signature des accords d’Oslo entre Israël et les Palestiniens en 1993. Toutefois, ces relations ont été interrompues après le déclenchement de la deuxième intifada palestinienne en septembre 2000. Ce ne fut donc pas une totale surprise lorsque le Maroc a décidé de reprendre ses relations bilatérales avec Israël. Le 10 décembre 2020, après que le président Trump a annoncé que le Maroc acceptait de normaliser ses relations avec Israël et de reprendre les contacts officiels et les relations diplomatiques entre les deux pays, le Maroc a déclaré que le roi Mohammed avait promis de « faciliter les vols directs pour transporter les Juifs d’origine marocaine et les touristes israéliens vers et depuis le Maroc et de rouvrir les bureaux de liaison, qui avaient été fermés en 2002. » Il convient de noter qu’un million de Juifs en Israël sont d’origine marocaine et que quelque 50 000 Israéliens se rendent au Maroc chaque année.

    Par ailleurs, l’administration Trump a notifié au Congrès son intention de vendre au Maroc pour un milliard de dollars de drones et d’armes à guidage de précision. Les États-Unis se sont également engagés à ouvrir un consulat dans la ville de Dakhla au Sahara occidental afin d’y renforcer les opportunités économiques et d’investissement, selon le texte du mémorandum, reconnaissant ainsi la revendication du Maroc sur le Sahara occidental contesté.

    Le 22 décembre 2020, Israël et le Maroc, sous les auspices des États-Unis, ont commencé à élaborer le cadre de leurs accords globaux. Quatre accords ont été signés : le premier concerne l’exemption des procédures de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service ; le deuxième est un protocole d’accord dans le domaine de l’aviation civile ; le troisième est un protocole d’accord sur  » l’innovation et le développement des ressources en eau  » ; et le quatrième prévoit de relancer les relations économiques entre les deux pays à travers le commerce et l’investissement, en plus de négocier d’autres accords qui encadrent ces relations.

    Les impulsions du Maroc pour la normalisation avec Israël

    La normalisation entre le Maroc et Israël peut être décrite comme un compromis qui élargirait l’acceptation d’Israël parmi ses voisins arabes en échange d’avantages économiques, géostratégiques et politiques pour Rabat. Les responsables marocains estiment que la normalisation avec Israël renforce l’influence régionale et mondiale de leur pays. Premièrement, la normalisation du Maroc avec Israël est un élément clé de l’accord signé le 10 décembre 2020 par Rabat et Washington, dans lequel le second reconnaît la souveraineté du premier sur le Sahara occidental contesté. Certes, le conflit du Sahara occidental est une priorité de la politique étrangère du Maroc depuis des décennies. Dans le même temps, les deux pays ont signé deux protocoles d’accord dans lesquels les États-Unis se sont engagés à investir 3 milliards de dollars au Maroc et dans la région du Sahara. En reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, Trump a offert à Rabat un cadeau qu’il attendait depuis des décennies.

    La normalisation du Maroc avec Israël est un élément clé de l’accord signé le 10 décembre 2020 par Rabat et Washington, dans lequel le second a reconnu la souveraineté du premier sur le Sahara occidental contesté.

    Une deuxième incitation est que la relation trilatérale entre Rabat, Washington et Tel Aviv pourrait renforcer la position régionale du Maroc en Afrique du Nord, notamment en ce qui concerne la concurrence politique et stratégique avec l’Algérie. Avant de quitter ses fonctions en janvier, l’administration Trump a proposé de vendre jusqu’à 1 milliard de dollars d’armes au Maroc, y compris quatre drones MQ-9 Reaper à capacité de tir et des munitions à guidage laser. Elle s’est également engagée à ouvrir le consulat à Dakhla – une invitation claire aux autres pays à établir leurs propres consulats dans la région, aidant ainsi le Maroc à affirmer sa souveraineté.

    Troisièmement, les officiels de Rabat pensent que la reconnaissance par l’Amérique de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental mettrait plus de pression sur les autres pays, en particulier ceux d’Europe, pour qu’ils fassent de même. Par conséquent, il n’est pas surprenant que le ministre marocain des affaires étrangères Nasser Bourita ait déclaré que l’Union européenne devrait sortir de sa « zone de confort » et soutenir l’offre de Rabat d’une autonomie pour le Sahara Occidental dans le cadre de l’Etat marocain.

    Quatrièmement, le Maroc vise à renforcer sa collaboration économique avec Israël, qui s’est développée au cours des dernières années. Selon certains rapports israéliens, le Maroc fait partie des quatre premières nations africaines d’où Israël importe des biens, et il est neuvième en matière d’exportations avec 149 millions de dollars d’échanges entre 2014 et 2017. En outre, le secteur de l’énergie est un autre domaine dans lequel les deux pays pourraient collaborer, car le Maroc ne dispose pas de beaucoup de ressources énergétiques et aimerait étendre son utilisation des énergies renouvelables, car il importe environ 90 % de ses besoins énergétiques depuis 2013. Israël exporte également du gaz naturel ainsi qu’une expertise technique dans le domaine de l’énergie solaire. Avec son secteur de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche, qui contribue à hauteur de 15 % au produit intérieur brut et emploie environ 45 % de la main-d’œuvre, le Maroc peut constituer un énorme marché pour la technologie agricole israélienne.

    Enfin, la collaboration militaire entre le Maroc et Israël s’est accrue au cours des dernières décennies et elle devrait continuer à augmenter après la normalisation. Selon certains rapports, l’armée de l’air marocaine a acquis trois drones Heron pour 50 millions de dollars en 2013 qui ont été fabriqués par Israel Aerospace Industries. Ils ont été livrés au Maroc via la France et ont été utilisés au Sahara occidental.

    Un pari sans garanties

    Malgré les gains que le Maroc pourrait tirer de la normalisation avec Israël, cette étape reste un pari à haut risque car elle n’atteint pas nécessairement les intérêts du Maroc autant que ceux d’Israël. L’histoire en témoigne. Par exemple, la normalisation entre Israël et l’Egypte n’a pas permis d’améliorer les conditions socio-économiques dans les deux pays. Le cas d’Israël et de la Jordanie est similaire. En fait, ces conditions ont empiré au cours des quatre dernières décennies. S’il est vrai que la normalisation a aidé ces régimes autoritaires à rester au pouvoir, elle a également créé un fossé énorme avec leur propre population, qui rejette toujours la normalisation. Il est probable que le Maroc connaisse le même sort, car la plupart des Marocains sont contre ce mouvement. Selon le dernier indice d’opinion arabe (2019-2020) du Centre arabe de recherche et d’études politiques de Doha, au Qatar, environ 88 % des Marocains s’opposent à la reconnaissance diplomatique d’Israël, et 70 % considèrent que la question palestinienne concerne tous les Arabes. Par conséquent, plusieurs organisations et militants marocains ont critiqué la décision de normaliser les relations avec Israël et ont rejeté l’accord.

    Malgré les gains que le Maroc pourrait tirer de la normalisation avec Israël, cette étape reste un pari à haut risque car elle ne sert pas nécessairement les intérêts du Maroc autant que ceux d’Israël.

    Il est important de noter que pendant des décennies, le Maroc a été considéré comme un fervent partisan de la cause palestinienne, notamment parce qu’il a présidé le Comité de Jérusalem, qui a été formé en 1975 par l’Organisation de la coopération islamique pour protéger Jérusalem de la colonisation et des colonies israéliennes. L’image du Maroc dans le monde arabe pourrait désormais souffrir de cette normalisation.

    En outre, la reconnaissance unilatérale par les États-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental peut être coûteuse et complique la question. En fait, la proclamation de Trump a suscité de nombreuses critiques internes au Maroc, aux Nations Unies et aux alliés américains en Afrique et au-delà, car elle ajoute de l’huile sur le feu à une question hautement contestée et contestable. En avril, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken a assuré à son homologue marocain Nasser Bourita, lors d’un appel téléphonique, que l’administration Biden n’a pas l’intention de revenir sur la reconnaissance du « Sahara marocain ». Toutefois, si l’administration Biden n’a pas annulé la proclamation de Trump, elle ne devrait pas apporter de soutien diplomatique ou politique au Maroc au Conseil de sécurité de l’ONU sur cette question.

    Gérer les dommages

    Après la récente attaque israélienne sur Gaza qui a fait 256 morts palestiniens, dont 66 enfants, et près de 2000 blessés, la normalisation du Maroc avec Israël a été remise en question. Certains experts arabes pensent que l’attaque est le résultat de la récente vague de normalisation entre Israël et les États arabes, y compris le Maroc, car elle a donné à Israël une couverture politique pour poursuivre ses politiques coloniales envers les Palestiniens. La colère des Arabes, en particulier des jeunes, face aux politiques israéliennes à l’encontre des Palestiniens est sans précédent. Des milliers de Marocains ont largement manifesté après l’assaut meurtrier d’Israël sur Gaza ; ils ont scandé contre Israël et dénoncé les gouvernements arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël, y compris celui du Maroc.

    Afin d’apaiser la colère du public contre Israël et d’atténuer les critiques concernant sa normalisation avec Tel Aviv, Rabat a officiellement condamné les violations « inacceptables » d’Israël à Jérusalem et a autorisé les manifestants à se rassembler et à protester contre Israël.

    Afin d’apaiser la colère de l’opinion publique contre Israël et d’atténuer les critiques concernant sa normalisation avec Tel-Aviv, Rabat a officiellement condamné les violations « inacceptables » d’Israël à Jérusalem et a autorisé les manifestants à se rassembler et à protester contre Israël pendant la guerre contre Gaza en mai. En outre, le Premier ministre Othmani a officiellement invité le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, à se rendre à Rabat avec une délégation de haut niveau ; Othmani et les représentants du gouvernement marocain les ont chaleureusement accueillis. Le roi Mohammed VI a également organisé un dîner pour Haniyeh et sa délégation dans une maison d’hôtes habituellement réservée aux invités de marque du Maroc, malgré le fait que les politiques du roi sur la Palestine soient plus proches de la position du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que de celle du Hamas. Ce sont là des signes du soutien du Maroc à la cause palestinienne, surtout après la récente guerre israélienne contre Gaza.

    La paix au Moyen-Orient ne sera pas atteinte tant que les causes profondes de la question palestinienne ne seront pas traitées, même si tous les États arabes normalisaient leurs relations avec Israël. Par conséquent, il est prématuré de supposer que l’accord de normalisation entre le Maroc et Israël constitue une étape vers une paix permanente dans la région. C’est un fait que les acteurs nationaux, régionaux et mondiaux doivent réaliser et reconnaître.

    *Khalil al-Anani est Senior Fellow à l’Arab Center Washington DC et professeur associé de sciences politiques à l’Institut d’études supérieures de Doha.

    Arab Center Washington DC, 08/07/2021

    Etiquettes : Maroc, Israël, normalisation, Palestine, Ghaza, Jérusalem, Al Qods, Sahara Occidental,

  • Israël veut renouveler la loi qui exclut les conjoints palestiniens

    JERUSALEM (AP) – Le Parlement israélien doit voter lundi sur la reconduction d’une loi temporaire promulguée pour la première fois en 2003 qui interdit aux citoyens arabes d’Israël d’accorder la citoyenneté ou même la résidence à des conjoints originaires de la Cisjordanie et de Gaza occupés.

    Les détracteurs de cette loi, dont de nombreux législateurs arabes et de gauche, estiment qu’il s’agit d’une mesure raciste visant à limiter la croissance de la minorité arabe d’Israël, tandis que ses partisans affirment qu’elle est nécessaire pour des raisons de sécurité et pour préserver le caractère juif d’Israël.

    La loi crée toute une série de difficultés pour les familles palestiniennes qui traversent les frontières dessinées par la guerre et largement invisibles qui séparent Israël de Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de Gaza, des territoires saisis lors de la guerre de 1967 que les Palestiniens veulent pour un futur État.

    « Vous voulez votre sécurité, ce n’est pas un problème, vous pouvez vérifier chaque cas par lui-même », a déclaré Taiseer Khatib. Sa femme depuis plus de 15 ans, originaire de la ville de Jénine en Cisjordanie, doit régulièrement demander des permis pour vivre avec lui et leurs trois enfants en Israël.

    « Il n’y a pas besoin de cette punition collective juste parce que vous êtes Palestinien », a-t-il dit.

    Les partis de droite dominants en Israël soutiennent fermement cette loi, qui a été renouvelée chaque année depuis sa promulgation. Mais le nouveau gouvernement israélien comprend des opposants à la mesure, et l’opposition de droite dirigée par l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu – dans le but d’embarrasser le gouvernement – a prévenu qu’elle ne fournirait pas les voix nécessaires au renouvellement de la loi.

    Avant le vote, le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a appelé Netanyahou à se joindre à lui pour renouveler la loi. « Nuire à la sécurité de l’État pour un quart de point politique n’est pas la bonne chose à faire », a-t-il déclaré.

    Des dizaines de familles ont organisé une manifestation devant la Knesset, le parlement israélien, avant le vote, qui était attendu tard lundi.

    « Nous voulons la stabilité dans ce pays, comme tout le monde », a déclaré Maryam Abu Arar, de la ville de Bethléem en Cisjordanie, qui a besoin d’un permis pour vivre avec son mari et ses quatre enfants en Israël. « Nous voulons vivre dans un pays démocratique, avec la paix et la sécurité pour nous aussi ».

    La loi sur la citoyenneté et l’entrée en Israël a été promulguée comme une mesure temporaire en 2003, au plus fort de la deuxième intifada, ou soulèvement, lorsque les Palestiniens ont lancé des dizaines d’attaques meurtrières à l’intérieur d’Israël. Ses partisans ont déclaré que les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza occupés étaient susceptibles d’être recrutés par des groupes armés et que les contrôles de sécurité étaient insuffisants.

    La loi a été sans cesse renouvelée, même après la fin du soulèvement en 2005 et la chute du nombre d’attaques. Aujourd’hui, Israël autorise plus de 100 000 travailleurs palestiniens de Cisjordanie à entrer régulièrement sur son territoire.

    « Cette loi a été adoptée au milieu de l’Intifada, et nous sommes aujourd’hui dans une période très différente », a déclaré Yuval Shany, expert juridique à l’Institut israélien pour la démocratie. Non seulement les attaques sont beaucoup plus rares, mais Israël a considérablement amélioré ses capacités technologiques pour surveiller les Palestiniens qui entrent dans le pays, a-t-il ajouté. « Je ne pense pas que l’argument de la sécurité soit très fort à l’heure actuelle ».

    En raison de la loi, les citoyens arabes ont peu ou pas de possibilités de faire venir en Israël leurs conjoints de Cisjordanie et de Gaza. Cette politique affecte des milliers de familles.

    Les conjoints masculins de plus de 35 ans et les conjoints féminins de plus de 25 ans, ainsi que certains cas humanitaires, peuvent demander l’équivalent d’un permis de tourisme, qui doit être régulièrement renouvelé. Les titulaires de ces permis n’ont pas droit au permis de conduire, à l’assurance maladie publique et à la plupart des formes d’emploi. Les conjoints palestiniens de Gaza sont totalement interdits depuis que le groupe militant Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

    La loi ne s’applique pas aux quelque 500 000 colons juifs qui vivent en Cisjordanie et qui ont la pleine citoyenneté israélienne. En vertu de la loi israélienne sur le retour, les Juifs qui viennent en Israël de n’importe où dans le monde peuvent prétendre à la citoyenneté.

    La minorité arabe d’Israël, qui représente 20 % de la population, a des liens familiaux étroits avec les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza et s’identifie largement à leur cause. Les citoyens arabes considèrent cette loi comme l’une des nombreuses formes de discrimination auxquelles ils sont confrontés dans un pays qui se définit légalement comme un État-nation juif.

    « Cette loi considère chaque Palestinien comme un ennemi et une menace, simplement en raison de son appartenance ethnique et nationale », a déclaré Sawsan Zaher, avocat d’Adalah, une association de défense des droits des Arabes qui a contesté la loi devant les tribunaux. « Le message politique est très raciste et très dangereux ».

    Les Palestiniens qui ne peuvent obtenir de permis mais tentent de vivre avec leur conjoint en Israël risquent d’être expulsés. Les couples qui s’installent en Cisjordanie vivent sous occupation militaire israélienne. Si leurs enfants sont nés en Cisjordanie, ils seront soumis à la même loi empêchant les conjoints d’entrer en Israël, bien qu’il existe une exception pour les mineurs.

    La loi sur la citoyenneté s’applique également aux Israéliens juifs qui épousent des Palestiniens des territoires, mais ces unions sont extrêmement rares.

    Human Rights Watch a cité cette loi comme un exemple de la discrimination généralisée à laquelle sont confrontés les Palestiniens, tant à l’intérieur d’Israël que dans les territoires qu’il contrôle, dans un rapport publié au début de l’année, selon lequel ces pratiques équivalent à de l’apartheid.

    Israël rejette ces allégations et affirme que les citoyens juifs et arabes ont les mêmes droits. Les citoyens arabes ont le droit de vote, et le nouveau gouvernement comprend pour la première fois une faction arabe, qui s’oppose à la loi sur la citoyenneté.

    Mais même si le ministre de la défense Benny Gantz, un centriste politique, a récemment exhorté l’opposition de droite à soutenir la loi pour des raisons de sécurité, il a également évoqué les préoccupations démographiques.

    « Cette loi est essentielle pour sauvegarder la sécurité du pays et son caractère juif et démocratique, et les considérations de sécurité doivent passer avant toute considération politique », a déclaré M. Gantz dans un communiqué.

    Ahmad Tibi, membre éminent d’un parti d’opposition arabe, a appelé ses collègues législateurs à invalider la loi.

    « Ils devraient regarder les yeux de ces enfants et de ces familles, puis voter pour empêcher cette loi des plus racistes », a-t-il déclaré alors qu’il rencontrait les manifestants. « Ces familles devraient être autorisées à vivre normalement comme toutes les autres familles, où qu’elles décident de vivre ».

    Associated Press, 05/07/2021

    Etiquettes : Israël, palestiniens, conjoints palestiniens, nationalité israélienne, Ghaza, Cisjordanie,

  • Palestine : Ghaza sous les feux de Tel Aviv

    JERUSALEM (AP) – L’aviation israélienne a effectué une série de frappes aériennes sur des sites de militants dans la bande de Ghaza tôt mercredi, les premiers raids de ce type depuis qu’un cessez-le-feu fragile a mis fin à la guerre avec le Hamas le mois dernier.

    Les frappes aériennes ont visé des installations utilisées par les militants du Hamas pour se réunir et planifier des attaques, a déclaré l’armée israélienne, qui tient le groupe responsable de tout acte de violence émanant de Ghaza. Aucune victime n’a été signalée dans l’immédiat.

    Mardi, des centaines d’ultranationalistes israéliens, dont certains scandaient « Mort aux Arabes », ont défilé dans l’est de Jérusalem dans une démonstration de force qui menaçait de déclencher de nouvelles violences. Les Palestiniens de Ghaza ont répondu en lançant des ballons incendiaires qui ont provoqué au moins 10 incendies dans le sud d’Israël.

    La marche a constitué un test pour le nouveau gouvernement israélien, fragile, ainsi que pour la trêve fragile qui a mis fin à la guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas le mois dernier.

    Les Palestiniens considèrent cette marche, destinée à célébrer la prise de Jérusalem-Est par Israël en 1967, comme une provocation. Le Hamas a appelé les Palestiniens à « résister » à la parade, dont une version a contribué à déclencher la guerre de 11 jours à Ghaza le mois dernier.

    Avec de la musique à fond, des centaines de nationalistes juifs se sont rassemblés et se sont déplacés devant la Porte de Damas. La plupart semblaient être de jeunes hommes, et beaucoup tenaient des drapeaux israéliens bleus et blancs tandis qu’ils dansaient et chantaient des chants religieux.

    À un moment donné, plusieurs dizaines de jeunes, sautant et agitant leurs mains en l’air, ont scandé : « Mort aux Arabes ! » Dans un autre chant anti-arabe, ils ont crié : « Que votre village brûle. »

    Dans une condamnation cinglante sur Twitter, le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a déclaré que ceux qui criaient des slogans racistes étaient « une honte pour le peuple israélien », ajoutant : « Le fait qu’il existe des radicaux pour qui le drapeau israélien représente la haine et le racisme est abominable et impardonnable. »

    La foule, bien que turbulente, semblait être beaucoup moins nombreuse que lors du défilé du mois dernier. De la porte de Damas, ils ont fait le tour de la vieille ville jusqu’au Mur occidental, le lieu le plus sacré où les Juifs peuvent prier.

    Avant le défilé, la police israélienne a nettoyé la zone située devant la porte de Damas, fermé les routes à la circulation, ordonné la fermeture des magasins et renvoyé les jeunes manifestants palestiniens. La police a déclaré que des agents ont arrêté 17 personnes soupçonnées d’être impliquées dans les violences, dont certaines ont jeté des pierres et attaqué la police, et que deux policiers ont dû recevoir un traitement médical. Les Palestiniens ont déclaré que cinq personnes avaient été blessées lors d’affrontements avec la police.

    Le défilé a constitué un premier défi pour le nouveau Premier ministre israélien, Naftali Bennett, un nationaliste israélien pur et dur qui a promis une approche pragmatique alors qu’il préside un gouvernement de coalition délicat et diversifié.

    Bien que l’on ait craint que la marche ne fasse monter la tension, son annulation aurait exposé Bennett et d’autres membres de droite de la coalition à des critiques intenses de la part de ceux qui y verraient une capitulation devant le Hamas. La coalition a prêté serment dimanche et comprend des partis de tout l’éventail politique, y compris un petit parti arabe.

    Mansour Abbas, dont le parti Raam est la première faction arabe à rejoindre une coalition israélienne, a déclaré que la marche était « une tentative de mettre le feu à la région à des fins politiques », avec l’intention de saper le nouveau gouvernement.

    M. Abbas a déclaré que la police et le ministre de la sécurité publique auraient dû annuler l’événement. « J’appelle toutes les parties à ne pas se laisser entraîner dans une escalade et à faire preuve d’un maximum de retenue », a-t-il déclaré.

    Les années précédentes, la marche passait par la porte de Damas et entrait au cœur du quartier musulman, un quartier palestinien surpeuplé aux rues et ruelles étroites. Mais la police a modifié l’itinéraire mardi pour éviter le quartier musulman.

    Au lieu de cela, l’itinéraire contourne les anciens murs de la vieille ville et passe par la porte de Jaffa, une artère principale pour les touristes, en direction du quartier juif et du Mur occidental, le site le plus sacré où les Juifs peuvent prier.

    La porte de Damas est un point central de la vie palestinienne à Jérusalem-Est. En avril et en mai, des manifestants palestiniens ont affronté à plusieurs reprises la police israélienne en raison des restrictions imposées aux rassemblements publics pendant le mois sacré musulman du ramadan.

    Ces affrontements se sont étendus à l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, un site sacré pour les juifs et les musulmans. À l’époque, les tensions ont été alimentées par des protestations contre la menace d’expulsion de dizaines de familles palestiniennes par des colons juifs, également à Jérusalem.

    Au plus fort des tensions, le 10 mai, les ultranationalistes israéliens ont organisé leur défilé annuel de drapeaux. Bien qu’il ait été détourné de la porte de Damas à la dernière minute, il a été perçu par les Palestiniens comme une célébration malvenue du contrôle israélien sur ce qu’ils considèrent comme leur capitale.

    Au nom de la défense de la ville sainte, le Hamas a tiré des roquettes à longue portée sur Jérusalem, perturbant la marche et déclenchant la guerre de Ghaza, qui a coûté la vie à plus de 250 Palestiniens et tué 13 personnes en Israël.

    Après avoir pris Jérusalem-Est en 1967, Israël l’a annexée, ce qui n’est pas reconnu par la majorité de la communauté internationale. Il considère la ville entière comme sa capitale, tandis que les Palestiniens veulent que Jérusalem-Est soit la capitale de leur futur État. Les revendications concurrentes sur Jérusalem-Est, qui abrite des lieux saints juifs, chrétiens et musulmans, sont au cœur du conflit et ont déclenché de nombreux épisodes de violence.

    Le Hamas avait appelé les Palestiniens à faire preuve d’une « résistance courageuse » à la marche. Il a exhorté les gens à se rassembler dans la vieille ville et à la mosquée Al-Aqsa pour « se lever face à l’occupant et lui résister par tous les moyens pour mettre fin à ses crimes et à son arrogance ».

    Dans l’après-midi, des Palestiniens liés au Hamas ont lancé quelques ballons incendiaires depuis Ghaza, déclenchant au moins 10 incendies dans le sud d’Israël, selon le service national des pompiers israélien.

    Abu Malek, l’un des jeunes hommes ayant lancé les ballons, a qualifié ce geste de « réponse initiale » à la marche.

    Le Premier ministre Mohammad Shtayyeh, de l’Autorité palestinienne de Cisjordanie, soutenue par la communauté internationale, a qualifié la marche d’ »agression contre notre peuple ». En Jordanie voisine, le ministère des Affaires étrangères a publié une déclaration condamnant la marche comme « inacceptable », affirmant qu’elle sapait les efforts visant à réduire les frictions entre Israël et les Palestiniens.

    Les médias israéliens ont indiqué que l’armée était en état d’alerte maximale en Cisjordanie occupée et le long de la frontière de Ghaza. Des batteries du système israélien de défense contre les roquettes Iron Dome ont été vues déployées près de la ville de Netivot, dans le sud du pays, près de la frontière de Ghaza, par mesure de précaution.

    Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a rencontré le chef d’état-major militaire, le commissaire de police et d’autres hauts responsables de la sécurité. Il a « souligné la nécessité d’éviter les frictions et de protéger la sécurité personnelle de … Juifs et Arabes », a déclaré son bureau.

    Associated Press, 16 juin 2021

    Etiquettes : Israël, Ghaza, Palestine, Cisjordanie, agression, attaque, bombardement,

  • Israël : Peu d’espoir pour les Palestiniens

    BEITA, Cisjordanie (AP) – Le nouveau gouvernement fragile d’Israël a montré peu d’intérêt pour la résolution du conflit vieux de plusieurs décennies avec les Palestiniens, mais il n’a peut-être pas le choix.

    Les ultranationalistes juifs organisent déjà des provocations visant à diviser la coalition et à provoquer un retour au pouvoir de la droite. Ce faisant, ils risquent d’aggraver les tensions avec les Palestiniens, quelques semaines après qu’une guerre de 11 jours à Gaza ait été stoppée par un cessez-le-feu informel.

    Le meilleur espoir du Premier ministre Naftali Bennett de maintenir sa coalition au pouvoir – qui se compose de huit partis issus de l’ensemble de l’échiquier politique – sera de gérer le conflit, selon l’approche privilégiée par son prédécesseur, Benjamin Netanyahou, pendant la majeure partie de ses 12 années de pouvoir. Mais cette méthode n’a pas permis d’éviter trois guerres de Gaza et d’innombrables éruptions de moindre ampleur.

    En effet, le statu quo pour les Palestiniens implique l’expansion des colonies en Cisjordanie occupée, des expulsions imminentes à Jérusalem, des démolitions de maisons, des fusillades meurtrières et toute une série de mesures discriminatoires qui, selon deux célèbres groupes de défense des droits de l’homme, équivalent à de l’apartheid. À Gaza, qui est soumise à un blocus paralysant depuis que le groupe militant Hamas a pris le pouvoir en 2007, la situation est encore pire.

    « Ils disent qu’il s’agit d’un gouvernement de changement, mais il ne fera qu’ancrer le statu quo », a déclaré Waleed Assaf, un responsable palestinien qui coordonne les manifestations contre les colonies de Cisjordanie. « Bennett est une copie de Netanyahou, et il pourrait même être plus radical ».

    Bennett a peu parlé des Palestiniens dans un discours avant de prêter serment dimanche. « La violence fera l’objet d’une réponse ferme », a-t-il prévenu, ajoutant que « le calme sécuritaire conduira à des mouvements économiques, qui conduiront à la réduction des frictions et du conflit. »

    La ministre de l’Environnement Tamar Zandberg, membre du parti dovish Meretz, a déclaré à la chaîne de télévision israélienne Channel 12 qu’elle pense que le processus de paix est important, mais que le nouveau gouvernement a accepté, « du moins à ce stade, de ne pas s’en occuper. »

    Le gouvernement est confronté à un défi précoce à Jabal Sabeeh, une colline du nord de la Cisjordanie où des dizaines de colons juifs ont rapidement établi un avant-poste le mois dernier, pavant des routes et installant des quartiers d’habitation qui, selon eux, abritent désormais des dizaines de familles.

    La colonie, baptisée Eviatar du nom d’un Israélien tué lors d’une attaque en 2013, a été construite sans l’autorisation des autorités israéliennes sur des terres qui, selon les Palestiniens, appartiennent à des particuliers. Les troupes israéliennes ont évacué les colons du site à trois reprises auparavant, mais ils sont revenus après qu’un Israélien a été tué dans une fusillade à proximité au début du mois dernier.

    Les évacuer à nouveau embarrasserait Bennett et d’autres membres de droite de la coalition, qui font déjà l’objet de vives critiques – et même de menaces de mort – pour s’être alliés à des factions centristes et de gauche afin d’évincer Netanyahu.

    Le gouvernement est confronté à un dilemme similaire concernant un défilé à travers Jérusalem-Est organisé par des ultranationalistes qui doit avoir lieu mardi. Cette marche risque de déclencher le type de protestations et d’affrontements qui ont contribué à déclencher la guerre de Gaza le mois dernier.

    Pendant ce temps, les Palestiniens du village voisin de Beita organisent régulièrement des manifestations contre l’avant-poste de colonisation. Les manifestants ont jeté des pierres et les troupes israéliennes ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles réelles. Trois manifestants ont été tués, dont Mohammed Hamayel, 17 ans, abattu vendredi. Les rapports initiaux indiquaient qu’il avait 15 ans.

    « Je lui ai toujours appris qu’il fallait défendre ses droits sans porter atteinte à ceux des autres », a déclaré son père, Saïd, lors d’une cérémonie de deuil à laquelle assistaient des dizaines de villageois. Il a décrit son fils comme un adolescent populaire qui avait de bonnes notes et était un leader naturel.

    « Dieu merci, je suis très fier de mon fils », a-t-il dit. « Même dans le martyre, il s’est distingué. »

    Les villageois craignent que si l’avant-poste reste, il finisse par engloutir encore plus de leurs terres, en grandissant et en fusionnant avec certaines des plus de 130 colonies autorisées à travers la Cisjordanie occupée, où vivent près de 500 000 colons.

    « Nous ne sommes pas un jeu politique entre les mains de Bennett ou de Netanyahu », a déclaré Mohammed Khabeesa, un résident qui dit posséder des terres près de l’avant-poste des colons, auxquelles il ne peut plus accéder sans un permis militaire.

    « Les colonies sont comme un cancer », a-t-il ajouté. « Tout le monde sait qu’elles commencent petit, puis elles prennent racine et s’étendent aux dépens des gens jusqu’à atteindre nos maisons ».

    Une porte-parole de l’organisation de colons à l’origine de l’avant-poste n’a pas répondu à une demande de commentaire.

    Israël s’est emparé de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza lors de la guerre du Proche-Orient de 1967, des territoires que les Palestiniens veulent pour un futur État. Les colonies sont considérées par les Palestiniens et une grande partie de la communauté internationale comme un obstacle majeur à la paix, car elles rendent presque impossible la création d’un État palestinien contigu et viable aux côtés d’Israël.

    Chaque gouvernement israélien depuis 1967 a étendu les colonies, et il est peu probable que celui-ci fasse exception. Bennett a été brièvement à la tête d’une importante organisation de colons, et son parti est l’un des trois de la coalition qui soutiennent fermement les colonies.

    Hagit Ofran, experte en matière de colonies auprès du groupe israélien de défense des droits Peace Now, affirme que les colons ont toujours utilisé les avant-postes illégaux pour défier les autorités israéliennes, une tendance qui, selon elle, devrait s’accélérer sous le nouveau gouvernement.

    « Comme les colons ont le sentiment que ce gouvernement n’est pas le leur, il sera beaucoup plus facile, psychologiquement, de le défier », a-t-elle déclaré.

    Elle espère que le nouveau gouvernement freinera au moins les grands projets de colonisation, notamment les infrastructures massives qui ouvriront la voie à une croissance future.

    « Je pense qu’il est plus facile politiquement d’arrêter les gros budgets et les gros projets plutôt que d’expulser un avant-poste », a-t-elle déclaré. « Je préfère voir que le gouvernement arrête les grands projets plutôt que de se battre pour chaque sommet de colline. Les colons ont l’intérêt inverse. »

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, nouveau gouvernement, Naftali Bennett, Jérusalem; Al Qods,

  • Haines des juifs : Les »Jeunes du Maroc ou de Turquie » pointés du doigt

    Un cessez-le-feu est désormais en vigueur dans le conflit de Gaza. Mais les affrontements continuent de se répercuter ici aussi. Mme Merkel souligne le droit à la liberté d’expression et met en garde contre la haine des Juifs.

    À la lumière des incidents antisémites survenus lors de manifestations contre la politique palestinienne d’Israël, la chancelière allemande Angela Merkel (CDU) met en garde contre le franchissement des frontières. « La loi fondamentale garantit le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Mais elle ne laisse aucune place aux attaques contre les personnes d’autres confessions, aucune place à la violence, au racisme et à l’incitation », a-t-elle déclaré dans son message vidéo hebdomadaire publié samedi.

    « Celui qui porte la haine contre les Juifs dans nos rues, celui qui profère des insultes incitatives, se place en dehors de notre Loi fondamentale. De tels actes doivent être systématiquement punis et avoir des conséquences tangibles pour leurs auteurs », a déclaré Mme Merkel.

    Mme Merkel a fait ces remarques à l’occasion de la Journée du droit fondamental, dimanche. Après l’embrasement du conflit de Gaza entre le Hamas et Israël, les manifestations pro-palestiniennes se sont multipliées en Allemagne, y compris les incidents antisémites.

    « Beaucoup de gens sont contre »

    Le chancelier a parlé de « déclarations antisémites intolérables lors de certaines manifestations ces derniers jours. » Elle a ajouté : « Mais je suis également heureuse que tant de personnes se dressent contre ces tendances, qu’elles défendent clairement les valeurs de notre loi fondamentale et la protection de la dignité humaine. »

    Les manifestants ont à nouveau appelé à la solidarité avec la Palestine lors de rassemblements organisés dans différentes villes samedi. Les événements sont restés paisibles jusqu’en début de soirée. Selon les estimations d’un journaliste de dpa, des centaines de personnes ont participé à Berlin. A Leipzig, la police a parlé d’environ 200 participants. Sur des pancartes, ils réclamaient, entre autres, « Liberté pour la Palestine » et « Stop à la terreur israélienne ». À Francfort, la police a déclaré qu’environ 950 manifestants y ont pris part. Des rassemblements de solidarité avec Israël ont également eu lieu. À Giessen, par exemple, environ 300 personnes se sont rassemblées.

    « Infraction grave »

    Pendant ce temps, le Premier ministre bavarois Markus Söder a appelé à des mesures plus sévères contre l’hostilité envers les Juifs. « L’antisémitisme – même l’antisémitisme quotidien – est un délit grave. Nous devrions également opérer avec des sanctions plus élevées », a déclaré le leader de la CSU au journal Funke Mediengruppe (dimanche). M. Söder estime également qu’une « nouvelle idée de l’intégration » est nécessaire. En fin de compte, a-t-il dit, cela doit être clair : qu’ils soient chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, hindous ou athées, tous doivent se sentir citoyens allemands et vivre la philosophie d’une société démocratique libre.

    Le Conseil central des Juifs considère que le pouvoir judiciaire est sollicité. Le président Josef Schuster a déclaré au Augsburger Allgemeine : « La lutte contre l’antisémitisme nécessite toujours au moins deux personnes : un législateur déterminé et un pouvoir judiciaire qui applique aussi résolument cette loi. » Il a ajouté : « Mais je vois les plus grands déficits dans le système judiciaire, qui a une certaine faiblesse de vision dans l’œil droit. » Dans le même temps, il a mis en garde contre le fait de voir la cause de l’antisémitisme uniquement dans l’immigration depuis 2015. La haine du Juif est également répandue dans d’autres secteurs de la société, notamment chez les soi-disant penseurs latéraux, a-t-il ajouté.

    « Les Allemands ont une responsabilité particulière »

    Le Comité international d’Auschwitz a également exprimé son inquiétude. « Chaque attentat antisémite, chaque drapeau israélien allumé, chaque étoile juive barrée, chaque pierre d’achoppement détruite confirme que quelque chose a commencé à déraper dans la société », a déclaré le vice-président du comité, Christoph Heubner, aux journaux Funke Mediengruppe. Cela prouve que les auteurs de ces actes espéraient une approbation tacite de leur haine des Juifs.

    Le président du Bundestag, Wolfgang Schäuble, a déclaré au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung que « toute la rigueur de l’État de droit » était nécessaire, ainsi qu’un consensus politique selon lequel il n’y a pas de place pour les antisémites. Les Allemands ont une responsabilité particulière pour le droit à l’existence d’Israël, a-t-il déclaré. « Tous ceux qui vivent en Allemagne doivent comprendre cela. Lorsque des jeunes du Maroc ou de Turquie viennent en Allemagne, vous devez leur expliquer cela. » En plus des mesures policières, des efforts d’intégration supplémentaires sont nécessaires, a-t-il déclaré.

    dtj-online, 24 mai 2021

    Etiquettes : Allemagne, Maroc, Turquie, antisémitisme, Palestine, Israël, Ghaza,

  • Maroc: Un soutien pleutre à la Palestine

    SOUTIEN À LA CAUSE PALESTINIENNE ET NORMALISATION / Maroc : l’attitude pleutre du Makhzen et du parti au pouvoir

    La population d’El-Qods occupée et Ghaza a administré un véritable camouflet aux pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste. Aussi bien sous les bombardements de l’aviation israélienne que lors des manifestations de joie qui ont consacré la victoire de la résistance devant la machine de guerre de Tsahal, les Palestiniens, même ceux de 1948 qui ont vu leurs terres spoliées par des colons ramenés des USA et d’Europe par bateaux entiers, la condamnation de l’attitude des pays du camp de la normalisation a été claire et ne souffrait d’aucune ambigüité. En parallèle, les palestiniens ont salué les positions, de soutien sans équivoque, exprimées par des pays comme l’Algérie, le Liban ; la Syrie ou encore l’Irak et la Tunisie. Ces derniers n’ont pas manqué de solliciter aussi bien leur machine diplomatique pour soutenir le combat des palestiniens et pour parvenir à la tenue d’une réunion du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies pour faire cesser l’agression contre Ghaza.

    Les pays du « clan de la normalisation », qui avaient pourtant de nombreux atouts pour faire pression sur Israël, ont adopté une attitude pleutre qui ne reflète nullement les convictions de leurs peuples acquis à la cause palestinienne. L’Égypte et le Qatar se sont empressés de tenter de faire pression sur la résistance pour cesser le tir de salves d’obus sur Israël et le Maroc, dont le roi préside le comité d’El-qods, s’est contenté de déclaration de forme sans impact sur l’attitude guerrière de Netanyahu. Au moment où Ghaza subissait un « Carpet bombing », des investisseurs marocains négociaient des contrats juteux avec des industriels israéliens pour développer l’usage de l’énergie solaire. Au moment où Israël tentait d’assassiner des dirigeants de la résistance, des tours operators israéliens posaient pour la photo en face de « Bine Lajraf » au niveau des frontières algéro-marocaines.

    Et le clou est l’attitude hypocrite, des dirigeants du parti islamiste, majoritaire dans le parlement marocain, Justice et développement (PJD), qui se sont fendu de déclarations froides et sans impact sur l’intransigeance des israéliens. Mohamed Hamdaou, président de la commission de soutien à la Palestine, et son alter-égo Saad El-Othmani le chef du gouvernement qui pouvaient adopter des positions franches, conformes à celles de leurs militants, n’ont pas voulu fâcher le palais et leur nouvel allié Israël qui ne reculera pas devant les atteintes des droits des palestiniens sans une réaction ferme de la communauté internationale.

    L’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères a été claire en affirmant, devant l’Assemblée générale des Nations unies que la cause palestinienne ne saurait trouver d’issue sans la solution des deux États et sans la reconnaissance des droits inaliénables du peuple palestinien. Le Maroc, l’Égypte, le Qatar et l’Arabie saoudite, ont tout tenté pour faire cesser la riposte de la résistance. El Sissi, a gardé fermé le passage de Rafah, au moment où le Maroc, tentait de faire pression sur la résistance en réprimant les marches de soutien et les rassemblements que tentait d’organiser le peuple marocain qui voyait son pays, par la grâce d’un accord de normalisation basculer dans le camp des traitres à la cause palestinienne et des chantres d’une solution qui dénie tous droits aux palestiniens consacrerait El-qods capitale d’israêl.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 25 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Palestine, Israël, normalisation, Ghaza, Al Qods, Jérusalem,