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  • Gouvernance en matière de santé au Sahara Occidental

    Gouvernance en matière de santé au Sahara Occidental

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Santé, gouvernance,

    Arguments du Maroc sur la Gouvernance en matière de santé dans le territoire du Sahara Occidental:


    I- Pertinence de discuter de la gouvernance en matière de santé :

    La santé est une condition essentielle du bien-être de l’homme, de son épanouissement et de sa dignité. Elle commence avec la santé maternelle, les conditions de l’accouchement, ainsi que les premières vaccinations et l’accompagne durant toute sa vie.

    La santé est inscrite à l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule que « Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille ».

    Le point 12 de l’Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie de la région du Sahara, détaille les compétences de la Région Autonome du Sahara et parmi elles, les domaines sociaux, dont la santé.

    Le paragraphe 120 du dernier rapport du Secrétaire Général sur le Sahara recommande de consacrer des efforts supplémentaires à l’examen des questions de gouvernance

    Une bonne gestion des systèmes de santé est au cœur de la bonne gouvernance car le secteur de la Santé est intrinsèquement lié aux autres secteurs à caractère social comme l’enseignement, l’alimentation en eau potable, l’électrification, l’équipement et les infrastructures transports, l’environnement et la lutte contre la désertification. Aussi, le secteur de la santé est-il concerné par le chantier de la régionalisation avancée en cours.

    L’ONU et l’OMS ont un rôle moteur et central dans la gouvernance sanitaire mondiale car :

    La santé, qui est intimement liée à la sécurité humaine et au développement économique et social des communautés, constitue un pilier du développement humain.

    Avec la mondialisation, la santé est devenue une source de préoccupation pour la communauté internationale, étant donné la menace à la sécurité mondiale et régionale que peuvent représenter certains défis sanitaires comme les épidémies.

    L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est l’autorité directrice et coordonatrice, au sein du système des Nations Unies, pour toutes les questions touchant au domaine de la santé. A ce titre, l’OMS aide les gouvernements à définir leurs politiques, à fixer les normes internationales en matière de santé, et à surveiller les tendances en matière de santé, avec pour objectif de :

    Promouvoir le développement : (OMD, maladies chroniques…)

    Favoriser la sécurité sanitaire : maladies émergentes et à propension épidémique, en relation avec l’urbanisation rapide, l’environnement…

    Renforcer les systèmes de santé : personnel qualifié, financement suffisant, collecte des statistiques, accès aux technologies appropriées

    Exploiter la recherche

    Renforcer les partenariats :

    Améliorer la performance de l’OMS.

    Ces fonctions essentielles sont définies dans le 11ème programme général de travail de l’Organisation, couvrant la période 2006-2015, intitulé « S’engager pour la santé », auquel le Maroc adhère parfaitement.

    Quatre objectifs sur les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) concernent la santé :

    1. La réduction de 2/3, du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans;

    2. La réduction de 3/4, du taux de mortalité maternelle ;

    3. La limitation de la propagation du VIH/SIDA et le maintien de la prévalence au niveau d’épidémie peu active ;

    4. La maîtrise de la tuberculose et l’inversion de sa tendance actuelle.

    II- La Gouvernance en matière de santé au Maroc :

    La santé est un droit garantit par l’article 31 de la nouvelle Constitution du Royaume, qui stipule que « l’État, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits […] relatifs aux soins de santé, et à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité mutualiste ou organisée par l’État ».

    Par ailleurs, et selon l’article 71 de la constitution, les principes et règles du système de santé, sont du domaine de la loi, outre les matières qui lui sont expressément dévolues.

    L’engagement du Maroc pour la promotion de la santé, sur l’ensemble de son territoire, demeure une constante de la politique gouvernementale depuis l’indépendance.

    La souscription du Maroc en 2000, à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement, à l’horizon 2015, traduit la volonté du Royaume de faire de la santé un des leviers importants du développement économique et social.

    Le Maroc souscrit pleinement aux recommandations du onzième programme mondial de la santé de l’OMS 2006-2015.



    Le Maroc a engagé un vaste programme de réformes sociales, dans le domaine de l’éducation, de la santé, des relations professionnelles et de l’emploi, du logement, de la protection sociale et de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Le Royaume a mis en place une stratégie intégrée pour répondre aux déficits sociaux, notamment dans le domaine de la santé.

    Le Maroc a mis en place une gouvernance sanitaire novatrice, visant à pérenniser les acquis, à combler les écarts inter- régions, et mettre en place les stratégies et les structures à même de répondre aux demandes futures de la population en matière de soins de santé.

    La vision « Santé 2020 » entre dans le cadre d’une approche proactive visant à planifier l’offre de soins de demain en tenant compte des mutations et des évolutions en cours.

    L’Initiative Nationale pour le Développement Humain, lancée en 2005, constitue, à travers sa méthodologie et ses actions sur les déterminants de la santé un levier et un catalyseur puissant pour :

    Améliorer les conditions de vie des couches les plus pauvres de notre population (lutte contre la pauvreté, l’analphabétisme et l’exclusion, l’amélioration des infrastructures de base, la promotion de la femme…) ;

    Renforcer l’accès aux services sociaux de base, surtout dans le secteur de la santé.
    Les récents indicateurs de santé montrent que des progrès indéniables ont été enregistrés dans le domaine de la santé, au Maroc, y compris dans nos provinces sahariennes, malgré la subsistance de quelques écarts de santé les milieux urbain et ruraux qui constitue un frein au développement de la santé au Maroc.

    Concernant les OMD

    Le taux de mortalité infanto-juvénile au Maroc est passée de 76% à 38%, de 1990 à 2009.

    Le taux de mortalité maternelle est passé de 332 décès pour 100.000 habitants en 1990 à 132 décès en 2009.

    La prévalence du VIH/SIDA reste faible (0,1%) ;

    Le taux d’incidence de la tuberculose est passé de 113 tuberculeux pour 100.000 habitants en 1990 à 81 malades pour 100.000 en 2009. 


    III- Gouvernance en matière de santé dans les provinces du Sud

    1. Etat des lieux :

    Le système de Santé dans les provinces du Sud en 1975 était :

    rudimentaire,

    avec des problèmes très palpables : éloignement des centres de soin, la pénurie de médecins, de pharmacies, de laboratoires, d’équipements…

    largement en deçà de la moyenne nationale.

    L’environnement des zones désertiques du Maroc, en général, a connu récemment plusieurs mutations, comme :

    Les transitions démographique et épidémiologique,

    Le changement des modes de vie avec l’urbanisation rapide, et la sédentarisation ;
    L’essor extraordinaire de la technologie médicale.

    Ces facteurs ont entraîné une hausse de la demande de soins dont le niveau et le coût n’ont pas cessé d’augmenter.

    Dans les provinces sahariennes, et en dehors des centres urbains, le problème de l’accessibilité physique se pose avec acuité vu les caractéristiques géographiques de notre pays et la dispersion des localités.

    2. Une gouvernance sanitaire novatrice et proactive

    La Gouvernance sanitaire trouve ses fondements dans les principes universels que sont l’équité, la solidarité, la participation et la responsabilisation.

    Elle s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée et multisectorielle.

    Le Maroc a engagé plusieurs processus de réflexion spécifique à la gouvernance sanitaire, qui a abouti à l’identification de six domaines d’intervention suivants:

    1. La prévention et la lutte contre les maladies transmissibles et non transmissibles (chroniques ou dégénératives) ;

    2. L’amélioration de l’accès aux soins;

    3. La résorption du déficit des effectifs du personnel de soins;

    4. La pérennisation la couverture médicale et le financement du secteur de la santé par des mécanismes solidaires de partage du risque maladie ;

    5. La pérennisation des acquis de la réforme hospitalière, notamment l’assurance qualité ;

    6. L’accessibilité, la disponibilité et la sécurité du médicament.

    3. Quelques statistiques sur les réalisations dans les provinces du sud :
    Le Maroc a investi entre 2008 et 2011 :

    121,875 millions de Dirhams, pour la mise à niveau, la construction, et la transformation des infrastructures de santé, des infrastructures hospitalières :
    28,82 millions de dirhams dans les établissements de soins de base,
    répartis comme suit :




    Des efforts supplémentaires ont été consentis pour faire face aux écarts entre les milieux urbain et rural et entre les provinces, à l’intérieur même de la région du Sahara.

    L’assurance maladie est obligatoire depuis septembre 2005, et les efforts entrepris permettent de couvrir une partie de plus en plus importante de la population grâce aux différents régimes.

    L’Etat accorde une prise en charge des frais de santé plus grande dans les régions du Sud que dans les autres régions. Ainsi le budget des médicaments par lit, en milieu hospitalier est de 58 396 Dhs à Laayoune – Boujdour – Sakia Lhamra, et 104 318 Dhs à Oued Eddahab – Lagouira, contre une moyenne nationale annuelle de 33 517 Dhs.

    Un chirurgien de la santé publique au Maroc effectue en moyenne quatre interventions par semaine, contre des moyennes de 2.24 et 2.24 respectivement dans les régions de Laayoune – Boujdour – Sakia Lhamra, et de Oued Eddahab – Lagouira.


    Le Maroc a déployé des efforts importants en matière d’investissement pour la création, la restauration, la mise à niveau et le développement des infrastructures hospitalières, des établissements de soins de santé de base et les autres infrastructures du système de santé, dans les cinq provinces du Sud et ce, dans le cadre du Plan d’action Santé 2008-2012.

    4. Une discrimination positive en faveur des provinces sahariennes :

    Le Maroc a mis en œuvre une discrimination positive vers certaines régions comme le Sahara marocain, afin de :

    Mettre à niveau la région du Sahara et réduire les écarts avec les autres régions du Maroc ;

    Réduire les écarts entre nos différentes provinces du Sud.

    La distribution des lits entre les régions montre aussi des disparités parfois très fortes : les ratios lits/population varient en effet de 5 lits pour 10.000 habitants dans la région de Taza-Al Hoceima-Taounate, à 15 lits pour 10.000 habitants dans la région de Laâyoune- Sakia Lhamra-Boujdour.

    Le taux de population pour chaque établissement de santé de base dans les provinces du Sud en 2007, variait entre 5002 dans la province de Guelmim Smara et 10 991 dans la Province de Laayoune Boujdour, contre une moyenne nationale de 11 825 habitants par centre.

    Le nombre de pharmacie (plus de 200 pharmacies publiques) connaît une croissance soutenue.


    Le secteur de la santé enregistre une dynamique soutenue devant répondre aux besoins de la population des provinces de sud.

    Indicateurs de santé par région



    #Maroc #Sahara_Occidental #Santé


  • Algérie: Gouvernance et code d’investissement

    Algérie: Gouvernance et code d’investissement

    Algérie, gouvernance, code d’investissement, valeur ajoutée – Algérie: Gouvernance et code d’investissement

    Sans une nouvelle gouvernance, le nouveau code d’investissement en Algérie permettra-t-il l’attrait de l’investissement national et étranger, créateur de valeur ajoutée ?

    Encore un nouveau code d’investissement en Algérie, après tant d’autres qui n’ont eu aucun impact sur la production et exportation hors hydrocarbures, ayant peu attiré les investisseurs étrangers, excepté par le passé, avec une chute depuis 2018, dans le segment des hydrocarbures. Le développement hors hydrocarbures ne saurait résulter de lois mais d’une réelle volonté politique allant vers de profondes réformes, une libéralisation maîtrisée, un rôle stratégique à l’Etat régulateur, conciliant efficacité économique et justice sociale, évitant l’idéologie dévastatrice (voir notre interview le 21/11/2021 à la nouvelle télévision internationale algérienne Alg24News). Mon expérience et mes contacts internationaux aux plus hauts niveaux, montrent que dans la pratique des affaires n’existent pas de sentiments mais que des intérêts. Le temps est terminé du tout Etat et des relations personnalisées entre responsables politiques, mais se fonde sur de nouveaux réseaux, afin d’éviter les nombreux litiges internationaux où l’arbitrage international a été souvent en défaveur de l’Algérie avec des pertes se chiffrant en dizaines de millions de dollars.

    1.- Je rappelle que l’économie algérienne a connu différentes formes d’organisation des entreprises publiques. Avant 1965, la forme d’autogestion était privilégiée ; de 1965 à 1980, nous avons eu de grandes sociétés nationales et de 1980 à 1988, il y a eu la restructuration des grandes sociétés nationales. Comme conséquence de la crise de 1986 qui a vu le cours du pétrole s’effondrer, des réformes timides sont entamées en 1988 : l’Etat crée 8 Fonds de participation qui étaient chargés de gérer les portefeuilles de l’Etat. En 1996, l ‘Etat crée 11 holdings en plus des 5 régionaux avec un Conseil national des privatisations ; en 2000, nous assistons à leur fusion en 5 Méga holdings et la suppression du Conseil national des privatisations ; en 2001, nouvelle organisation et l’on crée 28 Sociétés de gestions des participations de l’Etat (SGP) en plus des grandes entreprises considérées comme stratégiques ; En 2004, ces SGP sont regroupées en 11 et 4 régionaux. En 2007, une nouvelle organisation est proposée par le ministère de l’Industrie et de la Promotion des investissements, articulée autour de quatre grands segments : de sociétés de développement économique qui relèvent de la gestion exclusive de l’Etat gestionnaire ; des sociétés de promotion et de développement en favorisant le partenariat avec le secteur privé international et national ; des sociétés de participation de l’Etat appelées à être privatisées à terme et, enfin, une société chargée de la liquidation des entreprises structurellement déficitaires. Cependant, en 2008, cette proposition d’organisation est abandonnée et a été émise l’idée de groupes industriels (en 2009. Depuis 2018/2020 on semble revenir aux tutelles ministérielles laissant peu d’autonomie aux entreprises.

    Ces changements d’organisation périodiques démobilisent les cadres du secteur économique public, et même les investisseurs locaux et étrangers montrant clairement la dominance de la démarche administrative et bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique. On assiste à un gaspillage des ressources financières et à un renforcement de la dynamique rentière et cela bloque tout transfert de technologique et managérial. Ainsi l’Algérie a les meilleurs lois du monde mais rarement appliquées. La règle des 49/51% instaurée depuis 2009 dont j’avais demandé l’abrogation ( www.goolgle-mebtoul 2010)que le gouvernement actuel décidé d’assouplir n’a pas permis de freiner les importations, ni de réaliser le transfert technologique, managérial , au contraire a favorisé des délits d’initiés de certains oligarques. Un bilan serein s’impose avec une réponse précise : dans quels secteur les quelques participations ont -elles eu lieu et ont -elles permis l’accroissement de la valeur ajoutée, sachant que la croissance de par le monde repose sur l’entreprisse initiée aux nouvelles technologies , se fondant sur l’économie de la connaissance à travers des réseaux décentralisés ; quel gain en devises ou alors quel est le montant des surcoûts supportés par l’Algérie ? Car, l’expérience de l’évolution des relations économiques internationales montent que ce qui était stratégique hier peut ne pas l’être aujourd’hui et demain (exemple les télécommunications).

    Pour les segments non stratégiques mais à valeur ajoutée importante, il serait souhaitable d’appliquer la minorité de blocage de 30% afin d ‘éviter les délocalisations sauvages. Et si demain les réserves s’épuisent, il ne faut pas être un grand économiste, pour prédire que ces étrangers qui ont accepté la règle des 49/51% nous abandonneront à notre propre sort avec le risque de faillites notamment des unités à grandes capacités, l’Algérie ne maîtrisant pas les circuits de commercialisation mondiaux. L’observation des grands espaces mondiaux montrent clairement que seules quelques grandes firmes contrôlent les circuits du commerce mondial, étant impossible aux opérateurs algériens de pénétrer le marché sans un partenariat gagnant/gagnant. L’essentiel ce ne sont donc pas les lois mais de s’attaquer au fonctionnement du système afin de déterminer les blocages qui freinent l’épanouissement de l’entreprise créatrice de richesses qu’elles soient publiques, privées locales ou internationales.

    L’investissement hors hydrocarbures en Algérie, porteur de croissance et créateur d’emplois, est victime de nombreux freins dont les principaux restent l’omniprésence de la bureaucratie et la corruption qui freinent la mise en œuvre d’affaires, ainsi que l’extension de la sphère informelle qui contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation. Le terrorisme bureaucratique représente à lui seul plus de 50% des freins à l’investissement » dont l’élimination implique « l’amélioration de la gouvernance et une plus grande visibilité et cohérence dans la démarche de la politique socio-économique. La réforme du système financier cœur des réformes est essentiel pour attirer l’investisseur léthargie avec la marginalisation du secteur privé puisque les banques publiques continuent à accaparer 90% des crédits octroyés ont carrément été saignées par les entreprises publiques avec un assainissement qui a coûté au trésor public selon les données récentes (2021)du premier ministère ces trente dernières années environ 250 milliards de dollars sans compter les réévaluations répétées durant les dix dernières années de plus de 65 milliards de dollars. , entraînant des recapitalisations répétées des banques malades de leurs clients. Enfin comme frein à l’investissement hors hydrocarbures, l’absence d’un marché foncier où la majorité des wilayas livrent des terrains à des prix exorbitants , souvent sans utilités ( routes, téléphone, électricité/gaz , assainissements ect..) et l’inadaptation du marché du travail à la demande renvoyant à la réforme du système socio-éducatif et de la formation professionnelle, des usines fabricant de futurs chômeurs.

    3.- D’où l’importance de rappeler les principales dispositions de la loi de finances 2022 adoptée par l’APN.- LE PLF 2022, se basant sur un cours de 45 dollars le baril du Brent et un prix du marché de 50 dollars. Il faudra être réaliste si on prend un exemple si les projets du fer de Gara Djebilet et du phosphate de Tebessa commencent leur production en 2022, l’investissement de ces deux projets étant estimées à environ 15 milliards de dollars ainsi que le projet du gazoduc Nigeria/Algérie dont le coût est estimé à plus de 20 milliards de dollars par l’Europe .Malgré le dérapage du dinar pour ne pas dire dévaluation de 5 dinars vers les années 1970/1973 de 80 dollars entre 2000/2004 et actuellement entre 137/138 dinars un dollar cela n’a pas permis de dynamiser les exportations hors hydrocarbures où plus de 97% avec les dérivées des entrées en devises proviennent des hydrocarbures. Dans ce cadre attentions aux utopies, l’annonce de 4 milliards de dollars d’exportation hors hydrocarbures pour 2021 doit tenir compte pas seulement de la valeur, certaines produits comme les engrais et d’autres ayant vu leurs prix augmenter au niveau du marché international entre 30/50%, le Ministère du commerce devant déclarer en comparaison aux années précédentes 2017/2020, les volumes ( en kg ou en tonnes) des produits exportés, la seule référence pour voir s’il y a eu réellement augmentation des exportations et performances des entreprises algériennes , et pour la balance de vies nette pour l’Algérie soustraire les matières premières importées en devises et des exonérations fiscales. Comment ne pas rappeler que l’Algérie a engrangé plus de 1000 milliards de dollars en devises entre 2000/2019, avec une importation, de biens et services toujours en devises de plus de 935 milliards de dollars pour un taux de croissance dérisoire de 2/3% en moyenne alors qu’il aurait dû être entre 9/10% et une sortie de devises de 20 milliards de dollars en 2020 pour une croissance négative selon le FMI de 6%.

    Le PLF2022, prévoit une croissance de 3, 3% contre 3,4% en 2021 et moins 6% en 2020. Mais un taux de croissance se calcule par rapport à la période précédente :un taux élevé en T1 par rapport à un taux faible en TO donne un taux relativement faible. Le déficit budgétaire prévu est d’environ 4175 milliards de dinars au cours de 137 dinars un dollar 30,50 milliards de dollars, 8 milliards de dollars de plus qu’en 2021. Le niveau d’inflation devrait s’élever à 4,9% d’ici fin 2021, contre 2,4% en 2020. Or l’indice n’a pas été réactualisé depuis 2011 et en 2021 certains produits comme les pièces détachées avec une pénurie croissante, et l’inflation pour les produits non subventionnées ont connu une hausse entre 50/100%. Du fait que plus de 85% des matières premières sont importées, taux d’intégration faible, par les entreprises publiques et privées , sans compter l’assistance technique étrangère, avec la dévaluation du dinar entre 2022 et 20024, l’inflation sera de longue durée.

    Selon les prévisions de l’exécutif, le taux de change du dinar sera de 149,3 DA pour un dollar l’an prochain, de 156,8 DA/dollar en 2023 et 164,6 DA/dollar en 2024. La cotation du dinar est passée de 5 dinars un dollar en 1970, à 80 en 2000/2004 et ayant dépassé la barre des 138 dinars un dollar le 21/11/2021,ayant été coté à 138,6239 dinars un dollar et 157,1579 dinars un euro et sur le marché parallèle 219 dinars un euro à la vente et 217 dinars un euro à l’achat. Malgré cette dévaluation le blocage étant d ‘ordre systémique, contrairement à l’illusion monétaire, cela n’a pas permis de dynamiser les exportations où avec les dérivées 97/98% des recettes en devises proviennent de Sonatrach. Ce dérapage du dinar permet d’atténuer le montant de ce déficit budgétaire car si on avait un dollar 100 dinars, il faudrait pondérer à la hausse d’au moins 37% le déficit budgétaire serait pour fin 2022 supérieur à 42 milliards de dollars.

    L’Algérie selon le FMI fonctionnant entre le budget de fonctionnement et d’équipement, a plus de 137 dollars en 2021 et à plus de 150 pour 2022, malgré toutes les restrictions qui ont paralysé l’appareil de production avec des impacts inflationnistes, les réserves de change sont en baisse continue , étant passées de 194 milliards de dollars au 01 janvier 2014 à 62 fin 2019, à 48 fin 2020 et à 44 fin mai 2021, devant tenir compte que le montant des réserves d’or au cours de novembre 2021, équivaut à environ 11 milliards de dollars. Cette faiblesse du taux de croissance se répercute sur le taux de chômage. En plus du licencient uniquement dans le BTPH de 150.000 emplois en 2021,le faible taux de croissance influe sur le taux de chômage, qui selon le FMI, en 2021 serait de 14,1% et 14,7% en 2022 incluant les sureffectifs des administrations, entreprises publiques et l’emploi dans la sphère informelle entre 6000 et 10.000 milliards de dinars soit au cours de 137 dinars un dollar entre 44 et 73 milliards de dollars. Pour éviter des remous sociaux , tous les gouvernements ont généralisé les subventions source de gaspillage croissant des ressources financières du pays.

    Pour les prévisions 2022, les subventions implicites, constituées notamment de subventions aux produits énergétiques et des subventions de nature fiscale, représentent environ 80% du total des subventions et que les subventions explicites représentent un cinquième du total des subventions, étant dominées par le soutien aux prix des produits alimentaires et aux logements étant prévu 1.942 milliards de dinars, au cours de 137 dinars un dollar, 14,17 milliards de dollars soit 19,7% du budget de l’Etat, Dossier très complexe que le gouvernement a décidé de revoir, mais sans maîtrise du système d’information et la quantification de la sphère informelle , produit de la bureaucratie et favorisant les délits d’initiés dont l’extension d’ailleurs décourage tout investisseur qui permet la consolidation de revenus non déclarés, en temps réel , la réforme risque d’avoir des effets pervers

    En résumé, si l’on veut que le nouveau code d’investissement ait un impact réel, il y a urgence d’une réorientation de toute la politique socio-économique passant par de profonds ajustements économiques et sociaux donc par de profondes réformes structurelles devant synchroniser la sphère réelle et la sphère financière, la dynamique économique et la dynamique sociale. L’on devra éviter l’illusion des années 1970/1990 de l’ère mécanique, étant à l’ère de l’immatérialité où les firmes éclatent en réseaux à travers un monde turbulent et instable comme une toile d’araignée. Le retour à la confiance, sans laquelle aucun développement n’est possible passe par une vision stratégique clairement définie. Ce sont autant de facteurs déterminants. Par exemple , sans réformes, l’instabilité du taux de change, dérapage officiel accéléré du dinar freine l’attrait de l‘investissement à moyen et long terme, faute de visibilité, créateur de valeur ajoutée avec le risque d’amplifier les actions spéculatives tant dans la sphère réelle ( stockage de produits durables ) et par l’achat de devises .

    Ainsi, l’Algérie a besoin surtout d’une stratégie de sortir de crise, évitant les actions conjoncturelles, le replâtrage et le juridisme devant s’attaquer à l’essentiel, le fonctionnement de la société. Évitons tant l’autosatisfaction que la sinistrose. Bien que la situation sera de plus en plus difficile sur le plan économique entre 2021/2025, l’Algérie a les moyens de la surmonter avec du réalisme par un discours de vérité évitant les discours démagogiques populistes se fondant sur une vision idéologique dépassée. Un nouveau code d’investissement en Algérie, sans vision stratégique, une nouvelle gouvernance, de profondes réformes structurelles conciliant efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, supposant une profonde moralité de ceux qui dirigent la Cité, aura un impact mitigé. Le dépassement de l’entropie actuelle, les tensions géostratégiques à nos frontières, où de nouvelles reconfigurations se dessinent, pose la problématique de la sécurité nationale. ademmebtoul@gmail.com

    Voir nos interviews Abderrahmane Mebtoul- à Alg24News TV 21/11/2021 et à Al HayatDzTV 20/11/2021 et contribution en langue nationale dans le quotidien Chorouk 21/11/2021- voir également, www.algerie1.com et www.algeriepatriote.com 20/21/11/2021 et www.maghrebonline.com

    Abderrahmane Mebtoul

    Professeur des universités, expert international- docteur d’Etat 1974- Abderrahmane MEBTOUL

    #Algérie #Code_investissement #Investissement #Economie