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  • Le conflit algéro-marocain s’étend comme une tache d’huile

    Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Maghreb, Etats-Unis, Israël, Grand Maroc, espionnage, Pegasus,

    Le Maghreb reste soumis à la tension entre Alger et Rabat, qui a définitivement compromis l’intégration régionale. Plus grave encore, elle tient en otage de nombreux États de la région.
    KHADIJA MOHSEN-FINAN

    Le conflit entre l’Algérie et le Maroc ne date pas d’hier. Au départ, il s’agissait d’une frontière conçue par la France et beaucoup plus favorable à l’Algérie. Le Maroc s’est senti lésé et, dès 1956, a revendiqué une partie de ce territoire, arguant qu’il faisait partie du « Maroc historique ». Ferhat Abbas, président du gouvernement provisoire de la République algérienne, ne s’y oppose pas, mais rencontre Hassan II en juillet 1961, et les deux signent un accord dans lequel ils s’engagent à renégocier le statut de la partie occidentale de l’Algérie une fois le pays devenu indépendant. Mais au moment de l’indépendance, un an plus tard, et avant même la ratification de l’accord, la coalition dirigée par Ben Bella, soutenue par l’Armée de libération nationale (ALN), expulse Ferhat Abbas du gouvernement et refuse de restituer le territoire qui, selon la formule approuvée, avait été « libéré avec le sang de tant de martyrs ».

    Hassan II s’est senti trahi, et dès lors, une rivalité sourde est née entre deux classes politiques, algérienne et marocaine, qui s’étaient auparavant montrées solidaires dans la lutte pour mettre fin à la colonisation française. Ben Bella veut se présenter comme le garant de tout le territoire hérité de la colonisation française, tandis que le Maroc se sent enfermé dans son territoire, beaucoup plus petit que celui de son voisin. Hassan a ensuite présenté la carte du Grand Maroc, conçue par le parti de l’Istiqlal, qui vise à faire comprendre que les frontières du Maroc sont définies en fonction de la loyauté manifestée au Sultan du Maroc à travers les âges. Entre les terres acquises avec  » le sang des martyrs  » et l’accent mis sur les droits historiques, s’amorce une longue confrontation entre deux conceptions du territoire, du droit et de l’histoire, avec l’opposition entre deux États et deux systèmes politiques radicalement différents dans le contexte international de la guerre froide : l’Algérie, proche de l’Union soviétique, et le Maroc, libéral et ouvertement porté vers les États-Unis et le monde occidental.

    À partir de 1975, le soutien de l’Algérie au Front Polisario, le mouvement indépendantiste né deux ans plus tôt pour récupérer l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental, aggrave la tension déjà permanente entre Alger et Rabat. En d’autres termes, deux conflits se sont ajoutés et superposés : entre Alger et Rabat pour le leadership dans la région et celui du Sahara occidental, dernier conflit de décolonisation sur le continent africain. Ce mélange des deux conflits a rendu le conflit du Sahara impossible à résoudre, et en 1991, l’ONU a été chargée de trouver une solution.

    Le référendum d’autodétermination pour décider qui a la souveraineté sur le Sahara occidental, que le Front Polisario et l’Algérie souhaitaient et que le Maroc a accepté en 1981, est désormais impossible à organiser. Le Maroc ne voit aucune raison de risquer de perdre la souveraineté qu’il exerce déjà depuis 1975 sur 80 % du territoire sahraoui en le soumettant à une consultation ; d’abord parce qu’il ne reconnaît pas l’identité sahraouie. Depuis 2007, Rabat propose une autonomie au sein d’un Maroc souverain, mais l’autre partie rejette cette proposition.

    L’incapacité de l’ONU à résoudre ce conflit, faussé par le différend algéro-marocain, a conduit à la paralysie. Les deux parties belligérantes, chacune à sa manière, ont tenté de contourner le processus des Nations unies. Le Front Polisario a lancé une bataille juridique contre l’exploitation et la commercialisation par le Maroc des ressources naturelles du Sahara occidental. Par deux fois, en 2016 et 2018, la Cour européenne de justice lui a donné raison. Cependant, Rabat, grâce à sa capacité à faire pression sur la Commission européenne, a réussi à renégocier l’accord de pêche qui avait été invalidé après l’arrêt de la Cour européenne.

    Pour sa part, le Maroc utilise une stratégie différente. Son plan pour contourner l’ONU est d’amener le plus grand nombre possible d’Etats à reconnaître le Sahara Occidental comme marocain. Après avoir obtenu la reconnaissance de plusieurs États africains, il a remporté une victoire majeure en décembre 2020, lorsqu’il a signé un accord avec Donald Trump stipulant que Rabat normaliserait ses relations avec Israël en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le soutien inconditionnel de Washington à Rabat sur une question aussi sensible a déséquilibré la relation entre le Maroc et l’Algérie et introduit un nouvel acteur au Maghreb : Israël.

    Ce double parrainage américano-israélien transforme la situation régionale et donne le dessus à Rabat. L’Algérie, face à l’agressivité de ces grands bailleurs de fonds, a adopté une posture défensive en disant : « Nous avons le Mossad à nos portes ». La révélation de l’utilisation par le Maroc du logiciel d’espionnage Pegasus donne raison à l’Algérie : 6 000 numéros de téléphone algériens ont été espionnés, dont ceux de membres de la classe politique.

    Le fait que la stratégie de Rabat ait porté ses fruits a encore irrité Alger. L’Allemagne, les Pays-Bas et l’Espagne ont reconnu que le plan d’autonomie proposé par le Maroc est sérieux et représente la meilleure issue possible à un conflit qui n’a que trop duré.

    Alger a réagi au succès du Maroc en utilisant son arme principale, le gaz. Le contrat entre Sonatrach et l’Organisation nationale de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) du Maroc, qui devait expirer fin octobre, n’a pas été renouvelé, et Madrid a reçu l’ordre de ne pas revendre de gaz algérien au Maroc. Mais l’Algérie va encore plus loin et, pour punir l’Espagne de son soutien au Maroc, a gelé le traité d’amitié et de coopération hispano-algérien signé en 2002.

    Plus de 60 ans se sont écoulés depuis l’indépendance, et le Maghreb est toujours soumis à la tension entre Alger et Rabat, qui a définitivement compromis l’intégration régionale. Plus grave, elle prend en otage de nombreux Etats de la région et laisse le Maghreb en marge des grandes dynamiques des relations internationales.

    La guerre en Ukraine a mis en évidence l’anachronisme de ce différend. Les autorités des deux pays partagent les vues de Vladimir Poutine sur de nombreuses questions. Comme lui, ils pensent que le pouvoir reste sur le territoire. Lorsqu’ils s’arment de manière aussi disproportionnée et se menacent mutuellement, ils démontrent qu’ils pensent que la guerre n’est qu’une affaire de deux États et qu’elle n’affecte pas la société. Et ils croient que les alliances sont durables, alors qu’aujourd’hui elles ne sont que temporaires, autour de problèmes spécifiques.

    Khadija Mohsen-Finan est politologue et spécialiste du Maghreb.

    Traduction de María Luisa Rodríguez Tapia.

    El Pais, 13 JUIN 2022

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Maghreb #Israël #EtatsUnis #Pegasus #Espionnage

  • Algérie-Maroc, le football, et… Palestine

    Algérie-Maroc, le football, et… Palestine

    Algérie-Maroc, le football, et… Palestine – FIFA, Coupe Arabe, Sahara Occidental, Grand Maroc,

    LE FOOTBALL N’EST PAS LA GUERRE

    Ainsi en ont décidé les joueurs algériens et marocains et les supporters des deux pays qui, par leur comportement exemplaire malgré la tension entre Alger et Rabat, n’ont pas voulu insulter l’avenir. Les fans de foot des deux pays ne se sont pas tourné le dos. L’esprit sportif et de fraternité a prévalu.
    Pourtant, nombreux étaient les Algériens qui appréhendaient ce match avec le voisin marocain, tant le souvenir d’Algérie-Égypte de 1990 est encore vivace. Et pour une fois, excepté quelques voix chauvines des deux pays s’exprimant via les réseaux sociaux, les médias des deux pays et, même les politiques, ne sont pas sortis du cadre sportif. Au final, l’Algérie s’est qualifiée, et on retiendra surtout que les deux pays sont à égalité sur toute la ligne : 10 victoires pour l’Algérie et 10 pour le Maroc…

    Cela étant, ces belles images de fraternité sportive, qui ont impressionné les millions de téléspectateurs des pays arabes et hors Moyen-Orient, n’auront aucun effet, du moins dans l’immédiat, sur la situation tendue qui prévaut entre l’Algérie et le Maroc. D’autant que le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire entre Rabat et Tel-Aviv n’est pas porteur de paix mais de risques potentiels de guerre si l’Algérie persiste à soutenir le Polisario et si elle ne rejoint pas le cortège de ces pays arabes ayant normalisé leurs relations avec Israël et rangé la question palestinienne au fond de leurs placards. Quant à la visite du Premier ministre israélien et ultra-nationaliste Naftali Bennett dimanche dernier à Abou Dhabi, elle s’inscrit en droite ligne de ce bouleversement stratégique amorcé ces derniers mois au Moyen-Orient et au Maghreb.

    Et à propos des Émirats, ils s’apprêteraient à céder 68 avions Mirage 2000-9 au Maroc et à l’Égypte. C’est ce que rapporte le journal marocain L’Opinion du 13 décembre qui est l’organe officieux du parti Istiqlal, adepte du Grand Maroc.(1) Toujours selon L’Opinion, le Maroc est en train de négocier l’achat d’hélicoptères de transport de troupes Caracal H225m avec Dassault. Rabat cherche aussi à acquérir des avions de combat F16 Viper (F16V), dernière version du F16 du constructeur Lockheed Martin, qui est construit sous licence en Turquie et en Corée du Sud !
    Seul fait notable par ces temps de grisaille politico-diplomatique, un début de décrispation des rapports entre Alger et Paris amorcé à l’issue de la visite du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, auquel s’est ajoutée l’annonce par Roselyne Bachelot, ministre française de la Culture, de l’accès aux archives pour la période 1954-62 et même avant.

    PALESTINE, UN FILM AU CŒUR D’UNE POLÉMIQUE

    Selon Réveil Courrier, édition en ligne quotidienne du Courrier International, qui cite The Middle East Eye, le film égyptien Amira du réalisateur Mohamed Diab a été privé de participation aux Oscars qui ont lieu chaque année à Hollywood. La raison ? L’héroïne du film controversé, Amira, « a été conçue à partir d’un spermatozoïde sorti clandestinement de la prison israélienne où est incarcéré son père », ce qui a provoqué la colère de l’Autorité palestinienne, du Hamas et de nombreux palestiniens sur les réseaux sociaux, pour qui le film porte atteinte à « la dignité des prisonniers »… Or, selon des sources palestiniennes, « au cours de la dernière décennie, plus d’une centaine d’enfants de prisonniers ont été conçus de cette manière ».

    Auteur de deux films remarquables, Les femmes du bus 678 qui relate l’histoire de trois Egyptiennes victimes de harcèlement dans les bus surchargés de la ligne 678 au Caire et Clash, Mohamed Diab, pour qui Amira n’est qu’un récit « fictif », a beau avoir appelé à « une commission de spectateurs composée de prisonniers et de proches pour regarder et discuter d’Amira », l’appel est resté sans réponse…

    En cette 2e année de la présidence Tebboune, un mot sur Fethi Ghares, incarcéré depuis juillet, pour dire que la place de ce responsable du MDS, parti qui a payé le prix fort durant la décennie noire, n’est pas en prison, mais au sein de sa famille et de son parti.
    H. Z.

    (1) Outre le Sahara Occidental, la Mauritanie et une partie du Mali, dont Tombouctou et Gao, la thèse fumeuse du Grand Maroc revendiqué par l’Istiqlal et jamais mis en cause par le Palais, comprend aussi Tindouf, Bechar, Aïn Salah…

     Hassan Zerrouky

    Le Soir d’Algérie, 16/12/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Palestine

  • Algérie-Maroc : la rupture est consommée

    Algérie-Maroc : la rupture est consommée

    Algérie-Maroc : la rupture est consommée – Grand Maroc, Sahara Occidental, Mauritanie, Front Polisario, Tindouf, Béchar, Ghar Djebilet, Israël

    Les tensions entre les deux grands États du Maghreb, qui se sont nettement envenimées ces dernières semaines, si bien que certains observateurs redoutent que le conflit actuel dégénère en guerre ouverte, ne datent pas d’hier.

    En réalité, elles remontent à la fin de la guerre d’indépendance algérienne. La question des frontières dessinées par le colonisateur, qui avantagent l’Algérie au détriment des autres pays de la région, suscite un profond différend entre Rabat et Alger, qui connaîtra de multiples rebondissements, sous des formes diverses et avec un abcès de fixation récurrent au Sahara occidental. Un retour historique s’impose pour comprendre les données de la dégradation à laquelle on assiste en ce moment.

    Un conflit ancien
    Lorsque le Maroc devient protectorat français en 1912, l’administration française délimite les deux territoires algérien et marocain. Mais le tracé est très peu précis et varie d’une carte à l’autre.

    Pour la France, il ne s’agit pas à proprement parler de frontières, la zone qui va de Colomb-Béchar à Tindouf et correspond à l’Ouest algérien étant inhabitée.

    Le regard sur ce territoire allait fondamentalement changer à partir de 1952, date à laquelle la France y découvre un gisement de pétrole et des minerais (fer et manganèse). Ces terres sont alors intégrées à l’Algérie. Pour la France, il s’agit de les inclure dans son territoire sur le long terme, l’Algérie étant française alors que le Maroc n’est qu’un protectorat appelé à s’affranchir de la tutelle de Paris.

    Mais dès son indépendance, en 1956, le Maroc revendique ce territoire, affirmant qu’il fait partie du Maroc historique.

    La France répond à cette demande en proposant à Rabat un marché : cette bande Ouest de l’Algérie pourrait être restituée au Maroc en contrepartie de la mise en place d’une « Organisation commune des régions sahariennes » (OCRS), qui serait chargée d’exploiter les gisements miniers du Sahara algérien, au bénéfice commun du Maroc et de la France.

    L’offre de Paris est assortie d’une demande : celle de ne pas abriter d’insurgés algériens. Rabat rejette cette proposition, préférant discuter directement avec les Algériens.

    En juillet 1961, Hassan II, qui vient d’accéder au trône, reçoit à Rabat Farhat Abbès, le président du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Une convention est signée au terme de la rencontre, et une commission algéro-marocaine est créée pour régler cette question du Sahara algérien « dans un esprit de fraternité et d’unité maghrébines ».

    Selon l’accord, une fois l’indépendance de l’Algérie acquise, le statut de la zone serait renégocié. Mais à l’indépendance de l’Algérie, et avant même que l’accord de Rabat ait pu être ratifié, une coalition menée par Ahmed Ben Bella et soutenue par l’Armée de libération nationale (ALN) évince Farhat Abbas du gouvernement. La nouvelle équipe au pouvoir à Alger refuse de rétrocéder au Maroc un territoire « libéré avec le sang de tant de martyrs ».

    Hassan II se sent trahi par la nouvelle classe politique algérienne, et l’Istiqlal, le parti marocain qui porte la question nationale et en devient le phare, se dit indigné par l’« ingratitude » des Algériens. Le Maroc historique auquel se réfèrent les acteurs politiques marocains allait être matérialisé par une carte du « Grand Maroc » que l’Istiqlal fait dessiner et publier dans son hebdomadaire Al-Alam en mars 1963.

    Selon cette carte, les frontières du pays se définissent en fonction des allégeances qui ont été faites aux sultans du Maroc à travers les âges. Le Grand Maroc comprendrait un bon tiers du Sahara algérien, le Sahara occidental colonisé par l’Espagne (1884-1976), la Mauritanie et une partie du Mali.

    Entre « territoire acquis par le sang des martyrs » et « droit historique », deux conceptions du droit et de l’histoire allaient donc s’affronter, donnant lieu, en septembre 1963, au déclenchement d’un conflit armé : la Guerre des sables.

    Ayant pour théâtre la région de Tindouf, ce conflit oppose le Maroc à une Algérie fraîchement indépendante et aidée par l’Égypte et Cuba. Les combats, dont le bilan humain est encore controversé, cessent en février 1964, quand l’Organisation de l’unité africaine (OUA – l’ancêtre de l’Union africaine) obtient un cessez-le-feu qui laisse la frontière inchangée : la zone contestée demeure algérienne.

    Mais le contentieux entre les deux États allait se prolonger, se nourrissant de l’irrédentisme marocain autour de la question du « Grand Maroc » et du refus de l’Algérie indépendante de reconsidérer les frontières héritées de l’ère coloniale. Un différend dont l’intensité ne peut se comprendre qu’à l’aune de la sourde rivalité pour le leadership régional qui oppose les deux pays.

    Le conflit du Sahara occidental : abcès de fixation des tensions entre les deux pays
    À partir de 1975, l’appui apporté par l’Algérie au Front Polisario, ce mouvement indépendantiste mis en place en 1973 et qui revendique le Sahara occidental au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, viendra nourrir la tension désormais permanente entre Alger et Rabat. En effet, le Maroc revendique cette ancienne colonie espagnole et s’engage donc dans une lutte durable contre le Front Polisario. Pour l’Algérie, qui s’abrite derrière le droit des peuples à l’autodétermination, un conflit de basse intensité a l’avantage d’affaiblir le Maroc. Les deux pays allaient donc s’affronter par Front Polisario interposé.

    Deux conflits s’additionnent et se superposent : l’opposition territoriale entre l’Algérie et le Maroc, d’une part, et le conflit de décolonisation entre Sahraouis et Marocains, qui n’aurait pu se prolonger pendant près d’un demi-siècle si le contentieux algéro-marocain n’avait pas lourdement pesé sur son déroulement.

    En accueillant les réfugiés sahraouis à Tindouf, symboliquement, après l’installation du Maroc sur ce territoire, en mettant sa diplomatie au profit du Front Polisario et en l’armant, l’Algérie donnait un autre aspect à ce dernier conflit de décolonisation d’Afrique.

    L’imbrication des deux conflits, entre Algérie et Maroc d’abord, entre Sahraouis et Marocains ensuite, pèse lourdement sur l’attitude des acteurs. Chacun des deux camps souhaite une victoire totale sur l’adversaire, au point que toute négociation devient impossible. L’impuissance des Nations unies, en charge du règlement de ce conflit saharien depuis 1991 est sans doute à lire à travers ce prisme.

    L’implication de l’Algérie dans le dossier saharien provoque une rupture des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc entre 1976 et 1988. Pour autant, la reprise des relations ne contribue pas à dissiper la conflictualité.

    En 1994, Driss Basri, ministre marocain de l’Intérieur, a laissé entendre que les services secrets algériens pouvaient avoir commandité l’attentat terroriste qui s’est produit dans un hôtel de Marrakech, faisant deux victimes espagnoles. Il instaure des visas et organise une campagne d’expulsion d’Algériens résidant au Maroc sans carte de séjour. La riposte d’Alger est immédiate : la fermeture de la frontière terrestre.

    Abdelaziz Bouteflika, président de l’Algérie à partir de 1999, a tenté de rompre cette spirale de tensions et de ruptures, sans succès. Il s’est heurté à la l’intransigeance de l’état-major de l’armée algérienne qui gère le dossier des frontières, la relation avec le Maroc et bien plus encore, tant l’armée est impliquée dans la vie politique algérienne.

    La brouille aura des effets majeurs sur les échanges commerciaux et culturels entre les deux pays.

    La coopération est quasi inexistante, exception faite du gazoduc qui relie l’Algérie à l’Europe en passant par le Maroc. Le différend bloque toute interaction au niveau horizontal et rend impossible l’intégration de la région, c’est-à-dire la mise en place de l’Union du Maghreb arabe (UMA), qui a pourtant été signée en 1989. Le conflit du Sahara occidental s’en est trouvé gelé, la coopération entre les pays quasi nulle et l’UMA une véritable coquille vide.

    L’axe Washington/Tel-Aviv/Rabat rebat les cartes
    L’accord du 22 décembre 2020 passé entre le Maroc et les États-Unis, qui stipule que Rabat normalise ses relations avec Israël en contrepartie de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental a créé un déséquilibre dans le rapport des forces entre l’Algérie et le Maroc.

    Pour Alger, un Maroc appuyé par Israël ne pouvait être que plus puissant, d’autant que le pays a donné de lui-même l’image d’un partenaire incontournable pour les États occidentaux, notamment dans la lutte contre le djihadisme, ou en matière de contrôle de l’immigration venue des pays subsahariens.

    Un an après la déclaration de Donald Trump, l’administration Biden a d’une certaine manière confirmé cette reconnaissance, même si le chef de la diplomatie américaine a exprimé son désir de respecter le droit international. Les Algériens, qui continuent d’appuyer inconditionnellement le Front Polisario, savent que c’est une question de temps et que, tôt ou tard, le Maroc verra sa souveraineté sur ce territoire être reconnue par l’ONU, au mépris d’un processus de résolution du conflit saharien confié à la même organisation depuis 1991. Le silence éloquent de l’Union européenne sur ce dossier les conforte dans leur conviction.

    L’année 2021 a été émaillée de vexations et de provocations qui sont allées crescendo jusqu’à l’été passé. La tension devient très vive en juillet dernier, suite aux révélations selon lesquelles le Maroc aurait eu recours au logiciel israélien Pegasus, commercialisé par l’entreprise israélienne NSO, pour espionner « des responsables et des citoyens algériens ». L’enquête a révélé que des milliers de numéros de téléphone algériens ont été ciblés, dont certains appartenant à de hauts responsables politiques et à des militaires.

    La tension monte d’un cran lorsque, au cours d’une réunion des Non Alignés à New York (13 et 14 juillet) Omar Hilale, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU a distribué une note stipulant que « le vaillant peuple de Kabylie mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».

    Un mois plus tard, c’est Yaïr Lapid, le ministre israélien des Affaires étrangères, en visite à Rabat, qui déclarait, en présence de son homologue marocain Nasser Bourita, qu’il était « inquiet du rôle joué par l’Algérie dans la région, du rapprochement d’Alger avec l’Iran et de la campagne menée par Alger contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’UA ».

    La riposte algérienne
    Le 24 août, l’Algérie annonce la rupture de ses relations diplomatiques avec le Maroc. Le haut conseil de sécurité algérien, présidé par le chef de l’État Abdelmajid Tebboune, ferme l’espace aérien du pays à tout appareil civil ou militaire immatriculé au Maroc.

    Évidemment, la frontière étant fermée depuis 1994, l’impact de cette rupture des relations est politique. Elle met néanmoins un terme au seul cas de coopération entre les deux pays : le fameux gazoduc Maghreb Europe (GME).

    Le gaz est, ici comme ailleurs, utilisé comme un moyen de pression. Le contrat qui liait les deux pays pour alimenter le Maroc en gaz et pour le transit a été interrompu le 31 octobre.

    Difficile de croire le Maroc qui affirme, par un communiqué de l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE), que l’impact de cette décision sur le système électrique marocain est « insignifiant », le pays ayant pris ses dispositions.

    Car, depuis 1996, le Maroc est un pays de transit pour le gaz algérien exporté en Espagne et au Portugal. 10 milliards de mètres cubes sont ainsi transportés chaque année et le Maroc perçoit des droits de péage en gaz et le reste de sa consommation est facturé à des tarifs très avantageux.

    La réponse marocaine s’inscrit dans le prolongement du conflit, puisque l’ONEE affirme que même si les deux centrales électriques qui fonctionnent grâce au gaz algérien venaient à s’arrêter, le consommateur marocain ne s’en rendrait pas compte car, pour compenser la perte, le Maroc dispose de plusieurs options : les alimenter en charbon, en produits pétroliers ou bien importer plus d’électricité.

    Le premier ministre Aziz Akhannouch est en négociation avec Madrid au sujet du renvoi du gaz algérien à partir de l’Espagne. Ce dernier pays serait quant à lui toujours alimenté par l’Algérie par voie sous-marine, à travers le gazoduc Medgaz.

    Toutefois, ce pipeline est aujourd’hui au maximum de sa capacité, 8 milliards de mètres cubes y transitant chaque année. Pour compenser la différence, il faudrait élargir le pipeline, ou transporter le gaz liquéfié par méthaniers. Autant de moyens qui impliquent un coût qui ne peut que se répercuter sur le consommateur, qu’il soit espagnol ou marocain.

    L’énergie est donc la dernière arme qu’a choisi d’utiliser l’Algérie dans sa guerre sans fin contre le Maroc. Mais les armes conventionnelles pourraient aussi parler, les deux pays étant les plus grands acheteurs d’armes en Afrique après l’Égypte…

    The Conversation, 05/12/2021

    #Algérie #Maroc #Front_Polisario #Sahara_Occidental #Mauritanie #Tindouf #Béchar #Grand_Maroc

  • Bolton révèle les intentions malveillantes du Maroc

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, John Bolton, Grand Maroc, Algérie, Mauritanie, Front Polisario,

    John Bolton, l’ancien conseiller à la sécurité nationale dans l’administration de Georges W Bush, a jeté un véritable pavé dans la mare en affirmant que c’est le Maroc, par sa politique expansionniste et son refus de reconnaitre le droit légitime du peuple sahraoui qui est la source des tensions dans la région du Maghreb. Le diplomate américain a bâti sa conviction après une visite qu’il avait effectuée il y a quelques années au Maroc et au cours de laquelle, il avait été reçu en audience par le roi Mohammed VI. Dans son récit, il s’est dit surpris de voir, accrochée au mur du bureau de M6 à Marrakech, une carte géographique sur laquelle le Maroc englobait une bonne partie du territoire sud-ouest de l’Algérie, le Sahara occidental et la Mauritanie.

    John Bolton, qui est pourtant connu pour être un fervent partisan de la guerre, un adepte de la guerre préventive et des solutions musclées, s’est montré outré par la volonté, assumée par les hautes autorités marocaines, d’annexer aussi bien les territoires du Sahara occidental que la Mauritanie ainsi qu’une partie de l’Algérie qu’il avait tenté de conquérir, au lendemain de l’indépendance du pays, en lançant une offensive sur les régions Est de Tindouf et Béchar, une tentative mise en échec par la mobilisation de tout le peuple algérien. Il faut revenir aux analyses de certains historiens qui affirment que le Maroc n’a jamais abandonné son rêve de bâtir le Grand Maroc qui englobe une grande partie des territoires algériens, la Mauritanie et le Sahara occidental.

    Aujourd’hui avec le soutien de son nouvel allié Israël qui a annexé des terres de Syrie, les territoires palestiniens occupés en 1967 et qui continue de manœuvrer pour s’offrir les fermes de Chebaa au sud Liban, il a ressuscité ce rêve qu’il espère réaliser par étape. Pousser la communauté internationale à reconnaitre sa souveraineté sur les territoires de la RASD, annexer des parties de la Mauritanie qu’il tente d’affaiblir en alimentant une situation d’instabilité politique, pousser à l’émiettement de l’Algérie en soutenant le mouvement terroriste le MAK qui revendique l’indépendance de la Kabylie. Il faut savoir que dans certains cercles du Makhzen on continue d’exhiber la carte du Grand Maroc pour tenter de garder ce rêve encore vivace auprès de larges couches de la société marocaine, notamment celle aisée qui a des passerelles avec la famille royale et le Makhzen.

    Curieusement au moment où il continue de contester le tracé des frontières, héritées de la décolonisation et reconnues par la communauté internationale, il ne pipe mot sur l’avenir des enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila. Depuis la crise de l’ilot de Persil (l’ilot de Leila pour les Marocains) en juillet 2002, il accepte le fait accompli et ne tente même plus de revendiquer sa souveraineté sur ces territoires déclarés départements espagnols depuis 1995.

    Pour l’histoire, le Maroc a cédé Ceuta et Mellila à l’Espagne après la signature d’un traité en 1860, par le jeune sultan Sidi Mohammed ben Abderrahmane, intronisé le 28 août 1859. Ce traité est un accord de paix signé entre le Maroc et l’Espagne après la défaite de l’armée marocaine à la bataille de Wad-Ras qui avait été déclenchée à la suite d’un raid de la tribu Jbala des Anjara contre une redoute nouvellement édifiée à l’extérieur de l’enceinte de Sebta (été 1859).

    Dans ce traité que le Maroc a signé il cède Ceuta, Melilla et les ilots à L’Espagne. Par ce traité il s’engage à placer des troupes autour de Ceuta et Melilla pour protéger les Espagnols et réprimer toutes attaques rifaines qui voulaient libérer ces villes.

    Des historiens racontent même que les espagnols avaient acquis d’autres territoires dans ces enclaves en contrepartie d’un vélo qu’ils ont offert au roi marocain et sur lequel il se pavanait dans les rues de Marrakech. Aujourd’hui, la famille royale qui a vendu une partie de son pays à l’Espagne moyennant un vélo continue de cultiver le rêve d’annexer des parties de l’Algérie libérées au prix du sacrifice de plusieurs martyrs.

    John Bolton ne s’est pas trompé, le véritable danger pour la paix et la stabilité dans la région du Maghreb, c’est bien le Maroc, et son makhzen.
    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 07/11/2021

    #SaharaOccidental #Maroc #Algérie #Mauritanie #FrontPolisario #JohnBolton #GrandMaroc

  • Algérie: Les attaques du Maroc remontent à 1957

    Algérie: Les attaques du Maroc remontent à 1957 – Hassan II gardait une rancune contre l’Algérie parce qu’elle ne l’a pas soutenu sur le dossier Sahara occidental.

    Il est historiquement et objectivement établi que le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles, inamicales et malveillantes à l’encontre de notre pays et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie.

    Cette animosité, dont le caractère systématique, méthodique et prémédité est documenté, avait débuté bien avant la guerre d’agression ouverte de 1963, guerre fratricide déclenchée par les forces armées royales marocaines contre l’Algérie qui venait de reconquérir son indépendance nationale, mais en 1957. Autrement dit en pleine guerre de Libération Nationale.

    Lors d’une rencontre sur « les transmissions durant la Guerre de libération nationale », organisée ce mardi, au Forum d’El Moudjahid, à l’occasion du 59e anniversaire du recouvrement de la souveraineté sur la Radio et la Télévision algériennes, l’ancien ministre et moudjahid, Daho Ould Kablia, en apporte quelques précisions.

    « Les problèmes avec le Makhzen ont commencé en 1957, quand Allal Fassi a conditionné son aide à la révolution par la restitution des terres qui appartiennent à notre pays », a-t-il en effet asséné.

    Par la suite, assure encore Ould Kablia, « Hassan II gardait une rancune contre l’Algérie parce qu’elle ne l’a pas soutenu sur le dossier Sahara occidental ».

    S’enchaînent alors les coups bas et les traîtrises. En 1976, le Maroc a rompu brutalement les relations diplomatiques avec l’Algérie qui venait, avec quelques autres pays, de reconnaitre souverainement la République Arabe Sahraouie Démocratique.

    En fait, la liste est longue et elle va de l’imposition unilatérale, injuste et injustifiée du régime des visas aux ressortissants algériens en 1994 (y compris aux ressortissants étrangers d’origine algérienne) à la suite de l’attentat de Marrakech commis par un réseau de terroristes marocains et étrangers, à la violation injustifiable de l’enceinte du Consulat général algérien à Casablanca, avec la profanation du drapeau national un certain 1er novembre 2013, cette grave atteinte aux symboles et valeurs du peuple algérien n’a pas donné lieu à des excuses ou explication, et son auteur, un activiste issu d’un mouvement dit de la jeunesse royaliste, a écopé d’une peine outrageusement laxiste de deux mois de prison avec sursis pour un acte perpétré contre une institution de souveraineté internationalement protégée, « complaisamment qualifié d’ « atteinte à propriété privée » (sic).

    Aujourd’hui, il est évident que le Royaume du Maroc a renié, en totalité ou en partie, de manière grave et répétée, les quatre engagements fondamentaux qui constituent la base essentielle et le socle normatif sur lesquels s’appuie la normalisation des relations entre les deux pays.

    Le Royaume du Maroc a fait de son territoire national une franchise diplomatique et une tête de pont pour planifier, organiser et soutenir une série d’actions hostiles et caractérisées contre l’Algérie.

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    Gaz: l’Algérie met fin au contrat GME, l’Espagne alimentée exclusivement par le Medgaz

    Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné à la Sonatrach de rompre ses relations commerciales avec l’Office marocain de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), mettant fin au contrat du Gazoduc Maghreb Europe (GME) qui alimentait l’Espagne en passant par le Maroc. »Au regard des pratiques à caractère hostile du Royaume marocain à l’égard de l’Algérie, des pratiques qui portent atteinte à l’unité nationale et après consultation du Premier ministre, ministre des Finances, du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, du ministre de l’Energie et des Mines, le président de la République a donné des instructions à la société nationale Sonatrach à l’effet de cesser toute relation commerciale avec la société marocaine et de ne pas renouveler ledit contrat », a indiqué un communiqué de la présidence de la République.

    Ce contrat d’exploitation, qui assurait le transport du gaz naturel algérien vers l’Espagne, via le Maroc, a expiré hier, dimanche à minuit, et l’Algérie continuera à honorer ses engagements avec son partenaire espagnol, à travers le gazoduc Medgaz et l’utilisation de méthaniers. L’arrêt de l’exploitation du GME, qui acheminait autour de 10 milliards de mètres cubes (m3) par an de gaz produit à Hassi R’mel vers l’Espagne, n’aura pas d’incidence sur les volumes destinés à la péninsule ibérique grâce à l’augmentation des capacités de production du Medgaz reliant Béni Saf (Aïn Témouchent) à Almeria en Espagne, qui passeront de 8 à 10,5 milliards m3 par an avant la fin de l’année. « Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel exclusivement via le gazoduc Medgaz », avait récemment déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, précisant qu’en cas d’imprévus, « l’approvisionnement se fera à bord de méthaniers ».

    La décision annoncée alors par le président de la République a été transmise aux partenaires ibériques qui se sont montrés rassurés par les garanties fournies par l’Etat algérien. Le gazoduc Medgaz permettra à l’Algérie de s’acquitter, largement, de ses engagements, comme l’ont assuré bon nombre d’experts expliquant que l’augmentation des capacités de ce gazoduc, combinée au recours aux capacités importantes de l’Algérie en matière de Gaz naturel liquéfié (GNL), lui permettent de renoncer au GME.

    En basculant vers Medgaz, « l’Algérie offrira à ses partenaires européens un choix commercial plus sûr et moins coûteux », estiment-ils. Il s’agit d’une décision mûrement réfléchie qui a permis à la partie algérienne de présenter des assurances à son partenaire espagnol. Fin septembre, le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares Bueno, en visite de travail à Alger, avait indiqué avoir reçu « des garanties » de la part des autorités algériennes sur l’approvisionnement de l’Espagne en gaz. « L’Algérie est un partenaire économique de premier ordre pour l’Espagne, et a toujours été un partenaire fiable qui a honoré ses engagements. J’ai également été rassuré aujourd’hui quant à la continuité de l’approvisionnement (en gaz) », avait indiqué M. Albares Bueno à l’issue d’une audience que lui a accordée le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    De son côté, le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé récemment à l’issue d’une rencontre tenue avec la troisième vice-présidente du gouvernement espagnol et ministre de la Transition écologique et du Défi démographique, Teresa Ribera Rodriguez, que l’Algérie était « prête à discuter avec les responsables espagnols des conditions de livraisons gazières supplémentaires ». Mis en exploitation en 1996, le GME acheminait du gaz algérien à partir de Hassi R’mel vers l’Espagne, sur 1.400 km, en traversant le territoire marocain.

  • Algérie-Maroc: Les problèmes ont commencé en 1957

    Algérie-Maroc: Les problèmes ont commencé en 1957. C’est ce qu’a déclaré Daho Ould Kablia au Forum d’El Moudjahid.

    Lors de son exposé sur la création de la radio secrète du FLN, le président de l’association des anciens du MALG a mis en évidences l’assistance fournie, à la cause nationale, par les Marocains à l’époque. Paradoxalement, une centaine de médias du voisin de l’Ouest s’investissent aujourd’hui dans une propagande contre l’Algerie.  » L’aide, qui ne provenait du Maroc, était celle du peuple. Le roi Mohamed 5 était sincère dans son soutien à notre cause. Bien que les problèmes avec le Makhzen ont commencé en 1957, quand Allal Fassi a conditionné son aide à la révolution par la restitution des terres qui appartiennent à notre pays  » a corrigé l’ancien moudjahid et ancien ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. Il a rapporté que les révolutionnaires lui ont rappelé alors que la Maroc a obtenu son indépendance en 1956 gr‚ce aux luttes des Algériens.  « Hassan II gardait une rancune contre l’Algerie parce qu’elle ne l’a pas soutenu sur le dossier du Sahara occidental » a rapporté l’ancien malgache.

    Il a rappelé, à l’occasion que le président Houari Boumediene a expulsé les Marocains, résidents en Algérie en 1975, à cause de la rencontre du roi Hassan II avec le président Mauritanien sans associer le chef de l’Etat algérien. Hassan II et Mohamed 6 ont de vieilles amitiés avec Israël, que le Maroc veut actuellement ramener à nos portes. Nous ne l’accepterons jamais. Je ne pense pas qu’il y aura un règlement de la crise du moment qu’elle a atteint ce niveau de pourrissement  » a estimé Daho Ould Kablia.

    La rupture de fourniture en gaz se précise

    Après avoir rompu officiellement ses relations diplomatiques avec le Maroc en août dernier, l’Algérie semble déterminée à passer à l’action, concernant la fourniture en gaz naturel à ce pays via le gazoduc Maghreb-Europe.

    Selon trois sources concordantes en lien direct avec le dossier, citées par l’agence Reuters, l’Algérie cessera de fournir le gaz naturel au Maroc via le gazoduc Maghreb-Europe à partir du 1er novembre prochain. Pour ce qui est de l’Espagne, qui est desservie en gaz via le gazoduc MaghrebEurope de 13,5 milliards de mètres cubes, l’Algérie continuera de l’approvisionner via le gazoduc sous-marin Medgaz d’une capacité annuelle de 8 milliards de m3 qui ne passe pas par le Maroc, indique-t-on encore. Cela confirme donc les déclarations du président de la République à ce sujet. Le 11 octobre dernier, Tebboune avait déclaré lors de sa rencontre périodique avec les représentants de médias nationaux. : « Nous avons convenu avec les amis espagnols de les approvisionner en gaz naturel via le gazoduc Medgaz » .

    Cependant, des analystes, cités par la même source, estiment que les problèmes techniques liés aux projets d’extension de la capacité du gazoduc Medgaz, menés par l’Algérie, pourraient aggraver la crise énergétique en Espagne au moment où les factures de gaz explosent en Europe.

    L’Algérie décide de ne pas renouveler l’accord d’approvisionnement avec le Maroc

    Concernant l’approvisionnement du pays voisin en gaz, l’Algérie avait fait allusion, en ao˚t dernier, à la possibilité de mettre fin en octobre aux exportations de gaz naturel vers le Maroc. Ces dernières sont estimées à un milliard de mètres cubes, utilisés pour produire environ 10% de l’électricité du royaume. L’Algérie a donc décidé de ne plus renouveler l’accord d’approvisionnement avec le Maroc, selon une source au sein de la société publique Sonatrach et deux sources gouvernementales algériennes, citée par l’agence Reuters.

    Pour rappel, un haut responsable marocain avait évoqué, début du mois en cours, d’éventuelles discussions avec l’Espagne sur la possibilité d’inverser le flux d’un gazoduc au cas o˘ l’Algérie ne renouvellerait pas l’accord d’approvisionnement. Il convient également de noter que l’Algérie est le plus grand fournisseur de l’Espagne en gaz naturel, couvrant près de la moitié de sa demande de gaz via le gazoduc MaghrebEurope. En cas de perturbations de l’approvisionnement, l’Algérie fera recours à des navires pour transporter du gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Espagne, ajoute la même source.

    Le Maghreb, 27/10/2021

  • Israël et le Maroc, seuls pays à avoir plusieurs mapes

    Israël et le Maroc, seuls pays à avoir plusieurs mapes

    Israël, Maroc, Sahara Occidental, Grand Maroc, #Maroc, #Israël,

    Professeur M’hand Berkouk : « A côté de l’entité sioniste, le Maroc est le seul pays à ne pas avoir une seule carte géographique »

    A côté de l’entité sioniste, le Maroc est le seul pays à ne pas avoir une seule carte géographique , a déclaré le Pr en politologie M’hand Berkouk, qui était mardi matin l’invité de l’émission « Politis ».

    « La grande carte de Hizb El Istiklal, de Allal El Fassi définit ces frontières de la mer Méditerranée jusqu’au Fleuve Sénégal. Elle englobe à la fois quelques parties de son territoire national, mais aussi le Sahara occidental et la Mauritanie », a expliqué M’hand Berkouk, démontrant la tendance expansionniste du Maroc.

    Rappelant que le Maroc a refusé l’indépendance de la Mauritanie en 1960, Pr Berkouk a souligné que le Royaume chérifien « n’a jamais cessé de défendre une thèse qui n’est fondée ni par l’histoire ni par la loi internationale, ni par la reconnaissance socio-anthropologique ».

    Revenant sur le Sahara occidental, le politologue a rappelé que ce pays a été colonisé par l’Espagne après la Conférence de Berlin de 1884, avant que la question sahraouie ne soit inscrite en 1963 comme étant une question de décolonisation.

    A. S.

  • Velléités expansionnistes du Maroc : Rabat franchit de dangereuses lignes rouges

    Le Maroc ne sait plus dissimuler ses envies expansionnistes. Bien au contraire. Il les affiche à outrance.

    Le Maroc qui occupe en effet illégalement 80% des territoires du Sahara Occidental voulait faire de même avec l’Algérie, alors qu’elle sortait à peine du joug colonial français. C’était en octobre 1963 lorsque le Maroc tenait à annexer Bechar et Tindouf. Depuis, c’est la hantise du « Grand Maroc ».
    En 2013, pour ne rappeler que cet épisode, le secrétaire général du Parti l’Istiqlal, Hamid Chabat, a appelé clairement à mener une guerre contre l’Algérie afin de récupérer les régions de Tindouf et de Béchar.
    Les années passent, mais elles se ressemblent. En cette fin d’année 2020, marquée notamment par une normalisation décriée de toute part, par le Royaume de ses relations avec l’entité sioniste, le tracé des frontières entre (l’Algérie et le Maroc) est remis sur le tapis par nos voisins de l’Ouest, qui en revendique une bonne partie.
    Il s’agit notamment des régions entières du Sahara central algérien, comme la Saoura, dont Béchar mais également Timimoune, Tindouf, le Gourara, le Tidikelt…
    « Maroc Diplomatique », connu pour être proche du « Palais », accusant feu Houari Boumediene ainsi que tout le « Groupe d’Oujda » d’avoir trahi la fraternité avec le Maroc qui leur servait alors de base arrière, reproche également à la France (puissance coloniale) d’avoir « confisqué les archives attestant de la paternité du Maroc sur ces contrées, pourtant bien algériennes ».
    « Tous ces territoires du Sahara central appartiennent au Maroc de juré et de facto », écrit l’auteur du texte, Hassan Alaoui.
    Selon lui, « tous ces territoires ont été concédés arbitrairement par la France coloniale à l’Algérie en 1962, tout en soulignant que les « Archives historiques et les pièces officielles en témoignent ».
    C’est pourquoi, le même auteur « prie » la France de « dépoussiérer les archives coloniales enfouies au Centre historique du ministère français de la défense, à Vincennes, afin de mettre la lumière sur une partition arbitraire ».
    Une énième provocation marocaine. Pourtant, jusque-là, aucun des responsables algériens n’a voulu tomber dans la polémique, usant à chaque fois de sagesse devant les provocations répétitives des Marocains.
    Le 19 décembre 2019, au lendemain de son élection à la magistrature suprême, Abdelmadjid Tebboune n’a pas omis dans son allocution prononcée après la cérémonie de prestation de serment, de noter encore une fois que le dossier du Sahara Occidental est une «question de décolonisation» relevant de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union africaine, soulignant qu’elle ne doit «pas envenimer les relations avec les frères marocains».
    «L’Algérie œuvrera à préserver le bon voisinage et raffermir ses relations fraternelles avec les pays du Maghreb arabe», avait affirmé le Président Tebboune. Dieu seul, sait de quoi serait fait 2021. Les Marocains, viendront peut-être nous « revendiquer » cette fois-ci, Guelma et Souk Ahras…..
    La politique expansionniste du Maroc est basée sur « les allégations et la propagande », à travers « des thèses et des mensonges », assurait dernièrement Mustapha Adib, un militant au sein du Collectif pour la dénonciation de la dictature au Maroc.
    M.M.H
    La Patrie News, 30 déc 2020
    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #GrandMaroc
  • Le Maroc, la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le boeuf

    Au Maroc, le pouvoir, en vue d’imposer son autorité aux républicains et progressistes de la gauche, a tenté d’imiter la grenouille qui se veut aussi grande qu’un bœuf. Ainsi, le roi du Maroc se prend pour le dirigeant d’un grand empire semblable aux empires français et britannique. Alors, il rêve d’étendre, d’enfler, d’agrandir ses frontières en vue de donner cette impression de grandeur et pouvoir.

    Hassan II s’est regardé dans le miroir et s’est dit : « Je peux ». Il s’opposa à l’indépendance de la Mauritanie avant d’être rappelé à l’ordre par son maître français. Alors, il s’est tourné vers une Algérie indépendante depuis quelques mois, mais la petite grenouille marocaine a failli exploser en se heurtant à la détermination des algériens à défendre leur territoire.

    Jugeant que le soutien de la France et des Etats-Unis lui permettra d’annexer au moins l’ancienne colonie espagnole du Sahara Occidental et au même temps éloigner le fantôme des coups d’État militaires, le souverain et ses alliés ont vite découvert que leurs calculs étaient des faux basés sur la sous-estimation de la capacité de réplique de la population autochtone.

    Quarante-trois ans après, le Maroc se prend toujours pour la grenouille qui se croyait aussi grosse que le bœuf. En se prenant pour un pays aussi grand que les pays occidentaux qui le soutiennent, il tente de suivre leur ancienne stratégie de tension et d’action sous fausse bannière.

    La stratégie de la tension est la tactique mise en pratique par les gouvernements occidentaux, pendant la guerre froide et en particulier pendant les soi-disant «années de plomb» en Italie, afin de diviser, manipulent et contrôler l’opinion publique en utilisant des tactiques visant à instiller la peur, à diffuser de la propagande, à créer de la désinformation, à faire la guerre psychologique et à utiliser des agents provocateurs, lors d’opérations sous un faux drapeau terroriste pour atteindre leurs objectifs tactiques et stratégiques.

    Dans ses ambitieux plans de déstabilisation, le Maroc tente de porter atteinte aux relations de la Mauritanie avec ses voisins, l’Algérie et la République Arabe Sahraouie Démocratique. Pour Rabat, la position de Nouakchott par rapport au conflit du Sahara Occidental est décisive. Les marocains tentent par tous les moyens d’amener les mauritaniens à se positionner contre les sahraouis. La grenouille n’a pas perdu l’espoir au risque de se voir exploser.

    Tags : Maroc, Hassan II, Mohammed VI, expansionnisme, grand maroc, Algérie, Mauritanie,