Étiquette : groupes armés

  • Tunisie : 21 personnes arrêtées pour liens présumés avec un groupe terroriste

    Etiquettes : Tunisie, terrorisme, groupes armés,

    La Tunisie a arrêté 21 personnes pour liens présumés avec un groupe terroriste, a annoncé mercredi la Garde nationale tunisienne dans un communiqué.

    Les unités de sécurité tunisiennes présentes dans plusieurs provinces du pays ont arrêté 21 membres d’une cellule religieuse extrémiste, dont deux femmes, selon un communiqué publié sur la page Facebook de la Garde nationale.

    « Ces individus étaient recherchés par différentes unités de sécurité pour appartenance à une organisation terroriste », précise le communiqué, précisant qu’ils ont été placés en garde à vue.

    Le communiqué n’a donné aucun autre détail.

    La Tunisie a connu une augmentation des activités terroristes depuis 2011, au cours desquelles des dizaines de membres des forces de sécurité et militaires, des civils et des touristes étrangers ont été tués.

    Xinhua

    #Tunsie #Terrorisme

  • 40 morts dans une Semaine sanglante pour le Burkina Faso

    40 morts dans une Semaine sanglante pour le Burkina Faso

    Etiquettes : Burkina Faso, groupes armés, terrorisme,

    Une quarantaine de personnes ont été tuées dans une nouvelle vague d’attentats au Burkina Faso, dans des zones où sévissent les attaques djihadistes, ont indiqué vendredi des sources.

    Lors des dernières violences, une vingtaine de personnes ont été tuées dans une série de raids contre des villages du nord troublé du Burkina Faso, ont indiqué à l’AFP des sources de sécurité et des habitants locaux.

    Des hommes armés ont attaqué jeudi matin trois villages de la province du Yatenga, dans le nord du pays.

    « Hier vers 05H00 (locales et GMT), des groupes armés ont attaqué les villages de Pelle, Zanna et Nongfaire », a indiqué vendredi un riverain, faisant un bilan de 25 personnes tuées.

    Il y a eu « beaucoup d’autres blessés », a déclaré l’habitant.

    Un autre habitant a déclaré : « Les assaillants, venus à moto, ont été pourchassés par des volontaires (auxiliaires civils de l’armée) et des militaires ».

    L’attaque a été confirmée par une source sécuritaire, qui a chiffré le bilan à « une vingtaine de morts », ajoutant que des opérations de recherche étaient en cours pour retrouver les assaillants.

    Les assaillants « ont été touchés par un appui aérien après s’être réfugiés dans la forêt de Barga », a précisé une autre source sécuritaire.

    « Plusieurs d’entre eux sont morts. »

    Plus tôt vendredi, des informations ont fait état de 20 autres personnes tuées dans des attaques distinctes par des djihadistes présumés dans l’est du Burkina Faso cette semaine.

    Des hommes armés ont attaqué lundi le village de Kaongo dans la province de Koulpelogo, dans le sud-est du pays, tuant au moins 11 personnes dont deux femmes et des enfants.

    Deux jours plus tard, le village voisin de Bilguimdoure a été pris pour cible, « faisant une dizaine de morts », a déclaré un responsable local.

    – Insurrection –

    Les assaillants ont incendié des maisons et des magasins dans les deux villages et se sont enfuis avec du bétail, a ajouté le responsable.

    Des sources au sein des forces de sécurité ont confirmé ces attaques et indiqué que des opérations étaient en cours pour sécuriser la zone.

    Les habitants du quartier ont déclaré que les résidents locaux fuyaient la région, terrifiés par de nouvelles attaques.

    Koulpelogo, situé à la frontière du Burkina avec le Togo et le Ghana, a été attaqué à plusieurs reprises par des militants islamistes cette année, malgré une répression menée par l’armée et une milice civile volontaire, le VDP.

    Le mois dernier, au moins 24 personnes, dont 20 membres du VDP, ont été tuées lors de deux raids dans la région troublée.

    L’État appauvri et enclavé du Sahel est aux prises avec une insurrection djihadiste qui a déferlé depuis le Mali voisin en 2015.

    Plus de 10 000 civils, soldats et policiers sont morts, selon les estimations des ONG, tandis qu’au moins deux millions de personnes ont fui leur foyer et que plus d’un tiers du pays échappe au contrôle du gouvernement.

    La colère au sein de l’armée face au bilan croissant a déclenché deux coups d’État l’année dernière.

    Vendredi, la ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong a déclaré que le médecin australien Kenneth Elliott, 88 ans, avait été libéré plus de sept ans après que lui et sa femme aient été enlevés au Burkina par des djihadistes liés à Al-Qaïda.

    Le couple dirigeait la seule clinique médicale de Djibo, une ville située près de la frontière avec le Mali, depuis 1972. L’épouse d’Elliott, Jocelyn, a été libérée trois semaines après l’enlèvement.

    Son mari est rentré en Australie jeudi soir, selon le gouvernement australien.

    La déclaration de Wong a déclaré que le gouvernement et la famille d’Elliott avaient « travaillé sans relâche » pour sa liberté. Il n’a donné aucun détail sur les circonstances de sa libération.

    #BurkinaFaso #Groupes_Armés #Terrorisme

  • Mali-Burkina: les coups d’État ont-ils stoppé les attaques?

    Mali, Burkina Faso, Sahel, groupes armés, djihadistes,

    Par Natasha Booty

    La colère généralisée face à l’insécurité chronique dans les pays d’Afrique de l’Ouest que sont le Mali et le Burkina Faso a ouvert la voie aux militaires qui ont chassé les gouvernements défaillants au cours des deux dernières années.

    « Il n’y a plus de place pour l’erreur », a déclaré le putschiste malien lors de sa prise de pouvoir en août 2020.

    « Nous avons plus que ce qu’il faut pour gagner cette guerre », a fait écho le nouveau responsable du Burkina Faso plus tôt cette année.

    Alors, les citoyens sont-ils désormais plus en sécurité ?

    La réponse courte est non.

    Dans les deux pays, les attaques de militants islamistes contre des civils n’ont fait qu’augmenter. Il en va de même pour les civils tués – davantage de gens ordinaires sont tués par des islamistes, des militants et des militaires.

    Les données fournies à la BBC par Acled en juin comparent les 661 jours avant et après le coup d’État au Mali en août 2020, et les 138 jours avant et après le coup d’État au Burkina Faso en janvier 2022.

    Pour recueillir ces données, l’Acled s’appuie sur un réseau « d’informateurs et de professionnels » ainsi que sur les reportages des médias, mais M. Nsaibia affirme qu’il est particulièrement difficile de traquer la violence au Sahel en raison de « la désinformation menée par la Russie, et les États eux-mêmes alimentent souvent les médias avec de faux rapports pour les faire paraître plus réussis qu’ils ne le sont réellement ».

    La Russie, qui soutient la junte malienne, a toujours nié de telles allégations dans le passé. Les gouvernements du Mali et du Burkina Faso n’ont pas répondu aux demandes de commentaires de la BBC.

    L’un des mois les plus meurtriers jamais enregistrés a été mars 2022. Selon Acled, 790 civils ont été tués au Mali.

    Graphique du Mali montrant l’augmentation des morts civiles et des attaques islamistes contre des civils
    Certains de ces civils ont été tués par des militants de la branche locale du groupe État islamique à Ménaka, selon Acled, et il y a eu d’autres attaques de moindre envergure. Mais la grande majorité étaient des civils massacrés dans la ville de Moura par l’armée malienne, conviennent les groupes de défense des droits.

    « Selon plusieurs rapports, l’armée malienne et des mercenaires russes sont entrés dans Moura à la recherche de ce qu’ils prétendaient être une réunion de chefs djihadistes. Ils ont attaqué des civils et l’ONU affirme avoir tué environ 500 civils en trois jours », déclare International Crisis. Groupe (ICG) Directeur du projet Sahel, Richard Moncrieff.

    Les autorités maliennes ont nié que des civils aient été tués à Moura, affirmant que seuls des militants islamistes étaient morts. Il a depuis refusé l’accès à l’ONU pour une enquête sur les décès et a lancé la sienne à la place.

    « Il s’agit d’un problème classique, parfois appelé la question des ‘morts disparus’ », explique M. Nsaibia d’Acled. « La violence sanctionnée par l’État n’est pas signalée, mais parfois même présentée comme étant perpétrée par quelqu’un d’autre. »

    Il dit que la couverture médiatique peu fiable présente un obstacle majeur, tout comme les sites ruraux souvent éloignés de telles attaques dans les pays du Sahel – de plus « il y a une peur dominante parmi les communautés à l’idée de s’exprimer ».

    Dans certains cas, les frontières entre l’acteur étatique et la milice civile peuvent également sembler floues – le Burkina Faso en particulier a une tradition de milices communautaires armées, dit M. Moncrieff, pour lesquelles le gouvernement a créé un rôle officiel en 2020.

    De telles milices au Sahel sont de plus en plus sollicitées pour faire face à la menace djihadiste, mais sont souvent en sous-armement et en infériorité numérique. Certains ont également été accusés d’avoir commis des exactions violentes contre des civils.

    « Armées clandestines »
    Selon un récent rapport de l’ONU, les autorités maliennes ne contrôlent pleinement que 15 % du territoire du pays . Pendant ce temps, au Burkina Faso, seulement environ 60% du pays est sous contrôle de l’État, selon le bloc régional ouest-africain de la CEDEAO .

    Les militants islamistes au Mali et au Burkina Faso disposent d’une énorme puissance de feu, selon les analystes.

    « C’est une guerre entre une armée et une armée clandestine » et dans de larges pans de ces pays « la pérennité de l’État n’est pas là », argumente le politologue Abdourahmane Idrissa, basé à l’université de Leiden.

    Au Burkina Faso comme au Mali, les islamistes se livrent à une « guerre asymétrique classique », explique M. Moncrieff d’ICG, « où ils ne prennent le contrôle d’aucune ville. Ils encerclent de plus en plus les villes et les coupent pour se muscler, et autrement sont devenus très ruraux. »

    L’un des catalyseurs du coup d’État de janvier au Burkina Faso a été un raid effronté au cours duquel des djihadistes ont tué 57 gendarmes au camp d’Inata, dans le nord du pays. Les gendarmes avaient eu recours à la récupération de nourriture avant l’attaque, après que leurs demandes de rations et de munitions supplémentaires soient restées lettre morte.

    « Ce fut un choc – presque toute une unité a été anéantie – et ils sont morts dans des conditions que tout le monde jugeait déplorables », a déclaré à la BBC l’ancien soldat burkinabè devenu analyste Mahamoudou Sawadogo.

    Depuis lors, sous la nouvelle junte, dit M. Sawadogo, les forces armées se sont vu promettre de meilleures conditions, plus de ressources et une révision de la stratégie antiterroriste – « mais cela n’a pas résolu le problème ».

    « Les attaques se multiplient, il y a plus de violence contre les civils et plus de contrôle territorial a été perdu au profit des groupes armés – la stratégie des putschistes n’est donc pas adéquate contre la menace », ajoute-t-il.

    Les changements structurels visant à unifier les forces armées du Burkina Faso sous un commandement unique ont également échoué, déclare M. Sawadogo.

    « Exploiter le vide »
    Le Mali voisin, avec sa plus longue histoire d’insurrection, ne s’en sort pas mieux.

    Il a été l’épicentre de la violence islamiste au Sahel au cours de la dernière décennie, les djihadistes ayant permis aux rebelles touareg de s’emparer du contrôle d’une grande partie du nord en 2012.

    Les troupes françaises ont été appelées pour lutter contre l’insurrection l’année suivante, les Maliens se félicitant initialement de l’intervention de son ancien colonisateur. Mais après neuf ans, ils quittent le Mali après s’être brouillés avec la junte, et le Mali a également décidé de quitter la force multinationale du G5 Sahel qui a été créée conjointement pour combattre les djihadistes.

    Alors que la force Barkhane dirigée par la France a déplacé le centre de son opération anti-jihadiste au Niger, les militants de l’État islamique dans le Grand Sahara ont « exploité le vide laissé derrière eux » pour mener « des niveaux de violence sans précédent » dans les régions de Menaka et Gao, selon M. Nsaibia.

    Certains analystes affirment que les activités de la junte malienne depuis son arrivée au pouvoir – notamment l’embauche de troupes de l’entrepreneur de sécurité russe Wagner et l’achat d’un grand nombre d’armes à la Russie – ont échoué faute de stratégie cohérente.

    « L’armée est maintenant plus active – la corruption massive qui l’empêchait d’être plus active a été éliminée – mais cela ne veut pas dire qu’elle contrôle désormais mieux », fait valoir M. Idrissa.

    M. Moncrieff convient que depuis le début de l’année, l’armée malienne adopte « une approche beaucoup plus frontale et mène la lutte contre les groupes djihadistes », probablement parce qu’elle se sent « enhardie par le soutien des mercenaires russes et un afflux d’armes ». – beaucoup d’entre eux de Moscou ».

    « Les rapports indiquent qu’ils ont réussi à sécuriser certaines zones au moins pendant des périodes prolongées et ont chassé les groupes djihadistes », ajoute-t-il.

    Le Mali nie la présence d’entrepreneurs militaires russes dans le pays, mais les deux parties sont accusées par des groupes de défense des droits d’avoir commis des abus et des massacres de civils , et Acled a déclaré à la BBC que la violence contre les civils avait « monté en flèche » depuis le début de l’implication russe en décembre.

    Dans de nombreux cas, les civils tués par les forces maliennes appartiennent au groupe ethnique peul, qu’ils considèrent comme la principale base sociale à partir de laquelle les islamistes recrutent, et parfois des civils sont ciblés sur de simples soupçons d’avoir collaboré avec des militants, ont déclaré des analystes à la BBC.

    Le Mali, cependant, a toujours nié cela.

    Ces dernières années, alors que leur influence s’est affaiblie au Moyen-Orient, le groupe État islamique et al-Qaïda ont de plus en plus concentré leurs efforts sur le Sahel.

    Ils ont exploité les tensions existantes dans les communautés, dit M. Moncrieff, « le changement climatique et la diminution des ressources agricoles s’ajoutant à ce mélange très violent ».

    « C’est un cercle vicieux », ajoute-t-il, « les gens étant exclus de leurs champs par l’insécurité, alors que cela les rend plus susceptibles de rejoindre des groupes qui sont soit de nature djihadiste, soit simplement des gangs criminels qui visent à voler du bétail, etc. »

    La propagation de la violence djihadiste du nord au centre du Mali au cours des sept dernières années, et son émergence au Burkina Faso au cours des deux dernières années, a des implications ailleurs en Afrique de l’Ouest.

    « On le voit aussi dans les Etats côtiers, notamment le Bénin, et plus récemment le Togo », précise M. Nsaibia.

    « Jusqu’à présent, seul le Ghana a été épargné, pour ainsi dire, même s’il y a de fortes indications que des groupes militants utilisent le territoire ghanéen comme lieu de repos et de récupération. »

    ‘Un dernier recours’
    De nombreuses personnes dans les pays sahéliens qui recherchent désespérément des solutions pensent que les gouvernements militaires peuvent mieux gérer l’insécurité que les gouvernements démocratiquement élus, mais les analystes préviennent que ce soutien populaire pourrait bientôt se détériorer.

    « Nous vivons cela maintenant au Burkina Faso et au Mali », déclare M. Sawadogo. « Toute implication de l’armée dans les affaires politiques aggrave la situation sociale et sécuritaire de la nation… C’est un dernier recours. Chaque coup d’État au Burkina Faso a retardé le progrès du pays. »

    « L’acclamation s’estompe lorsque les gens prennent conscience que l’armée au pouvoir n’a pas plus de poids dans les zones périphériques que les gouvernements civils », convient M. Moncrieff.

    C’est un point de vue partagé par le président nigérien Mohamed Bazoum – qui a résisté à une tentative de coup d’État quelques jours avant sa prestation de serment officielle – ainsi que par le président ghanéen et chef de la CEDEAO Nana Akufo-Addo, qui a déclaré à la BBC en avril que « les preuves initiales ne Cela n’indique pas que le Mali fait mieux que le gouvernement civil contre l’insécurité et la lutte contre les djihadistes. »

    Alors, comment le Burkina Faso et le Mali peuvent-ils apporter un changement durable ?

    « Une meilleure gestion et organisation de leurs forces de sécurité, et une meilleure gestion des processus électoraux dans leurs pays », suggère M. Moncrieff d’ICG.

    « La principale leçon est que vous devez avoir un plan – que vous soyez une puissance militaire ou civile – parce que le gouvernement civil n’en avait pas non plus », explique le politologue M. Idrissa.

    Les démonstrations de puissance militaire, telles que les raids et la répression des groupes armés, ne suffisent finalement pas à établir le pouvoir de l’État, ajoute-t-il. Pour cela, il faut un État réformé, capable de garder le contrôle de son territoire.

    Pour l’instant, la sécurité de base que les chefs militaires avaient promise aux populations du Burkina Faso et du Mali semble bien loin.

    BBC, 30/07/2022

    #Mali #Sahel #France #Russie #Wagner #Groupes_armés

  • Marocleaks : La folle course du Maroc au Sahel

    Marocleaks : La folle course du Maroc au Sahel

    Sahel, Mali, Maroc, pays du chaps, CEN-SAD, Sahara, terrorisme, groupes armés,


    • Les deux réunions qui ont eu lieu au Mali au sujet d’abord du suivi de la feuille de route « ensemble pour le renouveau du Mali » (donateurs) et ensuite de la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, ont permis à la délégation du Maroc de se positionner fortement dans le soutien et l’appui aux processus visant la stabilité du Mali et du Sahel.

    • Le concept avancé par notre délégation que  » c’est la menace qui détermine l’espace  » et qui vise à mettre un terme au concept  » pays du champ » a été repris par un grand nombre de délégations présentes qui ont souligné que c’est ce concept qui devrait déterminer l’étendue de la zone « sahel » et non l’inverse.

    • Ainsi sur le plan conceptuel la notion « pays du champ » est dépassé et n’a été citée aucune fois tout au long de la réunion.

    • Par extension, il peut même être avancé que le « G5 », notion inventée par l’Europe et principalement par la France, n’a pas connu un grand soutien.
    • Le nouveau concept que c’est « la menace qui détermine l’espace » a été enrichi par la notion que le Sahel est avant tout un espace homogène du point de vue géographique et culturel qui s’étend de l’Atlantique à la mer rouge et que par rapport aux critères de la menace et de la sécurité, il devra être approché dans sa totalité, sans distinction, ni différenciation.

    • Admettant la pertinence du concept « la menace qui détermine l’espace », délégation du Mali et de la Mauritanie ont souligné que le G5 est un groupement non exclusif et reste ouvert à la participation de tout autre pays du Sahel qui en manifeste le souhait.
    • Le Président IBK a d’ailleurs souligné que le Président Macky Sall a abordé avec lui la question et il lui a affirmé que le G5 n’est pas un groupe fermé et que le Sénégal pouvait y adhérer.
    • Le représentant du Bénin a souligné dans son intervention que le Bénin se considère comme appartenant au Sahel.

    • Tout concourt finalement à ce que la CEN-SAD soit l’organisation idoine pour peu qu’elle saisisse cette opportunité. En effet la CENSAD correspond largement à cette configuration.
    • S’agissant de la situation au Mali , il était prévu qu’ une réunion ait lieu le Samedi à KIDAL sous présidence algérienne entre le gouvernement et les groupes armés du Nord . Le MAE mauritanien m’a confirmé la tenue de cette réunion mais m’a affirmé que la Mauritanie, le Niger et le Tchad qui y étaient conviés ont fait savoir qu’ils n’y prendront pas part. Le MAE mauritanien estime que le jeu n’est pas clair et que la partie malienne n’a pas précisé ses attentes. D’autres sources, ont souligné que l’attitude « trop discrète » du gouvernement malien quand à ses objectifs, n’est pas à même de faire adhérer autour de lui un maximum de pays.

    • La Secrétaire d’État Française au développement et à la Francophonie qui avait pris part à la réunion « Ensemble pour le Mali » s’est rendue à Tombouctou le Vendredi et semblait optimiste par rapport au retour de la sécurité dans le Nord Mali. Les événements survenus à KIDAL démentent ce sentiment et ont torpillé la réunion prévue.

    Sahel / « la menace qui détermine l’espace »

    • Les deux réunions qui ont eu lieu au Mali au sujet d’abord du suivi de la feuille de route « ensemble pour le renouveau du Mali » (donateurs) et ensuite de la mise en œuvre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, ont permis à la délégation du Maroc de se positionner fortement dans le soutien et l’appui aux processus visant la stabilité du Mali et du Sahel.

    • Le concept avancé par notre délégation que  » c’est la menace qui détermine l’espace  » et qui vise à mettre un terme au concept  » pays du champ » a été repris par un grand nombre de délégations présentes qui ont souligné que c’est ce concept qui devrait déterminer l’étendue de la zone « sahel » et non l’inverse.
    • Ainsi sur le plan conceptuel la notion « pays du champ » est dépassé et n’a été citée aucune fois tout au long de la réunion.
    • Par extension, il peut même être avancé que le « G5 », notion inventée par l’Europe et principalement par la France, n’a pas connu un grand soutien.

    • Le nouveau concept que c’est « la menace qui détermine l’espace » a été enrichi par la notion que le Sahel est avant tout un espace homogène du point de vue géographique et culturel qui s’étend de l’Atlantique à la mer rouge et que par rapport aux critères de la menace et de la sécurité, il devra être approché dans sa totalité, sans distinction, ni différenciation.

    • Admettant la pertinence du concept « la menace qui détermine l’espace », délégation du Mali et de la Mauritanie ont souligné que le G5 est un groupement non exclusif et reste ouvert à la participation de tout autre pays du Sahel qui en manifeste le souhait.
    • Le Président IBK a d’ailleurs souligné que le Président Macky Sall a abordé avec lui la question et il lui a affirmé que le G5 n’est pas un groupe fermé et que le Sénégal pouvait y adhérer.

    • Le représentant du Bénin a souligné dans son intervention que le Bénin se considère comme appartenant au Sahel.
    • Tout concourt finalement à ce que la CEN-SAD soit l’organisation idoine pour peu qu’elle saisisse cette opportunité. En effet la CENSAD correspond largement à cette configuration.

    • Il vous appartiendra lors de la réunion « 5+5 » de continuer à faire prévaloir ce concept.

    Source : Document officiel de la diplomatie marocaine

    #Maroc #Sahel #Mali #Terrorisme

  • Mali : Bamako formalise le dialogue avec les djihadistes

    Mali : Bamako formalise le dialogue avec les djihadistes. Cela fait des années que le peuple malien appelle à des discussions avec ces groupes », déclarait récemment Choguel Kokalla Maïga.

    Pourquoi, comment et à quelles conditions faut-il dialoguer avec les djihadistes qui ensanglantent le Sahel depuis plusieurs années ? Autant de questions auxquelles les autorités maliennes ont décidé de donner des réponses concrètes et officielles. En tout cas, elles ont officiellement confié au ministère des Affaires religieuses le dossier du dialogue avec certains groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et ont ouvertement communiqué sur ce sujet jusqu’alors tenu relativement confidentiel, à un moment délicat des relations avec la France.

    La réalité de discussions entre les autorités et certains groupes djihadistes ne fait pas de doute pour les experts depuis longtemps, avant même que l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en août 2020 par les militaires, ne reconnaisse en février 2020 l’existence de contacts. L’idée de négocier avec les chefs djihadistes, déjà lancée en 2016, avant d’être abandonnée sous pression française, est revenue publiquement sur la table à l’issue du « dialogue national inclusif », en 2019. Le rapport final préconise en effet clairement d’« engager le dialogue avec Amadou Koufa et Iyad Ag Ghali pour ramener la paix au Mali ».

    « J’ai un devoir aujourd’hui et la mission de créer tous les espaces possibles et de tout faire pour que, par un biais ou un autre, on puisse parvenir à quelque apaisement que ce soit. Parce que le nombre de morts aujourd’hui au Sahel devient exponentiel, je crois qu’il est temps que certaines voies soient explorées », justifiait IBK, sur Radio Fran­ce Internationale (RFI) et France 24. L’ancien chef de l’État avait pris en référence l’expérience de l’Algérie dans la lutte contre l’islamisme.

    Tout en se disant favorable au dialogue, la junte désormais au pouvoir à Bamako et le gouvernement de transition qu’elle a installée étaient jusqu’alors restés plutôt discrets sur la question. « Cela fait des années que le peuple malien appelle à des discussions avec ces groupes », disait récemment dans Jeune Afrique le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, « en Afghanistan, les Américains ont bien fini par discuter avec les talibans ». Interrogé sur l’existence de négociations, notamment pour la libération d’otages, il répondait : « Bien sûr, nous continuons à travailler pour libérer les otages. Mais nous n’avons pas besoin de le hurler sur tous les toits. »

    Lire la suite depuis Le Point Afrique

  • Sahel : La France joue au maître des lieux

    Algérie, France, Maroc, Mali, Sahel, groupes armés, #Algérie, #France, #Maroc, #Mali, #Sahel, #Barkhane,

    C’est là une question incontournable dans le contexte politique d’aujourd’hui qui tranche par rapport à la décennie passée, marquée par d’intenses activités terroristes. En effet, toute la région subsaharienne a été transformée en laboratoire grandeur nature pour l’élevage d’une multitude de groupes armés, entraînés et financés. Encadrés aussi ! Flanqués de l’appellation de djihadistes sous la bannière d’un Islam instrumentalisé et vidé de tout son contenu spirituel, la mission assignée à ces groupes de la mort est de plus en plus flagrante. En clair, ils sont chargés de « faire peur » aux pays sahélo-sahariens trahis par leurs faibles capacités de défense. La sauvagerie des terroristes renseigne sur leur détermination à semer le désarroi, voire le chaos. C’est donc la porte ouverte à toutes les inconnues.

    Pour « sauver leur peau », les régimes impopulaires, inféodés, n’hésitent pas à appeler à la rescousse de l’ancienne puissance coloniale qui voit ses plans s’exécuter comme prévu. Cela fait trente ans que des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad et plus loin le Nigeria et la Guinée sont soumis à un stress terrible. La pression est portée à son paroxysme avec, tour à tour, des attaques et le saccage de villages impuissants, non protégés, et les enlèvements de personnes récurrents. Aucun projet de développement, un tant soit peu, utile aux populations désespérées par des conditions de vie de misère. De fait, les pays de cette partie de l’Afrique sont plongés dans une instabilité inédite, ils ne sont pas près de voir la fin du cauchemar. Pis, leur proximité avec nos frontières du Sud a un impact direct sur l’Algérie, poussée à jouer au pompier.

    Les interventionnistes qui se disputent la région exacerbent encore plus la situation. Chacun veut une part du butin qu’il y a à partager ; autrement dit, les richesses du sous-sol. La France joue au maître des lieux, considérant l’Afrique de l’Ouest francophone comme son pré-carré naturel. Sans être alarmiste, le feu est à nos portes. De plus en plus l’on essayera de l’attiser. La France se livre à un double jeu : la lutte contre le terrorisme tout en pesant de son poids pour torpiller toute solution sous les auspices de l’Algérie.

    Le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, claironne à qui veut bien l’entendre que l’Algérie est une force d’équilibre dans la région sur laquelle il faut compter. Paris, cependant, manœuvre contre l’accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali.

    Sous le prétexte fallacieux de lutte pour la paix et la sécurité dans cette région pauvre, les interventions françaises n’ont apporté que dommages, la situation devenant inextricable au vu des conflits créés.

    La faillite française dans la région sahélo-saharienne est actée. C’est pourquoi les têtes bien-pensantes de l’Élysée s’emploient à redéployer leurs forces en les déplaçant à Kidal, à quelques encablures de la frontière algérienne, sans concertation avec les autorités du pays. Parmi les calculs de ces agissements, c’est de contrer le crédit grandissant de l’Algérie pour qui la seule alternative est la paix par le dialogue pacifique. C’est cela surtout qui ne rentre pas dans les plans de Paris qui cherche à mettre en place une politique de « containment » et faire pression sur Alger à partir de là.

    À ce jeu, la rupture avec le Maroc arrange bien ses affaires, à supposer que le conflit ait été soufflé au Makhzen par des officines occultes. Suivez mon regard !

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 17/10/2021

  • Quid du défi lancé par le gouvernement malien à la France ?

    Mali, France, Sahel, Barkhane, Takuba, groupes armés, #Mali, #France, #Sahel, #Barkhane, #Takuba,

    Sur un ton de défi, recrudescent et rare contre la France, le gouvernement malien a accusé Paris d’avoir créé une « armée » dans la ville de Kidal (nord), mise à la disposition du groupe « Ansar Eddine », allié avec l’organisation Al-Qaïda. Au-delà de ce ton, Bamako a osé convoquer l’ambassadeur français au Mali et est sur le point de signer un contrat avec la compagnie russe Wagner pour engager un millier de mercenaires, et ce en dépit de l’opposition de Paris.

    Le Mali a également reçu quatre hélicoptères militaires de la Russie, ce qui a provoqué la colère des responsables français, qui considèrent le Mali comme faisant partie de leur pré carré. Le Président français Emmanuel Macron qui devra faire face à des élections décisives, le printemps prochain, s’est engagé récemment dans des affrontements diplomatiques avec plusieurs pays, en commençant par l’Australie et les Etats-Unis d’Amérique (affaires des sous-marins à propulsion nucléaire), ensuite face aux Etats du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie) avant d’attaquer à nouveau et de manière plus virulente encore l’Algérie, et c’est maintenant au tour du Mali de faire partie de cette liste.

    C’est ce qui explique les attaque acerbes lancées par Macron à l’encontre du Chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maïga, qu’il a considéré comme étant la « marionnette des putschistes. Maïga a rétorqué en qualifiant ces propos « d’inacceptables et de honteux ».

    – La France forme une armée de « terroristes »

    Cette déclaration violente de Macron a abouti à une escalade de Bamako contre Paris. Le Mali ne s’est pas contenté de convoquer l’ambassadeur français en poste à Bamako mais son Chef de gouvernement a adressé de graves accusations contre les forces françaises d’avoir ramené des terroristes de Libye pour les entraîner à Kidal (près des frontières maliennes avec l’Algérie).

    Dans des déclarations faites à l’agence de presse russe Ria Novosti, Maïga a évoqué « la mise sur pied par les forces françaises d’une armée à Kidal, forces mises à la disposition d’un Mouvement composé de Ansar Eddine », précisant « qu’il possède des preuves en la matière ».

    Le groupe « Ansar Eddine » est un mouvement armé, dont la majorité des membres appartiennent aux Touaregs, et est dirigé par Iyad Ag Ghali, chef du « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), qui comprend en son sein plusieurs groupes armés évoluant au Mali, dont l’organisation « Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) considérée comme une organisation terroriste par plusieurs pays.

    Maïga n’a pas décliné l’identité des terroristes ramenés par la France depuis la Libye. S’agirait-il de mercenaires africains (Tchad, Niger, Soudan) ou seraient-ils des Touaregs engagés par le leader libyen disparu, Mouammar Kadhafi, et qui sont retournés au Mali pour combattre le gouvernement central depuis 2012.

    Toutefois, prétendre que la France a remis cette armée à un mouvement composé de « Ansar Eddine » est une accusation extrêmement grave, qui signifie que Paris s’est allié avec l’organisation Al-Qaïda ou avec l’une de ses branches dissidentes dans le nord du Mali.

    Dans les deux cas, l’objectif demeure celui de déstabiliser le Mali et l’Algérie également, en particulier, si les mercenaires de Wagner accèdent au territoire malien.

    La décision de Paris de mettre fin à l’opération « Barkhane » dans la région du Sahel et son retrait des villes du nord du Mali (Kidal, Tessalit, Tombouctou) signifient implicitement la livraison de ces villes au groupe « Ansar Eddine », dirigé par Ag Ghali.

    En effet, les groupes armés des Touaregs et des Azawad sont incapables à faire face aux organisations terroristes dans la région et ont perdu dans leurs affrontements contre ces groupes, depuis 2012, en dépit d’une alliance qui a réuni les deux camps au début de l’attaque contre le nord du pays.

    Les forces françaises, qui contrôlent effectivement le nord du Mali, s’emploient apparemment à former des éléments des Touaregs pour faire face aux organisations d’Al-Qaïda et de Daech au Sahara. Cependant, cette armée pourrait jouer un rôle dans la séparation de la région du Nord par rapport au gouvernement central de Bamako avec un réel risque de dislocation du pays, en cas d’affrontement avec « Ansar Eddine », et ce soit en raison du recours aux armes ou à cause des liens tribaux et ethniques.

    Depuis 2017, Macron s’emploie à retirer les forces de son pays du Mali, mais ne souhaite pas montrer ce retrait comme étant une défaite personnelle, à quelques mois de la Présidentielle française.

    Le chef d’Etat français ne souhaite pas rééditer ce à quoi les Etats-Unis ont été confrontés lors du retrait de leurs unités armées de l’Afghanistan en 2021 et du Vietnam en 1975.

    Néanmoins, l’armée française pourrait expérimenter le plan de la vietnamisation, en usant d’un subterfuge auquel Washington a eu recours au Vietnam, qui rappelons-le a échoué, à travers la mise sur pied d’une armée à la solde de la France, composée de Touaregs, ce qui inquiète Bamako et l’armée malienne qui n’ont pas d’emprise sur le nord du pays.

    Le Chef du gouvernement malien a reconnu que son gouvernement n’est pas en mesure de rallier Kidal actuellement, dans la mesure où cette ville est une zone « isolée » et contrôlée par la France, qui dispose de groupes armés sur place entraînés et instruits par des officiers de l’armée française.

    Parmi les facteurs qui ont milité pour l’interdiction faite par la France à l’armée malienne de se déployer dans le nord d pays, il convient de citer l‘accusation d’avoir commis une épuration ethnique contre les Arabes et les Touaregs en 2013, ce qui a suscité les critiques de nombre d’Etats et d’organisations des droits de l’Homme.

    – Les illustrations des tensions

    Les récentes tensions entre Bamako et Paris sont générées par le refus du coup d’Etat conduit par le colonel Assimi Goïta, le deuxième depuis l’été 2020, sans coordination avec les autorités françaises ni leur aval.

    De plus, les officiers qui ont conduit le putsch sont considérés comme étant proches de la Russie, qui dispute à la France l’influence au Mali, ce qui a provoqué la colère de Paris et l’a poussé à suspendre provisoirement ses opérations militaires.

    Par la suite, le Président français a décidé de mettre fin à l’Opération « Barkhane » dans la région du Sahel, au mois de juin dernier, et de réduire le nombre des forces de son pays sur place pour les faire passer de 5100 soldats à 3000 éléments. Le pire demeure le retrait total des villes de Kidal, de Tombouctou et de Tessalit.

    Bamako a considéré cette décision comme étant un abandon et le Chef du gouvernement malien l’a critiquée au cours d’une interview accordée à RFI le 27 septembre écoulé.
    Il s’agit, a-t-il dit, d’une « annonce unilatérale sans coordination tripartite avec les Nations unies et le gouvernement malien ».

    Maïga a indiqué que le Mali « regrette » cette décision, dès lors que le principe de concertation et de consultation, érigé en règle entre « les partenaires privilégiés », n’a pas été respecté lors de la prise de cette décision.

    La réaction de Bamako a été rapide et imprévue, en prenant attache avec la Russie qui l’a équipé de quatre hélicoptères militaires de type Mi-17, de même que le gouvernement malien est sur le point de conclure un accord avec la compagnie russe Wagner, pour l’envoi de 1000 mercenaires au Mali en contrepartie de fonds et de privilèges dans le domaine minier (or, magnésium).

    La France n’a pas accepté ce défi qui lui a été lancé par les nouvelles autorités maliennes, qu’elle considère comme étant « illégitimes, produit d’un putsch et qui ne contrôlent pas de larges parties du territoire du pays ». Paris estime que sans ses forces et les unités africaines et européennes alliées, Bamako tomberait sous les coups et les frappes des groupes terroristes.

    De son côté, le Mali demeure insatisfait du fait que la France s’exprime en son nom dans nombre d’instances internationales, feignant d’ignorer les nouvelles autorités et ne respectant pas la souveraineté du pays.

    Pour sa part, Paris ne voit pas d’un bon œil l’ouverture par le Mali de canaux de communication avec des groupes considérés comme étant terroristes tels que Ansar Eddine et le Groupe de Libération de Macina, pour les convaincre d’engager un processus de réconciliation nationale, comme cela s’est passé en Algérie il y a de cela deux décennies.

    Des médias français, dont le journal La Croix, accusent le gouvernement malien d’exploiter l’animosité historique du peuple malien à l’endroit de la France pour créer de toutes pièces cette crise en vue de détourner l’attention de ses échecs et d’accroître sa popularité, en particulier, après l’annonce faite par Maïga d’un probable report, de plusieurs semaines voire mois, des élections présidentielle et législatives prévues le 27 février prochain, et ce en dépit des engagements offerts par le Conseil militaire à la Communauté internationale.

    La visite du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, à Bamako, est venue pour insuffler un plus grand soutien moral au gouvernement malien, qui a convoqué, le jour même, l’ambassadeur français pour protester contre les déclarations de Macron.

    Cette concomitance a donné comme une impression de coordination entre l’Algérie et le Mali pour dénoncer les déclarations de Macron proférées contre les deux pays, d’autant plus qu’Alger a précédé Bamako pour convoquer l’ambassadeur français, ce qui a provoqué un embarras diplomatique pour Paris et une atteinte à son prestige dans ses anciennes colonies.

    La situation semble s’orienter vers davantage de complications et d’escalade entre la France et le Mali, qui pourrait trouver dans le soutien russe et algérien une opportunité pour faire face à l’influence française dominante.

  • Mali: L’Algérie dénonce une manipulation grossière du DGSE français

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    Le porte-parole du ministère des Affaires a démenti ,mercredi, les allégations relayées par un organe de presse étranger sur “un prétendu financement algérien de milices au Mali”.

    Dans une déclaration a la presse nationale, le porte-parole du MAE a affirmé que “ces allégations n’avaient aucun fondement” et qu’elles étaient relayées par “un média connu pour être a la solde de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), le service de renseignement français, dirigé par l’ancien ambassadeur de France a Alger, Bernard Emié”.

    “Il s’agit d’une manipulation grossière et malveillante de la part des parrains d’un pays voisin, qui tirent les ficelles de la misérable marionnette qui publie dans les colonnes d’un blog de mercenaires”, a-t-il ajouté.

    Echouroukonline, 14/10/2021

  • Sahel: Contestation populaire accrue contre la présence étrangère

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    L’ancien Commissaire à la paix et à la sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), Smail Chergui a relevé la contestation populaire de plus en plus accrue au Sahel contre la présence étrangère parallèlement à un manque d’engagement de la part de la communauté internationale dans l’appui et le soutien des armées des pays de la région pour la lutte contre le terrorisme.

    « L’aide internationale et la mise en place d’une mission onusienne au Mali n’ont donné, à ce jour, aucun résultat probant quant à un recul de la présence des organisations terroristes, la libération des populations et la redynamisation des activités économiques, bien au contraire nous assistons à un ras-le-bol et à une contestation populaire de plus en plus accrue contre la présence étrangère au Sahel », a fait observer M. Chergui dans un entretien accordé au quotidien « El-Khabar », paru dimanche. Et de déplorer qu’au lieu d’admettre la nécessité de revoir les stratégies tracées pour cet effort sécuritaire en donnant aux armées locales les premiers rôles et en les dotant du matériel indispensable, les concernés persistent et signent en misant, de nouveau sur des forces européennes, avec l’appui des Américains.

    Soulignant que « les Maliens ne peuvent même pas songer à d’autres partenariats », M. Chergui s’est dit convaincu que « la solution à la crise malienne ne saurait être dans l’effort sécuritaire et militaire ». Force est de constater, que le +dumping+ du Sahel sous plus de 16 stratégies n’a fait que retarder le décollage socioéconomique, a-t-il encore ajouté.

    Pour M. Chergui, les pays du Sahel gagneraient à revenir aux mécanismes internes, tel que le processus de Nouakchott qui a contribué à la coopération sécuritaire et à l’échange d’informations, mais également au perfectionnement et formation des forces armées, tout en mettant en exergue la responsabilité morale de la communauté internationale dans leur approvisionnement en armes et moyens de lutte antiterroriste. A ce propos, il a rappelé que « l’Algérie a donné l’exemple dans ce sens ».

    L’ancien Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA s’est félicité, par ailleurs, de la réitération, par les autorités maliennes en place, de la priorité à l’application de l’Accord de Paix issu du processus d’Alger et du maintien du dialogue serein et constructif avec toutes les parties prenantes », citant comme indicateur de confiance mutuelle, le redéploiement des éléments de l’armée dans la ville de Kidal. Actuellement, a-t-il poursuivi, « les regards restent braqués sur la conférence du dialogue national prévue en novembre prochain pour arrêter les prochaines phases de la transition, qui verra un report du rendez-vous électoral, d’après les déclarations du Premier ministre à New York ».

    Evoquant en outre « la décision du remplacement des forces françaises Barkhane par une force européenne », M. Chergui a indiqué que « les alternatives qui s’offrent au Mali auront la part du lion dans les discussions et les consultations les semaines à venir ». Sur le même registre, M. Chergui a estimé que « la récente visite du chef du Commandement Africom en Algérie, de retour de Bamako, est une reconnaissance et une confirmation du rôle pivot de l’Algérie au Mali et au Sahel ».

    S’agissant du dossier libyen, l’ancien Commissaire à la paix de l’UA a relevé que « l’Algérie, qui aurait pu depuis la décision du CPS au niveau des ministres des Affaires étrangères à New York en septembre 2018, conduire les efforts internationaux en Libye comme elle l’a fait au Mali, a préféré être sous l’égide des Nations unies avec les conclusions qui en découlent ». Il a salué, dans ce sens, « la disposition et la mobilisation de l’Algérie, réaffirmées par le président de la République, pour apporter toute l’aide au service de la stabilité et du retour de la quiétude en Libye, ainsi que son rôle dans la région ».

    Outre le soutien à la réunification des rangs et la coopération sécuritaire, « l’Algérie peut contribuer à la reconstruction des institutions et au lancement de partenariats dans les domaines stratégique et économique mais aussi l’échange pour faciliter le pansement des blessures et un nouveau départ des frères Libyens ».

    Concernant les moyens de faire face à l’intrusion israélienne dans le continent africain, M. Chergui a préconisé « le rétablissement des fondements de la solidarité arabo-africaine ». « Le fait qu’Israël bénéficie de la qualité d’observateur au sein de l’UA alors que le peuple palestinien sans défense subit les violences les plus atroces (…) requiert un +redressement+ de la part du conseil ministériel le mois prochain », a ajouté M. Chergui.

    APS

  • Sahel. Des fusils serbes identifiés parmi les armes utilisées par des groupes armés violents

    Sahel, armes, Mali, Bosnie, Niger, Burkina faso, Tchad, groupes armés, #Sahel,

    Des experts en armements d’Amnesty International ont identifié des armes de fabrication serbe dans des vidéos publiées par des groupes armés opérant dans le Sahel, notamment un groupe affilié à l’État islamique qui a revendiqué la mort de centaines de civils. Les nouveaux fusils, certains étant les modèles les plus récents qui existent, correspondent à des transactions entre la Serbie et le Burkina Faso, ce qui laisse à penser que ces armes ont été vendues récemment au gouvernement burkinabé avant de tomber entre les mains de groupes armés.
    L’analyse effectuée par Amnesty International des données relatives aux transactions commerciales montre aussi que la République tchèque, la France et la Slovaquie exportent de grandes quantités d’armes légères et de petit calibre aux gouvernements du Sahel depuis que cette région est le théâtre d’un conflit généralisé.
    En 2020, lorsque la Serbie a effectué son dernier transfert d’armes déclaré vers le Burkina Faso, les violences entre les groupes armés étaient déjà constatées.Patrick Wilcken, responsable du programme Entreprises, sécurité et droits humains
    Depuis 2011, le Mali est confronté à une insurrection menée par divers groupes armés, parmi lesquels l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al Qaïda. Le conflit a gagné le Burkina Faso et le Niger. Les groupes armés mènent de multiples attaques contre les civils et la région sombre rapidement dans une crise humanitaire. La Serbie, la République tchèque, la France et la Slovaquie ont ratifié le Traité sur le commerce des armes (TCA), qui interdit tout transfert d’armes s’il existe un risque qu’elles servent à commettre ou faciliter des violations des droits humains.
    « Le conflit au Sahel se caractérise par de graves atteintes aux droits humains commises par toutes les parties concernées, notamment des massacres de civils imputables à des groupes armés qui n’ont pas de comptes à rendre. Plus d’un million de personnes sont déplacées dans la région et la crise humanitaire se mue rapidement en l’une des plus tragiques du monde, a déclaré Patrick Wilcken, responsable du programme Entreprises, sécurité et droits humains à Amnesty International.
    « Dans ce contexte qui ne cesse de s’aggraver, les États doivent faire preuve d’une extrême prudence en matière de transferts d’armes au Sahel. Il existe un risque inacceptable que les armes soient détournées vers des groupes armés, tandis que les armées et les forces de police nationales de la région présentent des bilans affligeants en termes de respect des droits humains. Alors que se tiendra la semaine prochaine la conférence annuelle sur le Traité sur le commerce des armes, nous engageons tous les États à se montrer à la hauteur de leurs obligations et à ne pas valider de transferts d’armes susceptibles de favoriser des violations des droits humains. »
    Le 30 août, des délégués de 110 pays se rencontreront à Genève à l’occasion de la septième Conférence des États parties au Traité sur le Commerce des Armes (TCA). Le TCA interdit aux États d’exporter des armes lorsqu’il existe un risque prépondérant que ces armes servent à commettre ou à faciliter des génocides, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre ou de graves atteintes aux droits humains. Cela englobe le risque que les armes vendues à des gouvernements soient cédées illégalement à des auteurs d’atteintes aux droits humains.
    Un conflit qui s’aggrave
    L’instabilité ne cesse de croître dans la région du centre du Sahel et les groupes armés prolifèrent dans ce contexte de conflit à multiples facettes et d’une grande violence. Selon l’ONG Armed Conflict Location Event Database Database (Base de données sur le lieu et le déroulement des conflits armés, ACLED), on a recensé plus de 6 000 morts parmi les civils entre 2017 et 2021 au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Plus de 1 200 000 Burkinabés ont été déplacés depuis 2016, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
    En juin 2021, des hommes armés non identifiés ont tué 130 civils dans le village de Solhan au Burkina Faso – l’attaque la plus meurtrière visant des civils observée jusqu’à présent dans le cadre du conflit. L’État islamique au Grand Sahara (EIGS) a revendiqué la responsabilité de plusieurs attaques contre des civils en 2021, dont une le 21 mars qui a fait 137 morts dans diverses localités au Niger.
    Les groupes « d’autodéfense », créés en réaction à l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), se rendent eux aussi responsables de massacres de civils, enclenchant un cycle sanglant de représailles. En mars 2020, l’un de ces groupes, les Koglweogo, a lancé une série d’attaques contre des villages au Burkina Faso, qui ont fait au moins 43 morts. Un mois plus tôt, Dan na Ambassagou, une milice armée ethnique, a tué 32 villageois à Ogossagou, au Mali.
    Des armes serbes entre les mains des combattants
    Amnesty International a recueilli et analysé plus de 400 contenus numériques en provenance du Burkina Faso et du Mali, dont des photos et des vidéos authentifiées, publiées sur les réseaux sociaux par des membres de groupes armés entre janvier 2018 et mai 2021. Ces images montrent des stocks d’armes, ainsi que des fusils entre les mains des combattants de divers groupes armés dont l’EIGS, le GSIM, Dozos, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), les Koglweogo et Dan au Ambassagou, à la fois au Mali et au Burkina Faso.
    Si la plupart des armes visibles sont des Kalachnikovs héritées de l’ère soviétique, datant de plusieurs décennies, Amnesty International a identifié 12 cas dans lesquels les combattants avaient des armes plus récentes, fabriquées par l’entreprise serbe Zastava – notamment des mitrailleuses lourdes M02 Coyote et des fusils-mitrailleurs M92 et M05, dont les modèles dernier cri M05E3, qui n’étaient pas disponibles avant le début des combats dans le nord du Mali en 2011.
    S’il s’est avéré impossible de retracer précisément la chaîne de responsabilité, il est fort probable que ces armes aient été détournées vers des groupes armés, soit par des canaux illicites soit par des prises sur les sites des affrontements.
    Entre 2015 et 2020, la Serbie a indiqué dans ses rapports annuels au TCA avoir transféré au total 20 811 fusils et carabines, 4 000 fusils d’assaut, 600 revolvers et pistolets à chargement automatique, et 290 mitrailleuses au Burkina Faso.
    Le TCA exige des États parties qu’ils évaluent le risque de détournement des armes couvertes par le Traité – particulièrement les armes légères et de petit calibre, qui sont faciles à cacher et transporter. S’il existe un risque considérable que celles-ci soient détournées vers des utilisateurs finaux qui s’en serviront pour commettre ou favoriser des violations des droits humains, les exportations ne doivent pas être autorisées.
    « En 2020, lorsque la Serbie a effectué son dernier transfert d’armes déclaré vers le Burkina Faso, les violences entre les groupes armés étaient déjà constatées. Si la Serbie avait mené une réelle évaluation des risques, elle aurait conclu que les ventes d’armes au Burkina Faso risquaient fort de contribuer à des violations des droits humains », a déclaré Patrick Wilcken.
    Les armements vendus à des gouvernements de la région du Sahel risquent de tomber entre les mains de groupes armés violents et d’alimenter un conflit qui ne cesse de s’aggraver.Patrick Wilcken
    Autres armes européennes
    D’après les données officielles du rapport annuel de l’Union européenne, depuis 2013, les États membres de l’UE ont accordé 506 licences pour des équipements militaires, pour un montant de 205 millions d’euros, au Mali et au Burkina Faso.
    La Slovaquie a indiqué avoir livré au Mali 1 000 armes d’assaut, 2 460 fusils et carabines, 550 mitrailleuses, 680 pistolets et revolvers, et 750 pistolets-mitrailleurs. La République tchèque a indiqué avoir livré au Burkina Faso 3 500 fusils d’assaut et 10 pistolets-mitrailleurs, et la France a livré au Mali 1 164 pistolets et revolvers à chargement automatique, 4 fusils et carabines, ainsi que 13 véhicules blindés de combat.
    « Les armes serbes que nous avons identifiées prouvent une nouvelle fois que les armements vendus à des gouvernements de la région du Sahel risquent de tomber entre les mains de groupes armés violents et d’alimenter un conflit qui ne cesse de s’aggraver, a déclaré Patrick Wilcken.
    « Alors que la situation se détériore au Sahel, tous les États exportateurs doivent adopter des garanties strictes afin d’empêcher que des armes ne soient détournées vers des groupes armés ou ne servent à commettre des violations des droits humains imputables à des forces armées. Si de telles garanties ne peuvent être mises en place, les transferts ne doivent pas avoir lieu. En outre, les États importateurs doivent lutter contre les ventes d’armes illicites et assurer la sécurité des stocks. »