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  • Algérie: Les 46 postes les plus convoités à l’APN

    APN : Les 46 postes de toutes les convoitises

    par Mohamed Kebci

    Bien avant leur installation qui interviendra jeudi prochain, les nouveaux députés se livrent d’ores et déjà une bataille en sourdine pour s’emparer des 46 postes de prestige qu’offrent les diverses structures de l’Assemblée populaire nationale.

    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Une bataille acharnée est déclenchée parmi les groupes parlementaires au lendemain des résultats définitifs des élections législatives anticipées du 12 juin écoulé proclamés par le Conseil constitutionnel, il y a près de quinze jours.

    Avec l’enjeu que constituent les postes que procurent les diverses structures de l’Assemblée populaire nationale au nombre de 46, à savoir, en tout premier lieu, le poste de président de la Chambre basse du Parlement dont le choix du titulaire se fait ailleurs que dans l’hémicycle, comme le veut une règle non écrite. Un poste dont l’occupant obéit à bien des critères dont, notamment, celui de l’équilibre régional et de charisme que suggère ce rang, le troisième après celui du président de la République et celui du président du Conseil de la Nation. Mais il y a le reste, le gros reste des postes, ceux des vice-présidents de l’Assemblée au nombre de neuf et les bureaux des douze commissions permanentes de l’Assemblée, constitué chacun de trois membres : un président, un vice-président et un rapporteur. Ce qui donne un total de 45 postes à très forts privilèges matériels, mais également de prestige et de relations, puisque permettant d’être en contact direct avec les hauts responsables de l’état. Autant de paramètres qui font que ces postes sont fortement convoités à telle enseigne que l’on ne fait pas l’économie du moindre effort et de la moindre «ruse» pour accaparer l’un d’eux.

    Et à la lumière de la nouvelle composante de l’Assemblée issue du dernier scrutin législatif anticipé, avec aucune force politique majoritaire comme ce fut le cas auparavant, il est prévu une quote-part presque similaire pour chacun des six groupes parlementaires constitués, avec, ceci dit, une légère ascendance pour le parti du Front de libération nationale. Avec ses 98 sièges parlementaires, le vieux Front du pouvoir est parti pour accaparer quatre des postes de vice-présidents de l’Assemblée, alors que les indépendants et le MSP avec, respectivement, 84 et 65 sièges, auront, chacun, 2 postes, alors que le RND avec 58 sièges, le Front el Moustakbal avec 48 sièges et El Binaa avec 39 sièges se verront attribuer un poste chacun. En ce qui concerne les commissions permanentes, le FLN bénéficierait du contrôle de quatre d’entre elles, les indépendants en auraient trois, le MSP deux, alors que le RND, El Moustakbal et El Binaa se verront attribuer, chacun, une commission.

    Des commissions dont certaines, comme celles des affaires étrangères, de la coopération et de l’émigration, de la défense nationale, celle des finances et du budget, celle des affaires juridiques et administratives et des libertés font l’objet de convoitises plus que les autres, notamment de la part du FLN au vu de leur caractère de «souveraineté». Ceci dit, et selon l’article 37 du règlement intérieur de l’APN, la répartition des fonctions de président, vice-président et rapporteur au sein des bureaux de commission se fait en accord avec les présidents des groupes parlementaires réunis avec le bureau, sur convocation du président de l’Assemblée populaire nationale.
    Les candidats sont désignés et élus en fonction de l’accord arrêté.

    Et à défaut d’accord, les présidents de commission ainsi que les vice-présidents et les rapporteurs sont élus en fonction de la mesure énoncée à l’article 13 dudit règlement intérieur. Ce dernier stipule que les groupes représentant la majorité établissent la liste des vice-présidents conformément aux critères convenus entre les groupes désirant participer au bureau de l’Assemblée. Et pour pourvoir à ces divers postes, les partis vainqueurs du scrutin du 12 juin dernier semblent adopter le mode de désignation alors qu’au sein des indépendants, l’option d’un vote semble inévitable de par l’hétérogénéité de leur composante.
    M. K.

    Le Soir d’Algérie, 05/07/2021

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  • Algérie/Législatives: Vers le maintien du gouvernent Djerad ?

    Qui va brasser la majorité des sièges aux élections législatives? Quel sera la couleur ou les couleurs de ce gouvernement qui émergera du nouveau Parlement? Autant de questions qui taraudent les milieux politiques et médiatiques depuis quelques semaines. Des interrogations nourries par le peu d’éclairage sur les tendances lourdes de l’électorat national, sur les énigmatiques motivations de la jeunesse et les fragiles rapports de force actuels entre les différentes forces politiques et sociales.

    En fait, ce qui est certain chez de nombreux observateurs, la configuration de la prochaine Assemblée populaire nationale sera inédite, fragmentée, voire éclatée en plusieurs mouvances et chapelles. Fini les temps ou on savait que le FLN sortira avec une majorité absolue ou relative, et qu’il devrait souvent composer pour le partage de la rente avec le RND et le MSP. Le reste se contente des petits quotas, des faire-valoir, juste pour la galerie. Cette tradition était enracinée depuis la fin théorique du parti unique.

    Or, il semble bien que cette fois-ci, les choses seront complètement différentes. Avec la division des partis islamistes, en trois ou quatre entités, le recul apparent des partis-appareils traditionnellement dominants, c’est la résurgence des indépendants qui sera la donnée principale de l’après 12 juin. Bien que personne parmi les analystes n’en donnent réellement le poids et l’influence, ces indépendants seront certainement des interlocuteurs incontournables dans une quelconque négociation ou pourparlers dans la constitution d’un cabinet ou d’un exécutif. Or, eux mêmes sont divisés, démunis, sans portée nationale et par conséquent ces indépendants fouleront l’hémicycle en individuel. Leur éventuelle union politique est une chimère, et elle ne sera possible que dans une année ou plus. L’exemple des dernières mandatures est une parfaite illustration, quand on a vu des indépendants mettre plusieurs mois pour former dans la douleur un groupe parlementaire, élire un vice-président du bureau de l’APN ou choisir un président d’une commission permanente.

    De plus, à en croire les indicateurs, le chef de l’Etat aura d’énormes difficultés pour désigner un chef de gouvernement ou un Premier ministre sur la base des résultats du scrutin. Dans une configuration pareille, avec un parlement hétéroclite, mouvant, éclaté en plusieurs morceaux, sans possibilité d’arracher un consensus rapide et urgent, Abdelmadjid Tebboune va sans doute se rabattre sur son Premier ministre fétiche, Abdelaziz Djerad. Ce dernier a toutes les chances de continuer encore pour quelques mois sa mission pour plusieurs raisons. Le nouveau Parlement mettre des mois pour finaliser son bureau, choisir son président, ses adjoints, voter son règlement intérieur et mettre en place des commissions et désigner leurs assesseurs. Un processus complexe, connu par sa lenteur et ses complications en raison des ambitions démesurées de quelques députés et des calculs des appareils politiques.

    Il est bien évident que Djerad aura une “deuxième vie”, lui qui profitera de cette situation inédite, pour désigner une bonne vingtaine de ministres, frais et prêts pour la besogne, présenter son programme à l’APN pour une motion de soutien, comme le stipule la Constitution et préparer enfin les prochaines élections communales et de wilayas, annoncées pour septembre prochain.

    Il est clair que le gouvernement Djerad 2 new-look, ne lâchera pas les grandes pointures, ceux qui occupent les départements ministériels dits de souveraineté.

    C’est d’ailleurs, cette hantise qui met à mal certains partis politiques, notamment les islamistes. Depuis quelques jours, Abderrezak Makri, comme Abdelkader Bengrina ou Abdallah Djaballah évoquent l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale. “Main tendue” ou “majorité présidentielle”, les termes en vogue durant cette fin de campagne illustrent bien cette peur de “perdre des dividendes” législatives de certains mouvements politiques.

    Le Jeune Indépendant, 08 juin 2021

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