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  • 11 DÉCEMBRE 1960 : L’échec du projet néocolonial français

    11 DÉCEMBRE 1960 : L’échec du projet néocolonial français – Algérie, France, Colonialisme, guerre de libération,

    Les historiens et les observateurs s’accordent sur l’impact décisif des manifestations de décembre 1960 dans la marche du peuple algérien pour son Indépendance.

    En 1960, les manifestations du 10, 11 et 12 puis des journées de décembre qui suivirent ont été le coup d’accélérateur qui a rendu inéluctable l’Indépendance de l’Algérie.
    Durant ces jours d’un hiver particulièrement rigoureux, dans les quartiers « musulmans », la rue a été occupée majoritairement par des femmes, des enfants et des adolescents qui avaient, pour la plupart, dans leurs familles, un ou plusieurs membres ou proches, emprisonnés, ou au maquis, ou tombés au combat. C’est comme s’ils attendaient ce moment. Il était clair qu’en brandissant le drapeau vert et blanc, frappé de l’étoile et du croissant rouges -qui ornera, par la suite, toutes les manifestations pour l’indépendance, organisées en divers points du territoire- et en criant « Algérie musulmane » et « vive le FLN », les manifestants ne voulaient laisser planer aucun doute sur leur revendication – l’Indépendance totale- et leur rejet autant du mot d’ordre des ultracolonialistes, « Algérie française », que de celui, ambigu, de la troisième voie, « Algérie algérienne », suggéré par le général de Gaulle, alors président français. C’est d’ailleurs lui qui offrit cette occasion au peuple algérien par sa tournée en Algérie, espérant gagner les « musulmans » à son projet néocolonial caché derrière le slogan « Algérie algérienne ».

    Le 9 décembre, à Aïn Temouchent, première escale de la visite du général de Gaulle, les manifestants algériens lançaient leur slogan: « Algérie musulmane ». Le lendemain, 10 décembre, en fin d’après-midi, sous une pluie battante, des milliers de personnes, enfants et femmes pour la plupart, encadrés par des adultes, le drapeau de l’Algérie en main, occupent la rue de Lyon (rue Mohamed Belouizdad, aujourd’hui) qui traverse le quartier de Belcourt (aujourd’hui, Belouizdad).

    Le 11 décembre, au matin, à la Casbah, à Belouizdad et à El-Madania, ainsi qu’à Blida, Oran, Chlef, Annaba, Constantine et ailleurs, la foule est sortie, en défiant l’armée coloniale, pour exiger l’indépendance de l’Algérie. Les militaires français et les colons ont tiré sans hésiter visant la tête et la poitrine. Un véritable carnage. Mais l’irruption massive de la population algérienne, en grande partie pauvre, dans la lutte, venait de mettre en échec le plan néocolonial de l’Algérie algérienne imaginée par de Gaulle. Un projet mort-né. En même temps, les «ultras », partisans de l’Algérie française, qui se faisaient l’illusion d’une fraternisation autour du mot d’ordre d’Algérie française, ont été bien obligés d’admettre que les « musulmans », comme les nommaient les autorités françaises à l’époque, étaient déterminés à chasser le colonialisme.

    Un historien allemand qualifia les manifestations de décembre 1960 en Algérie de « Diên Biên Phû politique » pour la France impériale. Quelques jours après, le 14 décembre 1960, l’Assemblée générale des Nations unies adoptait la fameuse résolution 1514 (XV), qui est la première Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. L’ONU reconnaissait, à tous les peuples coloniaux, le droit à l’autodétermination. Ce droit sera exercé par le peuple algérien en juillet 1962.

    C’était le début de la fin du système colonial dont il ne reste actuellement que deux cas: l’occupation coloniale en Palestine par l’entité sioniste et au Sahara occidental, par le Maroc. Les deux colonisateurs ont conclu dernièrement un accord de coopération militaire et sécuritaire dont le but est évident. La résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU, écrite grâce aux sacrifices des peuples, dont le peuple algérien, qui se sont soulevés contre le colonialisme, constitue un atout diplomatique entre les mains des peuples palestinien et sahraoui, en complément des autres formes de lutte qu’ils mettent en œuvre.

    M’hamed Rebah

    Le Courrier d’Algérie, 12/12/2021

    #Algérie #France #Colonisation #11déc1960

  • Quand Alger était la « Mecque des révolutionnaires… »

    Quand Alger était la « Mecque des révolutionnaires… »

    Algérie, révolution, Houari Boumediène – Quand Alger était la « Mecque des révolutionnaires… »

    Le soutien constant et «sans réserve» apporté par le défunt président Houari Boumediène à l’autodétermination des peuples en lutte pour le recouvrement de leur liberté avait fait qu’Alger était qualifiée de «la Mecque des révolutionnaires», ont souligné jeudi d’anciens proches de Boumediène. Lors d’une conférence sur le thème «Boumediène et l’autodétermination des peuples», organisée au centre de presse d’El Moudjahid, par l’association Machaâl Chahid, l’ancien haut responsable du FLN, M. Djelloul Melaïka, a apporté une somme de témoignages sur le soutien «sans réserve» apporté par Boumediène aux mouvements de libération à travers le monde.

    La défense des causes justes des peuples en lutte pour leur autodétermination et leur indépendance, notamment en Afrique, qui était un principe sacré du président Boumediène, avait fait dire à l’ancien militant indépendantiste bissau-guinéen, le défunt Amical Cabral, que “si les musulmans font leur prière dans les Lieux saints, les chrétiens au Vatican, les révolutionnaires la font en Algérie’’. D’où le qualificatif «Alger, Mecque des révolutionnaires», donnée par Cabral dans les années 1960, alors en déplacement en Algérie», a expliqué M. Melaïka. Il a, d’autre part, évoqué des faits relatifs à l’engagement du président Boumediène pour les causes des peuples colonisés, surtout en Afrique, en citant le cas du Mozambique, de la Guinée-Bissau, du Cap vert, alors sous-occupation portugaise, rappelant que Boumediène avait refusé de nouer des relations diplomatiques avec le Portugal du dictateur Salazar.

    Le soutien aux militants anti-apartheid avait conduit Boumediène, selon M. Melaïka, à recevoir Nelson Mandela et ses compagnons à la frontière algéro-marocaine avant l’indépendance de l’Algérie, ce qui avait été la cause de l’arrestation du leader de l’ANC à son retour en Afrique du Sud. «Non seulement, Boumediène soutenait les mouvements de libération dans le continent noir, le Monde arabe et l’Amérique latine, mais il accueillait les leaders indépendantistes en Algérie, où ils étaient formés politiquement et militairement», a-t-il ajouté.

    S’agissant de la lutte du peuple palestinien, le président Boumediène avait laissé sa fameuses expression : «L’Algérie est avec la Palestine à tort ou à raison», a-t-il encore rappelé. Boumediène a également fait du soutien à l’indépendance du peuple sahraoui sous domination marocaine, un principe puisé de l’expérience de l’Algérie en tant qu’ancien pays colonisé, a dit M. Melaïka, ajoutant qu’il a même convaincu le général Franco de reconnaître que la question sahraouie est un problème de décolonisation.

    Sur le même sujet, M. Abderrazak Bouhara, vice-président du Conseil de la nation, a apporté son témoignage notamment sur le cas du Vietnam, où il était ambassadeur, en soulignant que Boumediène soutenait «sans réserve» la lutte du peuple vietnamien pour son indépendance dans les années 1960 et 1970. «La position de l’Algérie vis-à-vis de la lutte du peuple vietnamien avait amené les leaders vietnamiens à demander à Boumediène de nouer des relations diplomatiques avec les Viet-minhs formant le gouvernement du Laos pour, selon eux, aider la cause du Vietnam, en étant en contact avec les ambassades occidentales sur place», a-t-il dit. M. Bouhara a expliqué que la défense du droit des peuples colonisés à l’autodétermination a été héritée par Boumediène du mouvement national, mais aussi de sa formation politique en Egypte auprès des étudiants qui militaient pour l’indépendance des pays du Maghreb.

    L’engagement de Boumediène aux côtés des causes justes de par le monde a été également réaffirmé par les représentants de l’Autorité palestinienne et du Front Polisario, qui ont souligné l’aide apportée par l’Algérie à ces causes encore aujourd’hui, sans issue.

    Mme Anissa Boumediène, l’épouse du défunt, a quant à elle a affirmé que le Président était «pragmatique» dans ses positions de soutien aux peuples en lutte pour leur liberté, «privilégiant les faits aux paroles». Mme Boumediène a appelé, à cette occasion, les anciens collaborateurs ayant côtoyé le président défunt de transmettre aux générations actuelles et à venir leurs témoignages.

    El Watan, 27/12/2008

    #Algérie #Révolution #Autodétermination #Colonialisme #Afrique #Impérialisme

  • Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Algérie, colonialisme, impérialisme – Bataille d’Alger: Première guerre contre le terrorisme occidental

    Depuis sa sortie en 1966, « La bataille d’Alger » de Gillo Pontecorvo résonne encore dans l’ère actuelle de la guerre contre le terrorisme, écrit Malia Bouattia.
    Le festival du film War on Terror, présenté par la Coalition pour les libertés civiles (CCF) et parrainé par dix organisations de défense des droits humains et de défense des droits humains, s’est récemment terminé par une discussion sur La bataille d’Alger de Gillo Pontecorvo.

    L’événement a laissé beaucoup à réfléchir, notamment au niveau des thèmes abordés par le film qui a si puissamment capté le début de la guerre d’indépendance algérienne. La directrice exécutive du CCF, Leena Al-Arian, qui a organisé le festival à l’occasion du 20e anniversaire depuis que les États-Unis ont annoncé leur « guerre contre le terrorisme », a expliqué que La bataille d’Alger avait été spécifiquement sélectionnée « en raison de l’importance continue de ce film car il se rapporte à la guerre contre le terrorisme ».

    Le panel transatlantique, composé du célèbre universitaire américain Sohail Daulatzai, de l’artiste hip-hop britannique Lowkey et de moi-même, a tiré plusieurs volets du film qui nous semblaient pertinents à ce jour, tels que l’état la répression, la violence coloniale, le racisme, le maintien de l’ordre et les formes sexospécifiques que tout ce qui précède a pris et continue de prendre.

    « Les continuités entre la répression française en Algérie et la répression mondiale sous le couvert de la Terreur de guerre ont frappé tous les participants tout au long de la discussion »

    Les continuités entre la répression française en Algérie et la répression mondiale sous le couvert de la Guerre contre le terrorisme ont frappé tous les participants tout au long de la discussion.

    Dans le film, le colonel Mathieu, qui dirige l’opération française de contre-insurrection, déclare : « Les connaître, c’est les éliminer. Par conséquent, l’aspect purement militaire du problème est secondaire. Plus important est l’aspect policier. »

    Cette citation a capturé pour les panélistes quelque chose de puissant de notre réalité actuelle, dans laquelle un récit très similaire sur la lutte contre le terrorisme et l’élimination de sa menace est mobilisé pour justifier une répression, une surveillance et un contrôle accrus de l’État.

    La pertinence continue du film est un aspect important de son attrait et de son importance. Dans un sens, l’histoire de La bataille d’Alger capture les changements politiques mondiaux entre la période de sa fabrication et le présent ; des mouvements révolutionnaires et anticoloniaux dans le sud global et les mouvements progressistes de masse dans le nord global des années 1960 et 1970, à l’assaut mondial contemporain contre le sud global et principalement les communautés de couleur musulmanes dans le nord global sous le couvert de la guerre contre le terrorisme.

    Comme le souligne Daulatzai dans son livre, Cinquante ans de « La bataille d’Alger » : passé comme prologue, le film est passé d’une célébration de la lutte anticoloniale et d’un outil de mobilisation pour les mouvements révolutionnaires à travers le monde à un outil d’entraînement manuel par le pentagone en contre-insurrection. Les combattants de la liberté algériens sont devenus des terroristes, et les soldats français qui ont franchi les portes de chaque maison de la casbah d’Alger sont devenus les « bons », un exemple à suivre par les troupes américaines et britanniques en Irak et en Afghanistan.

    L’histoire de l’Algérie capture aussi cette transformation globale. Depuis les beaux jours de l’indépendance et de la victoire, d’Alger comme la Mecque des révolutionnaires selon les mots d’Amilcar Cabral, au cours de laquelle le film a été tourné ; la période jusqu’à présent a été marquée par un autoritarisme croissant, la répression et la défaite des ramifications progressistes de cette révolution.

    À bien des égards, la guerre contre le terrorisme a ses racines – au moins en partie – dans la longue guerre civile algérienne, tout au long des années 1990 et au début des années 2000. Durant cette période, la gauche a été décapitée par des attentats – menés, nous a-t-on dit, par le Front algérien du salut (FIS) – tandis que l’État (tant en Algérie qu’en France) a utilisé chaque attentat pour faire reculer davantage les libertés civiles, réprimer mouvements sociaux et réduire l’espace de contestation. Une logique qui s’est ensuite mondialisée dans l’ère post-2001.

    De la même manière que le sens du film était déformé, le pays et les institutions, comme le Front de libération nationale (FLN), également représentés dans le film, l’étaient également.

    Cependant, si nous prenons ces changements au sérieux, il y a aussi un fil rouge d’espoir en cours. Au cours de la dernière décennie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ont été secoués par des soulèvements de masse qui ont et continuent de défier les régimes locaux et les classes dirigeantes ainsi que l’impérialisme occidental. Le cas de l’Algérie n’est pas différent, où le processus révolutionnaire est en cours et où la revendication du mouvement – ​​Yetnahawga3/Ils doivent tous partir – reste le principe organisateur de la lutte.

    Dans ce contexte, le sens social du film peut à nouveau changer, représentant une lutte pour la liberté inachevée, et que les mouvements de masse de la région se mobilisent pour mener à bien.

    « Elle ne peut donc que continuer à se déplacer et à se transformer, au gré des hauts et des bas de cette lutte même, et incarner, à chaque génération, un nouveau sens »

    La vie de Saadi Yacef, récemment décédé, et qui a joué un rôle déterminant dans la véritable bataille d’Alger – le film est en fait basé sur ses mémoires – capture également ces changements. Yacef est passé d’une figure clé du mouvement de libération à un fonctionnaire de l’État indépendant. En tant que responsable du parti, il était, au mieux, un spectateur silencieux pendant la croissance du régime autoritaire et la guerre civile. Cependant, lorsque les gens sont retournés dans la rue ces dernières années, il est sorti avec eux et a dit aux jeunes, littéralement, qu’ils devaient « faire sortir tous les salauds ».

    La bataille d’Alger était un film réalisé avec un objectif politique, non pas une abstraction au-dessus de la réalité historique qu’elle dépeint, mais plutôt dans les tranchées aux côtés du peuple et de sa lutte. Il ne peut donc que continuer à se déplacer et à se transformer, au gré des hauts et des bas de cette lutte même, et incarner, à chaque génération, un nouveau sens.

    En Algérie, de nombreux participants du Hirak ont ​​souligné que leur combat n’est pas seulement pour le régime civil, la justice sociale et la redistribution des richesses. C’est aussi un combat pour récupérer la mémoire de la révolution, volée par le régime et bouleversée. Tout comme à l’époque de la guerre contre le terrorisme, le film a également été déformé.

    En fin de compte, la bataille d’Alger est, à l’écran et dans les rues, en cours.

    Malia Bouattia

    Malia Bouattia est une militante, ancienne présidente de l’Union nationale des étudiants et co-fondatrice du réseau Students not Suspects/Educators not Informants Network.

    The New arab, 19/11/2021

    #Algérie #Colonialisme #Terrorisme #Occidental #Impérialisme

  • Le caractère sacré de la Révolution algérienne

    Le caractère sacré de la Révolution algérienne – L’ANP est le prolongement naturel de l’ALN, imprégnée des mêmes valeurs et principes et plaçant l’intérêt national au-dessus de tout

    La valeureuse Armée de libération nationale est née des souffrances endurées par le peuple et a constitué le cadre fondateur de la Révolution libératrice, dont l’épopée, passée à l’éternité, a été déclenchée le 1er novembre 1954 par un groupe de jeunes qui croyaient en la justesse de la cause, et qui s’est vu successivement renforcer par une adhésion massive dans les rangs de la jeune Révolution, constituant ainsi un courant impétueux tout de sacrifices et d’héroïsme, qui sera couronné, après des années de lutte acharnée, par une victoire éclatante.

    Les glorieux Chouhadas et Moudjahidine ayant foi en l’aide de Dieu et forts du soutien de leur profondeur populaire, ont bravé l’impossible et conféré à notre Révolution libératrice sa dimension mondiale. Ils ont ainsi impacté, et quel impact, le cours des événements tant aux plans régional qu’international.

    Ainsi, l’ancrage des valeurs du glorieux Novembre et de ses nobles principes dans le cœur des fidèles, constitue une feuille de route idéale et sûre et ceux qui la suivront ne seront jamais déçus. Comment décevrait-elle ceux qui suivront cette voie alors que ses axes fondamentaux ont été définis par nos valeureux Chouhadas. Des repères, et nous le constatons chaque jour, qui continuent de conquérir le cœur des fidèles, leur insufflent le sentiment de fierté, de fidélité, de loyauté et d’orgueil envers l’ALN, artisan de cette grande épopée.

    Durant la Révolution bénie, l’armée était à l’avant-garde, portant les espoirs et les aspirations de la Nation. Elle jouissait d’une confiance absolue quant à leur concrétisation, d’autant plus qu’elle s’est dressée avec force face à l’occupant oppresseur, consentant des sacrifices rarement connus dans l’Histoire, bénéficiant de la loyauté et de la fidélité du peuple qui, à son tour, l’a adoptée et renforcée, donnant ainsi une des plus expressives images de cohésion, d’harmonie et de solidarité, jusqu’à la concrétisation de l’objectif sacré de l’émancipation, de la libération et de la reconstruction de l’Etat algérien indépendant.

    Après le recouvrement de la souveraineté nationale, les ennemis d’hier et d’aujourd’hui ont réalisé que l’ANP est le prolongement naturel de l’ALN, imprégnée des mêmes valeurs et principes et plaçant l’intérêt national au-dessus de tout.

    Voilà pourquoi certaines voix se sont élevées dans le but d’ébranler la confiance régnant entre le peuple et son armée et de briser le lien fort les unissant afin qu’il leur soit facile de mettre en péril le devenir de l’Algérie et de ses constantes.

    A cette fin, cette bande de traîtres et de comploteurs tente d’exploiter la conjoncture que traverse notre pays pour saper les fondements de l’Etat national à coup de slogans creux, dans le but d’abus sur l’opinion publique nationale et plonger le pays dans le chaos et l’insécurité.

    Ceux qui ont vendu leur honneur et leur dignité en s’alliant avec les ennemis qui ont attaqué la Patrie, abusé le peuple, répandu des rumeurs et fabriqué de toutes pièces des mensonges, ont mis fin au dernier espoir de repentance et de retour dans le giron de la mère Patrie et coupé le dernier fil les reliant à l’Algérie. Aussi, leurs attaques, leurs obscénités et leurs grossièretés ne les honorent point comme ils n’affectent en rien les convictions des hommes honnêtes et les croyances des femmes sincères.

    Quant aux ennemis historiques et traditionnels, ils ne pourront jamais ébranler la détermination des dignes fils de la Nation algérienne ni jeter la suspicion sur leur appartenance, leur civilisation et leur combat, tant que chaque Algérien authentique, au fait de l’Histoire de sa Nation, aura retenu les leçons et fait siennes les recommandations des ancêtres.

    Dès lors, toutes ces conspirations et intrigues, ourdies depuis l’autre rive ou à nos frontières, seront vouées à un cuisant échec, à l’exemple du sort de nombreux autres complots.

    C’est ce qu’a souligné Monsieur le général de corps d’armée, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire dans son ordre du jour à l’occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution, en affirmant : «Voilà qu’aujourd’hui des voix de certains néo-colonialistes s’élèvent pour titiller les sentiments de certains extrémistes à travers la justification des crimes odieux de la colonisation dans notre pays et prétendant que la Nation algérienne n’existait pas avant l’occupation. Tout cela afin que notre existence ne s’enracine pas dans un monde où le conflit des civilisations fait rage et où les nations s’affrontent afin d’affirmer leur prééminence et leur existence séculaire, dans le but de rompre le lien sacré entre notre peuple et son Histoire et se fonde dans les projets des autres… Mais leur quête sera déçue et notre Histoire et Novembre demeureront à jamais une épine dans leur gorge, tant que le peuple algérien sera fier de sa glorieuse Histoire et de ses valeurs civilisationnelles ancestrales.»

    Enfin, à l’occasion du 67e anniversaire de la Révolution éternelle de Novembre, nous nous inclinons à la mémoire de nos valeureux Chouhadas et de celles des Martyrs du devoir national, comme nous appelons les fils fidèles et loyaux de l’Algérie à préserver la pureté de la pensée et la droiture du comportement adopté par les artisans de l’épopée de Novembre, à préserver les principes de notre Révolution éternelle qui, hier, avait libéré l’Algérie, et qui, tout autant, préservera l’Algérie aujourd’hui et assurera son avenir demain. C’est une lourde responsabilité qu’il nous incombe tous d’assumer avec fierté et sincérité, car notre Patrie est un legs des Chouhadas que nous devons toujours préserver, consolider et placer au-dessus de toute considé

    El-Djeich n°700, novembre 2021

  • Commentaire sur le livre « J’étais un musulman français »

    Commentaire sur le livre « J’étais un musulman français » où un écrivain revient sur les tensions internes de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie

    La force du mémoire de Mokhtar Mokthtefi réside dans l’invitation qu’il propose au lecteur de vivre les enjeux personnels au centre de toutes les luttes collectives.

    À la fin des années 1940, avec la fin de la Seconde Guerre mondiale, les tensions montaient dans la colonie française d’Algérie. C’est durant cette période que Mokhtar Mokhtefi est admis dans un prestigieux internat français, Duveyrier, à Blida, en Algérie, non loin de chez lui. Des salles de classe de cette école, il apprend les principes philosophiques et politiques qui sous – tendent la gouvernance française: Liberté , Égalité , fraternit é . Au cours de ses week-ends à la maison avec sa famille et ses amis, il sera témoin de diverses injustices perpétrées sous la domination coloniale française qui sapent ces mêmes principes. Mémoires de Mokhtefi, J’étais un musulman français : Souvenirs d’un combattant de la liberté algérien, relate l’expérience formatrice d’habiter ces réalités juxtaposées. Son récit détaillé de ses observations de première main sur les hypocrisies du colonialisme français met en lumière le processus par lequel les citoyens algériens moyens se sont finalement regroupés dans la lutte pour l’indépendance.

    Le livre commence avec l’arrivée de l’auteur dans une école préparatoire française, où il deviendra le premier membre de sa famille à recevoir une éducation au-delà de l’école primaire. L’écriture de Mokhtefi dans cette première section est autant une histoire de passage à l’âge adulte que l’histoire de ses efforts scolaires et de son exposition aux mouvements de résistance algériens. Alors qu’il découvre l’environnement qui l’a produit, le jeune garçon lutte également pour se sentir comme un étranger dans un espace qu’il ne comprend pas complètement. Dans un passage particulier, la perception qu’a le garçon de son extérieur se manifeste par quelque chose d’aussi simple que son absence de pyjama :

    Après être allé au cellier à chaussures, au dressing et à la salle de bain, je me rends compte que tous les Algériens sont en pyjama, je suis le seul à ne pas le faire. Quand je mets ma gandoura , le regard terrifié d’un voisin, le regard dédaigneux d’un autre, font froid dans le dos. Tout d’un coup, je me sens comme un étranger, un intrus. Mortifié, je me mets sous les couvertures et laisse couler les larmes. J’en veux à ces garçons mais aussi à mon père qui a refusé de m’acheter un pyjama, le vêtement qui m’aurait aidé à m’intégrer dans ce milieu. Je sais que les pyjamas sont portés par des personnes qui ont « évolué », qu’ils signalent la modernité.

    Mokhtefi révèle non seulement l’humiliation qu’il a ressentie, mais aussi la perspective française qu’il a intériorisée – qu’il n’a pas « évolué ». L’âge avancé de l’auteur au moment de la rédaction des mémoires lui offre un regard rétrospectif et le recul nécessaire pour relire sa propre adolescence et donner un sens à des moments formateurs comme celui ci-dessus.

    La deuxième partie (le récit est divisé en trois parties) est un regard granulaire sur les luttes auxquelles est confronté le jeune nationaliste moyen à l’aube de la guerre. Intitulée « Awakening », cette section tient sa promesse d’illustrer comment Mokhtefi a lutté et finalement rejoint les mouvements indépendantistes. A ce stade, le jeune homme passe son temps à rallier le soutien des étudiants à la cause nationaliste. Il passe son temps libre à débattre des contours des efforts révolutionnaires avec des amis et collègues avant de finalement conclure que le Front de libération nationale (FLN) représente l’avenir de sa nation, illustré dans cet échange :

    Je réponds : « La proposition en trois étapes qui est avancée – « Cessez-le-feu, élections, négociations » – est certainement inacceptable. »

    « Je suis totalement d’accord avec vous. »

    Je poursuis : « L’Algérie doit aller de l’avant, comme le Maroc et la Tunisie, dans des négociations qui reconnaissent nos droits à l’indépendance.

    « Le problème est plus complexe, note-t-il. « Ni le Maroc ni la Tunisie n’ont neuf cent mille Français sur leurs terres. Compte tenu de la diversité de la population, on pourrait envisager une Algérie indépendante en association avec la France.

    « Ferhat Abbas a proposé cette formule il y a dix ans, précise-je, et comme vous le savez, il vient de rejoindre le FLN au Caire.

    Les mémoires rappellent que le chemin de l’indépendance était incertain, obligeant les jeunes nationalistes, qui partageaient des objectifs indépendantistes mais qui n’arrivaient pas toujours à se mettre d’accord sur la manière d’accéder à l’indépendance ou sur la gouvernance à structurer après l’indépendance, à œuvrer pour trouver des terrain et compromis. Les divergences d’opinion entre nationalistes ont souvent conduit à des luttes internes et des individus comme Mokhtefi ont été constamment mis au défi de concilier la diversité d’opinions avec leurs propres objectifs.

    Dans la troisième et dernière partie, Mokhtefi réussit à enrôler et à rejoindre les rangs des soldats qui quittent leurs familles pour le maquis, un groupe de résistants qui allait finalement provoquer la Révolution algérienne. Il apprend à faire fonctionner les équipements télégraphiques et à transcrire le code Morse utilisé par les combattants de la liberté, mais non sans remarquer comment les militants ont assemblé une image miroir des forces militaires françaises :

    Autant je suis ravi de découvrir, le matin de mon arrivée, que le centre [d’entraînement] ressemblait à une petite caserne militaire, autant cette caricature d’un exercice pris à l’armée ennemie est grotesque. Afin d’apparaître militairement, Hassani élargit son torse, salue avec des gestes rapides et parle avec force. Quelque part entre le faux dur à cuire et ce caporal qui marche et agit avec gêne, le sergent a l’air mal à l’aise.

    Le reste du livre suit le parcours de Mokhtefi alors qu’il se jette avec ses énergies dans la lutte pour l’indépendance algérienne tout en restant observateur et critique des choix faits par les dirigeants autour de lui. Les mémoires se terminent par un dernier moment formateur à la fois dans sa propre maturité et dans l’histoire algérienne : la cristallisation de l’indépendance.

    Sorti pour la première fois en français en 2016, le mémoire est loin d’être le premier récit autobiographique écrit par un combattant de la liberté algérien. La force de ce parcours de passage à l’âge adulte, sur fond de lutte pour l’indépendance, réside dans l’invitation qu’il propose au lecteur de vivre les enjeux personnels au centre de toutes les luttes collectives.

    Words without Borders, novembre 2021

  • Algérie. « O! montagne aucun vent ne te secouera »

    Algérie. « O! montagne aucun vent ne te secouera » – 67 ans se sont écoulés depuis le déclenchement de la glorieuse guerre de libération.

    1er novembre 1954, 1er novembre 2021. 67 ans se sont écoulés depuis le déclenchement de la glorieuse guerre de libération. Une guerre qui aura duré plus de sept ans et fait un million et demi de martyrs qui se sont sacrifiés pour que vive libre l’Algérie après 132 ans de présence française, marquée par une politique de la terre brûlée et une sauvagerie inouïe où toutes les violences ont été exercées sur un peuple qui a dû faire face à une longue et insoutenable nuit coloniale.

    Aujourd’hui les Algériens fêtent ce 1er novembre dans une conjoncture particulière où les ennemis d’hier et d’aujourd’hui ont pris pour cible notre pays à travers de sales campagnes médiatiques et des attaques systématiques qui ciblent notre unité et notre stabilité. Tous les moyens sont mis en branle pour faire taire la voix d’un pays qui a de tout temps exprimé fortement ses opinions et ses positions en faveur des peuples qui luttent encore pour leur indépendance et leur liberté, et en premier desquels viennent les peuples sahraoui et palestinien.

    Mais qu’ils se trompent ces haineux en croyant pouvoir changer les positions d’un pays comme l’Algérie où le peuple et les dirigeants partagent des convictions inébranlables puisées d’un long combat qui a cimenté l’unité d’une grande nation, qui dérange aujourd’hui tous ces lâches qui tentent désespérément de porter atteinte à notre pays.

    L’Algérie n’est pas une proie facile, et son histoire jalonnée de luttes et de combats héroïques et ininterrompus devrait les renseigner sur leurs vaines tentatives. L’Algérie d’aujourd’hui, forte de son armée et de son peuple et de son unité saura faire face à toutes ces vils campagnes de déstabilisation et de provocations qu’elles viennent du makhzen et de son nouveau allié sioniste ou de l’ancienne puissance coloniale et ses nostalgiques et racistes défenseurs de l’Algérie française.

    Les uns comme les autres, en cette veille de commémoration du déclenchement de notre glorieuse révolution, doivent comprendre que l’Algérie est plus grande qu’eux et leurs sales manigances. Et comme dirait le défunt leader palestinien Yasser Arafat «O! Montagne aucun vent ne te secouera» (ya jabal mayhazak rihe»).

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 01/11/2021

  • Le colonialisme honte du 20e siècle

    Le colonialisme honte du 20e siècle – Le 1er novembre 1954 est une révolution au sens plein du terme, qui inspira tous les peuples colonisés, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine

    Conséquence d’un long processus de maturation du mouvement national, le 1er novembre 1954, comme le font accroire certains historiens malintentionnés, est loin d’être un acte sui generis, un coup de tonnerre dans un ciel serein. C’est une révolution au sens plein du terme, qui inspira tous les peuples colonisés, d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Alger Mecque des révolutionnaires n’a pas été un slogan creux.

    Novembre 1954 est le résultat logique d’un échec cruel du légalisme modéré prôné par l’aile réformiste algérienne.
    Sous la bannière du Front de libération nationale, son unique représentant, le peuple algérien engagea une lutte armée contre un colon qui se considérait comme le seul propriétaire de l’Algérie.
    Un colonialisme de peuplement qui s’est installé dans une «perspective d’éternité», comme le dit si justement Frantz Fanon.

    Pour l’occupant, «l’indigène» n’avait devant lui que le refoulement, l’assimilation, si tant est qu’elle lui fut concédée, ou l’extermination.
    Novembre 1954 était l’amorce d’une guerre de sept ans et demi, la plus meurtrière qu’un peuple ait menée.
    Cette oppression dont parle avec lucidité Fanon s’est exercée sous des formes de violence extrême et continue, depuis l’occupation par le sabre et par le feu du territoire en 1830.

    L’histoire de cette colonisation se distinguera à jamais par les stigmates de la dévastation systématique, à coups de génocides, de spoliations, de tentatives d’aliénation, d’exil et de déracinements.
    Le colonialisme, cette honte du XXe siècle, selon la juste formule de Jacques Duclos, aura mené jusqu’au bout son œuvre diabolique.

    Ce rappel succinct des faits historiques les mieux attestés, qui peut apparaître comme un truisme, est nécessaire pour démontrer combien l’œuvre prétendument «civilisatrice» du colonialisme est une falsification éhontée de l’histoire, un acte contre nature.
    C’est ce qu’essaie d’accréditer, de manière grotesque, un révisionnisme hexagonal, porté à bout de bras par des théoriciens et des folliculaires, jamais remis de leurs illusions.

    L’immensité des tâches révolutionnaires, conduites par des hommes acquis incontestablement à l’obligation d’une lutte armée, a sommé tout un peuple de puiser dans ses ressources les plus insoupçonnées pour prendre en main son propre destin. Aujourd’hui, plus que jamais, l’écriture de notre histoire est plus qu’une exigence, c’est un devoir et une responsabilité à assumer envers les générations présentes et futures.

    Il s’agit d’un long passé millénaire à fructifier et à consolider, pour affirmer une cohésion nationale que tentent de briser des manœuvres criminelles de cercles et d’officines qui orchestrent une croisade haineuse, avançant à visage découvert sans honte ni pudeur, foulant au pied le sacrifice de millions de chouhada, déniant aux Algériens leur existence en tant que nation et société.

    Le champ de l’histoire algérienne est une richesse et un excellent capital mémoriel, une source de fierté.
    La valorisation de la Mémoire et sa transmission à la jeunesse sont le meilleur gage d’immunisation et d’attachement à la patrie. Une jeunesse capable de résister contre ceux qui ne se résignent pas à admettre que l’Algérie est indépendante depuis le 5 juillet 1962.

    EL MOUDJAHID, 01/11/2021

  • Il y a soixante sept ans, naissait le 1er Novembre 1954

    Il y a soixante sept ans, naissait le 1er Novembre 1954 – A la mémoire des valeureux chouhada de l’Algérie et une reconnaissance à leurs sacrifices

    A la mémoire de nos valeureux chouhada et une reconnaissance à leurs sacrifices. Vive l’Algérie Algérienne et gloire à nos glorieux combattants et chouhada. Hommage à tous les morts pour l’Algérie indépendante. Gloire à nos moudjahidines et moudjahidettes. Je suis fier d’appartenir à ce pays qui a donné un exemple au monde entier en sacrifiant plus de cinq millions d’hommes et de femmes pour que nous puissions nous aujourd’hui en ce 01 novembre 2021 de jouir de notre indépendance et de notre liberté.

    Cette nuit-là du 31 octobre 1954 Dieu prouva qu’il était avec notre peuple, Il a annoncé la bonne nouvelle qu’il se tiendra à nos côtés sur cette voie de la victoire alors que nous continuons avec des pas plus fermes et plus forts dans cette grande marche. La «résistance implacable» se poursuit. C’est le destin pour nous, pour notre nation.
    Cette nuit-là, les leaders de la trempe des grands révolutionnaires comme Mustapha Benboulaid , Rabah Bitat, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem, Larbi Ben M’hidi les six chefs historiques et tous ceux qui marchaient côte à côte avec eux avec les millions qui se pressaient derrière eux ont gagné cette nuit-là, l’une des plus grandes victoires de notre histoire politique millénaire qui avait été légitimement remportée.

    Cette nuit-là, ceux qui ont arrosé cette patrie de leur sang resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Ils nous ont légué l’amour de la patrie ainsi que le courage comme des héritages sacrés. Ces caractéristiques majestueuses qui seront transmises aux futures générations vont continuellement illuminer notre marche vers l’avenir et nous rendre puissants. Ceux qui essaient d’affaiblir et de diluer cette lutte ne figureront jamais dans les pages honorables de notre histoire. C’est pourquoi, ceux qui ont abandonné notre pays à une telle époque resteront dans l’histoire pour leur trahison. Ceci étant, toute démarche patriotique noble ne saurait se réaliser que si ceux qui la mènent s’élèvent à la hauteur du comportement professionnel intègre de nos aïeux.

    Cette journée mémorable du 01 novembre 1954, est dédiée à tous les combattants algériens tous sexes confondus avides de liberté qui n’ont jamais désespéré de voir un jour, notre drapeau algérien flotter dans tous les espaces de l’Algérie y compris ses édifices, ses institutions, et ailleurs à travers tous les continents.

    Pour ces hommes ‘’libres’’ très déterminés, ‘’appelés’’ par le colonisateur français, ‘’Fellaga ‘’ , la moindre défaite, pour eux était une victoire gagnée sur l’ennemi. Que Faut-il ajouter d’autre, sur les grands révolutionnaires algériens, toutes tendances confondues (combattants, politiques, stratèges, organisateurs, fidai, etc…) Grâce à leur ténacité animé par la bravoure, ces êtres exceptionnels dotés d’une force et d’une intelligence sans égal, de par leurs actions continues, leur courage et leur détermination, le conflit les opposant à la France coloniale s’est internationalisé, se soldant par cette très grande révolution glorieuse et exemplaire qui a duré plus de sept ans et demi, dont les conséquences désastreuses que l’on sait tous.

    Nombre d’experts et de spécialistes de la question estiment, à juste titre, qu’à côté des célèbres 1,5 million de martyrs tombés dans le champ d’honneur durant la Guerre de Libération qui a duré plus de sept ans et demi, les pertes algériennes, humaines s’entend, s’élèvent à 6 millions de morts et demi, moins connus, durant les 132 ans de colonisation. Le pays des « libertés et des lumières » ne s’est jamais excusé de ses crimes auprès du peuple algérien, afin qu’une ère nouvelle de paix et de réconciliation puisse enfin s’ouvrir.

    Par Tarek_Benaldjia

  • Algérie. La force d’une grande histoire

    Algérie. La force d’une grande histoire – les Algériens trouveront dans leur passé révolutionnaire et dans leur longue lutte contre la France coloniale, cette union qui leur a permis de dépasser et vaincre toutes les difficultés.

    Les Algériens célèbrent lundi le 67ème anniversaire du déclenchement de la glorieuse guerre de libération nationale. Un premier novembre qui coïncide avec une conjoncture particulière où les ennemis de la nation redoublent de manipulations et de provocations face à un peuple qui continue de pas ferme sa glorieuse marche vers le développement avec la même jalousie pour sa souveraineté et la même foi inébranlable dans sa force.
    Une force puisée des convictions de ces hommes, qui tout au long de la période coloniale, n’ont jamais abdiqué ou renoncé malgré la terrible barbarie exercée pendant plus de 132 ans par un colonisateur qui a eu recours à toutes les horreurs pour faire plier le peuple algérien, qui a toujours trouvé la force et les ressources pour se relever et se défendre à travers les résistances populaires aux quatre coins du pays jusqu’au déclenchement de la guerre de libération en ce jour béni du 1er novembre 1954.

    Aujourd’hui que les sales campagnes se multiplient contre nos pays, fomentées par le colonisateur d’hier et un makhzen haineux qui est allé jusqu’à s’allier avec l’ennemi juré de la nation arabe et musulmane qu’est l’entité sioniste, les Algériens trouveront dans leur passé révolutionnaire et dans leur longue lutte contre la France coloniale, cette union qui leur a permis de dépasser et vaincre toutes les difficultés.

    La France, le Maroc et son allié sioniste trouveront à qui parler s’ils jamais ils oseront tenter une quelconque action contre notre pays, comme l’a clairement signifié le président Abdelmadjid Tebboune dans sa rencontre avec les représentants de la presse nationale le 9 octobre dernier « Certes, avait déclaré le chef de l’État, il n’est pas facile d’aller vers un affrontement direct, mais l’Algérie ira vers cette éventualité en cas d’extrême nécessité. Qui nous cherche nous trouve» a asséné le président Tebboune, qui rappellera à la même occasion à la France que «le temps de la colonie est révolu, la France doit changer d’approche, elle doit savoir que l’Algérie n’abdique à personne, elle est fidèle au serment de ses valeureux martyrs».

    Des mots qui résonnent avec force et ravivent la fierté légendaire de tout un peuple, en cette veille de commémoration d’un premier novembre bien particulier pour l’Algérie et les Algériens convaincus de leur destin commun et de leur force face à toutes les épreuves. Notre histoire est là pour le rappeler à tous nos ennemis.

    Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 30/10/2021

  • Lazhar Maroc: « Priorité à la sécurité en Afrique »

    Algérie, Afrique, guerre de libération, colonisation, #Algérie,

    El Moudjahid : L’Algérie célèbre le 8 octobre le 59e anniversaire de la Journée nationale de la diplomatie…

    M. Lazhar Maroc : Le 8 octobre 1962 est l’une des dates phare de notre histoire contemporaine. Elle correspond à l’adhésion de l’Algérie aux institutions internationales et son admission au sein de l’ONU. Historique, cet exploit, consacré au lendemain de l’indépendance arrachée de haute lutte, est le fruit de l’offensive algérienne menée durant le combat libérateur où l’internationalisation de la juste cause nationale était parmi les objectifs inscrits dans la Proclamation du 1er novembre 54, confortée deux années plus tard dans la plateforme du Congrès de la Soummam. La diplomatie algérienne a pleinement assumé ses missions durant la guerre de Libération pour accélérer l’avènement de l’indépendance et du recouvrement de la souveraineté nationale. A ce titre, citons la participation remarquée de l’Algérie à la Conférence afro-asiatique de Bandung (Indonésie) le 18 avril 1955.

    Le soutien de la communauté internationale, États et organisations, à la cause algérienne n’a cessé de croître depuis. Une autre date phare de la dynamique diplomatique durant la guerre de Libération : la célébration à travers le monde de la journée de Solidarité avec l’Algérie combattante, le 30 mars 1958, à un moment où, à l’intérieur du pays, le combat de l’ALN ébranlait l’édifice colonial. La création du GPRA, dont l’annonce officielle a été faite le mois de septembre de la même année, a d’ailleurs été très vite reconnue par plusieurs pays.

    Au lendemain de l’indépendance, la diplomatie algérienne a rayonné par ses actions de soutien aux mouvements de libération, au droit à l’autodétermination des peuples, à la souveraineté des États, au respect de l’égalité internationale, à la défense des causes justes, à la promotion des valeurs de la paix, de la stabilité et de la solidarité internationales, autant de principes adoptés en tant que positions constantes.

    Quels sont les défis de l’heure pour la diplomatie algérienne?

    La diplomatie algérienne devrait être redéfinie sur de nouvelles bases plus pragmatiques pour faire face aux mutations profondes survenues dans notre environnement régional et d’autres pays du Moyen-Orient et du Sahel.

    Quant aux menaces nées de ces mutations, elles sont essentiellement au nombre de trois. La première porte sur la persistance du plan de destruction de l’Etat-nation, objet de plusieurs scénarios exécutés dans d’autres pays comme en Irak ou en Syrie. La seconde, la prolifération des groupes terroristes dans la région du Sahel dans le but de susciter un climat de violence et d’insécurité devant servir de motif pour justifier le recours à l’ingérence étrangère, voire l’installation de bases militaires étrangères qui ont un impact négatif sur la souveraineté des États.

    La troisième menace concerne le potentiel de richesses naturelles dont dispose l’Algérie et d’autres pays du voisinage, qui sont l’objet de convoitise de parties étrangères qui n’hésiteront pas à recourir à des stratégies détournés et au complot pour s’en emparer. Pour mieux juguler toutes ces menaces, la contribution et l’appui de la diplomatie algérienne sont plus que jamais recommandés.

    Qu’en est-il des priorités pour optimiser l’apport de la diplomatie dans la défense des intérêts suprêmes de la Nation ?

    La première priorité est de conforter davantage la présence de l’Algérie dans le continent africain et au sein de l’organisation de l’Union africaine. L’Afrique est le prolongement naturel de l’Algérie et pour des considérations sécuritaires et économiques, la diplomatie algérienne est appelée à être plus active, plus dynamique sur le continent africain pour la consécration des objectifs de paix, de stabilité et atteindre des niveaux de coopération qui sont à même d’impacter positivement sur le devenir des Etats africains. Poursuivre et approfondir la coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme devrait être érigé au rang des priorités de notre diplomatie, non seulement pour mieux sécuriser nos frontières mais aussi pour asseoir une stabilité durable dans le Sahel.

    D’autre part, il est nécessaire d’affiner et de mieux consolider nos relations diplomatiques avec l’Union européenne, vu l’importance de la coopération économique et des échanges entre l’Algérie et les pays européens. Il est également attendu de la diplomatie algérienne de mieux valoriser la place de ses partenaires historiques, ceux de l’Amérique latine et de la Chine ou de la Russie, de rehausser le niveau de coopération avec les USA et d’œuvrer à conférer un meilleur avenir aux relations algéro-françaises dans le but de mieux défendre nos intérêts en tant qu’Etat et peuple souverains.

    Entretien réalisé par Karim Aoudia

    El Moudjahid, 07/10/2021