Étiquette : Guerre des Sables

  • Armes israéliennes au Maroc: De Pegasus aux drones kamikazes

    Maroc, Israël, Algérie, Guerre des sables, Sahara Occidental, Pegasus, drones, espionnage,


    Le lieutenant-général Aviv Kochavi est arrivé au Maroc lundi. Il s’agit de la toute première visite d’un chef d’état-major israélien depuis la normalisation des relations entre les deux pays en 2020. Mais leurs relations remontent à loin : Israël et le Maroc ont entretenu des liens militaires secrets au cours des dernières décennies, et les touristes israéliens pouvaient se rendre au Maroc. Les relations se sont resserrées après la signature des accords d’Oslo, ont été rompues avec le déclenchement de la deuxième Intifada et ont repris fin 2020 lorsque le Maroc est devenu le quatrième pays à rejoindre les accords d’Abraham.

    Israël et le Maroc ont une longue histoire de coopération sécuritaire et diplomatique. Le Mossad a exploité une station à Rabat. Après la guerre des Six Jours, Israël a vendu au Maroc ses surplus d’armes françaises, principalement des chars et de l’artillerie. Des conseillers militaires israéliens sont venus au Maroc pour aider le gouvernement à combattre le Front Polisario séparatiste qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental.

    Voici quelques-uns des systèmes d’armes qu’Israël a vendus au Maroc au fil des ans – des drones aux cyber-armes.

    Air
    Heron
    Drone israélien de type ‘Heron-1’.
    Drone israélien de type ‘Heron-1’ Crédit : Aerial industry
    En 2014, le Maroc a acheté trois drones Heron fabriqués par Israël Aerospace Industries pour 50 millions de dollars. Le Heron, qui est apparu sur le marché en 2000, peut rester en l’air pendant 45 heures et atteindre une altitude de 35 000 pieds. Selon des informations accessibles au public, l’accord ne portait pas sur des drones armés, mais sur le Heron 1, qui est équipé de capteurs qui, selon le site web d’IAI, permettent « la collecte de renseignements complexes, la surveillance, la patrouille et l’identification de cibles et la conduite de missions sur des terrains différents. »

    Le Heron comprend, entre autres, des systèmes photographiques qui lui permettent d’opérer de nuit, en capturant des images par la chaleur qu’ils dégagent, par exemple des véhicules ; un radar qui crée des images tridimensionnelles du terrain et des objets au sol ; ainsi que des équipements pour la collecte de renseignements électroniques et l’interception de transmissions.

    Les drones, entrés en service dans l’armée marocaine il y a trois ans, seraient utilisés pour combattre le Front Polisario, qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental. Les groupes de défense des droits de l’homme ont accusé le Maroc d’une liste de violations dans cette guerre.

    De l’air au sol
    Harops

    En novembre dernier, Chaim Levinson de Haaretz a rapporté que IAI avait vendu des drones Harop au Maroc. Contrairement aux drones développés pour la surveillance ou les attaques, qui sont conçus pour rentrer chez eux une fois leur mission terminée, le Harop de l’IAI est un drone « munitionnaire », mieux connu sous le nom de « drone suicide ». En d’autres termes, il s’autodétruit lorsqu’il attaque une cible.

    S’il n’en trouve pas, il peut être ramené à sa base d’origine.

    Le Harop a une longueur de 2,5 mètres (environ 8 pieds) et une envergure de 3 mètres. Il transporte une ogive de 15 kilogrammes et peut rester en l’air pendant six heures, et dans certains cas jusqu’à neuf heures, selon le site Web de l’IAI. Il est équipé d’un système photographique avancé qui lui permet d’identifier ses cibles sur la base de critères établis avant son envoi. Il attaque sa cible en s’écrasant sur elle et en explosant, mais seulement après que son opérateur (qui peut se trouver jusqu’à 200 kilomètres de distance) lui en ait donné l’autorisation.

    Parmi les pays qui ont acheté des Harop figure l’Azerbaïdjan, qui les a utilisés pour attaquer les systèmes de missiles sol-air S-300 exploités par l’armée arménienne lorsque les deux pays sont entrés en guerre en 2021.

    Surface-air
    Système de défense antimissile Barak MX

    En février dernier, il a été signalé qu’IAI fournissait au Maroc le Barak MX, un système intégré permettant de contrer un large éventail de menaces aériennes allant des hélicoptères et des avions aux drones et aux missiles de croisière. Les pays du Golfe Persique sont intéressés par l’acquisition du système dans le cadre du système de défense régional émergeant avec Israël.

    Le système a été développé à l’origine pour être déployé sur des navires et a récemment été utilisé pour abattre des drones du Hezbollah qui menaçaient la plate-forme de gaz naturel de Karish en mer Méditerranée. Barak MX a été adapté pour une utilisation terrestre. Il est construit autour de l’intégration des différents types de missiles qui lui permettent de faire face à des menaces pouvant aller jusqu’à 150 kilomètres.

    Le contrat de vente du Barak MX au Maroc, dont la valeur est estimée à plusieurs centaines de millions de dollars, a été conclu lors d’une visite du ministre israélien de la défense, Benny Gantz, dans le pays. L’accord comprend la vente de systèmes radar fabriqués par la filiale IAI Elta Systems et un système anti-drone fabriqué par Skylock.

    En outre, un projet de modernisation des avions de combat F-5 de l’armée de l’air marocaine est en cours. Ces avions, qui ont été mis en service par l’armée de l’air américaine pendant la guerre du Vietnam, sont arrivés au Maroc dans les années 1970. Ces jets vieillissants ont été utilisés depuis lors et doivent être modernisés.

    Cyberware
    Pegasus

    Les outils développés par le groupe israélien NSO sont devenus un symbole problématique de l’industrie de la cyberguerre du pays. Le logiciel espion Pegasus, qui n’est vendu qu’aux organismes gouvernementaux de défense et de renseignement avec l’approbation de l’Agence de contrôle des exportations de défense du ministère de la défense, permet à l’utilisateur de balayer toutes les informations contenues dans un smartphone ciblé et d’actionner à distance son microphone et sa caméra, sans que la victime s’en rende compte. Dans certains cas, les téléphones ciblés peuvent être piratés sans aucune action de l’utilisateur, comme le fait de cliquer sur un lien malveillant.

    La vente de Pegasus au Maroc, qui avait été signalée par Amnesty International, Citizen Lab et Forbidden Stories, a entraîné des complications diplomatiques avec la France après qu’il est apparu que parmi les cibles du Maroc figuraient des ministres du gouvernement d’Emmanuel Macron. Les services de renseignement français ont confirmé le piratage.

    Des rapports antérieurs ont révélé que Pegasus avait été utilisé contre des journalistes et des militants des droits de l’homme au Maroc.

    Terre
    Coopération et tavors

    En juillet 2021, un avion cargo Hercules marocain transportant des commandos des forces spéciales a atterri sur la base aérienne israélienne de Hazor dans le cadre d’un exercice international de lutte contre le terrorisme auquel les deux pays participaient avec les États-Unis.

    Trois ans auparavant, le site web menadefense.net avait mis en ligne une vidéo montrant des policiers marocains armés de Tavor (X95) en version 9 millimètres.

    Le Maroc a nié avoir acquis ces armes auprès d’Israël. Selon certains rapports, les armes auraient été achetées à des sociétés ukrainiennes fabriquant les armes sous licence, mais l’Ukraine a nié être impliquée dans une telle transaction. En tout cas, l’Ukraine ne produit pas cette version spécifique du Tavor.

    Haaretz, 19/07/2022

    #Maroc #Israël #Sahara_Occidental #Algérie #Guerre_des_sables


  • L’Algérie refuse toute médiation avec le Maroc

    L’Algérie refuse toute médiation avec le Maroc

    CONTRAIREMENT AUX ALLÉGATIONS DU  MAKHZEN ET SES RELAIS : L’Algérie refuse toute médiation avec le Maroc – Arabie saoudite, Maghreb intelligence, Guerre des sables, expansionnisme,

    Frappé du syndrome de Pinocchio, M6 verse dans le mensonge sans limite. Ses relais médiatiques sont versés, ces derniers jours, dans une campagne qui vise encore une fois l’Algérie, « Maghreb intelligence », un site conçu et financé par le makhzen, toute honte bue, a annoncé que l’Algérie a fait capoter une mission de bons offices menée par l’Arabie saoudite visant le rétablissement des relations diplomatiques entre Alger et Rabat.

    Pour ce site de désinformation l’Algérie aurait conditionné cette reprise par l’arrêt de la coopération militaire entre le Maroc et Israël. Une Fake news qui sent la manipulation à mille lieues. Or, la position de l’Algérie dans la rupture avec le Maroc est claire. Par la voix du président de la République, Abdelmadjid Tebboune et son ministre des Affaires étrangères, elle avait indiqué qu’elle refusait toute médiation car le contentieux est lourd, bien trop lourd pour le laisser peser sur les perspectives d’avenir pour les peuples de la région.

    Le bellicisme du Maroc ne date pas d’hier et il se manifeste à chaque fois que l’Algérie manifeste de la bonne volonté à ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays. Il ne date pas du rapprochement entre Rabat et Tel Aviv mais remonte aux premiers mois post indépendance du pays. La guerre du désert qui avait vu le Maroc tenter d’envahir et d’annexer une partie des territoires du sud-ouest algérien a été le coup d’envoi à une véritable guerre, perpétuelle menée par le Maroc contre l’Algérie, une guerre qui a pris toutes les formes possibles.

    Dans une déclaration à la presse, Ramtane Lamamra, avait indiqué que l’Algérie ne pouvait plus accepter le jeu trouble du voisin de l’Ouest qui a multiplié ses attaques contre elle et qui ne manifeste aucune volonté de partager avec elle des relations de bon voisinage. Il avait insisté sur le fait que l’Algérie refusait toute médiation d’une quelconque partie que ce soit. Il avait rappelé dans ce contexte que la décision de rupture des relations diplomatiques avec Rabat est souveraine et elle a été mûrement réfléchie, précisant qu’elle est une réaction aux actes inamicaux, et aux tentatives de déstabilisation que mène le Maroc contre l’Algérie.

    Il faut rappeler dans ce contexte, qu’après cette rupture des relations diplomatiques et au lieu de manifester de la bonne volonté, Rabat avait ouvert son territoire à Israël et a cautionné les attaques et menaces des dirigeants israéliens contre l’Algérie à partir du Maroc. Pire encore, elle s’est même permis d’user des pratiques de l’entité sioniste en ciblant, dans une zone internationale, des citoyens algériens, par des moyens sophistiqués.

    L’Algérie a rappelé qu’elle refuse toute médiation visant à la pousser à rétablir ses relations diplomatiques avec le Maroc. C’est une décision souveraine, prise au nom du peuple algérien, et elle ne changera pas tant que Rabat persistera dans sa politique inamicale, adoptée depuis son indépendance, envers elle et son peuple.

    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 15 mai 2022

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    #Algérie #Maroc #ArabieSaoudite #MaghrebIntelligence

  • Algérie-Maroc : 60 ans de relation conflictuelle (1ère partie)

    Algérie-Maroc : 60 ans de relation conflictuelle (1ère partie) – Guerre des Sables, Sahara Occidental, Mauritanie, Mali,

    Par Khadija Mohsen-Finan *

    Depuis 60 ans, l’intégration du Maghreb, sa géopolitique et sa place dans les relations internationales ont été soumises à la tension quasi permanente entre l’Algérie et le Maroc. Les moments de rapprochement entre les deux Etats ont été rares et brefs, à deux reprises, en 1976 et en 2021, leurs relations ont été rompues. Les classes politiques algérienne et marocaine se disputent territoire et leadership régional, cristallisant leurs tensions sur le conflit du Sahara occidental. Depuis quelques années, les deux Etats s’arment de manière disproportionnée, faisant craindre une guerre qui déstabiliserait un peu plus la région et qui paraît bien anachronique dans le contexte actuel.

    Les frontières à l’origine du contentieux
    Les tensions entre Alger et Rabat remontent à la fin de la guerre d’indépendance algérienne, en 1962. Elles portaient initialement sur la question des frontières dessinées par la France. Pour la puissance coloniale, il ne s’agissait pas à proprement parler de frontières concernant la zone qui va de Colomb-Bechar à Tindouf, car l’Ouest algérien était inhabité. Le regard sur le territoire allait fondamentalement changer à partir de 1952, date à laquelle la France y découvre un gisement de fer et des minerais (fer et manganèse). Pour Paris, il s’agissait alors d’inclure cette zone dans son territoire, sur le long terme, l’Algérie étant française alors que le Maroc n’était qu’un protectorat appelé à s’affranchir de la tutelle de Paris.

    Le Maroc se sent lésé, et dès son indépendance, en 1956, il revendique une partie du territoire algérien, affirmant qu’il fait partie du « Maroc historique ». En juillet 1961, Hassan II, qui vient d’accéder au trône, reçoit, à Rabat, Farhat Abbès, le président du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra). Une convention est signée et une commission est même créée pour régler la question du Sahara algérien « dans un esprit de fraternité et d’unité maghrébines ». Selon l’accord, une fois l’indépendance algérienne acquise, le statut de cette zone serait renégocié. Mais à l’indépendance, et avant même que l’accord de Rabat n’ait été ratifié, une coalition menée par Ahmed Ben Bella et soutenue par l’Armée de libération nationale (ALN) évince Farhat Abbès du gouvernement. La nouvelle équipe au pouvoir refuse de rétrocéder ce territoire qui, selon la formule consacrée, aurait été « libéré avec le sang de tant de martyrs ». Ahmed Ben Bella tient à se présenter comme le garant de tout le territoire hérité de la colonisation française.

    Hassan II se sent trahi par l’équipe qui prend place à la tête de l’Etat algérien. Il avait espoir que l’aide de son pays aux Algériens pendant la guerre de libération trouverait reconnaissance dans la rétrocession de ce territoire au sud de Figuig. Son sentiment est partagé par la classe politique marocaine et en particulier par le parti Istiqlal, qui se veut le porte-drapeau de la question nationale marocaine. Allal Al Fassi, le leader de ce parti, fait dessiner une carte du « Grand Maroc » qui fut publiée dans l’organe du parti, El Alam, en 1963. Cette carte avait pour objet de préciser les frontières du Maroc qui se définissent alors en fonction des allégeances qui ont été faites aux Sultans du Maroc à travers les âges. Le « Grand Maroc » comprendrait ainsi un bon tiers du Sahara algérien, le Sahara occidental (colonisé par l’Espagne de 1884 à 1976), la Mauritanie est une partie du Mali actuel.

    De toute évidence, le Maroc indépendant se trouvait à l’étroit dans un territoire dont les frontières qui ont été imposées par le colonisateur français ont très avantageusement favorisé l’Algérie. C’est la raison pour laquelle la monarchie a fait sienne cette conception du territoire par l’Istiqlal. Mais en se référant tantôt aux « droits historiques », tantôt au droit international, le Maroc introduisait une ambiguïté de taille. En effet, en devenant un Etat-nation indépendant en 1956, puis un royaume en 1957, le Maroc cessait d’être l’empire auquel il se référait en invoquant les « droits historiques ».

    Au-delà de cette ambiguïté, une véritable schizophrénie territoriale allait gagner Algériens et Marocains. Entre territoire acquis par le « sang des martyrs » pour les Algériens et la mise en avant des « droits historiques » pour les Marocains, deux conceptions du droit et de l’histoire allaient durablement s’affronter, donnant lieu en septembre 1963, au déclenchement d’un conflit armé : la guerre des sables. Cette guerre qui a pour théâtre la région de Tindouf a opposé le Maroc à une Algérie fraîchement indépendante et aidée par l’Egypte et Cuba. Les combats, dont le bilan est encore controversé, cessent en février 1964, quand l’Organisation de l’unité africaine (OUA) obtient un cessez-le-feu qui laisse la frontière inchangée, la zone contestée restant algérienne.

    Le contentieux entre les deux Etats allait se prolonger en se nourrissant de l’irrédentisme marocain autour de la question du « Grand Maroc » et du refus de l’Algérie indépendante de reconsidérer les frontières héritées de l’ère coloniale. Ce différend qui allait s’inscrire dans le temps ne peut se comprendre qu’à l’aune de la sourde et profonde rivalité qui oppose Alger à Rabat pour le leadership régional, mais il s’agit aussi de deux systèmes politiques radicalement différents qui se font une guerre sans merci. L’influence des blocs allait naturellement jouer un rôle important compte tenu de l’orientation des deux systèmes : une Algérie proche de l’Union soviétique et un Maroc libéral et ouvertement tourné vers les États-Unis et le monde occidental.

    Le Sahara occidental : abcès de fixation dans la tension entre Alger et Rabat
    A partir de 1975, l’appui apporté par l’Algérie au Front Polisario, ce mouvement indépendantiste mis en place en 1973 et qui revendique l’ancienne colonie espagnole du Sahara au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, viendra nourrir la tension désormais permanente entre les deux grands Etats de la région. En effet, le Maroc qui revendique le Sahara occidental, s’était déjà engagé dans une lutte contre le Front Polisario. Pour l’Algérie, qui s’abrite derrière le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, un conflit de basse intensité aurait l’avantage d’affaiblir son voisin marocain. Alger et Rabat allaient alors s’affronter par Front Polisario interposé.

    Deux conflits allaient s’additionner et se superposer. Le premier oppose le Maroc à l’Algérie pour des raisons territoriales et une lutte pour le leadership, tandis que le second est un conflit de décolonisation qui oppose Marocains au Front Polisario. Mais ce dernier conflit de décolonisation du continent africain n’aurait pu se prolonger pendant près d’un demi-siècle si le contentieux algéro-marocain n’avait pas pesé aussi lourdement sur son déroulement.

    K.M.F.

    La Presse.tn, 11/04/2022

    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental

  • Maroc : Rien de nouveau au pays de la perfidie

    Maroc, Algérie, Guerre des Sables, trahison, #Maroc, #Algérie,


    par Maâmar Farah
    Nous ne comptons plus les trahisons du Maroc, et cela depuis bien longtemps. La guerre des sables de 1963 est, par exemple, le meilleur exemple de la perfidie makhzenienne. 
    L’Algérie, exsangue par 132 années de colonisation, sortait d’une guerre qui a tout détruit et ce fut le moment choisi par le Maroc pour nous attaquer ! Et déjà, Israël était là grâce à une précieuse aide en avions et chars de fabrication française expédiés en octobre 1963 au Maroc. 
    Ces faits sont authentiques et mentionnés dans plusieurs études de centres stratégiques sionistes. L’Algérie, quant à elle, reçut des tanks cubains cachés dans des cargaisons de… sucre !
    Si le Maroc est toujours fidèle à Israël, que sont devenues nos relations avec le pays de Fidel ?
    M. F.
  • Maroc-Algérie : La Guerre des Sables

    La Guerre des Sables est un conflit armé peu connu ayant eu lieu peu après l’indépendance algérienne. Sofiane en parle dans cet article.

    25 septembre 1963 – 20 février 1964

    La guerre des sables est un conflit armé engageant le Maroc et l’Algérie ayant obtenu respectivement leurs indépendances en 1956 et 1962. Ce conflit est né d’une rivalité entre les deux pays frontaliers, le Maroc remet en cause la frontière saharienne.

    La colonisation de l’Algérie par la France a créé une délimitation incertaine de la frontière saharienne entre le Maroc et l’Algérie. En effet, dès 1954, la France autorise le Maroc à exploiter cette zone en échange de leurs neutralités sur la guerre d’Algérie. En 1962, l’Algérie est indépendante, le nouvel Etat mené par Ahmed Ben Bella met fin à l’accord établi entre l’Algérie française et le Maroc afin de récupérer l’exploitation légitime de ce territoire. L’exploitation de ce territoire par le Maroc avait un double enjeu stratégique ; économiquement, le sud-ouest de l’Algérie regorge de ressources naturelles (minerais et gaz de schiste), idéologiquement, ce territoire permet d’assouvir l’idéologie expansionniste des nationalistes marocains souhaitant un grand Maroc :

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    En 1963, le Maroc fait face à des révoltes populaires menaçant le régime en place. L’Algérie fragilisée par son nouveau statut d’Etat indépendant constitue une cible facile afin de détourner l’opinion publique et interrompre la révolte populaire. C’est au mois d’octobre 1963 que le conflit prend la forme de guerre. L’armée marocaine lance une offensive à Tinjouf, l’Algerie perd le territoire, l’armée algérienne fragilisée par la guerre d’Algerie ne parvient pas à récupérer le territoire. Une contre-offensive permet à l’Algerie d’annexer le territoire marocain d’ICH, toutefois le Maroc domine la guerre. L’Algérie dispose du soutien international notamment des jeunes Etats sortant de la colonisation qui se reconnaissent dans la situation algérienne. Cuba et l’Egypte mobilisent des forces militaires afin de soulager le jeune Etat.

    En novembre 1963, un cessez-le-feu est mis en place, l’Organisation de l’unité africaine (OUA) est consultée afin d’ouvrir une négociation pour mettre fin à la Guerre des Sables dont le bilan approximatif est de 500 morts (300 Algériens, 200 Marocains). En février 1964 un accord est trouvé entre les deux ambassades, mettant en place une zone démilitarisée le long de la frontière et un échange de prisonniers. La guerre se conclut par un statu quo, les frontières ne sont pas modifiées, la délimitation est désormais claire, la zone appartient totalement à l’Algérie.

    La Guerre des Sables a permis d’affirmer le pouvoir de Ben Bella en Algérie, et au Maroc le roi Hassan II a réussi à dissiper les contestations populaires.

    « L’homme sage est celui qui vient toujours chercher des conseils d’abord, des armes on en trouve partout. » Hassan II, 1993.

    Par Sofiane CHERGUI

    Récits d’Algérie

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Guerre des Sables, frontières,

  • Maroc : Depuis la guerre des sables, les FAR se préparent pour une confrontation éventuelle avec l’Algérie (document officiel)

    Depuis la guerre des sables, l’équipement, la formation et la disposition de l’armée ont été orientés dans la perspective, d’une confrontation éventuelle avec l’Algérie (document officiel)

    Dans un document confidentiel révélé par le hacker Chris Coleman, l’armée met en exergue l’identité des deux principaux ennemis du Maroc : L’Algérie et l’Espagne.

    Concernant l’Algérie, le document précise que « au delà du différend de frontières à l’est entre le Maroc et l’Algérie, le conflit était surtout idéologique c’est ce qui générait un grand manque de confiance mutuelle qui dure relativement jusqu’à nos jours ».

    C’est la raison pour laquelle « l’équipement, la formation et la disposition des unités des « Forces Armées Royales » FAR, ont depuis ce jour été orientés dans cette perspective, d’une confrontation éventuelle avec l’Algérie ».

    « Les leçons tirées, ajoute-t-il, de « la guerre des sables » opposant les deux pays en Octobre 1963, façonnent jusqu’à nos jours les dispositifs et tactiques des FAR, se caractérisant à ce stade grosso modo, par le souci de stopper l’assaut d’un ennemi en supériorité numérique et d’arrêt de colonnes blindées venant de l’Est ».

    « Ceci, précise-t-il, par le biais d’un binôme puissant d’artillerie automotrice et blindés, s’appuyant sur une machine logistique infaillible et l’appui d’une aviation de chasse essentiellement tournée vers l’appui feu rapproché « close air support », ceci aux dépend du rôle « air-air » qui a toujours été négligé chez les « Forces Royales Air » (FRA) ».

    « L’expérience de la guerre du Sahara, opposant le Maroc aux séparatistes du Polisario appuyés par l’Algérie a été un tournant décisif dans la construction de la doctrine des FAR, qui ont vu leur effectif doubler durant la période de guerre et qui ont pu développer une expérience pionnière en matière de guerre de désert mondialement reconnue ».

    « Le début de guerre n’a pas été aisé pour les FAR, notamment à cause de la non maîtrise du terrain sahraoui et à cause de la faiblesse des moyens logistiques des FAR à l’époque, ceci en plus de l’effet de choc qu’a représenté la présence de certains armements chez l’ennemi notamment son arsenal DCA (1) précisément le SAM-6 (2) entre-autres et son effet dévastateur sur les FRA dont les chasseurs étaient à l’époque dépourvus de mesures ECM (3) voire même de contre mesures IR (4) contre la menace des MANPADS (5) et missiles à guidage thermique en général ».

    « La construction du mur défensif à partir de la période 1982 a catégoriquement changé le cap en faveur des FAR qui ont pu stopper l’hémorragie des pertes causées par les attaques « Hit-and-run » (6) de la guerre asymétrique dont le Polisario faisait un art ».

    « La guerre au Sahara a montré la primordialité de la logistique comme facteur principal de la défaite ou victoire dans un milieu désertique, de plus la nécessité de miser sur la mobilité des unités pour faire face à un ennemi imprévisible dans un territoire vaste, sur ce point la composante transport des FRA, ainsi qu’au sol les unités des différents « régiment d’infanterie mécanisé » RIM ont joué un rôle décisif dans la victoire légendaire des FAR ».

    Source : Maroc Leaks, 25 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, armement, FAR, ANP, Guerre des Sables,