Étiquette : Guerre

  • Turquie : Baykar accélère le développement de son drone MALE armé

    Les essais en vol, effectués en un temps record, ont permis à l’Akinci de franchir une étape cruciale de son développement. Son déploiement opérationnel pourrait intervenir d’ici quelques mois, alors que son petit frère, le TB2 cumule les succès militaires et commerciaux.

    Turquie : le drone Akinci poursuit ses essais en vol

    L’Akinci, le drone MALE armable de la société turque Baykar Makina vient de compléter ses essais en vol. Réalisés depuis le 6 décembre 2020 avec l’aide de 3 prototypes (PT-1, PT-2, PT-3), ces tests effectués à Corlu ont permis de valider rapidement le cahier des charges préétablies. Il devrait donc pouvoir équiper les forces armées turques d’ici la fin 2021. La « Jandarma » se montrerait elle aussi intéressée par ce nouvel appareil dans la lutte anti-guérilla contre le PKK en raison de la puissance de ses capteurs et de sa puissance de feu.

    Capacités Air/Air et 8 points d’emport

    L’Akinci est un drone MALE (Medium Altitude Long Endurance) de la classe des 6 tonnes qui offre une autonomie de 24 heures pour une vitesse maximale supérieure à 500 km/h. Son plafond opérationnel est de 12 192 mètres et sa charge utile de 1350 kilos. Il peut emporter toute la gamme des nouvelles munitions intelligentes du turc Rocketsan, à la fois air-sol (L-UMTAS, CIRIT, HGK, MAM-L, MAM-T, MAM-C, SOM…) mais aussi air-air (Gökdoğan, Bozdoğan) grâce à ses 8 points d’emports. Selon le besoin des opérateurs, il peut être équipé de turbopropulseurs de 450 ch ukrainiens (Motor Sich AI-450T) ou de 750 ch (version toujours en cours de développement). La motorisation 450 ch se prête à une surveillance lente et rapprochée des zones urbaines, tandis que ceux de 750 ch pourraient trouver une efficacité dans les opérations ISR à haute altitude. L’emport de charges SIGINT/ELINT et EW sont prévus, sans qu’un descriptif n’ait été apporté.

    IA embarquée

    Drone intelligent, l’Akinci collecte et enregistre automatiquement les données à partir de ses capteurs et de ses caméras grâce à six ordinateurs de bord dotés d’ une IA afin de reconnaître des formes, identifier des patterns, et automatiser des tâches. Grâce à cette IA, il peut rester en vol et continuer sa mission sans l’usage du GPS en analysant le paysage qu’il compare à un modèle numérique embarqué. Doté d’un radar SAR/GMTI (AESA) de conception locale, il aurait la capacité de détecter et de poursuivre des cibles par tous les temps mais aussi de détecter les changements d’activités (traces de pneus, de chenilles …). Baykar qui a déjà modifié l’équation des champs de batailles libyen, syrien, arménien avec son drone tactique armé TB2, entend bien capitaliser toute son expérience et ses acquis technologiques sur cette nouvelle machine. Toutefois les « quelques détails à régler » ( choix définitif des systèmes optroniques et autres capteurs embarqués…) loin d’être négligeables peuvent permettre de penser que l’Akinci débutera sa carrière opérationnelle plus tard que prévu.

    Air & Cosmos, 24 avr 2021

    Etiquettes : Turquie, drones, Akinci, Baykar, TB2, MALE, Baykar Makina, lutte anti-guérilla, PKK, guerre, radar SAR/GMTI (AESA), systèmes optroniques, capteurs embarqués,



  • Maroc : Les familles des victimes de la guerre se sentent délaissées par le Makhzen (vidéo)

     Le Maroc tente par tous les moyens de nier ou de minimiser la guerre allumée au Sahara Occidental depuis l’agression d’El Guerguerat. Cependant, les familles des militaires marocains accueillent quotidiennement les nouvelles de la mort des leurs sous les bombardements des combattants sahraouis le long du mur de sable de 2700 km.

    Les Katiuscha de l’armée de libération sahraouie font des ravages au sein de l’armée marocaine retranchée derrière le mur de la vergogne et de la lâcheté construit à l’aide des israéliens.

    Voici la famille d’un pauvre soldat qui vient de décéder sous les feux des armes sahraouies. Selon les siens, une ambulance qui a déposé son cadavre chez lui, c’est tout ce que les autorités marocaines ont daigné faire pour honorer « son sacrifice pour la patrie ».

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, guerre, armér marocaine, FAR,

  • Guerre au Sahara occidental : TV3 dévoile des images inédites

    Alors que le Maroc en a fait un véritable tabou, les reporters de TV3 ont braqué leurs caméras sur les batailles intenses qui font rage le long du mur de la honte entre l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) et l’armée marocaine depuis le 13 novembre 2020, date à laquelle le Makhzen a attaqué la population civile qui manifestait pacifiquement à El guerguerat.

    La chaîne de télévision algérienne a apporté une preuve des virulents bombardements vécus par les unités marocaines retranchées derrière le mur de la honte. Dans un documentaire intitulé «Secteur du Mahbes, 48 heures au cœur de la bataille cachée», le travail journalistique a démontré la véritable situation prévalant sur le champs de bataille où les deux armées du Front Polisario et de l’occupant marocain s’opposent au cœur d’un blackout médiatique imposé par le makhzen qui tente de dissimuler la réalité sur le terrain en évitant de raconter la vérité à l’opinion publique marocaine. 
    L’équipe de jourlalistes algériens ont eu l’occasion de filmer les bombardements sahraouis qui ont transformé le mir de défense marocain en décombres.
    Avant de présenter les images inédites de l’offensive sahraouie contre l’arméé marocaine, le documentaire a consacré 20 minutes à une introduction pour expliquer les dessous de la crise au Sahara occidental depuis la rupture de l’accord du cessez-le-feu, signé entre les deux parties en 1991, à la suite de l’agression marocaine contre les manifestants sahraouis dans la zone tampon d’El-Guerguerrat et l’ouverture de trois nouvelles brèches dans le mur de sable. 
    Il a également mis en avant l’excellente morale des combattants sahraouis ainsi que leur détermination à suivre le chemin de leurs aînés jusqu’à la libération de la moindre parcelle de leur terre usurpée. Les témoignages des dirigeants militaires et des combattants sahraouis —transmis par le même documentaire— ont révélé leur volonté et leur détermination à libérer leurs terres occupées et d’avancer vers la victoire, convaincus que la guerre de Libération est la responsabilité de toutes les générations.
    Le secrétaire général du ministère sahraoui de la sécurité et de la documentation Sidi Ouaggag, a déclaré à cet égard que «le 13 novembre 2020, le Royaume du Maroc a torpillé le plan de paix et l’accord de cessez-le-feu, à travers l’acte ignoble qu’il a commis dans la région d’El Guerguerat, en quittant la ceinture défensive et en annexant de nouvelles terres».
    Le Front Polisario a annoncé par la suite son désengagement de l’accord de cessez-le-feu et son entrée en guerre, a-t-il rappelé, soulignant que le Maroc «tente de dissimuler cette guerre».
    Contrairement aux allégations marocaines, le documentaire a mis au jour une véritable guerre où l’on assiste de jour comme de nuit à des bombardements intenses et où il est fait recours à différentes armes démontrant le haut niveau d’opérationnalité des unités de l’APLS et leurs capacités à mener une guerre imposée par l’occupant marocain.
    Tags : #SaharaOccidental #FrontPolisario #Maroc #Murdesable
  • Kissinger : Les États-Unis et la Chine doivent se fixer des lignes rouges pour éviter une troisième guerre mondiale

    Sans règles, la situation peut être « similaire à celle qui a précédé la Première Guerre mondiale ». Il répondait indirectement à Pompeo, l’actuel Secrétaire d’État qui a avait dénoncé l’historique ouverture des États-Unis sur la Chine menée par Kissinger sous la présidence de Nixon pour casser le camps communiste et affaiblir l’Union soviétique.

    Par : David Wainer – Bloomberg

    L’ancien secrétaire d’État Henry Kissinger a déclaré que les États-Unis et la Chine devaient se fixer des règles d’engagement dans leur concurrence de plus en plus féroces si ils ne veulent pas risquer de recréer les mêmes conditions chaotiques qui avaient caractérisé la politique mondiale et qui avaient mené à la Première Guerre mondiale.

    « Nos dirigeants et leurs dirigeants doivent discuter des limites au-delà desquelles ils ne pousseront pas les menaces », a déclaré Kissinger, 97 ans, mercredi lors d’un débat via Internet organisé par l’Economic Club de New York. « Et puis ils doivent trouver un moyen de mener une telle politique sur une longue période. »

    « Vous pouvez dire que c’est totalement impossible », a-t-il ajouté. « Et si c’est totalement impossible, nous glisserons vers une situation similaire celle qui avait prévalu à la veille de la Première Guerre mondiale. »

    Kissinger, qui a été l’artisan et le négociateur du rapprochement des États-Unis avec la Chine sous la présidence de Richard Nixon, a déclaré que l’objectif était alors de créer un contrepoids à l’Union soviétique. Il a déclaré qu’il était de plus en plus alarmé par une nouvelle guerre froide qui se développait entre la Chine et les États-Unis, qu’il attribuait aux progrès technologiques qui ont considérablement changé le paysage géopolitique.

    Les États-Unis ont besoin d’une « nouvelle façon de penser » qui comprend que le monde est trop complexe pour qu’un pays « parvienne à une telle supériorité unilatérale à la fois en termes de stratégie et d’économie que personne ne sera en mesure de nous menacer », a-t-il déclaré dans son accent allemand devenu sa marque distinctive.

    Ses avertissements sont survenus alors que l’administration du président Donald Trump annule – et même désavoue – l’ouverture à la Chine qui est l’héritage largement loué de Kissinger, qui était également le conseiller à la sécurité nationale de Nixon et dont le rôle dans la poursuite de la guerre du Vietnam a été, à l’époque, reprouvé.

    S’exprimant à la bibliothèque présidentielle Richard Nixon en juillet, le secrétaire d’État Michael Pompeo a qualifié les dirigeants chinois de tyrans résolus à l’hégémonie mondiale, brossant un sombre portrait de la direction du pays alors que les tensions montent en flèche entre les deux plus grandes économies du monde.

    « Si nous plions le genou maintenant, les enfants de nos enfants pourraient être à la merci du Parti communiste chinois, dont les actions sont aujourd’hui le principal défi pour le monde libre », a déclaré Pompeo. « Le monde libre doit triompher de cette nouvelle tyrannie » avait-il conclu.
    Bloomberg

    Afrique-Asie, 10 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, Chine, troisième guerre mondiale, conflits, affrontements, guerre, 

  • 1980 : quand l’Occident soutenait Saddam …

    La guerre a duré huit ans et a fait près d’un million de morts. À l’époque, le président irakien était soutenu par les États-Unis, la France et les pays du Golfe, y compris lorsqu’il a utilisé l’arme chimique de masse.

    Lorsque, le 22 septembre 1980, les troupes irakiennes franchissent la frontière et envahissent l’Iran, Saddam Hussein est persuadé que l’offensive sera de courte durée, que son voisin se pliera à ses volontés. Très mauvais calcul du président de la République d’Irak. C’est bien une guerre qu’il déclenche ce jour-là. Elle durera huit ans, jusqu’en août 1988, et fera près d’un million de morts. Une véritable hécatombe pour un affrontement qui n’est pas sans rappeler la Première Guerre mondiale. Les deux armées face à face sont importantes. Des tranchées sont creusées. Des assauts lancés pendant lesquels les hommes, dans chaque camp, sont fauchés, vague après vague. Parmi les photographes qui ont documenté ce conflit, le travail d’ Alfred Yaghobzadeh est sans doute l’un des plus poignants parce que d’une terrible humanité. Des images qui en disent beaucoup plus que les mots.

    Qu’est-ce qui a déclenché ce conflit ? Pourquoi à ce moment-là ? Quelles sont les puissances réellement impliquées ? Pour tenter de comprendre, quarante après, il convient d’abord de revenir à l’un des épisodes des relations entre l’Iran et l’Irak : la signature des accords d’Alger, le 6 mars 1975. Les tensions entre les deux pays concernaient essentiellement, à cette époque, le Chatt-el-Arab, fleuve formé par la jonction du Tigre et de l’Euphrate. Pour Bagdad, il constitue le seul accès à la mer et il est vital. Mais il l’est tout autant pour Téhéran, qui possède une raffinerie (Abadan) et un port (Khoramshahr) sur les bords du Chatt. De plus, nombre de puits de pétrole iraniens se trouvent à proximité. Par les accords d’Alger, l’Irak reconnaissait une partie de la souveraineté de l’Iran sur le Chatt et obtenait en échange l’arrêt de l’aide iranienne aux Kurdes.

    En 1978, tout commence à basculer. Saddam Hussein, jusque-là vice-président, devient le numéro 1 du régime baassiste et amplifie la répression contre le clergé chiite. En 1979, la révolution iranienne et la chute du shah rebattent les cartes dans la région. Saddam craint une révolte des chiites en Irak, où ils sont majoritaires, alors que les pays occidentaux voient d’un très mauvais œil cette révolution qui pourrait se répandre comme une traînée de poudre dans l’ensemble du Moyen-Orient et remettre en cause leurs intérêts. L’imam Khomeini annonçant même : « Nous exporterons notre révolution dans le monde entier. »

    Aux yeux de Saddam, l’heure est à l’offensive. Le shah, qui l’a humilié en le forçant à signer les accords d’Alger, est parti. Quant à l’Iran, il semble affaibli. Le moment semble opportun pour mettre la main sur la province iranienne du Khuzestan, riche en pétrole et peuplée surtout de populations arabes. Le 17 septembre 1980, il abroge unilatéralement les accords d’Alger. Cinq jours plus tard, il lance son offensive, qu’il présentait alors comme la « Qâdisiyya de Saddam ». Une référence à la victoire, en 636, des armées musulmanes sur la Perse, qu’elles voulaient convertir à l’islam.

    Si, les premiers jours, tout se passa comme prévu – l’armée irakienne rencontrant peu de résistance et se positionnant sur les principaux axes de la province, notamment dans la montagne Zagros –, la guerre s’est vite s’enlisée. Saddam Hussein est pourtant adoubé tant par les États-Unis (qui trouvent là un moyen de punir ce pays retenant en otage des ressortissants américains), la France et le Royaume-Uni, que par les pétromonarchies du Golfe qui voient en lui le rempart contre l’Iran.

    Les livraisons d’armes s’enchaînent, y compris les armes chimiques qui seront utilisées pour gazer les Kurdes à Halabja (nord-est de l’Irak), faisant près de 5 000 morts civils, en mars 1988, soit six mois avant la fin de cette guerre. Celle-ci aurait sans doute pu se poursuivre plusieurs années encore, si les bombardements réciproques sur les raffineries et l’interception de pétroliers dans le Golfe persique n’avaient fait craindre une crise énergétique de grande ampleur. Le Conseil de sécurité de l’ONU vote la résolution 598, le 20 juillet 1987, mais le cessez-le-feu décidé est refusé par l’Iran. Celui-ci comprend qu’il est en train de jouer ses dernières cartes, avant de négocier un véritable arrêt de la guerre. Le cessez-le-feu prend effet le 8 août 1988 et les combats cessent le 20 août.

    Il n’y eut ni vainqueur, ni vaincu. Mais les deux pays en sont sortis exsangues et les peuples endeuillés, meurtris. Saddam Hussein pensait que son statut de leader régional était approuvé par les pays occidentaux et du Golfe. Il allait déchanter moins de trois ans plus tard. Après avoir envahi le Koweït, il en a été délogé par ses anciens amis. Le début de la chute, qui s’est terminée en 2003 avec son éviction. Aujourd’hui, à Bagdad, règnent ainsi beaucoup de ses opposants qui se trouvaient à Téhéran pendant la guerre…

    Source : Decryptnewsonline

    Tags : Armement, Économie, sécurité, sanctions, négociations, islam, iran, international, guerre, défense, dictature, Politique, géopolitique, Saddam Hossein, Occident,

  • Sáhara, la impotencia marroquí

    José Ramón Diego Aguirre

    El País, 7 nov 1991

    El autor, militar e historiador, analiza desde el punto de vista de la estrategia militar la incapacidad de Marruecos, a pesar de su enorme superioridad en hombres y armamento, para acabar desde hace 16 años con la guerrilla saharaui.

    Hace ya 16 años que se firmaron, el 14 de noviembre de 1975, los acuerdos de Madrid. Nadie hubiera podido pensar entonces que iban a dar lugar a una guerra interminable. Y todavía hoy, después de la aceptación teórica por Marruecos de un referéndum de autodeterminación, planean fuertes dudas sobre la determinación del rey a aceptar que la consulta se desarrolle de manera verdaderamente imparcial.Pero lo que no ofrece duda alguna, en cambio, es la resistencia de los saharauis a convertirse en súbditos suyos. La monarquía alauí podrá alegar los más alambicados argumentos de carácter supuestamente histórico -pulverizados por los historiadores y el Tribunal de La Haya- sobre sus derechos en el Sáhara, pero no podrá jactarse de la obediencia de los saharauis libres, ahora llamados « hijos descarriados ».

    Obstaculizando la celebración del referéndum, Marruecos sólo ha demostrado lo que ya se hacía patente antes del abandono español: su temor a la auténtica expresión de la voluntad popular, que le llevó a torpedear en la ONU en 1974, con la ayuda de Occidente, el referéndum prometido por España para 1975.

    Lejos de encontrarse, en noviembre de ese año, con el entusiasmo de la población autóctona que celebraba la liberación del colonialismo paternalista español, las tropas de Hassan II empezaron a sufrir una larga serie de reveses que obligaron a las Fuerzas Armadas a aumentar sus efectivos de 60.000 soldados en 1975 a 100.000 en 1979 y a 170.000 -sólo en lo que se refiere al Ejército de Tierra- en 1988, casi todos desplegados en el Sáhara, además de 25.000 hombres de la aviación, la gendarmería y las fuerzas auxiliares.

    A partir del 30 de octubre de 1975, cuando las Fuerzas Armadas marroquíes invadieron el este del Sáhara con una silenciosa ayuda española, empezaron los ataques de los saharauis contra los convoyes y los destacamentos aislados. Los bombardeos de la aviación marroquí sobre los campamentos sólo sirvieron para ocasionar numerosas víctimas entre mujeres y niños, pues los combatientes estaban diseminados a lo largo del territorio.

    En sólo dos meses, las Fuerzas Armadas consiguieron llegar a los puestos alejados de Tifariti, Guelta y Mahbes, en la zona norte, mientras los mauritanos se atascaban en el sur. Pero los ataques contra los destacamentos y convoyes se sucedían constantemente, lo mismo que contra El Aaiún y los objetivos económicos de los fosfatos de Bu Cra y de las instalaciones mineras mauritanas de Zuerat y su ferrocarril. En junio de 1976 era atacada Nuakchot, la capital de Mauritania, operación en la que moría el dirigente del Frente Polisario, El Ueli Uld Mustafá.

    A pesar de la importante intervención directa de Francia con sus aviones Jaguar en la Operación Lamantin, la guerra provocó el hundimiento del Gobierno mauritano con un golpe de Estado que derribé a Mohtar Uld Dadah en 1978 y que llevó a las nuevas autoridades a firmar la paz con el Frente Polisario en 1979, y poco después a reconocer a la república saharaui.

    ‘Ofensiva Huari Bumedian’

    Convertido Marruecos en objetivo único, a partir de enero de 1979 se desencadena la ofensiva Huari Bumedian, cuyo nombre recuerda al fallecido presidente de Argelia. El frente puso en juego importantes contingentes con armamento moderno, y el 28 de ese mes ocupó Tantan, capital de Tarfaya, en el propio Marruecos, liberando a sus prisioneros y destruyendo las instalaciones militares. Esta ofensiva tuvo una honda repercusión en el reino, donde se tuvo que reconocer que la guerra iba mal.

    Sin embargo, la operación se volvió a repetir en el mes de junio. El nuevo objetivo fue Assa, una ciudad marroquí al norte del río Dra, a sólo 200 kilómetros de Agadir. En agosto, la guarnición de Leboirat, en el valle del Dra, fue cogida por sorpresa y casi destruida, lo que supuso el procesamiento de numerosos militares marroquíes. Al propio tiempo, la población de Saac quedaba cercada. En 1980, el frente seguía atacando en el propio Marruecos: en enero, Akka; en septiembre, Tata, y en octubre, el oasis de M’Hamid. Estos combates se combinaban con los llevados a cabo al oeste de Tarfaya, en las guarniciones próximas a Tantan y al cabo Jubi, así como en la ruta que lleva hasta El Aaiún, que tuvo que ser abastecida por vía marítima.

    Como ya ocurrió en la guerra contra España de 1957-1958, quedó claro que era imposible mantener tantas posici ones aisladas, y Marruecos tuvo que abandonar sus puestos avanzados al este de Smara entre abril de 1977 y octubre de 1979, limitándose a ocupar el triángulo útil de Bu Cra-Smara-El Aaiún, así como los poblados de Guelta, Bir Nzarán y Dajala.

    Al propio tiempo, Marruecos ponía en marcha, con una supuesta finalidad antiguerrillera, unas importantes columnas con amplios medios. La primera, llamada Uhud, contando con 6.000 hombres, salía de Marraquech en septiembre y llegaba a Dahala en diciembre de 1979, para confirmar el dominio sobre la zona abandonada por Mauritanía. En enero de 1980 salía de Benguerir la columna Zalaca, dirigiéndose hacia el este del Dra para liberar Saac, que seguía sitiada por los saharauis desde meses atrás.

    Hostigada por éstos, la columna tuvo que retirarse a Assa y hasta mayo no pudo poner fin al sitio de Saac, después de dominar el paso de Trcíg Negueb, sobre el Dra. Otra columna, Larak, operaba en el oeste de Tarfaya, en el Yebel Zini y Yebel Rich, para impedir los ataques del frente contra Tañtan y la ruta de El Aaiún. Sin embargo, los resultados obtenidos no respondían a los medios empleados, porque los saharauis sólo combatían donde creían obtener más ventajas, diseminándose en el resto del territorio.

    Defensa estática

    A mediados de 1980, Marruecos comenzó a planear una defensiva estática a base de construir un sistema de grandes fortificaciones. El primer muro se elevó desde el Dra a Saac y a continuación se levantó otro desde Ras el Janfra, en la frontera, hasta Smara, desde donde se dirigía hacia el suroeste, alcanzando Bu Cra en mayo de 1981. En 1982, este primer muro se prolongó hasta el Atlántico, incluyendo el poblado de Bojador.

    Al finalizar 1981, Marruecos apenas dominaba una sexta parte del Sáhara, al tiempo que aumentaba a 120.000 hombres sus efectivos en filas. En el resto, es decir, 200.000 kilómetros cuadrados, dominaba el Frente Polisario.

    En diciembre de 1983, al amparo de una columna, marroquí de 30.000 hombres, se levantó otro muro que rodeaba Arrigala y llegaba al este de Smara, enlazando con el anterior. Entre abril y mayo de 1984 se elevó una nueva fortificación entre Amgala y Saac, englobando una nueva porción de territorio y estableciendo una línea defensiva de más de 1.000 kilómetros de Saac a Bejador.

    En 1985, otra muralla, aún más avanzada, partía de Saac hasta pasar a escasos kilómetros de la frontera argelina, lo que elevó la tensión entre los dos países. Esta nueva muralla enlazaba en Arngala con las fortificaciones anteriores. De mayo a septiembre, los muros defensivos se extendieron desde Arngala hacia el sur, incluyendo Guelta y llegando al golfo de Cintra. Y entre febrero y abril de 1987 se construyó la última fortificación, que partía de Bir Nzarán hacia el sur y giraba luego hacia el oeste, terminando al norte de La Güera, una ciudad administrada por los mauritanos.

    La decisión que había tomado Marruecos suponía encerrarse tras una enorme línea de fortificaciones, defensa y cerco propio a la vez, elevadas y mantenidas con gastos fabulosos, sin poder llegar a una victoria militar, faltos de iniciativa y de libertad de acción. El espíritu ofensivo permanecía en manos de los saharauis, quienes atacaban, las fortificaciones en innumerables ocasiones, consiguiendo causar a Marruecos elevadas pérdidas. Los gastos militares marroquíes ascendían en 1989 a 1.216 millones de dólares; la deuda exterior, a 19.500 millones, mientras las importaciones de armas superaban los 500 millones de dólares en 1979 y los 300 por año en los sucesivos.

    A pesar de la ímportantísima ayuda occidental, con créditos y ventas de armas de EE UU, Francia, España y otros países, y de las entregas generosas de miles de millones de dólares procedentes de Arabia Saudí y de los Emiratos Árabes Unidos, Marruecos no podía ganar una guerra contra un Ejército saharaui que no sobrepasaba los 15.000 hombres, según el Instituto de Estudios Estratégicos de Londres.

    Sólo la solución política, con un referéndum imparcial, se convertía en la salida posible para el conflicto del Sáhara, pero a ello se opuso durante años Hassan II, buscando primero fortalecer su inestable posición. Sus acciones de esta última época así lo prueban. Sólo falta por dilucidar si la ONU tendrá la suficiente energía y determinación para imponer una consulta de la población, libre de coacciones militares o policiales, que abra el camino hacia una independencia por la que los saharauis han luchado, durante tantos años. Creemos con firmeza que, finalmente, la historiá siempre hace justicia a los pueblos.

    José R. Diego Aguirre es historiador.

    * Este artículo apareció en la edición impresa del Jueves, 7 de noviembre de 1991

    Tags : Sahara Occidental, Frente Polisario, Marruecos, guerre, resistencia saharaui,