Étiquette : Hamas

  • Israël et l’effet boomerang

    Par Salim METREF

    Le projet diabolique de l’entité sioniste de vouloir en finir une fois pour toutes avec la question de Jérusalem Est et celle de la mosquée El Aqsa en expropriant d’authentiques propriétaires palestiniens de leurs habitations et en utilisant comme bouclier et chair à canon une foule de colons hystériques décidée à profaner encore une fois l’un des lieux les plus sacrés de l’Islam a provoqué l’effet contraire à celui escompté et induit une véritable onde de choc à travers le monde musulman. La légitime riposte palestinienne qui a été immédiate et d’une ampleur jamais imaginée ne sera en tous les cas par éclipsée par les dizaines de morts de civils et enfants palestiniens à Gaza ni par les destructions des immeubles et habitations de cette ville. Cette riposte a permis de révéler à la face du monde le véritable potentiel de défense dont est détentrice l’entité sioniste.

    Beaucoup d’observateurs pensent aujourd’hui et sans oser encore le dire publiquement qu’Israël ne vaincra pas la résistance palestinienne combative, motivée par la justesse de son combat et adossée à tous ceux qui voudront laver l’affront des trahisons de 1967 et de 1973. Ils pensent aussi qu’Israël ne survivra pas à un nouveau conflit avec un monde musulman élargi cette fois-ci dans sa dimension géographique à tous les autres acteurs non arabes qui d’une manière ou d’une autre se sentent aujourd’hui et plus que jamais prêts à agir y compris militairement pour mettre fin à cette longue impunité dont a toujours bénéficiée l’entité sioniste dans l’accomplissement de ses crimes les plus odieux (assassinats de civils, expropriations, assassinats à l’étranger de responsables palestiniens, d’intellectuels et amis de la cause palestinienne, emprisonnements massifs, déportation,..). L’armée israélienne est dans une déconfiture qui ne dit pas encore son nom et la volte-face effectuée quant à son intervention terrestre ou pas dans la bande de Gaza ne signifie aux yeux de nombreux observateurs qu’une seule chose, le refus de Tsahal d’aller au corps à corps et la certitude d’être vaincue face à l’ardeur au combat de la résistance palestinienne.

    De surcroît, la terrible défaite qui lui a été infligée par le Hizbollah libanais et qui a contraint l’armée israélienne à battre en retraite et a quitté le pays du cèdre est encore présente dans tous les esprits. Sur quels leviers pourra pouvoir encore compter Israël pour manipuler à nouveau l’opinion internationale et faire croire encore une fois que ses nombreux crimes de guerre ne sont que légitime défense et que l’agresseur est toujours le peuple palestinien ? Ils ne sont plus très nombreux. Excepté peut-être le soutien enragé du complexe politico-médiatique français, puisque l’islamophobie semble être en ce moment plutôt dans l’air du temps dans l’hexagone, la réalité est toute autre et est plutôt amère. La diaspora juive pour une partie d’entre elle en a assez des crimes et exactions commis par l’entité sioniste et fournit moins d’argent qu’avant. L’image d’un peuple pourtant victime d’une incontestable tentative de liquidation physique de masse est sérieusement écornée puisque depuis 1948 un autre peuple est soumis aux mêmes exactions.

    Exproprié par la force de ses terres, blessé, assassiné, condamné à la prison et à l’errance et pour ceux qui sont restés chez eux soumis depuis des décennies à un criminel blocus y compris alimentaire. La question des droits légitimes du peuple palestinien interpelle aujourd’hui et plus que jamais la conscience humaine. Elle fait basculer une partie de l’opinion internationale qui se solidarise avec elle et réussit à faire cesser le grand mensonge de la désinformation. Ce nouvel embrasement pourrait s’inscrire dans la durée et s’étendre à plus vaste aire géographique. L’utilisation par Israël de son potentiel nucléaire militaire ne fera pas évoluer, selon de nombreux observateurs, les rapports de force qui ne seront plus ce qu’ils étaient auparavant. La supposée suprématie militaire d’Israël dans la région pourrait vite n’être qu’un souvenir du passé que le soutien entêté des Etats-Unis, eux-mêmes en pleine crise existentielle, ne pourra raviver. Et le barrage systématique à la restitution des droits légitimes du peuple palestinien ne fera qu’accélérer le désordre mondial dont il faudra bien assumer les conséquences.

    Tout n’est cependant pas définitivement perdu. Cette nouvelle guerre pourrait durer encore très longtemps et pourrait ne pas être circonscrite à cette région. Elle pourrait aussi s’estomper si le droit international est enfin et une fois pour toutes imposé à l’entité sioniste qui devra malgré son arrogance s’assoir à une table et reconnaitre les droits légitimes du peuple palestinien et de ses millions de réfugiés. En attendant de déférer ses responsables politiques et militaires devant la cour pénale internationale.

    S’agissant, enfin, des états arabes qui ont parié sur une normalisation avec Israël sur l’autel du sacrifice des droits légitimes du peuple palestinien, ils découvriront un jour qu’ils auront été les véritables dindons de la farce et pourront entendre cette phrase du criminel de guerre Ariel Sharon qu’il serait peut-être opportun de leur citer, s’il faut négocier un jour, je le ferai avec les durs, avec le Hamas et le Djihad Islamique, car seuls ces derniers ont une parole et honoreront leurs engagements ! A suivre.

    Le Quotidien d’Algérie, 17 mai 2021

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  • Palestine-Israël/ Malheur aux vaincus

    Le sang des innocents Palestiniens continue de couler et ce serait un miracle si les Israéliens arrêtaient la tuerie dans un avenir très proche.

    Ils sont assurés d’une protection américaine qui ne faiblit pas. Washington a été jusqu’à accuser le président Tayyip Erdogan d’antisémitisme parce qu’il a déclaré qu’Israël «se nourrit de sang» mais n’a pas pipé mot lorsque le président israélien, Reuven Rivlin, a affirmé que «les Arabes sont assoiffés de sang» après les affrontements qui ont eu lieu à Rod entre les juifs et les Palestiniens.

    En outre, et à plusieurs reprises, le gouvernement américain a empêché le Conseil de sécurité, et il était le seul, d’adopter une résolution imposant le cessez-le-feu entre les deux belligérants. Il n’en faut pas plus à Benyamin Netanyahu pour bomber le torse et déclarer qu’il cessera le massacre au «moment approprié».

    Il a un intérêt personnel dans la poursuite de cette guerre contre un malheureux peuple qui vit dans l’horreur depuis 1948. Il a en effet manœuvré pour que la «justice» décide l’expulsion de plusieurs résidents palestiniens (500) de leurs appartements qu’ils occupent depuis la création d’Israël à Jérusalem-Est et les remplacer par des colons juifs.

    Une décision qui, immanquablement, allait mettre le feu aux poudres. Et c’est ce qui est arrivé. Les Palestiniens en avaient marre de vivre dans l’injustice permanente. Il vaut mieux, dans ce cas-là, mourir digne. La provocation du Premier ministre israélien a fonctionné. Cette guerre lui permet de gagner du temps et de rester au pouvoir.

    Il n’a pas remporté les récentes élections législatives, et dans ce cas-là, il pouvait perdre le pouvoir, et du coup, son immunité. Empêtré dans des tas d’affaires de corruption, c’est la prison qui l’attend. De par ses orientations politiques, Netanyahu est un raciste.

    A ses yeux, le Palestinien est un non-être dont la place ne peut être qu’au cimetière. Outre sauver sa peau, c’est pour lui l’occasion de montrer son arrogance et sa cruauté même si, pour l’occasion, il met en danger également les civils juifs. Il n’a pas hésité à perpétrer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Sur 300 Palestiniens tués, 63 étaient des enfants, contre 12 Israéliens. C’est-à-dire, pour un Israélien tué, environ 25 Palestiniens ont laissé leur vie. Sans parler des destructions d’immeubles et de toutes ces familles qui vivent désormais dans la rue parce que leurs habitations ont été rasées. Ghaza, cette fois-ci, a été comparée à Dresde, cette ville allemande totalement détruite par les Alliés durant la Seconde Guerre mondiale.

    Le sinistre spectacle n’émeut qu’en apparence les puissants de ce monde. Le génocide du peuple palestinien peut continuer. Jamais des sanctions politiques et économiques ne seront décidées contre Israël par la communauté internationale, alors que des régimes qui ont commis nettement moins de crimes et n’ont pas violé la légalité internationale ont connu et connaissent, à juste titre, les foudres de l’ONU, de l’UE et d’autres organismes internationaux. On ne prête qu’aux riches et aux puissants. Le peuple palestinien n’en fait pas partie. Même les frères arabes l’ont abandonné. C’est la loi de la jungle.

    El Watan, 20 mai 2021

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  • Le plan de paix absurde de Kushner a échoué.

    Par Michelle Goldberg

    « Nous assistons aux derniers vestiges de ce qu’on a appelé le conflit israélo-arabe », se vantait Jared Kushner dans le Wall Street Journal il y a deux mois.

    Il sondait les résultats des accords d’Abraham, l’ersatz de plan de paix au Moyen-Orient qu’il a aidé à négocier sous Donald Trump. Au cœur de sa suprême assurance, et des accords eux-mêmes, se trouvait la fiction mortelle selon laquelle les Palestiniens étaient si abjects et vaincus qu’Israël pouvait simplement ignorer leurs demandes.

    « L’une des raisons pour lesquelles le conflit israélo-arabe a persisté si longtemps était le mythe selon lequel il ne pouvait être résolu qu’après qu’Israël et les Palestiniens aient réglé leurs différends », écrit Kushner. « Cela n’a jamais été vrai. Les accords d’Abraham ont révélé que le conflit n’était rien de plus qu’un différend immobilier entre Israéliens et Palestiniens qui n’avait pas besoin de retarder les relations d’Israël avec le monde arabe au sens large. »

    Pour contourner ce différend, les États-Unis ont entrepris de soudoyer d’autres pays arabes et musulmans pour qu’ils normalisent leurs relations avec Israël. Les Émirats arabes unis ont obtenu un énorme contrat d’armement. Le Maroc a obtenu de Trump qu’il soutienne son annexion du Sahara occidental. Le Soudan a été retiré de la liste américaine des États soutenant le terrorisme.

    Mais l’explosion des combats en Israël et en Palestine ces derniers jours met en évidence une chose qui n’aurait jamais dû faire de doute : la justice pour les Palestiniens est une condition préalable à la paix. Et l’une des raisons pour lesquelles il y a eu si peu de justice pour les Palestiniens est la politique étrangère des États-Unis.

    « Je ne pense pas que cette occupation et ce processus d’annexion rampant auraient pu atteindre leur stade actuel si les États-Unis avaient dit non », a déclaré Jeremy Ben-Ami, président du groupe sioniste libéral J-Street.

    On peut condamner le Hamas et ses roquettes tout en reconnaissant que la conflagration actuelle a commencé par un excès israélien né d’un sentiment d’impunité. La campagne menée par les colons israéliens pour expulser des familles palestiniennes de leurs maisons dans le quartier de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, a constitué un point de tension majeur. Il y a également eu un raid de la police israélienne sur la mosquée Al Aqsa la première nuit du Ramadan, non pas pour prévenir la violence, mais pour couper ses haut-parleurs afin que les prières ne couvrent pas un discours du président israélien.

    Les Palestiniens craignent, non sans raison, qu’Israël ne cherche à les chasser de Jérusalem. Cela a permis au Hamas de se positionner comme le protecteur de Jérusalem. Et Israël semble considérer que son droit de se défendre contre le Hamas justifie le nombre obscène de victimes civiles qu’il provoque.

    Un statu quo insoutenable
    Tant d’horreur est née de l’illusion, tant de la droite israélienne que de la droite américaine, qu’en ce qui concerne les Palestiniens, le statu quo est durable.

    Pour être juste, ce n’est pas quelque chose qui a commencé avec Trump : L’Amérique a permis l’occupation et le projet de colonisation d’Israël pendant des décennies. Tareq Baconi, un analyste principal basé à Ramallah pour l’International Crisis Group, a fait valoir qu’à certains égards, l’administration Trump était simplement plus honnête que ses prédécesseurs quant à son mépris pour les Palestiniens.

    Néanmoins, a-t-il ajouté, la politique étrangère de Trump a permis « à la droite israélienne de comprendre qu’elle pouvait s’en tirer avec ses politiques les plus extrêmes. »

    Avant Trump, il était courant de dire que l’occupation finirait par forcer Israël à choisir entre être un État juif et un État démocratique. Pendant les années Trump, le choix d’Israël est devenu indéniable.

    La « loi sur l’État-nation » d’Israël de 2018 a consacré « la colonisation juive comme une valeur nationale » et a sapé l’égalité juridique des citoyens arabes d’Israël. Alors que les colonies s’étendaient, une solution à deux États est passée d’un rêve lointain à un fantasme.

    La réalité d’un seul État
    La mort d’un cadre à deux États, a déclaré Baconi, a renforcé le sentiment d’une communauté de destin entre les Palestiniens des territoires occupés et les Arabes israéliens, ou, comme beaucoup se désignent eux-mêmes, les citoyens palestiniens d’Israël. « Plus nous verrons Israël-Palestine comme une réalité à un seul État, où les Juifs ont tous les droits et les Palestiniens ont différents niveaux de droits, plus les Palestiniens comprendront que leur lutte est une lutte partagée.

    Les affrontements intercommunautaires entre Juifs et Palestiniens au sein même d’Israël constituent un aspect unique et déchirant de la violence qui secoue actuellement la région. À Lod, au moins quatre synagogues et une école religieuse ont été incendiées. « Des foules juives ont été vues errant dans les rues de Tibériade et de Haïfa à la recherche d’Arabes à agresser », rapporte le Times of Israel.

    « Je vis ici depuis longtemps ; je n’ai jamais vu la situation aussi grave », m’a dit par téléphone depuis Haïfa Diana Buttu, ancienne avocate de l’Organisation de libération de la Palestine.

    Tout ce chaos est surdéterminé ; presque chaque iniquité dans la région a une préhistoire incroyablement compliquée. Mais les États-Unis ont soutenu à la fois l’asservissement des Palestiniens et le pouvoir croissant de l’ethnonationalisme juif. Il ne suffit pas à Joe Biden d’être un peu meilleur que Trump ou d’essayer de relancer un « processus de paix » spectral. Si Israël ne peut plus se permettre d’ignorer les demandes des Palestiniens, nous ne le pouvons pas non plus.

    Michelle Goldberg est chroniqueuse au New York Times.

    The Berkshire Eagle, 18 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Hamas, Ghaza, bombardements, agression, roquettes,

  • Toujours debout

    L’Assemblée générale de l’ONU tiendra, jeudi, une réunion, initiée par l’Algérie et le Niger, pour examiner la situation en Palestine où les bombardements israéliens ont fait plus de 200 morts, dont au moins 58 enfants.

    Cette réunion intervient face à la paralysie du Conseil de sécurité qui n’arrive pas à se prononcer sur la situation grave qui prévaut à Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés, ainsi que sur la répression qui frappe les Palestiniens et les atrocités qu’ils subissent. Une paralysie qui fait grand bruit.

    Faut-il rappeler que les États-Unis se sont opposés, lundi dernier, pour la troisième fois en une semaine, à l’adoption d’une déclaration du Conseil de sécurité appelant à la cessation des violences de l’entité sioniste.

    Le ministre palestinien des AE, Riyad Al Maliki, a accusé Israël de crimes de guerre : «Certains ne veulent pas utiliser ces mots (crimes de guerre et crimes contre l’humanité), mais ils savent que c’est la réalité. Israël est impitoyable et implacable dans la poursuite de sa politique coloniale, combien faudra-t-il de morts palestiniens avant une condamnation ?» L’escalade meurtrière d’Israël dépasse tout entendement. Elle s’inscrit dans l’histoire violente de la conquête territoriale de la Palestine.

    Il n’est certainement pas surprenant que Tsahal utilise en permanence la terreur pour perpétuer un diktat colonial sur une terre usurpée.

    On ne parle pas des bombardements dits «préventifs» contre des villes palestiniennes. Préventif est un triste euphémisme pour qualifier des représailles sanglantes.

    En témoigne cette déclaration du ministre de la Défense, Benny Gantz, ancien chef de l’armée israélienne : «Il y a encore beaucoup de cibles dans le viseur, ce n’est qu’un début.»

    Fidèle à ses engagements, l’Algérie déploie des efforts louables pour consolider un axe diplomatique à même de défendre la cause palestinienne, de mener des médiations entre les acteurs en présence sur la scène politique palestinienne, pour qu’ils resserrent leurs rangs au service de la libération des territoires palestiniens.

    L’Algérie, en sa qualité de présidente du Groupe arabe, agit intensément pour mobiliser la communauté internationale en vue de se prononcer sur la situation en Palestine.

    Elle avait demandé la convocation d’urgence du Conseil de sécurité qui s’est réuni dimanche et a appelé à mettre un terme à la répression et à trouver une solution juste et durable à la question palestinienne, conformément aux résolutions pertinentes de l’ONU.

    Toute personne, qu’elle soit neutre ou engagée, politologue ou simple citoyen du monde, qui réfléchit sur le drame qu’endure le peuple palestinien, ne peut qu’être scandalisée par les moyens utilisés par le pouvoir sioniste pour étouffer la légitime résistance d’un peuple privé de ses droits les plus élémentaires.

    Des Palestiniens réduits à un niveau économique et social précaire, emprisonnés dans Ghaza martyrisée, croupissent dans les geôles israéliennes.

    En dépit d’un rapport de force inégal, ils ne renonceront jamais à leurs objectifs fondamentaux d’autodétermination.

    EL MOUDJAHID, 18 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Ghaza, Hamas, Israëol, ONU, Conseil de Sécurité, Etats-Unis, agression, bombardements,

  • « Ils ont perdu leur sens moral » : les États musulmans condamnent ceux qui ont normalisé leurs relations avec Israël.

    Les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont participé en 2020 à la normalisation des relations diplomatiques avec Israël organisée par le président américain de l’époque, Donald Trump.

    Lors d’un sommet d’urgence de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) dimanche 16, les 57 pays membres à majorité musulmane ont vivement condamné les attaques d’Israël contre Gaza et la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, mais ont également critiqué plusieurs de leurs propres membres qui ont signé des accords de normalisation controversés avec Israël l’année dernière.

    Dans une déclaration commune à l’issue du sommet, l’OCI a déclaré qu’elle « condamne dans les termes les plus forts les attaques barbares lancées par Israël, l’autorité occupante, contre le peuple palestinien, sa terre et ses lieux saints. »
    Le groupe a exhorté Tel-Aviv à mettre « un terme à toutes les violations perpétrées par Israël, l’autorité d’occupation, y compris le non-respect des lieux saints », notant qu’il « tient Israël, l’autorité d’occupation, pleinement responsable de la détérioration de la situation causée par ses crimes systématiques contre le peuple palestinien […], en particulier l’attaque militaire barbare de grande envergure contre la bande de Gaza assiégée. »

    L’OCI a en outre exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) à « agir rapidement » pour mettre fin aux attaques israéliennes, ce que l’un de ses membres, la Chine, a demandé dimanche (16).

    « Le massacre d’enfants palestiniens aujourd’hui fait suite à la supposée normalisation. Ce régime criminel et génocidaire a prouvé une fois de plus que les gestes amicaux ne font qu’aggraver ses atrocités », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, cité dimanche (16) par l’agence américaine Associated Press.
    « Ne vous méprenez pas : Israël ne comprend que le langage de la résistance et le peuple de Palestine a pleinement le droit de se défendre », a-t-il ajouté.

    Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a quant à lui déclaré que les pays qui ont signé des accords de paix avec Tel-Aviv en 2020 « ont perdu leur boussole morale », ajoutant que « s’il y a des déclarations peu enthousiastes au sein de notre propre famille, comment pourrions-nous critiquer les autres ? Qui prendra nos paroles au sérieux ? ».

    En 2020, l’administration américaine de Donald Trump a réussi à obtenir que quatre pays islamiques – les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc – reconnaissent l’État d’Israël dans le cadre d’un accord de paix qui promettait de mettre fin à l’annexion par Israël de certaines parties de la Cisjordanie.

    Nouveau conflit israélo-palestinien

    La cause directe de la reprise de la violence en Israël a été un arrêt du 6 mai de la Cour suprême d’Israël, qui a dicté l’expulsion de quatre familles palestiniennes du quartier de Sheikh Jarrah, et a entraîné des affrontements entre la police israélienne et des civils palestiniens, ainsi que le raid de la police israélienne sur la mosquée Al-Aqsa.

    Malgré le report de 30 jours de la décision de justice, les mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique ont lancé des roquettes contre Israël lundi dernier (10) depuis la bande de Gaza. Les forces israéliennes ont répondu par des frappes aériennes et d’artillerie contre la région et les groupes palestiniens.

    Dans la nuit de dimanche (16), 193 personnes ont été tuées à Gaza par des bombardements israéliens, dont 55 enfants, et plus de 10 000 personnes ont été déplacées. Onze autres personnes ont été tuées en Cisjordanie, tandis qu’en Israël, dix personnes ont été tuées, dont deux enfants.

    Sputnik, 17 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Hamas, pays arabes, pays musulmans,

  • Analyse : Israël et le Hamas commettent-ils des crimes de guerre à Gaza ?

    Par JOSEPH KRAUSS

    JERUSALEM (AP) – Plus d’une semaine après le début de leur quatrième guerre, Israël et le groupe militant Hamas sont déjà confrontés à des allégations de crimes de guerre à Gaza. Israël affirme que le Hamas utilise des civils palestiniens comme boucliers humains, tandis que les critiques affirment qu’Israël fait un usage disproportionné de la force.

    Qui a raison ? C’est difficile à dire, surtout dans le brouillard de la bataille.

    Les tirs de centaines de roquettes imprécises sur Israël par le Hamas et d’autres groupes palestiniens sont assez clairs. Le droit international interdit de prendre pour cible des civils ou d’utiliser la force sans discernement dans des zones civiles. Des roquettes qui s’abattent sur des immeubles d’habitation de Tel Aviv constituent une violation manifeste.

    Mais à Gaza, où deux millions de personnes s’entassent sur une étroite bande côtière, la situation est beaucoup plus obscure. Les deux camps opèrent en terrain urbain dense, car c’est à peu près tout ce qui existe. En raison de l’étroitesse de l’espace et de l’intensité des bombardements, il existe peu d’endroits sûrs où les habitants de Gaza peuvent se rendre. Un blocus imposé par Israël et l’Égypte après la prise de pouvoir du Hamas en 2007 rend pratiquement impossible toute sortie.

    En tant que mouvement populaire, le Hamas est profondément ancré dans la société palestinienne, avec une opération politique et des organisations caritatives distinctes de sa branche armée secrète. Si Israël et les pays occidentaux considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, il est aussi le gouvernement de facto de Gaza, employant des dizaines de milliers de personnes comme fonctionnaires et policiers. Le simple fait d’être lié au Hamas ne signifie donc pas que quelqu’un est un combattant, et nombreux sont ceux qui, à Gaza, s’opposent au groupe – et tous sont également exposés et n’ont nulle part où aller.

    Au début de l’année, la Cour pénale internationale a ouvert une enquête sur les éventuels crimes de guerre commis par Israël et les militants palestiniens lors de la dernière guerre, en 2014. Les deux parties semblent déjà utiliser les mêmes tactiques dans celle-ci.

    Voici un aperçu des violations potentielles du droit international.

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    COMBAT URBAIN

    Les combattants palestiniens opèrent clairement dans des zones résidentielles construites et ont positionné des tunnels, des lance-roquettes et des infrastructures de commandement et de contrôle à proximité d’écoles, de mosquées et de maisons.

    Un procureur devrait prouver que les combattants ont délibérément placé des moyens militaires près de civils pour bénéficier des protections accordées aux non-combattants pendant la guerre.

    « Si la France envahit la Suisse, il n’est pas interdit aux Suisses de défendre Genève, y compris en plaçant des soldats suisses, des positions d’artillerie suisses, etc. à l’intérieur de Genève », a déclaré Marco Sassoli, professeur à l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains de Genève.

    Le droit international humanitaire s’appliquant à toutes les parties à un conflit, les Français pourraient également combattre à Genève. Mais ici, la question de la proportionnalité se pose au niveau global : Pour poursuivre l’analogie, l’assaut français sur Genève était-il proportionnel à la provocation ?

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    PROPORTIONNALITÉ

    Les critiques d’Israël l’accusent souvent de faire un usage disproportionné de la force. Ils font remarquer que la puissance nucléaire non déclarée, dotée de l’armée la plus puissante de la région, mène une guerre contre un groupe militant armé de peu de choses, hormis des roquettes à longue portée, dont la majorité est interceptée par les défenses antimissiles d’Israël. Comme par le passé, le bilan du conflit actuel est dramatiquement déséquilibré, avec au moins 200 personnes tuées à Gaza, dont près de la moitié sont des femmes et des enfants, et 10 en Israël, tous sauf un civil.

    Israël affirme qu’il a le droit d’éliminer la menace des roquettes, y compris les infrastructures de commandement qui y sont liées. Il affirme qu’il fait tout son possible pour éviter de blesser les civils, notamment en les prévenant avant certaines frappes. Mais M. Sassoli a déclaré que dans les conflits passés, Israël avait « un concept assez large de ce qu’est un objectif militaire légitime ».

    En droit international, la proportionnalité s’applique également aux attaques individuelles, mais les experts estiment qu’il est extrêmement difficile de prouver qu’une attaque spécifique est disproportionnée. Il faudrait savoir ce qui était visé, quel avantage militaire a été obtenu et si cela dépassait les dommages infligés aux civils et aux biens civils. Cela signifie qu’en pratique, seuls les cas les plus extrêmes sont susceptibles d’être poursuivis.

    Samedi, Israël a bombardé un immeuble de 12 étages abritant les bureaux de Gaza de l’Associated Press et de la chaîne d’information Al-Jazeera, ainsi que des dizaines d’appartements privés et de petites entreprises, dont un cabinet d’avocats, un laboratoire d’analyses sanguines et une société de production télévisuelle.

    L’armée israélienne a demandé aux résidents d’évacuer le bâtiment, mais personne n’a été blessé.

    L’armée affirme qu’il y avait une présence considérable du Hamas dans le bâtiment, notamment un centre de commandement et de contrôle, une unité de renseignement et d’autres infrastructures utilisées pour coordonner les opérations de combat. Mais elle n’a fourni aucune preuve.

    Le président et directeur général de l’AP, Gary Pruitt, s’est dit « choqué et horrifié » par l’attaque, et l’AP a demandé une enquête indépendante. « Nous n’avons aucune indication d’une présence du Hamas dans le bâtiment, et nous n’avons pas été avertis d’une telle présence possible avant la frappe aérienne. C’est quelque chose que nous vérifions du mieux que nous pouvons », a déclaré M. Pruitt lundi.

    M. Sassoli a déclaré qu’il serait « totalement illégal » d’attaquer un centre de médias, mais il est impossible de savoir si le bombardement était justifié sans connaître la cible des militaires.

    Les frappes qui font des victimes civiles soulèvent d’importantes questions de proportionnalité.

    Dimanche, Israël a lancé de lourdes frappes aériennes le long d’une artère principale de la ville de Gaza, affirmant qu’il visait « l’infrastructure militaire souterraine » du Hamas. Le bombardement a renversé trois bâtiments et tué au moins 42 personnes, dont 16 femmes et 10 enfants. Un jour plus tôt, une frappe dans un camp de réfugiés bondé avait tué 10 femmes et enfants. Les médias israéliens ont déclaré que l’armée visait les hauts responsables du Hamas réunis dans le bâtiment.

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    ARMÉE CLANDESTINE

    Les membres de la branche armée du Hamas ne portent que rarement, voire jamais, d’uniformes ou ne s’identifient pas en public, et ils entrent dans la clandestinité dès que les hostilités commencent, tout comme les dirigeants politiques.

    La grande majorité des partisans du Hamas ne participent pas aux combats, ce qui signifie qu’ils ne sont pas censés être pris pour cible. Le Comité international de la Croix-Rouge définit un combattant comme une personne ayant une « fonction de combat continue » ou comme une personne engagée dans un combat au moment où elle est visée, une définition largement adoptée.

    Ainsi, même si un bâtiment était rempli de partisans inconditionnels du Hamas, les experts estiment qu’il ne serait pas considéré comme une cible légitime à moins qu’ils ne participent activement à des opérations de combat.

    Associated Press, 18 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Hamas, combats, bombardements,

  • Les combats entre le Hamas et Israël s’atténuent alors que les appels à la trêve se multiplient

    Les combats transfrontaliers entre Israël et le Hamas ont semblé s’apaiser légèrement mardi en début de journée. Pour la première fois depuis le début des hostilités le 10 mai, aucun décès n’a été enregistré à Gaza et les tirs de roquettes palestiniennes à longue portée ont diminué.

    Mais l’appel lancé lundi par le président américain Joe Biden en faveur d’un cessez-le-feu semble être resté lettre morte. Israël a déclaré qu’il poursuivrait, pour l’instant, une offensive visant à détruire les capacités des factions armées du Hamas et du Jihad islamique et les attaques à la roquette se sont poursuivies.

    Les États-Unis et d’autres puissances mondiales ont fait pression pour mettre fin à l’escalade la plus féroce du conflit depuis des années, au cours de laquelle, selon les responsables de Gaza, 212 Palestiniens, dont 61 enfants et 36 femmes, ont été tués.

    Il n’y a pas eu de nouvelles immédiates des victimes israéliennes mardi. Dix personnes ont été tuées en Israël, dont deux enfants, lors de précédentes attaques palestiniennes à la roquette ou au missile.

    Dans des signes d’une possible propagation de la violence, l’armée israélienne a déclaré que ses troupes ont abattu un Palestinien qui a tenté de les attaquer avec une arme et des explosifs improvisés en Cisjordanie occupée et qu’elle a abattu un véhicule aérien sans pilote (UAV) près de la frontière avec la Jordanie mardi.

    Des grèves générales ont eu lieu mardi à Jérusalem-Est, dans les villes arabes d’Israël et en Cisjordanie occupée, avec des messages sur les médias sociaux arborant un drapeau palestinien et appelant à la solidarité « de la mer au fleuve ».

    Les commerces palestiniens de Jérusalem-Est ont été fermés, y compris dans la vieille ville fortifiée, et dans la ville portuaire mixte judéo-arabe de Haïfa, dans le nord d’Israël, Raja Zaatar, organisateur de la manifestation, a déclaré à Reuters que la grève avait entraîné la fermeture de 90 % des commerces dans les quartiers arabes.

    Ra’afat al-Saman, propriétaire d’un commerce dans la rue Salahaddin à Jérusalem-Est, du nom du conquérant musulman qui a pris Jérusalem aux croisés en 1187, a déclaré qu’il soutenait la grève.

    La rue n’est qu’à quelques minutes de marche de la mosquée Al-Aqsa, le troisième site le plus sacré de l’islam, qui se trouve au cœur de la vieille ville fortifiée, sur l’enceinte historique connue des juifs sous le nom de Mont du Temple et des musulmans sous le nom de Noble Sanctuaire.

    « Je pense que les gens sont plus conscients maintenant. Ils ferment leurs commerces, ils vont à Al-Aqsa et dans les rues, il y a maintenant plus d’activités pendant une grève. Dans le passé, les gens faisaient grève et restaient à la maison. Je pense que les gens sont désormais plus conscients du concept de grève », a-t-il déclaré.

    Le Hamas a lancé son attaque à la roquette lundi dernier, après des semaines de tensions liées à une procédure judiciaire visant à expulser plusieurs familles palestiniennes de Jérusalem-Est, et en représailles aux affrontements entre la police israélienne et les Palestiniens près de la mosquée Al-Aqsa, troisième site le plus sacré de l’Islam, pendant le mois sacré musulman du Ramadan.

    Yuval Steinitz, ministre israélien du Likoud, le parti de droite de M. Netanyahou, a déploré cette frappe comme « un nouveau coup porté au tissu délicat des relations et de la coopération entre Juifs et Arabes » dans une interview à la radio de l’armée.

    Les combats de Gaza, déclenchés par la colère des Palestiniens contre les actions israéliennes à Jérusalem, ont déclenché des troubles judéo-arabes souvent violents en Israël.

    CRAINTES D’UN CONFLIT PLUS LARGE

    M. Biden a déclaré qu’Israël avait le droit de se défendre contre les attaques aveugles à la roquette, mais l’a encouragé à faire tous les efforts possibles pour protéger les civils, a indiqué la Maison Blanche au sujet de l’appel avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lundi.

    Le porte-parole en chef de l’armée israélienne, le brigadier-général Hidai Zilberman, a déclaré qu’elle poursuivait ses opérations à Gaza conformément à une liste d’objectifs pour les 24 heures à venir.

    « Les FDI (Forces de défense israéliennes) ne parlent pas d’un cessez-le-feu. Nous nous concentrons sur les tirs », a-t-il déclaré à la radio de l’armée.

    Les habitants de Gaza ont compté au moins 60 frappes israéliennes entre minuit et 10 heures du matin (0700 GMT), une intensité similaire à celle des nuits précédentes. Mais les responsables de la santé de Gaza ont déclaré qu’ils n’avaient pas été informés de décès. Les décomptes précédents ont été retardés par les difficultés à atteindre les corps enterrés sous des bâtiments effondrés ou des bunkers.

    En Israël, les sirènes de la nuit ont indiqué que les salves de roquettes palestiniennes se concentraient sur les communautés frontalières plutôt que sur les villes de l’intérieur, malgré la menace du Hamas, lundi, de reprendre des attaques à plus longue portée sur Tel Aviv.

    Israël a déclaré que plus de 3 350 roquettes ont été lancées sur lui depuis Gaza, certaines n’ayant pas atteint leur cible et d’autres ayant été abattues par ses défenses aériennes Iron Dome. Il affirme que ses forces ont tué au moins 140 combattants du Hamas ou du Jihad islamique à Gaza.

    L’Égypte et les médiateurs de l’ONU ont également intensifié leurs efforts diplomatiques, tandis que l’Assemblée générale de l’ONU se réunira jeudi pour discuter de la violence. en savoir plus

    Le plus haut gradé de l’armée américaine, le général Mark Milley, a averti lundi que la violence pourrait s’étendre.

    « Mon évaluation est que vous risquez une déstabilisation plus large et vous risquez toute une série de conséquences négatives si les combats continuent », a déclaré Milley, président des chefs d’état-major interarmées, aux journalistes avant d’atterrir à Bruxelles lundi pour des entretiens avec les alliés de l’OTAN. « Il n’est dans l’intérêt de personne de continuer à se battre. » lire la suite

    Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a exhorté toutes les parties à protéger les civils.

    Il a déclaré qu’il n’avait vu aucune preuve de la part d’Israël concernant sa suggestion selon laquelle le Hamas opérait à partir d’un bâtiment abritant des médias – y compris l’agence américaine Associated Press – qui a été détruit par un missile israélien le week-end dernier.

    Le Hamas, qui est désigné comme un groupe terroriste dans la plupart des pays occidentaux, a nié avoir des bureaux dans le bâtiment. « Ce sont de fausses allégations et une tentative de justifier le crime consistant à cibler une tour civile », a déclaré le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum.

    Reuters, 18 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Hamas, combats, bombardements,

  • Accusée de mordre la main qui l’étranglait !

    par Ahmed Halli

    Chez les Israéliens en général, et plus particulièrement chez les religieux fanatiques, l’appétit vient en mangeant, et avant même les accords d’Oslo, ils n’ont cessé de tout dévorer autour d’eux. Selon la loi d’airain du gros poisson qui mange les plus petits, ce sont les Palestiniens qui nourrissent, si j’ose dire, la fringale de territoires d’Israël, visant à judaïser, et d’irréversible manière. Le quartier Cheikh-Jerrah de Jérusalem, d’où est partie la plus récente étincelle, et ce n’est pas la dernière, de la révolte, illustre en partie les méfaits de la colonisation effrénée de la Palestine. La judaïsation progressive et brutale de la ville sainte est un exemple de ces forfaits d’État commis sous couvert de lois et de procédures juridiques qui doivent certainement avoir un lien de filiation avec la colonisation de l’Algérie, au XIXe siècle, pour ne citer que cet exemple. Oui, comme se plaît à le répéter l’Occident, Israël est sans doute un État démocratique, mais si c’est une démocratie, elle fonctionne exclusivement par et pour les citoyens de race juive. En attestent les lois scélérates qui permettent d’exproprier au moindre prétexte les maisons ou les terrains convoités, soit pour judaïser des quartiers urbains ou pour créer de nouvelles colonies. Depuis l’enterrement officiel des accords d’Oslo, toutes les maisons et les quartiers palestiniens sont à prendre.

    On pourra toujours arguer qu’il y a quand même des Palestiniens ou Arabes israéliens qui siègent à la Knesset, mais ils sont aussi peu nombreux et aussi peu influents qu’un troisième collège. Encore une bonne vieille recette colonialiste, assez efficace, dont l’État juif, plus sioniste que jamais, pouvait s’inspirer, et c’est sans doute ce qu’il a fait, mais en respectant les formes. Toujours sauver les apparences, sauvegarder ce paravent démocratique que l’Europe en particulier se plaît à agiter, justifiant ainsi les atrocités commises à Ghaza, au nom de la «légitime défense». Il faut dire que le Hamas y a mis du sien, déplaçant le conflit du quartier Cheikh-Jerrah de Jérusalem-Est à l’entité islamiste instaurée par la branche palestinienne des Frères musulmans. Ghaza, c’est le seul endroit au monde où les Frères musulmans ont réussi à prendre le pouvoir et à le garder tout en peaufinant leur image de grands résistants au sionisme. Le bilan du Hamas ne s’exprime pas en termes de performances économiques et de niveau de vie de la population sous sa coupe, mais il se décline avec la liste des victimes, ses martyrs. En quelques heures, grâce aux arsenaux à explosifs, toujours renouvelés, du Hamas, les Occidentaux en ont oublié le problème de Cheikh-Jerrah, pour en appeler au cessez-le-feu à Ghaza.

    Dans une guerre qui ressemble étrangement à celles qui l’ont précédée, avec les mêmes conséquences destructrices, il est d’usage désormais d’appeler les «belligérants» à la modération. Washington a déjà déniché un obscur diplomate qui faisait tapisserie dans les couloirs du département d’État pour qu’il aille négocier un énième cessez-le-feu à Ghaza, entre deux intégrismes. D’un côté, nous avons Israël et son gouvernement qui rêvent de rétablir la grandeur de Salomon, moins Balqis, et de David, sans Bethsabée, les femmes n’ayant pas voix au chapitre. De l’autre, il y a le meilleur ennemi de Netanyahou, celui par qui il redore son blason, le Hamas qui fait miroiter à ses affidés et à une partie de son peuple l’utopie de l’Etat islamique. L’Occident, États-Unis en tête, est plus enclin à partager le rêve du premier, pour des raisons historiques, alors que le rêve du second lui fait peur, puisqu’il en voit déjà les contours. L’Occident et ses médias ont déjà pris fait et cause pour Israël, surtout quand il est en position d’agresseur et qu’il massacre, comme il le fait présentement. Mais massacrer un peuple, même avec la complicité des siens, ne suffit pas à l’effacer. Aucun Israélien, qu’il rêve ou non à la grandeur d’antan, ne dormira tranquille tant qu’il restera des Palestiniens pour déclamer leur nom et le nom de leur pays.

    C’est le point de vue qu’exprimait samedi dernier notre confrère libanais Khair-Allah Khair-Allah, dans le quotidien Al-Arabi, en insistant sur le fait que le peuple palestinien est toujours là. Pour le journaliste, «même si le conflit s’est transposé à Ghaza, la vraie insurrection populaire a eu lieu à Cheikh-Jerrah, près de la mosquée d’Al-Aqsa, et c’est de cette insurrection qu’il faudra tenir compte tôt ou tard». Autre élément important à souligner: Israël a mobilisé ses gardes-frontières, non pas sur ses limites territoriales attribuées ou conquises, mais à l’intérieur de celles-ci et contre les Palestiniens. Il y aura encore d’autres intifadas, non seulement à Jérusalem, mais aussi dans le moindre coin de cette terre, où la mémoire est entretenue, contre toutes les tentatives de l’effacer. Appréciez avec moi cette image partagée sur les réseaux sociaux, résumant ce paradoxe d’un peuple accusé d’avoir mordu la main qui l’étranglait. C’est celle d’une femme, incarnant Israël et se plaignant de ce que la petite fille (la Palestine) qu’elle tentait d’étrangler l’avait mordue à la main. «Pourtant, je ne suis pas son ennemie», déplorait-elle.

    Le Soir d’Algérie, 17 mai 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, Ghaza, Hamas, Jérusalem, Al Qods,

  • Israël-Palestine : les responsables de violations du droit international devront rendre des comptes (ONU)

    La cheffe des droits de l’homme de l’ONU, a appelé, samedi, au strict respect du droit international en Israël et dans le territoire palestinien occupé.

    La Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a appelé toutes les parties à prendre des mesures pour désamorcer la situation de plus en plus alarmante en Israël et dans le territoire palestinien occupé.

    « Au cours des 10 derniers jours, la situation dans les territoires palestiniens occupés et en Israël s’est détériorée à un rythme alarmant », a déclaré Mme Bachelet. Selon la Haut-Commissaire, les tensions dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, déclenchées par des menaces d’expulsions forcées de familles palestiniennes ; la forte présence des forces de sécurité israéliennes et la violence autour de la mosquée al Aqsa pendant le ramadan ; la grave escalade des attaques depuis et contre Gaza; et les incitations choquantes basées sur la race en Israël ont toutes conduit à des attaques vicieuses et à une augmentation du nombre de victimes dans le territoire palestinien occupé et en Israël.

    « Plutôt que de chercher à calmer les tensions, la rhétorique incendiaire des dirigeants de tous bords semble chercher à exciter les tensions plutôt qu’à les calmer », a déploré Mme Bachelet. « Une fois de plus, nous voyons des vies perdues et des personnes terrifiées forcées de fuir ou de se cacher chez elles, soumises à des attaques menées par les deux parties, ce qui peut constituer de graves violations du droit international humanitaire », a-t-elle prévenu.

    La Haut-Commissaire a averti que les tirs aveugles d’un grand nombre de roquettes par des groupes armés palestiniens sur Israël, y compris des zones densément peuplées, sont en violation flagrante du droit international humanitaire et équivalent à des crimes de guerre.

    D’importantes frappes aériennes et bombardements israéliens ont été menés depuis la terre et la mer vers des zones densément peuplées dans la bande de Gaza. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) craint que certaines attaques des Forces de défense israéliennes (IDF) aient visé des biens civils qui, en vertu du droit international humanitaire, ne satisfont pas aux exigences pour être considérés comme des objectifs militaires.

    Le non-respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution dans la conduite des opérations militaires constitue une grave violation du droit international humanitaire et peut constituer des crimes de guerre, a rappelé le HCDH.

    « J’exhorte les deux parties à garantir le strict respect de leurs obligations en vertu du droit international. Israël, en tant que puissance occupante, a le devoir d’assurer un accès sans entrave à l’aide humanitaire dans la bande de Gaza », a déclaré Mme Bachelet « Les personnes responsables de violations devront rendre des comptes », a souligné la cheffe des droits de l’homme de l’ONU.

    Israël doit protéger tous ses citoyens et résidents sans discrimination
    La Haut-Commissaire a également appelé le gouvernement israélien à prendre des mesures pour endiguer la flambée inquiétante de violence entre les groupes d’extrême droite, y compris les colons israéliens, et les citoyens palestiniens d’Israël, dans des villes comme Lod, Jaffa, Ramle et Haïfa.

    La nature apparemment hautement organisée de certaines attaques ainsi que les propos incendiaires qui peuvent constituer une incitation à la haine et à la violence raciales et religieuses sont particulièrement préoccupants, souligne le HCDH.

    Des informations indiquent que dans certains cas, des colons sont arrivés en convois organisés depuis les colonies israéliennes de Cisjordanie pour rejoindre des groupes locaux. Des attaques violentes ont également été perpétrées par certains citoyens palestiniens d’Israël. Des émeutes ont eu lieu à Bat-Yam, Jaffa et Saint Jean d’Acre cette semaine, notamment des attaques contre des lieux de culte et du patrimoine culturel.

    « Je suis particulièrement préoccupé par les informations selon lesquelles la police israélienne n’est pas intervenue là où des citoyens palestiniens d’Israël ont été violemment attaqués, et que les médias sociaux sont utilisés par des groupes d’extrême droite pour rallier des gens pour apporter ‘des armes, des couteaux, des gourdins, des coups de poing’ à utiliser contre les citoyens palestiniens d’Israël », a déclaré Mme Bachelet.

    Des rapports font également état d’un recours excessif et discriminatoire à la force par la police contre des citoyens palestiniens d’Israël, dont des centaines ont été détenus en lien avec d’incidents de violence.

    « Je rappelle au gouvernement israélien son devoir de protéger tous ses résidents et citoyens sans discrimination fondée sur les notions de ‘nation’, d’origine religieuse ou ethnique, et d’assurer l’égalité de traitement devant la loi », a déclaré Mme Bachelet. « Les dirigeants politiques doivent s’abstenir de toute action qui aggraverait les tensions, mais doivent prendre des mesures pour prévenir et combattre l’incitation à la haine et à la violence et veiller à ce que tous les citoyens d’Israël soient pleinement et également protégés, notamment en prenant des mesures préventives », a-t-elle ajouté.

    La cheffe des droits de l’homme de l’ONU s’est également dit profondément troublée par l’utilisation signalée de balles réelles par les forces de sécurité israéliennes dans le contexte de manifestations et d’affrontements en Cisjordanie, qui a entraîné la mort de 10 Palestiniens rien que pour la journée du 14 mai.

    Le HCDH a rappelé que tout usage de la force par les forces de sécurité israéliennes en Cisjordanie doit respecter les Principes de base sur l’usage de la force et des armes à feu par les forces de l’ordre. Ces principes stipulent en particulier que les armes à feu ne peuvent être utilisées que contre des individus représentant une menace imminente de mort ou de blessures graves, et uniquement en dernier ressort. « Dans une situation d’occupation, le recours injustifié et illégal aux armes à feu par les forces de l’ordre peut constituer un crime de guerre », a averti le HCDH.

    La Haut-Commissaire a appelé à ce que des enquêtes indépendantes, transparentes et approfondies soient menées sur toutes les allégations de violations du droit international relatif aux droits de l’homme et du droit international humanitaire.

    « L’histoire récente nous a montré comment une situation aussi grave peut évoluer avec des conséquences tout à fait catastrophiques pour des milliers de civils », a déclaré Mme Bachelet. « Il ne peut y avoir de gagnant, pas de paix durable résultant de la poursuite du cycle de la violence », a insisté la Haut-Commissaire qui a exhorté toutes les parties – « et les États influents » – à prendre des mesures immédiates pour garantir le respect du droit international, apaiser les tensions et œuvrer pour résoudre – plutôt qu’attiser – le conflit.

    ONU Info, 15 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Hamas, Ghza, HCDH, ONU, Michelle Bachelet,

  • Les États-Unis se tournent vers l’Égypte et la Tunisie pour communiquer les raisons de la désescalade du Hamas – Maison Blanche

    WASHINGTON (UrduPoint News / Sputnik – 13 mai 2021) Les États-Unis prévoient que d’autres acteurs régionaux tels que l’ Égypte et la Tunisie peuvent aider à communiquer les raisons de la désescalade du conflit entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré jeudi la secrétaire de presse de la Maison Blanche , Jen Psaki .

    << Notre objectif, à court terme, est que l’ Égypte , la Tunisie et d’autres pays importants de la région puissent certainement jouer un rôle en communiquant au Hamas et au chef du Hamas les raisons de la désescalade et en quoi cela pourrait être bénéfique, et c’est un rôle qu’ils ont joué historiquement à certains moments dans le temps », a déclaré Psaki.

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