Étiquette : harga

  • Enceinte de 8 mois, une Algérienne tente la Harga avec ses 5 enfants

    Algérie, harga, harragas, migration, #Algérie, #Migration,

    Le drame n’en fini pas, il s’allonge comme la route qu’empruntent les embarcations mortuaires reliant illégalement l’Algérie à l’Espagne. Le drame continue, ne s’arrête pas, mais se vide de toute humanité, de toute logique. L’Horreur devient commune, comme le démontre l’histoire d’une femme algérienne enceinte de huit mois, qui a failli mourir en mer après avoir tenté de traverser la méditerranée.

    Cette femme algérienne, enceinte dans son huitième mois, a tenté d’atteindre, en compagnie de ses cinq enfants, un Eldorado qui a failli la mener à sa perte. Elle a été heureusement sauvée, il y a quelques heures, au large des côtes de l’Espagne, ont indiqué aujourd’hui plusieurs médias étrangers, dont le journal suisse Le Matin.

    Une histoire parmi tant de drames “Cette dame a été secourue tout comme 300 autres migrants qui ont été interceptés ces dernières heures, indique la même source. Elle a été toutefois transférée en toute urgence v ers l’hôpital.

    Cette femme algérienne était à son huitième mois de grossesse, et elle souffrait de douleurs abdominales”, explique une porte-parole de la Croix-Rouge. “La chance était du côté de cette femme, de son bébé, et de ses cinq autres enfants, qui ont tous failli perdre la vie. Ils ont été finalement secourus au large de la province d’Alicante en Espagne. C’était un véritable essaim de migrants.

    La femme se trouvait parmi un groupe de 91 harraga répartis à bord de six embarcations. Ces nav ires de la mort et de désespoir sont à priori tous partis des côtes Algériennes”, indique la Croix Rouge.

    La majorité des migrants secourus sont Algériens, notamment quatre autres femmes et six enfants. Cependant, parmi les harragas, il y avait aussi des Syriens.

    Onze autres femmes, dont la nationalité n’a pas été révélée ont été également secourus en compagnie de 176 autres migrants, au large de l’archipel espagnol des Baléares. Cet autre convoi était réparti en treize bateaux.

    Le Midi Libre, 30/09/2021

  • Migration illégale : la Harga prend de l’ampleur

    Algérie, migration, harga, harragas, #Algérie,

    En dépit de la chasse que leur mènent les garde-côtes algériens et européens, le nombre de harragas algériens ne cesse d’augmenter. Le traitement sécuritaire semble inefficace pour endiguer le phénomène qu’on ne peut expliquer uniquement par des raisons économiques.

    Ils sont des milliers à tenter la traversée périlleuse pour espérer rejoindre, clandestinement, les rivages de l’Europe. Sur des embarcations de fortune ou des bateaux Go Fast, à la merci de passeurs sans vergogne et des conditions imprévisibles de l’ouest de la Méditerranée, ils mettent leur vie en jeu pour réaliser un rêve qu’ils partagent, sans exagération, avec la majorité des jeunes maghrébins.

    Le phénomène prend de plus en plus d’ampleur ces derniers temps. Avant, il concernait quelques desperados et têtes brûlées, tous jeunes de sexe masculin. Aujourd’hui, il n’est pas rare de trouver des vieux et des vieilles parmi les candidats. Des familles entières jouent parfois à cette roulette, des mères enceintes accompagnées d’enfants en bas âge tentent aussi la folie.

    Rien que ce weekend, une barque avec à son bord 15 harragas Algériens a accosté sur une des plages d’Almeria en Espagne. Presque au même moment, trois autres embarcations transportant 32 Algériens dont une femme enceinte sont arrivées à Alicante. Les garde-côtes espagnols ont, par ailleurs, sauvé de la mort 17 personnes en pleine mer, dont des femmes et quatre bébés. Combien sont-ils ceux qui ont réussi le passage sans être interceptés par les services de sécurité algériens ou ceux des sud de l’Europe ?

    Le Harga est une tendance qui va croissant car la migration est presque inscrite dans les gènes de l’humain. Lorsque celui-ci vit mal, a faim ou soif sur sa propre terre, il se met en route pour se mettre à l’abri sous des cieux plus cléments.

    Les jeunes algériens ne souffrent pas de faim, même si le chômage, l’oisiveté, la dégradation de l’image et l’estime de soi rendent leur quotidien amer. Ils ressentent alors un fort besoin de se surpasser, de mener l’aventure qui peut leur être fatale pour tenter de reprendre la main, croient-ils, sur leur destin. Ce qui les attend sur la terre d’accueil est souvent le contraire de ce qu’ils espéraient mais briser ses chaînes pour réaliser le rêve de partir est en soi une forte motivation de défier la mort.

    La harga en Algérie date du début du 20e siècle. Le mouvement migratoire régulier vers la France a débuté en 1905. A l’époque, l’industrie française cherchait une main d’œuvre bon marché qu’elle recrutait dans ses colonies. Toutefois, par une circulaire du 8 octobre 1924 et des mesures de même nature adoptées en 1926, la libre circulation entre l’Algérie et la France a été stoppée. Sauf que le désir d’émigrer pour améliorer les conditions de vie de leur famille, poussaient des travailleurs à vouloir rejoindre la métropole par n’importe quel moyen. Tout comme aujourd’hui, ils payaient des sommes d’argent pour embarquer clandestinement essentiellement vers Marseille.

    La catastrophe du Sidi Ferruch

    En mai 1926 un incident, resté dans l’histoire sous le nom de « catastrophe du Sidi Ferruch », a coûté la vie à plus de 20 passagers fraudeurs en route vers le continent. Les malheureux étaient morts étouffés dans des réduits où ils s’étaient cachés pour échapper aux contrôles de la police.

    Huit mois plus tard, onze autres algériens ont connu le même sort dans les soutes du Charley-le-Borgne. En février 1927, à Port-la-Nouvelle dans l’Aude, quarante-huit « travailleurs » venus d’Algérie sont retrouvés entassés dans les cales du voilier Afrique et privés de nourriture substantielle après avoir payé la somme de 1 000 francs par tête.

    À l’indépendance, la liberté de circulation entre l’Algérie et la France a été rétablie à la faveur des Accords d’Evian. Le flux sud nord a repris de plus belle puisque l’économie française, en particulier le secteur du BTP, était en plein boom et employait à tour de bras des salariés à bas coût. Face à ce déplacement de masse, le racisme anti-maghrébin a connu une flambée dans les discours politiques, dans les médias et dans la vie ordinaire. Heurté par cette situation le président Houari Boumédiène a décidé en 1973 de suspendre l’émigration algérienne de travail. Une année plus tard, le gouvernement français prend une décision similaire avant d’imposer, en 1986, un visa obligatoire pour les ressortissants du Tiers-Monde voulant entrer sur son territoire.

    Depuis, certains Algériens qui n’ont pas la possibilité d’obtenir ce document se tournent vers les passeurs pour émigrer clandestinement. Les prix sont prohibitifs : près de 500 milles dinars sur une barque normale et plus de 700 mille sur un Go Fast, sur un hors-bord muni d’un moteur de 300 chevaux. Mais ni le prix à payer, ni le risque de noyade, ni le traitement dégradant qu’ils subissent dans les centres de détention des services d’immigration européens ne semblent plier la volonté de ces aventuriers prêts à tout pour changer d’air.

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 20/09/2021

  • Méditerranée : Les embarcations de la mort

    Le nombre de migrants décédés en mer a doublé en un an / Méditerranée : Les embarcations de la mort

    C’est une alerte que vient de lancer l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui fait état d’une forte hausse de décès de migrants rejoignant l’Europe par la mer.

    PAR NAZIM BRAHIMI

    Au moins 1 146 personnes sont mortes en mer en tentant de rejoindre l’Europe au cours du premier semestre 2021, indique le dernier rapport de l’organisation, qui rappelle qu’en 2020, 513 avaient péri au cours de la même période, et 674 en 2019. La majorité des décès ont été enregistrés en Méditerranée déplorant pas moins de 896 morts, ce qui représente une augmentation de 130% par rapport à la même période en 2020.

    La plupart sont décédés en Méditerranée centrale (741), régulièrement décrite par les organismes humanitaires comme la route migratoire la plus dangereuse au monde, suivie de la Méditerranée orientale (149), alors que six autres migrants ont péri en voulant rejoindre par mer la Grèce depuis la Turquie. C’est la raison pour laquelle la même organisation appelle les Etats à prendre des «mesures urgentes» de nature à arrêter ces drames. Aussi, le rapport montre une augmentation pour la deuxième année consécutive des opérations maritimes menées par les Etats d’Afrique du Nord le long de la route de la Méditerranée centrale.

    Selon l’OIM, plus de 31 500 personnes ont été interceptées ou secourues par les autorités nord-africaines au cours du premier semestre, contre 23 117 au cours des six premiers mois de 2020. Ce type d’opérations menées au large des côtes tunisiennes a augmenté de 90% au cours du premier semestre par rapport à la même période l’an dernier, précise le rapport de l’OIM, qui relève que plus de 15 300 personnes ont été renvoyées en Libye au cours des six premiers mois de 2021, soit près de trois fois plus qu’à la même période en 2020 (5 476).

    En ce qui concerne l’Algérie, le bilan du premier semestre, rendu public par l’ANP et publié récemment, fait état de 1 712 candidats à l’émigration clandestine à travers des embarcations de construction artisanale. Il y a une semaine, sur une plage de Ténès, des estivants ont découvert le corps d’un jeune homme rejeté par les vagues. Des sources locales avaient indiqué qu’il faisait partie d’un groupe de migrants clandestins dont l’embarcation a chaviré au large de Ténès. Pas loin de là, une quinzaine d’autres migrants, partis de Mostaganem fin juin, auraient également disparu en haute mer alors que trois cadavres ont été retrouvés par des pêcheurs de la même région. Par ailleurs, aucune nouvelle de la vingtaine de jeunes partis de Béjaïa au printemps dernier malgré les actions menées par leurs familles quant à leur sort. L’Office des Nations unies pour les réfugiés avait recensé près de 10 000 Algériens qui ont pu rejoindre, jusqu’en avril dernier, la rive sud de la Méditerranée, notamment l’Espagne et l’Italie.

    Responsabilité des Etats

    «Les organisations civiles de recherche et de sauvetage ont continué à se heurter à des obstacles importants, la majorité de leurs bateaux étant bloqués dans les ports européens en raison de saisies administratives et de procédures pénales et administratives en cours contre les membres d’équipage», souligne le même rapport. Ce dernier alerte également quant à l’augmentation des décès à un moment où les interceptions d’embarcations transportant des migrants au large des côtes nord-africaines sont en hausse.

    «L’OIM réitère l’appel lancé aux Etats pour qu’ils prennent des mesures urgentes et proactives afin de réduire les pertes de vies sur les routes migratoires maritimes vers l’Europe et qu’ils respectent leurs obligations en vertu du droit international», a déclaré le directeur général de l’OIM, Antonio Vitorino. Pour ce responsable, l’augmentation des efforts de recherche et de sauvetage, la mise en place de mécanismes de débarquement prévisibles et la garantie d’un accès à des voies de migration sûres et légales sont des étapes clés pour atteindre cet objectif.

    Signe d’inquiétude, ces chiffres sont bien inférieurs à la réalité, selon l’OIM, pour qui des centaines de cas de naufrages invisibles sont signalés par des ONG qui sont en contact direct avec les personnes à bord ou avec leurs familles. «Ces cas, qui sont extrêmement difficiles à vérifier, montrent que le nombre de morts sur les routes maritimes vers l’Europe est bien plus élevé que ce que les données disponibles», ajoute l’OIM. n

    Reporters, 15/07/2021

    Etiquettes : Migration, harga, harragas, Algérie, Méditerranée,

  • Plus de 800 harragas algériens arrivés en Espagne en 4 jours

    L’Algérie se vide de sa jeunesse comme un corps blessé se vide de son sang. Le phénomène de la harga devient une plaie béante que la crise traversée le pays ouvre de plus en plus.

    En quatre jours, plus de 800 Algériens, des jeunes hommes et des jeunes femmes, mais aussi des mamans et des enfants, montent sur les barques de la mort, défiant la Grande Bleue, et s’élançant vers un eldorado incertain. C’est Francisco Jose Clemente Martin, de l’organisation espagnole Héroes del Mar, (Les héros de la mer), qui a livré hier un bilan alarmant sur le nombre d’Algériens qui ont foulé le sol espagnol lors de ces quatre derniers jours. Le militant et bénévole n’y va pas par quatre chemins.

    « Au cours des 4 derniers jours plus de 800 Algériens sont arriv és àAlmeria », écrit-il sur sa page Facebook .

    Plus de 1.100 personnes en quelques jours

    Parmi les 800 Algériens qui sont arrivés à Alméria ces 4 derniers jours, « seuls 600 ont été interceptés par la Garde Civile ou le Secours Maritime, les autres ont échappé aux autorités », précise la même source qui ajoute que parmi les harraga algériens, figurent beaucoup de femmes et d’enfants.

    L’activiste assure qu’aucune embarcation ne manque à l’appel en eaux espagnoles, cependant es investigations sont en cours en ce qui concerne un probable naufrage en eaux algériennes. En outre, Francisco Josel Clemente Martin assure qu’ »ils sont arriv és à Motril, Almería, Cartagena, Alicante, Baléares, ces jours-ci, plus de 1.100 personnes ». Un chiffre énorme qui laisse les autorités espagnoles impuissantes face à un tel afflux migratoire qui ne cesse de prendre de l’ampleur.

    Il y a « beaucoup de harraga algériens qui se trouvent en garde à vue, mais ils seront libérés aujourd’hui ou demain » assure le militant bénévole qui précise aussi que « 4 passeurs ont été arrêté par la police espagnole. Seulement à Almería, du 1er janv ier 2021 à ce jour, un total de 245 bateaux sont arrivés » indique encore la même source qui confie avoir répondu à près de 200 messages de familles algériennes qui s’inquiétaient pour leurs enfants.

    Enfin, et en guise de conseil, il a été demandé aux candidats à la migration illégale d’attendre à ce que la mer se calme pour sortir.

    Le Midi libre, 06/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, migration, harga, harragas,

  • Femmes harraga : Un phénomène qui se banalise en Algérie

    La Méditerranée n’est plus qu’un vaste cimetière pour les migrants clandestins. Depuis deux ans, le phénomène de la harga, ou migration clandestine, a pris des dimensions effarantes en Algérie. Le fléau qui était exclusivement réservé aux hommes, voit dorénavant ses rangs renforcés par des centaines de femmes rongées par l’espoir de trouver mieux ailleurs.

    Un espoir qui mène parfois à la mort. Crise économique et sociale, flou politique, pouvoir d’achat en berne… rien ne va plus en Algérie. Si la harga ne concernait autrefois que les jeunes hommes maintenant, les femmes et les enfants s’y mettent, eux aussi, et comme il n y a pas de galanterie dans le business, les candidates à la traversée de la Grande Bleue doivent payer parfois plus que les hommes.

    Une mort au prix fort

    Inconscience ou désespoir ? De plus en plus de femmes défient la Méditerranée, se fiant à des passeurs sans foi ni loi, qui se font pourtant passer pour des sauveurs, et qui sont, hélas, souvent vus comme tels.

    « Sois assurée de la sécurité ma soeur, je ne vais pas t’embarquer dans une vieille chose qui va s’arrêter au milieu de la traversée. C’est du nouveau matériel que je propose » promet un des passeurs à une journaliste d’El Chourouk qui menait une enquête sur les prix de la traversée clandestine. « Fais-moi confiance ma soeur, travailler avec l’argent des gens et les faire traverser n’est pas chose facile », ajoute le passeur qui tente d’amadouer la journaliste qui se faisait passer pour une candidate à la harga.

    En ce qui concerne les prix, le passeur indique que « on demande 70 millions, cependant je peux t’aider un peu en te faisant une remise de 2 millions ou 1 million Autre chose ? On pourra toujours se mettre d’accord ».

    Sur la barque pour la traversée, de cinq mètres de long, vont s’entasser cinq autres femmes, dont une maman avec ses deux enfants, ainsi que trois jeunes hommes. Le convoi devrait arriver à San José, en Espagne, après trois heures et demie de navigation.

    Le Midi libre, 30 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, harga, harragas, migration, trafic de migrants, traite humaine,

  • Algérie : Le visa ou la harga

    par Abdelkrim Zerzouri

    L’effort en valait-il la chandelle ? Solliciter un visa Schengen en 2020, une année marquée par le confinement quasi planétaire dans le cadre des mesures de protection contre la propagation de la pandémie, qui aurait songé à le faire s’il n’a pas «motif impérieux », condition sine qua non pour l’entrée des étrangers dans les pays européens durant cette période de crise sanitaire ? Certes, on a enregistré une baisse importante des demandeurs algériens de visa Schengen, 80% de moins qu’en 2019, mais les consulats européens en Algérie ont enregistré quand même, en 2020, 136.079 demandes de visa Schengen, dont 87.138 ont obtenu une réponse positive, soit un taux de rejet des demandes de visa Schengen qui s’est établi à 38% en 2020. Lequel taux de rejet des demandes de visa est le plus faible comparé aux deux dernières années, qui s’est établi à 43% en 2019 et 45,5% en 2018.

    Mais, ce taux de rejet enregistré en 2020 est plus élevé qu’en 2017 et surtout en 2016 lorsqu’il s’établissait respectivement à 35,9% et 27,7%. Les causes des rejets ? Souvent non motivé, basé sur des soupçons de départ sans retour ou prolongation illégale du délai de séjour autorisé, le rejet de la demande de visa n’est-il pas à l’origine de l’explosion d’autres chiffres, ceux liés à l’émigration clandestine, la harga, comme la qualifient les Algériens ? Le lien existe bien si l’on tient compte de la hausse des chiffres des harraga qui ont traversé la Méditerranée dans la même période. Pourquoi se fatiguer à suivre la voie légale quand on est assuré du refus au bout de la demande de visa, et quand rejoindre les rives sud de l’Europe devient du domaine du possible, juste le temps d’une traversée par mer, de plus en plus court grâce à des embarcations rapides et plus sûres, et ce malgré tous les risques de l’aventure ?

    Il y a, donc, les chiffres de demandeurs de visa et les autres chiffres cachés de l’émigration clandestine, plus importants, et qui devraient amener, ici et ailleurs, à se poser moult interrogations. A-t-on vraiment réussi à empêcher les gens, les jeunes notamment, de se rendre en Europe en leur refusant le visa ? Si non, pourquoi alors ne pas accorder le visa au grand nombre de demandeurs pour réduire une immigration clandestine incontrôlable, afin de se charger d’un flux de voyageurs étrangers détenteurs de visa, qu’on pourrait identifier, contrôler et suivre facilement, y compris dans le cas de prolongation illégale de la période de séjours autorisée ?

    Certainement que si les visas étaient plus faciles à obtenir, les gens seraient plus disposés à rentrer chez eux à la fin de leur séjour avec l’espoir de tenter leur chance une autre fois. L’émigration clandestine serait réduite considérablement et deviendrait dès lors plus contrôlable, plus maîtrisable. Durant cette année 2020, de nombreux détenteurs de visa C, court séjour, n’ont pas été autorisés à pénétrer dans l’espace Schengen, à cause de la fermeture des frontières, mais juste à côté, des centaines de harraga, qui n’ont rien demandé à leurs hôtes, ont accompli le voyage et se baladent dans les villes européennes ! Quelque part, c’est insensé, et cela pousse à se demander si le rejet du visa n’est pas fait pour booster l’émigration clandestine.

    Le Quotidien d’Oran, 13 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, visa, harga, Schengen, Europe, émigration,

  • Immigration clandestine en Espagne : Les Algériens représentent 71 % des migrants

    Apparemment, rien n’arrête les migrants algériens quiaffrontent toutes sortes de dangers, ne craignant rien ni personne et décidés d’arriver à la destination qu’ils ont choisie pour s’y établir.

    En effet, malgré la pandémie qui fait rage en Europe et qui décime ses habitants par milliers, les contaminations qui se poursuivent, les dangers de la mer et la surveillance continue des Garde-côtes aussi bien algériens qu’étrangers, ce sont de vagues de migrants de toutes nationalités qui débarquent sur la rive Nord de la Méditerranée.

    Pour l’Espagne, ce sont les Algériens qui ont la « cote » car ayant été les plus nombreux à débarquer dans ce pays en 2021, c’est par dizaines qu’ils arrivent à bord d’embarcations de fortune ou de navettes rapides qu’ils abandonnent sur les plages.

    Ainsi et selon l’Agence Européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) entre le 1er janvier et le 28 février 2021, ce ne sont pas moins de 887 migrants algériens qui ont débarqué illégalement en Espagne. Ce chiffre est de loin le plus important comparé aux autres nationalités arrivées sur la péninsule ibérique.

    Selon les statistiques de l’agence européenne, les migrants illégaux algériens arrivés en Espagne représentent 71% du nombre total des personnes ayant effectué la traversée vers l’Espagne, le reste c’est-à-dire les 29 % proviennent du Maroc avec 357 migrants clandestins.

    En tout, ce sont 1.234 immigrés qui ont pu rejoindre la péninsule ibérique par voie maritime pendant le mois de février 202, un chiffre qui selon Frontex reflète une baisse significative estimée à 47 % par rapport à la même période en 2020. Cette baisse est due essentiellement aux conditions météorologiques défavorables qui avaient caractérisé les mois de janvier et février ce qui a quelque peu réduit le flux de migrants, les passeurs ne voulant pas s’aventurer par mauvais temps.

    Le corridor algéro espagnol est aussi emprunté par les migrants marocains qui traversent les frontières terrestres près d’Oujda pour ensuite s’embarquer à partir d’Oran en direction d’Almeria (Espagne). Par ailleurs et, pas plus loin que vendredi passé, ce sont 8 jeunes Algériens sans papiers qui ont été interceptés par la police espagnole dans la campagne d’Almeria. L’on rapporte que ces jeunes auraient utilisé une navette rapide qu’ils avaient abandonnée après avoir débarqué sur les côtes espagnoles. La Guardia civil a trouvé cette navette échouée sur une des plages et ses occupant auraient quitté les lieux dans la précipitation de peur d’être interceptés par la police espagnole

    Le Provincial, 15 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, migration, harga, harragas, Espagne, pateras,

  • Algérie/ L’espoir, ce vieux vinyle rayé !

    par Madjid Khelassi

    Plus de 30 embarcations, transportant des Harraga algériens, ont été interceptés sur les côtes d’Almeria (Sud de l’Espagne), en seulement 48 heures, et ce durant le week-end qui a précédé l’Aid El Fitr.

    Ces chiffres rapportés par le quotidien espagnol OK Dario, montrent l’ampleur du phénomène migratoire algérien vers la rive européenne de la Méditerranée.

    D’après le Haut Commissariat des nations-unies pour les réfugiés, 2000 Harraga arrivent à rejoindre chaque mois, les rivages sud du continent européen, sur des embarcations clandestines avec pour principales destinations, l’Espagne, l’Italie et la France.

    Son rapport du 12 mai 2021, fait état de 10 000 Harraga depuis janvier 2021.

    10 000 Harraga en 4 mois…Le paradis algérien tant chanté vire à une géhenne quotidienne.

    Chômeurs, ouvriers spécialisés, cadres , médecins, architectes, enseignants, sportifs.

    La panoplie migratoire s’étoffe et se « mixte ». C’est un catalogue multigamme.

    Les personnes qui mettent les voiles, sont certes des personnes touchées par la précarité, voire la pauvreté, mais beaucoup d’entre- eux sont des pauvres qui ne devraient pas l’être. Car disposant d’un capital culturel ou professionnel assez élevé, mais qui ne trouve pas preneur dans l’Algérie réelle.

    On passe ainsi de la migration des précaires à celle des intellectuels. Dramatique équation, qui souligne la faillite de notre système économique et social.

    Pour ces candidats, l’espoir, coincé quelque part, ressemble à un vieux vinyle rayé.

    Donc l’espoir est supprimé. Place à une réalité, qui souvent, se termine par le chavirage tragique d’une felouque voguant vers un ailleurs meilleur.

    El Harga, brûlure contemporaine des déshérités, ou comment on est anéanti par un espoir en congé permanent.

    Dans tous les ports et plages d’Algérie, surgit, chaque soir, un Aladin des mers, qui embarque, moyennant un joli pactole, des milliers d’algériens en classe tous risques, vers un eldorado incertain.

    Houle et mal de mer, éléments imprévisibles déchaînés…la traversée vire souvent à l’ordalie marine. Et les rêves, déjà en pointillés, sombrent dans la lagune d’une destinée malmenée.

    El Harga, décision définitive, tourneuse de tête et tueuse…Qu’a cela ne tienne !

    Tous les Harraga vous diront qu’ils préfèrent ça, à l’Algérie (l’ancienne et la nouvelle), qui n’a jamais rien compris au rêves contrariés de ses enfants.

    La Nation, 16 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, migration, harga, harragas, pateras, Almeria,

  • Les garde-côtes espagnols interceptent trois bateaux de « Harragas » algériens

    Lundi à l’aube, les patrouilles du service maritime de la Garde civile espagnole ont intercepté trois embarcations de fabrication traditionnelle équipées de moteurs de 80 chevaux transportant 38 immigrants clandestins de nationalité algérienne, âgés de 16 à 37 ans, partis de la plage d’Ain Franin, au cœur de la forêt de Cristel, à l’est d’Oran, en direction de la côte sud de l’Espagne.

    Selon des sources informées, la Garde civile espagnole a déjoué les tentatives de ces jeunes hommes de pénétrer dans la péninsule ibérique, après que la période de navigation secrète entre la côte d’Oran et son homologue espagnole ait duré environ 17 heures complètes, selon ce qui a été rapporté par le journal local « Alvaro de Ciota » dans la province de Grenade.

    Les « harragas » ou immigrants illégaux étaient répartis sur trois bateaux, le premier était un bateau en caoutchouc, transportant 13 jeunes Algériens, dont un mineur, le deuxième était un bateau traditionnel en bois transportant 14 immigrants, la plupart dans leur quatrième décennie de vie, et le troisième bateau en bois avait 11 jeunes hommes portant des combinaisons de plongée.

    Les mêmes sources ont révélé que les migrants arrêtés ont été interceptés à 20 miles nautiques au sud de Motril.

    Chacun d’entre eux a été emmené sous haute surveillance par les patrouilles des services maritimes jusqu’au port de Motril, dans la région d’Andalousie, dans le sud de l’Espagne, où des tests ont été effectués sur eux pour s’assurer qu’ils étaient exempts du virus Corona.

    Ensuite, il a été décidé de les transférer dans un centre de la région de « Capilera », supervisé par la Croix-Rouge espagnole, comme le dictent les mesures de précaution visant à freiner la propagation du nouveau virus Corona, en raison de la fermeture continue des centres pour immigrants illégaux en Espagne. Des fuites locales ont indiqué dans ce contexte que toutes les personnes arrêtées par les autorités espagnoles étaient originaires des provinces algériennes de Chlef et de Djelfa.

    Ils ont pris la mer en masse depuis la plage d’Ain Franin après que les barons de l’immigration clandestine aient profité du calme de la mer pour envoyer plusieurs embarcations vers l’Espagne.

    Il s’agit du deuxième incident de ce type en moins de trois jours, après l’annonce par les services de secours maritimes espagnols de l’interception d’une embarcation artisanale transportant dix immigrants clandestins algériens sur les côtes de Carthagène appartenant à la région de Murcie.

    Les immigrés clandestins algériens dont le bateau a été intercepté sont des adultes et sont en bonne santé, précisant qu’ils ont été transférés dans la région « Escombreras » de Carthagène, où ils ont été soumis à des tests pour détecter la possibilité d’une infection par le virus Covid-19, conformément au protocole sanitaire en vigueur.

    Echourouk online, 11 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Espagne, migration, pateras, harragas, harga,

  • Algérie/ Le prix de la désillusion (Edito de Liberté)

    Le contraste est saisissant : au moment où le régime s’emploie, la tête dans le guidon, à mener à bon port son entreprise de restauration autoritaire, des jeunes quittent le pays, par vagues successives et au moyen d’embarcations de fortune, en quête de cieux plus cléments sur l’autre rive de la Méditerranée. En l’espace de deux jours, pas moins de trente embarcations de harraga, ces “brûleurs de frontières”, sont arrivées sur les côtes espagnoles, selon la presse locale.

    Durant les deux premiers mois de l’année en cours, les deux tiers des migrants arrivés en péninsule ibérique sont des Algériens. En 2020, alors que le pays était en confinement total, dans le sens le plus large du terme, plus de 11 000 Algériens ont quitté le pays. Loin d’être exhaustifs, ces chiffres sont appelés à augmenter dans les prochaines semaines, étant entendu que la période estivale demeure la plus propice et la plus favorable pour les traversées. Et comme le redoutent, d’ailleurs, les autorités espagnoles, leur pays risque de faire face dans les prochains mois à la pire vague migratoire des dix dernières années.

    Ni la pandémie, ni la crise économique qui frappe l’Europe, ni les conditions drastiques de séjour, ni la traque des autorités, autant espagnoles qu’algériennes, encore moins la crainte de périr en mer ne semblent dissuader ces jeunes, de plus en plus nombreux, dont des femmes, de tenter l’aventure en quête d’un soupçon de bonheur qu’ils peinent à trouver dans leur pays.

    Cette recrudescence d’un phénomène, pourtant en net reflux durant la première année du Hirak populaire, signe, sans aucun doute, la désillusion qui a désormais gagné cette frange de la population précarisée, sans perspectives, dont la situation sociale s’est aggravée par les conséquences de la pandémie. Elle traduit aussi ce confus sentiment d’étouffement, d’absence de lisibilité et de projection sur l’avenir dans un contexte marqué par un statu quo mortifère.

    Faute d’offre politique à la mesure des aspirations pour le changement exprimé par les Algériens depuis février 2019 et à la mesure des espoirs suscités par la formidable mobilisation, le régime, par mépris, cécité, manque de clairvoyance ou par hostilité au changement, n’a pas réussi le pari de conforter cette espérance.

    Comment parviendra-t-il à rétablir la confiance, clé de voûte de la crise, à remobiliser ces jeunes qu’il n’hésite pas à tenter d’amadouer et à les convaincre que leur devenir est chez eux ? Sans changement de paradigmes de gouvernance, sans une véritable vision de rupture, la mission est quasi impossible. En attendant une hypothétique approche de nature à semer l’espoir, le pays continuera à dévorer ses enfants. Sur terre et en mer.

    Liberté, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, migration, embarcations de fortune, harga, harragas, Espagne,