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  • Maroc: des partis politiques demandent la libération des journalistes et militants

    Maroc: des partis politiques à la rescousse de journalistes et militants emprisonnés

    Des partis politiques ont récemment joint leurs voix à celles des défenseurs des droits humains pour demander la libération de journalistes et militants emprisonnés au Maroc, au nom d’un souci d’ »apaisement ».

    Alors que les procès de deux journalistes incarcérés depuis près d’un an sont en cours, ce souci est affiché par trois formations de l’opposition -Authenticité et modernité (PAM), Istiqlal (PI) et Progrès et socialisme (PPS)- ainsi que par le Parti justice et développement (PJD), à la tête de la coalition gouvernementale.

    « Il est nécessaire de créer un climat général positif basé sur un apaisement politique et la protection des droits humains », ont affirmé le PAM, le PI et le PPS dans un récent communiqué.

    Le conseil national du PJD a lui évoqué « la nécessité d’un apaisement » en souhaitant que soit trouvée « la formule appropriée pour la libération des personnes condamnées dans le cadre de manifestations sociales et des journalistes détenus ».

    « Notre pays a besoin d’un nouveau souffle », a affirmé à l’AFP Driss Azami, le président du conseil national du PJD, précisant que l’appel de son parti concernait « tous les condamnés dans le cadre de mouvements sociaux mais également tous les journalistes emprisonnés ».

    « Nous ne supportons pas les pressions étrangères » en leur faveur, « nous ne voulons recevoir de leçons de personne, d’où ces appels à l’apaisement », a-t-il encore dit.

    – « Dérapages » –

    En écho, le secrétaire général du PAM Abdelatif Ouahbi juge « primordial de trouver une solution pour libérer l’ensemble des journalistes et ce qui reste des détenus du Hirak », en référence aux militants condamnés à des lourdes de peines de prison en lien avec le mouvement de protestation sociale ayant agité le nord du Maroc en 2016-2017. Au total, ils sont encore sept emprisonnés.

    Dans un entretien à l’AFP, M. Ouahbi reconnaît des « dérapages ne reflétant pas la tendance générale » et la nécessité de les « réparer », en s’inquiétant notamment de l’impact négatif sur l’image du pays.

    Ces appels concernent notamment les cas de deux journalistes, Soulaimane Raissouni, 48 ans, et Omar Radi, 33 ans, qui ont entreprise des grèves de la faim pour protester contre leur détention « arbitraire ».

    Le premier a cessé de s’alimenter le 8 avril et a perdu 25 kilos depuis son incarcération, selon son épouse. Le second a suspendu son mouvement après 21 jours mais reste très affaibli, selon son père.

    Ils attendent depuis plusieurs mois leur jugement sur des accusations de viol -accompagnées pour M. Radi de poursuites pour espionnages- qu’ils nient tous deux.

    Raissouni, rédacteur en chef du quotidien Akhbar Al Yaoum, a été interpellé il y un an après une plainte déposée par un militant LGBT.

    Radi est pour sa part en détention préventive depuis près dix mois, après une plainte d’une des ses collègues de travail. Ce reporter indépendant est parallèlement poursuivi pour « financements étrangers » et « atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat ».

    – « Droit des victimes » –

    Plusieurs pétitions, dont deux récentes signées par plus de 500 personnalités dont des anciens ministres et par 160 journalistes, ont appelé à leur remise en liberté provisoire, systématiquement rejetée par la justice marocaine.

    Les soutiens de ces deux hommes connus pour leur ton critique dénoncent des « procès politiques », en rappelant que d’autres journalistes marocains ont été poursuivis dans le cadre d’affaires d’agressions sexuelles ces dernières années.

    Le fondateur du quotidien Akhbar Al Yaoum Taoufik Bouachrine, incarcéré depuis 2018, a été condamné à 15 ans de prison pour « viol », « traite d’être humain » et « agressions sexuelles ». Il a toujours nié les faits dénonçant lui aussi « un procès politique ».

    Face aux critiques, les autorités marocaines mettent en avant l’indépendance de la justice et la conformité des procédures. Les avocats des plaignants, eux, en appellent au « respect du droit des victimes ».

    Co-fondateur d’une nouvelle association de défense des droits des victimes d’agressions sexuelles, l’avocat Mohamed Karout l’invoque également, se disant « surpris » des appels politiques à l’apaisement.

    « Qu’en est-il des droits des victimes. Ne sont-elles pas des être humains? », dit-il à l’AFP.

    Après plusieurs renvois, les prochaines audiences des procès de MM. Raissouni et Radi ont été fixées au 18 mai.

    La Libre Afrique, 13 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, partis politiques, libération des prisonniers, journalistes, activistes, militans, Hirak, Rif,

  • Maroc / Le Hirak rifainn est à la dérive sans son leader, Zafzafi.

    Maroc A la fin du Ramadan, certains militants ont été graciés mercredi. Mais le feu semble s’être éteint dans le mouvement de protestation du Riffin Hirak.

    Nous sommes tous des Zafzafi », a crié mercredi une foule de Riffins devant les portes de la prison de la ville d’Al Hoceima, sur la côte marocaine. Ils ont salué la libération, à la fin du Ramadan, de dix-sept militants du Hirak, le mouvement de protestation riffin, dont Hassan Barba et Wassim El Boustati, qui avaient été condamnés à vingt ans de prison. Leur joie n’était cependant pas complète. Tant que le roi Mohammed VI ne gracie pas leur chef Nasser Zafzafi (41 ans), ils ne voient aucune raison de faire la fête.

    C’est ainsi que les habitants d’Al Hoceima ont commencé le festival du sucre sans grand espoir d’un avenir meilleur. La répression croissante – en partie sous couvert de mesures de couronnement – a entraîné un nouvel isolement de la population riffine au cours de l’année écoulée. Leur mouvement de protestation est à la dérive depuis que Zafzafi a annoncé, dans une lettre envoyée de prison fin avril, qu’il ne voulait plus en être le leader. « Depuis ma cellule, je ne peux pas décider de l’avenir du Hirak », a expliqué Zafzafi dans une interview au journal espagnol El Mundo. « Le peuple riffin devra le faire lui-même par un dialogue ouvert. »

    La question est de savoir dans quelle mesure ce souhait est réaliste. Le Rif semble muet après avoir brisé les protestations de 2016 et 2017, lorsque le mouvement populaire riffin, Zafzafi en tête, est descendu dans la rue pendant des mois pour réclamer de meilleures conditions de vie.

    En mai 2017, après une chasse à l’homme de plusieurs jours, Zafzafi a été arrêté pour séparatisme. Il a été maltraité et condamné à vingt ans de prison. Pendant plusieurs semaines, les gens sont descendus dans la rue pour demander sa libération, mais presque chaque manifestation s’est accompagnée de nouvelles arrestations.

    Un silence étrange

    Aujourd’hui, « un étrange silence règne dans la ville », déclare Jamal El Mahdali, philosophe et militant de 55 ans, à propos de l’atmosphère qui règne à Al Hoceima, sa ville bien-aimée. « Il ne reste plus rien du centre dynamique du Rif », s’appesantit le Riffinien. « Les protestations ont été écrasées. Le chômage est énorme. La pauvreté est affligeante. Les jeunes veulent partir en masse. Il n’y a plus personne pour se lever au nom du peuple engourdi. »

    Les mesures Corona et la répression croissante ont encore aggravé la situation des Riffins ces dernières années. Al Hoceima a été de plus en plus  » barbarisé  » sur ordre du gouvernement de Rabat. De toutes les régions du Maroc, des agents ont été amenés dans le Rif pour maintenir l’ordre. Les médias internationaux ont été tenus à l’écart.

    La population se fait peu d’illusions sur les élections nationales de septembre. El Mahdali : « Qui va nous réveiller de ce cauchemar pour que nous puissions vivre librement ? »

    Dans le Rif, le mécontentement passe ainsi d’une génération à l’autre. Les Riffins plus âgés n’ont pas oublié qu’en 1958 – deux ans après l’indépendance du Maroc – le prince héritier de l’époque, Hassan II, les a massacrés, faisant des centaines de victimes. En 1984, un autre soulèvement a éclaté. Celle-ci est également écrasée par Hassan II, cette fois-ci en tant que roi. Pendant toutes ces années, pratiquement aucun investissement n’a été réalisé dans cette région isolée, ce qui a entraîné un taux de chômage élevé et des soins de santé insuffisants. Un grand projet d’investissement annoncé pour le Rif au début du siècle ne s’est jamais concrétisé, alimentant les protestations qui ont éclaté fin octobre 2016.

    « Le Rif et ses relations conflictuelles avec le pouvoir central au Maroc sont un fait récurrent », explique l’expert du Maroc Paolo De Mas, qui a récemment coédité une édition révisée de History of Morocco avec Herman Obdeijn et Nadia Bouras. « Le gouvernement ne parvient pas à canaliser les protestations et à satisfaire des demandes qui sont en soi raisonnables. Et parmi les Riffins, il y a plusieurs mouvements qui ne veulent céder à rien et qui se jouent donc facilement les uns des autres. Si vous n’êtes pas prêt à faire des compromis, vous n’obtenez souvent rien. C’est pourquoi les choses dans le Rif se terminent presque toujours dans la violence. »

    Pour l’autorité centrale, en outre, les problèmes du Rif central sont gérables, ajoute M. De Mas. « Rabat est plus préoccupé par les grandes villes, en raison de la massivité des problèmes socio-économiques qui s’y accumulent. »

    Un imam militant

    Mais les Riffins ne cèdent pas facilement. L’imam militant Elmortada Iamrachen, par exemple, a été condamné à cinq ans de prison en 2017 pour avoir exprimé des « sympathies terroristes » sur Facebook. L’été dernier, il a été gracié par « M6 ». Iamrachen souffre de problèmes psychologiques, mais abandonner n’est pas dans son caractère. « Si le roi veut vraiment une percée politique, il aurait dû libérer tous les prisonniers du Hirak. En commençant par Zafzafi », dit Iamrachen via Whatsapp depuis Al Hoceima. « Les jeunes sont prêts à prendre la relève. Mais ils ne peuvent le faire que s’il y a des réformes qui améliorent la situation économique. Aujourd’hui, nous sommes aussi loin que nous l’étions au début des manifestations en 2016. »

    El Mahdali, professeur de philosophie, espère que la nouvelle génération poursuivra son combat pour la liberté. Mais la pratique est récalcitrante. La démission de Zafzafi menace de créer une vacance du pouvoir au sein du mouvement populaire. De nouveaux leaders notables parmi la jeune génération n’ont pas émergé, que ce soit au Maroc ou dans la diaspora. De nombreux jeunes Riffins préfèrent partir en Europe plutôt que de combattre dans le Rif. Et ce, malgré l’appel explicite que leur a lancé Zafzafi depuis sa prison : « Il s’agit de la liberté dans tout le pays », a-t-il écrit. « Le prix que nous payons est élevé. Mais ça fait partie de ce genre de processus. J’ai moi-même survécu à deux attaques et j’ai été condamné à 20 ans de prison. Je ne me suis jamais rendu. »

    « Vous non plus », déclare fermement El Mahdali, « Je ne crois pas que Zafzafi ferait bien de se retirer. Il a été désigné par les Riffins comme le visage du Hirak en raison de son dévouement et de sa loyauté. Il serait préférable que Zafzafi persiste. Le Hirak n’a pas besoin d’un chef. Non. Le Hirak a besoin de Zafzafi. Il est irremplaçable. »

    NRC.NL, 13 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Hirak, Rif, Nasser Zefzafi,

  • Algérie/Il confirme son caractère irréversible: Le hirak , et sa ténacité incomprise…

    Que dire de ce peuple ?

    il est tout simplement extraordinaire. Il est solide, solidaire, persévérant. Il reste surtout uni horizontalement malgré les tentatives de récupérations et les multiples dissuasions aux fins de démobilisation.

    En ce qui concerne les tentatives de récupérations, elles sont nombreuses mais sans effet. La dernière en date émane d’un certain ronronneur de YouTube qui a annoncé que six figures vont s’autoproclamer représentants du mouvement populaire juste après le ramadhan et annonceront des mesures dans l’intérêt du Hirak, a-t-il affirmé.

    Il a même comparé ces six prétendus représentants aux six valeureux combattants qui ont déclenché la glorieuse révolution de 1er novembre 1954.

    Que dire de c’est gens,qui ne veulent pas comprendre que ce mouvement pacifique qui dure depuis maintenant plus de deux ans,n’est autre qu’un mouvement populaire pacifique et horizontal qui n’a besoin d’aucune forme de verticalité.

    Que dire aussi de cette comparaison mal placée qui a mis sur un même pied d’égalité six hommes avec un grand H, qui ont déclenché une révolution au sein d’un peuple qui les a adoptés et suivis à ces six opportunistes qui veulent s’imposer de force à un peuple qui a déjà déclenché horizontalement son mouvement de protestation pacifique d’une manière spontanée il y a plus de deux ans ? le moins que l’on puisse dire, c’est vraiment comparer l’incomparable.

    Pour ce qui est des tentatives de dissuasions aux fins de démobilisations, elles sont aussi nombreuses, la dernière en date est cette pretendue déclaration du ministère de l’intérieur publiée dans les réseaux sociaux, ainsi que dans bon nombre d’organe de presse, qui demande a tout un peuple de déposer une demande d’autorisation pour manifester dans les rues.

    Sans quoi leurs protestation serait anti- constitutionnelle.

    Que dire de cela aussi ? Si cette déclaration émane réellement des pouvoir publics, nous disons que c’est plutôt cette manière d’agir qui est anti- constitutionnelle.

    En effet, la constitution donne un droit de réunions, de grèves ou de manifestations à toutes les catégories du peuple moyennant une autorisation, mais ni notre constitution ni aucune constitution du monde entier ne prévoit une disposition qui impose une autorisation pour se manifester à un peuple qui sort spontanément par millions pour revendiquer un droit.

    Pourquoi alors ne lui a-t-on pas demandé cela quand il s’agissait de s’opposer au 5eme mandats de Bouteflika ?

    Pour ceux qui connaissent mal le peuple Algérien, sa décision est sans appel. Elle a été une fois de plus confirmée en ce 116eme vendredi depuis le 22 févier 2019, et ce malgré le ramadan et la chaleur.Ils sont sortis encore une fois par millions dans tout le pays en ce vendredi 7 mai 2021, cassant par cela l’idée d’une démobilisation prédite par certains.

    N’est-il pas temps d’admettre que ces millions dans les rues à travers tout le pays, veut dire en clair qu’il s’agit-là d’un véritable referendum exercé par le peuple à ciel ouvert, où le OUI pour un Etat de droit dans une Algérie libre et démocratique l’a remporté avec 100% du suffrage exprimé ?

    A bon entendeur.

    Docteur Rafik Alloui

    Algérie Breve News, 11 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, Etatd de droit,

  • Algérie/En quoi l’ennemi n’est absolument pas commun !

    par Malika Boussouf

    Rester vigilant et ne rien négliger de ce qui se prépare à notre insu. Comprendre à quoi s’intéresse un parlementaire qui interpelle sur l’urgence d’imposer l’usage de la langue arabe, y compris par des commerçants qui, souvent, usent de lettres latines pour s’exprimer dans leur langue maternelle, dans le langage local.

    Aujourd’hui, je me suis dit que je n’avais aucune envie de parler du Hirak ! De ce noble élan qui a poussé le pays tout entier à se soulever contre les calculs de Bouteflika, de sa garde rapprochée et de sa cour au sens large. Comme celui de garder le pouvoir et de veiller au bien-être de ses proches et des guignols qui servaient ses prétentions. Une camorra au pouvoir et un peuple tenu en laisse.

    Je n’avais pas plus envie de parler de Hirak infiltré par une mouvance islamiste qui ne cache pas ses ambitions et dont on devine aisément les intentions, même si elle fait mine d’avoir abandonné la violence qui la mine et porte son programme. On peut dire qu’elle a, en partie, réussi à tromper l’aile qui, au sein du même mouvement, affirme se battre pour faire triompher la démocratie.

    Depuis que les réponses aux questions qui embarrassent sont renvoyées aux calendes grecques et puisque lesdits démocrates défilent aux côtés de leurs supposés ennemis d’hier, voire bras dessus bras dessous avec ceux dont l’idéologie commande les meurtres commis au nom d’Allah, les Algériens qui refusent de se laisser embrigader par ces derniers passent pour d’ignobles suppôts du système en place.

    Ainsi, les uns savent à quels appels ils répondent quand les autres font mine de ne déceler aucune menace dans leurs slogans, convaincus qu’ils sont que l’avenir du pays et des Algériens appellerait à l’union de tous contre un régime contestable et contesté. Pourtant, quand on démarre une marche par un «Allahou akbar», le doute n’est plus permis. Et je ne vais pas m’en accommoder sous le fallacieux prétexte qu’il faudrait faire bloc contre un ennemi commun. Parce que l’ennemi n’est absolument pas commun.

    Les islamistes ont une place de choix dans le système. Ils se sont, depuis longtemps, creusé un trou confortable au cœur de ce dernier.

    Le Soir d’Algérie,12 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, islamistes, ennemi commun,

  • L’Algérie condamnée à avancer

    L’allégement des mesures de restrictions sanitaires a donné de l’air à ce Ramadhan qui vient de s’achever, ce qui a eu pour effet d’animer sensiblement nos cités, de raccommoder quelque peu le tissu social à travers des actions de solidarité et, pour les entreprises de production, les commerces et les services, de renouer avec le business et se refaire une santé financière mise à rude épreuve par la pandémie. L’Algérie n’est cependant pas encore sortie de l’auberge et cet aspect positif ne doit pas faire illusion. Comment ne pas relever l’augmentation honteuse et généralisée des prix des fruits et légumes et des viandes, les tensions sur des produits de large consommation comme le lait et l’huile de table, la cherté des produits d’habillements… Importée ou de fabrication locale, l’inflation a saigné à blanc les ménages devant l’impuissance du gouvernement à implémenter une quelconque solution. Même le fameux dispositif Syrpalac s’est révélé cette fois totalement inefficace à enrayer le prix haussier de la pomme de terre ou ramener sur terre celui du poulet. Rien de surprenant donc que les premiers soubresauts sociaux se soient manifestés, à travers notamment les grèves des corps de la Protection civile et de l’éducation nationale qui revendiquent une revalorisation conséquente de leurs salaires.

    Si les candidatures, heureuses ou malheureuses, partisanes ou indépendantes, n’ont pas manqué pour les prochaines élections législatives, ressuscitant quelque peu une scène politique ravagée par les derniers événements politiques qui ont secoué le pays, le doute reste toutefois permis sur leur capacité à mobiliser l’opinion. Plus que jamais, en effet, le plus ardu sera de convaincre les citoyens d’aller mettre un bulletin de vote dans l’urne. Dans tous les cas, l’Algérie est condamnée à avancer, quels que soient les obstacles et difficultés, et conduire les réformes nécessaires pour remettre le pays sur rails. C’est la seule alternative pour le sortir de l’économie de rente, source de toutes les crises, et l’engager sur une voie de développement plus saine à même d’offrir des perspectives à une jeunesse assoiffée de vivre mais aussi si désireuse de contribuer, par sa compétence et sa créativité, à l’épanouissement de sa patrie.

    Horizons, 11 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, élections législatives,

  • Algérie/ Sortir les marches populaires du gâchis de l’improvisation et de la manipulation

    Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, a rendu public dimanche un communiqué où il est indiqué que, les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des responsables de l’organisation de la marche et des heures de son début et de sa fin, affirmant que le non-respect de ces procédures  » dénue la marche de tout caractère légal « . L’explication du ministère de l’Intérieur en est qu’  » il a été constaté récemment que les marches hebdomadaires commencent à enregistrer de graves dérapages et dérives en termes d’indifférence aux désagrément causés aux citoyens et d’atteinte aux libertés du fait d’individus changeant, à tout moment, l’itinéraire sous prétexte d’être libres de marcher dans n’importe quelle direction et à travers n’importe quel axe, ce qui est contraire à l’ordre public et aux lois de la République « . Cette mise en garde annoncée par le ministère de l’Intérieur jette les bases d’une nouvelle gestion publique des marches hebdomadaire souvent très volatiles par les voix dissidentes visant à plonger le pays dans une crise encore plus grave que celle de la décennie noire. Donc, l’intervention des pouvoirs publics est édictée par la nécessaire régulation de ces marches qui sont provoquées au gré des uns et des autres qui se déroulent à l’improviste et par l’enjeu d’atteinte à l’ordre public. De même que ces marches infiltrées par divers courants hostiles à la stabilité du pays sont définies par les observateurs comme une sorte de  » concurrence  » politicienne ou de rivalités d’intérêts entre plusieurs parties qui poursuivent le même but…

    Une concurrence qui réside dans le fait que cette politique politicienne ne profite aucunement à la démocratie, ni encore mois au bien-être social lui-même de la population, ni à la notion de l’intérêt public en usant de pratiques subversives et abusives excluant tout dialogue et concertation car le nouveau Hirak n’a jusqu’à preuve du contraire aucune légitimité du fait de l’absence de représentants légitimes.

    A partir de cette réalité, son rôle quasiment passif pour le changement et la démocratie est en hibernation. Aussi, la nécessité de la déclaration des marches, auprès des services compétents est justifiée pour des raisons de sécurité surtout qu’il y a des problèmes qui peuvent ne pas être pris en compte par les marcheurs ou manifestants en l’absence d’organisateurs et d’encadreurs crédibles de ces sorties hebdomadaires de rue.

    Cet ordre du ministère de l’Intérieur vise également la nouvelle vague des manifestations où participent des éléments qui n’ont rien à voir avec l’objectif original des marches déclenchées le 22 février 2O19 et qui sont là pour créer des troubles, voire des affrontements avec les forces de l’ordre public. Que les partis de l’opposition et tous ceux au sein des marches qui font le choix du chaos, du désordre et des manifestations violentes sont prévenus que la patience des pouvoirs publics à des limites, semble avoir lancé le ministère de l’Intérieur.

    Tout indique que la perfection de la quiétude socio-politique ne peut pas, à elle seule, contraindre certains radicaux du Hirak, à se conformer aux règles de jeu de la démocratie et à la liberté de manifester. Il faut que les pouvoirs publics, avec tous les pouvoirs dont ils disposent au nom de la loi fassent preuve d’une volonté réelle dans tout ce qui concerne les pratiques anticonstitutionnelles en usant de leurs pouvoirs, notamment pour la stabilité et la consolidation du climat social. L’opportunité est offerte à tout le monde à mettre l’accent sur la nécessité d’accorder, désormais, une priorité absolue à la consolidation et au renforcement du climat socio-politique, appelé à jouer un rôle prépondérant dans la vie nationale.

    L’intérêt accordé aujourd’hui à la régulation des marches n’est pas né d’une décision spontanée, mais s’inscrit bien dans la logique d’une politique tracée par les plus hautes instances du pays visant la moralisation de la vie publique. Ce n’est un secret pour personne, l’Algérie connaît, en effet, en ce moment, une conjoncture difficile puisqu’elle se trouve confrontée aux équipées d’une subversion menées par ses ennemis de l’intérieur et de l’extérieur et au chantage de certaines parties. Les faits sont là, ces parties continuent encore d’inciter à la provocation, la protestation et les revendications sociales.

    Une campagne menée par des éléments subversifs à la solde de l’étranger allant selon la revue El-Djeich  » jusqu’à préparer des attentats à l’explosif contre les citoyens, leur objectif est de faire plier l’Algérie en recourant à tous les moyens, en exploitant toutes les voies et en exécutant plusieurs plans subversifs dans le but de provoquer la rue et de généraliser le chaos, de la rareté des produits à la cherté des prix, d’inciter aux grèves, d’insulter et de calomnier les institutions de l’Etat et ses Forces de sécurité dans des tentatives désespérées de semer le chaos et de gâcher la voie de l’Algérie nouvelle « .

    La vérité est qu’il s’agit là de la confirmation et l’illustration concrète, de la politique agressive adoptée par les ennemis de la Patrie qui ont mal digéré le fait que l’Algérie échappe au soi-disant « printemps arabe  » et giron de son ancien colonisateur.

    Aussi tente-t-on encore à exploiter ces traîtres à la nation sur lesquels on entend exercer une influence funeste sur le pays. Face à ces manœuvres et complots, le citoyen est appelé à sortir de son sommeil, faisant de sa citoyenneté un travail de patriotisme avec un amour vrai qui débouchera nécessairement sur le partage, le respect et la dignité de la Nation.

    B. C.

    Le Maghreb, 12 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, marches, manifestations, autorisations,

  • Algérie/Après la dernière note du ministère de l’intérieur: Quel avenir pour le hirak?

    La 117ème version du hirak ,s’il parvient à se tenir encore vendredi prochain, sera un test de vérité pour les uns et les autres.

    Désormais, les marches et autres manifestations de protestation sont soumises à une autorisation préalable et doivent être « déclarées », ont indiqué les services du premier ministre à travers une note rendue publique.

    Les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux. Ce qui fait que le 117 ème vendredi du Hirak est vivement attendu. Il constitue sans nul doute le test de vérité à la fois pour les autorités et les milliers de manifestants qui, jusque-là, ont bravé à la fois le froid, le mauvais temps et la fatigue du jeûne, ainsi que la répression et les dizaines d’arrestations qui ont marqué certains vendredi.

    « Les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des organisateurs de la marche, des heures de début et de fin, de l’itinéraire et des slogans », a souligné le ministère dans un communiqué diffusé dimanche dernier par l’agence officielle APS.

    Le non-respect de ces procédures « dénue la marche de tout caractère légal » et « implique un traitement en conséquence », précise la note du ministère de l’intérieur.

    Les marches hebdomadaires du Hirak doivent faire l’objet d’une « déclaration » préalable auprès des autorités, mentionnant notamment l’itinéraire de la manifestation, a rappelé le ministère de l’Intérieur. Une note motivée probablement par le changement de parcours inopiné des protestataires venus de Bab El Oued, ayant pris de cours les forces de l’ordre qui ont quadrillé les environs de la mythique place de la grande poste, lieu de regroupement emblématique des protestants. La procession humaine a emprunté directement le boulevard Amirouche vers la place Mouretania, rejoignant le cortège en provenance de Belouizded et remonter vers la place Audin.

    La note est différemment appréciée par les uns et les autres.
    « Il est inconcevable de régler un problème politique de manière sécuritaire ni administrative, ni d’ailleurs par les lois. La solution c’est l’ouverture du dialogue», a noté le chef du front El Moustakbal » sur les ondes de la radio CH 1 qui, en outre, a estime que la mesure « est plutôt applicable pour les partis politiques ou les syndicats des différents secteurs, mais non pour les masses populaires ».

    « La volonté d’en finir avec le Hirak et d’interdire les marches pacifiques est révélée au grand jour», a réagi la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (LADDH), en qualifiant la décision du ministre de l’intérieur d’«insensée et illégale ».

    L’approche des élections législatives anticipées du 12 juin, rejetées par le Hirak, a fait que les autorités, craignant un boycott massif des élections, resserrent l’étau par l’interdiction des marches et la répression, estiment les organisations de défense des droits humains.

    Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association d’entraide, plus de 70 personnes sont actuellement incarcérées, poursuivies pour des faits en lien avec le Hirak pour certains et d’autres pour des faits en lien avec les libertés individuelles.

    L’évolution de la scène politique nationale fait l’objet d’une attention particulière des observateurs et autres analystes politiques, à quelques jours du début de la compagne électorale qui ne semble pas emballer grand monde. Le pouvoir qui tient, vaille que vaille, à boucler la parenthèse institutionnelle par l’élection des deux chambres du parlement, se retrouve en solo avec ses relais à mener le bal, sans le quitus des masses populaires qui sont plutôt préoccupées par un changement de cap politique.

    A. Ben Ali

    Etiquettes : Algérie, Hirak, marches, manifestations, autorisation préalable,

  • Algérie/ La détresse psychique du planning psychotique de la djoumouaâ !

    par Hakim Laâlam

    Vouloir dédiaboliser Rachad, c’est comme de tirer le diable par la queue.

    Lubrique, le diable n’en demandait pas tant !

    Ces constats qui ne me feront pas aimer ! Tout de suite, d’entrée, ces précisions sur ma conception de l’amour. Je n’en manque pas, al-hamdoulillah ! Je ne me lève pas le matin en me disant de manière fébrile et fiévreuse « combien d’amis virtuels et de like vais-je gagner ce jour ? Et à combien se montera mon capital affection le soir, au coucher ? » Si c’était le cas, ma place serait sur un divan, allongé, à répondre aux questions d’une ou d’un psy, ou des deux à la fois, mon cas étant décidément désespéré !

    Donc, ma définition de l’amour et de l’affect ainsi posée, passons à ces questions qui ne me feront pas aimer et qui me feront sortir du confort de la reconnaissance et de la considération des barricades : en Suède, les sujets du royaume sont-ils soumis à l’obligation d’une autorisation pour manifester ? Oui !

    Dans cet autre royaume, le Danemark, des manifestants doivent-ils communiquer à l’avance, au moins 48 heures avant, l’itinéraire de leur manifestation ? Oui ! En Allemagne, qui n’est pas un royaume, mais un État fédéral, les manifestants des différents lands doivent-ils souscrire obligatoirement et légalement à la double obligation de l’autorisation de défiler et de la communication du trajet de la manif ? Là aussi, oui ! Oui ! Oui ! Et re-oui !

    Alors, pourquoi ceux qui appellent à l’établissement — enfin — d’un État de droit crient-ils comme des gorets à la dictature parce que Djidji applique enfin le principe républicain de l’autorisation de manifester ? Autre question. La revendication essentielle, pour ne pas dire l’unique revendication, celle du départ de Abdekka ayant été satisfaite depuis longtemps, se résume à un slogan : «Yetnahaw gaâ !» C’est le slogan le plus débilitant qu’il m’ait été donné d’entendre proférer ! Non ! Ma yet’nahawouch gaâ ! Parce que sinon, ça serait injurieux et profondément insultant pour toutes ces femmes et hommes, cadres et commis de l’État qui travaillent honnêtement depuis des lustres et qui ont souffert à leur niveau du règne des Bouteflika’s. Ou alors, si on veut jouer à ce jeu-là du « Yetnahaw gaâ », alors yetnahaw gaâ aussi ceux de la içaba du Hirak.

    Ceux qui s’y sont introduits par effraction religieuse et opportuniste et en ont quasiment pris le contrôle depuis. Ceux qui en vivent et en font un fonds de commerce qu’ils monnayent dans les chancelleries. Tu veux jouer ? Jouons ! Mais à fond, et de fond en comble, h’bibi ! Et puis dernière question : que faire de ces vendredis lorsqu’on ne sort pas balancer « fils de pute et prostituées à des flics femmes et hommes » ? Pour cette dernière question, peut-être la plus dramatique, je peux toujours refiler l’adresse de mes psys aux plus désespérés du planning soudain vide de la djoumouaâ ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

    Le Soir d’Algérie, 11mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, Rachad, Issaba, marches, manifestations,

  • Algérie/ Le Hirak malmené par des illuminés (Edito du National)

    Un vendredi tellement morose et des voix tellement muettes

    Noureddine Benouar

    Déjà que la fin du carême approche à grand pas et que les organismes humains sont au plus bas, car il y a éreintement, mais plus que cela, les poches sont bien vides et s’il en reste un peu de sou, ils ne seront destinés qu’aux enfants qui attendent un nouveau trousseau pour l’Aïd El Fitre, sans oublier la gente féminine qui n’attend que ces circonstances pour mettre à profit tout son savoir en pâtisserie avec tous les dégâts que cela suppose, sauf qu’en dehors, dans la rue, il y a encore certaines personnes qui continuent de battre le pavé, hurlant et criant sans retenue en usant d’un langage qui ne fait plus recette car les authentiques hirakistes ont compris que l’heure n’est plus à la parade, mais au travail et s’il y a bien un travail qu’il faut faire rapidement, c’est d’aller aux urnes et mesure son aura auprès du public.

    Gueuler, insulter, faire dans l’invective et la victimisation ou encore user de mensonges comme le font certains tires de la presse qui annoncent des centaines, oui, parce que on ne plus parler de milliers et que dire des millions qui ont commencé ce mouvement populaire qui a donné ses fruits et quels fruits.

    Aujourd’hui, les jeux sont fait, la transparence a pris le pas sur l’opacité et le règne du monopole de la presse a pris un sacré coup pour que, manipuler l’opinion publique n’est plus chose aisée, il en faut plus, mais ce qui est certain, c’est que toutes celles et tous ceux qui ont voulu jouer avec le feu en voulant accéder à la postériorité en faisant un séjour en prison, le jeu a été démantelé et si réduit à sa plus simple expression, que seuls, les ignares et les inconscients continuent d’espérer, ne serait-ce qu’une photo dans un canard de seconde zonr et c’est cela la perte cruelle de ces malheureux qui ont cru qu’une révolution c’est un jeu de hasard. Cela mérite une grande révision de leurs connaissances, même pour les plus instruits pour qu’ils ressassent leurs savoirs, sans doute ternis par un ego plus que surdimensionné.

    Avis aux amateurs qui croient que l’aura est une simple affaire de voix, de présence ou encore de fausses vérités, la donne a changé pour que nul ne peu flouer des gens qui sont en réalité plus intelligents qu’une élite, apparemment bien dépassée.

    Le National, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, manipulations, conspiration, transparence, démocratie,

  • Algérie/ Hirak béni…par une autorisation

    Les marches hebdomadaires du Hirak seront désormais soumises à autorisation. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère de l’intérieur, qui précise que «les organisateurs des marches sont tenus à une déclaration auprès des services compétents, des noms des responsables de l’organisation de la marche, des heures de son début et de sa fin, de l’itinéraire et des slogans à lever, conformément à la loi.

    Le non-respect de ces procédures, constitue une infraction aux yeux de la loi, et de la constitution, et dénue la marche de tout caractère légal». « Et implique un traitement en conséquence », conclut le communiqué.

    Retour à Morne -City ou volonté d’en finir avec le Hirak ?

    La traversée du désert démocratique algérien est renvoyée aux calendes grecques.

    Tu ne marcheras point…semble dire le communiqué, presque biblique, du MICAT, qui puise dans l’essence de la nouvelle constitution…qui consacre le droit de manifester uniquement sous l’auspice d’une autorisation.

    «l’Algérie nouvelle s’installe dans la dictature, le pouvoir est démasqué. Sa volonté d’en finir avec le Hirak, et d’interdire les marches pacifiques, est révélée au grand jour », a dit Said Salhi, vice président de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme.

    Communion du monde d’avant et du statu quo increvable, l’autorisation de marcher vire au voyage en bâillon. Et envoie le mouvement pacifique droit vers l’eucharistie.

    Le Hirak béni -dixit Abdelmadjid Tebboune- couplé de force avec le sésame de la mobilité, finit en mouton du sacrifice, sur le gibet de l’espoir démocratique.

    «I have a dream»…avait dit Martin Luther King. Et le dream fut hebdomadaire pour tout le peuple du Hirak !

    Autorisation administrative de manifester contre droit inaliénable du citoyen à vivre libre…Ou quand le truisme de l’entêtement se veut le garant des libertés.

    Le MICAT, qui pointe du doigt le changement d’itinéraire des marcheurs, oublie une chose : La marche vers l’émancipation des peuples est un rêve éternel, que nulle autorisation ne peut empêcher.

    Car manifester pour la démocratie est une exigence éthique, pas une rente de situation attribuée, à ceux où à celles qu’on a toujours traité comme des ilotes et qu’on continue de «traiter» comme des sujets, ne connaissant rien à la marche…du monde qui les gouverne.

    La Nation, 11 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, autorisation, marche, manifestation, sit-in,