Étiquette : Hirak

  • Algérie : Hirak, où en est-il ?

    par Hassan Zerrouky

    Le Hirak est de retour, c’est un fait. Qu’il structure le champ politique, c’est une évidence. Qu’il ne parvienne pas à se donner une visibilité et un horizon, ou à se transformer en projet politique, et que ça fasse débat, c’est une vraie question. Qu’il ait ouvert un espace à un spectre de courants sociopolitiques et idéologiques comme l’islamiste Rachad notamment, qui ne veut pas être labellisé d’islamiste comme si c’était une honte, c’est un autre fait : il est le plus cité et a tendance à vouloir imposer son leadership. Mais de là à affirmer que les islamistes, Rachad en tête, qui ont pris en marche le train de la mobilisation populaire en toute discrétion, se sont convertis aux idéaux et valeurs de la démocratie et de la citoyenneté, sans qu’ils aient fait leur aggiornamento, reste à démontrer. La question du statut des femmes, du code de la famille et de la séparation du religieux et du politique, des thèmes qu’il serait de bon ton de ne pas remuer pour ne pas froisser ou fâcher les islamistes, montre que le chemin vers la sécularisation et le changement radical reste parsemé d’embûches.

    Second constat, les clivages politico-idéologiques au sein du Hirak sont une réalité. À un moment ou à un autre, faute de clarifications politiques rendues nécessaires par le mouvement populaire, ces clivages ne pouvaient que refaire surface. Est-ce le fait d’une manipulation des services ? Ne faut-il pas plutôt se demander pourquoi ces clivages ont eu un certain écho maintenant, dans un contexte d’apparition de slogans discutables avec pour conséquence une baisse de la mobilisation populaire par rapport à ce qu’elle était avant la pandémie ? Chacun a pu observer que les couches moyennes, les élites et même des militants de la première heure sont moins présents dans les marches du vendredi. On pourrait y voir clair si les autorités n’empêchaient pas les différents acteurs du Hirak de débattre librement dans une salle, en présence des médias, au lieu de les contraindre, pour échanger, à passer par la case des réseaux sociaux, dont on connaît les limites. Cela avait pourtant été le cas avant le 12 décembre 2019, avant que, sous divers prétextes, des salles aient été interdites aux différents acteurs se revendiquant du Hirak.

    En droite ligne de ces constats, depuis le retour du mouvement, les slogans —« État civil et non militaire » associés à d’autres plus clivants et dont la pertinence politique reste à démontrer — sont la dominante des marches du 26 février et des suivantes, excepté peut-être pour celle du 8 Mars. Un État civil – il ne faut pas être naïf — ne mène pas forcément et directement à un État de droit. Sans garanties et garde-fous consensuels préalablement établis dans le cadre d’une charte par tous les acteurs politiques, autour des libertés dont la liberté de conscience, de l’égalité citoyenne et de la séparation du politique et religieux, l’État civil tel que revendiqué est une coquille vide et une porte ouverte sur l’inconnu.

    Un État de droit ne peut être protégé que par la constitutionnalisation de la séparation des pouvoirs et par des textes de loi qui consacrent les libertés d’organisation, d’expression et de la presse et de conscience et, partant, la citoyenneté. Sans ces garde-fous politico-institutionnels clairement énoncés et acceptés par tous les acteurs et qui devraient figurer comme objectifs prioritaires du mouvement populaire du 22 février, comment empêcher la violation des droits du citoyen, assumer sans contrainte son droit à la différence et éviter que le religieux instrumentalisé ne vienne interférer, brouiller le jeu politique et le débat d’idées ? Et ainsi mettre à l’abri la démocratie, afin d’éviter qu’un courant, fût-il animé en paroles des plus belles intentions, n’accapare, au nom du peuple, la volonté de changement exprimée par des millions d’Algériens ? Le peuple ? Voilà une autre notion dont se parent, en guise de légitimité, les États autoritaires pour imposer leurs politiques au mépris des principes démocratiques et de liberté ayant permis à leurs dirigeants d’arriver au pouvoir…

    Raisons pour lesquelles sans tous ces garde-fous, les libertés et le vivre-ensemble ne sont pas possibles et resteront un vœu pieux. Ces questions-là doivent être tranchées maintenant, demain ce sera trop tard. À jeudi.

    Le Soir d’Algérie, 18 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, Rachad, islamistes,

  • Algérie / Les cinq principes de la propagande de guerre appliqués au discours de Rachad

    Par Ahmed Bensaada

    De nombreuses années d’observation des conflits à travers le monde et une étude minutieuse des « médiamensonges » ont permis à mon ami Michel Collon de dresser une liste de cinq principes de propagande de guerre. Ces derniers sont applicables à toutes les guerres et servent à conditionner l’opinion publique à l’acception d’une confrontation ou d’un conflit armé. M. Collon rappelle qu’il a été fortement inspiré par l’ouvrage de l’historienne Anne Morelli intitulé : « Principes élémentaires de propagande de guerre ».

    Voici un exercice intéressant dans la conjoncture actuelle: analyser le discours du mouvement islamiste Rachad qui regroupe des anciens du FIS (Front Islamique du Salut), à l’aune de ces cinq principes.

    1- Cacher les intérêts

    « Nous ne cherchons pas le pouvoir », « nous voulons libérer le peuple de l’emprise des généraux », « Dawla madaniya, machi aaskaria » (Un état civil et non militaire), « nous voulons sauver notre pays de la mafia », « nous ne sommes pas des islamistes », « nous sommes ouverts à toutes les idéologies », etc.

    Autant d’affirmations qui sont en complète contradiction avec le passé politico-religieux des principales figures de ce mouvement, de leurs relations douteuses avec la nébuleuse islamiste internationale, de leurs sympathies avec les djihadistes libyens et syriens et de leur appartenance à l’organisation islamiste internationaliste « Motamar El Oumma » et son projet de califat « rachidiste ».

    Et pour ceux qui en doutent encore, on leur recommande fortement de visionner quelques-unes des nombreuses vidéos de notre ami Rafaa.

    2- Cacher l’histoire

    Le mouvement Rachad s’est forgé une réputation dans la falsification de l’histoire de la décennie noire. Experts dans le « qui-tu-quisme », les militants de Rachad s’évertuent à blanchir les terroristes et à noircir les militaires, à innocenter les djihadistes et incriminer l’armée algérienne. Pour eux, les djihadistes qui ont pris les armes ne sont que des gentils touristes qui aiment la randonnée pédestre dans les maquis algériens, alors que les militaires sont des méchants qui n’aiment pas les randonneurs.

    Pitoyable inversion des rôles qui ne fait que remuer le couteau dans la plaie de milliers de familles qui ont perdu des êtres chers.

    Occulter l’histoire et la métamorphoser: une spécialité de Rachad!

    3- Diaboliser l’adversaire

    Le troisième principe de propagande de guerre est très commun dans le discours de Rachad : le gouvernement, les militaires, les responsables, tous sentent le soufre de l’enfer. Rien de bon n’a été accompli et ne sera jamais accompli par eux. Ils sont le mal personnifié. Toute petite historiette est montée en épingle, saupoudrée de quelques « fake news » présentées comme des vérités vraies, alimentant des heures interminables de diarrhées verbales hululées dans le cyberespace et sur Al Magharibia, leur chaine de propagande.

    On accuse de crimes, on invente des histoires, on exagère des évènements, on sort du contexte, on utilise fallacieusement des vidéos ou des images émouvantes tout en abusant du pathos : Rachad fait feu de tout bois pour diaboliser toute personne qui s’oppose à son projet.

    4- Se faire passer pour les défenseurs des victimes

    Évidemment, Rachad se place toujours comme le défenseur de la veuve et de l’orphelin, du faible et du « zawali », de l’opprimé et du pauvre. Il les défend avec véhémence contre « l’ogre étatique », ne ménageant aucun effort sonore pour ce faire. Son rôle est facile, car il ne donne rien de concret, ni de tangible ou de substantiel. Il n’utilise que sa parole, que des mots, que des palabres. Bref, que du vent.

    Il insinue ainsi que, de l’autre côté, les adversaires sont des tyrans qui n’ont aucun respect envers leurs concitoyens, des despotes dénués de compassion et d’empathie.

    Mais en réalité, Rachad n’est qu’un vulgaire phénomène acoustique qui force un peu trop sur les décibels. C’est le chant des sirènes qui chantent si harmonieusement entourées des cadavres de ceux qu’elles ont réussi à attirer par leurs mélodies.

    5- Monopoliser et empêcher le débat

    On ne peut pas nier que le mouvement Rachad est omniprésent sur le cyberespace, que ce soit sur les médias sociaux ou sur la chaine qui leur sert d’organe de presse. Plusieurs intervenants, plusieurs fois par jour, pour raconter les mêmes balivernes, mais à des sauces différentes. L’important c’est d’occuper l’espace médiatique et de monopoliser la parole afin de ne laisser aucune chance à l’éclosion d’idées contradictoires.

    Et dès qu’elles apparaissent, il faut les combattre. Non pas par le débat d’idées et l’argumentation, mais par le dénigrement et les attaques ad personam. Ce fut le cas, par exemple, lors de la sortie de mon dernier livre « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien? ». J’ai été traité par les « ténors » de Rachad de mercenaire à la solde de la « houkouma » (gouvernement), d’employé du DRS, que mon livre n’était qu’un « koutayeb » (petit livre) et j’en passe. Sir Zitout, le chef de la bande, a même solennellement déclaré :

    « Ahmed Bensaada est avec la “issaba” [bande mafieuse] dans la diabolisation des “ahrar” [hommes libres] ».

    Car, il faut se le dire : eux sont libres, les autres non.

    Tout cela sans que ce beau monde n’ait lu une seule page de mon livre!

    Après lecture (je suppose), Rachad a recruté huit auteurs dont nul autre que l’inénarrable Moncef Marzouki, l’ancien président de la Tunisie, surnommé « Tartour » (pantin) par son peuple bien-aimé.

    Des centaines de pages sans qu’une seule de mes thèses ne soit discutée ou invalidée. Que des attaques insignifiantes sur ma personne ou ma supposée appartenance aux services secrets français ou émiratis. À les écouter, James Bond ne serait qu’un amateur devant mes aventures rocambolesques.

    Mais si mon livre était aussi insignifiant, pourquoi avoir dépensé autant d’efforts, d’énergie et de salive?

    Dans un conflit, il existe deux camps au minimum. Il faut donc créer une dichotomie manichéenne. D’un côté, il y a les « gentils » qu’il faut écouter: c’est Rachad. De l’autre, il y a les méchants qu’on doit faire taire: ce sont tous les adversaires de Rachad.

    Cette analyse montre bien que le Mouvement Rachad possède une expertise dans la propagande de guerre selon les cinq principes énoncés par Michel Collon.

    J’ai bien dit « de guerre ». À bon entendeur, salut.

    Blog d’Ahmed Bensaada, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, Rachad, Islamistes, Hirak,


  • Algérie: L’ANP plus que jamais mobilisée à défendre et à consentir le sacrifice dans l’intérêt suprême de la Nation

    Par B. Chellali

    Les caractéristiques et l’étendue des défis des changements qui se posent à l’Algérie impliquent désormais la nécessité de réévaluer le rôle et le comportement de chacun afin de s’adapter aux exigences de la nouvelle Algérie en constante évolution depuis le 22 février 2O19. Avec une nouvelle Constitution amendée, un régime électoral peaufiné à la satisfaction du monde politique, le moment est opportun à l’accélération des réformes devenues une partie intégrante de la réponse aux revendications populaires donnant ainsi un dénouement probant à la crise. Une approche souple et adaptable à la situation globale du pays au titre d’un cadre léger loin de toute improvisation et très loin de la  » bureaucratie socio-politique « .

    La classe politique, la société civile, le mouvement associatif devraient étroitement dans ces conditions conjuguer leurs efforts et être en position d’acteurs et de partenaires stratégiques dans la mise au point des sujets politiques, économiques et sociaux et dont l’acteur principal de leur accouchement n’est autre que le peuple, seul à même de faire naître des lendemains meilleurs sur un socle existentiellement solide, une base essentiellement effective, affective et suffisante face aux nouveau défis.

    La concrétisation de cet accouchement combien fondamental est un préalable à la garantie de tous les segments suscitant l’espoir parmi la société algérienne avide de changements. Aussi est-il impératif que tout le monde participe à un dialogue national visant la recherche de solutions acceptables en vue de sortir de la crise actuelle que traverse le pays. Un dialogue visant à instaurer un climat de confiance, notamment l’absolue mise en marche de la démocratie au sens le plus large du terme de son essence populaire. Il est à présent nécessaire de capitaliser sur les points de convergences et de réduire les points de divergences. Toute solution durable, tout redressement du pays nécessiteront souplesse et audace politique de la part de tous les acteurs et devrait être acceptable pour le seul intérêt de la Nation. Faudra-t-il pour certains politiciens à se consacrer à cet intérêt suprême de la Nation plutôt que de faire dans les distinctions de la fitna qui est moralement mauvaise, socialement irresponsable et politiquement dangereuse pour la Patrie.

    Il est regrettable de constater que depuis le retour du Hirak au mois de Février dernier, les formes actuelles de revendications ont pris une autre tournure, notamment les attaques contre les symboles les plus sacrés de la Nation. Cette conduite s’est étrangement abritée sous le prétexte de la liberté de manifester, de la liberté d’expression dans le plus grand mépris de l’interdiction de toutes formes d’incitation à la haine et d’atteinte à l’ordre public. Il s’agit en fait de politiciens des plus médiocres du marché qui manœuvrent pour pactiser avec l’étranger, freiner le cours des changements et ils en seront pour leurs frais. Le programme politique en vigueur a adopté avec l’accord souverain du peuple pour une stratégie de réorganisation de l’Etat et de la société autour d’espaces libérés qui vient d’affirmer la nouvelle loi organique portant régime électoral. Une stratégie qui esquisse également dans son sillage un nouveau modèle politique et économique de développement et qui s’actualise en cheminant.

    Dans cet esprit, l’édito de la revue El-Djeich dans sa livraison du mois de Mars rappelle qu’ « en effet, quand les intentions sont sincères et que les volontés sont réelles, aucune contraintes ne pourra faire obstacle à la marche de la nouvelle Algérie, et nous devons tirer les leçons de notre Histoire et nous inspirer de l’exemple des aînés ainsi que des sacrifices de nos valeureux Chouhada, pour remettre notre pays sur sa véritable voie afin qu’il puisse poursuivre sa route à pas sûrs, avec force, sans se préoccuper des suppôts de la tricherie, des hyènes de la fitna et des professionnels du mensonge, de la désinformation ainsi que tous ceux qui rêvent et croient en une Algérie disloquée et faible ! ». L’auteur de cet édito ajoute : « Telles les autruches, ils refusent, par arrogance, dédain et avec obstination de reconnaître que la nouvelle Algérie est devenue une réalité à défendre et à consentir le sacrifice pour l’intérêt suprême de la Nation, mobilisant toutes ses capacités pour l’Algérie, son peuple, les valeurs de Novembre et le message des Chouhada « .

    Le Maghreb, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, ANP, armée,

  • Algérie / Cohésion entre le peuple et son armée: Une arme face à la nouvelle guerre

    La déstabilisation des Etats qui reposaient par le passé sur l’intervention militaire directe a pris d’autres formes. Combien de pays ont été ainsi détruits sous de faux slogans flamboyants, suite à une situation interne confrontée à l’obstruction politique, à la détérioration de la situation sociale et des promesses mensongères tenues aux peuples qui aspire à une vie de confort et de prospérité, à l’ombre d’un Etat de droit et de justice.

    Ce que vit l’Algérie et ses institutions comme acharnement sans précédent entre dans ce contexte, et cela est dû en toute simplicité à son attachement et sa fidélité à ses principes immuables et au processus engagé par notre pays, qui déplaît certes à ceux qui sont habitués à considérer notre pays comme un pâturage pour leurs intérêts.

    Dès son élection, M. le président de la République a entamé des réformes à tous les niveaux, visant à instaurer une véritable démocratie, à même de réaliser la justice sociale et la prospérité pour le peuple algérien, à travers la participation de tous dans le processus d’édification d’un Etat des institutions pérenne.

    Les décisions prises sur plus d’une échelle est un signal fort qui confirme l’adoption des revendications du peuple algérien que celui-ci a exprimées à travers des marches pacifiques, menées dans le cadre du Hirak du 22 février 2019, qui a provoqué une rupture avec les anciennes pratiques et institué de nouvelles bases permettant à notre pays d’entrer dans une nouvelle ère.

    Eriger un Etat de droit déplaît à certains. Tous les moyens illégaux sont utilisés dans une tentative d’affaiblir et de déstabiliser notre pays, en exploitant les médias sociaux qui diffusent toutes sortes de rumeurs qui nourrissent la propagande. Il est certainement crédule de croire que ces vidéos et contenus diffusés sur le Web soient spontanés.

    Cette forme d’opération a été théorisée par les spécialistes et intègre une seule et même case, celle des guerres de quatrième génération qui recourent à des moyens et à des stratagèmes planifiés à partir de l’extérieur, avec la complicité bien entendu d’éléments qui relèvent de l’intérieur, et ce, sans déployer aucun soldat et sans avoir besoin d’envahir l’Etat ciblé. Sans doute, ce qui s’est passé dans certains Etats, à savoir le «printemps arabe», est un exemple assez éloquent. Ces Etats ont été exploités et détruits sous diverses appellations, voire prétextes. La stabilité et le consensus politiques sont désormais un rêve lointain, ni la démocratie promise n’a été réalisé, ni la prospérité espérée par les peuples n’a de trace.

    Ce genre de guerre repose sur la propagande à travers la diffusion de rumeurs, d’informations trompeuses et erronées ainsi que de mensonges dans le seul but de manipuler les esprits des peuples et de les éloigner de la réalité. La devise de ces manipulateurs est «mentir et mentir puis mentir jusqu’à ce les gens finissent par y croire».

    La première chose à cibler sont certes les points forts de ces Etats pour pouvoir ainsi ébranler leur stabilité, ce qui est certainement vrai en ce qui concerne l’Algérie. Des parties occultes ont décoché leurs flèches sur l’Armée nationale populaire, considérée comme une institution solide et prestigieuse qui représente le garant de la sécurité de notre pays et résiste sur tous les fronts. Elle a pour devise «La patrie est au-dessus de tout et la sécurité de l’Algérie est une ligne rouge», de plus, est elle est classée parmi les plus puissantes armées d’Afrique et du monde arabe.

    Sans doute, cette colonne n’est pas assez suffisante pour énumérer toutes les réalisations enregistrées par l’Armée nationale populaire, dans le cadre de ses missions constitutionnelles, et nous nous contentons ainsi, en guise d’exemple, de souligner la protection de nos frontières nationales et ce qu’elle exige comme planification, préparation et efforts colossaux, dont nul ne connaît leur portée, sauf ceux qui les ont vécus ou les ont constatés de visu et non ceux qui sont totalement détachés de la réalité, bien assis derrière leurs ordinateurs pour diffuser leur venin, sous les ordres de leurs maîtres, moyennant quelques billets.

    Dans le cadre de cette guerre, figurent les dernières rumeurs tendancieuses portant sur une soi-disant «participation de l’Algérie dans des opérations militaires en dehors de nos frontières, au Sahel, sous commandement de pays étrangers», des rumeurs émises, à ne pas en douter, par «une partie qui œuvre sous les ordres des services du régime du Makhzen et sionistes», tel que rapporté dans un communiqué du ministère de la Défense Nationale. Il va de soi que toute participation de nos unités à des opérations en dehors de nos frontières (hors sanctuaire) ne saura se faire sans le consentement du peuple et ne peut être soumise qu’à l’autorité du président de la République, commandant suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, tel stipulé dans la Constitution.

    La force de notre société est bien sûr sa jeunesse qui représente une vraie richesse pour notre pays. Ceci fait d’elle une cible privilégiée des forces du mal, à travers les tentatives orchestrées par notre voisin marocain, visant à inonder notre pays de différents types de drogue. En ceci, l’enquête réalisée à nos frontières Ouest par la revue «El Djeich» démontre que l’opération est menée avec précision et, surtout, avec la bénédiction de parties influentes au Makhzen.

    Cette guerre menée par des parties étrangères contre l’Algérie ne peut inciter notre pays à abandonner ses principes sacrés qui consistent à soutenir le droit des peuples à l’autodétermination et le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays. Son arme de combat demeure cette cohésion entre le peuple, avec toutes ses composantes, et son armée. L’un et l’autre sont fortement conscients des menaces qui pèsent sur le pays. L’Algérie est en train d’aller de l’avant dans l’édification et la construction d’une nouvelle Algérie, dont les repères se profilent à l’horizon. Il est certain que ce qui a été détruit pendant de nombreuses années ne peut être reconstruit du jour au lendemain. Mais avec la bonne volonté, l’unité des rangs et l’abnégation de chacun, l’Algérie atteindra les objectifs escomptés.

    El Djeïch, mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, Armée, ANP,

  • Algérie : Dérives

    par El-Houari Dilmi


    Si le renouvellement de la chambre basse du Parlement est plutôt bien accueilli par une bonne partie de la classe politique, des Algériens continuent à battre le pavé, chaque vendredi, pour exprimer un autre point de vue quant aux solutions à mettre en œuvre pour sortir du tunnel. Et même si la solution constitutionnelle prônée par la feuille de route du premier magistrat du pays, mais aussi par les principales tendances politiques du pays, d’autres persistent encore pour réclamer une période de transition, porteuse de grands risques et périls. Le «néo-hirak », comme l’appellent d’aucuns, semble pris dans ses propres contradictions, incapable de dégager un projet alternatif aux problèmes protéiformes que vit le pays.

    Depuis la reprise des marches le 22 février dernier, le «néo-hirak » brandit des slogans très violents à l’égard de l’institution militaire et pose la question de savoir qui est derrière cette «contre-révolution » porteuse de menaces sérieuses pour la stabilité et la cohésion nationales. Infiltré par un tout-venant de courants extrémistes, des voix autoproclamées du «néo-hirak » semblent prêtes à mettre en danger l’Algérie et son peuple pour assouvir leurs propres desseins inavoués. Des observateurs de la scène politique nationale voient dans cette dangereuse dérive une collusion flagrante avec des cercles mafieux, habitués à se servir dans la main généreuse de l’ancien régime Bouteflika. En effet, y compris au sein de l’appareil de l’Etat, des parties manœuvrent dans l’ombre pour saboter une transition douce vers une autre Algérie, ouverte politiquement et démocratique dans son fonctionnement.

    Vérité de La Palice que de dire qu’une Algérie stable et remise sur de bons rails n’arrange pas les intérêts de parties bien connues du peuple algérien qui n’est plus dupe. «Cette radicalisation est le fait d’individus, de groupes et de sectes politico-idéologiques, en Algérie et surtout à l’étranger, inscrits dans des logiques atlantistes des révolutions dites non violentes(…) », bien conscients de la méfiance du peuple, «particulièrement celles des masses laborieuses, tentent désespérément d’attiser la colère populaire et de pousser à l’affrontement et au chaos pour justifier les ingérences étrangères», avertit, dans une déclaration à un média étranger, Salah Bouakouir du FFS, un parti connu pour sa non-proximité historique avec tous les tenants du gouvernail du pays depuis le recouvrement du soleil de la liberté. Et c’est justement pour cette raison, et bien d’autres encore, que le rôle de l’institution militaire est plus que névralgique pour parer aux manœuvres lucifériennes avec un seul but : détruire l’Etat national. Ce qu’aucun Algérien, y compris dans le «hirak authentique » selon la propre expression du chef de l’Etat, ne peut raisonnablement accepter.

    Le Quotidien d’Oran, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, armée, ANP,

  • Pour que l’Algérie demeure en permanence, sûre, stable, forte est grande

    Par B. Chellali

    L’ objectif prioritaire du Haut commandement de l’ANP est de convertir le passé douloureux vécu par la Nation pendant deux décennies de suite en aisance politique, économique, sociale à travers un processus démocratique en continu visant l’instauration de l’Etat de droit ayant un impact significatif sur la population au présent et au futur. L’un des effets de cette position militaire est celui de son accompagnement des revendications populaires pour le changement.

    Dans son désir pressant d’édification d’une nouvelle Algérie, forte, sans corruption ni haine, en nourrissant l’aspiration, avec tous les Algériens d’une Algérie souveraine et forte, capable, gr‚ce à la volonté de ses loyaux et honorables patriotes, hommes et femmes, de surmonter les difficultés de cette période sensible dans la vie de la Nation, le Haut commandement de l’ANP est convaincu que cette volonté nationale saura triompher, les attentes du vaillant peuple algérien se concrétiseront et l’Algérie aura la place qui lui sied dans le concert des nations émergentes.

    L’Edito de la revue El-Djeich dans sa livraison du mois de Mars, revenant sur les dernières mesures et décisions annoncées par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, historiques, courageuses dans l’intérêt du citoyen et de la Nation, comme la dissolution de l’APN, en vue de l’organisation d’élections législatives anticipées, le remaniement de l’Exécutif, l’intérêt porté aux zones d’ombre pour remédier aux problèmes que vivent les populations et la promotion de 10 circonscriptions administratives du Sud en wilayas à part entière, rappelle que c’est  » des mesures qui n’ont pas été, comme d’habitude, du goût des professionnels du mensonge et de la désinformation. Fussent-ils des Etats, des gangs ou des individus. Ces parties sont à l’image des chauves-souris, préférant l’obscurité et le noir, investissant même dans le Hirak et les pandémies pour en faire une arme qui sème la discorde et la division, avec pour projet de rompre les liens de cohésion entre le peuple et son armée et imposer ainsi une remise en question de toutes les constantes de la Nation, à leur tête la voie novembriste.

    La position constante de l’Algérie sur les questions régionales et internationales, tel son soutien aux peuples malien et libyen en vue d’une solution pacifique de leurs problèmes, à l’abri de toute ingérence étrangère et son soutien indéfectible au peuple sahraoui afin qu’il puisse exercer son droit à l’autodétermination et son rejet catégorique de toute normalisation avec l’entité sioniste ainsi que ses positions de principe par rapport à la question palestinienne embrasse et gêne de nombreuses parties qui avaient mobilisé leurs pions, leurs mercenaires et leurs médias dans une vraie tentative d’atténuer le choc et de sauver la face, en essayant de jeter le discrédit sur les positions immuables de l’Algérie « . Des positions que l’ANP s’est jurée d’enraciner dans l’esprit et le cœur de chacun de ses éléments qui, à leur tour, ont fait le serment, avec toute l’ardeur de leur foi, de consentir le sacrifice au service de la Patrie, comme l’a affirmé, le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée, Saïd Chengriha lors des travaux sur le séminaire sur les  » Guerres de nouvelle génération « , en mettant l’accent sur la nécessité de placer l’intérêt suprême de la Nation au titre des priorités et renforcer le front contre toutes les campagnes tendancieuses visant à dessein, à saper les fondements de notre unité nationale, notre souveraineté et notre stabilité. Il nous appartient donc à tous d’œuvrer avec dévouement et loyauté au service de la Patrie, par fidélité au serment fait aux Chouhada que l’Algérie demeure en permanence sûre, stable, forte et grande.

    Le Maghreb, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, ANP, Hirak,

  • La prochaine élection législative, un rendez vous crucial pour l’avenir de l’Algérie

    Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, a affirmé, jeudi soir depuis Ouargla, que la prochaine élection législative constituait « un rendez-vous crucial pour connaitre le destin et l’avenir de l’Algérie ».

    Animant une conférence de presse au siège de wilaya du parti, M. Makri a indiqué qu’après la signature par le Président de la République du décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour le 12 juin prochain en vue d’élire les membres de l’Assemblée populaire nationale, « le compte à rebours a commencé pour cette importante échéance, la première législative après le Hirak populaire ».

    La prochaine élection législative est « cruciale et décisive » et constitue « l’amorce de la mutation vers l’avenir de l’Algérie qui pose ainsi les premiers jalons de sa démarche de sortie de l’ensemble de ses crises », a-t-il estimé. « Le MSP participera à ces législatives pour l’intérêt du pays », a assuré son premier responsable, en affirmant « aller à cette consultation pour préserver l’intérêt du pays et concrétiser les aspirations du peuple ». Pour le chef du MSP, « refuser la logique démocratique et la véritable compétition électorale serait une culture annihilant et compromettant toute chance d’évolution et de progrès du pays ».

    Et d’ajouter que « l’administration se doit de rester neutre et favoriser les conditions légales et réglementaires assurant la saine et loyale concurrence », soulignant, à ce titre, le rôle de l’administration, à échelles centrale et locale, dans la garantie de l’intégrité des élections. Il a attiré, par ailleurs, l’attention sur l’existence de tentatives d’interférence dans la scène concurrentielle politique et partisane, estimant que la réédition des erreurs du passé conduirait aux mêmes résultats. « Le citoyen a le droit d’exprimer sa volonté par la voie des urnes », a soutenu M. Makri, ajoutant qu’il « appartient de développer une culture civilisée à même de convaincre l’Algérien de la possibilité d’opérer le changement à travers les urnes ».

    Au volet international, le président du MSP a indiqué que la question palestinienne concernait le peuple algérien, et que « plus qu’une question de territoire, la question palestinienne est une question doctrinaire et de religion’’. Et de conclure : « ceux qui s’empressent à la normalisation sont des régimes sans légitimité et ne méritent pas d’appartenir à cette Nation ».

    Le Maghreb, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, Hirak, MSP, Abderrazak Makri,

  • Algérie/ 12 juin 2021: Une nouvelle étape ?

    Par Mohamed K

    En annonçant des élections législatives le samedi 12 juin prochain, le président de la République Abdelmadjid Tebboune vient de relancer d’une manière solennelle la vie politique dans le pays notamment dans la sphère partisane censé donner à lieu à une refondation totale de l’échiquier en cours vieux d’une vingtaine d’années.

    Un nouveau processus est désormais enclencher dans le prolongement de ce qui est communément appelé le “12/12” au milieu d’une contestation populaire résiliente.

    Il a débuté d’abord par la révision exceptionnelle des listes électorales dans quelques jours, par l’annonce des répartitions de sièges suite au récent découpage administratif, et une panoplie de textes législatifs concernant les modalités du vote, qui vient d’être changé par une ordonnance sur le régime électoral.

    En effet, le président de la République a convoqué ce jeudi les électeurs pour désigner les représentants de l’assemblée populaire (APN) le 12 juin prochain suite à la dissolution de la chambre basse du parlement en février dernier.

    “En vertu des dispositions de l’article 151, alinéa 02, de la Constitution, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a signé aujourd’hui 27 Rajab 1442, correspondant au 11 mars 2021, le décret présidentiel 96-01 relatif à la convocation du corps électoral en vue des élections législatives, dont la date est fixée au samedi 12 juin 2021”, précise le communiqué de la Présidence.

    Le même jour jour, le président de la République “a également signé l’ordonnance 21-01 portant loi organique relative au régime électoral.

    Ces législatives anticipées sont une vieille revendication de la classe politique en général, ainsi qu’une large frange de la population. Lors des manifestations du hirak, les slogans étaient hostiles au parlement dissous.

    Ce dernier subissait de vives critiques et on le considérait comme un symbole de l’ancien régime corrompu et dictatorial. Avant d’annoncer la date du scrutin, Tebbounne avait lancer d’intenses consultations politiques avec plusieurs formations les plus en vue sur la scène.

    Plusieurs partis ont déjà entamé leurs préparatifs pour cette importante échéance. L’événement de la semaine aura été la création d’une coalition de plusieurs dizaines d’organisations de la société civile, regroupées autour d’une entité unique dénommée Nida el Watan.

    Cette dernière est déjà soupçonnée d’être la véritable assise électorale et politique du programme présidentiel, qui semble vouloir aller encore vers le renouvellement des assemblées élues au niveau des communes et des wilayas.

    En effet, il est fort probable que ces élections législatives devront être suivies par un scrutin pour le renouvellement des APC et APW avant la fin de cette année 2021, ce qui est souhaité également par la classe politique.

    Il est attendu dés la fin des législatives, dont on attend un meilleur taux de participation de l’électorat, par rapport au dernier référendum constitutionnel, la formation d’un nouveau gouvernement issu de la majorité parlementaire, qui devra relancer l’économie du pays, booster l’investissement et répondre aux besoins sociaux de la jeunesse, en proie à la précarité, au chômage et l’absence de perspective.

    Pour rappel, le 18 février dernier, Tebboune avait annoncé dans un discours à la nation la dissolution de l’Assemblée populaire nationale, la tenue des élections législatives anticipées, un remaniement ministériel, ainsi qu’une grâce présidentielle de plusieurs dizaines de détenus du Hirak.

    La Grâce présidentielle avait touché 30 détenus définitivement condamnés avec libération immédiate avec l’élargissement de la mesure pour atteindre un total de 50 à 65 détenus. Le nombre total des détenus du hirak était de 69 selon leurs avocats. Il s’agirait d’une importante mesure d’apaisement.

    Dans la foulée de son discours prononcé à l’occasion de la journée du Chahid, le chef de l’Etat a aussi annoncé un remaniement du gouvernement de son Premier ministre Abdelaziz Djerad. Ce remaniement a toucheé plusieurs départements ministériels objets de vives critiques et d’insuffisances dans leurs gestions.

    Le Jeune Indépendant, 12 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, élections, Hirak,

  • Algérie : Fake news, la désinformation ou l’art de ne pas dire vrai

    La désinformation et les fake news sur l’actualité nationale sont devenues une véritable industrie du mensonge et de l’affabulation, n’épargnant personne et aucun sujet, et les réseaux sociaux en sont devenus les plus actifs vecteurs de cette « infodémie » dévastatrice.

    Comme on a pu le constater durant ces deux dernières années, l’Algérie avait fait face à un flux ininterrompu de fakes news visant à semer la panique, le doute, la division et le chaos. Même le drame de la propagation de la pandémie du coronavirus et ses nombreuses victimes n’a pas dissuadé les auteurs des fakenews à renoncer à leurs manipulations et à leurs mensonges.

    Comme à l’accoutumée, selon des sources fiables, les pages de propagande anti-Algeriennes du Régime chérifien et l’état israélien ont jubilé afin de distiller toutes sortes d’informations.

    Pour cause, le journal israélien Yediot Aharonot avait rapporté dimanche dernier qu’un avion militaire brésilien aurait atterri à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene en provenance d’Israël. Depuis, cette fake nwes circule sur les réseaux sociaux où diverses sources la relaient en hébreu, en arabe, en français et en anglais. «Atterrissage d’un avion de l’armée de l’air brésilienne à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene, depuis quelques minutes, après un vol direct, pour la première fois dans l’histoire, entre Israël et l’Algérie», lit-on dans ces nombreuses publications, sur Twitter notamment, étayées par une infographie montrant le matricule et la trajectoire supposés de l’aéronef sur une carte.

    Les colporteurs de désinformation le savent et jouent avec nos émotions profondes, ce qui nous rend bien plus enclins à les partager sur les réseaux sociaux et elles se diffusent ainsi six fois plus vite (selon des études) que les faits avérés !

    Cette sordide cabale intervient après les récentes déclarations du président de la République Abdelmadjid Tebboune sur le principe que la cause palestinienne est une cause sacrée, essentielle, “la mère de toutes les causes”, et que cette cause “ne connaîtra de solution qu’avec un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec El Qods (Jérusalem) comme capitale”.

    D’ailleurs, le chef d’état-major de l’ANP Said Chengriha dans sa récente allocution à l’Ecole supérieure de guerre de Tamentfoust avait rappellé que cela fait partie de la guerre de quatrième génération.

    En effet, la désinformation relayée par les ennemis internes et externes de l’Algerie est utilisée comme une arme contre nous. Les dirigeants autoritaires et les aventuriers populistes se servent de la désinformation comme d’une arme : c’est le dernier arsenal au service de la stratégie classique qui vise à diviser pour mieux accéder au pouvoir et entraîner le chaos.

    À’de la désinformation, les réseaux sociaux sont devenus une menace pour la stabilité, la paix sociale et la démocratie. Des personnalités politiques ou du monde culturel social culturel ou sportif sont micro ciblés dans le cadre d’une stratégie visant à polariser et éroder les sociétés. Nous pensons ne jamais nous laisser berner, mais les études montrent que même les plus lucides et avisés d’entre nous ont tendance à croire les fausses informations et même à les propager sans prendre en compte le risque.

    La désinformation a incité des individus dans certains pays à se faire justice eux-mêmes et alimenté de violentes épurations ethniques. La désinformation empoisonne aussi notre vie sociale et politique, elle détruit notre confiance en nos principaux médias, nos institutions, nos dirigeants.

    La désinformation véhicule la méfiance, la peur et le mensonge. Mais plus nous serons au courant, plus nous pourrons l’empêcher, partagez avec vos amis et vos familles pour les informer de cette menace. Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur Internet. Vous voyez une publication sur un réseau social contenant des informations choquantes ? N’y croyez pas! Vérifiez les faits grâce à des sources d’information fiables. La plupart des médias traditionnels sont normalement régis par des règles et une éthique qui les rendent bien plus dignes de confiance que d’illustres inconnus en ligne, même si il faut se méfier et user de tamis de pondération y compris pour ces médias.

    La désinformation s’attaque à nos peurs les plus profondes, se nourrissant de notre tendance naturelle au négatif tout en faisant ressortir nos penchants irascibles et cyniques. Mais si nous arrivons à dialoguer avec ceux qui ne pensent pas comme nous, avec empathie, sagesse et une oreille attentive, nous pourrons échanger malgré nos différences. Nous avons plus en commun que ce que nos peurs nous laissent penser. Si nous y croyons, des choses extraordinaires peuvent se produire.

    De notre correspondante de paris : Yasmina Houmad

    La Patrie News, 12 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, fake news, Maroc, Israël, désinformation, intox, propagande,


  • Algérie – 2ème Vendredi du HIRAK AN II : Vitesse de croisière

    Deuxième vendredi après la reprise des marches du Hirak et forte mobilisation. Ce 5 mars 2021 a signé, de l’avis des observateurs, un vrai retour des manifestations à Alger et dans de nombreuses villes du pays : Annaba, Tizi Ouzou, Laghouat, Bejaia, Oran, Constantine, Bouira, Jijel, Ouargla etc…. En effet, les manifestants étaient plus nombreux à battre le pavé et afficher leur détermination à poursuivre la lutte pour la satisfaction des revendications des Algériens exprimées depuis le 22 février 2019.

    En dépit d’une forte présence policière remarquable dès les premières heures de la matinée, la fermeture des accès à l’intérieur des villes, les manifestants se sont montrés déterminés à signer l’une des plus grandes marches du Hirak depuis la reprise de la mobilisation, à l’occasion du 2ème anniversaire du mouvement. Et comme attendu, les manifestants ont répondu d’abord à l’avant-projet de loi élaboré par le ministère de la Justice portant sur la déchéance de la nationalité pour certaines personnes vivant à l’étranger. « Vous ne nous faites pas peur par la déchéance de la nationalité », lancent les manifestants qui ont envahi les rues d’Alger peu avant 14h00.

    Les marcheurs ont repris les itinéraires habituels des grandes mobilisations du début du Hirak, avec plusieurs marches convergeant toutes vers Alger-Centre et la place Audin qui a été le théâtre, pendant plusieurs heures, d’une grandiose marche à laquelle ont participé jeunes et moins jeunes, hommes et femmes ainsi que des gens âgés. La foule, munie de banderoles, pancartes et emblèmes, a défilé en montrant sa colère contre les tenants du pouvoir. Les protestataires dénoncent aussi l’attitude des agents de renseignements qui ont maltraité les manifestants du Hirak.

    Pour cette nouvelle journée de mobilisation, les manifestants ont respecté globalement le port du masque de protection, contrairement à la marche de lundi dernier où on a constaté un certain relâchement. Comme à Alger, plusieurs villes du pays ont été le théâtre de manifestations ayant drainé des foules très compactes, à l’image de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Sétif, et Batna.

    Ces derniers jours, nous avons assisté à une campagne organisée pour tenter de semer la division au sein du mouvement populaire. Peut-on dire qu’il reprend sa vitesse de croisière ? En tout cas, avec la mobilisation d’aujourd’hui, le pouvoir est appelé à abandonner son discours tendant à minimiser la détermination des Algériens. Que proposera-t-il comme solution ?

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 6 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak,