Étiquette : Hirak

  • Algérie : En finir avec les pratiques du passé

    par El-Houari Dilmi


    Alors que le président de la République continue des consultations avec la classe politique, la convocation du corps électoral serait imminente pour les prochaines législatives. La nouvelle loi électorale qui doit être endossée en Conseil du gouvernement, devrait être promulguée sous peu par décret présidentiel. Avec le nouveau découpage administratif et électoral, la nouvelle loi électorale devrait reconfigurer en profondeur le paysage politique et transformer tout le fonctionnement institutionnel du pays. L’essence même du nouveau texte de loi relatif au régime électoral est, justement, de mettre fin à la « corruption politique ». Le financement de la campagne électorale du cinquième mandat avorté de l’ancien président déchu ou la mandature qui vient d’être dissoute a montré toute l’étendue de la collusion entre l’argent sale et la politique, décrédibilisant totalement son image à l’égard des électeurs.

    Barrer la route à l’argent sale dans l’exercice politique et mettre fin au conflit d’intérêt pour ceux chargés d’une responsabilité ou d’un mandat publics, est la quintessence de la nouvelle loi électorale, forte de 313 articles. Le nouveau texte de loi adopte, pour la première fois, la modalité de la liste ouverte aux élections législatives et locales. La «liste ouverte» donne la possibilité à l’électeur de voter pour sa liste de candidats favoris, fournie par les partis et les indépendants, et offre au même électeur la liberté de classer les candidats selon son ordre de préférence. Auparavant, selon la loi électorale de 2016, l’élection des membres des conseils locaux et du Parlement se faisait selon la modalité des listes de partis ou indépendantes, dites « fermées », avec les fameux « têtes de liste » monnayés contre des milliards sonnants et trébuchants.

    Le financement et le contrôle des campagnes électorales est également au cœur de la nouvelle mouture de la loi électorale pour des élections « propres et honnêtes». L’article 87 de la mouture précise qu’il est interdit à tout candidat à des élections nationales ou locales de recevoir, directement ou indirectement, des dons en espèces ou en nature ou toute autre contribution, quelle qu’en soit la forme, d’un Etat étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère. L’article 113 de la même loi prévoit, également, la création d’une commission de contrôle du financement des comptes de campagnes électorales et référendaires auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). L’Algérie va-t-elle en terminer, une bonne fois pour toutes, avec les mauvaises pratiques du passé et réhabiliter ainsi la chose politique auprès du citoyen désabusé ?

    Le Quotidien d’Oran, 6 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, Abdelmajid Tebboune, consultations, partis politiques,

  • Algérie : Quelles concessions pour un futur «khawa-khawa ?»

    par Malika Boussouf

    Il faudra bien, un jour, cesser d’assimiler les appels à la vigilance à une quelconque allégeance ou à un soutien à une administration décriée par un mouvement populaire qui a renoué avec la rue après un arrêt dû à la pandémie. Une parenthèse qui aurait trop duré et que l’on aurait mis trop de temps à refermer, selon les esprits éclairés qui en font de nouveau une priorité que rien ne saurait détourner de ses objectifs.

    Pour contredire ceux qui encouragent les regroupements, tout en banalisant les risques encourus à avancer collés les uns aux autres et à se cracher dessus allègrement, il y a l’autre catégorie. Celle à laquelle j’appartiens et qui n’a pas peur de prendre les distances qu’il faut avec un consensus meurtrier. Oui, n’ayons pas peur de le dire !

    Le consensus qui distribue la parole à qui il veut n’est pas le mien. Les lectures que ledit accord aimerait imposer comme les plus «éclairées» dans un monde qui ne saurait plus où il va mènent à la tombe. Ceux qui prétendent avoir tout compris aux intentions des uns et des autres n’ont pas le sentiment que séparer le bon grain de l’ivraie fera avancer le schmilblick. Soit on est pour un Hirak qui transcende les risques que la proximité fait courir aux marcheurs, soit on est en cheville avec une autorité qui méprise, réprime et condamne. Les nuances n’existent pas pour ceux dont les voix se font entendre comme celles qui ne reculeront devant aucune menace, fût-elle d’ordre sanitaire.

    Les contestations enfantent des antagonismes qui virent aux condamnations aveugles et fabriquent des leaders en mal de lumière. Ainsi vont les consensus dont la nocivité étouffe les divergences d’opinions et le débat contradictoire.

    C’est dans ces ambiances, qui inspirent tous les opportunismes, qu’émergent de nouveaux messies et s’affirment les arrière-pensées qui mènent droit au mur. S’allier contre un même adversaire, quitte à le faire pour des projets de vie différents. La situation imposerait, dit-on, d’unifier les rangs. Question ! Si l’urgence dictait aux promoteurs du changement d’y aller selon un timing improvisé, lequel des alliés aurait le plus à perdre en chemin ?

    Le Soir d’Algérie, 4 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, coronavirus, covid 19,

  • Une nouvelle société au service de la nouvelle Algérie

    La nouvelle Algérie se construit avec de nouvelles institutions. Dans trois mois, l’organisation d’élections législatives et communales, en même temps, lancera le chantier des réformes politiques et institutionnelles en rupture avec le système des quotas, la fraude massive, l’immixtion des milieux d’affaires dans la sphère politique et les pratiques immorales d’achat de voix et de consciences. Le nouveau départ, annoncé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la rencontre avec des représentants de médias nationaux, consacre la volonté de changement.

    Le retour inéluctable aux urnes reste la seule source de légitimité, aux antipodes des défenseurs de la transition chaotique. Faisant partie des 54 engagements du président de la République, la refonte institutionnelle a été confortée par une démarche consensuelle associant la classe politique, la société civile, les personnalités nationales influentes et académiques. Il s’agit, comme l’a affirmé le Président, de contribuer ensemble à l’émergence d’une «nouvelle société dans une nouvelle Algérie, tributaire du changement des mentalités et des comportements».

    Dans cette bataille de la légitimité et de la démocratie, de nature différente des pratiques anciennes, alliant corruption des élites et manipulation des urnes, le devoir de transparence et de régularité prévaut dans le choix incontestable des compétences nationales et locales imprégnées des valeurs du nouveau mode de gouvernance au service des citoyens. Elle interpelle la société civile et les jeunes universitaires, érigés en partenaire de choix, pour la consolidation des bases de l’Algérie nouvelle. Toutes les garanties et les facilités ont été accordées pour une participation forte des acteurs du changement.

    Dans la loi électorale, élaborée par un comité d’experts sous la direction du Pr Ahmed Laraba et soumise à un large débat, le principe de la parité homme-femme, la présence des jeunes sur les listes électorales et le choix des listes ouvertes traduisent la volonté de rajeunissement et de renouvellement des institutions. La présence en force de cinq ministres issus du hirak, le changement en profondeur du gouvernement au soir des législatives annoncent une nouvelle ère qui met fin à la marginalisation de l’immense majorité de la société et aux disparités régionales flagrantes.

    Horizons, 3 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, Hirak,



  • International Policy Digest : L’Algérie au deuxième anniversaire du Hirak

    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune souhaiterait probablement rester à l’écart.

    Le dirigeant algérien est récemment revenu à Alger après un congé de maladie en Allemagne pour faire face à une incertitude croissante quant à l’avenir politique, économique et social du pays. Des manifestations pacifiques ont eu lieu le lundi 22 février, marquant le deuxième anniversaire du Hirak , ce mouvement de protestation uniquement algérien qui est sans chef mais qui représente le rejet par de nombreux Algériens d’un système qui n’a pas réussi à inspirer une vision positive pour l’avenir.

    L’Algérie est plus de quatre fois la taille de la France et est un des principauxproducteurs d’ hydrocarbures avec des réserves importantes de pétrole et de gaz naturel. Il possède également d’abondantes autres ressources naturelles, notamment l’uranium, l’un des réservoirs les plus purs de silicates purs, une chaîne de montagnes avec des calottes de neige éternelles, des paysages époustouflants et un long littoral méditerranéen. L’armée algérienne est parmi les mieux organisées du monde émergent et la seule à avoir vaincu de manière décisive les terroristes islamistes (et leurs soutiens extérieurs) au cours d’une guerre civile qui a duré dix ans.

    Les coordinateurs de la société civile du Hirak regrettent en privé de ne pas avoir profité de l’élan initial du mouvement pour négocier avec le gouvernement alors qu’il aurait été possible d’avoir des intermédiaires et des personnalités respectables à la tête. La réalité sur le terrain qui a persécuté Hirak a été le manque d’organisation politique et sa demande maximaliste d’expulser tout le système. Cela a provoqué plus qu’un ridicule des représentants de la classe moyenne du mouvement, dont beaucoup sont des travailleurs d’une économie dirigiste maintenue à flot par les exportations de pétrole et de gaz naturel contrôlées par le gouvernement.

    L’intrigue s’épaissit alors que des militants liés aux Frères musulmans se sont infiltrés dans le Hirak, tandis que les dirigeants des Frères musulmans critiquent publiquement le mouvement pour avoir été influencé par, de toutes les personnes, des «groupes maçonniques». Et les factions liées au régime sont également sur le point de détourner le mouvement si le régime tombe.

    Mais le plus grand danger est posé par l’hypocrisie des coordinateurs du Hirak qui prétendent ne pas remarquer les islamistes à cause de la peur et du déni et de l’hypothèse qu’ils peuvent y faire face plus tard. Mais ce sont les islamistes qui les élimineront, comme cela s’est produit en Égypte et en Libye, car les islamistes ont des groupes politiques et militaires bien financés et structurés qui manquent aux partisans laïques du Hirak.

    Il y a plusieurs raisons à la diminution des foules cette année. Les forces de sécurité étaient préparées pour le confinement – une tâche pour laquelle elles sont compétentes – et les coordinateurs du Hirak n’ont pas prévu de mesures de sécurité contre le COVID-19, telles que des masques obligatoires, qui ont dissuadé de nombreuses personnes de se joindre. Les manifestations ont eu lieu un jour de semaine, ce qui a rendu moins facile la participation des travailleurs inquiets pour leur travail, alors que les manifestations habituelles du week-end étaient plus nombreuses. Les mesuresannoncée par le président, avec notamment un léger remaniement ministériel, la dissolution du Parlement, l’annonce d’élections anticipées qui sont l’occasion pour les nouveaux parlementaires de se présenter aux élections, et la libération de 60 militants incarcérés, semblaient convaincre suffisamment de la population pour donner l’appel du président à des réformes négociées est une chance. Il peut également y avoir eu une fatigue du Hirak en raison du manque de résultats concrets.

    Les défis les plus graves de l’Algérie sont d’ordre économique et elle a besoin de réformes profondes à un moment où les prix de l’énergie sont bas, la corruption sévit, les réserves de change s’épuisent et la qualité de vie se dégrade, contribuant à la paupérisation de la classe moyenne. L’économie informelle / parallèle compense certaines lacunes, mais elle crée également un plus grand péril pour le pays en créant une ouverture à la corruption et au crime organisé.

    De quoi l’Algérie a-t-elle besoin? Pour commencer, une mise à niveau des infrastructures du pays; des investissements supplémentaires dans les secteurs du pétrole et du gaz naturel; l’amélioration de la qualité de l’éducation, des soins de santé et des services sociaux; modernisation des infrastructures industrielles et technologiques; les mises à niveau des transports et des services publics; la création d’un environnement propice aux affaires qui encourage l’esprit d’entreprise et l’investissement direct étranger; et des mesures fiscales et monétaires, y compris la convertibilité du dinar algérien.

    Et les menaces abondent dans le voisinage de l’Algérie. 100 000 soldats algériens se trouvent à la frontière libyenne et la démocratie naissante de la Tunisie est vulnérable au terrorisme de l’État islamique , tout comme le Sahel voisin . Des ennuis se préparent au Sahara occidental , tandis que les relations restent difficiles avec la France, son ancienne puissance coloniale. Les contacts avec les États-Unis se limitent principalement à la coopération en matière de sécurité tandis que l’Algérie reste un État client de la Russie pour le matériel militaire. Le pays est captif des intérêts chinois et turcs en matière de contrats civils et est soumis aux pratiques corrompues des fournisseurs chinois et des entreprises turques liées au dirigeant turc Recep Tayyip Erdoğan .Parti politique AKP et Frères musulmans. Le pays paie les forces corrompues qui contribuent à l’instabilité politique.

    La santé déclinante du président Tebboune et le souci de stabilité de l’armée se traduisent par l’immobilité et la paralysie qui précipiteront en fait l’instabilité. La stabilité sera bien mieux préservée par des réformes solides qui inspirent la confiance des citoyens que par la mise en place d’un système dépourvu de potentiel pour un avenir décent et raisonnable pour le pays et ses habitants.

    International Policy Digest, 3 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak,

  • Algérie : Le président Tebboune appelle au changement des mentalités et met en garde contre la contre-révolution

    Rencontre avec les responsables des medias nationaux
    Le président Tebboune appelle au changement des mentalités et met en garde contre la contre-révolution

    Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a appelé lundi soir au changement des mentalités, pour qu’on puisse construire « une Algérie nouvelle », soulignant que « les changements sociétaux entrainent des changements institutionnels », tout en mettant en garde contre les velléités de certaines parties visant à bloquer le changement souhaité par « une contre -révolution ».

    « Nul ne peut stopper le cours du changement », a indiqué M. Tebboune lors de son entrevue avec des responsables de médias nationaux, diffusée lundi soir, affirmant que « l’Etat a lancé les changements revendiqués par le peuple algérien, tandis que des personnes limitées, à la mentalité sclérosée, réclament le changement, tout en refusant eux-mêmes de changer ». « Le développement de l’Etat passe par l’évolution de son peuple », a-t-il soutenu.

    « Les changements sociétaux entrainent des changements institutionnels », a-t-il précisé, appelant au « changement des mentalités dans l’administration qui bloque parfois les décisions prises par le Président », jurant de lutter farouchement contre ces comportements. M. Tebboune a également rappelé la satisfaction, pour la plupart, des revendications du Hirak authentique qui appelait à « un changement institutionnel », affirmant ne ressentir aucune inquiétude quant aux dernières marches dans certaines villes, pendant lesquelles le peuple algérien est sorti pour « rappeler les mêmes revendications » exprimées depuis deux ans. « Une partie est sortie toutefois pour d’autres raisons, qui ne sont pas toutes en phase avec les revendications du Hirak authentique », a-t-il noté, estimant que le slogan appelant à « une gouvernance civile n’a pas changé depuis 15 ans ». « Le régime algérien est bien défini aujourd’hui.

    Le peuple algérien est sorti dans les rues et nous avons réalisé ses revendications. Le peuple a choisi les élections et préféré un changement institutionnel », a fait savoir le président Tebboune, assurant que « quelles que soient les revendications, pour moi ceux qui se sont rendus aux urnes lors de la présidentielle pour sauver la République sont 10 millions d’Algériens ». D’autre part, le chef de l’Etat a affirmé que l’Armée nationale populaire (ANP) « a atteint un niveau de professionnalisme qui la tient à l’écart de la politique. C’est une armée disciplinée qui applique les instructions du président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale ». « L’ANP est mon plus fort soutien. Elle protège la patrie, la Constitution et les frontières, et sans elle, les terroristes auraient pu infiltrer les marches populaires », a soutenu le président Tebboune, expliquant que « ce sont l’Armée et les services de la sécurité qui veillent à protéger le peuple pour qu’il puisse s’exprimer librement ».Evoquant le dernier remaniement ministériel partiel, le chef de l’Etat a rappelé qu’il n’a pas voulu opérer un changement total du Gouvernement, « par respect au peuple », ajoutant qu’un changement profond du Gouvernement interviendr après les prochaines élections législatives, « en fonction de l’issue de ces échéances ».

    Et de rappeler que le remaniement ministériel partiel a ciblé certains secteurs, dont les actions « n’ont pas donné les résultats escomptés sur le terrain, notamment en ce qui a trait à la vie quotidienne des citoyens », précisant que 70% des projets qu’ils a ordonnés dans les zones d’ombre et enclavées, « concernent des problèmes de raccordement au réseau d’alimentation en eau potable, et vu que le ministère des Ressources en eau n’avait pas agit, il était plus que nécessaire de changer le ministre, de même pour les secteurs de l’Energie et de l’Industrie, d’autant que nous avons adopté une nouvelle politique d’industrialisation qui n’a pas donné ses fruits ».

    Président Tebboune:
    « Les revendications du Hirak populaire authentique atisfaites, pour la plupart »

    Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé lundi, que les revendications du Hirak populaire authentique « ont été satisfaites » pour la plupart. Lors de l’entrevue périodique accordée à des médias nationaux, le président Tebboune a déclaré :

    « Au deuxième anniversaire du Hirak populaire, le peuple est sorti pour commémorer cette occasion, une partie est sortie toutefois pour d’autres raisons qui ne sont pas toutes en phase avec les revendications du Hirak authentique ». Interrogé sur une revendication portée par la majorité des démocraties dans le monde et appelant à une gouvernance « civile » et à laisser la politique aux politiciens, le président de la République a indiqué, que ce slogan « n’a pas changé depuis 15 ans, soit depuis que cette catégorie a commencé à suivre des stages dans des pays africains et européens, où on leur enseigne comment renverser le système de l’intérieur en utilisant le slogan +Etat civil et non militaire+ et autres ». « Le régime algérien est bien défini aujourd’hui.

    Le peuple algérien est sorti dans les rues et nous avons réalisé ses revendications. Le peuple a choisi les élections et préféré un changemen institutionnel », a fait savoir le président Tebboune, qui a assuré que « quelles que soient les revendications, pourmoi ceux qui se sont dirigés vers les urnes lors de la Présidentielle pour sauver la République sont 10 millions ». Et d’ajouter : »Le nombre des habitants des zones d’ombre et enclavées s’élève à 8,5 millions d’habitants, qui constituent un véritable appui au président de laRépublique », soulignant qu’il honorera les 54 engagements pris envers le peuple algérien, lors de l’Election présidentielle du 12 décembre 2019.

    Le Midi Libre, 3 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, Abdelmajid Tebboune,

  • Maroc, Algérie : si le Hirak m’était conté (audio)

    Deux femmes et un homme racontent leur expérience du Hirak (« mouvement » en arabe), du doute au combat, en passant par tous leurs espoirs.

    Source : Frictions, 2 mars 2021

    Tags : Maroc, Algérie, Hirak, Rif,

  • Algérie / Belhimer : échec aux manipulateurs

    Le ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Ammar Belhimer, a indiqué avant-hier que les parties qui ont tenté d’instrumentaliser le 2e anniversaire du Hirak populaire «ont échoué et essuyé un sévère revers de la part du peuple algérien», qui a célébré cette date «de manière pacifique et civilisée». Dans un entretien accordé au site Shihab Presse, M. Belhimer a rappelé que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décrété le 22 février «Journée nationale de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie» au service du «développement, de la souveraineté nationale et du renforcement du front intérieur de l’Etat national». Un Etat national «dont l’Armée Nationale Populaire (ANP) est la colonne vertébrale», a-t-il souligné affirmant que «ceux qui misaient sur l’échec de cette démarche en instrumentalisant le 2e anniversaire du Hirak populaire ont échoué et essuyé un sévère revers après la célébration de cet anniversaire par le peuple de manière pacifique et civilisée, comme ce fut le cas il y a deux ans».

    Pour M. Belhimer, la Journée nationale de la cohésion entre le peuple et son armée «symbolise la rupture avec la période de gestion anarchique et irresponsable, pour une consécration de l’exercice par le peuple de sa souveraineté dans la prise de décision et le contrôle des performances des institutions, dans le cadre du processus constitutionnel». Soulignant «l’ouverture des institutions de l’Etat à toutes les composantes», il a ajouté que les bureaux des responsables sont, depuis l’accession de M. Abdelmadjid Tebboune à la magistrature suprême du pays, «ouverts à tous les partenaires et aux citoyens dans le cadre de la concertation et du dialogue permanents». «L’Etat d’institutions se construit par les bras de tous pour barrer la route aux prédateurs de la patrie à l’affût d’une quelconque opportunité, comme la défaillance d’un secteur ministériel afin de saper le Gouvernement ou discréditer tous les efforts déployés par l’Etat», a-t-il estimé. Le Gouvernement «est composé de cadres algériens chargés de gérer des portefeuilles conformément au programme du président de la République élu par le peuple», a ajouté le ministre, relevant que «la conjoncture dans laquelle intervient le Gouvernement est la plus difficile qu’a eu à traverser notre pays, du fait des répercussions de la crise sanitaire qu’a impliquée la Covid-19».

    «Si certains ont réussi leurs missions et su gérer leur secteur malgré la difficulté de la tâche, d’autres n’ont pas été, pour le moins que l’on puisse dire, à la hauteur des attentes du chef de l’exécutif», a ajouté le Porte-parole du Gouvernement. S’agissant du traitement réservé par les médias nationaux aux défis extérieurs, le ministre de la Communication a fait savoir que «la presse nationale n’a jamais manqué d’être aux côtés de son Etat et s’est montré, à chaque fois, imprégnée des valeurs et principes de la Glorieuse guerre de Novembre». «Le niveau du débat et les critiques à l’adresse de certains responsables sur les pages d’information et les espaces électroniques ne sont pas sortis du cadre professionnel et déontologique», a-t-il estimé, relevant néanmoins «des tentatives de parasitage émanant de sources suspectes dont les objectifs et les arrière-plans sont bien connus».

    Dans le même ordre d’idées, M. Belhimer a fait remarquer que «lorsqu’il s’agit d’un danger menaçant la sécurité nationale, les algériens se dressent toujours comme un seul homme et réunissent leurs forces pour relever les défis». Le secteur de la Communication, a-t-il soutenu, «organise le travail des médias mais ne s’immisce guère dans leurs lignes éditoriales». «Le niveau de professionnalisme atteint par notre presse nationale dérange ceux qui ont été rejetés par le peuple qui a découvert leurs intentions et plans malveillants», a-t-il ajouté.

    L’Est Républicain, 1 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak,

  • Algérie : Les principales décisions de Tebboune au Conseil des ministres

    Le Président Abdelmadjid Tebboune a présidé ce dimanche le 1er Conseil des ministres, après le remaniement du gouvernement, qui a été opéré lundi 22 février, avec les départs notamment de Ferhat Aït Ali de l’Industrie et d’Abdelmadjid Attar de l’Énergie.

    Au menu de cette réunion, plusieurs dossiers relatifs à l’investissement, la lutte contre la pandémie du Covid-19, la circulation automobile de et vers Alger, le lancement du projet du grand port du Centre à E-Hamdania, la réduction de la facture d’importation des médicaments. Le président de la République a demandé l’assainissement de la situation au ministère de l’Industrie qui a connu un changement à sa tête avec le départ de Ferhat Aït Ali et la nomination de Mohamed Bacha.

    Dans le communiqué de la présidence de la République, il est indiqué que M. Tebboune a demandé « l’assainissement des accumulations négatives caractérisant, par le passé, la politique du ministère de l’Industrie, en adéquation avec les textes juridiques et la nouvelle orientation de la politique industrielle ». La présidence n’a pas précisé si la période de Ferhat Aït Ali, dont le passage à la tête du département de l’Industrie a été marqué par de nombreuses polémiques, était concernée par cet assainissement ? Les trois ministres qui avaient géré ce département, sont poursuivis pour corruption. Abdeslam Bouchouareb, en fuite à l’étranger, et Youcef Yousfi ont été jugés et condamnés alors que Djamila Tamazirt est en détention provisoire. Elle attend le déroulement de son procès.

    La raffinerie d’huile de table des Kouninef mise en vente

    Le Président a instruit le gouvernement de placer des zones d’activités sous la tutelle et à disposition des maires pour définir les besoins de chaque région en termes d’activités et l’ouverture de la voie devant le startups. En outre, le Président Tebboune a demandé au gouvernement de trouver « immédiatement une solution pour le transfert de propriété » de l’usine de production d’huile alimentaire de Jijel, après la condamnation de ses anciens propriétaires dans le cadre d’une affaire de corruption. Cette usine était la propriété des frères Kouninef. Dans l’industrie pharmaceutique, le président de la République a fixé un objectif au gouvernement de réduire les importations de médicaments de 400 millions de dollars en 2021, et demandé de faciliter l’investissement dans la pharmacie. Il a également demandé d’accélérer les discussions avec la Russie en vue de concrétiser rapidement le projet de production du vaccin anti-Covid Spoutnik V en Algérie.

    Toujours dans le domaine de la santé, et évoquant la lutte contre la pandémie du Covid- 19, le chef de l’État a insisté sur le maintien des mesures préventives, notamment la fermeture des frontières et la suspension des vols internationaux, dans un contexte mondial caractérisé par la propagation des nouveaux variants du coronavirus, dont deux cas du variant britannique ont été détectés enAlgérie. Dans le secteur des Travaux publics, Tebboune a ordonné de prendre toutes les mesures nécessaires pour le lancement effectif du grand projet du grand port du centre à El- Hamdania dans un délai de deux mois. Il a aussi demandé de revoir les plans de circulation afin de faciliter les déplacements de et vers Alger qui connaît des embouteillages monstres tout au long de la semaine.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 2 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, Abdelmajid Tebboune, élections législatives,

  • Algérie : Du verbiage et des actes

    par Abdelkrim Zerzouri


    Les appels à tout bout de champ plaidant pour la formation d’un front interne solide ne sont que les signes révélateurs d’une certaine fragilité du tissu sociopolitique qu’on tente de rappeler à travers des alertes qui, à force de revenir sur toutes les bouches, sont devenus presque anodins et inaudibles.

    Parfois, l’effet contraire est même très appréhendé si les avertisseurs, car la justification des appels en question sont accompagnés par le préambule du danger extérieur et intérieur qui guette le pays, ne font pas bonne audience.

    Par décence, on ne peut pas appeler au raffermissement des liens sociaux quand on est à la source des divisions qui peuvent être à l’origine de l’affaiblissement du front interne. Vraiment, la question est très sérieuse pour qu’elle soit galvaudée par le tout-venant.

    D’ex-hauts responsables, aujourd’hui condamnés dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics, appelaient également au renforcement du front interne. Quand on sait qu’un ex-Premier ministre et autres commis de l’Etat, impliqués dans tous les malheurs du pays, appelaient dans les années 2010/2019, eux également, à la consolidation du front interne, afin de prémunir le pays contre des «mains malveillantes» qui tenteraient de porter atteinte à l’unité du peuple algérien, on comprend pourquoi il est devenu très difficile de convaincre les individus et les groupes d’adhérer à ce mot d’ordre. Non seulement les appels du genre pénètrent d’une oreille pour en sortir de l’autre, mais il y a risque pour que cela provoque un effet contraire et pousse à la division des rangs, voire à l’étouffement du sens patriotique, qui est à la base de cette recherche de protection du front interne. Le sens patriotique a horreur des sentiments perfides.

    Durant de longues années, les responsables au plus haut sommet de la pyramide ont excellé dans l’art de tuer l’amour de la patrie dans le sentiment populaire, compliquant le retour à la source qui animait tant d’hommes et de femmes qui ont payé le prix du sang pour rendre au pays sa liberté et sa fierté. Le patriotisme est une autre religion, qui a besoin de la sincérité de ceux qui appellent à l’épouser. Il serait plus approprié, ainsi, de travailler en profondeur pour effacer les stigmates de l’ancien système, effacer les haines enfouies en redéfinissant la communion civile, bannir l’abus d’autorité, pour prétendre rebâtir le patriotisme sur des bases solides et non sur des slogans creux. Il serait certainement plus bénéfique pour le renforcement du front interne de donner tous ses sens à la citoyenneté, de couper court à certaines velléités charlatanes, et en montrant la voie à suivre à travers les actes et non la parole.

    Aujourd’hui, en vérité, le seul front interne qui peut se prévaloir de sa pleine force, c’est l’Armée nationale populaire (ANP), grand rempart contre les dangers qui menacent la sécurité du pays. Cela en dit long sur ces attaques qui ciblent l’institution militaire, qui ne cherchent in fine qu’à fragiliser ce noyau dur du front interne et manger le pays à la petite sauce.

    Le Quotidien d’Oran, 2 mars 2021

    Tags : Algérie, ANP, Hirak,

  • Nouvelle marche des étudiants à Alger

    Plusieurs dizaines d’étudiants soutenus par de nombreux citoyens ont battu le pavé ce mardi à Alger pour la deuxième semaine consécutive depuis l’anniversaire du Hirak célébré le 22 février dernier.

    Rassemblés comme à leur habitude à la place des Martyrs, les étudiants étaient ceinturés par les forces de l’ordre avant d’être rejoints par des citoyens qui ont forcé le cordon sécuritaire et poursuivre leur marche pacifique en passant de la rue Larbi Ben M’hidi jusqu’à la place Maurice Audin.

    Ce scénario se répète durant toutes les marches estudiantines depuis le 23 février 2019 avant l’apparition de la pandémie qui a mis fin aux manifestations en raison du risque de contamination. Les étudiants entonnaient « hna touleb machi irhab’, “nous sommes les étudiants, pas les terroristes” pour faire valoir le caractère pacifique de leur action.

    Le Jeune Indépendant, 2 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, étudiants,