Étiquette : Hirak

  • Algérie : Tebboune remet les pendules à l’heure

    Hirak, exercices tactiques de l’anp, France, Maroc…

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé mardi que les conspirations ourdies contre l’Algérie en raison de ses positions indépendantes et son système social constitutionnalisé ne feraient pas taire sa voix…

    Le chef de l’État se félicitera de la grande conscience des Algériens convaincus que le changemen émane de l’intérieur. ans une entrevue accordée à la chaîne qatarie Al Jazeera, le Président Tebboune a indiqué que « l’Algérie était depuis longtemps cible de conspirations en raison de sa position contre les complots ourdis visant le monde arabe, c’est pourquoi elle est restée debout parmi tant d’autres pays arabes qui ont connu le fameux ‘printemps arabe’ ».

    Relevant que l’Algérie n’avait pas de dettes extérieures, que ses positions étaient indépendantes et que son système social était constitutionnalisé et codifié, le chef de l’État a précisé que « l’Algérie porte le flambeau de la Palestine, du Sahara occidental et des peuples opprimés, c’est pour cette raison que l’on veut faire taire sa voix, mais cela n’arrivera pas ». Le « Hirak authentique béni a sauvé l’Algérie d’une véritable catastrophe qui a failli anéantir l’État », a-t-il rappelé, estimant que « 13 millions d’Algériens ont sauvé l’Algérie du 5e mandat et du prolongement du 4e, et plus de 10 millions de citoyens ont participé à la Présidentielle ». Nous avancions vers un « 5e mandat d’un Président incapable de gérer en raison de son état de santé, lorsque la issaba voulait exploiter sa maladie pour accaparer le pouvoir pour cinq autres années et piller encore les fonds de l’État, les choses auraient pu se terminer dans la violence », dira-t-il. Et de confier que « grâce à la conscience du peuple, convaincu que le changement s’opère de l’intérieur et nullement par le recours à la violence ou le sang, l’Algérie a pu sortir de la zone du danger ». Grâce à son pacifisme, le « Hirak authentique est sorti victorieux sous la protection des services de sécurité et de l’armée », a soutenu le Président Tebboune, ajoutant que « les récentes marches n’avaient pas d’organisateurs connus et n’étaient plus unifiées en termes d’idées, de revendications ou de slogans », avant de souligner que « 50 wilayas algérienne sur 58 n’enregistrent aucune marche ces derniers temps ».

    Et de rappeler que le monopole de l’importation était entre les mains d’une « issaba » d’une cinquantaine de personnes, qui avaient un pouvoir absolu pour décider qui pouvait investir en Algérie. M. Tebboune a fait savoir que « la issaba a volé et transféré à l’étranger des centaines de milliards de dollars », précisant que l’État a investi presque 1.000 mds USD depuis le début des années 2000 et que le taux de surfacturation était de 30 % Soulignant, dans ce sens, que la justice algérienne « a saisi et récupéré au profit du Trésor public tous les biens connus de la ‘issaba’ », le Président Tebboune a révélé que « l’Algérie oeuvre de concert avec les pays amis en Europe et à travers le monde à la découverte des avoirs détournés, et partant à les récupérer ». Au volet politique, le Président Tebboune a assuré que « l’Algérie s’est débarrassée irrémédiablement de l’islam idéologique et que le courant islamiste actif en Algérie est différent des courants islamistes dans d’autres pays ».

    Par ailleurs, le chef de l’État a affirmé que « la relation entre la Présidence et l’Armée est une relation somme toute naturelle » et que « l’Armée algérienne est une institution constitutionnelle qui sacralise la Constitution de l’État ». « L’Algérie jouit de stabilité grâce à la force de son Armée et celui qui a dit que l’Algérie tombera après la Syrie s’est trompé », a-t-il poursuivi. L’Algérie a renoué avec le lustre de sa diplomatie Au volet international, le président de la République a affirmé que « l’Algérie qui a renoué avec le lustre de sa diplomatie n’a jamais failli au droit international ni à l’application des décisions onusiennes ». Concernant la question palestinienne, le Président Tebboune a soutenu que « la position de l’Algérie est constante, imprescriptible et immuable », rappelant l’accord conclu dans le cadre de la Ligue arabe sur la base du principe de « la terre contre la paix » qui prévoit l’établissement de l’État de Pa estine comme préalable à la paix.

    « Il n’y a hélas aujourd’hui ni paix ni terre, d’où les interrogations sur l’utilité de la normalisation », a souligné le président de la République. Au sujet des relations avec leMaroc voisin, le Président Tebboune a déclaré : « Nous n’avons pas de problème avec le Maroc, c’est le Maroc qui a un problème avec nous ». La question du « Sahara occidental est depuis quatre décennies entre les mains de la commission onusienne de décolonisation. Les Nations unies considèrent le Sahara occidental comme une colonie », a rappelé le chef de l’État. « Nous entretenions par le passé de bonnes relations avec le Maroc et les frontières étaient ouvertes malgré le dossier du Sahara occidental », a-t-il fait savoir, réaffirmant la position constante de l’Algérie à l’égard du Sahara occidental. « Nous n’acceptons pas le fait accompli quelles que soient les circonstances », a-t-il soutenu. A propos de la crise libyenne, le président de la République a rappelé que l’Algérie a refusé que Tripoli « tombe aux mains des mercenaires », ajoutant qu’ »elle était prête à intervenir d’une façon ou d’une autre pour empêcher sa chute ».

    Quand nous avons dit que « Tripoli était une ligne rouge, nous l’avons fait sciemment et les concernés ont saisi le message », a-t-il affirmé, rappelant la position de l’Algérie qui a appelé, à la Conférence de Berlin, à la tenue d’élections générales en Libye sous l’égide des Nations unies. « Les frères Libyens ont demandé à ce que la réconciliation libyenne se fasse en Algérie, et c’est ce qu’a confirmé le chef du gouvernement d’union nationale en Libye lors de sa dernière visite en Algérie », a rappelé Tebboune. Soulignant que l’instabilité de la Libye eu des répercussions sur la situation au Mali et au Sahel, le Président Tebboune a fait état de « caravanes chargées d’armes lourdes et légères repérées par satellites en direction de la région du Sahel sans être interceptées dans le souci de cerner l’Algérie ».

    De tels actes « avaient pour objectif de cerner l’Algérie pour faciliter son infiltration et c’est pourquoi nous oeuvrons à renforcer davantage notre armée », a ajouté M. Tebboune qui précise que les dernières manoeuvres militaires visent à « assurer l’état prêt des troupes en cas d’urgence ». Concernant la situation au Mali, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie « prenait en charge les problèmes du Mali depuis l’indépendance sans arrières pensées ». S’agissant des relations avec la France, le Président Tebboune a évoquél’existence en France de trois lobbies, expliquant que « le premier est celui des anciens colons qui ont quitté l’Algérie après l’indépendance et transmis leur rancoeur à leur descendance, le deuxième est le prolongement de l’Armée secrète française et le troisième, comprend des Algériens qui ont choisi de soutenir la France ». Pour ce qui est de l’éditorial du journal Le Monde sur l’Algérie, le Président Tebboune a déclaré que l’Algérie dont parle ce journal « n’est pas l’Algérie que nous connaissons ».

    L’ANP s’est retirée de la politique et elle est prête pour toute situation d’urgence Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l’Armée nationale populaire (ANP) s’est retirée de la politique depuis une quinzaine d’années et est état prêt pour toute situation d’urgence dans le cadre des missions constitutionnelles qui lui sont dévolues. Le Président Tebboune a indiqué que l’Algérie oeuvre à renforcer « davantage » son armée, précisant que « les dernières manoeuvres de l’ANP s’inscrivent dans le cadre de sa professionnalisation et de la garantie de l’état prêt de ses troupes pour toute situation d’urgence ». Soulignant que l’ANP « est une institution constitutionnelle qui sacralise la Constitution de l’État ». « La relation entre la Présidence et l’Armée est une relation somme toute naturelle », a-t-il ajouté dans ce sens, affirmant que « la stabilité du pays a été préservée grâce à la force de l’ANP ». Par ailleurs, le président de la République a indiqué que « l’Algérie était depuis longtemps cible de conspirations en raison de sa position contre les complots, mais aussi parce qu’elle porte le flambeau de la Palestine, du Sahara occidental et des peuples opprimés.

    C’est pour cette raison que l’on veut faire taire sa voix, mais cela n’arrivera pas », a-t-il soutenu. Relevant à ce propos, que l’Algérie n’a pas de dettes extérieures, que ses positions sont indépendantes et que son système social est constitutionnalisé, le chef de l’État a mis en avant les acquis réalisés dans ce sens, à l’instar de la subvention des produits alimentaires, la gratuité de la médecine et de l’enseignement, « ce qui permet une vie décente au citoyen », a-t-il ajouté. S’agissant des relations algéro-françaises, le Président Tebboune a évoqué l’existence en France de trois lobbies, « en désaccord entre eux d’ailleurs » expliquant qu’il s’agit du lobby des colons ayant quitté l’Algérie au lendemain de l’Indépendance et qui ont transmis leur rancoeur à leur descendance, d’un deuxième constituant le prolongement de l’Armée secrète française et d’un troisième formé d’Algériens qui ont choisi de soutenir la France.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 10 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Hirak, Maroc, France, Palestine, Sahara Occidental,

  • Algérie : grande, volatile et dépendante du pétrole

    Alger (AFP)

    Voici quelques faits clés sur l’Algérie, une nation nord-africaine de 44 millions d’habitants qui organise samedi des élections législatives au milieu d’un boycott par le mouvement de protestation anti-gouvernemental Hirak.

    – Le plus grand pays d’Afrique –

    L’Algérie est le plus grand pays d’Afrique, bien que la majeure partie de son territoire soit désertique.

    Plus de 80 pour cent de la population vit le long de la côte méditerranéenne, où se trouve la capitale Alger. Près de 54 % ont moins de 30 ans.

    Le pays compte quelque 10 millions de Berbères ethniques, la plupart vivant en Kabylie, une région montagneuse à l’est d’Alger.

    Les langues officielles de l’Algérie sont l’arabe et le tamazight des Berbères mais pas le français, bien qu’il soit largement parlé.

    – Ancienne colonie française –

    Colonie française depuis 1830, l’Algérie est devenue indépendante en 1962 après une guerre vicieuse qui a duré près de huit ans.

    En 1963, Ahmed Ben Bella, secrétaire général du Front de libération nationale (FLN) qui avait mené la lutte contre le régime français, en devient le premier président.

    Deux ans plus tard, Houari Boumediene du FLN a renversé et emprisonné Ben Bella, continuant à diriger l’Algérie en tant qu’État à parti unique jusqu’à sa mort en 1978.

    Le colonel Chadli Bendjedid a ensuite été élu président, poste qu’il a occupé jusqu’en 1992.

    – Guerre civile –

    En 1988, de violentes manifestations secouent Alger, incitant les autorités à déclarer l’état d’urgence.

    L’armée a réprimé les manifestants mais a introduit des réformes politiques qui ont mis fin au système de parti unique.

    Cependant, lorsque le pays a organisé son premier scrutin législatif multipartite en 1991, l’armée est intervenue pour empêcher le Front islamique du salut (FIS) de gagner et de créer un État islamique.

    Cela a déclenché une guerre civile entre 1992 et 2002 au cours de laquelle quelque 200 000 personnes ont été tuées. Le Groupe islamique armé (GIA) a revendiqué la responsabilité de nombreux massacres de civils.

    Au plus fort du conflit, le vétéran du FLN Abdelaziz Bouteflika a remporté l’élection présidentielle de 1999.

    – Manifestations du « Hirak » –

    Bouteflika a remporté un quatrième mandat en 2014 malgré un accident vasculaire cérébral l’année précédente qui l’a contraint à un fauteuil roulant.

    Sa candidature à un cinquième mandat en 2019 a déclenché un mouvement de protestation massif surnommé le « Hirak », qui a contraint Bouteflika à démissionner le 2 avril après avoir perdu le soutien de la toute-puissante armée.

    Le 12 décembre de la même année, l’ancien Premier ministre de Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune, a remporté l’élection présidentielle avec un taux de participation officiel de moins de 40 %.

    Le Hirak, qui réclame la fin du système de gouvernement en place depuis l’indépendance, a aussitôt rejeté Tebboune.

    Le mouvement boycotte également le vote parlementaire de samedi.

    – Dépendant du pétrole –

    Dirigée par les socialistes jusqu’au début des années 1990, l’économie algérienne reste soumise à un niveau élevé d’intervention de l’État.

    L’Algérie est le troisième producteur de pétrole d’Afrique et l’un des premiers producteurs mondiaux de gaz naturel.

    La richesse pétrolière subventionne le carburant, l’eau, les soins de santé, le logement et les produits de base.

    Cependant, l’économie du pays a été durement touchée par la nouvelle pandémie de coronavirus qui, associée à la chute des prix du brut, a paralysé de nombreux secteurs.

    Le pétrole et le gaz représentent environ 90 pour cent des exportations totales de l’Algérie. Ses réserves de devises fortes ont chuté de 180 milliards de dollars en 2014 à moins de 50 milliards de dollars cette année.

    Le président Tebboune a reconnu la « vulnérabilité » de l’économie en raison de son échec pendant des décennies à diversifier son économie dépendante du pétrole.

    France24, 10 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, élections législatives, 12 juin 2021 Assemblée Populaire National, APN, députés, Chambre des Représentants, Parlement, Abdelmadjid Tebboune,

  • Algérie : Les vérités de Tebboune

    Hirak, Libye, Sahara Occidental…

    Dans une interview accordée à la chaîne qatarie El Jazeera, le chef de l’Etat est de nouveau revenu sur la situation politique du pays et les questions internationales. Interrogé par le journaliste algérien Abdelkader Ayadh, Abdelmadjid Tebboune a expliqué l’attitude des autorités par rapport aux marches du hirak. Selon lui, « les dernières manifestations étaient d’origine inconnue » et que les slogans qui y étaient scandés « sont contradictoires » et « ne sont pas identifiables » sur le plan idéologique. Il a rappelé qu’au moins « cinquante wilayas » ne connaissent plus de manifestations ces derniers temps. Une manière de signifier que le mouvement populaire ne mobilise plus comme ce fut le cas auparavant. Cela ne l’a pas empêché de rappeler l’importance du Hirak dans le départ de Abdelaziz Bouteflika. Le président de la République a indiqué, dans ce sens, que « 13 millions d’Algériens » ont « sauvé le pays de la Issaba » et « stoppé le 5ème et la prolongation du 4ème mandat ». « Le hirak authentique a sauvé l’Algérie de la déliquescence » et que « la issaba voulait exploiter la maladie de l’ancien président pour faire main basse sur le pays durant 5 autres années ». Il a accusé les membres du cercle de l’ancien président de la République, au nombre de 50, d’avoir « détourné des centaines de milliards de dollars à l’étranger ». Il reconnaît que récupérer cet argent n’est pas chose facile, mais il annonce que l’Etat algérien travaille « avec des pays amis » pour cela. « La justice a récupéré tous les biens apparents » qui appartenaient aux membres de la « issaba », a ajouté le chef de l’Etat. A la question de savoir s’il craint le courant islamiste, Abdelmadjid Tebboune a précisé que « le courant islamiste qui existe en Algérie est différent des autres qui activent dans d’autres pays ». En revanche, il a redit sa conviction que « l’Algérie s’est débarrassée, à jamais, de l’islam idéologique ». Une référence à l’islamisme prôné, dans les années 1990 par le Front islamique du Salut (FIS-dissous).

    ‘‘On a failli intervenir en Libye…’’

    Comme à chaque intervention, le chef de l’Etat n’a pas omis d’évoquer les questions internationales. Il a ainsi révélé que l’Algérie «était sur le point d’intervenir en Libye » si les « mercenaires étaient entrés dans Tripoli ». Relancé par le journaliste s’il s’agissait d’une intervention militaire, Abdelmadjid Tebboune a répondu : « d’une façon et d’une autre ». Une chose est certaine, « nous avions dit que Tripoli était une ligne rouge et nous savions de quoi nous parlions. Le message a été reçu par qui de droit », a-t-il commenté tout en réitérant sa détermination à empêcher qu’une « capitale nord-africaine soit prise entre les mains de mercenaires ». Il a dévoilé également que « des colonnes de terroristes, lourdement armés » ont traversé la zone frontalière de l’Algérie « et personne n’est intervenu ». C’est justement pour faire face à « toute éventualité » que l’armée algérienne « effectue des entraînements » ces derniers temps. Abdelmadjid Tebboune a également réitéré le principe immuable du soutien au peuple sahraoui. « Notre position ne changera pas étant « sur la question sahraouie et « l’Algérie refuse la solution de fait accompli », a tranché le chef de l’Etat qui rappelle que c’est l’ONU qui a déclaré le Sahara occidental comme « une colonie ». « Nous n’avons aucun problème avec le Maroc, mais il semble que les Marocains ont un problème avec nous », a-t-il encore ajouté à propos des relations algéro-marocaines. Au sujet de la Palestine, le chef de l’Etat a rappelé le soutien de l’Algérie au peuple palestinien et s’en prend, de nouveau, aux pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël. « Il y a une feuille de route arabe qui évoque la terre contre la paix. Or, il n’y a ni terre, ni paix. Je ne comprends donc pas pourquoi normaliser » les relations avec l’Etat hébreu, a-t-il interrogé.

    Akli Ouali

    L’Est Républicain, 09 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Libye, Hirak,

  • Algérie : Choix limité

    par Abdelkrim Zerzouri

    Il y a forcément un avant et un après pour les militants des deux mouvements ‘Rachad’ et ‘MAK’. Les deux mouvements, basés à l’étranger, qui n’ont aucune existence légale en Algérie, le MAK était carrément interdit pour ses activités séparatistes, et dont les militants sont sortis de l’ombre à la faveur du Hirak, ont été classés sur la liste des organisations terroristes, le 18 mai dernier. Date à laquelle le Haut Conseil de Sécurité « s’est penché sur les actes hostiles et subversifs commis par les mouvements ‘Rachad’ et ‘MAK’ pour déstabiliser le pays et attenter à sa sécurité, et décidé, dans ce cadre, de les classer sur la liste des organisations terroristes et de les traiter comme telles », selon un communiqué rendu public par la présidence, dans le sillage de cette réunion.

    Bien avant cette décision, le Tribunal d’Alger avait émis fin-mars, des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de Mohamed Larbi Zitout, un co-fondateur de ‘Rachad’ et ancien diplomate algérien, résidant au Royaume-Uni, et de trois activistes accusés d’appartenir à la même mouvance. Ce mouvement est accusé d’avoir infiltré et de chercher à entraîner dans la violence le mouvement Hirak, et le ‘MAK’ est un autre mouvement, dont les visées terroristes ont été récemment dévoilées, suite à l’arrestation de militants appartenant à ce mouvement qui planifiaient des attentats terroristes au moment des marches du Hirak.

    Donc, pour les militants des deux mouvements, qui activaient en Algérie, dans la clandestinité et qui ne couraient pas de risques majeurs vis-à-vis de la loi, les choses ont changé du tout au tout après le 18 mai. Avant cette date, les militants en question ont rarement été inquiétés par les services de sécurité, mais la situation n’est plus la même après le classement des deux mouvements sur la liste des organisations terroristes. Tout individu dont l’appartenance à ces deux mouvements serait prouvée tomberait, désormais, sous le coup de la loi et serait automatiquement suspecté d’activité terroriste. Et répondre des lourdes charges qui pèseraient sur lui devant le tribunal. Est-ce pour autant une fin en soi, ne plus jamais discuter ou protester contre cette décision ?

    Certainement que rien n’est immuable sur ce plan. Et il n’y a qu’à prendre des exemples de classements d’organisations terroristes au niveau international, qui continuent de défendre leur cause contre les accusateurs sans échapper à leur sort en matière de retombées découlant de ce classement.

    Sur le plan politique, il est permis de se défendre contre pareil classement, mais pas devant un tribunal ou les services de Sécurité de la partie à l’origine de ce classement. Un juge ne retiendrait, ainsi, que la preuve d’appartenance à l’une ou l’autre organisation pour donner son verdict. Tant que le classement des deux mouvements sur la liste des organisations terroristes est fondé sur une décision du Haut Conseil de Sécurité, le jugement de toute personne, dont l’appartenance aux deux mouvements en question serait dûment prouvée, ne peut s’écarter de cette considération fondamentale qui fait force de loi. Quelles options pour les militants des deux mouvements qui croient encore au bien-fondé de leur lutte ?

    Assumer politiquement leurs actes jusque dans les geôles, ou cesser tout lien avec les mouvements classés sur la liste des organisations terroristes.

    Le Quotidien d’Oran, 09 juin 2021

    Etiquettes: Algérie, Hirak, Rachad, MAK,


  • «C’est le Maroc qui a un problème avec l’Algérie» (Tebboune)

    Le président Tebboune à la chaîne Al Jazeera : «C’est le Maroc qui a un problème avec l’Algérie»

    par Nawal Imès

    Indésirable depuis plus de vingt ans, la chaîne qatarie El Jazeera revient en Algérie par la grande porte. Le président de la République lui a accordé un entretien d’une trentaine de minutes, au cours duquel il a évoqué l’avenir immédiat de l’Algérie, les risques que lui ont fait courir tant la «îssaba», que les auteurs de «complots» visant sa stabilité. Les questions d’intérêt international ont également été évoquées à l’image des relations avec le voisin marocain et les enjeux des tensions que connaît régulièrement la région du Sahel.

    Nawal Imés – Alger (Le Soir) – Après l’interview au journal Le Point, c’était, hier mardi, au tour de la chaîne qatarie El Jazeera d’interviewer Abdelmadjid Tebboune qui signe ainsi la première prestation du genre d’un Président algérien. Il a été beaucoup question de politique interne, puisque le président de la République est longuement revenu sur les circonstances dans lesquelles il avait été amené à prendre les rênes du pays, affirmant que «le pays avait atteint un seuil de déliquescence inimaginable avec non plus un pouvoir, mais une véritable bande».

    Le président de la République explique que l’étendue des dégâts causés à l’économie n’est pas encore totalement connue, puisque, dit-il : «On est encore en train de découvrir que des milliards de dollars ont été détournés vers l’étranger, certains sont visibles, d’autres pas : l’État a investi 1 000 milliards de dollars dont 30% de surfacturations.» Avant d’ajouter que «les opérations d’importation étaient frauduleuses et entre les mains d’une cinquantaine de personnes qui avaient le pouvoir de décider qui peut investir ou pas. Plus qu’une oligarchie, c’était une kleptocratie». Et d’ajouter encore que «la justice a décidé de confisquer les biens de tous ceux-là. On espère que les amis en Europe et ailleurs nous aident à recouvrer les sommes détournées dans un contexte où la corruption était à tous les niveaux : c’est devenu une culture d’État. Et pour lutter contre tout cela, c’est difficile, mais le peuple en est conscient et soutient aujourd’hui ma démarche et les 54 engagements de mon programme électoral». Transition toute faite pour évoquer le mouvement populaire du 22 février qu’il préfère qualifier de «Hirak béni», lequel, dit-il, «a sauvé le pays» avec pas moins de 13 millions d’Algériens dans les rues pour dire non au cinquième mandat et à la prolongation du quatrième. «On a failli aller vers un cinquième mandat, avec un Président qui ne pouvait presque plus parler, mais le Hirak originel a refusé. Des millions d’Algériens sont sortis le dire et après, ils ont majoritairement accepté les élections avec 10 millions d’électeurs.» C’est à ce moment que le Président évoque les manifestations qui sont depuis peu interdites, en affirmant que «les gens sont alors rentrés chez eux, ils avaient réussi. Ce qui reste, c’est des centaines de personnes à l’identité inconnue, sans unité de slogans ni revendications communes. Dans 51 wilayas, personne ne sort plus. Dans les autres, seul des centaines de personnes le font». Le président de la République affirme qu’au regard de la conjoncture «cela aurait pu se terminer dans la violence. Mais aujourd’hui la situation est autre, et le danger est passé, puisque le peuple sait que le changement ne vient pas à travers la violence et le sang, mais de l’intérieur même des institutions».

    «L’Algérie, seule République debout après le Printemps arabe»

    Avec l’imminence de la tenue des législatives, ne craint-il pas que les islamistes n’emportent la majorité ? Visiblement pas, puisque Tebboune répond que «les islamistes, version algérienne, ne sont pas ceux qui existent en Égypte par exemple. L’islam idéologique n’existe plus, et les risques de dérapage non plus».

    Interrogé au sujet de ses relations avec l’armée, il les qualifiera de tellement «naturelles» que la question en elle-même l’étonne. Une armée «professionnelle», assure Tebboune, et qui ne s’ingère plus dans la politique et grâce à laquelle le pays a gagné en stabilité en dépit des «complots» qui la visent. Pourquoi est-elle visée ? Le président de la République répond que «l’Algérie est visée depuis longtemps parce qu’elle n’accepte pas les complots contre le monde arabe. L’Algérie est aux côtés des pays opprimés, et on veut faire taire sa voix ce qui est impossible : l’Algérie n’a aujourd’hui aucune dette et peut être souveraine dans ses décisions. Même le caractère social de l’État est constitutionalisé. Nous sommes la seule République à être restée debout après le Printemps arabe, que l’Algérie a connu en Octobre 1988». Qu’en est-il des rapports avec le voisin marocain ? «Nous n’avons pas de problèmes avec le Maroc. C’est ce dernier qui a des problèmes avec nous». Au sujet de la question sahraouie, Tebboune dira que cette dernière est «depuis quatre décennies entre les mains de la commission onusienne de décolonisation. Les Nations Unies considèrent le Sahara Occidental comme une colonie. Nous entretenions par le passé de bonnes relations avec le Maroc et les frontières étaient ouvertes, malgré le dossier du Sahara Occidental. Nous n’acceptons pas le fait accompli, quelles que soient les circonstances».

    La crise libyenne a également été évoquée. La sécurité de ce pays, dit-il, constitue «une ligne rouge» et l’Algérie refuse que sa capitale ne soit entre les mains de mercenaires et qu’elle «était prête à intervenir d’une façon ou d’une autre, pour empêcher sa chute. Nous allions empêcher les mercenaires de prendre Tripoli». Pour Tebboune, le message de l’Algérie a été entendu, et le dossier libyen a signé le retour de la diplomatie algérienne sur la scène internationale.

    Le Mali a été également au centre des questions posées et au sujet duquel le président de la République dira que «depuis 1962, on prend en charge les problèmes du Mali en toute bonne volonté et sans demander de contrepartie». Cela, dans une partie du monde où circulent «des caravanes chargées d’armes lourdes et légères, repérées par satellites, en direction de la région du Sahel sans être interceptées». Inévitablement, les relations avec la France ont été évoquées. Tebboune évoque l’existence, en France, de trois lobbies antialgériens. Il s’agit, dit-il, «des anciens colons qui ont quitté l’Algérie après l’indépendance et transmis leur rancœur à leur descendance. Le deuxième est le prolongement de l’Armée secrète française, et le troisième comprend des Algériens qui ont choisi de soutenir la France». Commentant enfin, le dernier éditorialiste du journal Le Monde, Tebboune s’est dit étonné qu’une publication qu’il a «réintroduite» en Algérie morde la main qui lui a été tendue, expliquant que le journal en question avait «dévié depuis le décès de son fondateur».
    N. I.

    Le Soir d’Algérie, 09 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Maroc, Palestine, Sahara Occidental, Hirak, Libye, argent détourné, biens mal acquis,

  • Tebboune : « Celui qui a parié sur la chute de l’Algérie a tort »

    Le début de ce mois de juin aura été marqué par une activité médiatique intense du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui, quelques jours après l’entretien de l’hebdomadaire français Le Point, la célèbre chaine qatarie Al Jazeera l’a interviewé sur les questions, régionale, internationale et locale.

    C’est ainsi que dans un contexte géopolitique et sécuritaire tendu à nos frontières immédiates, le chef de l’Etat a été amené, encore une fois, a exprimé la position immuable de l’Algérie par rapport aux questions sahraouie et palestinienne, ainsi que l’instabilité politique au Mali et en Libye. « L’Algérie porte le flambeau de la Palestine, du Sahara occidental et des peuples opprimés », a d’emblée asséné Tebboune, comme pour aborder la raison derrière laquelle le pays qui n’a pas céder aux chants des sirènes paye le prix fort de son soutien sans faille aux peuples opprimés. « C’est pour cette raison qu’ils veulent faire taire sa voix, mais « ça n’arrivera pas », a-t-il assuré, ou mieux encore, « l’Algérie jouit de stabilité grâce à la force de son Armée » et « celui qui a dit que l’Algérie tombera après la Syrie s’est trompé ». Interrogé par le journaliste de la chaine qatarie sur les relations de l’Algérie avec le voisin marocain, le Président a déclaré: « nous n’avons pas de problème avec le Maroc, mais c’est le Maroc qui a un problème avec nous ». Quant à la question du Sahara occidental, Tebboune a rappelé qu’elle, est depuis quatre décennies, inscrite comme dossier de décolonisation par les Nations Unies. « Nous entretenions par le passé de bonnes relations avec le Maroc et les frontières étaient ouvertes malgré le dossier du Sahara occidental », a-t-il fait savoir, réaffirmant la position constante de l’Algérie à l’égard de la question, par dire que l’Algérie « n’acceptera pas le fait accompli quelles que soient les circonstances ».

    Une ceinture de feu autour de l’Algérie

    Concernant l’instabilité en prévalence en Libye qui n’était pas sans conséquences sur la situation au Mali et au Sahel, le Président a tenu une révélation pour mieux convaincre du plan ciblant la région en général et l’Algérie en tête. « Des caravanes chargées d’armes lourdes et légères ont été repérées par satellites en direction de la région du Sahel sans être interceptées ». « De tels actes visaient à cerner l’Algérie pour faciliter son infiltration et c’est pourquoi nous œuvrons à renforcer davantage notre armée », a expliqué Tebboune. Sur ce, il a précisé que les dernières manœuvres militaires de l’ANP avaient pour objectif d’« assurer l’état prêt des troupes en cas d’urgence » à l’effet de faire face à toute éventualité. Interrogé sur les relations algéro-françaises, le chef de l’Etat revient pour distinguer trois lobbies qui ciblent fréquemment l’Algérie. « Le premier est celui des anciens colons qui ont quitté l’Algérie après l’indépendance et transmis leur rancœur à leur descendance, le deuxième est le prolongement de l’Armée secrète française et le troisième, comprend des Algériens qui ont choisi de soutenir la France». Enfin, concernant l’affaire de l’Editorial du Monde sur l’Algérie, le Président Tebboune a déclaré que l’Algérie, dont ce journal français a parlé, « n’est pas l’Algérie que nous connaissons ».

    « Des centaines de milliards USD transférés à l’étranger »

    Abordant les questions internes à l’Algérie, le président de la République a affirmé d’abord que « le Hirak authentique béni a sauvé l’État algérien de la déliquescence » et que notre pays était soumis au diktat de la « issaba », laquelle volait, pillait et « transférait à l’étranger des centaines de milliards de dollars ». Cette même bande qui allait « prendre » le pouvoir lorsque l’ancien président Bouteflika était malade. Sur la lutte contre la corruption, Tebboune a précisé que « son ampleur est si importante que nous continuons, à ce jour, à découvrir ses ramifications apparentes et occultes », ajoutant que « le monopole de l’importation était entre les mains d’une cinquantaine de personnes, qui avaient un pouvoir absolu pour décider qui pouvait investir en Algérie ». Au titre des résultats de cette lutte, la justice a saisi et récupéré, au profit du Trésor public, « tous les biens connus de la « issaba », fait savoir le chef de l’État. Quant à l’argent détourné, « l’Algérie œuvre avec les pays amis en Europe et à travers le monde à la découverte des avoirs détournés pour les récupérer ».

    « Fin de l’idéologie islamiste »

    Pour le Président Tebboune, « 13 millions d’Algériens ont sauvé l’Algérie du 5e mandat et du prolongement du 4e, et l’Algérie a pu, grâce à la conscience du peuple, sortir de la zone du danger ». L’Algérie, a-t-il estimé, « a vécu, la 1ere, le printemps arabe après les évènements d’Octobre 1988 ». Interrogé sur les courants islamistes en Algérie, Tebboune a été d’une réponse tranchante. « L’Algérie s’est débarrassée irrémédiablement de l’islam idéologique » et « le courant islamiste actif dans le pays est différent des courants islamistes d’autres pays ». Il a estimé, par ailleurs, que « grâce à son pacifisme, le Hirak authentique est sorti victorieux sous la protection des services de sécurité et de l’armée » faisant remarquer cependant que « les parties derrière les récentes marches étaient inconnues et ces manifestations ne sont plus unifiées en termes de revendications ou de slogans ». « Cinquante wilayas algériennes n’enregistrent aucune marche ces derniers temps », a-t-il fait savoir. Enfin, à propos du rapport entre la Présidence et Armée, le chef de l’État a affirmé que la relation entre les deux institutions « est une relation, somme toute, naturelle », assurant que « l’ANP est une institution constitutionnelle qui sacralise la Constitution de l’État ».

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 09 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Hirak, Palestine, Sahara Occidental, Maroc,

  • Tebboune : Le Hirak authentique a sauvé l’Algérie du désastre

    Le président de la république Abdelmadjid Tebboune a déclaré que le « Hirak authentique et béni » a sauvé l’Etat algérien et gagné sa paix, critiquant les démarches de normalisation avec Israël en l’absence de paix et sans restauration de la terre.

    Dans sa première interview avec Al Jazeera, Tebboune a déclaré que le Hirak béni et authentique a sauvé l’Etat algérien de la fonte et a gagné grâce à sa quiétude sous la protection de la sécurité et de l’armée, notant que les récents rassemblements sont anonymes et non unis intellectuellement, ni dans les revendications ni dans les slogans, comme il l’a dit.

    Tebboune a ajouté que 13 millions d’Algériens ont sauvé leur pays et bloqué la possibilité de prolonger le quatrième mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, et déjoué une tentative de l’Issaba pour continuer à contrôler l’État algérien.

    Concernant la position sur la question palestinienne et la normalisation, le président de la république a déclaré que la position de l’Algérie sur la question palestinienne ne change pas avec le temps ou le relâchement.

    L’interviewé a souligné qu’il existe un accord arabe sur le principe de la terre contre la paix, et que l’Algérie est attachée à cette position, ajoutant : « Mais aujourd’hui il n’y a ni paix ni terre, alors pourquoi la normalisation ? »

    Concernant la situation en Libye, le président Tebboune a déclaré que l’Algérie refusait que Tripoli soit la première capitale arabe et maghrébine occupée par des mercenaires.

    Tebboune a ajouté dans son entretien avec Al-Jazeera, que l’Algérie était prête à intervenir d’une manière ou d’une autre pour empêcher la chute de Tripoli, et que lorsqu’elle a annoncé que Tripoli était une ligne rouge, elle le voulait bien, considérant que le message était parvenu à ceux qui étaient intéressés.

    Le président algérien a indiqué que le Mali et les pays du Sahel ont connu une instabilité après la Libye.

    Concernant le Sahara occidental, Tebboune a déclaré : « Notre position est cohérente et n’a pas changé en ce qui concerne le Sahara occidental. Nous n’acceptons pas le fait accompli, quelles que soient les circonstances ».

    Le président Tebboune a souligné que les manœuvres militaires de l’armée ont eu lieu dans la période récente pour assurer sa préparation à toute urgence.

    Ahmed Achour

    Dzair-tube, 08 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Hirak, Aljazeera, Palestine, Sahara Occidental,

  • Algérie : Donner une crédibilité au systéme politique né du Hirak

    Elections législatives : Donner une crédibilité au systéme politique né dans le sillage de la « révolution de février 2019 »

    Par B. Chellali

    Dans un entretien à Sputnik, Ahmed Rouadjia, professeur algérien d’histoire et de sociologie politique, affirme que les 20 années de pouvoir de l’ex-Président Abdelaziz Bouteflika ont été marquées d’une déliquescence et d’une corruption généralisée qui ont « failli provoquer l’effondrement total de l’Etat-nation algérien », de l’aveu même de l’actuel chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune. Il estime ainsi que le Hirak du 22 février 2019, qui a fait barrage de manière pacifique au 5ème mandat de Bouteflika, est considéré par la majorité des Algériens comme l’événement le plus important de l’histoire moderne du pays, après la guerre de libération nationale (1954-1962) qui a mis fin à 132 ans de présence coloniale de la France.

    Le Hirak, par son élan politique, philosophique, sociétal, et sa profondeur historique, a suscité un énorme espoir dans le pays et une admiration dans le monde entier. En décembre 2010, suite à son élection, Abdelmadjid Tebboune a promis de bâtir « une nouvelle Algérie ». Une année après, il a fait adopter par référendum une nouvelle Constitution, il a dissous l’Assemble nationale et convoqué en mars le corps électoral pour des élections législatives anticipées le 12 juin.

    Dans cet entretien, le Pr. Ahmed Rouadjia à l’université de Msila souligne que « les partisans de l’ancien système corrompu, érigé par le Président déchu Bouteflika, sont encore très actifs, mais de manière clandestine, et certains leaders du Hirak qui se croient, à tort, ou qui affectent d’être indépendants de tous les coteries et lobbies existants, sont en vérité de simples valets et complices de certaines chefs de la mafia politico-financière placés en détention dans les divers prisons du pays ».

    Dans le même sens, il estime que « la répression, qui s’est abattue ces derniers temps sur certains de ces leaders prétendument représentatifs du Hirak, s’explique par la crainte qu’inspirent au gouvernement les affinités idéologiques et les accointances reliant « ces chefs autoproclamés » du Hirak avec les barrons de « l’ancien régime » en détention et dont les procès n’en finissent pas de rebondir ». Pour le professeur d’histoire et de sociologie politique, « les élections du 12 juin ont été conçues justement pour comprimer toute velléité d’insurrection ou de rébellion contre l’ordre établi de la part d’un Hirak aux objectifs fort ambiguës. Ces élections visent également par la nouvelle loi électorale à donner une crédibilité au systéme politique né dans le sillage de la « révolution de février 2019 ».

    Le Maghreb, 08 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, élections législatives,

  • Algérie : « L’Armée, une réalité positive »

    Le président Tebboune : « L’Armée, une réalité positive »

    Par B. Chellali

    Dans l’interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune a précisé que l’ANP a protégé le pacifisme du Hirak : l’Armée, une « réalité positive ». Rendant un hommage appuyé à l’ANP, qu’il a qualifié de « réalité positive ayant « préféré protéger le pacifisme » du mouvement populaire, le Hirak du 22 février 2019. Il affirmé que « le poids de l’Armée est une réalité positive. Si nous n’avions pas une Armée aussi moderne et aussi professionnelle, la situation en Algérie serait pire qu’en Libye ou en Syrie ». Il a fait savoir que pendant le Hirak, « certains, y compris dans les rangs de ceux qui se prétendant démocrates, ont demandé à l’Armée d’intervenir », ajoutant que l’ANP « a refusé, préférant protéger le pacifisme du mouvement «. « Si elle avait voulu prendre le pouvoir, elle l’aurait fait. C’était une demande populaire, le peuple l’appelait à faire cesser la comédie du cinquièmement mandât et de la déliquescence de l’Etat, a-t-il rappelé, soutenant que « l’Armée n’a pas pris le pouvoir et ne prendra pas, parce qu’elle est légaliste ».

    Le chef de l’Etat a rappelé, à cette occasion, que l’Armée s’est retirée de la politique depuis la fin des années 1980 », et que « l’époque où des officiers de l’Armée siégeant au Comité central du FLN (ex-parti unique au pouvoir) est terminée », soulignant que « l’Armée ne fait pas de politique ».

    Alors que le pays tout entier vit des mutations profondes et que des débats intenses mobilisant la grande majorité du peuple algérien autour du processus des réformes politico-institutionnelles enclenchées par la nouvelle Constitution, les propos du Président Abdelmadjid Tebboune conbcernant le rôle de l’institution militaire ont d’abord cette vertu salutaire de balayer les confusions, de bousculer des mythes et de placer l’ANP dans son rôle républicain au service de la nation. S’il doit être fait la part de l’attentisme et des calculs intéressés de certains, l’on doit tout aussi bien relever l’attitude de sérénité et de courage du Haut commandement de l’ANP qui, sans hésiter, s’est dressé pour défendre la stabilité du pays en protégeant surtout le pacifisme du mouvement populaire. L’engagement de l’ANP a accompagné le peuple algérien dans son vouloir pressant au changement a exprimé, en vérité, le surgissement de cette volonté militaire par quoi se définit sa proximité avec les citoyens et avec un mouvement populaire pacifique et vivant. En défendant et soutenant les revendications du peuple, l’ANP n’a fait que proclamer et se réclamer de son statut républicain conformément aux prérogatives qui lui sont assignées par la Loi fondamentale dû pays. Un ensemble de valeurs et d’idéaux qui sont, en vérité, ceux de tout le peuple algérien. Les militaires à quelque niveau qu’ils soient placés, se sont aussi comportés en « partisan » dans l’acceptation la plus nombre du terme : ils ont défendu le « parti du peuple », le parti de la stabilité de l’Algérie, le parti de la démocratie.

    Les péripéties vécus par le pays n’ont à aucun moment affecté le symbole et la charge des valeurs et d’histoire dont l’ANP digne héritiére de l’ALN est porteuse. Car ce qui appartient en propre au peuple algérien et ce qui se distingue, c’est son histoire, son système des valeurs, son génie spécifique. Cette richesse, est assumée dans toute sa diversité par l’institution militaire pour affronter victorieusement les défis présents et à venir. L’ANP, au-delà de ce qu’elle représente aujourd’hui, exprime la cristallisation et le moment cathartique de la Déclaration de Novembre 54 dont la genèse et le développement ont pour lieux historiques, idéologiques et politiques ces balises lumineuses que sont, dans la marche contemporaines du peuple algérien : le rêve des Chouhada

    Le Maghreb, 06-06-2021

    Etiquettes : Algérie, ANP, armée, Hirak, Abdelmadjid Tebboune,

  • Algérie : Le Président Tebboune dit tout à « Le Point »

    Interview avec l’hebdomadaire « Le point »: Le Président Tebboune dit tout

    Lors de l’entretien du Président Tebboune avec l’hebdomadaire français Le Point, plusieurs sujets ont été abordés.

    Au cours de cette rencontre avec les médias français, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé le lancement de «grandes campagnes de sensibilisation» pour la vaccination dans la cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus. «Le rythme de la vaccination suit le bon vouloir des Algériens, car nous ne voulons pas l’imposer, mais nous allons lancer de grandes campagnes de sensibilisation», a indiqué le Président Tebboune dans une interview à l’hebdomadaire français Le Point, ajoutant que l’Algérie demeurera un Etat social, parallèlement au projet en cours relatif à la réforme de la politique de subvention des produits de première nécessité. «L’Algérie sera un Etat social, parce que c’est une exigence de ceux qui se sont sacrifiés pour ce pays. La Déclaration du 1er Novembre 1954 préconisait la création d’un Etat démocratique et social. Tel était le vœu de nos martyrs», a souligné le Président Tebboune dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point. A propos du Hirak le Président Tebboune précise : «Le seul Hirak auquel je crois est le Hirak authentique et béni.» Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé ne croire qu’au Hirak «authentique et béni» ayant ignoré «le chant des sirènes» qui le poussait à aller vers une période transitoire. «Je n’utilise plus ce mot (Hirak) parce que les choses ont changé», a soutenu d’emblée le président Tebboune dans une interview au journal français Le Point. «Le seul Hirak auquel je crois est le Hirak authentique et béni qui a spontanément rassemblé des millions d’Algériens dans la rue. Ce Hirak-là a choisi la voie de la raison en allant à l’élection présidentielle du (12 décembre 2019)», a expliqué le chef de l’Etat, affirmant que ce Hirak «n’a pas écouté le chant des sirènes qui le poussait à aller vers une période transitoire, et dix millions d’Algériens sont allés voter». «Une minorité a refusé l’élection. Je pense que tout Algérien a le droit de s’exprimer, mais je refuse le diktat d’une minorité», a-t-il martelé. Le Président Tebboune s’est, en outre, dit «étonné» de voir un démocrate «rejeter» les urnes et «prôner» la désignation. «De plus, je m’étonnerai toujours du fait qu’un démocrate, qui se définit comme tel, rejette les urnes et prône la désignation. Il a ainsi rappelé que «lorsque les marches, après la présidentielle, rassemblaient encore de 20 000 à 25 000 manifestants à travers le pays», il a été le «premier à tendre la main aux gens du Hirak et à les recevoir». «Dans mon premier gouvernement, on compte cinq ministres qui en sont issus. Des personnes que j’avais vues m’insulter dans des vidéos. Ensuite, on a commencé à libérer des détenus pour arriver à 120 relaxés. Les gens continuaient à me critiquer, mais j’ai continué à faire des gestes», a-t-il relevé. Questionné sur le classement par l’Algérie de Rachad et du MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) comme mouvements terroristes, le Président Tebboune a indiqué qu’«ils se sont eux-mêmes déclarés tels». «Rachad a commencé à mobiliser tous azimuts, à donner des instructions pour affronter les services de sécurité et l’armée. Le MAK a tenté d’agir avec des voitures piégées. Face aux appels à la violence, la patience a des limites», a-t-il martelé. Pour ce qui est du correspondant du journal Liberté à Tamanrasset, arrêté et placé sous mandat de dépôt pour un article de presse, le chef de l’Etat a indiqué qu’«il a joué à tort au pyromane sur un sujet très sensible», qualifiant cela de «très grave».

    L’Armée, une «réalité positive» qui a protégé le pacifisme du Hirak Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rendu un hommage appuyé à l’Armée nationale populaire (ANP) qu’il a qualifié de «réalité positive» ayant «préféré protéger le pacifisme» du mouvement populaire Hirak du 22 février 2019. «Le poids de l’Armée est une réalité positive. Si nous n’avions pas une Armée aussi moderne et aussi professionnelle, la situation en Algérie serait pire qu’en Libye ou en Syrie», a affirmé le Président Tebboune dans une interview à l’hebdomadaire français Le Point. Il a fait savoir que pendant le Hirak, «certains, y compris dans les rangs de ceux qui se prétendent démocrates, ont demandé à l’Armée d’intervenir», ajoutant que l’ANP «a refusé, préférant protéger le pacifisme du mouvement».«Si elle avait voulu prendre le pouvoir, elle l’aurait fait. C’était une demande populaire, le peuple l’appelait à faire cesser la comédie du cinquième mandat et la déliquescence de l’Etat», a-t-il rappelé, soutenant que «l’Armée n’a pas pris le Pouvoir et ne le prendra pas, parce qu’elle est légaliste». Le chef de l’Etat a rappelé, à cette occasion, que «l’Armée s’est retirée de la politique depuis la fin des années 1980» et que «l’époque où des officiers de l’Armée siégeaient au Comité central du FLN (ex-parti unique au Pouvoir) est terminée», soulignant que «l’Armée ne fait plus de politique». Le Président Tebboune a affirmé «je lutterai contre la bureaucratie avec toute mon énergie». Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a assuré, dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point, qu’il allait continuer à lutter contre la bureaucratie avec toute son énergie. «La situation (du climat des affaires NDLR) n’est pas aussi catastrophique. Il y a des problèmes, des difficultés, peut-être aussi des blocages à cause de la bureaucratie, contre laquelle je lutterai avec toute mon énergie», a-t-il déclaré. «Je l’ai dit aux hommes d’affaires et aux start-up : la bureaucratie est notre ennemi commun. Pour le reste, les gens continuent à travailler et à investir, le pays n’est pas à l’arrêt», a-t-il soutenu. Il a tout de même reconnu que «nous avons une économie sous-développée et désarticulée, tournée vers l’importation, sans aucun échange intersectoriel» et contre laquelle «des voix s’élèvent pour dénoncer les blocages dans l’administration, des responsables qui ont peur d’assumer des décisions, une fiscalité qui encourage l’informel, des banques méfiantes…». Interrogé sur les actions menées par l’Algérie pour améliorer le climat des affaires, M. Tebboune a souligné, à propos du Doing business et ses paramètres pour capter les investissements directs étrangers (IDE), que «certains pays l’acceptent, à défaut d’avoir d’autres moyens de création d’emplois, devenant presque des protectorats d’autres pays, où on peut, par exemple, prohiber l’action syndicale». Mais en Algérie, «c’est impossible», a-t-il jugé, car «il y a une demande d’Etat et de protection sociale assez forte. Ce n’est pas très attractif». Pour ce qui est de la règle 51-49% régissant l’investissement étranger, levée pour une bonne partie des secteurs et maintenue exclusivement pour les secteurs stratégiques, le Président Tebboune a assuré que cette règle, lorsqu’il s’agit d’investir dans les hydrocarbures, «ne gêne personne». «Ajoutez à cela, un pays solvable non endetté et qui compte 45 millions de consommateurs», a-t-il soutenu. «Il y a un engouement pour les législatives chez les jeunes Algériens». Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a relevé «un engouement» notamment chez les jeunes pour les législatives du 12 juin prochain, affirmant qu’il «n’y a pas d’autre issue» et que «tous ceux qui veulent entraîner le pays vers l’aventure sont en train de perdre leur temps». «Je sais qu’il y a un engouement pour ces législatives, notamment chez les jeunes, alors que tout récemment, ils ne s’inscrivaient même pas sur les listes électorales», a indiqué le Président Tebboune dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point, précisant que «plus de 50% de la population a moins de 30 ans en Algérie». Evoquant l’importance de cette échéance électorale, le président de la République a affirmé qu’il «n’y a pas d’autre issue», précisant que «tous ceux qui veulent entraîner le pays vers l’aventure sont en train de perdre leur temps». «Quand j’étais malade et que les rumeurs enflaient, me donnant même comme décédé, la plupart des Algériens étaient angoissés, même parmi ceux qui n’ont pas voté pour moi ou qui ne m’apprécient pas», a-t-il révélé, expliquant l’attitude des Algériens par le fait «qu’ils veulent que le pays reste sur la voie de la légalité». A une question sur «une bonne partie de l’opposition» qui aurait choisi de «boycotter le scrutin», le chef de l’Etat a rétorqué : «Ce que j’observe à travers tout le pays ne dit pas que les Algériens, dans leur majorité, sont opposés aux élections législatives». Et d’enchaîner : «Vous me dites une ‘bonne partie de l’opposition’ : combien sont-ils ? Au vu des instruments de mesure dont nous disposons, il s’agit d’une minorité qui se présente comme une majorité grâce à une médiatisation à outrance, notamment outre-mer». A cet égard, le chef de l’Etat a relevé que «certains ambassadeurs, malheureusement, ne voient que cette minorité et ne vivent qu’avec elle, et ignorent la majorité des Algériens, induisant en erreur les pays auxquels ils appartiennent.

    Tout le nécessaire a été fait pour rassurer le patronat algérien A une question relative aux conditions dans lesquelles activent le patronat algérien, M. Tebboune a répondu : «Nous avons déjà fait plus que le nécessaire pour les rassurer. Nous avons réuni, à deux reprises, les patrons algériens, nous avons pris des mesures dans les lois de finances». Maintenant, «s’ils (les patronats) ont des choses à se reprocher, je n’y suis pour rien. La justice a pris tout son temps pour juger ceux qui ont indûment touché à l’argent public, on n’accuse personne à la légère», a-t-il poursuivi. Abordant l’industrie automobile, il a, encore une fois, regretté le modèle appliqué auparavant en Algérie, où des kits (dans l’automobile et l’électroménager) importés pour être montés en Algérie «ont coûté à l’Etat 3,5 milliards de dollars pour créer à peine 400 emplois». «Nous avons réussi à mettre sur le marché des voitures plus chères que les voitures importées !», s’est indigné M. Tebboune, en ajoutant : «ça, ce n’est pas de l’économie !» Il a réitéré son appel aux investisseurs sérieux qui veulent investir dans la construction mécanique en respectant les cahiers de charges et en assurant le taux d’intégration requis. «Ceux qui veulent se lancer dans la construction mécanique, en respectant les cahiers des charges, sont les bienvenus. Pour les industries légères, comme l’électroménager, l’intégration devrait être, au départ, d’au moins 70%», a-t-il dit. «Ce que nous voulons, c’est construire une économie dans laquelle les besoins de notre pays soient satisfaits par notre propre production», a soutenu le Président Tebboune. Sur le plan de la coopération et du partenariat avec la France, le président est revenu sur le dossier de l’usine Peugeot en maturation, le partenariat Saidal-Sanofi en cours de concrétisation. Le dossier d’ouverture d’une usine Peugeot en Algérie est en cours de maturation, alors que le partenariat entre Saidal et Sanofi Pasteur est en cours de concrétisation, a indiqué le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point. «C’est (l’usine Peugeot) un dossier en maturation. Le mérite de Peugeot, c’est de ne pas avoir accepté de verser de pot-de-vin. Et pour cette raison, nous avons beaucoup de respect pour ce partenaire», a-til déclaré. Seulement, a fait constater M. Tebboune, l’usine projette une production de 76 000 éhicules/an alors que l’Algérie consomme un minimum de 350 000 véhicules par an. Il a également rappelé que l’Algérie projetait d’augmenter le taux d’intégration afférent à cette industrie à 30-35%. Evoquant le partenariat entre le groupe Saidal et le groupe français Sanofi Pasteur, il a noté que «80% de l’activité de Sanofi en Afrique est réalisée en Algérie», assurant «qu’il n’y a pas de contentieux avec cet associé». Selon M. Tebboune, le partenariat entre Saidal et Sanofi Pasteur «est en train de se concrétiser». Sinon, pour d’autres entreprises françaises, comme Suez ou la RATP, les partenariats «battent de l’aile», a-t-il reconnu. «Nous pourrions aller plus loin mais des lobbys français, très puissants, criminalisent pratiquement le fait de travailler avec l’Algérie. C’est une réalité et pas un complexe de persécution», a-t-il expliqué.

    Le partenariat doit se construire d’égal à égal Pour le président Tebboune, les relations «ne se construisent pas de souverain à suzerain, mais d’égal à égal». «Vous avez des intérêts que nous reconnaissons, que vous défendez, et nous avons des intérêts que nous devons défendre. Il faut sortir du mythe que les investisseurs français ont été malheureux en Algérie», a-t-il soutenu. Exemples à l’appui, il a fait remarquer que les groupes français Renault, Legrand et Schneider ont prospéré en Algérie, alors que Lafarge et Knauf ont même exporté. BNP, SG, Natexis, Crédit agricole, Air France ont acquis des parts de marché aussi, a-t-il poursuivi en rappelant que plus de 450 PME françaises sont présentes en Algérie.»Je ne pense pas que le bilan soit aussi négatif», a-t-il commenté à propos du partenariat entre les deux pays.

    les Algériens attendent une «reconnaissance totale de tous les crimes commis» par la France coloniale Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que les Algériens attendaient une «reconnaissance totale de tous les crimes» commis par la France coloniale, soulignant que le fait de reconnaître ses crimes est une forme de repentance. «Les Algériens attendent une reconnaissance totale de tous les crimes» commis par la France coloniale, a indiqué le Président Tebboune dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Le Point, relevant que dans l’histoire de la colonisation, il y a eu «trois étapes douloureuses» pour l’Algérie. Il a cité le «début de la colonisation, avec l’extermination, pendant 40 ans, de tribus entières, des villages entiers décimés et les enfumades. Ensuite, il y a eu la période de la spoliation, quand les terres étaient confisquées aux Algériens pour être distribuées à des Européens».Il a, également, cité «l’horreur du 8 mai 1945 avec 45 000 morts et enfin la guerre de libération, quand les Algériens ont pris les armes pour libérer leur pays». Le président Tebboune a fait remarquer que «tout cela ne concerne pas la génération du président Macron, ni celle de certains intellectuels français, qui sont irréprochables», relevant toutefois que «reconnaître ces faits est important». Il s’est ainsi demandé «pourquoi tient-on à la reconnaissance de ce qu’ont subi les Arméniens, les juifs, et ignore-t-on ce qui s’est passé en Algérie ?»

    «Ce que nous voulons, c’est une mémoire apaisée, reconnue. Qu’on sorte de cette fable d’Algérie terra nullius où la colonisation aurait apporté la civilisation», a-t-il soutenu, insistant sur le fait que «ce n’est pas la France de Voltaire, la France des Lumières que l’on juge. C’est la France coloniale».

    R.N.

    Le Maghreb.dz, 06 juin 2021

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