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  • Algérie/ Campagne électorale : grincements de dents dans la rue

    La conjoncture que traverse l’Algérie ne prête pas à sourire. Dans la rue et dans les lieux publics, on peut aisément mesurer la colère citoyenne qui monte crescendo à trois semaines des législatives.

    Ali, un Algérois dans la quarantaine, avoue éprouver des sentiments ambivalents vis-à-vis de la situation provoquée par la pandémie et par le Hirak. «Je ne me sens pas concerné par cette agitation mais je dois dire que sans ce mouvement nous serions toujours sous le pied des nouveaux riches», dit-il. Grand voyageur, il se rappelle la jeunesse dorée qui prenait l’avion avec lui pour aller se divertir en Europe et ailleurs dans le monde. «Ils étaient détestables. Dès qu’ils montaient à bord de l’avion, ils se mettaient à insulter le pays, en commençant par la compagnie aérienne. Mais l’argent, ça ne les gênait pas de le gagner».

    Toutefois, comme dans un coup de théâtre, depuis le déclenchement de la pandémie et la fermeture des frontières, les anciens nantis ont été doublement punis, selon lui. «Non seulement leurs revenus ont fondu, mais ils sont de plus contraints de rester au pays pendant toute l’année. Rien que pour cela, vive le Covid ! Il les a bien remis à leur place. Le Hirak les a aussi fait tomber bien bas».

    Dans un autre lieu, Saïd, un homme plus âgé et connaisseur des cercles fermés affirme, lui, tout à fait le contraire. «Il existe des Algériens multimillionnaires en dollars, mais personne ne les connaît. Ils n’ont pas été inquiétés et n’ont pas perdu d’argent. Ils mènent toujours la vie de pachas».

    Ce n’est pas le cas de l’écrasante majorité de la population. Karim, le visage raviné alors qu’il entame à peine quarantaine, se rappelle avec nostalgie des jours où il pouvait s’offrir matin et soir des jus de fruit mixés dans le robot qu’il avait pu acheter à sa femme. «Sous Bouteflika, la nectarine, les pêches, les oranges et les abricots ne coûtaient rien. Aujourd’hui, les fraises tu ne peux les manger qu’avec les yeux».

    Inutile de lui expliquer les raisons de l’inflation, les mécanismes des marchés mondiaux et l’impact de la pandémie sur les cours des matières premières. Pour lui, s’enflamme-t-il, «nous avons réclamé le changement, ils veulent nous affamer et nous priver d’eau. Si ça continue, tout le peuple va sortir dans la rue».

    Il y a effectivement une montée de colère, particulièrement depuis le début de la campagne électorale. Ceux qui ont le courage de suivre la propagande des candidats en sortent estomaqués. «Vous avez vu leurs gueules», explose Réda, un jeune diplômé au chômage. «Ils mentent tous. Ils n’ont ni pudeur ni dignité».

    L’élément qui a le plus fait réagir l’opinion, ce sont les sommes déboursées par l’Etat au profit des prétendants à l’APN. «Il n’y a pas d’argent pour les honnêtes gens qui ne demandent qu’à travailler, mais pour acheter des chiyatines (brosseurs) les caisses sont pleines», lance Réda avec un profond soupir. Il passe ensuite au karcher l’ensemble des anciens et des futurs «représentants du peuple» sans trouver de qualificatifs assez durs pour les nommer.

    Dans la rue, dans les cafés et les transports publics, on peut aisément mesurer la pression intenable qu’exerce la conjoncture sur les habitants. Les propos sont amers et les mines fermées par une expression agressive, sous un climat lourd de menaces.

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 27 mai 2021

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  • Algérie/Kamel Daoud: « Le Hirak est un parti unique sans programme »

    Kamel Daoud, journaliste et écrivain, s’ exprime sur le sujet du hirak. « Comment peut-on être utile pour faire avancer les choses? On doit choisir entre un entêtement héroïque et admirable mais qui politiquement stérile », selon Kamel Daoud qui dit dit ce qu’il pense, à l’occasion de la clôture de le 6e édition de salon de livre de boudjima à Tizi Ouzou.

    Kamel daoud, s’interroge « pourquoi nous sommes arrivés à une telle faiblesse après avoir été en position de force? », s’est il posé la question en s’adressant devant l’assistance. « Comment peut-on construire l’avenir du pays avec un mouvement non organisé et non structuré? Manifester c’est bien, mais manifester pour moi n’est pas un programme politique » a-t-il tonné sans pour autant faire l’impasse sur l’engagement des gens du Hirak qui sont allés en prison.

    Le courage et le martyr ne suffisent pas pour construire un programme politique, rappelle-t-il. Le Hirak était bien au départ, mais il a trop duré sans réflexion sur l’avenir, selon Kamel Daoud. Qualifiant le hirak de parti unique démocratique, le conférencier fait dans l’amalgame en comparant l’incomparable pour dire que « pendant qu’un militant sort d’un tribunal avec un sourir, les femmes son violées à 2 000 kilomètres et l’indice de visibilité n’est pas le même pour les deux, fait il savoir en faisant référence aux enseignantes victimes de viol et de vols à Bordj Badji Mokhtar.

    Ferhath Fekrach

    Algérie62, 24 mai 2021

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  • Algérie : en empêchant à nouveau une marche du Hirak, les autorités veulent tuer dans l’œuf toute velléité de manifester

    A Alger, vendredi, la circulation de certains transports en commun était stoppée, empêchant les habitants de rejoindre le centre-ville pour la marche hebdomadaire du mouvement prodémocratie. Huit cents personnes auraient été arrêtées dans le pays.

    Un convoi d’une dizaine de véhicules noirs descend la rue Didouche-Mourad. Accrochés aux flancs extérieurs des voitures, des hommes de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) balaient du regard la principale artère du centre-ville d’Alger, devant des passants médusés. Vendredi 21 mai, le ton a été rapidement donné dans la capitale algérienne : la 118e marche hebdomadaire du Hirak, ce mouvement de contestation populaire déclenché en 2019, n’aura pas lieu.

    L’imposant quadrillage sécuritaire et les nombreuses interpellations ont étouffé les velléités des manifestants, certes moins nombreux que les semaines précédentes. Selon le décompte du militant Zaki Hannache, au moins 800 personnes ont été interpellées vendredi, dans 18 régions.

    La circulation des tramways algérois, des trains de banlieue et des trains interrégionaux a été suspendue toute la journée. Dans les quartiers populaires de l’ouest et de l’est de la capitale, aucune chance n’a été laissée aux personnes qui voulaient sortir manifester en direction du centre-ville. A Bab el-Oued, seule une poignée de protestataires a réussi à défiler dans certaines ruelles avant qu’ils soient dispersés ou arrêtés.

    Entraves imposées aux médias

    Dans le centre, les fidèles qui sortaient de la mosquée Al-Rahma ont été priés de quitter rapidement les lieux. Habituellement, ce sont eux qui donnent le coup d’envoi de la marche après la prière du vendredi. Non loin de là, toujours dans la rue Didouche-Mourad, le siège du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), un parti d’opposition, a été encerclé par la police alors qu’une centaine de militants du parti et de citoyens y avaient trouvé refuge. « Nous l’avons échappé belle. J’étais dans la rue quand nous avons vu de nombreux policiers se diriger vers le siège du parti. Nous sommes entrés et avons bloqué les portes », témoigne un jeune cadre du RCD qui a évité l’interpellation de peu.

    Devant les commissariats du centre d’Alger, les fourgons blancs aux vitres grillagées ont poursuivi leur ballet, ramenant régulièrement les personnes arrêtées. Si des dizaines ont été relâchées en fin de journée, d’autres ont été placées en garde à vue et seront présentées au procureur dès dimanche et lundi, annonce le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association qui vient en aide aux prisonniers d’opinion.

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  • Algérie-Maroc: Hirak, Rabat-Madrid et le chantage migratoire

    par Hassan Zerrouky

    Avant d’aborder le Hirak, un mot sur la tension entre Rabat et Madrid. Mohammed VI prend-il exemple sur Erdogan : ce dernier avait menacé l’Union européenne (UE) de laisser passer des dizaines de milliers de migrants, syriens et autres, vers l’Europe si les Européens ne sortaient pas le carnet de chèques.

    Les faits. Dans la nuit de lundi à mardi, Ceuta, l’enclave espagnole située en territoire marocain mais dont Rabat n’a jamais exigé le rattachement au Maroc, a été submergée par quelque 8 000 harragas marocains — dont plus de 1 500 mineurs — à pied et à la nage, que les forces marocaines ont laissé passer.

    La raison de cette passivité marocaine ? L’hospitalisation du dirigeant du Polisario, Brahim Ghali, à Madrid pour cause de Covid-19. Déjà brouillée avec l’Allemagne qui s’est prononcée pour le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, Rabat veut faire pression sur l’UE, via Madrid, afin que cette dernière suive l’exemple des États-Unis qui, sous Donald Trump, ont reconnu la marocanité du Sahara Occidental.

    Mais voilà. Quoique Rabat dispose en la France de Macron d’un solide allié, l’UE ne semble pas disposée, du moins pour le moment, à subir le chantage marocain. Bien qu’il ait normalisé ses relations avec Israël, le Maroc n’est pas la Turquie. Ankara et Rabat ne jouent pas dans la même division. La Turquie, 17e puissance économique au monde, membre du G-20, est aussi la 2e puissance militaire de l’Otan. Ce n’est pas le cas du Maroc. C’est là toute la différence.
    Venons-en rapidement au Hirak. Le mardi des étudiants n’a pas eu lieu. C’est qu’il s’est passé plein de choses depuis que le ministère de l’Intérieur a décidé de soumettre les marches du vendredi à une « autorisation préalable » formulée par ses organisateurs ! Ce qui revient à neutraliser de fait toute manifestation. Premier effet de ce tour de vis, la marche de vendredi passé a été étouffée dans l’œuf, les arrestations et les condamnations ont été plus nombreuses que d’habitude. Reste que manifester un vendredi, 2e jour de l’Aïd, n’était sans doute pas la chose la mieux indiquée. Et pour cause, la mobilisation n’était pas au rendez-vous.

    Certes, des voix se sont élevées pour affirmer que les Algériens n’avaient pas sollicité d’autorisation préalable pour « dégager » Bouteflika ! Mais, rétorque-t-on, c’était une autre époque. Ce temps-là est fini. Place aux élections législatives du 12 juin. Une date à laquelle, à en croire Soufiane Djillali, « aura lieu le début du changement et non le changement » !

    Autre constat : demander une autorisation pour manifester en indiquant ce que les gens vont scander dans la rue est impossible. Les autorités savent que ce qui caractérise le Hirak, c’est son horizontalité. Ce n’est pas un mouvement vertical, structuré et hiérarchisé. Personne ne peut parler en son nom et prétendre le représenter au risque de se faire rabrouer. Il n’a ni chef ni leader en lesquels les manifestants s’identifient. Si tel avait été le cas, un dialogue pour une issue positive à la crise aurait été possible entre le pouvoir et ses représentants supposés.

    Le Hirak, avec ses excès comme il y en a dans toute manifestation populaire dans le monde, reste un courant d’opinion. Au-delà de la question de savoir s’il est représentatif ou non d’un courant d’opinion majoritaire, il n’en reste pas moins qu’il est la manifestation visible d’une vraie fracture entre une partie importante de la société algérienne et les institutions censées la représenter. Le Hirak pose un problème politique. Le nier n’aide pas à faire avancer les choses.

    Un mot pour finir, sur l’image que renvoient de l’Algérie ces interpellations, gardes à vue prolongées, condamnations et placements sous contrôle judiciaire de journalistes connus et de personnalités parmi lesquelles l’astrophysicien de renommée internationale Jamel Mimouni. C’est un mauvais signal donné à l’international et à ces jeunes chercheurs algériens qui ont fait le choix de travailler en Algérie. L’Algérie n’est certes pas la Birmanie, mais quand c’est l’ONU qui interpelle pour la deuxième fois les autorités algériennes sur les droits de l’Homme et la liberté d’expression, la sagesse doit prévaloir. Dans ce registre, Alger doit donner l’exemple comme elle l’avait fait dans les années 70 en matière de soutien aux mouvements de libération.
    H. Z.

    Le Soir d’Algérie, 22 mai 2021

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  • 118e vendredi de contestation : Alger et les autres villes sous contrôle

    Le Hirak a été empêché pour la seconde fois de se dérouler à Alger et dans d’autres villes par un dispositif policier de grande ampleur. Le ministère de l’intérieur semble prendre le dessus sur le mouvement populaire.

    Les forces de l’ordre ont réussi à empêcher les marches prévues le vendredi 21 mai en se déployant en masse et en investissant les quartiers formant des foyers de contestation. Dans la capitale, la Direction générale de la sûreté nationale a mis en place un dispositif étanche tout au long des axes que le Hirak empruntait pour rejoindre le centre-ville. Elle a également renforcé les barrages filtrants aux entrées de la ville sans parler des check points impromptus formés par des agents en civil qui passaient au peigne fin les automobiles.

    A Bab El Oued, le quartier d’où partait habituellement l’une des plus importantes processions, un grand nombre de policiers en tenue combat ou en civil ont hermétiquement bouclé les rues de telle manière à neutraliser la moindre velléité de rassemblement.

    Vers 14 heures 30, des voix se sont certes élevées au coin de la rue Ramdane Ouramdane près du jardin Taleb Abderrahmane mais, réagissant rapidement, les policiers ont tout de suite contenu le trouble. Des policières ont alors ceinturé une jeune femme qui semblait être à l’origine du mouvement. Elles l’ont ensuite emmené à bord d’un long bus blanc installé à quelques dizaines de mètres de là.

    Des femmes âgées dans la cinquantaine se sont alors mises à hurler pour protester contre ce qu’elles ont considéré comme des « insultes grossières » que leur ont été adressées, selon elles, par des agents. L’une des dames, habillée en hidjab rose et suivie par quelques membres de sa famille, a riposté en disant qu’elle pouvait elle aussi proférer des injures si on la poussait à le faire. Elle a cependant préféré quitter les lieux en larmes.

    Lorsque nous l’avons interrogé sur la raison de ses larmes, il a répondu en s’étouffant : « mon fils est a été mis en prison sans aucune raison ». Une des ses accompagnatrices, vraisemblablement sa fille, a précisé que le jeune homme « n’est ni un dealer de drogue ni un délinquant. Il est sorti manifester comme tous ses congénères pour l’avenir du pays ».

    Hormis la présence massive des forces de l’ordre, rien n’indiquait qu’Alger vivait un moment de grande tension. Les commerces étaient ouverts et les voitures circulaient tout à fait normalement. Certains témoignages et des sites électroniques notamment sur Facebook ont fait état de tentatives de manifestation, ici et là, mais la police a réussi à étouffer le mouvement. Les échos qui sont parvenus des autres wilayas confirment le même constat.

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 22 mai 2021

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  • Algérie/ Pas de marches à Alger et dans les grandes villes du pays

    Les marches hebdomadaires du mouvement populaire ont été empêchées à Alger et dans d’autres villes pays par les forces de l’ordre déployées en grandes forces en ce vendredi durant lequel des arrestations ont eu lieu notamment à Bouira où des affrontements ont opposé policiers et manifestants, selon les correspondants du Jeune Indépendant.

    A la capitale Alger, investie par un dispositif sans précèdent, la ville était déserte et les principales ruelles servant d’itinéraires aux manifestants ont été totalement coupées et occupées par les camions et véhicules de la police y compris ceux de la BRI. Quelques rassemblement ont eu lieu sur les hauteurs des quartiers de Bab El-oued et la Casbah mais sans former de marches.

    Le quartier de Bab El Oued, d’où partait habituellement une grande foule de manifestants, a été encerclé par les forces de l’ordre déployées en force pour empêcher les manifestants de démarrer la marche en direction d’Alger-Centre.

    Les forces de l’ordre ont été déployées à la plage Kitani, Place des Martyrs, Square Port Said, Place de l’Emir Abdelkader, sur l’axe Grande Poste-Place-Audin-Rue Didouche Mourad. La place du 1er Mai a été également quadrillée par les forces de l’ordre qui ont bloqué l’accès à la rue Hassiba Ben Bouali.

    Une forte présence des policiers en civil a été constatée, alors que la connexion internet a été fortement perturbée. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a fait état de plusieurs arrestations de manifestants à Didouche Mourad et Bab El Oued.

    Le parti Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a annoncé que son siège sis à Didouche Mourad a été encerclé par les forces de l’ordre, qui ont empêché tout rassemblement de personnes à Alger Centre.

    A Bouira, la marche du Hirak a été violemment empêchée par les forces de l’ordre déployées en force au centre-ville, sous prétexte que la manifestation n’est pas autorisée.

    Des affrontements ont éclaté entre les manifestants et les forces de l’ordre à la ville de Bouira. Les policiers ont tiré des bombes lacrymogènes et utilisé les canons à eau. Les manifestants ont riposté avec des jets de pierres. Plusieurs arrestations de manifestants ont été signalées

    Les marches de ce 118ème vendredi ont pu avoir lieu dans les villes de Tizi-Ouzou et Béjaïa, malgré les arrestations opérées par la police. Une forte mobilisation a été constatée dans ces deux villes, selon les images diffusées sur les réseaux sociaux, selon les correspondants du Jeune Indépendant. A l’Est et à l’Ouest du pays notamment à Annaba, Constantine et Oran, aucune personne n’a tenté de sortir ont signalé les correspondants du Jeune

    Le 9 mai, le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire avait indiqué, dans un communiqué publié, que les organisateurs des marches sont tenus à la déclaration, auprès des services compétents, des noms des responsables de l’organisation de la marche et des heures de son début et de sa fin, de l’itinéraire et des slogans à lever, conformément à la loi.

    Le Jeune Indépendant, 21 mai 2021

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  • Espoir et tension marquent le coup d’envoi de la campagne électorale algérienne (AP)

    ALGER, Algérie (AP) – Les candidats qui espèrent remporter l’un des 407 sièges du Parlement algérien ont lancé cette semaine la campagne pour les élections législatives du mois prochain dans le cadre d’un nouveau système censé éliminer la corruption et ouvrir les listes électorales – une étape importante dans la promesse du président Abdelmadjid Tebboune d’une « nouvelle Algérie ».

    Mais la répression du mouvement pro-démocratique Hirak, avec des centaines d’arrestations dans toute l’Algérie lors de la 117e marche du vendredi de la semaine dernière, jette un voile sur les efforts présidentiels visant à donner un nouveau visage à une nation dont l’armée joue un rôle secondaire dans la gouvernance.

    Il y a un nombre sans précédent de candidats pour le vote du 12 juin – près de 1 500 listes pour les 58 régions de la nation nord-africaine, avec des centaines d’autres éliminées par l’Autorité nationale indépendante des élections. Le scrutin a lieu plus tôt que prévu, après la dissolution du parlement par le président en février. La parité entre les candidats masculins et féminins fait partie des nouvelles règles régissant les élections.

    Les partisans du Hirak, notamment les partis du soi-disant « mouvement démocratique », ont juré de boycotter le premier scrutin législatif depuis que l’ancien président Abdelaziz Bouteflika a été chassé du pouvoir en avril 2019 après 20 ans de règne. C’est la pression des marcheurs du mouvement Hirak et du chef de l’armée de l’époque qui a décidé du sort de Bouteflika.

    L’actuel chef de l’armée, le général Saïd Chanegriha, a mis en garde mercredi « les aventuriers, quelle que soit leur obédience (politique) ou leurs opinions idéologiques, contre toute tentative d’atteinte à l’unité nationale. » Il a juré que les « desseins abjects » seraient découverts, mais n’a donné aucune indication sur les « aventuriers » auxquels il pensait.

    Ce discours est intervenu un jour après que le Haut Conseil de sécurité a décidé de désigner comme « organisations terroristes » deux groupes qui participent aux marches du Hirak : Rachad, dont les dirigeants se trouvent en Europe, et le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, le pays des Berbères. Rachad aurait des liens avec un parti islamiste interdit, ce qu’il nie.

    Le vent a tourné en faveur du Hirak lorsque les manifestants sont redescendus dans la rue le 22 février après une pause d’un an dans les marches du vendredi en raison du coronavirus. Les marches ont attiré moins de partisans qu’au cours de leur première année, alors que les rumeurs sur la présence de militants de Rachad se multipliaient et que les forces de sécurité procédaient à des arrestations.

    Au début du mois, le ministère de l’Intérieur a ordonné au Hirak d’obtenir une autorisation pour les marches et de préciser l’itinéraire et les organisateurs de la marche.

    Pour le politologue Noureddine Grime, cet ordre témoigne de la détermination du gouvernement à se débarrasser du Hirak. « Les organisateurs des manifestations sont le peuple algérien », a-t-il déclaré.

    Parmi les personnes arrêtées, de nombreux manifestants sont détenus pour atteinte à l’unité nationale.

    Parmi eux, Kenza Khettou, journaliste à Radio M, a été arrêtée lors de la marche de la semaine dernière et attend son procès mardi pour ce motif et d’autres, selon le quotidien El Watan. Un autre journaliste connu qui risque un éventuel procès pour atteinte à l’unité nationale est El Kadi Ihsane, directeur de Radio M et de la publication en ligne Maghreb Emergent, selon les médias locaux. Il aurait été dans le collimateur pour un article qu’il a écrit sur le groupe Rachad.

    Le président Tebboune s’est efforcé d’assainir la politique algérienne dans ce qui semble être en partie une tentative d’apaiser les manifestants du Hirak. La corruption a prospéré sous le régime de M. Bouteflika, et de nombreuses personnes liées au régime ont été emprisonnées, notamment le frère de M. Bouteflika.

    La campagne pour le choix des nouveaux législateurs a commencé jeudi pour les nombreux espoirs – 1 483 listes de candidats, dont 646 représentant des partis politiques et 837 indépendants, y compris des jeunes et des femmes.

    « La participation massive des jeunes, des enseignants universitaires, des femmes a dérouté les ennemis de l’Algérie », a déclaré jeudi le ministre de la Communication, Amar Belhimer, à la radio nationale, renouvelant les suggestions d’un complot caché contre la nation.

    Toronto Star, 21 mai 2021

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  • Algérie/ Chengriha hausse le ton : Gare aux aventuriers !

    CHENGRIHA HAUSSE LE TON ET MET EN GARDE CONTRE TOUTE ATTEINTE À L’UNITÉ NATIONALE, TERRITORIALE ET POPULAIRE : Gare aux aventuriers !

    Dans une sortie publique faite hier, à l’occasion de sa visite à la 2e Région militaire, à Oran, le général de Corps d’Armée, Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP, employant un ton ferme dans son discours, a mis en garde contre toute atteinte à l’unité nationale populaire et l’intégrité territoriale du pays. Un message on ne peut plus clair qui s’adresse aux adeptes du séparatisme et de la sédition dans le pays, allusion faite aux mouvements le MAK et Rachad, classés, mardi en réunion du Haut conseil de sécurité, organisations terroristes.

    En conséquence de quoi, Saïd Chengriha a appelé les Algériens à faire preuve d’une « extrême vigilance » et d’un sens patriotique « élevé », et à veiller à la préservation de l’unité territoriale et populaire nationale, à l’aune des bouleversements régionaux et internationaux en présence.

    « Notre pays traverse aujourd’hui une phase cruciale de son histoire contemporaine, induite par les évènements enregistrés aux plans régional et international, ce qui exige de la part des enfants libres de l’Algérie, dévoués et fidèles à l’État national fédérateur, instauré par la glorieuse Révolution de libération et dont les repères ont été tracés par la proclamation du 1er Novembre, une veille sans faille, un sens du patriotisme plus élevé et de veiller à la préservation de l’unité nationale, territoriale et populaire, à laquelle nous devons tous nous attacher, en l’estimant, en notre âme et conscience, à sa juste valeur, et en la défendant farouchement », a indiqué d’emblée le GCA devant les cadres de l’ANP de la 2e R.M.

    La mise en garde va droit et cible « les aventuriers, quel que soit leur obédience ou leur courant idéologique, contre toute tentative de porter atteinte à l’unité nationale ». Et à ces mêmes aventuriers, « nous leur rappelons qu’au sein de l’ANP, nous ferons face, avec fermeté et vigueur, à quiconque songe à mettre en péril les constantes de la Nation et nous œuvrerons, sans relâche, à mettre à nu leurs abjects desseins devant l’opinion publique nationale et internationale, car nous sommes fermement convaincus que l’unité nationale est le phare qui éclaire notre voie et qui renforce notre volonté dans les crises et l’adversité, et qui est aussi le garant de l’édification d’une Algérie nouvelle, forte, unie, développée, fidèle aux valeurs et nobles idéaux de nos vaillants aïeux, et apte à affirmer sa présence dans un monde plein de défis et impitoyable à l’égard des plus faibles. »

    Au passage, le chef d’état-major de l’ANP n’a pas manqué de rappeler l’une des dates historiques clé dans le déclenchement de la Révolution de 54. Le 8 mai 1945 notamment, comme « la première étincelle de la glorieuse Révolution de libération a été un des résultats de ce terrible génocide colonial, qui a dévoilé la haine viscérale que la France colonialiste vouait au peuple algérien et qui a fait plus de 45.000 martyrs ». Là encore, Saïd Chengriha décoche un message à l’adresse de la France coloniale, à l’aune de la réhabilitation de la Mémoire nationale, comme garde de poursuite du combat libérateur de nos aïeux.

    Farouk Bellili

    Le Courrier d’Algérie, 20 mai 2021

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  • Algérie/ Pas de trains ni de Tramways vendredi 21 mai à Alger

    Les trains et les tramways seront suspendus le vendredi 21 mai pour des raisons de “maintenance” selon la SETRAM et la SNTF, une décision prise par deux sociétés distinctes, alors que la capitale risque d’être le théâtre de nouvelle marche populaire interdite par le ministère de l’intérieur.

    Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, la société SETRAM, chargée de l’exploitation et de la maintenance des Tramways Algériens, a annoncé que le service de tramway d’Alger sera suspendu pour demain vendredi 21 mai 2021.
    Lui emboitant le pas, la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF), a annoncé, dans un communiqué publié sur sa page Facebook , que les trains de la banlieue d’Alger et les trains inter-villes (régionaux) et grandes lignes seront supprimés durant la journée de demain vendredi 21 mai 2021.

    « Cette décision intervient afin de permettre aux équipes de la maintenance de réparer la panne survenue en fin de cette semaine dans le poste d’aiguillage au niveau de la gare d’Agha, et d’accélérer la remise en l’état de la caténaire et des automotrices qui ont subis des dégâts importants durant ces derniers jours, suite à des actes de malveillance et qui ont gravement impacté la disponibilité du matériel pour assurer la marche normale durant les jours de la semaine », précise la SNTF.

    La même source ajoute que « la reprise normale de la circulation des trains se fera le samedi 22 mai 2021. », conclut le communiqué.

    Le Jeune Indépendant, 21 mai 2021

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  • Algérie/Marche de vendredi: le ministère de l’Intérieur dément avoir reçu une demande d’autorisation

    ALGER- Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a démenti, jeudi dans un communiqué, les informations relayées sur certains réseaux sociaux, selon lesquelles ses services auraient reçu une demande d’autorisation pour organiser la marche de vendredi, estimant que ces informations s’inscrivaient dans le cadre des « campagnes malveillantes aux desseins douteux ».

    « Certains réseaux sociaux ont relayé des informations selon lesquelles les services du ministère de l’Intérieur auraient reçu une demande d’autorisation pour l’organisation de la marche de vendredi. A cet effet, le ministère réfute catégoriquement le contenu de ces informations infondées qui s’inscrivent dans le cadre des campagnes malveillantes aux desseins douteux », lit-on dans le communiqué.

    En parallèle, les services du ministère de l’Intérieur ont rappelé la nécessité de respecter « les dispositions de la loi n 89-28 du 31 décembre 1989 relative aux réunions et manifestations publiques ».

    APS, 20 mai 2021

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