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  • Le Chef d’état-major de l’ANP: Notre Histoire est Novembre

    Tags : Algérie, histoire, colonialisme, mémoire, France, Macron -Le Chef d’état-major de l’ANP: Notre Histoire est Novembre

    Il n’est pas surprenant que ceux qui se lamentent sur la situation sociale du citoyen tentent d’en faire une récupération à dessein pour assurer leur survie politique uniquement à travers les médias et autres sites électroniques, car sur le terrain, ils n’ont aucun ancrage dans la société algérienne. Ils sont par contre les relais inconditionnels d’officines étrangères opposées à l’Algérie. Certaines parties connues se font « co-soutiens » aux revendications socioprofessionnelles soulevées par des collectifs de travailleurs dans divers secteurs économiques et administratifs et ne perdent pas l’occasion de se proclamer les « défenseurs  » des travailleurs et de leur pouvoir d’achat.

    Une tribune qui est un éternel recommencement porteur de  » produits  » pour y mettre le feu. Au front social. Il n’est pas nécessaire de reproduire et de réfuter toutes les « vaticinations  » de ces champs au spectre registre contre les intérêts du pays, tant elles rappellent les falsifications et les contradictions dans lesquelles un certain milieu politique s’est embourbé.. Quelques observations semblent néanmoins nécessaires à propos de ce regain d’intérêt politicien envers le monde du travail.. Quelle différence y a-t-il entre les ennemis de la Patrie au service du mal pour accomplir leur sauvagerie et les atteintes aux intérêts économiques du pays et les autres, ceux qui appuient sur le bouton pour  » larguer  » sur la société la furie revancharde la plus redoutable et la plus effrayante encore que celle du passé ? Ce non-sens contraire à la logique du moment est devenu insoutenable pour l’opinion publique. Voilà pourquoi ces propagandistes de tous bords parlent de plus en plus afin de récupérer les aspirations légitimes. Des citoyens populations. Mais que cache cette insistance ? Une arrière-pensée : empêcher le dialogue avec l’espoir d’en tirer des profits à nourrir les convoitises et les prétextes des services secrets étrangers et de leurs gouvernements afin de mettre l’Etat algérien dans leur cible de déstabilisation.

    Si certains s’accrochent à cette illusion, c’est sans doute parce qu’eux-mêmes obéissent à un certain agenda établi ailleurs. Les efforts de développement et de rapprochement des autorités avec l’ensemble du peuple sont parfaitement victimes de cette propagande qui obéit aussi à des calculs qui enseignent de  » tuer  » tout ce qui a été acquis au titre des dispositions et des mesures ramenées par la nouvelle Loi fondamentale du pays.

    Une propagande qui vise à embrouiller le vent de mutation qui souffle sur l’Algérie. Après tout, si cette entente nationale est éternelle, la propagande, elle, sera toujours éphémère en Algérie. Il faut donc consolider, cette nouvelle ère et, à travers elle, l’unité nationale.

    Mais pas n’importe comment ! Pas un de ces principes ne devrait lâcher où chacun des opposants et des ennemis de la Nation fait ce qu’il veut et où la moindre divergence entraîne l’anarchie des uns et des autres et pousse jusqu’à l’atteinte à l’identité nationale. L’Algérie a versé trop de sang et souffert pour obtenir sa souveraineté, sa paix et sa sécurité. Une fois contre le colonialisme et une autre contre le terrorisme créé par les dirigeants de l’ex-FIS. Elle est aujourd’hui mature à faire face à tous les imprévus et ce, au moment d’une situation régionale des plus critiques. Aussi, il est à se demander si la vulgaire subversion par le verbe venimeux contre les institutions de l’Etat et souvent contre l’institution militaire succèdera-t-elle aux nobles discours rassembleurs.

    La revue  » El-Djeich dans sa livraison du mois de novembre rappelle qu’après le recouvrement de la souveraineté nationale, les ennemis d’hier et d’aujourd’hui ont réalisé que l’ANP est le prolongement naturel de l’ALN, imprégnée des mêmes valeurs et principes et plaçant l’intérêt national au-dessus de tout.  » Voilà pourquoi certaines voix se sont élevées dans le but d’ébranler la confiance régnant entre le peuple et son armée et de briser le lien fort les unissant afin qu’il leur soit facile de mettre en péril le devenir de l’Algérie et de ses constantes « . L’édito ajoute qu’à cette fin,  » cette bande de traîtres et de comploteurs tente d’exploiter la conjoncture que traverse notre pays pour saper les fondements de l’Etat national à coup de slogans creux, dans le but d’abuser l’opinion publique nationale et plonger le pays dans le chaos et l’insécurité « .

     » Ceux qui ont vendu leur honneur et leur dignité en s’alliant avec les ennemis qui ont attaqué la Patrie, abusé le peuple, répandu des rumeurs et fabriqué de toutes pièces des mensonges, ont mis fin au dernier espoir de repentance et de retour dans le giron de la mère Patrie et coupé le dernier fil les reliant à l’Algérie. Aussi, leurs attaques, leurs obscénités et leurs grossièretés ne les honorent point comme ils n’affectent en rien les convictions des hommes honnêtes et les croyances des femmes sincères « . Quant aux ennemis historiques et traditionnels, l’organe central de l’ANP avertit :  » Ils ne pourront jamais ébranler la détermination des dignes fils de la Nation algérienne ni jeter la suspicion sur leur appartenance, leur civilisation et leur combat, tant que chaque Algérien authentique, au fait de l’Histoire de sa nation, aura retenu les leçons et fait siennes les recommandations des ancêtres. Dès lors, toutes ces conspirations et intrigues, ourdies depuis l’autre rive ou à nos frontières, seront vouées à un cuisant échec, à l’exemple du sort de nombreux autres complots « .

    C’est ce qu’a souligné le général de corps d’Armée, Chef d’état-major de l’ANP dans son ordre du jour à l’occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution, en affirmant :  » Voilà qu’aujourd’hui des voix de certains néo-colonialistes s’élèvent pour titiller les sentiments de certains extrémistes à travers la justification des crimes odieux de la colonisation de notre pays et prétendant que la Nation algérienne n’existait pas avant l’occupation. Tout cela afin que notre existence ne s’enracine pas dans un monde où le conflit des civilisations fait rage et où les nations s’affrontent afin d’affirmer leur prééminence et leur existence séculaire, dans le but de rompre le lien sacré entre notre peuple et son Histoire et se fonde dans les projets des autres…

    Mais leur quête sera déçue et notre Histoire et Novembre demeureront à jamais une épine dans leur gorge, tant que le peuple algérien sera fier de sa glorieuse Histoire et de ses valeurs civilisationelles ancestrales « .

    Par B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 09/11/2021

    #Algérie #Histoire #France #Macron #Mémoire #Colonalisme

  • L’Algérie se tourne l’Italie et l’Allemagne

    Tags : Algérie, Allemagne, Italie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, colonialisme, histoire,

    DIA-08 novembre 2021: La sortie médiatique du président de la République Abdelmadjid Tebboune pour corriger la France, coïncide avec la visite d’Etat qu’effectue le président italien en Algérie, à la tête d’une importante délégation. En ce sens, la France continue de payer les frais des déclarations irresponsables de son président, Emmanuel Macron.

    Ainsi, au moment où l’Algérie signe des accords de coopération avec l’Italie et accueille son Président pour une visite d’Etat de deux jours, le Président Tebboune descend en flammes Macron dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Dier Spiegel.

    La synchronisation de ce coup dur de la part de l’Algérie à la France est parfaite, quand on sait que l’Allemagne et l’Italie sont d’éternels rivaux pour ne pas dire ennemis de la France !

    Ce samedi le Président Tebboune a accueilli à Alger son homologue italien Sergio Mattarella.

    A cette occasion, trois accords dans les domaines de l’Education, de la Justice et de la sauvegarde du patrimoine culturel ont été signés entre les deux pays.

    Il s’agit d’un accord d’ouverture d’une école internationale italienne à Alger, la signature d’un protocole de jumelage entre les Ecoles supérieures de la magistrature d’Algérie et d’Italie et un accord-cadre signé entre l’Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration de Tipasa (Alger) et l’Institut central de la restauration de Rome (Italie).

    Le président italien a qualifié les relations avec l’Algérie de “solides” et de “stratégiques”, affirmant que son pays travaille dans le sens de les renforcer et de les consolider davantage.

    Pour ce qui est de l’Allemagne, le Président Tebboune, a mis en exergue, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le “potentiel” existant dans la coopération entre les deux pays et a fait état de “grands projets” de partenariat en perspective.

    “Je voudrais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Un établissement qui couvre toutes les spécialités de la médecine”, a-t-il précisé, soulignant que l’Algérie serait disposée à financer une “grande partie” de ce projet.

    Le président Tebboune s’est félicité de la qualité des relations politiques entre les deux pays. “Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, et il n’y a jamais eu de désaccord sur la politique étrangère”, a-t-il souligné.

    En revanche dans ce même entretien, le Président Tebboune n’a pas ménagé la France, qualifiant les propos d’Emmanuel Macron sur l’Algérie de “très graves”.

    “Quand un chef d’Etat déclare que l’Algérie n’était pas une nation à part entière, cela devient très grave”, a indiqué le Président Tebboune dans cette interview, soulignant qu’il “ne s’agit pas d’un problème personnel (avec Macron), mais d’un problème national”.

    “L’on ne touche pas à l’Histoire d’un peuple et on n’offense pas les Algériens”, a-t-il dit, qualifiant les propos de Macron de “vieille haine”.

    “Macron a relancé complètement et inutilement une vieille querelle”, a précisé le chef de l’Etat, faisant observer que “si le journaliste d’extrême droite Eric Zemmour tenait de tels propos, personne n’y prêterait attention, mais quand un chef d’Etat déclare que l’Algérie n’était pas une nation à part entière, cela devient très grave”.

    Interrogé sur la question de la Mémoire, le président de la République a indiqué que “l’Algérie n’a pas besoin d’excuses de la part de Macron pour des événements qui se sont déroulés en 1830 ou en 1840, mais exige une reconnaissance pleine et entière des crimes commis par les Français”.

    “Macron l’a déjà fait quand, en 2017, il avait déclaré publiquement que la colonisation était un crime contre l’humanité”, a ajouté le Chef de l’Etat, relevant que “les Allemands ont détruit un village entier à Oradour-sur-Glane en 1944 et que ce massacre est encore commémoré à ce jour”.

    Pour M. Tebboune, “il y a des dizaines d’Oradour-sur-Glane en Algérie où les Français avaient amené les habitants de nombreux villages dans des grottes et y ont mis le feu pour les asphyxier”.

    A une question sur une éventuelle réouverture de l’espace aérien aux avions militaires français, il a répondu en affirmant: “Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger, désormais ils devront voler 9 heures au lieu de 4. Toutefois, nous sommes disposés à faire une exception pour secourir les blessés”.

    Mieux encore, le président de la République a afirmé qu’il ne fera pas le premier pas pour une éventuelle réconciliation avec Macron au risque de perdre son estime auprès des Algériens.

    Amir Hani

    Dernières infos d’Algérie, 08/11/2021

    #Algérie #France #Emmanuel #Macron #Histoire #Mémoire #Colonialisme

  • Crise diplomatique Algérie-France: Partie pour durer

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, histoire, colonialisme, mémoire,

    Dans son interview au journal allemand Der Speigel, le président Tebboune a laissé entendre que le retour à la normale dans les relations algéro-française n’est pas pour demain.

    Rythmées par des turbulences cycliques, les relations entre Alger et Paris, fortement tendues après les propos d’Emmanuel Macron, début octobre, ne risquent visiblement pas de s’arranger de sitôt.

    La crise est même partie pour s’installer dans la durée. Les dommages infligés par les propos d’Emmanuel Macron aux relations entre les deux pays ne sont pas de nature à apaiser les tensions entre les deux capitales et encore moins à envisager un retour de sérénité dans l’immédiat tant que le président français n’aura pas fait amende honorable.

    C’est en substance ce qui ressort des propos d’Abdelmadjid Tebboune à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. “Je ne serai pas celui qui fera le premier pas”, a prévenu Abdelmadjid Tebboune. “Sinon, je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national”, a-t-il dit.

    “Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés”, a-t-il encore ajouté. Non seulement, le chef de l’État exclut un “contact de sa part”, mais il exclut également une perspective de dénouement à court terme en évoquant, notamment, le maintien de la fermeture du ciel aux avions militaires français qui se rendent au Mali.

    “Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire neuf heures de vol au lieu de quatre”, a répondu Tebboune à la question du journaliste avant de concéder qu’une “exception” serait faite pour “le sauvetage de personnes blessées”. “Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant”, a-t-il tranché, accusant Emmanuel Macron d’avoir “porté atteinte à la dignité des Algériens”.

    Ces propos, après ceux de Ramtane Lamamra ayant dénoncé une “faillite mémorielle qui est malheureusement intergénérationnelle chez un certain nombre d’acteurs de la vie politique française, parfois au niveau le plus élevé” et le communiqué officiel dénonçant des “propos irresponsables” et “une ingérence dans les affaires intérieures” traduisent de nouveau la colère, toujours à fleur de peau, d’Alger qui n’est visiblement pas prête à digérer la sortie de piste du président français.

    D’ailleurs, même le plaidoyer de Macron en faveur de l’apaisement n’a pas eu d’effet sur l’attitude des dirigeants algériens. Très attendue, sa récente sortie à l’occasion des événements du 17 Octobre où il s’est contenté d’un communiqué dénonçant des “crimes inexcusables” n’a pas réussi non plus à apporter la sérénité peut-être espérée.

    À l’examen des propos d’Abdelmadjid Tebboune, notamment en assurant que l’Algérie n’est pas tenue par l’obligation de “coopérer”, Alger envisage même de revoir en profondeur ses rapports avec l’ancienne puissance coloniale.

    C’est peut-être ce qui explique, par certains égards, cet accueil en grande pompe réservé au président de la République italien et les louanges de Tebboune à l’égard de la chancelière Angela Merkel. Cela sans compter sur ses relations déjà privilégiées avec la Chine et la Russie, ou encore la Turquie. Peut-on pour autant parler d’un point de non-retour ? Compte tenu du poids et de la dimension autant historique qu’humaine qui lient les deux pays, il paraît très peu probable, voire impossible, de concevoir un divorce entre les deux pays.

    Mais combien de temps encore la tension et le froid vont-ils durer ? Si pour l’heure, aucun signe n’indique que la relation retrouvera son état normal dans l’immédiat, il apparaît clair qu’elle risque de prendre plus de temps que prévu, particulièrement avec les chamboulements géopolitiques qui s’opèrent dans la région et le contentieux mémoriel toujours vif.

    Karim K.

    Liberté, 08/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Tebboune #Histoire #Mémoire #Colonisation

  • Algérie-France : Le président Tebboune persiste et signe

    Tags : France, Algérie, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, histoire, mémoire, colonialisme,

    Si l’escalade politique et médiatique entre l’Algérie et le France, qui a ponctué pendant plusieurs semaines les relations (historiquement tumultueuses) entre les deux pays, nous assistons ces derniers jours à une baisse palpable de tension, comme si entre Alger et Paris on a pris conscience de la nécessité de tempérer les ardeurs belliqueuses. Pour autant, les choses vont encore attendre longtemps avant de se normaliser, du moins en se fiant aux propos du président Tebboune, dans son entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel dans lequel il s’est longuement attardé sur la nouvelle crise politico-diplomatique entre l’Algérie et la France. « Les déclarations du président Macron sont extrêmement graves en cela qu’elles remettent en cause l’existence même de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830 », fait valoir le président Tebboune pour qui « jamais au grand jamais nous n’accepterons une quelconque remise en cause de notre Histoire, ni une quelconque atteinte à l’honneur de notre peuple ».

    Loin de décolérer, le chef de l’Etat estime que « les déclarations du président français ont causé beaucoup de tort aux relations bilatérales », l’accusant en outre « d’avoir cherché délibérément à faire mal à l’Algérie, à son peuple et à son histoire, lors d’une rencontre à l’Elysée au cours de laquelle il avait reçu les descendants des Harkis et des pieds- noirs avec la complicité du journal Le Monde ».« C’est une des pires phases de nos relations bilatérales depuis quinze ans » insiste le président Abdelmadjid Tebboune qui accuse une bonne partie de la classe politique, intellectuelle et médiatique française « d’avoir encore sur l’Algérie un regard néo-colonial , alors que « nous nous apprêtons à célébrer cette année le 60 ème anniversaire de note indépendance, le 5 juillet prochain ».

    Le président Tebboune a rappelé dans les colonnes du journal allemand, les mesures qu’il avait prises en réaction aux propos agressifs et inélégants de son homologue français, citant le rappel de l’ambassadeur à Alger ainsi que l’interdiction de survol du territoire algérien par les avions militaires français engagés dans le cadre de l’opération Barkhal au Mali. Si les propos du président français constituent en quelque sorte l’étincelle qui a provoqué la déflagration, des dossiers de fonds sont à la base de la crise actuelle, notamment la question de la mémoire, la question des visas ( à la lumière des Accords de 1968) , les échanges économiques et le très sensible dossier du Sahara occidental avec la partialité de la France en soutenant le plan marocain de « large autonomie interne » au détriment du référendum sur l’autodétermination soutenu par l’Algérie et l’ONU. Trop de nuages en somme pour espérer une nouvelle embellie d’autant que le président algérien reste ferme en assenant sans ambages ni afféteries diplomatiques que « Je ne serai pas le premier à prendre l’initiative (N.D.L.R pour relancer les relation bilatérales), sinon je perdrai (le soutien NDLR) du peuple algérien ».Car, a conclu le président Tebboune ,l’enjeu « dépasse la personne du président de la République, c’est toute la nation algérienne qui est au centre de la problématique »

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 07/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Colonialisme #Histoire #Mémoire

  • Les mensonges de M. Zemmour

    Tags : France, Eric Zemmour, extrême droite, Algérie, Colonialisme, Histoire, Mémoire,

    Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle ! M. Zemmour ment quand il dit que la population algérienne a été multipliée par 10 entre 1830 et 1962. Au contraire, cette population, martyrisée et affamée, n’a jamais connu une courbe naturelle entre ces deux dates. Évaluée à 3 millions d’habitants en 1830, elle n’a augmenté que de 9 millions en presque un siècle et demi !

    Donc : multipliée par quatre et non par dix ! Autre précision pour notre «Berbère juif» : en 1962, l’espérance de vie était de 48 ans. M. Zemmour doit savoir qu’elle est actuellement de 78 ans !
    Encore un «méfait» de l’indépendance !

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    La dernière blague de M. Zemmour : la France a laissé en Algérie des hôpitaux, des routes, des écoles, etc. alors que les Turcs n’ont rien laissé du tout. Sur la seconde partie, je suis entièrement d’accord avec M. Zemmour : hormis prendre les impôts, épouser les belles Algériennes et utiliser le port d’Alger au profit des guerres ottomanes, les Turcs s’en f… royalement des Algériens. Mais nos tribus vivaient sur leurs terres qui n’avaient pas été volées. Car l’occupation turque ne fut pas une colonisation de peuplement ! En plus clair, si la France a construit hôpitaux, routes et écoles, ce n’était pas pour nos gueules ! Dépossédés de leurs terres, ruinés, affamés, massacrés, les Algériens vivaient en marge de la civilisation… Les réalisations françaises qui font la fierté de M. Zemmour étaient destinées aux Français !
    C’est l’indépendance qui donna au peuple algérien, dans son ensemble, l’accès au progrès social et au confort moderne. Pas la colonisation ! Pas du tout !

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    M. Zemmour, qui joue un one man show intitulé : «je suis candidat mais je ne le sais pas encore !», continue de multiplier les fausses vérités. Ainsi, il affirme que les parents des immigrés maghrébins, «venus des gourbis de leur bled, ont bénéficié de logements décents dès leur arrivée en France». Totalement faux ! Cette main-d’œuvre malléable et corvéable à merci, dont usait et abusait la France pour ses chantiers, n’a jamais pu accéder au stade de la dignité humaine. Parqués dans des foyers de triste mémoire, quand ils n’étaient pas entassés dans des bidonvilles aux noms qui sonnent comme une flagrante injustice dans la mémoire collective, ces immigrés n’ont accédé à des cités modernes qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Mais leurs problèmes de fond sont loin d’être réglés. Et la solution ne viendra sûrement pas d’un raciste nommé Éric Zemmour !
    Un conseil : rendez visite aux derniers chibanis. Ils vous raconteront…

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    M. Zemmour se considère comme un exemple parfait de l’étranger devenu français qui a su parfaitement s’intégrer dans son nouveau pays. Selon lui, ceux qui tiennent à garder leur identité d’origine seraient de mauvais citoyens. Et il va plus loin : ce semblant de pays d’où il vient (l’Algérie) a été inventé par la France ! Je laisse le soin aux psys d’analyser ce reniement extrême mais j’y lis les dégâts d’une idée fixe, une obsession : je suis tellement français et j’aime d’un amour fou la France et rien d’autre que même le territoire de mes aïeuls n’existe que grâce à… la France !
    À croire que le consul de France, et tous les autres diplomates en mission à Alger, du Moyen-Age jusqu’à 1930, se trouvaient sur une terre inconnue ! J’ai déjà cité Voltaire pour répondre à une bêtise semblable proférée par Macron. Le célèbre penseur français citait les grands philosophes de Madaure qu’il situait dans la régence d’Alger et pas en Papouasie Nouvelle ! Il se désolait que notre pays ne soit connu que par ses corsaires et pas par les lumières de Madaure qui, selon lui, constituèrent la «première école de philosophie après Atlas».

    L’Algérie existe en tant que peuple et État depuis l’Antiquité (Massinissa, Jughurta, Juba, Kahina, etc.) Si Macron et Zemmour font référence au nom «Algérie», il est certain que notre pays ne portait pas cette appellation, comme les territoires des Francs, Alamans, Burgondes, Wisigoths, n’étaient pas encore la France, ni la Lombardie, le Piémont Vénétie et la Sicile, l’Italie !
    Les ancêtres de M. Zemmour, juifs berbères vivant en parfaite harmonie avec les musulmans, doivent se retourner dans leur tombe devant tant de contrevérités historiques.

    On connaissait ceux qui renient leurs origines. Mais quand on nie même l’existence de là d’où l’on vient, allant jusqu’à considérer que c’est une «invention» d’une autre nation, il faut se faire soigner rapidement ! La France ne mérite pas d’avoir à sa tête un si piètre hâbleur !

    Mâamar Farah

    Le Soir d’Algérie, novembre 2021

    #France #Algérie #Elections_présidentiellles #Eric_Zemmour #Extrême_droite #Colonialisme #Histoire #Mémoire #Macron

  • Aucun contact n’est accepté avec ceux qui insultent l’Algérie

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, Histoire, Mémoire, Colonialisme,

    Dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, paru vendredi 5 novembre, mis sous le titre évocateur « Quand Macron appelle, il (Tebboune, ndlr) ne décroche pas. Pourquoi? », le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a répondu aux questions relatives à l’état des lieux des relations entre l’Algérie et la France.

    D’emblée, le Président a qualifié de « très graves » les propos tenus par Emmanuel Macron mettant en cause l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation française. En effet, Tebboune a qualifié de « très graves » les propos du président français qui a exprimé des doutes sur l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation. « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a précisé l’interviewé au très influent magazine allemand. En mettant en doute l’existence de l’Algérie avant la colonisation française, exprimée le 30 septembre dernier lors d’une rencontre à l’Elysée avec des jeunes, « M. Macron a blessé la dignité des Algériens. Nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent », tonne le Président. En outre, Tebboune ne voit pas dans un avenir proche, le retour à la normal des relations entre l’Algérie et la France. Dans ses réponses aux questions des journalistes de Der Spiegel, il écarte de voir la reprise à court terme des contacts et des relations entre les deux pays. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a assuré le Président, car « c’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », ajoutant qu’« aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ». « M. Macron a blessé la dignité des Algériens », a-t-il réprimandé. Ensuite, et concernant le dossier de la mémoire, le Président a clairement indiqué que « la France devait reconnaître tous ses crimes coloniaux, et non ce qui s’est passé en peu de temps, comme l’affirme le rapport de Benjamin Stora », allusion aux 132 ans de colonisation française derrière un crime de 5,5 millions d’Algériens. À la question de Der Spiegel de savoir s’il existait une possibilité que la crise bilatérale entre l’Algérie et la France prenne « fin bientôt », le chef de l’État a répondu crûment par un grand « NON ».
    Et pour cause, Tebboune a estimé que les propos de son homologue français font « partie de la vieille haine coloniale », même s’il a admis que « M. Macron est loin de la haine coloniale ». « Pourquoi l’a-t-il dit alors ? », « Il l’a dit pour des raisons électoralistes. », répond l’interviewé, précisant que Macron «a repris le même discours que tient le journaliste et auteur Eric Zemmour depuis longtemps », à savoir que « l’Algérie n’était pas une Nation et que c’est la France qui en a fait une nation ». « Malheureusement, M. Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation en disant cela », déplore le Président, renvoyant aux déclarations de Macron, tenues en 2017 depuis Alger en tant que candidat aux présidentielles françaises, où il avait reconnu les faits, selon lesquels, « la colonisation était un crime contre l’humanité ».
    À propos de l’interdiction de survol de l’espace aérien par des avions militaires français, le chef de l’État a noté que les français s’ils veulent « aller au Niger ou au Mali, ils vont mettre neuf heures et non plus quatre comme avant ». Il a précisé que l’Algérie va toujours « rendre possible de rapatrier des blessés, mais sur le reste, on n’a plus à coopérer ensemble… Peut-être que c’est simplement fini maintenant ». Il est bon de rappeler que les propos provocateurs d’Emanuel Macron, rapportés par le journal Le Monde, avaient déclenché une crise ouverte avec l’Algérie, qui avait réagi immédiatement par rappeler, pour consultation, son ambassadeur à Paris. Comme elle a décidé aussi, en toute souveraineté, d’interdire aux avions militaires français le survol de son espace aérien dans le cadre des opérations armées françaises au Sahel. Ce coup de froid, le plus grave depuis une quinzaine d’années entre les deux pays, avait été précédé d’une série de contentieux autour de la question des visas, dont la France a réduit de moitié le quota aux Algériens. Pour le reste, la mémoire de la colonisation française, les contrats économiques entre les deux pays et la politique pro-marocaine française sur le Sahara occidental, ont attisé les tensions.
    Sarah O.

    Le Courrier d’Algérie, 07/11/2021

  • Algérie-France : pas de réconciliation à l’ordre du jour

    Tags : Algérie, France, Abdelmadjid Tebboune, Emmmanuel Macron, Colonialisme, Histoire, Mémoire, Italie, Mattarella

    Abdelmadjid Tebboune refuse catégoriquement de faire un quelconque premier pas en direction du président français Emmanuel Macron pour un éventuel réchauffement des relations après les propos « très graves » tenus par ce dernier envers l’Algérie.  

    « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens » a-t-il affirmé dans un entretien avec le magazine allemand Der Spiegel, ce vendredi 5 novembre. « C’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », a-t-il insisté en précisant que Macron a blessé la dignité des Algériens. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens (…) aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes », a-t-il dit.

    L’Algérie officielle et populaire reproche au chef de l’Etat français d’avoir usé d’une rhétorique de l’extrême droite sur l’Algérie et la colonisation, allant jusqu’à douter de l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation. Pourtant, lorsqu’il était candidat à la magistrature suprême dans son pays en 2017, il avait osé qualifier, à Alger, le colonialisme de « crime contre l’humanité ».

    Ce retournement ainsi que les paroles hostiles à l’Etat algérien et à son histoire ont profondément choqué l’opinion à tel point que des voix se sont élevées pour réclamer la remise en cause en profondeur des relations entre les deux pays. D’ailleurs, rapidement, les autorités ont décidé d’interdire le survol du territoire algérien par les avions de guerre français en partance pour le Mali. Tebboune a maintenu que la décision était définitive et expliqué que les appareils français mettent « neuf heures et non plus quatre comme avant » pour se rendre au Niger ou au Mali.

    Tebboune s’est montré, enfin, pessimiste sur l’avenir des relations franco-algériennes, en affirmant que la fin de la crise n’est pas pour demain.

    Ali-Younsi-Massi

    Partenariat algéro-italien : Le baromètre est au beau-fixe

    Entre l’Algérie et l’Italie, l’entente, qu’elle soit diplomatique ou économique, est cordiale. La visite du président Sergio Mattarella confirme cette lune de miel.

    C’est fort d’une importante délégation que le président italien Sergio Mattarella est arrivé hier à Alger pour une visite d’Etat de deux jours. Au menu des discussions qu’il aura avec son homologue Abdelmadjid Tebboune et avec les plus hauts responsables du pays : dialogue politique et partenariat stratégique dans divers domaines ainsi que la coordination des efforts pour faire face, ensemble, aux problématiques du bassin méditerranéen et des développements que connaît le continent africain.

    L’Algérie et l’Italie ont, de tout temps, entretenu des relations équilibrées et, par différents aspects, amicales. Tout plaide donc pour le renforcement des ces liens. Rome a besoin de sécuriser ses approvisionnements en hydrocarbures, particulièrement en gaz qu’elle reçoit via le pipeline Enrico Mattei (du nom de l’ancien patron de l’ENI favorable à l’indépendance de l’Algérie) et d’une coopération en matière de lutte contre les migrations clandestines et le terrorisme transfrontalier. Les Italiens cherchent aussi à prendre une plus grande part du marché algérien où leurs entreprises sont déjà très bien représentées. Ils veulent aussi une porte d’entrée vers l’Afrique qui suscite actuellement la convoitise et la concurrence acharnée des puissances.

    De son côté, l’Algérie attend de son partenaire du nord une plus grande implication pour dynamiser son économie à travers des investissements directs et par le transfert de technologie. Les autorités, à commencer par le président Tebboune, ne tarissent pas d’éloges sur le Know how italien qui, selon les pouvoirs publics, pourrait facilement s’adapter au contexte algérien.

    Sur le plan diplomatique, les deux pays partagent des points de vue convergents sur plusieurs dossiers internationaux. Ainsi, concernant la Libye, les deux Etats œuvrent pour le retour rapide de la paix et la stabilité dans ce pays et pour le départ des forces étrangères ainsi que les mercenaires qui tentent de le contrôler par la force des armes.

    Il en est de même pour la question sahraouie. La solution à ce conflit doit tenir « dûment compte des droits du peuple sahraoui », a ainsi affirmé Sergio Mattarella qui a exprimé le souhait d’une reprise des négociations directes entre les parties en vue d’une solution « équitable et durable » de la question qu’il dit suivre de près.

    « Nous avons toujours soutenu avec conviction le rôle joué par les Nations unies » a-t-il ajouté, notant avec « satisfaction » la nomination du diplomate italo-suédois Staffan De Mistura comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU.

    D’autre part, au niveau bilatéral, l’Algérie et l’Italie ont signé, hier, trois accords dans les domaines de l’Education, de la Justice et de la sauvegarde du patrimoine culturel. Ceux-ci permettront déjà l’ouverture d’une école internationale italienne à Alger et le jumelage des Ecoles supérieures de la magistrature d’Algérie et d’Italie. Un accord-cadre a également été ratifié entre l’Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration de Tipasa (Alger) et l’Institut central de la restauration de Rome (Italie).

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 07/11/2021

  • Algérie – France : Tebboune maintient le cap

    Tags : Algérie, France, Abdelmadjid Tebboune, Emmanuel Macron, Colonialisme, Mémoire, Histoire,

    Les relations entre l’Algérie et la France sont toujours assez tendues. Cela fait en effet un peu plus d’un mois que ces relations traversent une grande crise et aucun fait n’est venu l’atténuer un tant soit peu.

    La France, à l’origine de cette dégradation des relations, n’a fait aucun pas positif à même de satisfaire l’Algérie et de répondre à ses préoccupations. Et c’est donc en toute logique que l’Algérie campe sur sa position d’intransigeance. Une position confirmée, une fois de plus, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a indiqué le Président Tebboune dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Pour lui « aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ». Le propos est clair net et précis et s’adresse en premier lieu à son homologue français, Emmanuel Macron, qui est à l’origine de cette crise dans les relations entre les deux pays.

    On se rappelle que le Président français s’est attaqué au « système politico-militaire » en Algérie et allant plus loin encore dans cette attaque il a osé s’interroger sur l’existence de la nation algérienne. Une sortie médiatique qui a très vite mis le feu aux poudres dans les relations entre les deux pays tant la riposte de l’Algérie a été à la hauteur de cette gravissime offense. L’Algérie a ainsi convoqué, dans un premier temps, l’ambassadeur français en Algérie avant de rappeler son propre ambassadeur en France pour, selon le communiqué des affaires étrangères, des « consultations ». De plus, l’Algérie a aussitôt interdit le survol de son territoire par les avions militaires français. Depuis les choses sont restées en ’état puisque l’ambassadeur d’Algérie en France est toujours à Alger. La France ne semble pas avoir bien compris cette colère de l’Algérie et c’est sans doute pourquoi rien n’a été fait par les dirigeants français pour apaiser cette colère. « On ne touche pas à l’Histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a aussi indiqué Tebboune dans cet entretien au journal allemand. Sur la question de la réconciliation mémorielle le Président Tebboune a affirmé que

    « l’Algérie n’a pas besoin des excuses de Macron pour quelque chose qui s’est passé entre 1.830 ou 1.840, mais d’une pleine et absolue reconnaissance des crimes coloniaux. » Macron « reconnaît les faits, il a déjà di en 2017 que la colonisation était un crime contre l’humanité », a précisé le chef de l’état. Tebboune a en outre reproché au Président français de reprendre le discours de l’extrême droite s’agissant de la question migratoire. Revenant à la question du survol du territoire algerien par des avions militaires français Tebboune s’est montré catégorique en soulignant que cette décision est « irrémédiable ». Pour lui, si les « Français veulent aller au Niger ou au Mali, ils vont mettre 9 heures et non plus 4 comme avant ». Enfin sur la perspective d’avenir Tebboune s’est montré pessimiste quant au devenir des relations entre les deux pays.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 07/11/2021

  • Novembre ou le message de Jugurtha

    Novembre ou le message de Jugurtha – Hier comme aujourd’hui, c’est l’Histoire que l’on convoque pour interpréter les faits actuels. On la manipule aussi, on l’instrumentalise à rebours de ce qu’elle nous apprend quand on est résolu à chercher ou à approcher sa vérité.

    Hier comme aujourd’hui, c’est l’Histoire que l’on convoque pour interpréter les faits actuels. On la manipule aussi, on l’instrumentalise à rebours de ce qu’elle nous apprend quand on est résolu à chercher ou à approcher sa vérité.

    L’Histoire est une suite d’évènements sans fin. Elle est le témoin de la vie des nations, de leur grandeur, mais aussi des faiblesses qui précèdent leur disparition. On ne peut changer le cours du passé, mais l’avenir de l’humanité appartient à tous ceux qui savent tirer les enseignements et fonder de nouveaux rapports à l’Histoire que nous écrivons.
    La civilisation européenne a largement utilisé les apports de la civilisation musulmane, née aux confins du Maghreb musulman, ayant duré près de huit siècles.
    Son point d’aboutissement coïncide avec la renaissance de l’Europe occidentale et de sa pire créature : le colonialisme. En moins d’un siècle, les pays européens étendront leur domination sur l’ensemble du monde et, en particulier, sur les pays musulmans.
    Au cours de cette période, alors que les dessous de cartes de la Méditerranée sont peu à peu discernés, les stratèges militaires européens, de façon générale, les Espagnols, en particulier, ne sous-estiment pas l’émergence des Turcs-Ottomans qui, tel un mouvement de balancier, ont pris du poids à l’autre bout de l’Europe, dans les Balkans (la Grèce, la Serbie, la Bulgarie actuelles). Un peuple avec lequel nous, Maghrébins, allons partager plus de trois siècles d’existence, sous sa domination (ou sa tutelle).

    Revenons à ce qui nous touche de plus près
    Les princes d’Alger, de Tlemcen, de Béjaïa et de Tunis ont pris conscience de l’état de délabrement avancé de leurs territoires, de la posture hypothétique de leurs pouvoirs. Ils ont examiné, au cours de leurs longs conciliabules, les dangers de l’expansion chrétienne et de la politique inquisitrice, menée sans rapport avec les enseignements religieux qu’elle prétend étendre…
    Arroudj prend Alger et Kheir-Eddine, à sa suite, lance un programme d’équipement à travers toutes les villes. Alger bénéficie d’une attention particulière que ses successeurs poursuivent jusqu’au dey Hussein, le dernier de la lignée des sultans turcs en Algérie.
    La présence turque a permis de délivrer le pays des Espagnols, accrochés aux villes côtières, Alger de 1509 à 1518, Béjaïa de 1510 à 1545 et Oran de 1509 à 1709.
    Cette présence ne se manifeste pas par une politique coloniale au sens de peuplement et d’accaparement des terres, mais sa politique fiscale ingrate, ajoutée à l’arbitraire comme mode opératoire de la collecte d’impôts, détruit la cohésion sociale, menace ou hypothèque le champ vivrier. Le règlement d’un contentieux judiciaire devient aléatoire. Cette situation, les Maghrébins l’ont déjà vécue au cours de leur longue histoire.
    La politique suivie par les Turcs-Ottomans a souvent été méprisante ; elle a véhiculé des ressentiments que les populations assimilent à la détestation du régime colonialiste. L’amertume se développe, la résistance à l’oppression aussi.
    Le Maghreb découvre le statut de vassal à l’intérieur de son sol historique. Il va découvrir, bientôt, la sous-traitance pour le compte de l’Empire ottoman et permettre à celui-ci de tenir un rôle dans le concert européen, en s’engageant avec François 1er, roi de France(1) (1515-1547). Et voilà que les Maghrébins, Algériens et Tunisiens, constituent «un second front» contre l’Empire hispano-allemand, assailli, par ailleurs, en Europe centrale et en Méditerranée.
    Le temps s’écoule et Kheir-Eddine passera bientôt le flambeau. Disons encore ce mot sur ce souverain : les qualités d’homme d’État et de fondateur d’Alger (sur les restes de la ville de Bologuine ibn Ziri) lui sont reconnues et son souvenir est honoré dans les pages turco-ottomanes d’histoire de notre pays.

    Les relents d’un régime colonialiste
    La Régence, État national militaire, traîne comme un boulet un pays pour lequel elle n’a conçu ni réforme structurelle, ni stratégie économique, ni encore, tant s’en faut, de politiques sociale et culturelle ou encore moins un développement de la connaissance, de la production intellectuelle ou artistique. Les Turcs sont davantage attachés à leurs commerces, essentiellement orientés vers la course et la piraterie. Ils ne peuvent imaginer engendrer un quelconque profit d’une activité intellectuelle.
    Les autochtones cherchent à survivre dans un climat souvent de terreur qui ne facilite guère l’accès à la science ou aux arts. Sécheresse culturelle quasi totale qui sera compensée par l’apprentissage du Coran dans les confréries religieuses (zaouïas). Certaines de ces dernières dispensent un enseignement de haute teneur intellectuelle.
    À cette époque-là, la France, de son nom adopté sous Philipe Auguste au XIIe siècle, était encore sous le régime de Royaume de droit divin dans lequel le roi dispose d’un pouvoir absolu. C’est la Révolution française, en 1789, qui mit un terme à ce régime et c’est « le 17 juin 1789, que se constitue, par le serment du Jeu de paume, la première unité politique se réclamant du peuple français : c’est l’acte de naissance de l’État actuel».(2)
    À cette époque, aussi, Béjaïa, la capitale berbère, hafside, ouvrit ses portes au célèbre mathématicien italien Leonardo Fibonacci, venu acquérir les sciences auprès d’un des illustres enseignants de la ville, un savoir qui a permis le décollage de l’Europe

    Que nous réserve l’avenir ?
    Qu’avons-nous fait depuis 1962 pour déconstruire l’œuvre culturelle coloniale et prouver qu’elle s’inscrivait dans un long processus d’aliénation historique et d’annihilation de notre propre anthropologie culturelle et linguistique ?
    La célébration du 1er Novembre 1954, date de l’unification de toutes les forces du pays depuis la défaite du roi Jugurtha, mort en 104 av. J.-C., à Rome, après huit années de résistance, et celle de l’Émir Abdelkader qui a vainement tenté d’unifier les États régionaux de l’ensemble du territoire, est une date qui nous invite à une introspection historique pour capitaliser sur les leçons de notre propre histoire et celles d’autres pays.

    Le message de Jugurtha et les hommes de Novembre
    Novembre 1954 n’est pas si loin, et ses innombrables leçons sont, sans aucun doute, bien apprises ! L’une de ces leçons dont se sont nourris les hommes de Novembre se résume dans le message de Jugurtha, à savoir «Résistance, liberté et unité contre le colonialisme, injuste et oppresseur». «L’Émir Abdelkader, lui aussi, avait combattu le colonisateur français, pendant une quinzaine d’années. C’est dire son héroïsme et son courage. Cependant, il a fini par connaître le même sort que Jugurtha, puisque, lui aussi, il fut trahi par les Français en croyant à leur ‘’loyauté’’.»(3)
    Le message de Jugurtha, livré par toutes les péripéties de son combat pour la liberté, est dramatiquement d’actualité pour nous. Il est triple. Il est, d’abord, un vibrant appel à la résistance contre tout occupant étranger. Car toute occupation étrangère se traduit, partout, par les mêmes effets destructeurs des structures politiques, économiques et culturelles du pays occupé pour finir par porter atteinte jusqu’aux fondements de son identité.
    Une résistance aussi longue que nécessaire et par tous les moyens est le seul moyen à opposer à l’ennemi. Jugurtha, lui-même, durement imprégné de cette réalité, mena une résistance contre l’occupation romaine jusqu’à sa capture, après 8 ans de guérilla, et sa mort dans les prisons de Rome dans d’affreuses souffrances.
    Il est, ensuite, un fier appel au recouvrement de la pleine souveraineté du pays sur ses richesses et contre toute forme d’exploitation étrangère, reprenant de la sorte la fameuse devise de son grand-père, Massinissa : «L’Afrique aux Africains.» Rome, en effet, disposait à sa guise du pays de Jugurtha, d’abord, de ses produits agricoles (ne disait-on pas que ce pays est «le grenier de Rome»), ensuite, de ses hommes qu’elle enrôlait dans ses légions pour les envoyer, comme chair à canon, guerroyer à travers l’Empire.
    Cet appel retentira dans l’Histoire pour devenir, au XXe siècle, le leitmotiv de tous les pays sous domination étrangère : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
    Il est, enfin, un douloureux appel à l’unité des rangs dans le combat commun pour éviter de donner à l’ennemi l’occasion de mettre en application la devise bien connue de toujours, car toujours efficace : «Diviser pour régner.» Jugurtha vécut dans sa chair le résultat tragique de la désunion à travers la trahison du roi berbère voisin, Bocchus, (Boukechouche, son beau-père), qui l’invita chez lui pour ensuite le livrer aux Romains.
    Tous les résistants algériens, plus particulièrement ceux de Novembre 1954, ont visiblement entendu et compris ce message pour le porter par des sacrifices suprêmes jusqu’ à l’indépendance. Aujourd’hui, nous devons nous-mêmes ne pas faire la sourde oreille à ce message sous peine de vivre les dangers contre lesquels il nous met bien en garde, car l’occupation étrangère est sous nos yeux en mesure de se renouveler dans ses formes sans changer dans ses effets.

    L’Algérie de demain
    En 1954, le continent africain demeure colonisé par les puissances européennes, mais en novembre de cette année, sur le sol d’Algérie, éclate une Révolution qui contribuera largement à changer, non seulement, le cours de notre histoire nationale, mais aussi l’évolution du monde. Nous ne sommes pas isolés dans le monde et notre soulèvement entraînera l’émancipation de l’Afrique entière. Il fallait de l’intelligence aux combattants de ce temps-là pour anticiper la redistribution des cartes qui allait se produire six ans plus tard à l’échelle continentale ; il fallait de l’ambition pour donner au peuple algérien un destin qui ne dépende que de ses propres choix ; il fallait une culture, largement partagée, pour puiser, dans les leçons de l’Histoire, la conviction que l’Algérie était un rêve qui avait habité les hommes et les femmes de ce pays, surtout lorsque la liberté leur était confisquée.
    Et si, pour célébrer l’événement de cette date de renaissance, nous repartions vers nos origines, vers les grands noms qui attestent de notre existence en tant que nation dans l’acception moderne du terme ? Si nous redécouvrions les souffrances de celles et de ceux qui nous ont précédés sur notre terre ? Si nous refaisions un parcours dans notre antériorité pour que notre mémoire se rafraîchisse de ce qui nous est arrivé et de ce que nous avons appris comme leçons ?
    Depuis l’épopée des héros de l’opposition à l’Empire romain tels que Massinissa et Jugurtha par exemple, jusqu’aux glorieux militants du mouvement de libération nationale, il se trouva à chacune des pages de notre histoire des hommes et des femmes qui nous ont poussés vers la liberté. C’est qu’ils avaient découvert l’identité de notre pays, ils avaient développé sa culture, ils avaient contribué à construire sa civilisation.
    Cet écrit est une contribution à la célébration de cette date mémorable. Comme toute contribution, elle est appelée à prendre place dans les réflexions que les Algériennes et les Algériens ne manqueront pas d’alimenter à l’heure où le destin se forge dans le rougeoiement des incendies, sous les nuages noirs des menaces, mais aussi sur une terre, au milieu d’un peuple riche de possibilités encore insoupçonnées, mais que l’Histoire révèle à qui sait la lire.
    K. Y.

    1) En conflit ouvert avec Charles Quint
    2) Jeu de paume reste l’un des moments forts de la Révolution française et un acte fondateur de la République.
    3) Rédha Malek : Mohand Cherif Sahli est le précurseur de la critique historique.

    Par Karim Younes

    Le Soir d’Algérie, 31/10/2021

  • Algérie: Devoir de mémoire

    Algérie: Devoir de mémoire. Lutter contre les tentatives de falsification de notre histoire, notamment du côté d’une certaine France cocardière et revancharde.

    En cette veille de célébration du 1er Novembre 1954, du 28 octobre 1962, date commémorative du recouvrement de la souveraineté sur la radiotélévision, il est plus que jamais question d’un devoir de mémoire à cultiver pour fortifier la résistance contre le déni et lutter contre les tentatives de falsification de notre histoire, notamment du côté d’une certaine France cocardière et revancharde. Cette dernière, attachée à ses mythes coloniaux, refuse à la nation algérienne, à l’Etat algérien, jusqu’à leur existence, en particulier dans les milieux de droite et d’extrême-droite. Ils portent à bout de bras l’anachronisme, le mensonge par omission, le réductionnisme, l’occultation de faits précis.
    Les thuriféraires de la colonisation sont omniprésents et ne consentent jamais à regarder la vérité en face, celle d’une Algérie indépendante.

    Encore plus édifiants, les très récents propos du président Emmanuel Macron sur l’Algérie, pour qui la pêche aux voix, le braconnage sur les terres de l’extrême-droite, priment sur tout.

    Sans tomber dans le délire mémoriel, ni dans la guerre des mémoires, il est essentiel de persévérer dans une vaste entreprise de renforcement de la mémoire, de la valoriser et de la transmettre dans un souci d’impartialité.
    Les efforts consentis traduisent la volonté politique du président de la République qui souligne que notre histoire demeurera toujours au premier plan des préoccupations de l’Algérie nouvelle et de sa jeunesse, une histoire que nous ne saurions, en aucun cas, omettre dans nos relations avec l’étranger.

    L’institution par le Président de la Journée nationale de la Mémoire, en reconnaissance des grands sacrifices consentis par le peuple algérien lors des massacres du 8 mai 1945, est une preuve du devoir de fidélité à ceux qui sont morts pour le pays.

    De nombreux signes montrent que les Algériens demeurent attachés à leur histoire et reviennent sur leur passé de manière de plus en plus objective, dépassionnée, en dévoilant ses ombres et ses lumières, en brisant progressivement les tabous et la censure.

    Les faits sont désormais traités avec rigueur par les chercheurs qui, dans la quasi majorité des cas, rompent avec une certaine rhétorique qui ne convainc plus personne, qui éloigne plus qu’elle n’attire.

    Bien sûr, beaucoup de progrès restent à accomplir, comme par exemple, favoriser l’émergence d’une école historique, penser à une génération d’historiens hautement qualifiés à même de prendre en charge un domaine de recherche névralgique.

    Nous sommes sur la bonne voie, il suffit juste de jeter un coup d’œil sur les catalogues des maisons d’édition pour s’apercevoir que les choses bougent. La part consacrée à l’histoire prend de plus en plus d’importance et les sujets traités sont d’une grande audace et d’une probité intellectuelle manifeste.

    Parallèlement au nécessaire développement des méthodes d’enseignement de l’histoire, il y a lieu de mettre à profit les médias et les réseaux sociaux, à travers des contenus pertinents.

    Thème d’un colloque organisé par le ministère de la Défense : La révolution a ébranlé les fondements du colonialisme

    «Dans le cadre des célébrations du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération nationale, monsieur le général-major Sabaa Mabrouk, directeur de la communication, de l’information et de l’orientation de l’état-major de l’Armée nationale populaire, a présidé, mercredi, la cérémonie d’ouverture d’un colloque historique intitulé «Révolution de Novembre 1954: les prémices, le parcours et les dimensions», organisé au niveau du centre national d’études et de recherche dans l’histoire militaire algérienne/1er RM, en présence de cadres des structures du ministère de la Défense nationale» indique un communiqué du MDN.

    Lors de son intervention, le général-major a souligné «la nécessité de préserver la mémoire nationale à travers l’organisation de telles conférences à caractère scientifique et qui permettent de contribuer à l’édification d’une culture historique qui met en exergue les valeurs nobles ayant marqué la glorieuse guerre de libération».

    «L’organisation de ce colloque historique intervient la veille des célébrations du 67e anniversaire du déclenchement de la glorieuse Guerre de libération nationale, cette révolution qui a ébranlé les fondements du colonisateur français et brisé son emprise et sa tyrannie, et a mis en échec ses tentatives de garder l’Algérie soumise à sa domination. Cette révolution qui a arraché la victoire grâce à une unité nationale forte et solide, rassemblant la volonté du peuple algérien et la détermination de l’Armée de libération nationale en dessinant une épopée exceptionnelle dans l’histoire de l’humanité.»

    EL MOUDJAHID, 28/10/2021