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  • France-Algérie : Le jeu de Macron

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    Après ses provocations envers l’Algérie en allant jusqu’à remettre l’histoire d’une Nation pour légitimer indirectement la colonisation en Algérie, Macron a prôné, dans un entretien diffusé mardi, un apaisement dans les relations entre Paris et Alger. « Mon souhait, c’est qu’il y ait un apaisement parce que je pense que c’est mieux de se parler et d’avancer. Il y a sans doute des désaccords mais la vie, c’est fait pour parler des désaccords et aussi les partager », a déclaré le chef de l’Etat, dans un entretien accordé lundi soir à France Inter et diffusé mardi matin.

    « Il y aura immanquablement d’autres tensions, mais je pense que mon devoir, c’est d’essayer de faire cheminer ce travail» de mémoire, a-t-il ajouté. Mais, Macron est allé au-delà de la mémoire commune entre l’Algérie et la France, en évoquant la question des «Ottomans» en Algérie. Déjà, cette question des Turcs en Algérie est, avant tout, une affaire algérienne dont le dossier doit être traité par des Historiens et non par des politiques. «Des tensions, il y en aura…».

    C’est comme si l’Histoire allait déranger les politiques. Or, depuis l’événement du malaise Zeroual-Chirac, il n’y a pas eu de tension entre l’Algérie et la France. Déjà, le travail de mémoire est une source d’apaisement et non de tension.

    La « provocation » de Macron était délibérée, d’ailleurs il ne s’est même pas excusé. La France a peur que l’Algérie se rapproche trop de la Chine. Et cette «provocation» viserait, en premier lieu, la Turquie qui s’est rapprochée de la Russie.

    La «provocation» de Macron qui est non pas vers le régime mais vers tout un peuple, est aussi une stratégie électoraliste pour «rassurer» la droite et l’extrême droite en France.

    La meilleure réponse de l’Algérie est de donner la parole et d’ouvrir les espaces aux Historiens afin de traiter les questions d’Histoire et de crimes contre l’humanité durant la période coloniale.

    Le Carrefour d’Algérie

  • La France, pays ami ou ennemi ?

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    La réponse à cette question ne souffre d’aucun doute pour l’ancien ministre du Travail de la République Algérienne Démocratique et Populaire, qui a qualifié la France « d’ennemi éternel et traditionnel » le 7 avril 2021 lors d’une question parlementaire sur le déficit actuel de la Caisse de retraite algérienne.

    Un vrai vent de franchise et de courage qui tranche avec la langue de bois dont usent tous les responsables algériens depuis la disparition de Boumediène et la soumission frisant la servilité qu’ils ont adoptée devant l’ancien colonisateur. C’est peut-être pour cela que son expression a suscité cette incroyable levée de boucliers en France et aussi, bizarrement, en Algérie où on lui a reproché d’avoir fait intrusion dans un domaine qui n’était pas celui de ses compétences ministérielles. Comme si, lorsqu’on on est ministre, on devait se départir de ses convictions et même de ses attributs d’homme et de citoyen !

    Définitions

    Selon le dictionnaire  » Le Robert « , l’amitié est un sentiment réciproque d’affection et de sympathie qui ne se fonde ni sur les liens du sang, ni sur l’attrait sexuel. Quand il s’agit de relations entre pays ou entre collectivités,  » Le Larousse « , définit l’amitié comme  » des relations fondées sur une bonne entente « , au contraire de l’ennemi entre nations, celui à qui on s’oppose constamment.

    A la lecture de ces définitions données par les références mêmes de la langue française, il est évident que, sans parler d’éternité, la France n’a jamais été une amie de l’Algérie à n’importe quel moment de l’Histoire et de quelque manière que ce soit. Et surtout après l’indépendance algérienne, tout en minimisant l’ampleur de sa défaite et sa piteuse débâcle, cherchant même à les transformer en acte volontaire conforme au  » courant de l’Histoire « , avatar français du fameux  » déterminisme historique  » marxiste.

    Jusqu’à nos jours, la France n’a jamais donné sa voix à une seule initiative menée par l’Algérie indépendante dans le cadre de ses activités diplomatiques et de sa participation dans les instances internationales. Elle a toujours voté contre et, dans les cas où c’était incompréhensible, sinon indécent de voter contre, elle s’abstenait.

    Aux origines de cette hostilité

    L’Histoire nous dit que tout cela a commencé il y a bientôt 1000 ans, en novembre 1095 plus exactement, après le concile de Clermont mené sous la houlette du pape français Urbain II, et au cours duquel la religion chrétienne subit la plus profonde métamorphose de son histoire : son passage d’une religion de paix et de fraternité en la religion la plus belliqueuse, la plus violente et la plus cupide de toutes les religions monothéistes.

    C’est là que fut initiée et lancée, sous couvert de l’alibi religieux, la plus grande agression impérialiste jamais menée contre le monde arabo-musulman par l’Occident chrétien : les Croisades. Le concile de Clermont, par la voix du pape Urbain II, dit  » Le Bienheureux « , a transformé la religion chrétienne, cette religion dont la devise était  » Tu ne tueras point « , en une religion qui autorisait et poussait ses adeptes à tuer en son nom ; et même de bénéficier des récompenses divines pour avoir tué d’autres humains qui ne partageaient pas leur foi, les Musulmans en l’occurrence. Les Croisades seront le précurseur de l’autre génocide planétaire, celui des peuples amérindiens, toujours mené sous l’égide de la  » vraie religion  » et son corolaire, l’or et l’argent. Les Croisades durèrent deux siècles et se terminèrent officiellement en 1270 après la mort peu glorieuse du roi de France Louis IX, dit  » Saint-Louis « , (dont les Francs ramenèrent le squelette, démembré après avoir bouilli le corps pour le débarrasser des parties putrescibles afin de résister aux aléas du transport et éviter ainsi qu’il ne soit enterré en terre d’Islam), même si deux autres expéditions furent mises sur pied ultérieurement et qui firent long feu. Et, convenons-en, même si elle revêt d’autres formes, la série est actuellement toujours en cours avec les drames irakiens, libyens, syriens, afghans, yéménites, l’agression continue contre l’Iran et les catastrophes annoncées au Mali, Burkina-Faso, Tchad et Niger et, bien sûr, le drame palestinien dans lequel la France est, proportionnellement à sa taille et à sa population de confession hébraïque, le premier soutien mondial de l’Entité sioniste, tant sur le plan diplomatique, technique ou financier, que sur celui de la fourniture de conscrits au service de l’entreprise génocidaire que le monstre sioniste mène contre le peuple palestinien. Ces croisades, même si elles ont bénéficié d’une participation européenne, ont, en réalité, toujours eu pour principal maître d’œuvre le royaume des Francs. Et, d’ailleurs, les Musulmans ne se sont jamais trompés sur l’identité réelle de leurs agresseurs qu’ils ont toujours nommés  » al Franj « ,  » les Francs « .

    Pierre, tout comme Aïssa (Jésus), était palestinien, Paul et Jean étaient syriens, Constantin était romain, Augustin était algérien et Clovis, le premier roi de France chrétien ne s’est converti au christianisme qu’au début du VIème siècle, soit plus de 500 ans après la mort du christ, mais c’est la France qui se proclame jusqu’à ce jour  » fille aînée de l’Eglise  » et défenseuse d’une religion venue d’autres lieux, appartenant à d’autres peuples et à l’émergence de laquelle elle n’a que très peu contribué. Cela semble anecdotique et incroyable aujourd’hui mais la  » défense  » de la religion catholique face à la montée en puissance de l’Islam et la lutte implacable et sans merci que mène le monde occidental chrétien depuis des siècles contre l’émergence d’un Etat arabe ou musulman puissant, n’importe où qu’il soit dans le monde, et surtout au sud de la Méditerranée, reste un des moteurs principaux de la politique extérieure actuelle de la France et d’une partie du monde occidental chrétien et, certainement, pour longtemps encore. Mais cette persistance et ces réminiscences du passé ne peuvent expliquer à elles seules toute l’hostilité que la France a toujours manifestée à l’encontre de l’Algérie indépendante. Et les explications simplistes, naïves, voire infantiles, avancées par l’Algérie officielle à propos de l’existence d’un lobby pied-noir revanchard et nostalgique du paradis perdu qui imposerait ses quatre volontés à la France, cet Etat puissant, centralisé et jacobin, disposant d’une administration et de forces de sécurité hors du commun, dans ses relations avec un pays majeur, ne tiennent pas la route à notre époque. En fait, les enjeux sont ailleurs.

    Pour comprendre les enjeux

    Sur le plan historique, notre pays a constitué depuis des siècles une cible privilégiée pour la France, comme pour d’autres puissances en désir d’hégémonie, parce qu’il est le mieux doté par la nature de ce côté-ci de la Méditerranée, disposant de très grands espaces regorgeant de ressources et, surtout, défendu depuis des millénaires par son propre peuple, quel que soit le nom que les uns et les autres lui ont donné. Sans négliger les motivations religieuses avec leur désir aussi féroce qu’insensé de faire revenir à la foi chrétienne ce rivage sud de la Méditerranée, cette patrie de Saint Augustin, le père de l’Eglise latine dont la France nous envie tant la paternité jusqu’à nous la dénier, et, surtout, celle de Tarik ibnou Ziyad, le conquérant de la Péninsule Ibérique et de la France méridionale. Cela sans oublier les motivations bassement cupides et leur soubassement raciste et suprématiste, et que la France n’a jamais formellement reniés malgré les oripeaux humanistes dont elle se drape. Et, aussi, malgré le fait que, durant des siècles, la France ait bénéficié de généreuses concessions commerciales accordées par les différents pouvoirs algériens, comme l’établissement de comptoirs, ces zones franches avant l’heure,sur de nombreux points de la côte algérienne, rien ne l’a empêchée de mener l’agression ultime qui a débuté un certain juillet 1830 et qui ne s’est achevée que 132 années plus tard après qu’elle ait dévasté le pays, volé tout ce qui pouvait l’être et saboté tout ce qui ne pouvait pas être emporté. Pour rappel, la France a emporté tous les plans des VRD (voiries et réseaux divers) des grandes villes algériennes, incendié la bibliothèque universitaire d’Alger après l’avoir délestée de ses trésors, des ouvrages et manuscrits uniques et emporté avec elle les plans de minage de milliers de kilomètres carrés qui continueront à faire des milliers de victimes avant que l’Armée Nationale Populaire ne parvienne à nettoyer la terre des chouhada.

    Que craint donc la France de l’Algérie ?

    Objectivement, que peut craindre la France de l’Algérie aujourd’hui ? Que peut craindre une des premières puissances économiques, industrielles, financières, militaires et impérialistes du monde actuel de la part d’un pays empêtré dans les affres du sous-développement et du réchauffement climatique, submergé par sa démographie, trahi par ses propres dirigeants, cerné de toutes parts par des ennemis féroces ; bref, un pays qui a gâché la quasi-totalité des valeurs fondatrices de son identité, qui a perdu deux fois son élite en l’espace de 40 années (l’hécatombe de la guerre coloniale et celle de la folie islamiste), dont 87% des étudiants ne rêvent que de partir ailleurs, une fois leurs études (entièrement gratuites et même rémunérées !) terminées ? Sans parler de cette tragique propension à jouer son avenir à la roulette russe à chaque échéance électorale depuis bientôt 33 années. Pas grand-chose mais cela ne veut pas dire que la France n’a rien à craindre de l’Algérie. Là est la nuance.

    L’Algérie constitue un des centres de préoccupation et de fixation les plus importants de sa politique étrangère, un pays qu’elle scrute et surveille comme le lait sur le feu, une obsession qui arrive juste derrière les grands complexes existentiels qu’elle nourrit envers quelques rares autres pays, l’Allemagne et les U.S.A. en tête.

    Depuis 1830, l’exploitation effrénée de l’Algérie a permis à la France de se renflouer alors qu’elle était en faillite, traversant une phase de déclin dramatique, menacée de dépeuplement après des décennies de guerres qui ont exterminé une grande partie de sa population mâle. Elle a trouvé dans l’eldorado algérien tous les ingrédients pour sa survie et même pour sa renaissance : argent, espaces, main d’œuvre laborieuse et rustique et des contingents militaires qui ont constitué le fer de lance de toutes ses aventures guerrières ou coloniales, depuis la guerre de Crimée au milieu du XIXème siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale en passant par la guerre de 1870 contre la Prusse, la première guerre mondiale ou la conquête de Madagascar, sans oublier les aventures mexicaines de Napoléon III (1862-1867).

    Les 132 années de relations extrêmement intenses, même si elles ont été imposées par les crimes les plus atroces qu’un être humain pouvait imaginer ont tissé des liens innombrables, variés et intenses qui ont rendu la situation inextricable et complexe des deux côtés de la Méditerranée. Mais, une fois le divorce prononcé, au lieu que ces relations soient refondées et les liens renforcés sur une base apaisée, c’est l’inverse qui s’est produit car, visiblement, la France ne conçoit d’autres relations avec un pays faible, proche d’elle et musulman de préférence, que dans un rapport de suzerain face à des vassaux.

    Cependant, personne ne peut effacer d’un trait de plume les conséquences incommensurables que ce passé commun a laissées sur le plan humain, social et culturel et on nous dit aujourd’hui que l’Algérie est le deuxième pays francophone du monde et que la France compte aujourd’hui 5 à 6 millions, sinon plus, de citoyens d’origine algérienne, un chiffre énorme qui montre que, jamais la population française ne s’est autant mélangée à une autre population depuis l’Antiquité et la fameuse période gallo-romaine.

    Les Algériens sont présents en masse dans le pays et y sont vitaux en termes économiques, démographiques et culturels. Dans le climat de méfiance, voire d’hostilité permanente, qui sévit depuis des décennies, que faire pour éviter qu’une telle force sociale et économique aussi imposante par son nombre, et irrépressible dans sa progression, ne se double d’une force politique capable d’influer sur la marche du pays comme le font actuellement les citoyens juifs au profit de l’Entité sioniste alors qu’ils sont dix fois moins nombreux que les Algériens?

    La parade française

    La France a rapidement pris conscience de l’arme redoutable que constituait pour l’Algérie cette présence massive de citoyens d’origine algérienne chez elle, et elle est passée à l’action dès que Boumediène a commencé à afficher sa volonté de construire un état puissant, respectable et respecté et totalement dégagé de son emprise, la nationalisation des hydrocarbures ayant constitué le déclencheur de sa parade et de sa riposte . En plus des mesures économiques et financières tant médiatisées, celles-ci comportaient des mesures anodines ou anecdotiques en apparence, mais redoutables dans leurs effets :

    – Limitation puis suspension de l’appel à la main-d’œuvre algérienne, qui sera rapidement remplacée par l’immigration portugaise et marocaine,

    – Détection, isolement et élimination du champ politique ou associatif français, de toute personnalité française d’origine algérienne pouvant contribuer, par son action ou ses positions, à créer un lobby français en faveur de l’Algérie ;

    – Et, sur le long terme : saturation médiatique, désinformation tous azimuts, campagnes de dénigrement continues, mise en exergue des échecs algériens, même les plus minimes, et négation de tous les succès et de toutes les réussites. Et pourtant, Dieu sait que ces réussites sont innombrables, ne serait-ce que par le taux d’alphabétisation de la population qui est passé de 7% d’hommes et 3% de femmes alphabétisées en 1962, à 97% et 95% aujourd’hui !Avec un nombre d’étudiants dans les universités algériennes équivalent à celui de la France.

    Même si les moyens mis en œuvre étaient exclusivement puisés dans la panoplie de qu’on appelle aujourd’hui la  » soft-power « , la France venait de déclarer la guerre à l’Algérie de Boumediène et qui ne s’arrêtera pas à la disparition de ce dernier.

    Bien au contraire, celle-ci n’a jamais cessé de prendre de l’ampleur et d’user les armes nouvelles que le monde occidental chrétien ne cesse de mettre au point dans ses labos et d’expérimenter sur ses cibles, la France cherchant visiblement toujours à porter l’estocade à l’occasion des crises qui ont secoué et secouent périodiquement l’Algérie.

    Pour cela, elle a accueilli et accueille toujours sur son sol tout ennemi de la République Algérienne, tout voleur avec son butin, tout traître ou gredin ayant nui, ou voulant nuire d’une façon ou d’une autre à l’Algérie, tout en lui assurant la protection et toute l’assistance politique, administrative, policière et financière nécessaire à la poursuite de ses nuisances ; du terroriste islamique le plus sanguinaire au séparatiste le plus enragé.

    La diaspora algérienne et surtout sa descendance, a subi de plein fouet les effets de cette politique et, lentement, imperceptiblement, elle est passée d’un soutien sans failles au pays de ses racines pour glisser dans un scepticisme méfiant et critique, avant d’arriver à l’hostilité féroce envers tout symbole des institutions algériennes, en premier lieu celles qui sont à leur service immédiat, tout en limitant leur apports, surtout pécuniaires, déjà historiquement bien maigres, en les immergeant dans le circuit informel, cet autre redoutable ennemi de la RADP.

    L’Algérie, par l’arrogance et la suffisance de ses dirigeants auxquelles s’ajoutent la myopie et la servilité de leurs assistants, par la trivialité des discours et du comportement de la majorité de ses représentants à l’étranger qui ont reproduit le schéma de ce qui se pratiquait au pays, a fini par retourner contre elle l’arme absolue dont elle disposait face à l’ancien colonisateur.

    En plus de ça, et comme un malheur ne vient jamais seul, la pandémie du Covid 19, avec toutes les restrictions de déplacement, même si elles sont tout à fait logiques, légitimes et justifiées qui en ont découlé, ont été perçues comme des mesures d’hostilité supplémentaires de l’Algérie vis-à-vis de sa diaspora, diaspora qui voue aujourd’hui une haine de plus en plus marquée au pays de ses racines, pays qu’elle dit par ailleurs tant aimer. Quel gâchis! La France a compris tout ça et ne tardera pas à user de cette arme qu’elle a patiemment construite depuis des décennies.

    La situation actuelle

    Après avoir vécu de bout en bout et sans trop de dégâts la première phase du processus dit  » démocratique  » et exécuté dans ses moindres détails le scénario pensé et écrit il y a des décennies par l’Occident féroce, l’Algérie est à nouveau en train de vivre une période extrêmement difficile car assaillie de toutes parts : pandémie, sécheresse, incendies canicule, crise financière, voisinage instable et même souvent agressif, le tout dans un climat de défiance interne que le pays n’a jamais connu auparavant, même du temps du FIS. Pris en étau, le pouvoir clame et affiche sa bonne foi, son patriotisme, son engagement de faire de l’Algérie un pays fort, respectable et social.

    Il donne des gages et promet d’exécuter toutes les demandes et desiderata du peuple, lequel peuple voudrait bien s’extirper de la situation de citoyen d’un pays sous-développé et arriéré dans beaucoup de domaines dans laquelle il se réveille et qu’il découvre un peu tard, une fois le festin du baril à plus de 100 dollars terminé.

    Malheureusement, tous ces signaux sont perçus comme des signes de faiblesse, très loin du message que le pouvoir voudrait faire passer. Le peuple veut que tout change sans que lui ne change d’un iota.

    Et sans faire d’efforts, sans examen de conscience : personne n’est coupable à partir du moment où d’autres le sont parce qu’ils ont commis des actes plus répréhensibles que les siens, personne n’a volé à partir du moment où d’autres ont volé plus que lui, et seul l’Etat est chargé d’en faire ! Comment sortir de ce cauchemar? La tentation autoritaire est là, elle est latente et elle se manifeste d’une manière sporadique, parfois brutale mais, visiblement, elle n’a aucune portée réelle sur l’état d’esprit de la majorité du peuple et, surtout, de la jeunesse. Et, plus grave, l’Etat a perdu le contrôle de l’administration locale, celle qui constitue la courroie de transmission et le fer de lance de la volonté centrale pour faire appliquer les lois et les règles de la République au pays profond.

    Ses lois, ses instructions et ses ordres ne sont même pas pris en compte et quand ils le sont, ils sont accommodés à la volonté du fonctionnaire ou de l’employé qui est chargé de les appliquer. Cela n’est pas nouveau et a toujours survenu dans les Etats défaillants ou trop présomptueux de leur force.

    Personne ne sait ni n’ose prédire sur quoi tout cela va déboucher. Même la France, notre ennemi éternel et traditionnel, semblait à un moment indécise et quasi désemparée : que faire si l’Algérie basculait à son tour dans le chaos après la cuisante désillusion subies en Afrique et ailleurs ?Mais ces interrogations ne sont que passagères et ont été vite balayées par des motifs de politique interne, d’échéances électorales et, bien sûr, l’élément central et structurant qu’est la haine que l’ancien colonisateur a toujours vouée à ses anciens départements une fois indépendants.

    Et la France a repris comme jamais ses manifestations ouvertement hostiles, insultantes et mensongères par la bouche même de son premier magistrat.

    Et pis, elle dévoile au grand jour sa volonté d’utiliser la descendance de l’émigration algérienne comme arme de destruction de l’Etat algérien ! Du côté algérien, un président qui essaie de calmer le jeu et qui louvoie face à un ennemi puissant et féroce, quelques réactions de la part de quelques responsables politiques ou personnalités intellectuelles exaspérés par la férocité des médias et hommes politiques français, mais qui ne restent que des réactions individuelles, isolées et ne relevant aucunement d’un plan global étudié et mis en œuvre pour contrer notre ennemi éternel et traditionnel. Même l’expression  » se regarder en chiens de faïence  » ne peut plus qualifier les relations entre les deux pays car, parmi eux, il y a un chien méchant, féroce et agressif, celui de la France.

    L’Algérie possède chez elle et ailleurs les femmes et les hommes qui peuvent la sortir la tête haute du caniveau dans lequel ses dirigeants et son peuple l’ont enfoncée. Il suffit de leur faire confiance et de les écouter et, surtout, de les associer à la réflexion et à l’élaboration de la décision politique, économique et culturelle.

    Parmi les urgences, il faudra renouer les liens et le dialogue avec la diaspora algérienne, les rétablir avec elle, partout où elle se trouve dans le monde et particulièrement en France, là où elle est la plus nombreuse, et la former, la politiser, lui faire comprendre les enjeux pour former une ligne de front capable de défendre les intérêts de l’Algérie et d’endiguer les manœuvres agressives de ses ennemis à la tête desquels se trouve l’ancien colonisateur.

    Nous sommes loin de l’explication infantile de l’existence d’un lobby pied-noir qui s’opposerait et bloquerait la soi-disant volonté française d’établir des relations saines et amicales avec l’Algérie.

    Mohamed Chouieb*

    *Retraité, ancien cadre technique Sonipec

    Le Quotidien d’Oran, 17/10/2021

  • Paris dit respecter la souveraineté de l’Algérie

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    Il a fallu que l’Algérie pèse ses mots concernant le rejet catégorique de toute ingérence de la part de la France dans ses affaires intérieures, dont acte la dernière sortie médiatique auguste du président Tebboune, pour que Paris lâche du lest pour ainsi dire. La diplomatie française a-t-elle fini par saisir l’action ferme et le message fort de sens d’Alger ?
    En effet, après le rappel de son ambassadeur au lendemain des propos irresponsables et provocateurs du président français à l’encontre de l’Algérie, institutions, peuple et symboles avec, l’Algérie exige de la France le respect entier de sa souveraineté.

    Hier, Paris à travers son chef de la diplomatie a réagi pour « réaffirmer » « le respect fondamental » de la France de la souveraineté de l’Algérie. Ainsi, dans une déclaration faite devant l’Assemblée française, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a réaffirmé le respect de la « souveraineté algérienne » dans un climat de tensions entre Paris et Alger. « C’est aux Algériens et à eux seuls de décider de leurs destins et de définir les contours de leurs choix et de leur débat politique », a-t-il déclaré, cité par la radio Europe1.

    La réaction de la diplomatie française intervient dans un contexte de tensions algéro-françaises dont l’instigateur qui a allumé le feu aux poudres n’est autre que le premier représentant de la France officielle, en la personne du président Emmanuel Macron. D’ailleurs, interpellé fermement par l’Algérie suite à ses déclarations, allant toute honte bue jusqu’à douter de l’existence même de la nation algérienne avant la colonisation française, Macron a tenté le moyen d’apaisement des tensions diplomatiques avec l’Algérie. Une entreprise vaine, tant elle n’était pas à la hauteur de la gravité des dommages causés aux relations entre les deux pays.

    Du coup, il semblerait que la réaction de Le Drian vienne à la rescousse pour tenter de rectifier le tir vis-à-vis d’Alger, autrement ce que le chef d’Etat français n’a pas réussi à faire tant l’Algérie a été d’une offensive diplomatique sans précédent.

    Pour ce faire, le chef de la diplomatie française a fait référence à des déclarations antécédentes tenues par le président Macron sur l’Algérie pour donner « preuve » que la France exprime un « respect fondamental de la souveraineté algérienne ». « Récemment le Président de la République (Emmanuel Macron) a rappelé son profond respect pour le peuple algérien », a expliqué le chef de la diplomatie française devant l’Assemblée nationale. Pour lui, « Cela signifie aussi bien sûr le respect fondamental de la souveraineté algérienne », a-t-il ajouté. « C’est aux Algériens et à eux seuls de décider de leurs destins et de définir les contours de leurs choix et de leur débat politique. », a-t-il conclut.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie

  • « La France doit oublier que l’Algérie était une colonie française »

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    Dans le cadre de ses rencontres périodiques avec la presse nationale, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune a, dimanche, accordé une entrevue à un duo de la presse nationale, lors de laquelle il a abordé nombre de questions-réponses sur le plan national, régional et international.

    L E MENSONGE A SERVI DE SOCLE A DES CHOSES NON CONVENTIONNELLES

    En ce qui concerne la crise diplomatique entre l’Algérie et la France, Le président de la République, a affirmé que l’Algérie est un pays souverain avec son Armée forte, son économie et son Peuple.  » La France doit oublier que l’Algérie était une colonie française. L’histoire ne doit pas être falsifiée. Le retour de l’ambassadeur de l’Algérie en France est conditionné au respect total de l’Etat algérien « , a-t-il insisté. Le président Tebboune a également affirmé que  » les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire « .

    A une question sur la réduction du nombre de visas octroyés aux Algériens par la France, le Président a répondu qu’il s’agit d’une  » décision souveraine à condition qu’elle respecte les accords d’Evian « . Il a qualifié de  » grand mensonge  » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne, précisant que  » la France n’a pas évoqué plus de 94 cas « .

    Plus explicite, le chef de l’Etat a dit qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021,  » il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme « . Il a ajouté que  » parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie « . Pour rappel, ces chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur ont été communiqués à la presse locale.

    A ce propos, le président Tebboune a indiqué que  » ces choses ne se règlent pas par le biais de la presse « , précisant qu’ » il y a des règles pour préserver la souveraineté d’un pays ». « Même s’il y a des problèmes entre les deux pays, on ne va pas pérorer dans un journal pour le populisme et la campagne électorale « , a-t-il ajouté. Monsieur Tebboune a, en outre, fait observer que  » ce mensonge a servi de socle à des choses non conventionnelles entre deux pays souverains et des paroles malheureuses ont été dites sur un peuple et un Etat « , relevant que « cela nous rappelle celui qui voulait sortir le karcher pour nettoyer les banlieues « .

    LES GANGS SONT A L’ORIGINE DE LA SPECULATION SUR LES PRIX

    Sur le plan interne, le Chef de l’Etat, a déclaré que la baisse du pouvoir d’achat et la hausse des prix des denrées alimentaires ont des origines politiques et que les spéculateurs sont le principal ennemi de l’économie. Plus en détail sur cette large spéculation, le Chef de l’Etat a pointé du doigt certaines parties : « Les gangs sont à l’origine de la spéculation sur les prix ». Il a affirmé avec force que la peine encourue pour tout acte de spéculation pas inférieure à 30 ans de prison et qu’elle sera examinée lors du prochain Conseil des ministres.

    Le Chef de l’Etat a indiqué que  » l’acte de spéculation commis par des intrus sans scrupules exploités par des bandits aux fins de semer l’anarchie, des bandits animés par des motifs politiciens, sera criminalisé et ses auteurs encourront des peines de pas moins de 3O ans de prison, qui pourront aller jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale », a-t-il encore averti.

    Le chef de l’Etat a souligné comme exemple  » la hausse des prix des p‚tes alimentaires, alors que les prix de la semoule qui en est la matière première n’ont pas bougé, précisant que  » l’eau et l’électricité utilisés dans le processus de production sont toujours subventionnées « .

    L’ETAT DETERMINE ¿ ABSORBER LES FONDS DU MARCHE PARALLELE

    Dans le même ordre, le président de la République a mis en avant la détermination de l’Etat à absorber les fonds circulant sur le marché parallèle par le biais de plusieurs moyens et mécanismes, en tête desquels la finance islamique. Le président Tebboune a indiqué qu’il était possible d’absorber, de mille et une manières, les fonds du marché parallèle, citant entre autres méthodes, « la finance islamique qu’il convient de généraliser, à travers l’ouverture de nouvelles banques ».

    Il a mis l’accent, à cet égard, sur l’impératif d’ouvrir un dialogue avec les propriétaires de ces fonds, ce phénomène s’étant enraciné et qui remonte à l’ouverture de l’importation au secteur privé au début des années 90, une démarche, a-t-il dit, qui n’était pas accompagnée de contrôle nécessaire. « Cette économie a été autorisée par l’Etat. Elle est devenue forte durant la décennie noire, puis s’est développée pour atteindre actuellement 10.000 mds DA », explique M. Tebboune.

    Et d’ajouter que la résorption de ces liquidités constitue « la principale préoccupation » et se fera « de la meilleure façon », rassure le chef de l’Etat. Ainsi, l’Etat oeuvrera à la récupération des fonds circulant sur le marché parallèle via plusieurs moyens, y compris l’éventuel recours à l’investissement dans des titres anonymes et sans impôt, a-t-il poursuivi. Répondant à une question sur cette procédure, notamment s’il s’agit d’une « amnistie », le président Tebboune a fait savoir que « cela était une partie des règles du jeu », sans donner davantage de détails compte tenu de « la confidentialité du dossier ».

    Toutefois, le chef de l’Etat a écarté la possibilité de recourir au changement de la monnaie nationale comme solution pour attirer la masse monétaire circulant sur le marché parallèle », estimant que cette mesure était susceptible de créer de longues files d’attente et compliquer la vie des simples citoyens.

    REFUS DE L’ALGERIE DE RECOURIR ¿ L’ENDETTEMENT EXTERIEUR, UN CHOIX QUI SERAIT UN « SUICIDE POLITIQUE »

    A ce propos, le chef de l’Etat a indiqué que « le Fonds monétaire international agit comme s’il préparait le terrain à l’endettement. Nous n’opterons jamais pour ce choix, c’est impensable. Nous ne mènerons pas le pays vers un suicide politique ». A cet effet, le président de la République s’est dit sceptique vis-à-vis des recommandations du FMI qui prône le report de la mise en oeuvre des réformes structurelles, affirmant que « l’Etat algérien poursuivra ces réformes en toute souveraineté ». Le président Tebboune s’est, en revanche, félicité des rapports de la Banque mondiale qui a salué « la résilience de l’économie algérienne dans un milieu instable ».

    L’économie algérienne devra enregistrer un taux de croissance de près de 4%, dépassant, ainsi, les prévisions de la Banque mondiale (2,6%), a-t-il estimé. A la fin de l’année, les recettes de l’Algérie couvriront toutes ses acquisitions de l’étranger, sans toucher aux réserves de change, a affirmé le président Tebboune, ajoutant que si « nous ne connaîtrons pas de situation exceptionnelle, nous pourrons atteindre l’équilibre financier vers la fin 2021, sans toucher aux 44 milliards de dollars de réserves de change, qui étaient estimées à 57 milliards USD à la fin 2020 ».

    Revenant sur les résultats de l’économie nationale en 2021, le président Tebboune prévoit des exportations hors-hydrocarbures estimées à 4,5 milliards USD, un chiffre jamais atteint « depuis 25 ans ». A ce propos, il a mis en avant le rôle de la politique mise en place en matière de rationalisation des importations en vue de réaliser l’équilibre de la balance commerciale du pays, faisant état par la même de la révision « structurelle et sans créer de pénurie » de la politique d’importation. Une telle démarche a fait passer la facture d’importation de 60 milliards USD à 32 milliards USD.

  • Algérie : Clairvoyance et clarification

    Algérie, France, Emmanuel Macron, Histoire, colonisation, #Algérie, #Macron, #Histoire, #Colonisation,

    C’est un président de la République en position de puissance qui a réaffirmé sans ambages que l’Algérie est un état souverain et fort et que la France doit oublier que l’Algérie était une colonie française. Abdelmadjid Tebboune le dit avec une détermination qui exprime son agacement face à la récente brouille avec Paris, provoqué par un gros mensonge sur le prétendu dossier des 7.000 cas de potentiel expulsés vers l’Algérie. Le Président met les points sur les i et souligne qu’il n’y a que 94 cas dont 21 sont rentrés au pays après l’étude de leurs dossiers. Abdelmadjid Tebboune trouve en plus qu’il y a d’autres canaux pour trouver des solutions à ce type de contentieux.

    Concernant l’octroi des visas de circulation aux Algériens, il note que la France est souveraine dans sa décision sauf qu’elle oublie, concernant l’Algérie, les accords d’Evian. «C’est en violation des accords signés», a-t-il martelé face aux deux journalistes de la presse nationale qui l’interrogeaient sur nombre de sujets politiques, économiques et sociaux.».

    C’est avec clairvoyance et clarté que le président de la République a répondu aux sujets abordés avec franchise et dans une langue que maîtrise le peuple algérien, le dialecte. Ce style de communication est nouveau, direct et efficace.

    Ainsi, d’emblée, il a déploré que les Algériens tardent à se faire vacciner en masse alors que c’est une nécessité vitale, et ce, en dépit des moyens mis à la disposition des populations, même celles des zones éloignées des centres urbains. L’effort social est mis en exergue avec les nouvelles directives en faveur de l’amélioration des salaires de manière à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens.

    «C’est une orientation économique et sociale», martèle-t-il tout en s’interrogeant sur les augmentations inexplicables des denrées alimentaires et des pâtes d’autant que les pouvoirs publics ont mis à la disposition des industriels les quantités suffisantes de la matière première. Mais, rassure-t-il, l’Etat ne restera pas les mains croisées et va combattre ce fléau jusqu’à son éradication. Idem pour les spéculateurs et la sphère de l’informel.

    Abdelmadjid Tebboune souligne que par le passé nous avons tué la production nationale avec des importations tous azimuts mais que le tir est maintenant rectifié, avant de noter avec satisfaction que pour la première fois depuis 25 ans, nos exportations hors hydrocarbures ont dépassé les 4 milliards. Une performance.

    Horizons, 12/10/2021

    Par Abdelkrim Tazaroute

  • Comment la France a vidé l’accord de 1968 de son contenu

    Algérie, France, Abdelmadjid tebboune, Algérie, #Macron, #Histoire, #Colonisation,

    Dans sa dernière rencontre avec les médias locaux, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a déclaré que les autorités françaises devraient respecter les accords conclus entre les deux pays, notamment les accords d’Evian signés en 1962, ainsi que l’accord de 1968, qui accorde de nombreux droits et privilèges aux Algériens dans leurs déplacements entre l’Algérie et la France.

    Commentant les déclarations du ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanain, concernant le nombre d’immigrés clandestins, que Paris insiste pour expulser, le président Tebboune a évoqué les privilèges que ces accords accordent aux Algériens : « La question des visas est une question liée à la souveraineté de tous les pays, y compris l’Algérie, à condition de respecter les accords d’Évian et les accords de 1968 qui dictent certaines mesures ».

    Ces accords donnent aux Algériens le droit de bénéficier d’un régime spécial qui facilite leur entrée sur le territoire français et leur donne la liberté de s’y établir pour y pratiquer le commerce, le travail ou les études sans difficultés ni obstacles, ainsi que des facilités pour obtenir des titres de séjour d’une durée maximale de dix ans. Comment sont nés ces accords et que prévoient-ils ?

    Les accords d’Évian, qui ont abouti au cessez-le-feu entre l’Algérie et la France en 1962 et à l’engagement de cette dernière de reconnaître l’indépendance de l’Algérie, avaient prévu des privilèges en faveur des Algériens, notamment la liberté de circulation entre leur mère patrie et l’ancienne colonie, mais la partie française a travaillé dur pour parapher un nouvel accord qui a été convenu et signé en Algérie le 27 décembre 1968 par les ministres des affaires étrangères des deux pays de l’époque.

    Cet accord mettait l’accent sur les privilèges accordés aux Algériens, les distinguant des autres ressortissants des autres pays du Maghreb, notamment les Tunisiens et les Marocains. Les Algériens pouvaient se rendre en France avec un visa de tourisme, et pendant la période de validité du visa, ils pouvaient travailler et étudier en France, et y obtenir la résidence.

    Cependant, la partie française a persisté à limiter les privilèges des Algériens dans le cadre de cet accord, ce qui a conduit à la signature du premier amendement aux termes de cet accord, le 22 décembre 1985, aux termes duquel les articles 1 et 2 ont été abandonnés.

    Le coup le plus dur porté à l’accord de 1968 reste la révision qui a eu lieu en 1994, sous la forme d’un décret portant le numéro 94/1103 publié le 19 décembre 1994, signé par l’ancien président français, François Mitterrand, son premier ministre, Edouard Balladur, et le ministre des affaires étrangères de l’époque, Alain Juppé, qui a abrogé l’article VI dudit accord.

    Il ressortait clairement de cet amendement qu’il émanait d’un seul parti, le parti français, à un moment où l’Algérie vivait une situation très difficile, caractérisée par la crise sécuritaire qui ravageait le pays, ainsi que par le transfert du pouvoir du chef de l’État, Liamine Zeroual, à la même personne que le président élu de la République.

    Le plus dangereux dans ce décret est de priver les Algériens d’un privilège qui leur était garanti, puisqu’ils ont la condition d’obtenir un visa d’étude pour ceux qui veulent y pratiquer leurs cours, ou un visa touristique pour ceux qui veulent faire du tourisme, mais le droit de travailler comme par le passé, a été retiré à la partie algérienne.

    Le décret stipulait aussi que toute personne qui n’a pas de documents algériens doit passer au consul algérien compétent, afin de délivrer un permis de passage pour son expulsion, et dans le cas où le consul accepte l’expulsion, et qu’ensuite il s’avère que sa nationalité n’est pas algérienne, il est renvoyé sur le sol français aux frais du trésor français.

    Le troisième amendement est intervenu en 2001, il est entré en vigueur deux ans plus tard, et malgré la régression enregistrée, il existe toujours des privilèges pour les Algériens, mais la partie française abuse souvent de ses dispositions.

    Echourouk online, 11/10/2021

  • France: Tebboune expose les conditions d’Alger

    Algérie, France, Abdelmadjid Tebboune, #Algérie, #Macron, #Colonisation, #Histoire,

    La crise dans les relations algero-francaises ne connaîtra sans doute pas le dégel de sitôt. A moins que Paris ne fasse les gestes qu’il faut pour transcender cette crise sans précédent.

    Pour Alger la balle est en effet dans le camp français et cela a été dit de vive voix par le président de la République. Abdelmadjid Tebboune,qui s’est exprimé pour la première fois sur cette situation de crise avec la France, a clairement mis un ensemble de conditions pour un retour à la normale. « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris est conditionné par le respect total de l’état algérien » a indiqué le Président Tebboune avant-hier soir dimanche lors d’une rencontre avec des journalistes algériens. Il a ajouté que « l’Histoire ne peut être falsifiée et que les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire ». Le président de la République a rappelé dans ce contexte que « la France doit oublier que l’Algérie était une colonie ».

    Tebboune a, lors de cette rencontre, évoqué tous les sujets qui fâchent avec la France en usant d’un ton ferme qui en dit long sur la volonté de l’Algériebde ne pas céder face aux chantages de la partie française. Rappelons que l’Algérie a rappelé son ambassadeur en France, comme elle a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français. Cette réaction vigoureuse de l’Algérie intervient en réaction aux propos malveillants du Président français, Emmanuel Macron, qui a poussé l’outrecuidance jusqu’à s’interroger sur l’existence de la nation algérienne. Ainsi, pour Tebboune, le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris est conditionné par « le respect total de l’état algérien ». Sur la question des visas, qui a été la première salve de la France adressée en direction de l’Algérie lorsqu’elle a réduit de moitié le nombre de visas accordés aux Algériens, Tebboune à une question su la réduction du nombre de visas accordés par la France aux Algériens, a affirmé que « cela est une affaire de souveraineté pour chaque état, mais à condition que les Accords d’Evian et ceux de 1968 soient respectés ». Il a expliqué que le cas de l’Algérie « demeure à part, car il y a des accords avec la France », refusant ainsi que l’Algérie « soit mélangée à d’autres pays ». Ferhat Mhenni « doit être livré » à l’Algérie Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que le chef de file du Mouvement séparatiste et terroriste « MAK », Ferhat Meheni, « doit être livré » à l’Algérie, soulignant détenir des preuves qu’il est terroriste. « Nous continuons à demander à ce que le chef de file, le terroriste du MAK nous soit livré. C’est un terroriste, il le dit et nous avons des preuves quant à la collecte de fonds (menée par le MAK) pour l’achat d’armes », a affirmé le Président. Il a souligné que le chef de file du MAK bénéficie de

    « la bénédiction du pays où il a trouvé des échos médiatiques et autres ». A une question relative à la coopération de la France en ce qui concerne le mandat d’arrêt de Ferhat Meheni, le Président Tebboune a affirmé avoir exigé de ce pays qu’ »il l’applique », relevant que « pour le moment, il n’y a rien et c’est un silence qui signifie refus ». Sur le sujet des migrants irréguliers qui constitue un autre dossier litigieux entre les deux pays le Président Tebboune a qualifié de « grand mensonge » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald-Moussa Darmanin, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers qui seraient de nationalité algérienne et que Paris veut expulser. « En ce qui concerne le ministre de l’Intérieur français, Moussa Darmanin, c’est un grand mensonge, il n’ y a jamais eu 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne », a affirmé Tebboune, précisant que « la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas ». Il a expliqué qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021, « il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme ».

    Le président de la République a ajouté que « parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie ». Le ministre français a, pour rappel, communiqué ces chiffres à la presse française. A ce propos, Tebboune a indiqué que « ces choses ne se règlent pas par le biais de la presse », ajoutant qu’ »il y a des règles pour préserver la souveraineté d’un pays. Même s’il y a des problèmes (entre les deux pays), on ne va pas pérorer dans un journal pour le populisme et la campagne électorale », a-t-il precisé. Tebboune a, en outre, fait observer que « ce mensonge a servi de socle à des choses non conventionnelle entre deux pays souverains et des paroles malheureuses ont été dites sur un peuple et un état », relevant que « cela nous rappelle celui qui voulait sortir le Karcher pour nettoyer les banlieues ».

    Migrants, visas, endettement extérieur…
    Les précisions de Tebboune

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a qualifié dimanche soir de « grand mensonge » les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a évoqué 7.000 migrants irréguliers qui seraient de nationalité algérienne et que Paris veut expulser.

    En ce qui concerne le « ministre de l’Intérieur français, Moussa Darmanin, c’est un grand mensonge, il n’y a jamais eu 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne », a affirmé le Président Tebboune lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, précisan que « la France n’a jamais évoqué plus de 94 cas ». Il a expliqué qu’entre la liste parvenue à l’Algérie en 2020 et les trois autres listes de 2021, « il y a un total de 94 cas, dont 21 ont été autorisés à rentrer en Algérie, 16 ont été carrément refoulés et n’entreront jamais en Algérie en raison de leur implication dans le terrorisme », selon le compte rendu de l’agence officielle.

    Le président de la République a ajouté que « parmi ces 94 individus, il y a eu aussi des personnes impliquées dans l’extrémisme en France, un ou deux binationaux, alors que d’autres n’ont pas de familles en Algérie ». Pour rappel, les chiffres avancés par le ministre français de l’Intérieur ont été communiqués à la presse locale. A ce propos, le président de la République a indiqué que « ces choses ne se règlent pas par le biais de la presse », précisant qu’ »il y a des règles pour préserver la souveraineté d’un pays ». Même s’il y a des « problèmes (entre les deux pays), on ne va pas pérorer dans un jou nal pour le populisme et la campagne électorale », a-t-il ajouté. Le Président Tebboune a, en outre, fait observé que « ce mensonge a servi de socle à des choses non conventionnelles entre deux pays souverains et des paroles malheureuses ont été dites sur un peuple et un état », relevant que « cela nous rappelle celui qui voulait sortir le Karcher pour nettoyer les banlieues ».

    A une question sur la réduction du nombre de visas accordés par la France aux Algériens, le Président Tebboune a affirmé que « cela est une affaire de souveraineté pour chaque état, mais à condition que les Accords d’Evian et ceux de 1968 soient respectés ». Il a expliqué que le cas de l’Algérie « demeure à part, car il y a des accords avec la France », refusant ainsi que l’Algérie « soit mélangée à d’autres pays ». Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris conditionné par « le respect total de l’État algérien » Le Président Tebboune, a affirmé : « Le retour de l’ambassadeur d’Algérie Paris est conditionné par le respect total de l’Etat algérien ». Il a souligné que « l’Histoire ne peut être falsifiée et les relations avec la France relèvent de la responsabilité du peuple et de l’Histoire ». Le président de la République a rappelé dans ce contexte que « la France doit oublier que l’Algérie était une colonie ». L’Algérie a rappelé ambassadeur à Paris samedi 2 octobre, suite aux propos du Président français, sur le système algérien et la colonisation, les qualifiant d’ »ingérence inadmissible dans ses affaires intérieure « .

    Pas de vaccination obligatoire

    Le Président Tebboune a exclu le recours à la vaccination obligatoire dans le cadre de la lutte anti-Covid-19, soulignant que lui-même s’est fait vacciner à l’instar d’autres citoyens. Il a rappelé, dans ce cadre, que la vaccination demeure un « acte technique et médical » auquel ont recours tous les pays, mettant en garde contre une nouvelle vague de la pandémie. Le Président Tebboune a en outre rassuré que l’Algérie, en plus d’être un pays producteur du vaccin anti-Covid- 19, dispose de « quantités suffisantes de doses ». Criminatisation de l’acte de spéculation Le président de la République a affirmé que « l’acte de spéculation commis par des individus sans scrupules exploités par des bandits aux fins de semer l’anarchie – des bandits animés par des motifs politiciens -, sera criminalisé et ses auteurs encourront des peines de pas moins de 30 ans de prison, qui pourront aller jusqu’à la perpétuité, voire la peine capitale ». Ma « décision est prise et j’en ai informé le ministre de la Justice, Garde de sceaux : la prochaine réunion du Conseil des ministres verra la présentation d’une loi incriminant les spéculateurs… », a soutenu Abdelmadjid Tebboune.

    « Nous frapperons les spéculateurs d’une main de fer et traquerons les lobbies politiciens qui sont derrière cet acte, qui aurait pu mener à une explosion sociale, notamment à la lumière de la propagation de la pandémie de Covid-19. Nous serons sans merci avec ceux qui tentent d’entamer la détermination de l’armée blanche (personnel soignant), et dont l’implication est établie. Ceux-là encourent la peine capitale ». Le Président Tebboune a souligné que la spéculation est « l’ennemi juré de l’économie nationale et du citoyen », qualifiant d’ »injustifiée » la hausse des prix de certains produits alimentaires. Le président de la République a indiqué que « cette hausse n’est pas innocente. Des intrus sans scrupules qui ne servent que leurs propres intérêts sont exploités par des bandits », ajoutant que « rien ne saurait justifier la hausse des prix des produits alimentaires » Il a cité, à titre d’exemple la hausse des prix des pâtes alimentaires, alors que les prix de la semoule qui en est la matière première n’ont pas bougé, précisant que « l’eau et l’électricité utilisés dans le processus de production sont toujours subventionnées ». Dans ce contexte, le Président Tebboune a mis en avant l’importance des textes juridiques en cours d’élaboration par le ministère de la Justice, lesquels criminalisent l’acte de spéculation. « La spéculation sur le marché local s’ajoute à des facteurs externes liés aux répercussions économiques de la pandémie de Covid-19, la majorité des pays ont connu des hausses des prix », a affirmé le président de la République.

    « L’état tente d’amortir ce choc par le truchement du Trésor qui assume ces répercussions à la place du citoyen, sans oublier les mesures proactives appliquées depuis 2020, notamment l’augmentation du Salaire national minimum garanti et la suppression de l’Impôt sur le revenu global sur les salaires ne dépassant pas 30.000 DA, une mesure qui a coûté au Trésor plus de 100 milliards de dinars », explique le Président. Pas de recours à l’endettement extérieur Le Président Tebboune a réaffirmé le refus de l’Algérie de recourir à l’endettement extérieur, un choix qui serait un « suicide politique ». Il a indiqué que « le Fonds monétaire international agit comme s’il préparait le terrain à l’endettement. Nous n’opterons jamais pour ce choix, c’est impensable. Nous ne mènerons pas l pays vers un suicide politique ». A cet effet, le président de la République s’est dit sceptique vis-àvis des recommandations du FMI qui prône le report de la mise en oeuvre des réformes structurelles, affirmant que « l’état algérien poursuivra ces réformes en toute souveraineté ». Le Président Tebboune s’est, en revanche, félicité des rapports de la Banque mondiale qui a salué « la résilience de l’économie algérienne dans un milieu instable ». L’économie algérienne devra enregistrer un taux de croissance de près de 4 %, dépassant, ainsi, les prévisions de la Banque mondiale (2,6 %).

    A la fin de l’année, les « recettes de l’Algérie couvriront toutes ses acquisitions de l’étranger, sans toucher aux réserves de change », a affirmé le Président Tebboune, ajoutant que si « nous ne connaîtrons pas de situation exceptionnelle, nous pourrons atteindre l’équilibre financier vers la fin 2021, sans toucher aux 44 milliards de dollars de réserves de change, qui étaient estimées à 57 milliards USD à la fin 2020 ». Revenant sur les résultats de l’économi nationale en 2021, le Président Tebboune prévoit des exportations hors-hydrocarbures estimées à 4,5 milliards USD, un chiffre jamais atteint « depuis 25 ans ». A ce propos, il a mis en avant le rôle de la politique mise en place en matière de rationalisation des importations en vue de réaliser l’équilibre de la balance commerciale du pays, faisant état par là même de la révision « structurelle et sans créer de pénurie » de la politique d’importation. Une telle démarche a fait passer la facture d’importation de 60 milliards USD à 32 milliards USD.

    Le Midi Libre, 12/10/2021

  • France-Algérie: La maire de Paris critique Macron

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    L’onde de choc provoquée par les déclarations d’Emmanuel Macron sur le système algérien, l’existence de la nation algérienne avant 1830 et la colonisation continue de susciter des répliques en Algérie et en France. Si les propos du président français notamment ceux liés à la colonisation ont provoqué une crise diplomatique avec l’Algérie, en France ils ne font pas l’unanimité. Et si une partie de la classe politique de la droite et de l’extrême droite française ont approuvé les déclarations de Macron sur la colonisation et réclamé plus de fermeté sur l’immigration, les propos du président français ont aussi suscité des critiques notamment dans le camp de la gauche.

    Des historiens ont critiqué les propos de Macron notamment sur la comparaison entre la colonisation française et la présence ottomane en Algérie. « L’administration ottomane prélevait des impôts sur la population. Mais c’était une domination bien loin de ce qu’a été la colonisation française marquée par la violence et la destruction des structures sociales et religieuses locales », a souligné l’historien Gilles Manceron dans une déclaration au journal La Croix de samedi 9 octobre.

    Le 30 septembre, lors d’une rencontre à l’Élysée avec des jeunes qu’il a appelé les « petits-enfants de la guerre d’Algérie », Macron a exprimé sa fascination sur « la capacité qu’a la Turquie à faire totalement oublier le rôle qu’elle a joué en Algérie et la domination qu’elle a exercée. » Le président français s’est également interrogé sur l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française, reprenant l’une des thèses fortes de l’extrême droite.

    Chez les hommes politiques, Jean-Luc Mélenchon, député et candidat de son parti la France insoumise à la présidentielle de 2022 a accusé Macron de « jeter de l’huile sur le feu avec l’Algérie ». La dernière réaction en date aux propos de Macron est venue de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.

    Dans un entretien au journal La Montagne, elle a évoqué la crise diplomatique entre la France et l’Algérie. « La France a toujours été un pays dont la parole, singulière, compte », a expliqué la candidate socialiste à la présidentielle du printemps prochain. « On voit comme elle est discréditée aujourd’hui », a-t-elle déploré. Et d’ajouter : « Je ne parle même pas de la crise diplomatique majeure déclenchée avec l’Algérie… Quelle nécessité ? ».

    La maire de Paris plaide elle pour le dialogue. « Il faut retrouver le goût du dialogue et non plus du conflit permanent », a-t-elle soutenu. Les propos de Macron sur le système algérien qu’il a qualifié de « politico-militaire » qui vit de la « rente mémorielle » depuis 1962, et la colonisation, ont provoqué une crise d’une ampleur inédite entre l’Algérie et la France. L’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris samedi 2 septembre et décidé d’interdire le survol de son territoire par les avions militaires français qui participent à l’opération Barkhane au Mali.

    L’Est Républicain, 11/10/2021

  • Algérie-France: Les relations ouvertes à toutes les éventualités

    Algérie, France, Emmanuel Macron, #Algérie, #France, #Macron, #Histoire, #Mémoire,

    L’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud, qui se trouve depuis une semaine en Algérie après son rappel pour consultation suite aux propos provocateurs du président français contre l’Algérie, a évoqué hier l’état actuel et l’avenir des relations entre les deux pays. Pour l’Algérie, rien n’est encore réglé, surtout que la réponse- faut-il encore qu’elle le soit- de la partie française n’a pas été à la hauteur de l’offensive diplomatique d’Alger.

    Ainsi, dans une déclaration au site d’information arabophone « Al-Tariq News », Mohamed Antar Daoud, interrogé en marge de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie, a affirmé que les relations algéro-françaises « sont ouvertes à toutes les éventualités », et que « personne ne sait comment elles le seront à l’avenir ».

    Alors qu’il se trouve toujours en Algérie depuis qu’il a été rappelé, le 2 octobre passé pour consultation au sujet des attaques françaises émanant du représentant politique de la France officielle, Antar Daoud a expliqué que « tout pays rappelant son ambassadeur pour consultation constitue le plus haut niveau de protestation diplomatique ». Diplomatiquement parlant, il n’y a aucun canal de communication avec notre pays. Ce qui signifie en langage commun que le poste d’ambassadeur d’Algérie en France reste vacant, tant que le représentant algérien n’a pas regagné ses fonctions diplomatiques. À ce titre, le même orateur a indiqué qu’actuellement l’ambassade d’Algérie en France est administrée par le chargé d’affaires.

    Quant à la reprise de sa mission diplomatique, Antar Daoud a assuré qu’il « ne connaissait pas la date de son retour pour exercer ses fonctions d’ambassadeur en France » expliquant que la décision « revient au plus haut niveau des autorités algériennes ».

    Il convient de rappeler qu’au lendemain des provocations d’Emmanuel Macron contre l’Algérie, ses Institutions, son peuple et son Histoire, Alger a rappelé son ambassadeur pour consultation. La présidence de la République a exprimé fermement son rejet de toute ingérence dans ses affaires internes. « À la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos », précise la présidence dans un communiqué.

    « Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5 630 000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale », ajoute l’Algérie, estimant que « les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes ».

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 11/10/2021

  • L’Algérie et la Turquie envoient des messages codés à Paris

    Algérie, Turquie, France, Emmanuel Macron, #Algérie, #Macron, #Turquie, #Histoire, #Mémoire,

    L’Algérie et la Turquie ont signé trois nouveaux contrats pour le développement d’une usine pétrochimique de production de « polypropylène » dans la ville turque de Ceyhan, quelques jours après les déclarations provocatrices du président français Emmanuel Macron, visant à la fois l’Algérie et la Turquie. La signature des contrats s’est déroulée en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan et des ministres turcs de l’Industrie et des Transports, un accord qui a donné lieu à un partenariat entre le géant algérien de l’énergie, « Sonatrach », et son homologue turc, « Renaissance », selon un communiqué publié dimanche par la société algérienne.

    Le premier contrat porte sur la réalisation du projet dans toutes ses étapes, y compris les études d’ingénierie détaillées, la fourniture, l’achèvement et le démarrage. Le deuxième contrat concerne les travaux de maintenance périodique des appareils et des équipements, et le troisième contrat porte sur les services de vente et de commercialisation de la production. Ce sont les contrats qui ont couronné plus de deux ans de travail et de négociations.

    La présence du président turc à la cérémonie de signature des trois contrats est considérée comme des messages cryptés, selon les observateurs, au président français, selon lesquels les relations algéro-turques sont plus fortes que ce que Macron imagine, et elles continuent à se diversifier au détriment de l’influence française en Algérie, qui a beaucoup perdu à cause des politiques françaises aux conséquences non calculées.

    Cet accord intervient deux jours après les déclarations du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, dans lesquelles il a fait l’éloge de l’État turc et de son rôle dans le processus de soutien au développement de l’Algérie ces dernières années.

    Lamamra a souligné que l’Algérie se réjouit de l’intensification des relations de partenariat et des investissements turcs, et a fait remarquer que l’Algérie et la Turquie ont des relations historiques profondes et des liens moraux forts.

    Le président Abdelmadjid Tebboune a été le premier à envoyer des messages codés à la France, dans sa célèbre interview au magazine français « Le Point », dans laquelle il a reproché à Paris de ne pas être sérieux dans son soutien aux investissements en Algérie, lorsqu’il a déclaré que « l’Algérie entretient d’excellentes relations avec les Turcs, car ils ont investi près de cinq milliards de dollars en Algérie sans aucune exigence politique ».

    Il s’est adressé à ceux qui étaient perturbés par le rapprochement algéro-turc, pour qu’ils « viennent investir comme les Turcs ont investi en Algérie ».

    Pour rappel, Macron avait vivement attaqué la présence turque en Algérie, la qualifiant de colonialisme, selon ce qui a été affirmé dans le quotidien « Le Monde », et s’est étonné de la conviction des Algériens que la présence turque est très différente de l’occupation française de l’Algérie, déclarations auxquelles a répondu M. Lamamra en disant : Quelle que soit la cause du problème entre la France et l’Algérie, je ne pense pas qu’il affectera nos relations avec des pays frères comme la Turquie ».

    La réponse turque au président français n’a pas été en reste. Le ministre des affaires étrangères d’Ankara, Mevlut Cavusoglu, a réagi en qualifiant les déclarations de Macron de « bon marché et inutiles », et M. Oglu a déclaré que « la France a récemment essayé de revoir son histoire coloniale », mais il a averti que « les interprétations erronées sont mauvaises. » Les fausses représentations des questions historiques se sont répandues au cours de la période récente, et les points d’interrogation ont commencé à se multiplier quant au degré de sincérité de la France à cet égard. » Dans le même temps, il a salué la réponse algérienne, déclarant : « L’Algérie a déjà énoncé la réponse nécessaire aux déclarations inacceptables faites ces derniers temps par le président français ».

    Echourouk online, 10/10/2021