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  • Algérie. Le pétrole est un leurre

    Algérie. Le pétrole est un leurre

    Tags : Algérie, pétrole, hydrocarbures, prix, économie – Algérie. Le pétrole est un leurre

    Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. Ce dicton trouve une application dans la bonne tenue des prix du pétrole sur le marché international. C’est ainsi que le malheur des pays consommateurs, qui font les équilibristes pour éviter une explosion sociale en rapport avec l’augmentation du prix de l’essence à la pompe, fait le bonheur des pays producteurs, tout contents d’offrir à leur société une petite lucarne d’espoir, même si celui-ci demeure fictif en raison principalement de la volatilité du marché de l’or noir. Et pour cause, tous les économistes savent que ce n’est pas là forcément la hausse du prix du brut qui participe à booster l’économie, mais plutôt le contraire.

    En effet, à terme, beaucoup d’argent facile nuit à la productivité d’une société. Disons-le clairement, c’est le dynamisme des principales poches de croissance qui provoque une augmentation pérenne du PIB et crée de l’emploi. N’y a-t-il donc pas d’heureux dans ce qui arrive au pétrole ? Forcément oui, puisque une telle perspective sur les hydrocarbures implique systématiquement une aisance financière conjoncturelle dans les pays producteurs comme l’Algérie. Mais il faut dés aujourd’hui expliquer et insister auprès des acteurs économiques nationaux le concept de «conjoncture». Car, il n’y a pas si longtemps, la courbe pétrolière était inversée et l’Algérie était en situation de stress. Un gros souci.

    Et qui dit souci financier, dit désinvestissement, conduisant à une montée du chômage et une fragilité sociale qui ne trouvera un débouché que sur une violence urbaine, laquelle conduit à d’importantes perturbations d’ordre politique. On aura évité pour les deux prochaines années cette perspective noire, grâce au renchérissement de l’or noir. Mais l’épée de Damoclès est toujours suspendue sur la tête de l’Algérie. Il ne faut pas croire que cette embellie fera oublier aux Occidentaux leurs plans impérialistes d’affaiblissement de toute nation émergente. L’Algérie n’est pas exclue de cette logique prédatrice de certains pays du nord.

    C’est dire que le risque d’un autre remodelage de la géographie politique mondiale est toujours présent. Les Occidentaux ne laisseront pas passer une prochaine grave déprime du marché pétrolier. C’est dire que, malgré quelques apparences, nous ne sommes pas sortis de l’auberge et que la nouvelle « guerre froide » connaîtra d’autres épisodes. La seule issue viable pour l’Algérie sera d’édifier une économie diversifiée où le pétrole ne pèse pas aussi lourd…

    Nabil G.

    Ouest tribune, 16/11/2021

    #Algérie #Pétrole #Prix #Economie #Hydrocarbures

  • Une philosophie visant à réduire la dépendance extérieure

    Tags : Algérie, économie, importations, hydrocarbures, pétrole, gaz- Une philosophie visant à réduire la dépendance extérieure

    Afin de contrer les difficultés conjoncturelles induites par la double crisse issue du recul des revenus des hydrocarbures et la pandémie du coronavirus (Covid-19). L’impact de cette double crise dans une économie fortement dominée par la rente des hydrocarbures, le gouvernement dans l’objectif d’apporter une riposte, n’a pas lésiné sur les moyens face à la crise et ainsi stabiliser la situation, notamment à travers une croissance pérenne de l’économie. Avec une ambition à la fois conjoncturelle et structurelle inscrite dans le plan de relance économique et sociale dans la continuité du volet économique du programme présidentiel.

    Le Plan de relance socio-économique intervient dans un contexte de conjoncture particulière et vise comme objectif essentiel la construction d’une économie développée et parfaitement intégrée, l’amélioration des march és et des initiatives pour un meilleur climat des affaires, une politique incitative d’encadrement macro-économique et micro-social accrue mais aussi une nouvelle approche dans les relations commerciales internationales. La stratégie qui vise l’édification d’une économie développée et indépendante découle du bilan passé peu consistant et des enjeux de l’horizon 2O3O. En effet, la philosophie du plan de relance économique et sociale se propose de résorber les déséquilibres internes et externes de l’économie nationale et d’assurer une croissance constante et autoentretenue. Elle vise à garantir le plein emploi et à satisfaire les besoins de première nécessit é de la population par la production nationale.

    La réduction de la dépendance extérieure, grâce à une politique soutenue d’intégration où les industries des biens d’équipement et la PME constituent l’élé- ment moteur, demeure dans cette philosophie un axe directeur.  » L’économie nationale, aujourd’hui, devra changer de paradigme pour sortir de l’économie linéaire et planifiée et d’aller vers une économie circulaire offrant plus de liberté financière aux opérateurs économiques et les opérateurs économiques et sociaux devront se mobiliser ensemble pour sauver le pays face à la conjoncture particulière de la chute des cours des hydrocarbures et la pandémie de la Covid-19, qui a mis à genoux l’économie mondiale « . (Dixit A. Tebboune).

    Face à cette conjoncture difficile, au niveau macroéconomique, les secteurs prioritaires doivent dorénavant tenir le rôle principal et constituer la finalité et donc le moteur de la relance économique et sociale où l’industrie et l’agriculture produiront et se développeront pour répondre aux besoins de la société.

    Les priorités au sein des secteurs stratégiques doivent être hiérarchisées d’une part en fonction des besoins et d’autre part en fonction des impératifs de développement des technologies de pointe qui leurs seront indispensables en particulier et à l’économie en général. C’est dire que désormais le niveau de développement du pays doit être suffisant pour accroître la production nationale et élever le niveau de vie de la population.

    ’intensification de la relance économique grâce notamment à la mise en oeuvre dans ce but de toute une série de réformes, de mesures d’organisation économique, de procédés scientifiques et techniques, constitue aujourd’hui, l’orientation générale en vue d’accélérer la croissance.

    A cet égard et parallèlement aux mesures prises pour réduire la dépendance économique, le Plan de relance économique a fixé des objectifs en matière d’exportation de produits industriels qui prendraient la relève du pétrole et du gaz. Aussi, la restructuration des exportations dans le sens d’une diversification plus large des produits exportés, ne laissant à aucun produit une position prépondérante, devient-elle un objectif primordial dans la politique économique à long terme de l’Algérie.

    Par B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 10/11/2021

    #Algérie #Economie #Importation #Dépendance

  • Hydrocarbures: l’embellie continue

    Le pétrole en hausse, les prix du gaz explosent et des réserves très importantes: Hydrocarbures: l’embellie continue. Le PDG de Sonatrach affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation

    Le PDG de Sonatrach affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation. Le seul point noir tient dans le fait que les technologies actuelles ne permettent pas de les exploiter. Mais les recherches avancent assez vite.

    La situation exceptionnellement favorable du marché des hydrocarbures au niveau a permis à l’Algérie de reconstituer une partie de ses réserves de changes. A plus de 84 dollars le baril pour le pétrole et une hausse de plus de 200% pour le gaz, les caisses de l’Etat sortent de la zone rouge. Il reste que cette situation demeure exceptionnelle et ne saurait durer très longtemps. Il est habituellement admis qu’un choc haussier, comme celui auquel on assiste, est suivi par un autre baissier. C’est justement toute la crainte de l’Algérie, pour qui, l’équilibre des prix du brut devrait se situer dans une fourchette comprise entre 70 et 80 dollars. C’est l’estimation du P-dg du groupe Sonatrach, Toufik Hakkar. «Si les prix vont au-delà de ce niveau, il y aura des décisions pour le rééquilibrage entre l’offre et la demande sur le marché, pour revenir à un niveau acceptable de prix», a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à la télévision nationale.

    Selon le premier responsable du groupe Sonatrach, l’Algérie en tant que membre actif de l’Opep+ travaille avec ses alliés à l’équilibre du marché afin que les prix du pétrole brut ne s’élèvent pas à des niveaux pouvant «encourager la production le pétrole de schiste notamment aux Etats-Unis, ce qui cause un déséquilibre entre l’offre et la demande», insiste M.Hakkar.

    Cela au plan conjoncturel, sur le fond le PDG de Sonatrach a souligné que la consommation interne de gaz et de pétrole avoisine la moitié des réserves exprimées. Ce qui est beaucoup et posera dans les dix prochaines années un véritable problème entre la production et l’exportation, puisqu’au rythme actuel, à l’échéance 2030, le pays ne pourra plus exporter ses hydrocarbures, à peine suffisants pour la consommation locale. Mais l’inquiétude que peut susciter cet état de fait est somme toute relative, puisque, selon le PDG de la compagnie pétrolière nationale, chaque année l’Algérie effectue les opérations d’exploration, permettant de maintenir les réserves conventionnelles dans un état plus ou moins important. Mais la véritable assurance ne vient pas des réserves conventionnelles prouvées, mais celles non conventionnelles.

    En effet, M.Hakkar affirme que l’Algérie bénéficie de réserves de gaz non-conventionnel couvrant 150 ans de consommation. Le seul point noir tient dans le fait que les technologies actuelles ne permettent pas de les exploiter. Mais les recherches avancent assez vite.

    En attendant et au même titre que les autres pays producteurs, l’Algérie profite de l’embellie, tout en se mettant en position d’honorer tous ses contrats, notamment du gaz. A ce propos, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a révélé que Sonatrach discutait avec ses clients des moyens de s’adapter aux changements actuels que connaît le marché gazier.

    «Nous sommes en discussion avec nos clients sur la façon de s’adapter aux changements du marché. Il faut savoir que dans ce cadre, l’Algérie reste fidèle à ses engagements en termes de fourniture de gaz», a affirmé M. Arkab lors d’un point de presse en marge d’une rencontre régionale tripartite entre la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), les associations de protection des consommateurs et les directions de l’énergie.

    Pour le ministre, «il y a un grand changement dans le marché pétrolier et surtout gazier, qui a poussé Sonatrach à ouvrir des discussions avec ses clients, mais je vous assure que l’Algérie, via Sonatrach, est toujours fidèle à ses engagements contractuels».

    Nadera Belkacemi

    Ouest Tribune, 20/10/2021

  • Algérie.- La solution n’est pas que dans le pétrole

    Algérie, économie, pétrole, #Algérie, #Pétrole, Hydrocarbures,

    En caracolant au-dessus de la barre psychologique des 80 dollars et en se rapprochant de l’autre barre tout autant psychologique des 100 dollars, le pétrole donne, ces dernières semaines, du baume au cœur aux Algériens. Ils sont plus que soulagés de constater cette hausse miraculeuse qui évite un nouvel endettement extérieur, rétablit les équilibres budgétaires et la balance des paiements. Le pays est sérieusement sorti de la zone rouge et le gouvernement peut souffler. Les problèmes de liquidité dans les agences postales, les chantiers à l’arrêts et autres restrictions sur les importations de certains produits nécessaires ne poseront désormais plus de problème.

    L’exécutif peut donc se pencher sur les véritables chantiers des réformes sans avoir à gérer les pénuries.

    Il y a là autant de motifs de satisfaction pour les Algériens. Il reste que l’empressement de voir le bout du tunnel amène des citoyens à afficher leur mécontentement et les petites frictions au sein de la société témoignent d’une fracture sociale provoquée par les sept années de disette. En effet, il est parmi les citoyen qui s’estiment lésés et accusent le gouvernement de mal redistribuer l’argent du pétrole. La flambée des prix, qui usent certains au moment où d’autres roulent carrosses et construisent des villas luxueuses, a donné du pays l’image d’une société coupée en deux. Mais les récentes décisions du président de la République qui consistent d’un côté, à sévir contre les spéculateurs et de l’autre à relever sensiblement le pouvoir d’achat des ménages sont de nature à apaiser le front social.

    En fait, l’on a beau crier à l’injustice ou au scandale, il demeure que le bonheur de tout Algérien, quel que soit son statut, est intimement lié à la rente pétrolière. L’on comprend donc aisément qu’un baril à plus de 82 dollars nous permet d’envisager une solution à moyen terme aux problèmes qui peuvent survenir, sans avoir à gérer un quelconque conflit social. Il nous permet aussi de consommer notre semoule et notre lait aux mêmes prix quoi qu’il arrive au plan international… Bref, le pétrole nous offre l’occasion de continuer à nous critiquer les uns les autres, à nous poser des questions sur la justice sociale, tout en poursuivant dans notre entêtement à ne pas voir les choses en face, telles qu’elles sont : nous ne créons pas assez de richesses, nous n’apportons pas suffisamment de produits de nos champs ou nos usines.

    Cela pour dire que la hausse des cours de ces derniers temps est la bienvenue, mais ce n’est absolument pas la solution aux problèmes de développement du pays…

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 07/10/2021

  • Algérie: Performance et confiance ‘Edito du Moudjahid)

    Algérie, économie, #Algérie, pétrole, hydrocarbures,

    Le président de la République préside aujourd’hui une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres consacrée à l’étude et à l’approbation du Plan d’action du gouvernement, qui sera soumis à l’APN et au Conseil de la nation, conformément aux dispositions de la Constitution.

    Le chef de l’État a enjoint au Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, immédiatement après sa nomination à la tête de l’Exécutif, de poursuivre le redressement économique, tout en préservant le caractère social de l’État. «Les disparités sociales peuvent être une bombe à retardement», avait affirmé le Président, qui a instruit l’Exécutif de recourir aux différents mécanismes de solidarité pour la prise en charge des franges les plus vulnérables.

    L’amélioration du cadre de vie des zones d’ombre et des périphéries urbaines, souffrant de marginalisation, le désenclavement des régions isolées, la réduction des inégalités de développement figurent en bonne place dans ce plan d’action. «Les questions futures seront économiques et sociales, et sont liées aux finances, et vous êtes au courant de tous les dossiers financiers.»

    Le talon d’Achille demeure, pour l’économie nationale, sa trop grande dépendance des revenus de la rente pétrolière, en raison d’une faible diversification.

    Le pays ne peut plus s’accommoder de la posture d’éternel exportateur de pétrole et de gaz. Les nations qui ont misé sur la mono-exportation finissent par se plier aux injonctions et aux oukases du FMI et de la Banque mondiale, hypothéquant leur souveraineté. L’un des objectifs assignés au plan d’action du gouvernement est de consolider les facteurs de résilience de l’économie, d’en élargir les marges de manœuvre et surtout de raffermir les liens de confiance avec les citoyens.

    À ce propos, le chef de l’État avait ordonné la mise en place d’un mécanisme de contrôle sur le terrain des décisions de l’Exécutif dans tous les domaines. Une mesure qui mérite d’être relevée, tant les Algériens s’étaient accoutumés, dans un passé pas très lointain, à subir les méfaits d’une affligeante carence dans la prise en charge de leurs aspirations, à faire les frais d’une cadence nonchalante dans la réalisation des projets d’utilité collective.

    Moraliser la vie publique, libérer les initiatives des jeunes porteurs de projets, réunir les conditions de réussite des petites et moyennes entreprises et des start-up sont finalement les bases pour asseoir un développement socio-économique durable.

    El Moudjahid, 29/08/2021

  • Dans l’Algérie nouvelle, il faut retrousser ses manches

    Algérie, wilayate, hydrocarbures, essence, pétrole, #Algérie,

    L’Algérie compte désormais 58 wilayates. C’est une très bonne nouvelle qui va dans le sens de la politique initiée par Le Président Tebboune en matière de lutte contre l’existence des zones d’ombre. Ces dernières n’existent que parce que certaines wilayates sont si vastes qu’il est quasiment impossible de les gérer.

    Il y a des pays beaucoup plus petits que le nôtre et dont le nombre de départements dépasse les 90. Plus une région est petite et mieux on peut la gérer et offrir à ses habitants le confort auquel ils aspirent.

    Si les habitants de ces nouvelles wilayates trouvent tout ce dont ils ont besoin à portée de main, ils n’éprouveront pas le besoin de se déplacer jusqu’au Nord du pays et tenter de s’y établir coute que coute. Même en recourant à des habitations précaires.

    Comme l’a souligné Azzedine Belkacem Nacer, Professeur des universités, expert en prospective, qui était, hier matin, l’invité de la Chaine 3 de la Radio Algérienne, dans ces nouvelles localités, l’investissement sera peu couteux parce que les bénéficiaires se limiteront à ceux qui y résident. Ce sera aussi un grand pas vers la décentralisation qui permettra de désengorger les grandes villes du Nord ou même du Sud…

    Cette semaine, nous avons entendu également une bonne nouvelle selon laquelle dans quelques mois, notre pays n’importera plus d’essence. Il n’est pas trop tôt. Cela va dans le bon sens de la sécurité énergétique et dans le bon sens tout court.

    Importer de l’essence alors que nous sommes un pays pétrolier… Inutile de s’attarder sur les raisons qui ont permis à cette anomalie de perdurer. Le plus important est qu’avec l’Algérie Nouvelle à laquelle nous aspirons, nous utiliserons le carburant qui sortira de nos raffineries.

    Et le bon sens voudrait aussi que l’Algérie puisse exporter ce carburant vers les pays voisins. Tout y est : un gigantesque port dans la wilaya de Tipaza, une route transaharienne qui nous rapproche de tous nos frères d’Afrique et des jeunes avides de travail.

    Il ne reste plus qu’à retrousser ses manches. Comme l’ont fait bien avant nous les pays qui dominent aujourd’hui la planète.

    Entre Nous

  • Comment l’Algérie peut devenir un leader de l’énergie propre

    Algérie, hydrocarbures, économie, énergie propre, énergie verte, #Algérie,

    Pressée par la baisse pour des prix plus longs des hydrocarbures dans un marché exigeant la baisse de carbone exigeant, l’Algérie affiche visiblement ses ambitions pour réussir à atteindre ses objectifs de transition énergétique

    par Reda Amrani, responsable de la discipline des technologies de production chez Shell

    Peu d’événements ont marqué le cours de l’industrie de l’énergie aussi profondément que l’accord de Paris. En effet, pour la première fois depuis des décennies, les acteurs du monde entier se sont réunis en décembre 2015 et ont convenu de limiter l’impact du réchauffement climatique à deux degrés Celsius en dessous des niveaux préindustriels. La rapidité de la transformation qui s’est immédiatement déroulée a laissé perplexes même les observateurs les plus optimistes, alors que les sociétés et les économies se sont dépassées pour avancer vers un modèle énergétique plus décarboné.

    Depuis lors, de nombreux pays de la région MENA riches en hydrocarbures ont rejoint le peloton des défenseurs et des promoteurs des sources d’énergie décarbonées, alors que les décideurs acceptent les réalités dévoilées de la transition énergétique. Incapables d’entraver les vagues de changement, les dirigeants de la région MENA ont commencé à modifier leurs stratégies nationales pour faire face à la transformation des fondamentaux du marché de l’énergie et s’efforcer de récolter les fruits des opportunités émergentes créées par la transition énergétique.

    Membre historique de l’OPEP et deuxième exportateur européen de gaz, l’Algérie entre aujourd’hui dans la course aux énergies renouvelables et à la production d’hydrogène vert. Le pays est sur le point de jouer un rôle important en tant que fournisseur fiable émergent pour alimenter l’ambition de l’Europe vers un bouquet énergétique principalement basé sur les énergies renouvelables.

    En 2020, le gouvernement a créé un ministère de la transition énergétique et des énergies renouvelables et a nommé à sa tête Chams Eddine Chitour, défenseur à long terme du développement durable et professeur renommé du monde universitaire. En quelques mois, le pays a commencé à progresser rapidement dans l’élaboration de sa stratégie de production d’hydrogène vert, en faisant le point sur le potentiel existant inexploité et en s’engageant à inclure l’hydrogène dans son bouquet énergétique d’exportation d’ici 2030.

    De nombreux experts de l’industrie ont fait valoir que l’Algérie n’a pas été à la hauteur de son potentiel d’énergie renouvelable, illustré par une maigre part d’énergie renouvelable de 1% dans ses sources de production d’électricité. Depuis l’indépendance, la succession de découvertes de gisements de pétrole et de gaz dans le désert du Sahara a naturellement favorisé un développement d’une industrie énergétique à prédominance fossile pour remplir les caisses du pays de cash-flows conséquents tout en assurant sa sécurité énergétique. Cependant, la chute des prix des combustibles fossiles sur les marchés internationaux couplée à l’effet de compression des volumes d’exportation induit par la baisse des réserves et la croissance de la demande intérieure ont servi de sonnette d’alarme aux décideurs.

    La crise économique de longue durée a douloureusement contraint le pays à se lancer dans un programme de diversification de la gestion de l’énergie, tardif mais vital. Pressée par l’urgence de maintenir les revenus d’exportation d’énergie sur un marché en transition, tout en satisfaisant son appétit énergétique national, la transition de l’Algérie vers le remplacement des combustibles fossiles par l’hydrogène vert semble être davantage un impératif de survie qu’un résultat facultatif.

    Malgré le manque de capitaux investis dans les projets d’énergie renouvelable, ce qui entraîne une capacité de production marginale et un écart de développement croissant lorsqu’il est comparé au niveau régional, l’Algérie est bien placée pour rattraper son retard et jouer un rôle de premier plan au sein de ses pairs exportateurs d’hydrocarbures. Il existe des catalyseurs clés pour aider le pays à augmenter rapidement sa production d’hydrogène vert :

    Accès au vaste potentiel de production d’énergie renouvelable dominé par le solaire : Occupant une grande partie de la ceinture solaire, l’Algérie est dotée d’une abondance d’énergie solaire et a une formidable opportunité de générer de l’énergie électrique rentable et à haute intensité pour alimenter l’hydrogène vert électrolyseurs toute l’année.
    Proximité du marché en expansion de la demande d’hydrogène : située sur la rive sud de la mer Méditerranée, l’Algérie a développé au fil des ans un réseau de gazoducs transcontinentaux qui fournit des flux de gaz liquéfiés constants aux portes sud de l’Europe. Le respect constant des obligations contractuelles à long terme envers ses clients européens a également renforcé la réputation de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie fiable. En tant que producteur émergent d’hydrogène vert, l’Algérie pourrait reproduire la même stratégie d’exportation en convertissant ou en développant son infrastructure existante de distribution et de stockage de gaz pour expédier de manière rentable l’hydrogène vert produit localement vers ses marchés cibles. Avec sa demande croissante d’hydrogène prévue et la production limitée d’énergie solaire, l’Europe est en passe de devenir un marché de prélèvement idéal pour les producteurs nord-africains à mesure que les importations de gaz diminuent.

    Capacités existantes et main-d’œuvre qualifiée : pour développer ses ressources énergétiques en hydrocarbures, l’Algérie s’est historiquement appuyée sur sa main-d’œuvre qualifiée nationale tout en valorisant le savoir-faire et l’expertise du pays. Dans le sillage de la nationalisation de ses réserves d’hydrocarbures en 1971, l’Algérie s’est lancée dans un ambitieux programme de formation et de développement visant à doter ses actifs amont et aval en expansion des profils qualifiés et des capacités de ressources humaines nécessaires. Bon nombre des compétences développées sont considérées, par de nombreux spécialistes, comme transférables aux énergies renouvelables telles que la gestion de projets de construction à grande échelle, l’ingénierie de discipline ou les fonctions commerciales.

    Élargissement du marché intérieur : la population croissante de l’Algérie a atteint un pic à 43 millions récemment, entraînant une courbe de demande d’électricité en spirale (la demande d’électricité a atteint un niveau record à 15,6 GW à l’été 2019). Parallèlement à l’inflation de la consommation des ménages, l’écosystème industriel algérien couvre un certain nombre de centres de fabrication et de transformation connus pour être de grands consommateurs d’électricité et d’ammoniac (par exemple, pétrochimie, GNL, aciéries, engrais, etc.). La création d’un futur marché intérieur pour l’hydrogène vert pourrait également favoriser les investisseurs privés d’entrée de gamme, mieux équipés pour développer des réseaux de production et de distribution d’hydrogène évolutifs et localisés.

    Une analyse récente co-écrite par McKinsey & Company et le Hydrogen Council et publiée en février 2021 sur les perspectives du marché mondial de l’énergie a souligné le potentiel de l’Algérie à produire et à expédier sa future production d’hydrogène vert vers l’Europe centrale (par exemple, la région de la Ruhr en Allemagne ) à un coût inférieur à 2 USD/Kg, surpassant certains des développements les plus compétitifs déjà sanctionnés dans la région.

    Dans leur quête de sources d’hydrogène vert fiables susceptibles de renforcer leurs stratégies de décarbonisation à long terme, de nombreux ministres européens de l’énergie, des représentants gouvernementaux et des sociétés énergétiques courtisent déjà leurs homologues de la région MENA pour forger de nouvelles alliances, créer de nouvelles chaînes d’approvisionnement et se positionner comme précurseurs de saisir les avantages des opportunités d’affaires à venir. L’Algérie est aujourd’hui le dernier acteur poids lourd de l’énergie à entrer dans la course, vantant son potentiel renouvelable et annonçant notamment ses intentions de le monétiser.

    Malgré toutes les chances réunies en faveur de l’Algérie pour accélérer la transformation du pays du deuxième exportateur de gaz d’Europe à un acteur dominant de l’hydrogène vert sur le marché régional, le chemin vers la livraison du premier kilogramme d’hydrogène reste long et semé de défis de taille. Le pays manque toujours d’un cadre réglementaire sur mesure et d’un régime fiscal adapté régissant la production d’énergie verte qui est toujours dominée par un monopole du secteur public.

    En outre, de nombreuses études analysant la performance économique et les mécanismes de financement des projets d’hydrogène vert ont révélé que les développements à grande échelle sont plus susceptibles d’atteindre une production rentable, en raison des investissements initiaux importants liés à la production d’énergie renouvelable. Pour saper les fournisseurs déjà établis dans l’arène régionale de l’hydrogène vert, l’Algérie doit exploiter tout son potentiel pour viser une production à grande capacité et atteindre les meilleurs prix de vente.

    Le succès d’une telle stratégie dépendra en fin de compte de la capacité de l’Algérie à attirer des financements de projets considérables tout en offrant un terrain fertile pour les investisseurs étrangers qui peuvent apporter une expertise indispensable. Ces dernières années, l’instabilité au sein du paysage de leadership et de gouvernance à la tête du secteur de l’énergie a sapé la capacité de l’Algérie à établir un partenariat commercial durable et a affaibli sa capacité à atteindre ses objectifs.

    Comme dans de nombreuses industries en plein essor, la route vers la construction d’une infrastructure nationale de production et de distribution d’hydrogène est semée de difficultés technologiques, de pénuries de ressources, de risques inhérents et d’incertitudes intimidantes. S’engager dans ce voyage de transformation doit par tous les moyens figurer au cœur de la future stratégie énergétique globale de l’Algérie, qui exploite avec succès les flux de trésorerie générés par les combustibles fossiles pour inciter à une production et à une distribution évolutives d’énergie renouvelable avec de l’hydrogène vert en son cœur. Dans la transition énergétique en évolution d’aujourd’hui, la survie des économies ancrées dans les hydrocarbures comme l’Algérie est en jeu.

    Oil & Gas Middle East, 17/05/2021

  • Algérie: Une lueur d’espoir

    En ce début d’été, il y a certes le stress hydrique qui revient hanter les foyers algériens. C’est un fait que quasiment aucune famille n’est épargnée. On pourrait conclure à la loi des série en terme de mauvaises nouvelles. Sauf que ce n’est pas le cas. Sur le front du commerce extérieur la situation s’améliore de semaine en semaine et la perspective d’une année 2021, globalement bonne et sans grands déficit est du domaine du possible. Cela voudra dire que le pays quitte sérieusement la zone rouge qui le rapprochait, ces deux dernières années de l’endettement extérieur.

    Dans son volet hydrocarbures les tendances des prix et de la production sont haussières et les recettes suivent. Une bonne nouvelle donc qui vient conforter d’autres chiffres, ceux des exportations hors hydrocarbures. Leur progression significative constitue un motif de satisfaction pour les Algériens. Ces derniers avaient désespéré des capacités de leur économie à se trouver un débouché à l’international autre que le pétrole. Même si ramené au volume, cette progression peut faire sourire plus d’un, il reste qu’elle est bien là et se place comme un indicateur sérieux d’un dynamisme future de l’économie nationale.

    En d’autres termes, il nous faut fructifier sur cette base, si petite soit-elle, pour pousser les opérateurs économiques nationaux à changer d’attitude vis-à-vis du marché international et entrevoir avec le sérieux qu’il faut, l’option de l’exportation hors hydrocarbures. Cette façon de voir l’économie devrait être une constante dans le discours et de la pratique de tous les acteurs politiques, sociaux et économiques du pays.

    En fait, l’aptitude à exporter des produits fabriqués par des compétences algériennes ne relève pas seulement du fait économique. Elle replace le pays sur la scène internationale. L’Algérien à qui tout le monde rappelle son inaptitude à exporter autre chose que le pétrole a tendance à s’auto-déprécier. C’est là d’ailleurs, l’autre constance dont il faut absolument se défaire si nous aspirons au développement de notre pays.

    Dans cette équation l’un nourrit l’autre, au sens où, plus une société exporte des biens produits par son économie, plus elle prend confiance et s’assure un avenir serein. Le contraire aboutit à un résultat inverse. Lorsque la tendance est au tout import, la conséquence est une profonde apathie collective et un fort sentiment d’impuissance qui prend toutes les couches sociales.

    Un tel état conduit le pays à une situation de pays colonisable. Les néocolonialistes sont à l’affût. Ils sévissent déjà dans nombre de pays et attendent sans doute le jour où il «cueilleront» l’Algérie. Et force est de reconnaître qu’avec le pessimisme ambiant qui règne aux quatre coins du pays, nous ne sommes pas vraiment à l’abri. D’où toute l’importance de la hausse des exportations hors hydrocarbures. C’est une lueur d’espoir.

    Par Nabil G.


    Ouest Tribune, 01/07/2021

    Etiquettes : Algérie, hydrocarbures, exportation, pétrole, commerce, importation,

  • Algérie : L’après-pétrole, un défi à relever

    Un des grands challenges que devront relever aussi bien les pouvoirs publics que les opérateurs économiques est de rehausser les niveaux des exportations hors hydrocarbures. Autrement dit, revoir la restructuration du commerce extérieur en basculant la balance plutôt vers l’exportation que vers l’importation qui demeure prédominante, malgré les efforts consentis dans le cadre de la rationalisation des dépenses.

    Hormis le pétrole et le gaz, l’Algérie veut, vaille que vaille, diversifier et densifier ses exportations hors hydrocarbures. Placer le produit made «in Algeria» sur les marchés internationaux, africains particulièrement, constitue, aujourd’hui plus que jamais un objectif pour lequel des synergies devraient êtres créées afin de l’atteindre dans un cours terme. Cette ambition a été clairement exprimée par les hautes instances de l’Etat. Le président de la République a donné le tempo quant à l’impératif de tirer vers le haut les exportations hors hydrocarbures, fixant le seuil entre 4,5 et 5 milliards de dollars à la fin 2021.

    Pour certains économistes, cet objectif reste chimérique, arguant du fait que le seuil ne peut grimper si haut en une année passant de 2,26 milliards de dollars en 2020 à 5 milliards en 2021. Cet avis est loin de faire l’unanimité auprès des opérateurs économiques, dont certains affichent, en revanche, de l’optimisme soulignant que cet objectif n’est pas utopique. Pourvu que l’acte d’exportation soit soutenu, plaident-ils. Le président Tebboune a, lors de la conférence nationale sur la relance économique et sociale, souligné l’engagement de l’Etat à accompagner les exportateurs et les investisseurs afin de diversifier l’économie nationale.

    D’ailleurs, une batterie de mesures incitatives a été décidée dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale d’exportation, pour encourager les exportateurs. Parmi les mesures envisagées, la création de couloirs verts dédiés à certains produits, la cession d’une bonne partie des recettes en devises au profit des exportateurs et l’amélioration de la relation avec le ministère des Finances et l’administration fiscale.

    A cela s’ajoute l’effort du renforcement de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l’étranger. Les efforts conjugués commencent à porter leurs fruits. Il suffit de revenir aux courbes de l’exercice en cours inhérentes aux exportations hors hydrocarbures.

    Wassila Ould Hamouda

    Horizons, 24 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, pétrole, hydrocarbures, économie,

  • Pétrole, les bons et les mauvais signes

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le baril de pétrole a atteint, ce mercredi 2 juin en milieu de journée, le prix de 71,13 dollars, un niveau qui remonte au mois d’octobre 2018, soit avant la crise sanitaire qui a tiré les cours vers le bas. Cette hausse était prévisible par les experts/analystes du marché pétrolier et elle n’aurait rien à voir avec la tenue, mardi 1er juin, du sommet Opep+, au bout duquel la décision d’ouverture progressive des vannes a été maintenue jusqu’à la fin du mois de juillet.

    L’organisation «a confirmé la décision prise» lors du sommet d’avril dernier concernant les «ajustements de la production pour le mois de juillet, compte tenu des fondamentaux du marché observés», a annoncé le cartel dans un communiqué publié à l’issue d’un sommet ministériel. Un sommet « exceptionnellement court », selon les observateurs, vu la durée réduite à une petite demi-heure pour discuter de la stratégie à adopter dans le cadre du retour par palier entre mai et juillet d’un total de près de 1,2 million de barils par jour supplémentaires, auquel s’ajoute celui d’un million de barils retirés volontairement par l’Arabie Saoudite en début de l’année.

    N’y avait-il vraiment rien à dire de plus sur le marché pétrolier ou a-t-on reporté au mois d’août, date de la prochaine rencontre, pour voir l’évolution du marché et négocier sur du concret ? Certainement que si. Et cette réflexion, à elle seule, faite par le ministre saoudien de l’Energie à la fin de la réunion du sommet en question, notant la présence de «nuages à l’horizon», apporterait de l’eau à son moulin. Le ministre saoudien a salué en parallèle le progrès des campagnes de vaccination contre le Covid-19, la réduction des stocks de brut à travers la planète et l’amélioration de la demande sur plusieurs grands marchés mondiaux, dont les premiers consommateurs de brut, la Chine et les Etats-Unis. Tout irait, donc, pour le mieux si l’on se fie à ces dernières déclarations, pourquoi alors tant d’inquiétude pour l’avenir d’un marché pétrolier qui ne s’est jamais mieux porté depuis l’apparition de la crise sanitaire ?

    Peut-être que le ministre saoudien laisse entendre en filigrane qu’une reprise possible des exportations de pétrole par les Iraniens fait planer des « nuages à l’horizon ». Concrètement, une reprise des exportations iraniennes brouillerait les cartes de tous les accords conclus entre les membres de l’Opep+, réduction et ajustement de la production pour équilibrer les prix, d’autant que le ministre du Pétrole iranien a qualifié de «priorité» un quasi-triplement de la production actuelle du pays, et ce, la veille même de la tenue de ce sommet ministériel. Malgré toute son importance, la question d’un retour probable de la production iranienne dans le sillage des négociations indirectes sur le nucléaire avec les Etats-Unis et la levée des sanctions économiques, n’a pas été évoquée lors de ce sommet ministériel. A-t-on laissé de côté ce volet jusqu’à la prochaine réunion, prévue le 1er juillet, pour voir plus clairement l’évolution des négociations entre Américains et Iraniens ? L’Iran en tant que pays membre de l’Opep, payant le prix fort des sanctions économiques, a annoncé légitimement la couleur d’une multiplication par trois de sa production si jamais il devait réintégrer les réunions du prochain sommet ou un autre rendez-vous du genre. On sait, donc, à quoi s’attendre.

    Le Quotidien d’Oran, 03 juin 2021

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