Étiquette : Île Persil

  • Maroc : Ahmed Charai, la DGED et l’affaire Rachida Dati

    Maroc : Ahmed Charai, la DGED et l’affaire Rachida Dati

    Maroc : Ahmed Charai, la DGED et l’affaire Rachida Dati – Espagne, Ile Persil, Laïla, Perejil, José María Aznar

    Email envoyé par Mourad El Ghoul, Directeur du Cabinet de Yassine Mansouri à Mohammed Khabbachi le Vendredi, 12 Septembre 2008.

    Traduction intégrale du dossier de la revue « Epoca » sur l’affaire Rachida Dati

    Madrid, 12 sept (MAP) – Ci-après la traduction intégrale du dossier consacré ce vendredi par la revue espagnole « Epoca » à l’affaire de la grossesse de la ministre française de la justice, Rachida Dati, et dans lequel elle accuse SM le Roi Mohammed VI d’être derrière l’information publiée par le journal électronique « lobservateur.ma ».

    – Billet de présentation du numéro, signé par la sous-directrice de la revue, Maite Alfageme, et intitulé « Maroc Connection » :

    « Il y avait un chat enfermé. La calomnie divulguée la semaine dernière dans un média marocain contre l’honneur de l’ex-président Aznar a une explication que nous révélons avec tous les détails – une infinité d’informations corroborées – dans ce numéro d’Epoca que vous avez entre les mains. Il s’agit d’un reportage de notre collaborateur José Maria Ballester Esquivias –bon travail Pepe – dans lequel –quel hasard- il ressort clairement l’existence d’une relation entre le propriétaire de l’observateur.ma –le journal qui a perpétré l’infamie- et les hautes, très hautes instance de la vie institutionnelle marocaine ».

    – Article principal : Ahmed Charai, directeur de « lobservateur.ma » est un ami intime de Mohammed VI. C’est ainsi qu’on a monté la calomnie contre Aznar :

    « Le 2 septembre, le journal électronique marocain +lobservateur.ma+ a annoncé avec tapage que l’ex-président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, était le père du futur enfant de Rachid Dati, d’origine marocaine et actuelle ministre française de la justice. Aznar, par le truchement de FAES, a catégoriquement démenti l’information et remis l’affaire à ses avocats. Il est surprenant que quatre ans après son départ du Palais de la Moncloa –siège de la présidence du gouvernement espagnol -, un site web sort une information qui a l’air d’un coup de pied à l’ex-président du gouvernement.

    Mais c’est quoi « lobservateur.ma » ? Qui est derrière lui ? Quels sont ses intérêts ? Pour répondre à ces questions, Epoca a obtenu le valeureux témoignage d’un important directeur d’un média marocain de l’opposition, qui préfère garder l’anonymat. D’emblée, il assure qu’en matière de publications électroniques au Maroc c’est « la loi de la jungle qui règne : surtout des blogs de mauvaise qualité. Durant les dernières années il y a eu abondance ». Ceci dit, ce journaliste se concentre sur la figure particulière de Ahmed Charai, le directeur de + lobservateur.ma+ et exemple clair sur comment se mêlent au Maroc journalisme, haute politique et proximité au palais royal.

    Charai a formé partie de la délégation marocaine au processus de Manhasset (surnom du round de négociation entre le gouvernement de Rabat et le Front Polisario sur le Sahara). En plus il est très lié à deux think-tanks américains –Search For a Common Ground y Foreign Policy Research Institute -, très proches du mouvement neocon et à la droite israélienne, auprès desquels il mène des actions de lobbying pour défendre la position du Maroc sur le Sahara. En plus il entretient d’excellentes relations avec les services de renseignements marocains et avec le palais Royal+.

    +Comme homme d’affaires, poursuit notre interlocuteur, Charai est le propriétaire de Maroc Télématique, qui s’est adjugée un réseau de panneaux publicitaires à Casablanca. Ce type de concessions se fait souvent au Maroc selon des critères politiques : on accorde des rentes à ceux qui sont proches du palais et même le roi Mohammed VI contrôle FC Com, le plus grand réseau de panneaux publicitaires, géré par son homme de confiance, Mohamed Mounir Majidi+.

    +Ainsi, ajoute ce journaliste marocain, lobservateur.ma perçoit de la publicité « amie » de Maroc Telecom –propriété de Vivendi – de la compagnie aérienne Royal Air Maroc, etc. Et ce, en dépit du nombre réduit de visite su ce site web. Il est certain que Maroc Telecom sert à l’Etat pour « arroser » la presse fidèle. L’un des financements occultes que perçoit Charai+.

    L’accapareuse capacité de lobbying de Charai n’est pas finie. +Il était actionnaire de La Vérité, un hebdomadaire financé par des officiers supérieurs de l’armée marocaine pour défendre leurs intérêts dans l’industrie de la pêche hauturière. Il recevait un financement pour ses activités+. Epoca a essayé à plusieurs reprises ed’ntrer en contact avec Charai pour connaître son point de vue mais il se trouve en voyage aux Etats-Unis.

    +Politiquement, ajoute le journaliste, le régime marocain maintient de très bonnes relations avec Rachida Dati+ donc il faut écarter le mobile politique dans la publication de cette information. +C’est un travail bâclé d’un mauvais journaliste. Ce n’est pas le genre de scoop que l’on peut publier en Europe+, précisément quelques semaines avant le lancement de la version papier de lobservateur.ma.

    Comme nous l’explique notre source – Epoca a pu le vérifier- au moins quatre journalistes français travaillant dans de grands médias spécialisés dans l’information internationale – Dominique Lagarde, Mireille Duteil, Vincent Hervouet et José Garçon – collaborent habituellement avec la publication en question. Selon notre interlocuteur, ils sont rémunérés par Maroc Télématique.

    Epoca a recueilli l’avis de trois d’entre eux. Lagarde, de l’Express, a confirmé que +en accord avec la direction de l’Express+, il écrit des +articles pour www.lobservarteur.masur des thèmes de politique internationale, avec la condition de ne jamais écrire sur le Maroc+. Elle reconnaît aussi qu’il les envoie à Maroc Télématique. Toutefois, elle s’est montrée surprise après la lecture de cette information dans la page web. +Il était suspendu entre juillet et septembre pour préparer le lancement de la version papier. On m’a demandé de suspendre l’envoi d’articles. Mais Charai m’a dit qu’ils ont un scoop et qu’ils avaient décidé de le publier+.

    Non moins susprise, Mireille, de la revue Le Point, a dit que l’observateur.ma, est habituellement +plus sérieux+. Dans un entretien téléphonique, Vicent Hervouet, de la chaîne de télévision LCI, qui a le même avis, a confirmé sa collaboration avec la page web de Charai. LCI est la chaîne d’information en continu de TF1, la principale chaîne de télévision française, dont le journal du soir est le plus suivi en Europe. LCI et TF1 sont propriété du groupe Bouygues, très présent au Maroc et qui a construit à Casablanca l’immense mosquée Hassan II, la troisième plus grande au monde après celles de la Mecque et de Médine.

    Dans un autre article, l’auteur du reportage se demande sur le pourquoi de cette haine à Aznar ?. L’article est illustré d’une photo du débarquement de soldats espagnols sur Perejil.

    Les motifs ne manquent pas au Maroc et à son roi pour exacerber leur haine envers Aznar. Au début de son étape comme président du gouvernement, ce dernier a eu des gestes de bonne volonté : en 1996, il a été le premier pays étranger qu’il a visité officiellement et trois ans plus tard, en 1999, l’Espagne était l’un des rares pays à avoir dépêché son chef d’Etat et son chef de Gouvernement aux funérailles de Hassan II. Même cette même année a éclaté le premier incident entre le gouvernement du Parti Populaire et le Maroc : au terme de l’accord de pêche entre ce pays et l’Union Européenne, il n’a pas été renouvelé. La pêche espagnole en est sortie lésée.

    Peu à peu, les relations entre les deux pays se sont détériorées pour déboucher fin octobre 2001 sur le retrait de l’ambassadeur du Maroc à Madrid. Mohamed Benaissa, alors ministre des Affaires étrangères, a allégué que l’Espagne +ne respectait pas le Maroc et ses institutions+. Selon un rapport de l’Institut Real Elcano, le manque de respect auquel se référait le régime marocain concernait +le traitement réservé par la presse espagnole au défunt Hassan II et qu’elle réserve à Mohammed VI, le scepticisme quant au désir des Marocains d’homologuer leur +transition démocratique+ avec d’autres transitions européennes, au manque de crédibilité des prétentions marocaines sur le Sahara, et le soutien à la fermeté avec laquelle le gouvernement fait face aux revendications agressives sur Sebta et Mellilia+. Soit les thèmes de toujours. Aznar était disposé à bien s’entendre avec le Maroc, mais sans céder dans la défense des intérêts espagnols.

    La tension a atteint son paroxysme le 11 juillet 2002 lorsque la Gendarmerie marocaine a occupé l’îlot espagnol de Perejil, déclenchant ainsi la plus grande crise entre les deux pays depuis la Marche verte. Cinq jours après, l’Espagne lance, avec l’appui de tous ses alliés sauf la France, une opération militaire pour récupérer Perejil. Et il fut ainsi. Par la suite, le dialogue sera rétabli entre les deux parties, mais les relations amicales n’ont jamais éé récupérées sous le gouvernement PP. Une fois Zapatero au pouvoir, les rois d’Espagne ont effectué, en janvier 2005, une visite d’Etat au Maroc. Saisissant cette occasion, Mohammed VI avait accordé un entretien à +El Pais+ où il s’était interrogé si +Aznar était plus franquiste que Franco+.

    Ce fut le dernier d’une série de gestes de mépris ». –(MAP)-

    #Maroc #AhmedCharai # DGED #RachidaDati #Espagne #IlePersil #Laïla #Perejil #JoséMaríaAznar

  • Espagne-Maroc: Crise du rocher Persil bis?

    Espagne-Maroc: Crise du rocher Persil bis?

    Espagne, Maroc, Îles Zaffarines, ferme piscicole – Espagne-Maroc: Crise du rocher Persil bis?

    La marine espagnole a envoyé un patrouilleur dans les îles Chafarinas, au large des côtes marocaines, ce qui a suscité toutes sortes de spéculations. « Persil II ? », a demandé le député Bildu au Congrès, Jon Iñarritu, en rappelant l’opération militaire espagnole pour récupérer cet îlot pendant le mandat de José María Aznar.

    « Avec ses 88 mètres de long et ses 90 membres d’équipage, le patrouilleur Infanta Cristina de la marine espagnole continue d’assurer la présence navale à proximité des îles Chafarinas, dans le cadre des opérations permanentes, et garantit ainsi la sécurité dans les eaux relevant de la souveraineté nationale », a souligné l’état-major espagnol dans un tweet.

    Depuis des semaines, un conflit fait rage autour de la construction d’une ferme aquacole marocaine au large des côtes africaines, au large des Chafarinas, au cap d’Eau-les-Rochers. Le Maroc a autorisé la ferme piscicole dans ses eaux territoriales, mais l’Espagne craint que l’entreprise ne pénètre dans les eaux « espagnoles » en raison de sa proximité avec les Chafarinas.

    Les îles Chafarinas (Ja’fariyya en arabe et Takfarinas en amazigh) sont une conquête récente du XIXe siècle, résultat d’un différend entre la France et l’Espagne. Ces îles étaient inhabitées et, en 1848, le gouvernement français a décidé de les occuper afin de surveiller les tribus vivant dans la zone frontalière entre le Maroc et l’Algérie française. Une petite expédition sous les ordres du colonel MacMahon quitte Oran par mer et par terre en janvier 1848 pour en prendre possession. Mais le consul espagnol à Oran a alerté Madrid, et le gouvernement espagnol a décidé d’envoyer rapidement un navire de guerre depuis Malaga. Au moment de l’arrivée des Français, les Espagnols avaient déjà conquis les îles au nom de la reine Isabelle II.

    Les îles ne sont pas habitées et seuls les militaires espagnols de la garnison qui les protège et les civils de l’Agence autonome des parcs nationaux (l’ancienne ICONA), qui dépend du ministère de la Transition écologique, les traversent.

    Le commandement général de Melilla (l’enclave espagnole située à 27 miles nautiques à l’ouest) est chargé d’organiser les relais depuis la garnison de Chafarinas. Différentes unités du commandement général, comme le « Gran Capitán » 1er Tercio de la Légion et le groupe « Regulares de Melilla » numéro 52, participent à ces relais.

    Le cas de l’île Persil

    Le cas de l’îlot de Persil (Tura en arabe et en amazigh) a été le plus singulier dans la défense d’une ancienne possession coloniale espagnole contre le Maroc, à l’époque de José María Aznar. Un commando d’opérations spéciales de l’armée espagnole a récupéré l’îlot en 2002, après avoir été envahi pendant six jours par des gendarmes marocains, dans une action qui a déclenché l’une des plus importantes crises diplomatiques de l’histoire entre l’Espagne et le Maroc.

    Une action militaire menée le 17 juillet 2002, « à l’aube et avec un vent d’est » comme ils l’ont proclamé, a provoqué un problème diplomatique que le gouvernement de José María Aznar a clos six jours plus tard. Vingt ans plus tard, Persil est désormais inhabité, aucun personnel militaire n’y est stationné et il ne fait pas l’objet d’une surveillance spéciale de la part des forces armées espagnoles.

    Les problèmes entre Madrid et Rabat ont forcé l’intervention, à la demande du Maroc, du secrétaire d’État américain de l’époque, Colin Powell, qui a finalement agi en tant que dépositaire de l’accord entre l’Espagne et le Maroc, par lequel Persil est revenu à une souveraineté que le royaume alaouite n’était pas réputé contester. Cependant, le Maroc considère que toutes les possessions espagnoles en Afrique du Nord devront un jour passer sous la souveraineté marocaine.

    Persil est situé plus à l’ouest que les Chafarinas. Il est situé à une dizaine de kilomètres de Ceuta et à seulement 200 mètres de la côte marocaine.

    El Nacional.cat, 26/11/2021

    #Maroc #Espagne #Îles_Zaffarines #Îles_Chafarines #ferme_piscicole