Étiquette : immigration

  • Le Maroc accepte ses ressortissants expulsés par l’Allemagne

    Etiquettes : Allemagne, Maroc, immigration, Svenja Schulze, SPD, main d’oeuvre qualifiée, expulsion, rapatriement,

    L’Allemagne vise à limiter l’immigration irrégulière tout en attirant des travailleurs qualifiés de l’étranger. La ministre allemande du Développement, Mme Schulze, tente cela au Maroc. Un exercice délicat avec pour objectif « recruter plutôt que dissuader », rapporte BR24.

    Ce n’est pas seulement le soleil qui brille à Rabat, la capitale du Maroc : les yeux des jeunes du Goethe-Institut rayonnent également. Parmi eux, Anwar, âgée de 25 ans. Infirmière diplômée, elle a un objectif clair : « Je veux travailler en Allemagne. »

    Jeunes Marocains : Le rêve de l’Allemagne Pourquoi l’Allemagne est-elle un pays attractif ? Anwar et les autres jeunes estiment que, contrairement au Maroc, l’Allemagne offre des opportunités d’avancement, des formations continues, une économie solide, et surtout un salaire sûr.

    Au Maroc, ils ne voient pas de perspectives : le taux de chômage des 15-24 ans est de plus de 30 % (en Allemagne : 4,9 %). Bien qu’ils soient bien formés, avec des diplômes en poche et des qualifications, le marché est saturé, et il manque des emplois dans le pays.

    Des centaines de milliers de travailleurs qualifiés manquent en Allemagne En Allemagne, la situation est exactement inverse : la relève est rare, le vieillissement démographique se fait sentir. Selon une étude de l’Institut de l’économie allemande, il manquait récemment 630 000 travailleurs – soit plus que la population de Nuremberg. De plus en plus de secteurs, même en Bavière, misent sur des apprentis marocains, que ce soit dans le secteur de la construction ou dans les cliniques.

    Nouvelle approche : la « pré-intégration » dans les pays d’origine C’est pourquoi la ministre allemande du Développement, Svenja Schulze (SPD), est en mission au Maroc : « Nous recherchons des travailleurs, nous recherchons des professionnels qualifiés. » Schulze est en tournée promotionnelle : au Goethe-Institut de Rabat, elle visite le cours d’allemand et d’intégration. Les jeunes y apprennent non seulement la langue, mais aussi la culture allemande – ils se préparent à la vie quotidienne.

    Schulze appelle cela la « pré-intégration » et précise : c’est la stratégie de l’Allemagne. « Plus les intéressés se familiarisent avec l’Allemagne et la langue allemande avant le déménagement, plus grandes sont les chances d’une intégration réussie. » L’Allemagne vise à réduire la migration irrégulière et à promouvoir les migrations légales de travailleurs.

    Migration : Le pouvoir du Maroc Le ministre marocain du Travail, Younes Sekkouri, n’utilise pas le mot « migration » – il parle plutôt de « mobilité internationale ». Il donne le ton : le Maroc souhaite être reconnu comme un partenaire à part entière. Le pays d’Afrique du Nord est conscient de son influence en matière de politique migratoire : le Maroc n’est pas seulement le pays d’origine des migrants, mais il est également considéré comme la porte de l’Europe, devenant ainsi lui-même un pays d’immigration et de transit.

    La ministre du Développement, Schulze : recruter plutôt que dissuader La politicienne du SPD, Schulze, en est consciente. La mission est donc un exercice diplomatique délicat – le sujet délicat des expulsions n’est pas mentionné publiquement. Pour la ministre du Développement, la devise est : recruter plutôt que dissuader.

    Schulze aborde la recherche de Correctiv devant la population marocaine et cherche à apaiser les craintes de racisme : « Nous ne laissons pas de place aux ennemis de la démocratie en Allemagne, nous avons besoin des Marocaines et des Marocains qui travaillent chez nous. Ils font partie de notre société. »

    Gagnant-gagnant : professionnels qualifiés pour l’Allemagne, argent pour le Maroc ? Le ministre marocain du Travail remercie, semble satisfait. Si l’Allemagne gagne des professionnels qualifiés, le Maroc en profite également : les transferts de fonds – c’est-à-dire l’argent que les migrants reçoivent en Allemagne et envoient à leur famille dans leur pays d’origine – représentent huit pour cent du produit intérieur brut au Maroc.

    À Rabat, Schulze et Sekkouri ouvrent ensemble un centre pour le développement et la migration : il doit être un point de contact pour les professionnels marocains – parmi eux, des jeunes qui ont déjà des contrats de travail à Nuremberg en Bavière. Ces centres sont également des endroits d’aide au nouveau départ dans le pays d’origine pour les Marocains expulsés d’Allemagne.

    Partenariat migratoire entre l’Allemagne et le Maroc Et puis, le sujet des expulsions est abordé : Joachim Stamp (FDP), le délégué du gouvernement pour les accords de migration, a conclu un partenariat migratoire avec le Maroc : pour attirer des travailleurs, mais aussi pour expulser de manière conséquente.

    Cependant, il est difficile de dire quelle sera l’ampleur des retours. Sur un peu plus de 350 000 demandeurs d’asile l’année dernière, seulement un peu moins de 1 900 venaient du Maroc. Pendant cette période, il y a eu 272 expulsions de ressortissants marocains, selon le ministère fédéral de l’Intérieur. Dans le débat sur le renvoi des demandeurs d’asile déboutés, le Maroc joue donc un rôle relativement mineur.

    Délégué à la migration : « Développer des partenariats pour réguler la migration » Pour Stamp, c’est néanmoins un début : « D’autres pays vont suivre maintenant. Mais cela se fera toujours petit à petit et prendra du temps. Nous devons développer des partenariats à long terme avec de nombreux pays si nous voulons réguler la migration de manière raisonnable. » L’Allemagne a encore beaucoup de travail devant elle.

    La ministre du Développement, Schulze, est en tout cas satisfaite de sa mission au Maroc. Elle voulait envoyer un signal : « Celui qui veut travailler chez nous peut trouver d’autres moyens de venir – il n’est pas obligé de passer par une demande d’asile s’il n’en veut pas. » Pour elle, une chose est certaine : l’Allemagne peut également organiser une immigration légale de professionnels qualifiés.

    #Maroc #Allemagne #Immigration #Travailleursqualifiés

  • Tunisie: Doper les investissements dans l’énergie verte

    Etiquettes : Tunisie, investissements, énergie verte, immigration, Sommet Italie-Afrique, Plan Mattei pour l’Afrique,

    Le président tunisien Kais Saied a participé au sommet Italie-Afrique à Rome, organisé dans le cadre du «Plan Mattei pour l’Afrique», en présence de 27 chefs d’État et de gouvernement.

    Le sommet intervient dans un contexte de désaccords sur l’immigration illégale et sur la demande des pays du Sud d’une aide financière pour fournir des opportunités d’emploi afin de freiner la croissance du phénomène.

    Les hauts responsables des deux rives de la Méditerranée souhaitent profiter de ce rassemblement international pour atteindre les objectifs de développement énergétique à long et moyen terme. Ils cherchent également à lancer une nouvelle phase de coopération.

    Le sommet examine les questions affectant l’Afrique et l’Europe, notamment le changement climatique, la sécurité alimentaire, la migration irrégulière et l’énergie propre.

    Plusieurs observateurs estiment que le sommet vise à sécuriser les approvisionnements énergétiques de l’Union européenne et à accélérer le développement des pays africains. Ils pensent également que cela vise à ralentir les flux migratoires vers l’Europe.

    Cependant, nombreux sont ceux qui pensent que le sommet n’aboutira pas à des décisions immédiates en raison du conflit d’intérêts entre les deux parties.

    Il pourrait également s’appliquer dans une large mesure à la Tunisie suite à la signature d’un accord de partenariat stratégique entre la Tunisie et l’Europe.

    L’Italie, en tête de liste des négociateurs européens, cherche à freiner le flux de migrants vers ses côtes et brandit un plan d’aide financière crucial pour atteindre cet objectif. Pourtant, Rome cherche à assurer le flux d’énergie après le choc qu’ont connu les marchés à la suite du déclenchement de la guerre russe contre l’Ukraine.

    Saied a souligné l’importance du développement énergétique, soulignant le souci de la Tunisie d’offrir un climat d’investissement sain et approprié pour encourager les hommes d’affaires à établir des partenariats et des relations d’échange avec leurs homologues tunisiens dans des secteurs prometteurs tels que les énergies renouvelables, le dessalement de l’eau, la santé et la pharmacie.

    L’expert tunisien en énergie Ghazi bin Jami a déclaré que Tunis envisageait de renforcer les investissements dans les énergies renouvelables dans les années à venir, expliquant que le plan énergétique national vise à réduire la dépendance du pays à l’égard de la production de gaz.

    Bin Jami a déclaré à l’agence de presse tunisienne (TAP) soulignant l’importance de surmonter les défis structurels en travaillant à la production d’énergies alternatives, telles que l’énergie solaire et éolienne.

    Le projet d’interconnexion ELMED entre la Tunisie et l’Italie est une liaison d’échange d’électricité bidirectionnelle prévue parmi les projets les plus critiques.

    Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité italien Terna et la société publique tunisienne de distribution d’électricité et de gaz STEG développeront le projet.

    Cependant, les autorités tunisiennes espèrent que ce sommet ira au-delà des investissements dans l’énergie et exigera un traitement radical de la migration clandestine des côtes tunisiennes vers l’Italie.

    En juillet dernier, Rome a accueilli une conférence qui a abouti à un accord préliminaire pour faire face à l’afflux d’un nombre croissant de migrants vers l’Europe.

    La réunion a convenu de fournir le financement nécessaire pour aider les pays d’origine et de transit en matière d’asile.

    La conférence s’est tenue avec la participation de 20 pays pour réduire la migration irrégulière et établir des partenariats dans les secteurs de l’agriculture, des infrastructures et de la santé.

    La Première ministre italienne Giorgia Meloni a promis d’organiser une conférence des donateurs sur la migration clandestine.

    Saied a déclaré que la question d’une telle migration ne peut être résolue par des mouvements unilatéraux, la décrivant comme une « forme d’esclavage moderne ».

    Il y a sept mois, la Tunisie et l’UE ont signé un accord de « partenariat stratégique » qui comprend la lutte contre les trafiquants d’êtres humains et le renforcement des frontières face à une forte augmentation du nombre de bateaux quittant ce pays d’Afrique du Nord pour l’Europe.

    L’Europe s’est également engagée à fournir une aide d’une valeur de 1,1 milliard de dollars pour soutenir l’économie tunisienne.

    Les autorités italiennes affirment qu’environ 80 000 personnes ont traversé la Méditerranée et atteint les côtes italiennes au cours du premier semestre de l’année dernière, contre 33 000 au cours de la même période en 2022, dont la plupart sont parties des côtes tunisiennes.

    #Tunisie #EnergieVerte #SommetItalieAfrique #Immigration

  • EEUU : Peligro de crisis constitucional y guerra civil

    Etiquettes : Texas, Etats-Unis, frontière, barbelés, concertines, immigration, Greg Abbott, Joe Biden,

    Las tensiones se intensifican en Estados Unidos mientras Texas cuestiona la autoridad federal sobre la gestión de migrantes, desencadenando una potencial crisis constitucional y llamados a la guerra civil en línea.

    Una historia se está desarrollando en Texas que bien podría pertenecer a una novela de historia alternativa. El reciente desafío legal contra la administración de Biden por parte del gobierno estatal, con su desenlace en la decisión de la Corte Suprema, no es simplemente un incidente aislado. Es el síntoma de un malestar más profundo que recorre los Estados Unidos, una nación dividida no solo por problemas políticos internos, sino también por una interpretación fundamental de su propia Constitución.

    Menos de un año después de una nueva elección presidencial incendiaria, estamos presenciando otro momento en la historia que parece repetirse, pero con resultados impredecibles.

    En el corazón de Texas, una batalla legal ha estado tomando forma durante semanas y se ha convertido gradualmente en un campo de batalla simbólico para un conflicto más amplio que trasciende sus fronteras. El gobernador Greg Abbott, respaldado por un grupo de gobernadores republicanos (entre los cuales Oklahoma parece ser el más beligerante), ha desafiado directamente las políticas de inmigración del presidente Biden.

    Lo que está en juego no es solo el control de las fronteras, sino también la propia interpretación del federalismo estadounidense.

    La Corte Suprema, en una decisión que resonó en todo el país, estableció que la política fronteriza es competencia del gobierno federal, ordenando la eliminación de las barreras entre Texas y México. Una decisión disputada por el estado fronterizo, alimentando aún más la polarización política.

    ¿La respuesta a esta decisión? Una declaración de solidaridad entre los gobernadores republicanos. Esta alianza, que incluye a 15 estados, como Florida, Georgia y Tennessee, debe interpretarse no solo como un movimiento político, sino también como una señal de descontento que va más allá de la cuestión de la inmigración. Es una fisura en la visión del papel del gobierno federal y de los estados. Una fisura que tiene raíces históricas profundas.

    En el centro de este conflicto se encuentra la noción de la soberanía estatal. Texas y los estados aliados sostienen que su derecho a proteger sus fronteras es primordial. Sin embargo, esta posición plantea cuestiones cruciales sobre la naturaleza de la Unión americana. Una pregunta predomina: ¿hasta qué punto puede llegar un estado para afirmar su soberanía antes de entrar en conflicto con el gobierno central?

    Los términos elegidos y los tonos utilizados en esta controversia (también en las redes sociales) evocan, de manera preocupante, el espectro de la guerra civil. No es tanto la perspectiva de un conflicto armado lo que es preocupante, sino la creciente percepción de que los Estados Unidos son una nación dividida bajo un mismo gobierno. Las divisiones políticas y culturales parecen cada vez más insalvables, y este episodio en Texas es una manifestación clara de ello.

    Gobernadores de 15 estados ahora han anunciado su apoyo a Texas en su disputa fronteriza con el gobierno federal, algunos enviando unidades de la Guardia Nacional.

    Lo que está sucediendo en Texas no es solo una cuestión de política interna, sino un punto de inflexión que podría definir el futuro de los Estados Unidos. Es un desafío que plantea preguntas fundamentales: ¿Cómo puede una nación permanecer unida cuando sus componentes tienen visiones tan divergentes? ¿Y cuáles serán las consecuencias a largo plazo de esta creciente polarización?

    La situación en Texas es una señal de alarma que no puede ser ignorada. Es un momento de reflexión crítica para los Estados Unidos, un momento en el que se deben examinar no solo las políticas y las leyes, sino también la esencia misma de la Unión. En este contexto, la pregunta permanece: ¿Cómo pueden los Estados Unidos navegar por estas aguas turbulentas y encontrar un camino hacia un futuro más unido y menos dividido?

    #EstadosUnidos #Texas #Frontera #Mexico #Alambradas #Concertinas #Inmigracion

  • Quelle commémoration pour les 60 ans des accords de main d’œuvre entre la Belgique et le Maroc en 2024 ?

    Etiquettes : Maroc, Belgique, main œuvre, immigration,

    Le 17 février 2024, il y aura 60 ans que la Belgique et le Maroc ont signé́ une convention bilatérale de recrutement de main d’œuvre. Cet accord a fait l’objet d’une commémoration en bonne et due forme à l’occasion de son quarantième puis de son cinquantième anniversaire en 2004 et 2014 respectivement. Compte-tenu de l’intensité́ des liens économiques, culturels et humains qui unissent les deux pays, il parait assez naturel que l’opération soit renouvelée en 2024 pour le soixantième.

    Toutefois, il reste utile de s’interroger sur les motivations profondes d’un tel travail mémoriel et de revenir un instant sur les raisons pour lesquelles cet accord a pris une importance symbolique toute particulière dans les relations belgo-marocaines. Il faut peut-être tout d’abord rappeler que ce texte fut à peine commenté et médiatisé au moment de sa signature. Sa portée et sa vocation historiques échappaient probablement aussi en grande partie aux signataires qui en ont bouclé la négociation en quelques jours à peine. Le contenu de la convention, en réalité peu novateur car semblable en bien des points aux autres accords de même type signés par la Belgique à l’époque, ne sera connu du grand public que treize ans plus tard, au moment de sa publication – fort tardive – au journal officiel, le Moniteur belge.

    Avant 2004, l’accord du 17 février 1964 n’avait d’ailleurs fait l’objet d’aucune attention mémorielle particulière. N’ayant ni le lustre ni l’ambition du Traité d’amitié du 4 janvier 1862 entre la Belgique du Roi Léopold Ier et le Maroc du Sultan Mohammed IV pour prendre ce seul exemple, l’accord de 1964 réunissait en réalité toutes les qualités pour connaître un destin de note de bas de page dans le long chapitre des relations entre la Belgique et le Maroc. Mais les choses vont prendre une toute autre tournure en 2004. Probablement inspirés par la commémoration des 50 ans de l’accord belgo-italien de 1946, un collectif de jeunes citoyens Belges d’origine marocaine se met en tête de reproduire l’exercice et de donner la place symbolique qu’elle mérite à la trajectoire de leurs parents en faisant revivre sur la place publique cet accord oublié.

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    La commémoration des 40 ans avait pour objectif conscient de redéfinir les termes du débat. Il s’agissait de rappeler que l’immigration marocaine en Belgique doit se concevoir comme une histoire de travailleurs, qui est aussi celle de leurs épouses et de leurs enfants. Il s’agissait avant tout de la réinscrire dans l’histoire sociale de la Belgique d’après-guerre. En d’autres mots, l’objectif était de résister autant que possible au framingproduit par le tournant du 11 septembre 2001 qui a conduit à réduire la complexité de ces parcours d’immigration de travail en provenance du Sud et de l’Est de la Méditerranée à une seule matrice : celle de minorités musulmanes prétendument inassimilées prises dans un clash des civilisations. La commémoration des 50 ans a amplifié cette perspective de reprise en main du narratif. En associant la commémoration des 50 ans au slogan « C’est du Belge », l’accent était mis à la fois sur l’ancrage local mais également sur la multiplicité des succès des Belgo-marocains et la diversité de leurs contributions au rayonnement de la Belgique.

    Un travail de mémoire

    Forts de ces rappels, comment faut-il appréhender la commémoration des 60 ans qui s’annonce en 2024 ? Sachant que le contexte d’aujourd’hui n’est plus celui de 2004 ni celui de 2014, quelle devrait être la philosophie générale d’une commémoration en phase avec les défis de son temps ? Nous lançons ici quelques propositions pour ouvrir le débat dans une perspective à la fois de continuité par rapport aux commémorations antérieures mais aussi dans une approche de changement avec l’idée d’un événement avec une forte orientation prospective.

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    Une première proposition pourrait certainement faire l’objet d’un large consensus assez rapidement. Elle consiste à rappeler qu’il devrait toujours s’agir d’une commémoration et non d’une célébration de l’accord de 1964. Contrairement à certains raccourcis trop rapidement empruntés, il ne devrait y avoir aucune ambigüité sur l’idée qu’il n’y a rien à célébrer, et encore moins à fêter, dans cet accord de main d’œuvre. L’accord de 1964 est tout au mieux un prétexte pour mener à bien un travail d’hommage, de rétrospective et de mémoire.

    Deuxièmement, la commémoration devrait avoir une ambition multi-thématique. La dimension artistique et culturelle a, de façon très naturelle, dominé les autres en 2004 et 2014 et joué un rôle prépondérant. Toutefois, le vécu des Belgo-marocains a évolué au point qu’il est indispensable aujourd’hui de jeter les projecteurs sur les évolutions sur d’autres terrains au premier rang desquels le champ économique et social, le champ scientifique, sportif sans oublier les pratiques citoyennes qui pourraient donner une assise populaire à l’événement.

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    Initiée par des Belges d’origine marocaine, les commémorations précédentes se voulaient délibérément centrées sur la Belgique. Les parties marocaines ont été relativement peu associées. Or, il existe aujourd’hui entre les deux pays une société civile à la fois dense et composite qui ne se limite pas aux seuls descendants des travailleurs marocains résidant en Belgique. Une importante communauté de Belges s’est développée au Maroc et on dénombre des migrants de retour de plus en plus nombreux (Marocains de Belgique de retour au Maroc mais aussi dans une moindre mesure Belges du Maroc de retour en Belgique). Au-delà de ces groupes, il y a aussi beaucoup de « Belges de Belgique » et de « Marocains du Maroc » qui se sentent concernés par le rapprochement entre les deux pays. On ne compte plus aujourd’hui les initiatives de coopération décentralisées entre universités, syndicats, associations, centres culturels, maisons de jeunes, etc. Ce constat ouvre sur une troisième proposition qui vise à élargir cette commémoration pour qu’elle soit plus en phase avec cette diversité des parcours et éviter toute forme de nombrilisme communautaire. Il s’agit ici de se projeter dans une dynamique réellement multi-acteurs en ce sens que la commémoration donnerait la parole à toutes les parties prenantes intéressées et s’organiserait concrètement tant en Belgique qu’au Maroc.

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    #Belgique #Maroc #Immigration

  • La Tunisie et l’Italie s’engagent à lutter contre l’immigration clandestine

    Topics : Tunisie, Italie, immigration,

    TUNIS, 31 mai (Xinhua) — La Tunisie et l’Italie sont disposées à poursuivre leur coopération dans la lutte contre l’immigration clandestine dans la région méditerranéenne et à développer une approche commune à cet égard, a rapporté mercredi l’agence officielle Tunis Afrique Presse (TAP).

    Le consensus a été atteint entre le président du parlement tunisien Ibrahim Bouderbala et l’ambassadeur d’Italie en Tunisie Fabrizio Saggio lors de leur rencontre tenue au siège du parlement à Tunis.

    Bouderbala a noté que « la proximité géographique, la ressemblance culturelle ainsi que la position des deux pays dans la région méditerranéenne constituent un terrain favorable au renforcement de la coopération bilatérale et multilatérale ».

    Bouderbala a également souligné l’intention de la Tunisie de développer les relations entre les deux parlements.

    Pour sa part, M. Saggio a déclaré que l’Italie attachait de l’importance à ses relations avec la Tunisie, et était disposée à promouvoir la coopération bilatérale dans divers domaines, notamment dans le commerce et l’énergie. 

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    L’Europe veut plus d’immigrés d’Egypte, Maroc et Tunisie

    #Tunisie #Italie #Immigration

  • Tunisie : Début d’une campagne de lutte contre la migration clandestine

    Tags : Tunisie, immigration, subsahariens,

    De Tunis, Mohamed Kettou

    Les migrants subsahariens en Tunisie ne dorment plus tranquilles puisqu’ils ne peuvent pas prévoir l’heure de leur arrestation. En effet, depuis trois jours, la Tunisie vit une lutte contre l’immigration illégale des Subsahariens.

    Ces derniers dont la majorité se compose d’Ivoiriens sont sortis de la cachette pour occuper des quartiers où ils deviennent presque majoritaires, tant à Tunis qu’à Sfax (capitale du Sud) où ils constituent une menace sur le marché de l’emploi.

    C’est une déclaration du Président Kaïs Saïed qui a lancé la lutte engagée, durement, mercredi, à travers tout le pays.

    En effet, la veille, le chef de l’État avait insisté, dans une déclaration, sur la nécessité de trouver une solution à ce phénomène conformément à la loi en vigueur en Tunisie.

    Commentant la déclaration du chef de l’État, l’un de ses conseillers, Wahid Hajjem, a précisé qu’il ne s’agit pas de xénophobie. Kaïs Saïed, a-t-il expliqué, a seulement appelé les autorités compétentes à «mettre un terme aux vagues de migrants subsahariens clandestins qui viennent s’installer en Tunisie dans le cadre d’un projet de les y installer pour de bon». Il s’agit, a-t-il dit, «d’un projet engagé depuis une dizaine d’années en contrepartie de grosses sommes d’argent». «Les décisions qui seront prises dans le strict respect des droits de l’Homme ne toucheront pas les relations avec les pays d’origine de ces migrants», a-t-il précisé.

    Au plan pratique, de nombreuses arrestations de citoyens subsahariens ont eu lieu dans certaines régions du pays. En outre, l’Inspection du travail a annoncé que ses services ont initié une campagne de contrôle de l’emploi des travailleurs étrangers concentrés, en particulier, dans les zones touristiques, industrielles et, même, agricoles.

    À l’opposé, les associations des droits de l’Homme se sont illustrées par leur soutien à ces migrants. Ces associations n’ont pas caché leurs critiques, affirmant que la lutte contre la présence des migrants subsahariens en Tunisie est une opération engagée en «violation de la Constitution et des conventions africaines et internationales».

    À souligner que le nombre de ces migrants est devenu très remarquable en Tunisie. Souvent, ils y entrent de façon illégale et ils sont devenus si nombreux qu’ils sont parvenus à créer des quartiers qui leur sont propres et à devenir, parfois, dangereux pour la sécurité. Leur nombre est encore inconnu. Mais on parle de chiffres allant de 20 à 60 000. Rien que dans la région de Kasserine, limitrophe avec la frontière algérienne, 69 Subsahariens ont été arrêtés au cours des dernières 72 heures pour entrée illicite en Tunisie.

    Aujourd’hui, ces migrants sont un sujet de prédilection sur les réseaux qui regorgent de messages de mécontentement, surtout en soutien aux migrants. Toutefois, des écrits trahissent l’esprit raciste d’auteurs de certains commentaires. En général, la campagne est rejetée car elle est menée aussi sans distinction contre des étudiants ou des personnes malades venues se soigner en Tunisie.

    C’est, écrit un ingénieur sur sa page Facebook, «le résultat de l’ignorance, de la gabegie, du populisme et de l’amateurisme».

    Au niveau diplomatique, la première réaction vient de l’ambassade du Cameroun. La chancellerie appelle les citoyens originaires de ce pays à veiller au respect des lois tunisiennes et annonce qu’elle est disposée à venir en aide à tout candidat à un retour volontaire à Yaoundé.

    M. K.

    Le Soir, 25/02/2023

    #Tunisie #Migration #Subsahariens

  • Migration: 30 millions d’euros supplémentaires pour le Maroc

    Migration: 30 millions d’euros supplémentaires pour le Maroc

    Espagne, Maroc, Immigration, contrôle des frontières,

    Le gouvernement espagnol approuve 30 millions d’euros supplémentaires pour le contrôle des migrations au Maroc

    Mardi dernier, le Conseil des ministres espagnol a approuvé l’envoi de 30 millions d’euros supplémentaires aux autorités marocaines à des fins de contrôle des migrations, le quatrième programme d’aide financière de ce type depuis 2019, rapporte le journal espagnol Público.

    Le Maroc a maintenant reçu 123 millions d’euros de l’Espagne pour le contrôle des migrations depuis 2019. L’UE a distribué 346 millions d’euros à l’État nord-africain au cours de la même période et devrait envoyer 500 millions d’euros supplémentaires jusqu’en 2027.

    Cela fera un total de 969 millions d’euros entre 2019 et 2027, selon la même source, même si le « chantage migratoire » dont les autorités marocaines sont devenues des maîtres veut dire que le montant pourrait bien encore augmenter.

    Précédemment, le Maroc a reçu 215 millions d’euros de financement de l’UE pour le contrôle des frontières entre 2001 et 2019. Ajouté aux fonds post-2019, il semble que d’ici 2027, l’État nord-africain aura reçu plus de 1 milliard d’euros des fonds européens et espagnols pour le contrôle des frontières et des migrations.

    Lire la suite depuis la source (Maroc-leaks)

    #Maroc #Espagne #Migration

  • Migration: 30 millions d’euros supplémentaires pour le Maroc

    Migration: 30 millions d’euros supplémentaires pour le Maroc

    Espagne, Maroc, Immigration, contrôle des frontières,

    Le gouvernement espagnol approuve 30 millions d’euros supplémentaires pour le contrôle des migrations au Maroc

    Mardi dernier, le Conseil des ministres espagnol a approuvé l’envoi de 30 millions d’euros supplémentaires aux autorités marocaines à des fins de contrôle des migrations, le quatrième programme d’aide financière de ce type depuis 2019, rapporte le journal espagnol Público.

    Le Maroc a maintenant reçu 123 millions d’euros de l’Espagne pour le contrôle des migrations depuis 2019. L’UE a distribué 346 millions d’euros à l’État nord-africain au cours de la même période et devrait envoyer 500 millions d’euros supplémentaires jusqu’en 2027.

    Cela fera un total de 969 millions d’euros entre 2019 et 2027, selon la même source, même si le « chantage migratoire » dont les autorités marocaines sont devenues des maîtres veut dire que le montant pourrait bien encore augmenter.

    Précédemment, le Maroc a reçu 215 millions d’euros de financement de l’UE pour le contrôle des frontières entre 2001 et 2019. Ajouté aux fonds post-2019, il semble que d’ici 2027, l’État nord-africain aura reçu plus de 1 milliard d’euros des fonds européens et espagnols pour le contrôle des frontières et des migrations.

    L’article de Publico note que la dernière livraison de fonds est intervenue après que l’État marocain a envoyé une lettre au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies condamnant la souveraineté espagnole sur Melilla et affirmant que le pays n’a pas de frontières terrestres avec l’Espagne. La lettre était une réponse à une enquête sur l’action brutale contre des personnes tentant de franchir la barrière frontalière de Melilla en juin.

    Les autorités espagnoles semblent donc chercher à encourager leurs homologues marocains à maintenir l’apparente prétention d’avoir des frontières terrestres avec l’Espagne, afin d’empêcher l’arrivée de personnes indésirables par-dessus les clôtures à Ceuta ou Melilla – tout comme les responsables marocains l’ont si bien fait en juin, lorsqu’ils ont participé à de violentes attaques contre des personnes tentant de franchir les barrières frontalières, puis n’ont pas porté secours à ceux qui ont été blessés.

    Depuis lors, les autorités marocaines s’acharnent contre ceux qui ont participé à la tentative de traversée, avec des condamnations allant jusqu’à 4 ans de prison ferme.

    L’annonce d’une nouvelle levée de fonds s’est accompagnée des assurances du ministre espagnol de l’intérieur, Fernando Grande-Marlaska, sur l’amitié « loyale et fraternelle » du Maroc.

    Avant la réunion de vendredi dernier du Conseil Justice et Affaires intérieures de l’UE, Grande-Marlaska a également pris le temps de dire que ses homologues européens n’avaient pas à s’inquiéter, « car les relations entre le Maroc et l’Espagne sont exceptionnelles et extraordinaires ». Rien n’est moins sûr. Les pateras continuent d’arriver aux Îles Canaries provenant de Laayoune, Dakhla, Nouadhibou et Sénégal.

    #Maroc #Espagne #Immigration #Frontières

  • Frontières sud de l’UE: Problèmes au Maroc, au Malte et en Libye

    Frontières sud de l’UE: Problèmes au Maroc, au Malte et en Libye

    Maroc, Espagne, immigration, Melilla, Union Européenne, Malte, Libye, Italie, Egypte,

    Frontières sud de l’UE : le Maroc continue d’arrêter des migrants alors que le médiateur critique l’Espagne, les ONG de la RAS dénoncent les tactiques maltaises de non-réponse alors que Sea-Watch 3 reste bloqué et proteste contre l’accord Italie-Libye.

    Alors que l’Espagne et le Maroc continuent de bloquer une enquête approfondie sur la « tragédie meurtrière de Melilla », les autorités marocaines ajoutent 25 personnes à sa vague d’arrestations et le Médiateur critique les autorités espagnoles. Sea-Watch 3 reste bloqué en Italie malgré une décision de la Cour européenne de justice (CEJ) alors que Malte poursuit ses tactiques de non-réponse en ordonnant à un navire marchand d’emmener des survivants en Égypte. La protestation contre l’accord Italie-Libye devrait être renouvelée en novembre.

    La controverse sur la perte tragique d’au moins 37 vies au poste frontière de Melilla entre le Maroc et l’Espagne en juin se poursuit. Alors que les autorités des deux pays ont été réticentes à assurer une enquête approfondie sur l’incident meurtrier, le Maroc a condamné des dizaines de ses survivants à des peines d’emprisonnement , notamment »entrée illégale sur le sol marocain » et « violences contre les forces de l’ordre ». Le dimanche 16 octobre, 25 autres personnes originaires du Soudan et du Tchad ont été détenues dans la forêt de Gourougou près de l’enclave espagnole de Melilla.

    « Le Maroc agit comme un gendarme de la politique européenne d’immigration », a déclaré Omar Naji, chef du groupe de défense des droits de l’AMDH à Nador. Ajoutant que les autorités « auraient dû protéger ces demandeurs d’asile au lieu de les arrêter ». Entre-temps, une publication anticipée d’un rapport du Médiateur espagnol définit l’incident comme « une situation de risque prévisible » sans tenir compte « des garanties juridiques espagnoles et internationales des droits des migrants », y compris le droit de demander l’asile.

    L’enquête du Médiateur est en cours. Selon InfoMigrants, la route canarienne s’est déviée ces derniers mois avec comme principal point de départ la côte entre Tan-Tan au sud du Maroc et Laayoune au nord du Sahara, juste en face de Lanzarote et Fuerteventura à seulement 100-150 kilomètres. Entre le 16 et le 17 octobre, des sauveteurs espagnols de Salvamento Marítimo ont secouru 380 personnes tentant d’atteindre les îles Canaries dans des embarcations de fortune. Et le 18 octobre, la hotline de l’ONG Alarm Phone a confirmé un autre sauvetage de 45 personnes tentant de rejoindre les îles Canaries depuis le Maroc par l’opérateur de sauvetage espagnol. Toujours le 19 octobre , Salvamento Marítimo a secouru 11 ressortissants algériens dont trois enfants et un bébé de 8 mois après que le groupe ait été à la dérive pendant quatre jours.

    Sea-Watch 3 exploité par Sea-Watch International est bloqué par les autorités italiennes depuis le 21 septembre 2022 malgré une décision rendue en août par la CJUE déclarant illégales les contrôles arbitraires par l’État du port (PSC). L’organisation a déclaré le 18 octobre : « En raison du blocus arbitraire du Sea-Watch 3, nous n’avons actuellement aucun navire en service – néanmoins, nous volons avec Seabird tous les jours et soutenons la flotte civile depuis les airs. Ces derniers jours, notre équipage a pu repérer de nombreux bateaux et personnes en détresse ».

    Les autorités maltaises poursuivent leurs tactiques de non-réponse aux personnes en détresse en Méditerranée. Une déclaration communepar Alarm Phone, Mediterranea Saving Humans, Médecins Sans Frontières (MSF) et Sea-Watch publié le 19 octobre, décrit comment le 26 septembre : « 23 personnes ont été envoyées en Égypte sur les instructions du Rescue Coordination Center (RCC) de Malte, après avoir été secouru dans la région maltaise de recherche et de sauvetage (SAR) par le navire marchand Shimanami Queen, naviguant sous le pavillon de l’État panaméen ».

    Selon les organisations : « Conformément aux conventions maritimes, le RCC Malte est légalement responsable de la coordination de toute opération de sauvetage en cas d’urgence ou d’accident dans sa région SAR. Dans ce cas précis, le RCC Malte a ordonné aux navires marchands se trouvant à proximité immédiate du bateau en détresse soit de poursuivre leur route, soit simplement de rester en attente, retardant ainsi considérablement le sauvetage. Le 17 octobre : Des pêcheurs tunisiens ont secouru 35 personnes et le navire Nadir exploité par RESQSHIP a réussi à alerter les autorités italiennes et à empêcher le groupe renvoyé par les autorités tunisiennes. Une fillette de quatre ans non accompagnée est arrivée à Lampedusa sans sa famille le 17 octobre dans un bateau bondé. Selon certaines informations, ses parents et sa sœur auraient été laissés en Tunisie alors que le bateau partait précipitamment.

    Le 17 octobre , MSF Mer a signalé que son navire, Geo Barents, a mené plusieurs opérations de sauvetage, sauvant près de 100 personnes dont 17 enfants et ramenant le nombre total de survivants à bord à près de 300 après des sauvetages supplémentaires les 16 et 17 octobre . L’organisation a déclaré le 19 octobre: ​​ »Le Geo Barents se dirige actuellement vers le nord et confie une recherche excessive à SOS Humanity. Après avoir fait face à des voyages éprouvants, à des abus et à la détention en Libye, les 293 hommes, femmes et enfants à bord doivent rapidement rejoindre un lieu sûr ». Neuf jours après le premier sauvetage, les survivants ont finalement été assignés à un port de débarquement à Taronto, en Italie, le 21 octobre. Rapports MSF Merd’un survivant : « montrant à notre équipe médicale des blessures subies en Libye qui n’ont pas été soignées. Certains sont le résultat de la violence et des abus que beaucoup d’entre eux subissent dans le pays ». Le 21 octobre , Alarm Phone a fait état de 32 personnes à la dérive au large de Benghazi, appelant à un sauvetage.

    Le soutien et la coopération de l’UE et des États membres aux autorités libyennes, y compris les soi-disant garde-côtes libyens notoires pour dissuader la migration, ont été largement critiqués comme une complicité de facto dans les violations extrêmes des droits de l’homme dans ce pays déchiré par la guerre. Le 15 octobre, des militants se sont rassemblés dans des villes italiennes, dont Rome et Naples, pour protester contre l’accord Italie-Libye qui a été renouvelé pour trois ans en février 2020 et doit prendre fin début 2023 mais devrait être renouvelé en novembre 2022.

    16 627 personnes avaient « débarqué sur les côtes libyennes » en 2022 au 1er octobre, selon l’Organisation internationale pour les migrations OIM Libye . La majorité de ces personnes auraient été interceptées et renvoyées par les soi-disant garde-côtes libyens, financés et formés par l’UE et ses États membres.

    European Council on Refugees and Exiles, 21/10/2022

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  • Maroc-Espagne : Chronologie d’une crise en 11 assaults

    Maroc-Espagne : Chronologie d’une crise en 11 assaults

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    Toutes les attaques marocaines contre l’Espagne au cours de la dernière année et demie

    Depuis 18 mois, le royaume alaouite met en œuvre une stratégie agressive de confrontation contre le gouvernement de Sánchez, dont il a obtenu de nombreuses missions, comme le remplacement aux Affaires étrangères ou la déviation sur le Sahara.

    La crise actuelle entre le Maroc et l’Espagne, dont le dernier chapitre n’a probablement pas été écrit, est déclenchée par l’arrivée du chef du Front Polisario , Brahim Ghali , en Espagne le 18 avril 2021. Le militaire et homme politique -également président de la République sahraouie – entre en Espagne pour être hospitalisé à Logroño après avoir contracté le coronavirus . Lorsque la nouvelle a été rendue publique – son entrée est un secret d’État –, le Maroc a qualifié l’acte du gouvernement espagnol de « contraire à l’esprit d’association et de bon voisinage ». A partir de ce moment, les attaques commencent.

    1.- Crise migratoire à Ceuta

    Le 17 mai 2021, il y a un afflux massif de migrants à Ceuta . Les images de la gendarmerie marocaine ouvrant les portes pour faciliter leur passage inondent les télévisions et les réseaux sociaux. 8 000 migrants – pour la plupart des mineurs – arrivent dans la ville autonome en deux jours . L’ambassadrice du Maroc en Espagne, Karima Benyaich , peu après la crise migratoire, a fait des déclarations éclairantes : « Il y a des actes qui ont des conséquences et il faut les accepter.

    2.- Appel à consultations de l’ambassadeur du Maroc en Espagne

    Le 18 mai 2021, le Maroc convoque son ambassadrice en Espagne, Karima Benyaich , pour des consultations . Les relations entre les deux pays sont pratiquement rompues.

    3.- Annulation de l’opération Traversée du détroit

    Le 6 juin 2021, le Maroc annule l’Opération Traversée du Détroit (OPE), citant la pandémie comme cause. Cependant, Rabat maintient des liaisons depuis la France , l’Italie ou le Portugal . L’OPE représente une incitation économique pour l’Espagne pendant les mois d’été, puisqu’entre le 15 juin et le 15 septembre, des centaines de milliers de Marocains de toute l’Europe traversent le territoire espagnol pour rejoindre leur pays natal. L’annulation de l’OPE implique donc un manque à gagner notable pour l’Espagne.

    4.- Licenciement de Laya, arrivée d’Albares

    Sánchez, comme premier geste de conciliation envers le royaume alaouite, sacrifie la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya , le 10 juillet 2021 , pour la remplacer par José Manuel Albares , jusqu’alors affecté à l’ambassade d’Espagne à Paris . Le profil pro-français d’Albares cherche à apaiser les eaux avec Rabat . Malgré le geste, le Maroc continue de démentir toute visite d’un haut responsable du gouvernement espagnol à Rabat, se cachant toujours derrière la situation sanitaire compliquée causée par le COVID-19.

    5.- Le drapeau de l’Espagne, à l’envers

    Lors de la visite de Pedro Sánchez à Rabat le 7 avril 2022, qui vise à clore la crise aiguë entre le Maroc et l’Espagne, il y a un geste qui ne passe pas inaperçu auprès de l’opinion publique. Lors du dîner entre Mohamed VI et Sánchez , le drapeau espagnol est placé à l’envers. Il y a des spéculations quant à savoir s’il pourrait s’agir d’un acte intentionnel , puisque les symboles des réunions d’État sont soigneusement examinés par l’équipe du protocole.

    6.- Fuite de la lettre de Sánchez

    Le 18 mars 2022, la Maison royale du Maroc annonce que le président du gouvernement espagnol a adressé une lettre à Mohamed VI , datée du 14 mars, dans laquelle il assure que « la proposition marocaine d’autonomie » constitue « la proposition la plus sérieuse, la plus crédible et réaliste » pour résoudre la question du Sahara Occidental.

    La publication de la lettre de Sánchez – par le Maroc – prend par surprise le gouvernement lui-même et les partis qui soutiennent l’exécutif. L’opposition ne le sait pas non plus. Reste à savoir si le président en informe préalablement Felipe VI . Les détails que Moncloa offre sont minimes et Sánchez décide de ne pas comparaître au Congrès avant le 30 de ce mois. Après cinq jours de silence, la lettre de Sánchez à Mohammed VI est rendue publique dans son intégralité par sa fuite dans un journal.

    7.- Reconnaissance espagnole de l’annexion du Sahara par le Maroc

    Pedro Sánchez, dans la lettre qu’il adresse à Mohamed VI , soutient en effet que le plan d’autonomie du Sahara Occidental proposé par le Maroc en 2007 constitue « la base la plus sérieuse et la plus réaliste » pour parvenir à une solution à ce conflit. Sánchez exprime également sa volonté de « construire une nouvelle relation, basée sur la transparence et la communication permanente, le respect mutuel et les accords signés entre les deux parties et l’abstention de toute action unilatérale ».

    Le tournant politique est d’une telle envergure historique que les partenaires du gouvernement de Sánchez se retournent contre lui. ERC , Más País , EH-Bildu et IU rejettent le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara Occidental au Congrès parce qu’ils le considèrent comme contraire aux résolutions de l’ONU, tandis que PP et Vox choisissent de s’abstenir. Quelque chose d’inhabituel; tous accusent le gouvernement de s’éloigner de « la position correcte ». Le virage brutal de la politique étrangère a également provoqué un rejet direct de l’ Algérie et une dégradation drastique des relations de ce pays avec l’Espagne.

    8.- Vol d’informations avec Pegasus

    Le 2 mai 2022, le ministre de la Présidence, Félix Bolaños , reconnaît lors d’une conférence de presse le vol d’informations du téléphone portable de Pedro Sánchez et ancien ministre González Laya. Dans le cas de Sánchez, on suppose que le vol de données dépasse deux Go . Les dates de l’assaut informatique coïncident avec le paroxysme de la crise diplomatique avec le pays voisin ; c’est-à-dire en mai 2021. L’exécutif de Sánchez ne reconnaît pas la responsabilité du Maroc dans cet événement, bien qu’il assure qu’il s’agit « d’une attaque extérieure ».

    9.- Destitution de Paz Esteban

    Après 39 ans de travail dans les services de renseignement espagnols, le gouvernement de Pedro Sánchez limoge le 10 mai le directeur du Centre national de renseignement (CNI), Paz Esteban.

    10.- Assaut sur la clôture de Melilla

    « S’il y a un responsable, ce sont les mafias qui font le trafic d’êtres humains », affirme Sánchez le 25 juin 2022 à propos de l’assaut massif sur la clôture de Melilla par plus de 2 000 immigrés , qui a fait 27 morts selon certaines ONG , et 49 gardes civils blessés. Le président, qui avait précédemment remercié la « coopération extraordinaire » du pays voisin, soutient une nouvelle fois le travail du Maroc, évitant ainsi de condamner les violences policières marocaines disproportionnées.

    11.- L’Espagne livre 20 millions d’euros au Maroc

    Le 11 octobre, le Conseil des ministres espagnol a approuvé l’octroi d’un prêt de 20 millions d’euros à la société financière marocaine Jaida SA , imputé au Fonds pour la promotion du développement géré par le ministère marocain des Affaires étrangères, et avec une durée de remboursement de quatre ans.

    Le gouvernement de Pedro Sánchez justifie cette aide par le fait que l’entreprise « joue un rôle clé dans le soutien de l’inclusion financière au Maroc », et qu’elle contribuera ainsi au « développement économique, en promouvant les opportunités économiques pour les plus pauvres ».

    El Debate, 19/10/2022

    #Maroc #Espagne #Sahara_Occidental #Algérie #Immigration