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  • Algérie: les aveux des mis en cause dans l’assassinat de Bensmaïl

    Algérie: les aveux des mis en cause dans l’assassinat de Bensmaïl

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    Assassinat de Djamel Bensmail: Voici les aveux des mis en cause

    Le Directeur de la Police judiciaire a la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Mohamed Chakour a affirmé, dimanche, l’arrestation de 36 mis en cause dont 3 femmes, impliqués dans l’assassinat et le lynchage du jeune Djamel Bensmail a Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou).

    Intervenant lors d’une conférence de presse animée a l’Ecole supérieure de Police a Châteauneuf, le Contrôleur de police Mohamed Chakour a indiqué que l’enquête préliminaire ouverte par les services de Sûreté suite au crime d’homicide, lynchage, immolation par le feu et mutilation, sabotage de biens et violation de l’enceinte d’un poste de police, entraînant la mort de Djamel Bensmail a Larbaâ Nath Irathen, a donné lieu a l’arrestation de 36 mis en cause dont 3 femmes”, ajoutant que parmi ces individus arrêtés “figurent la femme qui appelait et incitait a décapiter la dépouille et la personne qui a poignardé la victime, arrêtée alors qu’elle tentait de fuir vers le Maroc”.

    Les services de Sûreté nationale “qui ont intensifié leurs investigations œuvrent a arrêter tous ceux qui ont pris part a ce crime odieux”, a souligné M. Chakour précisant que les policiers qui transportaient la victime a bord du véhicule de police “ont évité les tirs de sommation pour éviter tout dérapage sécuritaire dangereux, que certaines parties connues pour leur hostilité envers l’Algérie auraient exploité pour déstabiliser le pays”.

    “Le non recours aux tirs de sommation intervenait en application des instructions du Haut commandement”, a-t-il expliqué.

    Lors de cette conférence, des vidéos des aveux de quatre mis en cause dont la femme qui incitait a la décapitation de la victime, ont été projetées.

    Echourouk online, 16/08/2021

  • Algérie: Le lynchage du jeune Bensmaïl enflamme la toile (vidéo)

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    Djamel Bensmaïl est un jeune artiste engagé originaire de Miliana qui porte dans son coeur l’idéal d’une société plus humaine. C’est à ce titre qu’il a participé comme de nombreux jeunes à plusieurs actions de volontariat à caractère social et écologique et au Hirak populaire tant il était épris de changement.

    Parti comme volontaire dans la wilaya de Tizi Ouzou pour aider à combattre les incendies qui ravageaient les forêts et menaçaient les habitants, il ne pouvait pas savoir qu’il allait tomber sur des êtres qui ont perdu toute humanité et qui lui ont fait subir le pire des châtiments juste par ce qu’ils présumaient qu’il était un pyromane.

    L’image terrible du lynchage du jeune Djamel qui a fini par être brûlé vif a vite fait le tour des réseaux sociaux. De nombreux Algériens choqués et révoltés par ce crime barbare n’ont pu se contrôler. Sur les réseaux sociaux, les discours puant la haine raciale ont malheureusement remplacé les discours de sympathie et de solidarité que l’épreuve a fait naître entre les Algériens depuis plusieurs jours, ce qui pousse à s’interroger sur les mobiles cachés de ce crime abject.

    Des blogueurs algériens ont attribué ce crime à des éléments du MAK dans le but de casser l’élan de solidarité nationale apparu ces derniers jours en faveur des wilayas les plus touchées par les incendies (Tizi Ouzou et Béjaïa) et qui a su transcender les clivages ethniques et régionaux. Cette piste n’est pas à exclure mais une chose est sûre. Ce crime n’honore ni la Kabylie ni l’Etat algérien.

    En effet, si le comportement barbare de la foule est à dénoncer, il ne faut pas oublier le caractère criminel de la conduite des policiers qui ont fini par livrer la victime à ses bourreaux sous la pression d’une foule déchaînée alors qu’ils auraient pu effectuer des tirs de sommation pour disperser les assaillants.

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    Alors que les images du forfait circulaient sur la toile et que les criminels ne cachaient même pas leurs visages, l’Etat s’est montré d’une passivité déconcertante. Cette passivité ne fera qu’aggraver la cassure entre les Algériens que l’Etat prétend éviter à tout prix. Ce ne sont pas les discours creux contre la Fitna qui arrêteront celle-ci mais la justice. C’est pourquoi l’Etat algérien doit agir au plus vite pour arrêter et punir les coupables de ce forfait. Il y va de l’autorité de l’Etat mais aussi de l’unité nationale tant galvaudée dans le discours officiel.

    En effet, la passivité de l’Etat dans ces circonstances risque d’être interprétée par l’opinion publique algérienne comme une politique de deux poids, deux mesures et un favoritisme régional inadmissible. Certes, le chantage au séparatisme sur lequel surfe un mouvement nationaliste xénophobe des plus extrémistes semble paralyser le pouvoir algérien qui cherche à éviter de tomber dans les provocations de ce mouvement soutenu par des puissances étrangères par une politique de concessions à l’égard de la Kabylie qui devient à la fin complètement improductive.

    En effet, le chantage au séparatisme kabyle ne peut pas tout justifier. Les Algériens ont le sentiment que pour sauvegarder une unité nationale factice, le pouvoir est prêt à toutes les concessions quand il s’agit de la Kabylie. Ce comportement qui est au départ tout à fait louable n’a malheureusement pas aidé jusqu’ici cette région. Au contraire, il a contribué à nourrir un chauvinisme arrogant dont se nourrit un courant séparatiste qu’on dit minoritaire mais qui réussit apparemment à imposer sa loi aux habitants.

    Pire, le chantage au séparatisme est devenu une rente politique pour les minorités culturelles et idéologiques qui ont main basse sur l’Administration et la plupart des entreprises publiques comme l’atteste l’exemple de la Sonatrach et pour leurs expressions politiques au sein de l’opposition pseudo-démocratique (FFS, RCD, MDS). Plusieurs observateurs ont estimé au lendemain de ce crime odieux qui a enflammé les réseaux sociaux que si les choses continuent ainsi, il est fort à craindre que la révolte sociale qui gronde contre l’injustice et la corruption prenne une tournure raciale qui risque de porter atteinte sérieusement à la paix civile et à la cohésion nationale. La balle est désormais dans le camp de l’Etat, premier garant de la paix civile et de l’unité nationale.

    Les discours creux contre la Fitna ne suffisent pas dans ces circonstances. La main de fer de l’Etat doit s’abattre impitoyablement sur les criminels dans le respect de la loi. Ce ne sont pas les cris de révolte légitime des jeunes algériens sur les réseaux sociaux qui vont allumer le feu de la Fitna. Cette dernière se nourrit de toutes les pratiques régionalistes et racistes que les Algériens supportent depuis 1962 de la part des minorités qui ont squatté les appareils de l’Etat et qui cherchent aujourd’hui à en prendre totalement le contrôle sans passer par le suffrage universel au nom du mot d’ordre trompeur « madania machi askaria » avec le soutien de leurs sponsors étrangers.

    Mohamed Merabet

    Algérie solidaire, 12/08/2021

  • Main tendue à l’Algérie : La sincérité douteuse du Maroc

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    La sincérité de la démarche marocaine d’aider l’Algérie dans la lutte contre les feux est douteuse

    Synthèse Ammar Zitouni

    Beaucoup de politologues ont donné raison aux autorités algériennes après leur refus de la proposition faite par le Maroc d’envoyer deux canadairs pour lutter contre les feux qui ravagent une partie du pays. Cette aide serait une manière pour le royaume chérifien de montrer à prix réduit sa bonne volonté dans les relations difficiles qu’entretiennent les deux pays voisins.

    Une proposition d’aide qui n’est pas anodine au regard de la stratégie régionale marocaine, affirme le politologue tunisien Riadh Sidaoui, directeur du Centre arabe de recherche et d’analyses politiques (Caraps). « Le Maroc veut gagner des points auprès de l’opinion publique algérienne, maghrébine et internationale.

    Il le fait en montrant qu’il tente d’aider l’Algérie lorsque celle-ci souffre, mais cela ne change pas la réalité du conflit entre les deux pays et l’accumulation des griefs, explique-t-il au micro de Sputnik. Une escalade si dramatique que la prochaine étape entre les deux frères ennemis serait, selon Riadh Sadaoui,  » la guerre « .

    Depuis 1994 et les accusations marocaines de la participation des services secrets algériens à l’attentat de Marrakech, les deux pays n’ont jamais eu de relations normalisées. Plus récemment, sur fond de soutien algérien à l’autodétermination du Sahara occidental, sur lequel Rabat clame sa souveraineté, ces relations se sont considérablement envenimées.

    Il y a moins d’un mois, l’animosité a franchi un nouveau palier lorsque l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, Omar Hillal, a fait passer une note affirmant que  » le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination « . Un soutien inédit à l’indépendance de la Kabylie et une ligne rouge franchie selon Alger qui a rappelé dans la foulée son ambassadeur au Maroc.

    A ce jour, la frontière terrestre entre les deux puissances régionales est fermée. S’en est suivie l’affaire Pegasus, qui a révélé au mois de juillet la dimension quasi industrielle de l’espionnage chérifien sur l’Algérie, via les téléphones portables. Et ce, au plus haut niveau de l’appareil de l’Etat.

    Le Maroc  » souffle le chaud et le froid « .

    En raison de ce passif lourd, Riadh Sidaoui doute de la sincérité de la démarche marocaine.

    Pour lui, elle serait une opportunité trop facile pour faire oublier les manœuvres passées.

    En effet, aider l’Algérie avec deux canadairs,  » ça ne va pas changer la donne « , explique le directeur du Caraps, alors que c’est un bon moyen d’améliorer son image « . « Les Marocains tentent généralement de faire baisser la tension dans le discours. Ils soufflent le chaud et le froid. Mais les Algériens rétorquent le plus souvent que les tensions entre les deux pays ne sont pas une question de discours, mais une question d’actes « , nuance le chercheur.

    Et selon lui,  » quand on regarde les actes « , le Maroc manifeste  » une position hostile vis-à-vis de l’Algérie sur la scène internationale, régionale et dans les relations bilatérales « .  » Les bonnes paroles ne changent pas la donne sur le terrain « , poursuit l’interlocuteur de Sputnik.

    Les Algériens ne sont pas dupes, affirme-t-il. Et cela va même plus loin.  » Sur les réseaux sociaux certains Algériens accusent le Maroc d’être derrière les feux qui se sont propagés sur 17 wilayas algériennes « . En effet, les invectives se multiplient sur Internet. De quoi doucher les espoirs d’apaisement.
    A. Z.

    Le Maghreb, 15/08/2021

  • L’imaginaire collectif du peuple algérien

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    L’Algérie connaît depuis lundi dernier les plus vastes incendies de son histoire, notamment dans les wilayas de Tizou-Ouzou, Bejaïa et une très grande partie des régions de l’est du pays. Et ce n’est pas fini. Des traîtres comme Ferhat Mehenni, Mohamed Larbi Zitout, Ali Belhadj, les résidus de l’ex-FIS et bien d’autres sont prêts à détruire sciemment et volontairement la stabilité du pays à travers leurs motivations tragiques et malsaines. Il n’est donc ni exagéré ni hyperbolique de noter que chaque attitude, activisme de ces groupes visent à mettre à mal du pays l’économie et l’unité nationale.

    Le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune dans le message qu’il a adressé jeudi dans la soirée au peuple algérien a mis en garde contre les tentatives d’  » exploiter cette tragédie pour attenter à l’unité nationale. « Notre patrie passe, encore une fois, par des circonstances rudes et tragiques du fait des feux dévastateurs dans 17 wilayas, notamment à Tizi-Ouzou, a-t-il déploré, ajoutant  » en cette pénible occasion, je réitère mes condoléances les plus sincères à tous les civils et militaires, martyrs du devoir national, brûlés alors qu’ils combattaient ce désastre « .

    Face à ces incendies volontaires, le chef de l’Etat a mis en exergue la responsabilité objective de l’Etat, la responsabilité nationale dans cette grande épreuve que traverse le pays et dont les auteurs, particulièrement deux organisations terroristes qui tentent de porter atteinte à l’unité nationale allusion au MAK et à Rachad, deux organisations déjà classées par les autorités algériennes comme terroristes.

    Mettant en garde ces parties qui  » profitent de l’occasion pour semer la discorde « , le Président Tebboune a affirmé que  » l’Etat algérien est un Etat indivisible, et le peuple est uni de Tizou-Ouzou à Tamanrasset, et de Tébessa à Tlemcen. Ces questions sont tranchées et nous utiliserons tous les moyens offerts pour barrer la route à ces personnes qui veulent attenter à l’unité nationale « . « Pour ce qui est des parties qui profitent de cette pénible épreuve pour envenimer la situation et tenter de créer la discorde entre l’Armée et le peuple, et entre le peuple et l’Etat « , le président Tebboune dira  » ce sont les citoyens honorables qui ont soutenu les services de sécurité pour mettre la main sur des suspects dont le nombre s’élève jusqu’à présent à 22 mis en cause « .

    D’un ton fort, le chef de l’Etat dira « Quiconque tenterait d’attenter à l’unité nationale paiera le prix très cher, l’unité nationale étant une chose sacrée pour laquelle un million et demi d’Algériens sont morts « .

    Concernant le décès du jeune à Larbaa Nath Irathen (Tizi-Ouzou), suite à des soupçons de son implication dans les feux de forêt qui ont ravagé la région, le président de la République a souligné que seule la justice était habilitée à établir les faits de cette affaire.

    Le président Tebboune a conclu son allocution en insistant sur l’importance de l’unité nationale qui doit être placée au-dessus de toute autre considération. Cela signifie en terme de phase difficile actuelle qu’il s’agit d’une responsabilité nationale cruciale pour la préservation de l’unité et de la stabilité nationales du pays, d’une paix et d’un développement durables afin d’éviter de retomber dans les conséquences désastreuses de la décennie noire des années 90 au détriment du bien-être de la population. Les tentatives de pousser les Algériens à la division ont toujours été un prélude voué à l’échec. Il s’agit de fait pour tout un chacun et tous d’agir promptement car les ennemis de la Patrie ne prennent jamais de  » vacances  » pour agrandir et élargir leurs menaces comme en témoignent les incendies et les dimensions dangereuses pour la stabilité du pays et qu’il faille donner à présent du poids au degré de mobilisation et de vigilance. C’est là la priorité la plus importante du moment.

    Nul ne devrait sous-estimer la théorie du complot contre le pays. Les ennemis de la Patrie ne cesseront jamais de fabriquer dans les laboratoires étrangers les manœuvres pour justifier leur rêve d’une Algérie divisée et ensanglantée par la violence.

    A présent personne n’est dupe sur l’origine de ces départs de feu et les plus grands enregistrés de tous les temps en Kabylie surtout. En ces moments pénibles que traverse le pays, la solidarité est contraire à la haine. La quiétude, la stabilité socio-politique du pays ne seront jamais apportées par ceux qui intensifient la division et la fitna.

    La solidarité nationale mise à jour par les Algériens envers la Kabylie et les autres régions du pays en ces douloureuses épreuves est le témoin d’une éclatante bienfaisance de l’originalité algérienne dans sa maîtrise conceptuelle d’un champ de réalité segmentaire, multiple riche d’entraide et de solidarité entre les fils d’un même pays. Une solidarité qui renforce l’admiration où le citoyen aux quatre coins du pays témoigne de ce savoir initiatique, de cette puissance de se soutenir dans les moments difficiles.

    B. C.

    Le Maghreb, 15/08/2021

  • Algérie : Djamel Bensmaïl l’artiste, cet humaniste

    Algérie : Djamel Bensmaïl l’artiste, cet humaniste

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    DJAMEL BENSMAÏL EST MORT EN HÉROS L’artiste, cet humaniste

    IL Y A DES COLÈRES QUI NE SE CALMENT PAS, des douleurs insondables, des blessures qui resteront béantes, des morts qui nous sèchent nos larmes et qui nous indignent. Des morts inacceptables parce qu’injustes et injustifiables.

    La mort de l’artiste Djamel Bensmaïl, assassiné par une foule déchaînée et insatiable, fait partie de ces disparitions qui nous révoltent et qui mettent en émoi tout le peuple algérien.

    Appelé affectueusement Jimmy par ses amis et proches, Djamel Bensmaïl était un poète, musicien et artiste-peintre. Un type bien qui aimait l’art, le beau et la vie, et aux dires de ceux qui l’on connu, un humaniste qui aimait prêter main-forte à ceux qui en avaient besoin. Une belle âme qui, devant le désastre qui a touché la région de Kabylie avec la série d’incendies qui ont ravagé des villages entiers, n’hésite pas à quitter sa ville Miliana pour partir renforcer les rangs des bénévoles venus secourir les habitants des régions sinistrées.

    Quel a été son tort ? Celui de son élan humanitaire qui, au risque de sa vie, est allé affronter des flammes en furie, les mains nues. Elan généreux comme ceux de milliers d’Algériens qui constituent des chaînes humanitaires pour renforcer les convois d’aides aux populations démunies après le désastre qui a ravagé des régions entières. Ton geste restera à jamais dans nos mémoires Djamel.

    Le cinéaste Mustapha Mengouchi, qui s’exprimait sur cette horrible mort du jeune artiste, a trouvé le mot juste, en soulignant qu’il n’aimait pas la foule parce qu’elle est immonde, alors que le sociologue Lahouari Addi a précisé qu’il a été tué par la foule et que la foule est un phénomène qui déshumanise l’individu.

    C’est sans doute le père de Djamel Bensmaïl qui a tout compris, lui qui, dans son message au peuple algérien, a donné une leçon d’humanisme et de vie. Il a appelé au calme et à la fraternité.

    Respect Monsieur. Que Dieu apaise votre douleur et votre peine ainsi que celle de votre famille.

    Quelle sagesse, quelle dignité ! Votre courage est un exemple à méditer.

    Dans un post sur les réseaux sociaux, un cousin de Djamel Bensmaïl a loué ses qualités, en réaffirmant qu’il était gentil et serviable, un type qui adorait la nature et qui était incapable de faire du mal à une mouche.

    Depuis qu’il avait découvert la Kabylie, il allait chaque année du côté de Bejaïa, à Cap Sigli plus précisément. L’heure n’est pas à la discorde, l’heure est à la solidarité et heureusement que le peuple algérien a toujours répondu présent dans les pires moments qu’a traversés notre pays. Et des épreuves, l’Algérie n’a pas été épargnée depuis les années 1990.

    Abdelkrim Tazaroute

    Horizons, 15/08/2021

  • Algérie – Un été pourri

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    Par Ouali M.

    Le variant delta avait déjà commencé le travail de sape pour gâcher les vacances des Algériens. Les incendies meurtriers ont achevé le processus en calcinant une bonne partie du pays et, malheureusement aussi chez certains, en asséchant les cœurs de tout bon sentiment et les cerveaux de toute raison.

    La foule, c’est un peu Dr Jekill et Mr Hyde, comme l’ont largement démontré les théoriciens qui ont étudié ce phénomène social universel. Elle se montre héroïque parfois, et abjecte en d’autres circonstances. Ainsi, des jours durant, par impuissance face à l’ampleur de la catastrophe, on a répété en litanie aux Algériens qu’il ne pouvait y avoir, cela doit être vrai dans certains cas, que des criminels pour allumer ces incendies qui ont consumé leurs biens et parfois leurs proches.

    Des jours durant la foule s’est montrée courageuse face au feu. Versatile, elle allait aussi montrer toute sa cruauté face à l’un de ses semblables. A qui la foule, chargée de haine, pouvait-elle s’en prendre, sinon à l’étranger à la région. L’étranger, l’Autre, a toujours été la victime expiatoire de la foule lorsqu’elle perd les pédales.

    A Larbaâ Nath Irathen, la foule, dans sa lâcheté, a commis un crime inqualifiable en lynchant un jeune homme soupçonné de pyromanie, en l’immolant par le feu, certains poussant la vilenie jusqu’à diffuser la vidéo de l’immonde acte sur les réseaux sociaux. Tous ceux qui ont participé à ce cérémonial démoniaque doivent être traînés devant la justice et rendre des comptes pour que l’impunité ne reproduise pas ce genre de tragédie.

    Larbaâ Nath Irathen n’est qu’un lieu topographique, cela aurait pu arriver n’importe où et pour des raisons encore moins compréhensibles et explicables. La raison, toutefois, nous indique aussi que l’Algérie doit commencer à sérieusement se préparer à faire face aux catastrophes climatiques que les scientifiques prédisent pour très bientôt, mais aussi revoir toute la stratégie tracée auparavant qui s’est révélée totalement inefficace à les endiguer lors de séismes, d’inondations, de sécheresse et, aujourd’hui d’incendies de forêts.

    Est-ce compréhensible, par exemple, que le Maroc et la Tunisie aient des Canadair et pas l’Algérie ? Ce n’est malheureusement pas la dernière et bizarre énigme qui stupéfie l’esprit des citoyens de ce pays. Il est tout aussi bizarre que l’Algérie rechigne à demander l’aide internationale, alors qu’elle est acculée à le faire par manque de moyens, au lieu de laisser la catastrophe étendre son ombre.

    La solidarité n’est pas qu’à sens unique et il n’y a aucun déshonneur à se faire aider par les pays bienveillants à notre égard.

    O. M.

    Horizons, 14/08/2021

  • Algérie: La dignité d’un père meurtri

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    Le père du jeune Djamel Bensmaïl est resté digne, malgré la douleur de la perte de son enfant. Il a surtout appelé à la retenue et à la sagesse.

    En effet, dans une vidéo, il a adressé un message et lancé un appel empreint d’humanité. Il a affirmé que son fils venu aider ses frères de la Kabylie a été victime d’un acte isolé et non celui prémédité par toute une population.

    «Les Kabyles sont nos frères de toujours. Je sais qu’ils ne sont pas ignobles», avait-il déclaré, non sans ajouter que son fils, «comme tous les morts brûlés dans cette tragédie qui frappe la région, est mort en martyr et sa place est au paradis».

    R. H.

    Le CNDH s’indigne

    Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a affirmé, jeudi dernier, que «seule la justice peut décider des peines et de leur application, une fois établie l’implication des mis en cause dans le crime, et ce, dans le cadre du strict respect des exigences d’un procès équitable».

    «Parmi les exigences d’un procès équitable, le respect de la présomption d’innocence, du droit à la défense et de la confrontation aux preuves, ainsi que le droit à la preuve contraire», a précisé le CNDH. «Ce sont là quelques-uns des critères de l’Etat revendiqués par le hirak populaire béni et authentique, et concrétisés sur le terrain par les autorités supérieures.»

    Exprimant sa profonde indignation, le CNDH a énergiquement condamné les agissements de certains qui ont décidé de «se faire justice eux-mêmes en s’en prenant aux individus suspectés d’avoir été à l’origine des feux de forêt, des agissements diamétralement contraires aux fondements de l’Etat de droit». «L’Etat, fort de ses institutions sécuritaires et judiciaires, est seul habilité à procéder à l’arrestation, à la détention, à l’inculpation, à l’instruction et au jugement des criminels», a-t-il ajouté.

    A cette occasion, le Conseil a invité la société civile ainsi que tous les citoyens à davantage de solidarité et d’entraide avec tous les sinistrés, appelant tout un chacun à «faire preuve de citoyenneté, à ne pas se laisser manipuler par la rumeur et à s’unir autour de l’Etat et de ses institutions pour surmonter cette crise».

    Horizons, 14/08/2021

  • Incendies meurtriers en Kabylie : Solidarité agissante

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    L’Algérie continue de faire face aux pires incendies de son histoire. De mémoire d’homme, c’est la première fois que des incendies causent autant de dégâts, tant en pertes humaines que matérielles. Attisés par des vents violents, et aggravés par la période caniculaire, les incendies ont gagné d’autres wilayas, Bejaia, Jijel. Partout, ce n’est que désolation et terre brulée. La détresse des personnes atteintes et incommensurable.

    Les moyens de lutte engagés paraissent dérisoires, et déjà la colère enfle sur les réseaux sociaux, pour dénoncer l‘inefficacité d’un plan de lutte, et l’impréparation des pouvoirs publics à ce genre de catastrophes, qui, si elles n’ont jamais atteint une telle ampleur, n’en n’ont pas été moins prévisibles à terme. La solidarité nationale s’est mise en branle spontanément et les soutiens matériels et vivres ne cessent d’affluer vers cette région.

    Si rien ne peut remplacer la perte d’une vie, des habitants de Tizi-Ouzou ont été doublement impactés par ces incendies. La vision apocalyptique de ces paysages, qui, de verdoyants sont devenus, cendres et désolation. Beaucoup d‘habitants de cette wilaya, durement touchée, ont vu en quelques minutes, toute leur vie partir en fumée. Les coteaux et les collines, ne sont plus que des amas de bois et troncs en brasier.

    Des images impressionnantes des incendies circulent sur les réseaux sociaux, avec des troncs calcinés, du bétail agonisant, asphyxié, et des villages encerclés par la fumée, tandis que les collines alentours rougeoient. Des pompiers, soutenus par des militaires et des volontaires, luttaient encore hier mercredi, pour tenter d’arrêter les multiples incendies, qui ont fait au moins soixante-cinq morts, parmi lesquels vingt-huit soldats.

    Le porte-parole de la protection civile, Nassim Barnaoui, a évoqué soixante-neuf foyers d’incendies encore actifs, dans dix-sept wilayas et les feux ne sont pas près de cesser selon des témoignages recueillis sur place. Cette course folle des flammes, pour laquelle les autorités ont évoqué des pistes «criminelles», touche plusieurs régions de la Kabylie, qui reste la plus meurtrie.

    Admirable solidarité!

    Les villes de Bouira, Sétif, Khenchela, Guelma, Béjaïa, Bordj Bou Arreridj, Boumerdès, Tiaret, Médéa, Tébessa, Blida et Skikda, sont touchées aussi, a signalé la direction générale de la protection civile sur Twitter. L’entre-aide s’organise et comme à chaque catastrophe nationale, la mobilisation citoyenne a permis l’accueil des sinistrés. A Tizi Ouzou, certaines demeures qui étaient fermées, ont vite été rouvertes par leurs propriétaires, pour accueillir des personnes sinistrées.

    Le gîte et le couvert est fourni par ceux qui ont échappé à la catastrophe. L’élan de générosité, à l’heure où nous mettons sous presse, ne cesse d’affluer. Des étudiants en psychologie sont même venus prêter réconfort et aide. Des appels à la solidarité continuent de circuler sur les réseaux sociaux, notamment, pour collecter de la nourriture, des médicaments et aider à l’acheminement de l’eau, afin de lutter contre les incendies. Des internautes demandent également de l’aide pour fournir des bandages, de la tulle grasse ou encore, de la crème pour les brûlures à des hôpitaux ou centres de crise à court de matériel. Plusieurs camions transportant du matériel offert par des citoyens et des commerçants, sont partis de la capitale.

    De partout, et même du Sud, la solidarité agit et des appels aux dons pécuniaires sont lancés à travers Facebook, Twitter, pour aider les gens à se reconstruire et reconstruire ce qu’ils ont perdu. L’entraide s’organise sans attendre les exécutifs locaux, qui semblent dépassés et trainer le pas.

    Réda Hadi

    Ecotimes, 12/08/2021

  • Algérie/ Assassinat de Djamel Bensmaïl: 46 arrestations

    Algérie, Djamel Bensmaïl, incendies, #Algérie,

    Assassinat de Djamel Bensmail: 46 suspects arrêtés

    En un temps record, les services de sécurité ont pu déterminer et arrêter 46 personnes soupçonnées d’avoir participé au crime odieux, du jeune bénévole Djamel Ben Ismail, perpétré mercredi à Larbaa Nath Irathen .

    Selon des informations obtenues par le Jeune Indépendant, douze autres personnes issues de la même localité, suspectées d’avoir pris part à ce crime sont en état de fuite.

    Parmi les personnes arrêtées figure l’administrateur de la page Facebook, qui a filmé et partagé des images horribles de l’assassinat du jeune Djamel.

    Il est à rappeler que le défunt Djamel Ben Ismail, jeune artiste venu en volontaire à Tizi-Ouzou pour participer aux opérations d’aides aux sinistrés des incendies qui sévissent dans la wilaya depuis lundi dernier, a été lynché à mort puis brulé, mercredi dernier, par la foule qui le soupçonnait d’avoir allumé des feux.

    Originaire de Meliana dans la wilaya d’Ain Defla, Djamel Bensmaïl, 35 ans a été accusé à tort par un groupe de citoyens à Larbaa Nath Iraten où il menait ses actions d’aides, d’avoir allumé des feux avec des bidons d’essence qui auraient été retrouvés dans une voiture dépourvue de plaques d’immatriculation.

    Arrêté par la police, la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre, amenant des dizaines de jeunes de la commune à encercler le commissariat et l’arracher du véhicule de police où il se trouvait pour le rouer de coups jusqu’à ce mort s’en suive avant de prendre son corps et le bruler devant le regard impuissant des policiers submergés par la foule, selon des vidéos choquantes qui circulent sur les réseaux sociaux.

    Cet Assassinat de par sa nature sauvage a suscité une vive indignation en Algérie et à l’étranger tandis que des appels à la solidarité et au calme ont été lancés sur les réseaux sociaux.

  • Algérie : Premières leçons de Larba Nath Irathen

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    Par Nadji Azouz

    L’assassinat prémédité et ostensiblement filmé du jeune de Miliana Djamel Bensmail, en public et devant des policiers incapables de le soustraire à la vindicte d’une foule hystérique, n’a pas encore révélé ses secrets. L’enquête de Justice, annoncée par le Procureur général de Tizi Ouzou, devrait faire toute la lumière sur cet acte d’une barbarie inouïe.

    Pour ce qui le concerne, l’Etat, incarné en la circonstance par l’Exécutif, devrait situer, avec précision et à tous les niveaux, les défaillances, les négligences et les fautes éventuelles des structures administratives et sécuritaires ayant favorisé la perpétration de ce crime collectif dans l’espace public.

    L’enquête devrait déterminer pourquoi ce jeune bénévole de la solidarité nationale a été arrêté par la police locale, pourquoi celle-ci a laissé les lyncheurs le prendre des mains des policiers en service, pourquoi ces derniers ont laissé agir les assassins et pourquoi ils n’ont pas fait appel à des renforts pour gérer préalablement la foule en furie ? En attendant les réponses probantes à ces questions et les résultats de l’enquête, on se contentera donc de tirer les premiers enseignements du crime dû au racisme et à la folie collective à Larba Nath Irathen.

    De cet acte d’une cruauté indicible, on retiendra, par conséquent et pour l’instant, deux choses essentielles. La défaillance frappante des représentants locaux de l’Etat et, surtout, l’idée que ce dernier ne suscite plus, à tous ses échelons, le respect et la crainte légitime chez beaucoup de gens en Kabylie. A telle enseigne que des individus bravent allégrement son autorité incarnée en la circonstance par des policiers, et au point de leur arracher, sans coup férir, un coupable présumé. Et de l’assassiner ensuite dans des conditions spectaculaires et effroyables, en direct, et avec une large diffusion sur les réseaux sociaux !

    La présence significative de l’Etat, ce n’est pas, après coup, le déplacement du Premier ministre et de certains membres de son gouvernement à Tizi Ouzou pour s’enquérir des conséquences des incendies qui endeuillent la Kabylie à une vaste échelle. Cette présence est certes indispensable même si elle est tardive et ne donne pas lieu à la communication institutionnelle ad hoc. Une communication à caractère pédagogique, marquée par l’intelligence politique et la compassion nécessaire en une telle circonstance dramatique. Une communication de terrain qui devait être appuyée, en amont, par une communication de crise. Communication qui rassure et qui montre en même temps un gouvernement en action.

    Bref, un Exécutif qui assure et rassure, agit et dit ce qu’il faut, en temps réel. La forte présence sur le terrain de l’ANP, qui assure pour sa part toute sa part citoyenne et son rôle d’acteur constitutionnel et civique au service du Bien commun, a, paradoxalement, mis en exergue la faiblesse de l’Exécutif qui n’a pas été en mesure de déployer ses plans ORSEC, encore moins de jouer son rôle en matière de gestion préventive des catastrophes, naturelles ou pas.

    Les feux apocalyptiques en Kabylie ont été donc l’occasion de révéler, au grand jour, une ANP fidèle à elle-même, au service du peuple, de l’Etat et du pays. Engagement puissant des moyens humains et matériels et sens du sacrifice chèrement payé, et notamment une communication de tous les instants qui informe et éclaire l’opinion publique au moment opportun et à postériori. Autant de vertus qu’on aurait aimé voir les pouvoirs publics civils en faire preuve.

    L’épreuve des feux et l’expression criminelle de la folie collective dans cette ville de la Haute Kabylie ont également mis en évidence un peuple absolument admirable dans l’expression collective et individuelle de la solidarité, la cohésion sociale et l’unité nationale. Un comportement patriotique et civique matérialisé par les centaines d’actions de solidarité active, en nature et en argent, en provenance des quatre points cardinaux du plus grand pays d’Afrique et du Bassin méditerranéen. Une attitude des plus réjouissantes, exprimée, à titre symbolique, d’abord par le père de la victime qui ne crie pas vengeance et clame toute sa considération et son amour d’Algérien pour ses frères et sœurs en Kabylie profondément éplorée. Ensuite, par certains de nos compatriotes de Larba Nath Irathen partis présenter les excuses et les condoléances de toute la ville pour l’horreur commise par des psychopathes parmi eux.

    Ce vaste élan de solidarité spontanée, a eu pour résultat collatéral de souligner par ailleurs l’absence de l’Exécutif qui s’est montré impuissant à venir au secours des innombrables victimes dans une région dévastée, à grande échelle et sur tous les plans.

    Aussi inédit qu’il soit par son ampleur, il n’est toutefois pas étonnant de la part d’un peuple qui sait se montrer fraternel, généreux et surtout lucide face aux menées de déstabilisation et de division qui visent à saper les fondements du pays, en ciblant l’Etat et la société. Et il relève d’une tradition immémoriale qui s’appelle, dans notre langue ancestrale, « afud ». En tamazight, afud, pluriel ifuden, signifie, en son sens premier, un bout de branche ou un moignon de branche coupée d’un arbre vivrier. Par flexion et variation, on a aussi iffaden, les jambes. Et par extension de sens, afud suggère aussi la vigueur, la santé, la force physique ou morale.

    C’est tout cela que cette immense vague de solidarité du pays avec sa région kabyle suggère. Comme elle pourrait signifier, en l’absence de l’Exécutif, que le salut citoyen ne viendrait pour une large part que de la société solidaire. Précisément du citoyen conscient et responsable dans une société en mouvement et en empathie.

    Le Jeune Indépendant, 12/08/2021