Étiquette : Inceste

  • Olivier Duhamel prépare un livre en réponse à « La Familia grande »

    INFO LE POINT. Le constitutionnaliste, qui souhaite livrer « sa vérité » après les accusations de Camille Kouchner, a pris contact avec des éditeurs.

    Par Nicolas Bastuck

    Le manuscrit est bien avancé, des contacts ont même été pris avec quelques éditeurs de la place de Paris. Selon plusieurs sources, Olivier Duhamel s’apprête à publier un livre, trois mois après la parution de La Familia grande (Seuil), le récit dans lequel Camille Kouchner, sa belle-fille, l’accuse d’inceste sur la personne de son frère jumeau, durant leur adolescence et jusqu’au début des années 1990. Tiré à 225 000 exemplaires, ce témoignage est un succès de librairie. Il est publié au Seuil, la maison qui avait publié auparavant plusieurs ouvrages du politologue.

    Les révélations de la fille de Bernard Kouchner et d’Évelyne Pisier – dont Olivier Duhamel fut le second mari – ont poussé le constitutionnaliste à démissionner de tous ses postes (présidence de la Fondation nationale des sciences politiques et du club d’influence Le Siècle, chroniques sur Europe 1 et LCI…). Sa chute a précipité celle du directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, accusé d’avoir caché la vérité aux étudiants et à la mission d’inspection du gouvernement. Même si les faits semblent prescrits, Olivier Duhamel est toujours visé par une enquête préliminaire pour « viols et agressions sexuelles par personne ayant autorité », ouverte le 5 janvier par le procureur de Paris, Rémy Heitz. Le frère de Camille Kouchner (« Victor » dans le livre, qui a finalement déposé plainte), de même que sa sœur jumelle et son frère aîné ont été longuement entendus par la brigade de la protection des mineurs, ainsi que les enfants adoptifs du mis en cause.

    Celui qui fut aussi député européen a confié sa défense à Me Frédérique Baulieu, associée du cabinet d’Henri Leclerc ; il est resté jusqu’à présent silencieux et invisible, déclinant notamment toutes les demandes d’interview qui lui ont été adressées. « Je n’ai rien à dire sur ce qui, de toute façon, sera, je ne sais pas, n’importe quoi, déformé ou quoi », s’était-il contenté d’indiquer à L’Obs, qui avait consacré sa couverture à la sortie de La Familia grande, le 4 janvier dernier.

    « Olivier a beaucoup hésité entre une interview à la presse et un livre. Il a finalement opté pour l’écriture ; son but n’est pas de régler ses comptes mais de livrer sa vérité », confie aujourd’hui l’un de ses proches, sous couvert d’anonymat.

    La publication d’un tel ouvrage ne va pas de soi, vu la gravité des faits auxquels il entend répondre, d’autant que la justice ne s’est pas encore prononcée sur les suites qu’elle pourrait leur donner.

    Le Point, 24 mars 2021

    Tags : Olivier Duhamel, Camille Kouchner, Inceste,

  • Sinziana Ravini : En France, l’inceste est courant mais il est tabou d’en parler

    Débat sur la cultureDes incidents de maltraitance et d’inceste ont secoué la France ces derniers mois, suscitant de nombreux débats et de nouvelles propositions législatives. Et ce, dans un pays qui aime à se considérer comme sexuellement libéral, mais où l’inceste est un sujet tabou. Sinziana Ravini écrit depuis Paris à propos de l’appel « MeTooInceste ».

    C’est un article d’opinion. Le but du texte est d’influencer et les opinions sont celles de l’auteur.

    Sinziana Ravini

    Cela fait trois ans que les femmes du mouvement #MeToo ont révolutionné le paysage médiatique et culturel occidental avec leurs récits de harcèlement et d’abus sexuels. La France est actuellement secouée par un nouveau soulèvement, cette fois de victimes d’inceste qui prennent la parole, sous la bannière #MeTooInceste.

    Ceci intervient un an après la sortie de « The Consent » de Vanessa Springora. Le livre, qui raconte comment elle a été entraînée dans une relation avec l’auteur d’âge moyen Gabriel Matzneff à l’âge de 14 ans, a suscité un vaste débat et un rejet radical des abus sexuels sur mineurs en public.

    Cette fois, l’étincelle du soulèvement est le livre « La familia grande » écrit par l’avocate française Camille Kouchner, qui raconte une agression sexuelle dont a été victime son frère jumeau pendant son adolescence. L’auteur n’était autre que leur beau-père, le célèbre politologue et commentateur politique à la télévision Olivier Duhamel.

    Mais contrairement à l’épisode Matzneff, où certaines voix s’élevaient encore pour soutenir l’auteur ou l’ »époque » dans laquelle il travaillait, personne ne défend aujourd’hui Olivier Duhamel, qui a été immédiatement licencié de la chaîne de télévision pour laquelle il travaillait. Le hashtag #MeTooInceste a rapidement été inventé et des milliers de personnes ont commencé à partager leurs propres histoires choquantes sur les médias sociaux.

    Curieusement, en France, il n’y a pas eu de véritable loi contre l’inceste, seulement contre les abus sexuels sur les enfants. Mais cela est en train de changer. Dès ce printemps, une nouvelle loi contre l’inceste entrera en vigueur, ce qui permettra aux victimes d’obtenir plus facilement réparation.

    Une chose est sûre, le livre de Kouchner a fait sauter le couvercle d’un énorme problème social en France. Un pays où pas moins d’une personne sur dix a été victime d’abus sexuels au sein de sa famille, ce qui est un chiffre gigantesque par rapport aux autres pays. Des chiffres qui ont été occultés jusqu’à présent. Comment se fait-il que la France ait fermé les yeux sur l’inceste et les abus sexuels sur les enfants pendant si longtemps ? Probablement parce qu’il n’était pas vraiment considéré comme un abus dans les années 1970, lorsque les intellectuels français tentaient de dissoudre la morale bourgeoise en adoptant une approche libre de toutes sortes de tabous.

    En 1977 encore, plusieurs des intellectuels les plus en vue de l’époque – Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Roland Barthes, Gilles Deleuze, Louis Aragon, Louis Althusser, Michel Foucault, Jacques Derrida et, plus tard, la très respectée pédopsychologue Françoise Dolto – ont signé une lettre ouverte demandant l’abolition de la loi interdisant les relations sexuelles entre adultes et mineurs.

    Selon la psychiatre française Muriel Salmona, s’exprimant lors d’une récente émission de radio pour France Culture, la France traverse un moment « historique » : « La lutte contre la propagande pédophile fait s’effondrer tout le système. Aujourd’hui, les gens ont compris qu’il n’est plus acceptable de dire que l’on peut être consentant quand on est enfant. »

    L’inceste et le silence vont de pair. Il faut généralement 10, 20, parfois 30 ou 40 ans pour qu’une victime trouve le courage de parler. La honte est centrale et les émotions compliquées vont souvent de pair. Mais le problème n’est pas vraiment que les victimes françaises d’inceste n’ont jamais parlé auparavant, mais qu’elles n’ont pas été écoutées. Lorsqu’ils l’ont fait, et que cela a été remarqué, le tumulte a souvent porté sur la confession d’une personne célèbre, comme l’auteur Christine Angot, qui a publié en 1999 le roman acclamé « L’inceste », qui a été accueilli avec dérision. Par exemple, un journaliste a écrit, il y a quelques années, un commentaire cinglant selon lequel « quelqu’un devrait créer une association pour les crimes contre Christine Angot ».

    Comme l’a soutenu Freud dans son livre historique « Totem et Tabou », l’interdiction de l’inceste est le fondement même de notre civilisation. Dans ce sens, l’inceste devient non seulement un crime contre un sujet, mais contre toute l’humanité à un niveau symbolique. L’inceste est tabou, nous le savons tous, mais le paradoxe est que, jusqu’à présent, il était tabou de parler de la violation de ce tabou, en France et dans le monde.

    C’est comme si la société redécouvrait sans cesse ce sujet sensible. Selon SOS Inceste, les victimes sont à 80% des femmes et à 20% des hommes. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 96 % des agressions incestueuses sont commises par des hommes, ce qui démontre le lien intime entre l’inceste et les structures du patriarcat.

    Que peut-on faire pour prévenir l’inceste ? Plusieurs organisations françaises existent depuis longtemps, mais leur message n’a pas été entendu jusqu’à présent. C’est certainement grâce à #Metoo que les choses ont changé, et on ne peut espérer qu’une chose : que la conversation sur l’inceste cesse une fois pour toutes d’être un tabou.

    Mais la question demeure : l’inceste lui-même prendra-t-il fin un jour ? Probablement pas. Car l’inceste est à la fois une expression de pouvoir et une perversion, une façon monstrueuse de contourner à la fois les lois et les normes, la rime et la raison. Les lois ont toujours donné naissance à des transgressions, et ce n’est pas parce que les lois sont durcies que ces transgressions disparaissent. Il suffit de regarder l’impact des dix commandements sur la société pour le comprendre.

    Mais une chose a radicalement changé depuis la révolution #metoo. Si le silence s’est d’abord imposé du côté des victimes, il s’est maintenant déplacé du côté des auteurs. Duhamel s’est tu. D’autres auteurs présumés d’inceste se taisent également. Ce n’est pas souhaitable à long terme, car s’il y a une chose dont nous avons tous besoin, c’est de comprendre ce qui se passe dans l’esprit d’un auteur d’inceste.

    Le dernier tabou – oser écouter l’histoire de l’auteur de l’inceste – demeure donc.

    Gotenborg Posten, 21 mars 2021

    Tags : France, inceste, péedophilie, pédocriminalité, #Metoo, #MetooInceste, Olivier Duhamel, Camille Kouchner,

  • Le livre qui brise un silence gardé pendant 30 ans

    Camille Kouchner a publié son livre en début d’année 2021. Elle y révèle l’inceste commis par son beau-père, Olivier Duhamel sur son frère jumeau. Un lourd secret révélé au grand public. La familia grande se considérait comme une tribu, ou liberté et bonheur étaient leur mots d’ordre, jusqu’à ce que le lourd secret gardé pendant 30 ans, détruise au plus près la famille.

    C’est un récit qui dévoile un lourd secret de famille qui pèse depuis 30 ans. Dans ce récit, Camille Kouchner évoque l’inceste commis sur son frère jumeau dans les années 80 alors qu’il n’avait que 14 ans. L’auteur présumé des faits est leur beau-père, Olivier Duhamel. Edité dans le plus grand secret aux éditions Seuil: La familia grande, est publié le 7 janvier. Suite à ces révélations, le Parquet de Paris a ouvert une enquête le 5 janvier 2021.

    Ce silence ronge les jumeaux et bientôt toute la famille. Pourtant, cette figure intellectuelle et politique de gauche ne s’est pas exprimée pour l’instant sur les accusations. La sortie du livre a quand même des conséquences: alors qu’Olivier Duhamel était président de la fondation nationale des sciences politiques à Sciences Po, il annonce le 4 janvier 2021 sur le réseau social Twitter qu’il se retire de ses fonctions. Il supprime son compte le lendemain.

    Ce secret, Camille l’a gardé pendant 30 ans. Elle n’a que 14 ans lorsque son frère se confie à elle : « Il me dit des choses que je ne connais pas. À la fois j’ai rien compris et à la fois, j’ai su que c’était grave. J’ai pris la mesure de ce qui était arrivé à mon frère », confie-t-elle, dans une interview accordée à l’émission La Grande Librairie le 14 janvier 2021. Pour elle, il était urgent d’écrire. Elle a souhaité préserver certains membres de sa famille en changeant leurs noms, exceptions faites pour sa tante, l’actrice Marie-France Pisier, sa mère Evelyne Pisier et son père Bernard Kouchner. À aucun moment, le nom d’Olivier Duhamel n’est mentionné.

    Un secret lourdement gardé

    Dans son livre, l’avocate raconte l’histoire de sa famille, connue des médias et du monde politique. Elle décrit leurs vacances d’été dans leur maison à Sanary dans le Var. Une famille ouverte d’esprit où l’on parle de sexe, d’alcool et de féminisme en toute liberté. Les débats animés et les prises de paroles sont les bienvenues. Tout laisse croire à une famille heureuse lorsque l’on lit les premières pages. Seulement, après le suicide de ses grands-parents maternels Georges et Paula Pisier, le livre prend une tournure plus sombre, tout comme l’a pris sa vie de famille.

    L’inceste, elle l’évoque à partir de la page 105, lorsque son frère jumeau lui confie son secret : « Victor m’a demandé de venir le voir dans sa chambre. C’était après la première fois. (…) je connais mon frère, il est apeuré ». Elle décrit l’emprise que son beau-père a eu sur son frère si jeune. Elle raconte ce qu’elle a ressenti au moment des révélations : « Mon cerveau se ferme. Je ne comprends rien. C’est vrai qu’il est gentil, mon beau-père adoré ». Elle raconte ce dont elle se rappelle et parle même de mémoire traumatique où tout semble flou et irréel. Comme elle le dit si bien, « La culpabilité noie la mémoire ».

    Elle fut la seule à qui son frère avait confié son secret, l’emprise dont il avait été victime. Il lui avait demandé de ne pas en parler pour protéger leur mère. Plusieurs personnes ont commencé à être au courant lorsque Camille et son frère sont devenus fiancés et parents. Pour eux, il était hors de question que l’histoire se répète avec d’autres enfants de la famille. Après avoir expliqué à leurs compagnons respectifs la raison pour laquelle ils évitaient leur mère, l’heure des aveux à celle-ci était venue pour Victor à la naissance du deuxième enfant de sa sœur. « J’ai l’impression que c’est le jour de la naissance de Nathan, le jour de la délivrance, que mon frère a tout raconté à Evelyne… Fin 2008. Fin du secret, le monde s’est écroulé ».

    Une enquête noyée en 2011

    « L’inceste n’est pas une liberté ». Ces mots, elle les adresse à sa mère qui refuse de prendre conscience des actes de son mari et minimise les faits. Leur soutien, ils l’avaient du côté de leur tante Marie France Pisier tandis que leur mère Evelyne Pisier tentait de soutenir son mari : « Il regrette, tu sais, et puis il n’y a pas eu sodomie. Des fellations, c’est quand même diffèrent ».

    Après la sortie de ce livre, le magasine l’Obs a souhaité revenir sur la mort de Marie-France

    Pisier, au courant des faits, en remettant en question les causes de sa mort. Retrouvée noyée dans sa piscine en 2011, la première hypothèse était celle d’un suicide. Julien Kouchner révèle que si elle a souhaité mettre fin à ses jours, c’était sûrement à cause de ce qu’elle savait. Dans les mails recueillis par les enquêteurs après sa mort, elle évoque qu’elle dévoilerait le secret à Bernard, le père de « Victor », laissant place à une nouvelle théorie: celle d’un meurtre pour cacher la vérité. À l’époque, lors de l’enquête, le beau-fils d’Olivier Duhamel avait été entendu par la brigade des mineurs après la découverte des mails. « L’enquête s’est arrêtée. Sous mes yeux le récit d’un inceste » raconte Camille, car son frère a refusé de déposer plainte.

    Camille Kouchner s’adresse directement à celui qui a détruit leur famille, Olivier Duhamel. Elle emploie des mots crus, l’obligeant à se confronter aux actes qu’il a commis. Elle explique juridiquement ce qu’est l’inceste : « On va leur expliquer… Lorsqu’un adolescent dit oui à celui qui l’élève, c’est de l’inceste. Il dit oui parce qu’il a confiance en toi ». À la page 169, on retrouve donc les articles 222-24 et 222-31 du code pénal « Le viol est puni de vingt ans de réclusion criminelle. Les viols et agressions sont qualifiés d’incestueux lorsqu’ils sont commis par un ascendant, un frère, sœur, oncle, tante, neveu, le conjoint des personnes mentionnées ».

    Un récit qui libère la parole

    La première fois que l’inceste fut dénoncé, c’était par Eva Thomas en 1986, violée par son père lorsqu’elle avait 15 ans. En 2021 ce tabou se brise enfin grâce à la libération de la parole par la juriste Camille Kouchner.

    Avec plus de 200 000 exemplaires vendus un mois après la publication, ce récit est devenu un succès et un phénomène de société. Un premier tirage de 70 000 exemplaires était prévu.

    Le 15 février, Alexandre Kouchner, demi-frère de Camille Kouchner (nommé Adrien dans le livre) fût invité dans la matinale d’Europe 1 pour s’exprimer sur l’affaire, qu’il décrit comme étant « une affaire de famille, un drame qui s’est transformé en débat de société ».

    Dans ce livre, elle dénonce tous ceux qui étaient au courant, conscients de la gravité des choses et qui auraient pu parler lorsqu’elle en était incapable. Sans donner de nom, elle accuse des personnes hautement placées à Sciences Po ou encore au sein du gouvernement. Suite à la déposition de plainte par Victor, le 26 janvier 2021, l’affaire prend une nouvelle tournure. Le fils adoptif d’Olivier Duhamel a également été interrogé le 13 février 2021, et a affirmé ne pas avoir été victime de son père.

    Suite à la démission de Frédérique Mion (directeur de Science Po Paris), au courant des faits depuis quelques années, c’est tout l’IEP (institut d’études politiques) qui réagit, avec le mouvement « SciencesPorcs ».

    Au-delà du succès littéraire, cet ouvrage ouvre les portes sur un phénomène de société. Avec le #metooinceste, ils sont de plus en plus nombreux à témoigner en tant que victimes. Près de 1 français sur 10 aurait subi un inceste. Une relance au niveau politique sur la question du consentement a été engagée avec la proposition de loi d’Annick Billon.

    Bounameaux Chloé

    Buzzles, 19 mars 2021

    Tags : France, Camille Kouchner, La Famila Grande, Olivier Duhamel, pédophilie, pédocriminalité, inceste, #Metoo, #MetooInceste,

  • Le paradoxe du politiquement correct : voici comment la pédophilie est tolérée

    Roberto Vivaldelli
    15 MARS 2021


    L’émission de télévision néerlandaise pour enfants, accusée d’être « pro-pédophile », dans laquelle on voit des adultes se déshabiller dans un studio devant un public d’enfants, ces derniers leur posant ensuite des questions sur le corps humain, a suscité l’émoi et l’indignation. Comme le rapporte IlGiornale.it, le programme s’appelle Simply Naked et a été produit et annoncé par le diffuseur public Nos. Le public d’enfants qui assiste à un tel strip-tease, selon les prévisions du programme, est composé de garçons âgés de 10 à 12 ans et, selon les producteurs du programme, il s’agirait de montrer aux enfants comment est fait le corps humain.

    Les Pays-Bas, pays du parti pédophile

    Il n’est pas tout à fait surprenant que cela se passe aux Pays-Bas. Après tout, les institutions néerlandaises semblent être trop garantes et tolérantes vis-à-vis de la pédophilie et de ceux qui la promeuvent. En 2013, une décision choquante d’une cour d’appel a estimé que les activités d’une fondation qui encourageait la pédophilie depuis plus de trente ans ne pouvaient être interdites. En 2019, la Fondation Strijd tegen Misbruik a également demandé l’interdiction du « manuel du pédophile », un livre de plus de mille pages qui explique en détail comment les pédophiles peuvent attirer, soigner et abuser des enfants et comment le faire sans que personne ne le découvre. Le ministre de la justice de l’époque, Ferdinand Grapperhaus, a répondu que les avocats de son ministère avaient conclu qu’une interdiction était « impossible » car le livre choc « ne contient pas de matériel criminel ».

    Et c’est précisément aux Pays-Bas que le « Parti pour l’amour du prochain, la liberté et la diversité » (Partij voor Naastenliefde, Vrijheid en Diversiteit, PNVD en néerlandais), fondé à l’origine en 2006, a été refondé l’année dernière, plus connu sous le nom de « parti pédophile », qui soutient la légalisation des relations sexuelles avec des mineurs et la possession de matériel pédopornographique. En réponse à la renaissance du parti, en octobre dernier, quelques centaines de personnes, grâce à l’association Save All Kids, sont descendues dans la rue à Utrecht contre « l’acceptation et la normalisation de la pédophilie » dans le pays. Une démonstration que le problème est ressenti et qu’une dérive dangereuse existe.

    Les années 70 : le manifeste des intellectuels de gauche

    Mais il ne faut pas croire que c’est un cas isolé. Parce qu’il y a une certaine dérive de la pensée dite « progressiste » et ultra-libérale qui entend en quelque sorte dédouaner ou du moins tolérer la pédophilie. C’est le grand paradoxe du politiquement correct, promoteur de la politique identitaire pour la défense de toutes les minorités du monde, mais pas des enfants. Ce n’est pas un thème nouveau, en fait : déjà dans les années 1970, le philosophe français Jean-Paul Sartre signait, avec les noms les plus illustres de la gauche européenne, comme Simone de Beauvoir et Michel Foucault, le Manifeste pour la défense de la pédophilie publié dans Libération.

    Comme l’a rappelé Sergio Romano il y a quelque temps dans le Corriere della Sera, la pétition a été lancée en 1977 après que trois hommes aient été arrêtés pour avoir eu des relations sexuelles avec des garçons de moins de quinze ans et aient été maintenus en prison pendant plus de trois ans dans l’attente de leur procès. Mais les garçons n’avaient pas été violés et étaient apparemment consentants. C’est ainsi qu’est lancée la pétition signée par toute l’élite de la gauche et de l’intelligentsia de l’époque – Louis Aragon, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Michel Foucault, André Glucksman, Felix Guattari, Jack Lang, Bernard Kouchner, Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers – pour demander de supprimer du code des lois que les intellectuels de gauche considéraient comme dépassées et en décalage avec leur temps.

    « Les pédophiles comme victimes »

    Cependant, la propagande pro-pédophilie ne devrait pas se limiter à La Haye. Il existe une tranche du monde progressiste qui promeut une attitude différente à l’égard des pédophiles, décrits non pas comme des criminels mais comme des victimes, notamment dans les pays anglo-saxons, sur les campus ultra-progressistes et dans d’autres circuits « intellectuels ». Comme le rapporte InsideOver, l’université de Würzburg, en Allemagne, a organisé une conférence Ted Talk sur le thème « Future Societys ». Parmi les orateurs présents, Mirjam Heine, une étudiante en médecine, a donné une conférence controversée intitulée « Pourquoi nos perceptions de la pédophilie doivent changer ».

    Dans son exposé, Mme Heine a cité certaines recherches scientifiques qui classent la pédophilie comme « une orientation sexuelle immuable ». Comme indiqué dans le programme de l’événement, l’étudiant a été inspiré par le travail du Dr Klaus Beier, directeur du département de sexologie de la Charité, considéré comme l’un des meilleurs hôpitaux universitaires de Berlin. Selon Heine, personne n’est responsable de son orientation et de ses sentiments sexuels, « mais chacun est responsable de ses propres actions à leur égard. »

    « Comprendre les pédophiles » : la dernière folie progressiste

    La dernière dérive du progressisme libéral est celle qui appelle sans vergogne et à grands cris à « comprendre les pédophiles ». Comprenez leur « trouble ». Comprenez-les. C’est le message du documentaire Pedophile : Understanding the Mental Disorder d’Amazon Prime Video. « Les pédophiles ont longtemps été les personnes les plus diabolisées de notre société », rapporte la description du documentaire. « De nouvelles recherches montrent que comprendre le sort des pédophiles et y remédier est une première étape pour réduire les cas d’abus sexuels sur les enfants. »

    Une pensée isolée ? Bien sûr que non. En Californie, le berceau progressiste de l’Amérique, les démocrates ont parrainé en octobre dernier un projet de loi controversé qui réduirait la peine encourue par les adultes ayant des relations sexuelles consenties avec des mineurs de moins de dix ans. Selon son promoteur, le démocrate Scott Wiener, le projet de loi a été introduit pour mettre fin à la « discrimination à l’encontre des personnes Lgbt ».

    Inside Over, 15 mars 2021

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, #Metoo, #MetooInceste, inceste, Louis Aragon, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Michel Foucault, André Glucksman, Felix Guattari, Jack Lang, Bernard Kouchner, Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers,

  • Singapour . Il viole ses 3 filles depuis 14 ans

    Comment des pédophiles à Singapour ont violé 3 filles pendant 14 ans

    Un homme de 55 ans a été condamné à 33 ans de prison pour l’affaire de pédophilie dont ont été victimes ses 3 filles biologiques. Accusé de viol par un tribunal de Singapour, il a agressé sexuellement ses trois filles pendant 14 ans.

    Comme le rapporte Channel News Asia, mardi (9/3/2021), l’homme, qui ne peut être nommé en raison de la protection de l’identité de ses filles, a été reconnu coupable de quatre chefs d’accusation de viol et de tentative d’actes indécents sur sa plus jeune fille. Huit autres chefs d’accusation sont également examinés par le tribunal.

    L’homme aurait abusé de sa position et violé violemment la confiance placée en lui, violant des victimes vulnérables, mettant sa fille en danger de tomber enceinte et de contracter des maladies sexuellement transmissibles.

    « L’abus perpétré par le défendeur dans cette affaire ne peut être décrit que comme quelque chose de terrible », ont déclaré les procureurs adjoints Mohamed Faizal et Norine Tan.

    « Il est compréhensible que deux de ses filles souffrent maintenant de cicatrices psychologiques permanentes à la suite de tels actes. Il serait juste de dire que cette affaire est l’une des pires de son genre en matière de délits sexuels », a-t-il ajouté.

    Auparavant, le procureur général avait requis au moins 35 ans et quatre mois de prison, qualifiant l’affaire d’ »acte macabre et prolongé » avec une « série d’actes sales ».

    On sait que l’auteur du harcèlement était un concierge à Singapour. Il a épousé sa femme en 1993 et a trois filles – aujourd’hui âgées de 13, 22 et 26 ans – et un fils de 17 ans.

    Son comportement vicieux a commencé à se manifester après que sa plus jeune fille, qui a également été victime d’un viol, a signalé les agissements de son père à son professeur à l’école. Son professeur lui a alors recommandé de se rendre à la police.

    Après avoir été placé en détention, l’homme a fini par faire l’objet d’une observation et d’une évaluation psychiatriques. L’Institut de santé mentale (IMH) lui a diagnostiqué une pédophilie au vu de ses actes sexuels répétés sur ses trois filles. Il présente également un risque élevé de délits sexuels.

    Selon le rapport de l’IMH, sa fille aînée a souffert d’un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) à la suite du viol et a nourri des pensées suicidaires pendant l’agression.

    News Today, 11 mars 2021

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, inceste, #Metoo, #MetooInceste, viol, abus,

  • La Hollande tente de normaliser la pédophilie en exposant des enfants de 10 ans à des adultes nus

    La télévision publique néerlandaise prévoit de diffuser un programme danois intitulé « simplement nu » dans lequel des enfants âgés de 10 à 12 ans sont exposés à des adultes nus pour leur poser soi-disant des questions sur leur corps. L’émission, que certains considèrent comme une normalisation de la pédophilie, a suscité des critiques de la part du public et des politiciens.

    Au-delà du fait que les producteurs de l’émission, qui partagent manifestement l’opinion perverse selon laquelle des enfants innocents et purs à cet âge doivent regarder les organes sexuels d’adultes (pour quoi faire exactement ? !), ont assuré que tout cela était « soigneusement produit », l’argument est sans valeur, l’impact sur ces enfants sera à moyen et long terme si cela est normalisé.

    Selon le Daily Mail, les critiques l’ont qualifiée de « dégoûtante », le chef du parti de droite FvD, Thierry Baudet, déclarant qu’elle « s’approche de la promotion de la pédophilie. »

    Le député de gauche Tunahan Kuzu a qualifié l’émission de « ridicule » et a demandé à ses partisans d’écrire au radiodiffuseur national pour se plaindre.

    Le parti conservateur SGP a également demandé au Parlement pourquoi l’émission est toujours diffusée.

    Certains enfants qui ont regardé l’avant-première du programme ont dit des choses comme « ce n’est pas une émission que je dois regarder » ou « je me suis senti un peu mal à l’aise au début ». Ces commentaires montrent clairement que les enfants rejettent naturellement la sexualisation à un si jeune âge, mais si on les pousse continuellement à consommer ce matériel pervers, ils finissent par l’accepter.

    Le but ultime est que les enfants acceptent de voir des adultes nus pour qu’ils finissent par accepter un pédophile cherchant à être intime avec eux : c’est la pire des perversions que les gens ne devraient pas accepter.

    Les médias sociaux favorisent cette perversité

    Le média social Twitter fait tant de bruit autour des prétendus « discours de haine » qu’il censure les conservateurs qui critiquent les drag queens, racontant des histoires aux enfants dans les écoles maternelles, mais dans le même temps, il permet aux utilisateurs qui publient des abus sur les enfants et de la pornographie enfantine de profiter du réseau.

    Le 8 mars, Breitbart a fait état de Lauren Witzke, une ancienne candidate au Sénat de l’État du Delaware, qui a été suspendue sur Twitter pour avoir critiqué un personnage transgenre qui qualifiait les filles de « perverses. »

    « Le dernier tweet avant qu’ils ne me ferment définitivement », a déclaré Witzke. « Traiter les pédophiles de démoniaques viole maintenant les conditions de service de Twitter en tant que ‘contenu haineux’. CONTINUEZ À VOUS BATTRE ! C’est à vous de reprendre le flambeau et de vous battre pour ce qui est juste ! ».

    Fin janvier, le New York Post a rapporté l’histoire d’un adolescent qui a été piégé pour montrer des photos intimes à une personne en ligne. Cette personne l’a fait chanter en menaçant de publier ses photos s’il ne lui envoyait pas du matériel plus sexuel de lui avec quelqu’un d’autre.

    Tourmenté par la situation, le garçon, qui avait 13 ans à l’époque, s’est exécuté.

    Le pervers qui l’a fait chanter a ensuite publié les vidéos du garçon sur sa chaîne Twitter où il partage de la pédopornographie et du matériel obscène. Selon le rapport, la chaîne comporte des publicités sur le côté, ce qui signifie qu’elle génère des revenus.

    Le jeune homme, aujourd’hui âgé de 17 ans, a découvert que les vidéos étaient en ligne parce que nombre de ses pairs et de ses connaissances les ont vues et se sont malicieusement moqués de lui au point de lui faire avoir des pensées suicidaires.

    En grande détresse, il a écrit à Twitter pour demander que les vidéos de ses abus soient retirées, mais Twitter a refusé, affirmant que les vidéos ne violaient pas les règles de la communauté.

    Ce n’est que lorsque la mère du garçon a trouvé de l’aide auprès de fonctionnaires de la Direction de la sécurité intérieure qu’elle a réussi à faire retirer les vidéos, mais c’était après avoir demandé à Twitter de le faire à au moins trois reprises, sans succès.

    Que nous faut-il de plus pour voir les vraies couleurs de Twitter ?

    Source : The BL, 10 mars 2021

    Tags : Pays Bas, pédophilie, pédocriminalité, #Metoo, #MetooInceste, inceste,

  • Pédocriminalité : un journaliste de Libération ramenait son esclave sexuel de 10 ans à la rédaction !

    C’est juste incroyable d’écouter ce témoignage d’une violence folle qui démontre d’ailleurs à quel point la caste journalistique parisienne est totalement dégénérée… Vous comprenez maintenant pourquoi ces mêmes journaux ont défendu pendant des décennies leurs semblables, comme Polanski…

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=3ayn9130qN4&w=560&h=315]


    Source : Le Libre Penseur, 9 mars 2021

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, #Metoo, #MetooInceste, viol, inceste,

  • Un livre rompt le silence en France sur les abus sexuels sur enfants au sein de la famille

    Source : ara.cat, 21 fév 2021

    Camille Kouchner a dénoncé la culture d’impunité des générations post-68
    Cristina Mas

    BARCELONE L’élite intellectuelle française née en mai 1968 a proclamé une liberté sexuelle derrière laquelle la maltraitance des enfants était également cachée dans la famille. C’était un secret du domaine public jusqu’à ce que Camille Kouchner, fille de l’ancien ministre et fondateur de Médecins Sans Frontières, dénonce dans un livre comment son frère jumeau a souffert alors qu’il n’avait que 14 ans abusé sexuellement par son beau-père, Olivier Duhamel, un constitutionnaliste et membre du comité d’experts de la prestigieuse université Sciences Po. La publication de La familia grande a généré un véritable tremblement de terre et avec le hashtag # MeTooIncesteplus de 80 000 victimes ont enfin pu expliquer les abus qu’elles ont subis dans leur enfance. La tempête a eu un effet domino de démissions de hauts fonctionnaires du monde des lettres qui ont dû chanter le mea culpa , pour leur implication ou leur complicité de silence.

    Duhamel a dû démissionner, comme le philosophe Alain Finkielkraut, qui a aplani les accusations en arguant que la victime était déjà adolescente. L’ancienne ministre de la Justice Élisabeth Guigou, amie de Duhamel, a également dû quitter son poste de présidente du Comité contre la pédérastie. A l’image du préfet de la région parisienne, Marc Guillaume, et du directeur de Sciences Po, Frédéric Mion. Même Emmanuel Macron a dû sortir de la polémique pour promettre des changements législatifs.

    Les milliers de tweets de survivants d’abus et la descente aux enfers des premières épées de l’intelligentsia aident-ils les victimes? Les associations disent oui. Laurent Boyet, ancien inspecteur de police et lui-même victime de maltraitance lorsqu’il était enfant par son frère, préside désormais l’association Les Papallones , qui vient en aide aux enfants maltraités. «Le livre de Camille Kouchner a été un tournant, une réelle prise de conscience dans la sphère politique et sociale. Une vague a été déclenchée pour exiger que les choses changent », a déclaré Boyet lors d’une conversation téléphonique. « Ce problème touche la société dans son ensemble: riches et pauvres, nord ou sud, catholiques ou pas … Un Français sur dix a été maltraité dans son enfance », a-t-il déclaré.

    Culture d’impunité

    Les intellectuels post-68, avec leur autorité morale, avaient des relations normalisées entre adultes et enfants: Bernard Kouchner lui-même – dont l’auteur dénonce que sa mère, l’écrivaine féministe Évelyne Pisier, s’était séparée parce qu’il ne s’occupait pas de ses enfants – elle avait signé une pétition en 1977 pour abaisser l’âge du consentement sexuel à 13 ans.

    «Il était temps – explique la psychiatre Muriel Salmona, qui a également subi des sévices dans son enfance et préside désormais l’association Traumatic Memory and Victimology – que la propagande pédo-criminelle cesse d’avoir tout en tête, et que cela mette fin à l’impunité des pédophiles et à un système qui rend impossible ou illégitime la plainte qui blâme les victimes, les dévalorise, les isole et les conduit à la honte, les privant de protection, de justice et de réparation: les 83% n’ont jamais reçu d’aide », souligne-t-il.

    Les associations de victimes se réjouissent que le livre ait contribué à dénoncer une sorte de loi du silence, qui aide ceux qui ont été maltraités à «se libérer». Le témoignage de Camille Kouchner, qui est juriste, est aussi un exemple de cette omerta : l’auteur avoue qu’elle n’a osé écrire le livre jusqu’à la mort de sa mère, qu’elle avait réagi aux abus en blâmant son fils, qui alors il avait 14 ans, après avoir séduit Duhamel, son deuxième partenaire après s’être séparé de Bernard Kouchner.

    Le scandale entourant la publication du livre a également servi à positionner ouvertement les médias du côté des victimes. Les accusés ont dû quitter leurs espaces lors de rassemblements sociaux. «Cela aide les victimes à identifier ce qui leur est arrivé, à ressentir moins de culpabilité et moins de honte et à connaître leurs droits, ainsi qu’à expliquer les symptômes dont elles souffrent du fait de la violence qu’elles ont subie, et aussi à demander de l’aide. , dit le psychiatre. Boyet a également constaté que les boîtes aux lettres qu’ils installent dans les écoles et les centres sportifs pour que les victimes puissent les dénoncer sont plus pleines. Et un conseil qui se répète: parler est la première étape pour guérir vos blessures.

    Tags : Pédophilie, pédocriminalité, #Metoo #MettoInceste, abus, viol, inceste, Camille Kouchner, Olivier Duhamel,

  • Pédophilie et inceste : comment le passé rattrape ceux qui ont défendu l’indéfendable

     

    LE PARISIEN WEEK-END. Les déflagrations touchant Olivier Duhamel ou Gabriel Matzneff ont libéré la parole et remis en cause une certaine époque. Celle où les abus sexuels perpétrés contre des enfants étaient théorisés par une minorité d’intellectuels comme une manière de vivre libre.

     Jusqu’en 1990, l’écrivain Gabriel Matzneff a été régulièrement reçu par Bernard Pivot dans l’émission «Apostrophes».

    Jusqu’en 1990, l’écrivain Gabriel Matzneff a été régulièrement reçu par Bernard Pivot dans l’émission «Apostrophes». Sygma/Corbis/Getty/Sophie Bassouls

    Par Hubert Prolongeau 

    Le 5 février 2021 à 06h37, modifié le 5 février 2021 à 12h37

    Elle est la seule des trois à parler face caméra. Sur le plateau des « Dossiers de l’écran », ce mardi 2 septembre 1986, l’émotion est particulière. Les télé­spectateurs d’Antenne 2 viennent de regarder en masse un téléfilm, « Amelia » (37 % d’audience, soit trois fois plus que l’imparable western de la 3e chaîne). Plus que ses qualités cinématographiques, c’est sans doute son thème qui les a attirés si nombreux : un inceste et la façon dont il perturbe sa jeune victime.

    Le plateau réunit des psychiatres (parmi eux, Tobie Nathan, tout jeune), des médecins (dont Gilbert Tordjman, qui, terrible ironie du sort, sera, vingt ans plus tard, accusé d’abus sexuels sur ses patientes), une avocate et un juge. Mais la grande nouveauté, c’est la présence de trois victimes. Mesdames X et Y parlent de dos. Eva Thomas, 44 ans, violée par son père à l’âge de 15 ans, refuse cette précaution. Elle a d’ailleurs fondé l’association SOS Inceste un an auparavant, en 1985.

    Elégante, les cheveux gris, vêtue d’un vert apaisant, posant des mots volontairement neutres, sauf celui de « monstre » qui, à un moment, lui échappe, elle raconte l’ébahissement, le refuge dans le silence et l’anorexie. Jamais encore de telles paroles n’ont été prononcées à la télévision. « J’ai choisi de témoigner à visage découvert parce que j’aimerais sortir de la honte », affirme-t-elle. Trente-cinq ans après, Eva Thomas ne se souvient pas d’avoir eu peur pendant ces quelques minutes. « J’étais très déterminée. J’avais prévenu ma famille. Je voulais que ça bouge, alors je me suis jetée dans le vide. »

    Un témoignage qui fait basculer l’opinion

    Le standard téléphonique explose. D’innombrables témoignages de sympathie d’un public bouleversé, mais aussi des protestations de pères revendiquant un « inceste heureux », citant même le leur en exemple. « Cette émission m’a entraînée dans un tourbillon de débats publics. Le thème en était souvent « Inceste : fantasme ou réalité ? » » Depuis, Eva Thomas a écrit deux livres. Son père lui a demandé pardon dans une lettre. Elle l’a revu, a pu renouer un lien. « Quand tout est dit socialement, c’est plus facile de se retrouver. Mais cela n’a été possible que parce qu’il a avoué. »

    Pour Anne-Claude Ambroise-Rendu, autrice d’une éclairante « Histoire de la pédophilie, XIXe-XXIe siècles », parue chez Fayard en 2014, cette émission est l’un des moments qui ont fait basculer l’opinion. « A partir du témoignage d’Eva Thomas, les médias ont donné la parole aux victimes. D’objet de désir, l’enfant abusé est devenu victime de crimes odieux. » Trois ans plus tard, en 1989, un autre témoignage à visage découvert a un impact énorme.

    Le 27 mars, une jeune femme, Claudine Joncour, enfonce le clou en affirmant avoir été violée par son père à partir de ses neuf ans et pendant les quatre années suivantes. Lors de l’émission « Médiations », sur TF1, devant le journaliste François de Closets, elle décrit la terreur, le jeu des évitements pour ne pas être seule avec son père, le chantage auquel il la soumet (« Si tu le dis à ta mère, elle va se suicider »). Après la diffusion, le père porte plainte pour « diffamation ». Les faits étant prescrits, il obtient gain de cause.

    En juillet 1989, le tribunal de grande instance de Saint-Brieuc condamne Claudine Joncour et François de Closets. Peine minimale, certes (amendes réduites et un franc symbolique pour Claudine Joncour), mais peine tout de même. François de Closets se souvient : « C’est l’une des deux émissions vraiment importantes que j’ai faites. Pendant l’enregistrement, j’étais au bord des larmes. J’avais rencontré Pierre Arpaillange, ministre de la Justice, qui avait refusé de toucher à la prescription. » Quelques mois plus tard, la Convention internationale des droits de l’enfant, la première à reconnaître les mineurs comme des êtres à part entière, est adoptée à l’unanimité par l’Assemblée générale des Nations unies.

    Les propos de Daniel Cohn-Bendit

    La télévision est-elle le baromètre de nos évolutions ? Quatre ans avant le témoignage de Claudine, un épisode de l’émission « Apostrophes » à l’optique diamétralement opposée avait été diffusé. On y voyait un Daniel Cohn-Bendit grassouillet, avachi dans son fauteuil comme un gosse mal élevé, son regard insolent jubilant du bonheur de choquer le bourgeois, affirmer face à la mine de séminariste effarouché de Paul Guth, écrivain conservateur alors à succès : « Vous savez que la sexualité d’un gosse, c’est absolument fantastique ! […] Moi, j’ai travaillé avec des gosses qui avaient entre 4 et 6 ans. Ben, vous savez, quand une petite fille de 5 ans, 5 ans et demi, commence à vous déshabiller, c’est fantastique, parce que c’est un jeu érotico-maniaque. »

    Depuis, Cohn-Bendit traîne, comme un boulet, tant ces déclarations que les extraits d’un vieux livre publié en 1975, « Le Grand Bazar », dans lequel il évoquait son expérience d’éducateur au jardin autogéré de Francfort, en Allemagne, en ces termes : « Il m’était arrivé plusieurs fois que certains gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller. Je réagissais de manière différente selon les circonstances, mais leur désir me posait un problème. Je leur demandais : pourquoi ne jouez-vous pas ensemble, pourquoi m’avez-vous choisi, moi, et pas d’autres gosses ? Mais s’ils insistaient, je les caressais quand même. » François Bayrou, en 2009, lui jette ces phrases au visage, un YouTubeur le poursuit dans le métro en l’accusant et met en ligne la vidéo de sa fuite.

    Complicité collective

    Le passé en rattrape d’autres. Le 18 janvier 2021, sur Europe 1, Jack Lang, dont le nom (sans que jamais rien n’ait été prouvé) ressort régulièrement quand on associe pédophiles et politiciens, a reconnu que signer une tribune comme il l’avait fait en 1977 pour demander la décriminalisation des rapports sexuels avec des enfants était une « connerie inacceptable ». Mais, a-t-il ajouté : « On était très nombreux, à l’époque, à signer ça. C’était une série d’intellectuels, c’était l’après-68. Et nous étions portés par une sorte de vision libertaire fautive. »

    Bernard Pivot, lui aussi, met en avant « une autre époque » pour expliquer sa complaisance face aux propos de l’écrivain Gabriel Matzneff, qui se vantait à « Apostrophes » de ses amours avec des adolescent(e) s, ne suscitant que sourires complices, à l’exception de l’écrivaine et journaliste canadienne Denise Bombardier, à l’époque traitée de « mal baisée », aujourd’hui célébrée pour son courage.

    « Il m’aurait fallu beaucoup de lucidité […] pour me soustraire aux dérives d’une liberté dont s’accommodaient tout autant mes confrères de la presse écrite et de la radio », écrivait Pivot au « JDD » pour s’excuser, trente ans après les faits. Notons tout de même que cette « époque » aura été particulièrement longue pour le journaliste, qui a invité Matzneff pour la première fois en 1973, et à plusieurs reprises jusqu’en 1990, année de la fameuse émission avec Denise Bombardier.

    Quelle était-elle, cette époque où certains intellectuels tentaient de faire de la pédophilie un mode de vie toléré ? Des années 1920 aux années 1950, un écrivain comme André Gide défendait, dans son œuvre et dans sa vie, une relation de maître à élève entre un adulte et un enfant, une « pédérastie éducative » qui incluait l’acte sexuel dans un contexte d’échanges « formateurs ». Cette attitude n’entraîna jamais de plainte judiciaire de la part des familles concernées. « Gide était convaincu que cette pédérastie serait reconnue et acceptée, raconte Frank Lestringant, auteur d’une monumentale biographie (André Gide l’inquiéteur, Flammarion, 2011). Au moment de sa mort, il a été beaucoup plus attaqué sur ses positions politiques que sur la pédérastie. »

    Henry de Montherlant et Roger Peyrefitte (l’auteur des « Amitiés particulières ») furent tous les deux arrêtés, l’un en 1938 à une kermesse à Berlin, l’autre en 1940 aux jardins du Luxembourg, pour « détournements de mineurs », sans que cela jette la moindre ombre sur leurs carrières littéraires. Michel Tournier, mort en 2016, obtint en 1970 le prix Goncourt avec un roman, « Le Roi des aulnes », dont beaucoup estiment que, derrière la métaphore de l’ogre, le contenu est explicitement pédophile. Tous ces textes (sauf ceux de Peyrefitte) sont encore disponibles dans la très prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade.

    Un éphémère «Front de libération des pédophiles»

    Les années 1970 s’épanouirent sur ce terreau. Le journal « Libération » ouvrit jusqu’au début des années 1980 ses colonnes à quelques écrits extrêmement complaisants. Le journaliste Sorj Chalandon répondit en 2017 à un lecteur pour expliquer (et non justifier) ces errances. « L’ordre moral. Voilà l’ennemi. Et « Libération » de cette époque n’est rien d’autre que l’écho particulier du vertige commun. Nous sommes à la fin des années 1970. Les traces du mai des barricades traînent sur les murs et dans les têtes. […] L’interdiction, n’importe laquelle, est ressentie comme appartenant au vieux monde, à celui des aigris, des oppresseurs, des milices patronales, des policiers matraqueurs, des corrompus […]. »

    Parmi ces libertés à défendre, celle d’une sexualité trop longtemps réprimée : amour libre, droit au divorce, explosion du cinéma porno, libertinage et éducation « sensuelle » des enfants sont jetés dans le même sac libertaire.

    En janvier 1977, circule une pétition en faveur de trois hommes jugés devant la cour d’assises de Versailles pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans ». Elle demande l’arrêt des poursuites, affirme le « consentement » des enfants et porte les signatures de Louis Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, Jack Lang, Roland Barthes, Patrice Chéreau ou Philippe Sollers. Au même moment, une lettre ouverte adressée à la commission de révision du Code pénal pour aller dans le sens « d’une reconnaissance du droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix » porte, elle, les paraphes de personnalités comme Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto ou Jacques Derrida.

    Dans les années 1970, les photos de David Hamilton, flous artistiques sur des corps alanguis de jeunes filles nubiles, ornent la plupart des chambres d’ados, et celles d’Irina Ionesco prenant comme modèle érotique sa fille de 4 ans sont publiées partout. Un très éphémère « Front de libération des pédophiles » est même créé, tandis que l’écrivain Guy Hocquenghem et le philosophe René Schérer, frère d’Eric Rohmer, plaident pour la liberté sexuelle de l’enfant dans plusieurs revues.

    Le sida, «l’affaire» Dutroux et les psychiatres

    Deux écrivains incarnent alors cette tendance : Gabriel Matzneff et Tony Duvert. Le premier, notamment chroniqueur au « Monde » ou au « Point », est très introduit dans les milieux littéraires, et salué autant par Philippe Sollers que par Jean Dutourd ou Jean d’Ormesson, peu connus pour être des promoteurs frénétiques de la libération des mœurs. Un prix Renaudot à peine critiqué lui sera encore attribué en 2013 par un jury dont est membre Christian Giudicelli, un éditeur qui écumait avec lui les bordels pédophiles philippins. Il faudra, pour fissurer cette aura, le choc provoqué par la parution, fin 2019, du « Consentement » (Grasset), le livre d’une de ses « petites amoureuses », Vanessa Springora.

    Le cas de Tony Duvert, que l’écrivain et ancien président de l’Académie Goncourt, François Nourissier, célébrait avec admiration comme un « voyou littéraire », est un peu plus compliqué. Théoricien et prosélyte de la pédophilie, il revendique très clairement le droit pour les enfants à disposer de leur corps comme ils l’entendent et fait de cette liberté le pivot de son œuvre, en particulier dans « Le Bon Sexe illustré » (1974) et « L’Enfant au masculin » (1980). Il obtient en 1973 le prix Médicis pour Paysage de fantaisie. « Son drame, nous explique son biographe Gilles Sebhan, c’est qu’il y a eu un moment assez court où il a cru que la pédérastie pourrait être admise. »

    Le sida finira par ajouter un élément grave à la sexualité, et l’affaire Dutroux, en 1996, superposera définitivement l’image du pédophile à celle du criminel sexuel. Puis, les travaux des psychiatres sur le traumatisme des enfants, comme les témoignages de victimes d’inceste à la télévision, enlèveront tout leur « romantisme transgressif » à ce type de relations.

    Duvert arrêtera de publier, et retournera vivre quelques années chez sa mère, qu’il détestait, avant de mourir dans la solitude (son corps sera découvert plus d’un mois après le décès) dans son pavillon de Thoré-La-Rochette, dans le Loir-et-Cher, en août 2008. Evitant l’unanime condamnation actuelle d’un Olivier Duhamel, effrayant surgeon des excès de l’époque où l’on rêvait qu’il pouvait être « interdit d’interdire ».

    Le Parisien, 5 fév 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, Inceste, #MetooInceste, Camille Kouchner, Olivier Duhamel, Marc Pulvar,

  • Les victimes d’inceste prennent la parole

    Au début du mois de janvier, une professeure de droit, Camille Kouchner, a publié un livre intitulé « La familia grande ». Dans ce livre, elle témoigne des agressions sexuelles commises par son beau-père sur son frère.

    Ces violences sexuelles faites par des membres de la famille portent un nom : cela s’appelle l’inceste. En publiant ce livre, Camille Kouchner a voulu alerter sur le fait que de nombreux enfants sont victimes d’inceste et que, bien trop souvent, les victimes et les familles ne veulent pas que cela se sache et gardent le secret. En effet, l’inceste est tabou : c’est un sujet si difficile et si violent que, parfois, on préfère ne pas en parler.

    Pourtant, une personne sur dix en France déclare avoir été victime d’inceste. 78% des victimes sont des femmes. Grâce à la publication de ce livre, de nombreuses victimes ont eu la force de témoigner publiquement, c’est-à-dire de dire à tout le monde ce qu’elles avaient vécu.

    Sur les réseaux sociaux comme Twitter, beaucoup de femmes et d’hommes ont expliqué qu’eux aussi, quand ils étaient enfants, ont été touchés ou caressés sur leurs parties intimes par des adultes de la famille. Beaucoup de ces victimes disent qu’elles n’en avaient parlé à personne, parfois pendant des dizaines d’années, parce qu’elles avaient honte ou peur. Pour rendre visible leur témoignage, elles ont utilisé le hashtag #metooinceste.

    Ces actes sont interdits par la loi : aucun adulte n’a le droit de te toucher les fesses, le sexe ou la poitrine. Ce n’est pas normal et ce n’est pas de l’amour. Et si une grande personne de ta famille comme tes parents, grands-parents, grand frère ou grande sœur, ton oncle ou ta tante, ton cousin ou ta cousine, touche tes parties intimes, tu as le droit de dire non. Ton corps n’appartient qu’à toi !

    Si tu trouves que le geste d’un adulte est bizarre ou qu’il te dit que ça doit rester secret entre vous ou que tu te poses des questions, parles-en vite à un autre adulte en qui tu as confiance ou appelle le 119 (on t’explique ce qu’est le 119 dans le sais-tu ?).

    L’inceste a des conséquences psychologiques graves sur les enfants : ils ont du mal à se sentir bien, parfois même des dizaines d’années plus tard, quand ils ont été victimes.

    Pour lutter contre l’inceste et le punir, plusieurs choses ont été mises en place. Par exemple, depuis 2018, les victimes peuvent porter plainte jusqu’à 30 ans après leur majorité (leurs dix-huit ans). Avant, c’était seulement 20 ans après.

    Mais suite à la vague de témoignages, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé de nouvelles mesures. Il a d’abord salué le courage des personnes qui ont témoigné et leur a dit : « On est là. On vous écoute. On vous croit. Et vous ne serez plus jamais seuls ».

    Il a aussi dit que les consultations chez le psychologue seront gratuites pour les victimes. Des personnes viendront aussi expliquer ce qu’est l’inceste, dans les écoles et les collèges, pour que les enfants puissent comprendre et alerter s’ils sont victimes.

    Les petits citoyens, 1 fév 2021

    Tags : France, pédophilie, pédocriminalité, inceste, viol,