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  • Algérie : En attendant le gouvernement

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le tour est-il fait sur la question de la formation du prochain gouvernement après les rencontres organisées par le président de la République dans le cadre des consultations politiques avec les représentants des partis et les indépendants, qui ont obtenu le plus grand nombre de sièges à l’Assemblé populaire nationale (APN) à l’issue du vote du 12 juin dernier ? Peu ou pas du tout habitué à ce genre de tractations politiques qui précèdent la constitution d’un nouveau gouvernement, dont les critères de choix des femmes et des hommes qui le composent obéissaient jusque-là à la cooptation, les chefs des partis concernés par ces rencontres étaient très avares sur les discussions qu’ils ont eues avec le président de la République.

    C’est à peine si l’opinion a eu droit à des généralités sur le sujet dans les déclarations des chefs de partis et du représentant des indépendants à leur sortie de la rencontre avec le président de la République. Globalement, loin des résultats décrochés aux dernières législatives, tous semblaient adopter un discours d’humilité qui les prédispose à composer les uns avec les autres dans l’union. Le FLN, qui veut avoir du poids dans le prochain gouvernement, a souligné à l’issue de la rencontre avec le président de la République l’importance de la participation des partis vainqueurs aux législatives du 12 juin pour «l’avenir du pays sur tous les plans».

    Alors que ce dernier parti, qui est arrivé en tête avec 98 sièges, a seulement précisé dans ce cadre qu’il n’exclut aucune partie dans la formation du nouveau gouvernement, le représentant des indépendants a vaguement indiqué que le président de la République était attentif à leurs propositions, le MSP y voit à l’issue de la rencontre en question que le débat a été «bénéfique et riche», le parti El Moustakbal a estimé pour sa part que les défis socioéconomiques exigent l’unité de toutes les forces politiques nationales, le RND veut «un gouvernement de compétences et non pas un gouvernement de partage de butin» et El Bina a carrément évoqué la nécessité de former un gouvernement de «commando politique» dans les plus brefs délais.

    En somme, l’opinion n’est pas plus avancée sur les têtes et leurs couleurs politiques qui vont entrer dans ce nouveau gouvernement. Les concernés n’ont-ils pas essayé d’introduire ou de proposer des noms de leurs députés «ministrables» ? La teneur du débat lors de ces rencontres a-t-elle été, à ce point, superficielle ou cache-t-on le jeu et les ambitions des uns et des autres ? Pourtant, au vu des urgences qui attendent le nouveau gouvernement, il est utile d’aller droit au but dans cette courte période pour aborder les choses plus sérieuses. Mais, dans ce brouillard, on voit bien que le programme du président de la République trouvera écho favorable au sein d’une large majorité des députés. Cela, sans qu’on voit se dessiner une quelconque alliance présidentielle, puisque des partis et les indépendants soutiennent ouvertement ce programme indépendamment les uns des autres, pour le moment. Dans cette logique, on aura un Premier ministre choisi par le président de la République à la tête du gouvernement et non un Chef de gouvernement issu d’une majorité qui aura son propre programme à appliquer, comme le stipule la Constitution. C’est ce qu’on ne sait pas sur ce nouveau gouvernement, dont le choix de sa composante n’arriverait certainement pas à contenter tout le monde. Et de là naîtrait une «opposition» de ceux qui refuserait d’y faire partie, pour ne pas de faire de la «figuration» dans des ministères de moindre importance que leur ambition politique ?

    Le Quotidien d’Oran, 30 juin 2021

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  • Algérie : Le profil bas du FLN

    Le parti du FLN ne semble pas avoir la grosse tête, loin s’en faut. En effet, malgré sa victoire lors des élections législatives anticipées du 12 juin dernier puisqu’il est arrivé en tête en obtenant 98 sièges à la future APN devançant ainsi tous ses rivaux, l’ex-parti unique fait profil bas en ne criant pas victoire sur tous les toits.

    Il ne se montre pas ambitieux outre mesure, non plus. Ainsi, alors qu’il a tout a fait le droit de revendiquer le poste de Premier ministre du fait de la première place décrochée aux législatives, le parti du FLN se montre plutôt modeste. Au sortir de l’audience accordée par le président de la République avant-hier samedi dans le cadre des consultations en vue de former le prochain gouvernement, le secrétaire général de l’ex-parti unique, Abou El Fadl Baadjhi, n’a pas en effet revendiqué le poste de Premier ministre pour son parti. Dans une déclaration à la presse il dit n’avoir proposé aucun nom pour ce poste. Par contre il a bien souligné que son parti compte avoir le plus grand nombre de ministres au sein du futur cabinet. « Le Président nous a fait la proposition de participer au prochain gouvernement (…) Nous avons présenté la nôtre pour participer au gouvernement. Les contacts entre nous et le Président sont maintenus dans les prochains jours en vue de participer », a indiqué Abou Fadl Baadji.

    « La désignation du poste de chef de l’exécutif est une prérogative du président de la République, la Constitution ne l’oblige pas à choisir tel ou tel autre parti. Le président de la République a sa vision, et ses prérogatives sont définies par la Constitution », a précisé Baadji lorsque il a été interrogé sur l’ambition du FLN d’occuper le palais du Docteur-Saâdane. Cette posture est somme toute logique, estiment de nombreux observateurs eu égard, à l’évidence, au contexte politique général que traverse le pays. Le parti du FLN, que d’aucuns veulent bannir totalement de la scène politique nationale en le « mettant au musée » étant donné qu’il représente un patrimoine pour tous les Algériens, a été vertement honni par les manifestants durant le hirak, au même titre d’ailleurs que son frère ennemi le RND. D’aucuns le croyaient totalement discrédité, ce d’autant que son ex-secrétaire général, Djamal Ould Abbès, est en prison, condamné pour des faits liés à la corruption. Or, après avoir attendu que passe l’orage, le FLN a surpris tout ce monde en obtenant la première place lors des législatives anticipées du 12 juin. Le RND, qui est arrivé en quatrième position avec 58 sièges, a lui aussi sauvé la mise.

    Ces deux partis ont confirmé qu’ils « disposent d’une base sociale qui leur est fidèle. Mais cette donne est à même de fausser les calculs de ceux qui voulaient donner une autre image du pays ». Un pays totalement rivé vers le changement réclamé à cor et à cris par le hirak. Certains pensent que même le Président Tebboune est quelque peu embarrassé par ces résultats. Et c’est pourquoi aussi il serait très réticent à l’idée de nommer un Premier ministre issu du FLN et ce serait le même scénario pour le poste de président de l’APN. On comprend dès lors mieux pourquoi les élus indépendants ont manifesté l’ambition d’avoir le poste de Premier ministre. Et ce sont toutes ces données qui expliqueraient aussi ce profil bas du FLN.

    Par : PAR KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 28 juin 2021

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  • Algérie : Le choix du roi pour le président Tebboune

    L’issue de l’élection législative anticipée du 12 juin dernier a donné au pays une cartographie politique inédite : contrairement aux scrutins précédents, la future Assemblée populaire nationale (APN) sera quasiment à sens unique. Aucun parti d’opposition ne siégera dans la chambre basse du parlement. Les résultats de cette élection législative, que devait confirmer hier soir le Conseil constitutionnel, sont en faveur du chef de l’Etat. Abdelmadjid Tebboune aura tout le loisir de constituer une majorité présidentielle, donc de nommer un premier ministre de son choix sans se sentir obligé de prendre en compte les positions de chacun des partis politiques en compétition. Résultat : en dehors du Mouvement de la Société pour la paix (MSP) qui attend un signal de la présidence de la République, les autres groupes et formations politiques ont fait leur allégeance au président de la République.

    Après le FLN et les indépendants, le Rassemblement national démocratique, RND, a fait connaître lui aussi son camp. Tayeb Zitouni, qui s’exprimait hier à Alger, a indiqué que pour lui, après les législatives du 12 juin, « les contours de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN) se dessinent de façon claire », et il s’est avéré que le RND « est un des acteurs dans le pôle national qui constitue, aujourd’hui, la nouvelle carte politique de l’Algérie ».

    M. Zitouni a également souligné que le groupe parlementaire issu des dernières élections législatives « dira son dernier mot et aura des positions importantes qui refléteront le débat politique conscient adopté par les militants du parti lors de la campagne électorale». Pour lui, le groupe parlementaire du RND « orientera ses premiers intérêts vers la concrétisation des objectifs du parti, des intérêts qui se rencontrent dans beaucoup de points, avec le projet du président de la République et des groupes politiques au sein du Parlement». Lundi dernier, le groupe des indépendants s’est réuni à Alger. «Nous sommes les élus des listes indépendantes aux législatives du 12 juin.

    Nous serons des membres actifs au sein d’un bloc et d’une classe large plus cohérente et efficace, en vue de soutenir et appuyer le programme du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, visant à édifier une Algérie Nouvelle aux contours clairs avec des fondements politiques et une pratique démocratique qui prônent le développement dans tous les domaines», lit-on dans un communiqué sanctionnant cette réunion. Les indépendants seront très probablement la locomotive de la future alliance présidentielle.

    Auparavant, le FLN avait lui aussi annoncé son soutien au chef de l’Etat. Mais comme le RND, le chef de cette formation, Abou El-Fadhl Baadji, sait que son parti ne sera pas mis en avant par le chef de l’Etat lors de la composition du gouvernement. Les deux partis se contenteront de quelques ministères. Ce sera aussi le cas d’El-Moustakbal et d’El-Bina qui entreront certainement au gouvernement. Il reste désormais à scruter la position du MSP. Le parti de Abderrazak Makri pour intégrer « un gouvernement d’union nationale ». Mais si le chef de l’Etat ne fait pas appel à ses services, il va jouer le rôle de l’opposition !

    Akli Ouali

    L’Est Républicain, 24 juin 2021

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  • Algérie : Mutualiser les énergies (Edito du Moudjahid)

    Selon les chefs de parti et les candidats indépendants, vainqueurs aux élections législatives, la possibilité d’alliance au sein de la chambre basse du Parlement dans la perspective d’un soutien au programme du président de la République n’est pas exclue ; les raisons sont multiples et se justifient amplement.

    Il faut admettre que cette initiative, pour peu qu’elle aboutisse, pourrait éloigner le spectre des divisions qui feraient obstacle au processus de réformes en cours, à une nouvelle dynamique à l’action de l’APN.

    Une Assemblée regroupée autour de dénominateurs communs, hautement consensuels, n’aura que plus d’efficacité, surtout quand elle place au cœur de ses préoccupations la défense des intérêts supérieurs de l’Algérie, les valeurs de la Révolution de 1954 et sa Proclamation historique, en plus des aspirations citoyennes au changement radical. La conjoncture actuelle plaide nécessairement en faveur d’un tel rassemblement des rangs et d’une mutualisation maximale de tous les efforts, en vue de la préservation de la nation, de la sauvegarde de sa stabilité, du souci majeur de voir émerger une scène politique assainie, en rupture totale avec l’emprise de l’argent sale, les marchandages occultes orchestrés par l’oligarchie et les partisans de la gouvernance parallèle.

    S’exprimant sur une éventuelle alliance du FLN avec d’autres partis au sein du prochain Parlement, le secrétaire général du FLN, Abou Fadhl Baadji, a affirmé que les députés du parti seront au service du peuple pour défendre ses droits, qu’il aura des alliés avec lesquels il partage les mêmes idées et convictions. Le président du MSP, Abderrazak Makri, s’agissant de la participation du Mouvement à la composante du prochain gouvernement, a expliqué que la décision devra être prise par le Conseil consultatif. On imagine bien qu’il reste attentif et disponible pour prendre part aux éventuelles tractations qui s’effectueront dans ce sens.

    Le Rassemblement national démocratique, par la voix de son secrétaire général, Tayeb Zitouni, s’inscrit dans cette démarche et n’a pas écarté la possibilité de s’impliquer dans des alliances au sein du Parlement.

    Le président du Front El-Moustakbal, Abdelaziz Belaid, est aussi favorable à une alliance partisane ou avec des listes indépendantes, pour contribuer positivement à la stabilité de l’Algérie. On retrouve le même état d’esprit chez le président du mouvement El Bina El Watani, Abdelkader Bengrina, qui a appelé à l’adoption d’une vision nationale inclusive reposant sur une approche participative, loin des calculs restreints, sous l’égide du Président Tebboune et en concertation avec les institutions de la République. Des députés indépendants ont annoncé leur soutien et leur appui au programme présidentiel, en vue de consolider l’édification d’une Algérie nouvelle avec des fondements politiques et des pratiques démocratiques qui prônent le développement dans tous les domaines. Ils ont exprimé leur fierté de pouvoir participer à la démarche sincère, du chef de l’État, engagée depuis son élection à la magistrature suprême.

    EL MOUDJAHID, 23 juin 2021

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  • Algérie : Les partis et les indépendants entament les tractations

    En vue de former une alliance présidentielle au sein de la prochaine APN: Les partis et les indépendants entament les tractations

    En attendant l’installation des nouveaux députés issus des législatives du 12 juin, certains partis politiques et listes indépendantes ont déjà entamé les tractions en vue former une alliance présidentielle qui aura la majorité au sein de la prochaine APN.

    C’est le cas notamment du « Rassemblement El-Hisn El-Matine » qui a annoncé samedi dernier le lancement d’une initiative visant à former, au sein de la prochaine APN, un groupe de députés indépendants et des formations politiques pour soutenir le président de la République, Abdelmadjid Tebboune dans la gestion de la prochaine phase. Il a proposé « des solutions techniques aux problèmes soulevés dans différents domaines », estimant que « la Déclaration du 1er novembre constituera le seul référent pour ce rassemblement ». Cette initiative a été saluée par des partis politiques qui ont plaidé pour la constitution d’un bloc d’indépendants en vue de trouver « une feuille de route à même de préparer la prochaine phase en imprimant une nouvelle dynamique à l’action de l’APN ». Ils ont également estimé que cette initiative se voulait « un terrain d’entente » entre son parti qui a obtenu trois sièges et les indépendants, ajoutant que « tous les efforts seront focalisés sur la préservation de la Oumma et le renforcement du front national interne en vue de sauvegarder la stabilité du pays ». Ils ont aussi relevé que la prochaine étape sera celle du recouvrement de la légitimité des assemblées élues locales qui sont plus proches aux citoyens, soulignant la nécessité de conjuguer les efforts entre les différents partenaires politiques pour que le prochain Parlement ait un rôle pivot dans le contrôle des actions du Gouvernement, le développement du système législatif et la promotion de la diplomatie parlementaire.

    Il faut dire que suite à l’annonce, par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) des résultats préliminaires des législatives, les contours de l’Assemblée populaire nationale (APN), dans sa 9ème législature commencent à se dessiner avec l’absence d’une majorité absolue, le parti du FLN ayant décroché 105 sièges, suivi des indépendants avec 87 sièges, une première dans l’histoire du parlement algérien.

    En passant de 161 sièges (sur un total de 462) au sein de l’ancienne APN à 105 sièges, le parti FLN aura perdu, cette fois-ci, ses foyers dans plusieurs wilayas, un constat qualifié de « perte politique » de sa représentation, selon des observateurs qui expliquent le maintien de la première place en nombre de sièges par « le boycott dont a tiré profit le parti, en présence d’une base électorale classique structurée et une culture ancrée chez les militants qui votent quels qu’en soient les fustigations ».

    En outre, cette formation politique a réussi à « s’adapter avec les nouvelles tendances politiques locales en changeant les anciennes figures et mettant en avant de nouveaux candidats, notamment ceux qui n’ont jamais occupé de postes de responsabilité au sein du parti », selon des observateurs.

    De leur côté, les indépendants ont créé une véritable surprise lors de ces législatives en remportant le pari à travers la réalisation des prévisions de plusieurs analystes politiques qui ont prévu leur domination de l’APN en se basant sur le nombre de listes, plus importants des listes des partis qui se sont présentée aux législatives.

    Les urnes auront ainsi fait des indépendants la deuxième force politique dans le pays avec 78 sièges. Ces résultats induiront inéluctablement un changement des rapports de forces traditionnels. Le Président de la République s’est engagé à financer la campagne électorale des candidats indépendants âgés de moins de 40 ans pour écarter l’argent sale de la politique.

    Le MSP a préservé sa 3ème place qui constitue son classement lors des précédentes législatives (dans le cadre de son alliance avec le Front pour le changement). Le MSP a doublé lors de ce scrutin le nombre de ses sièges passant de 34 aux 64 sièges. Avec 57 sièges, le RND a échoué à garder le nombre de sièges obtenus lors des précédentes législatives (100 sièges lors des précédentes législatives).

    Face au recul de la domination des parti toujours qualifiés de rivaux, qui remportaient auparavant la majorité parlementaire, cette fois-ci, ils se sont contentés de partager la plus grande part des sièges avec les indépendants. Pour cette nouvelle législature, l’APN exercera ses missions avec une composition différente, marquée par l’émergence de partis politiques montants qui auront un poids dans la législation et par conséquent, dessiner les grandes politiques du gouvernement après la perte par les partis FLN et RND d’une marge importante de représentativité.

    Des partis émergents ont surgi à l’instar du parti El Moustakbal qui a remporté 48 sièges et le Mouvement El Bina qui a enregistré sa présence dans le couloir de la députation avec 40 sièges.

    La présence d’autres partis nouvellement agréés a été remarquée également dans l’hémicycle du Parlement, comme le parti Voix du peuple (PVP) qui s’est adjugé trois sièges, alors que d’autres partis sont aux abonnés absents tel que Tajamoue Amel El Djazair (TAJ).

    Les législatives du 12 juin, premières échéances dans le cadre de la Constitution amendée et la nouvelle loi électorale

    Le recul des partis politiques traditionnels reste également, selon les observateurs, le fait marquant de ces législatives. Néanmoins, il convient de relever aussi que les députés de ces formations politiques élus jouissent, aujourd’hui, de la légitimité, et ce, contrairement à ce qui était suivi précédemment par le recours à l’argent et à l’argent sale. De plus, l’organisation de ces élections qui ont débouché sur l’élection de nouveaux représentants du peuple, s’est faite dans un contexte de mise à l’écart totale de l’Administration qui n’a plus de lien avec les élections, après que tout ce qui se rapporte à l’opération électorale a été confié à l’ANIE, ce qui reflète la véritable image de la scène politique en Algérie, après le Hirak populaire. Le nouveau mode de scrutin a eu pour résultats, deux listes de partis ayant raflé, pour la 1e fois, l’ensemble des sièges dans les deux wilayas de Djelfa et de Mostaganem.

    Ce nouveau mode a débouché également sur le fait qu’aucune liste n’a dépassé le seuil de 5% des suffrages à Constantine, ce qui a mené à la répartition des sièges en fonction des résultats obtenus. A cet effet, le président de l’ANIE, Mohamed Charfi a indiqué que l’application du nouveau régime électoral avait permis de remodeler le mode de représentation populaire au niveau de la chambre basse du Parlement, d’où la nécessité d’un examen « approfondi » en vue d’en tirer les enseignements nécessaires. Certaines grandes circonscriptions électorales, à l’instar de Constantine, « n’ont pu remporter la majorité, ou du moins un pôle politique avancé lors de ces législatives, ce qui a donné lieu à un partage des sièges en fonction des voix recueillies, alors que d’autres importantes circonscriptions n’ont remporté qu’une seule liste ayant raflé tous les sièges, à l’instar de Djelfa et de Mostaganem ».

    Il a invité les nouveaux députés à « œuvrer, de concert avec le nouveau Gouvernement et avec l’aval du président de la République, à apporter de légers amendements à la loi sur les élections, à même de lui conférer davantage de flexibilité ». « Il est des points qu’il convient d’amender dans la loi électorale, voire dans le mode de scrutin à liste ouverte, aux fins d’assurer le comptage de voix de chaque électeur, notamment les bulletins nuls ou ce qui est communément connu par voix perdues », a-t-il ajouté.

    « La dynamique de changement pacifique, enclenchée le 22 février 2019, a été confortée aujourd’hui par ce nouvel acquis institutionnel que le peuple a voulu cautionner en élisant ses représentants le 12 jun 2021 », a-t-il relevé, précisant que ce Parlement « dont les contours ont été définis, en toute liberté et transparence, par le peuple, est appelé à instaurer une nouvelle gouvernance en ne tenant compte que du seul intérêt national, en conformité avec les véritables aspirations des électeurs qui l’ont investi de leur confiance ».

    Le Parlement « bénéficie d’une confiance et d’une crédibilité partant de sa composante inédite, formée pour la première fois de critères individuels et collectifs ayant permis de dessiner les contours d’une APN composée d’une majorité de jeunes, de femmes et d’universitaires », a-t-il ajouté.

    Affirmant que l’Algérie nouvelle « poursuit l’édification de ses institutions et ses loyaux enfants posent le deuxième jalon dans le processus de changement voulu par le peuple qui a choisi ses représentants au sein de la chambre basse du parlement », M. Charfi a estimé que les nouveaux élus auront à « représenter et défendre les droits du peuple tout en œuvrant à améliorer ses conditions de vie ».

    Le « nouveau parlement a été élu par le peuple et non pas la boite noir », a-t-il dit, mettant en avant l’importance de « rétablir la confiance entre dirigeants et peuple, et d’écarter l’argent sale et les mauvaises pratiques ».

    L’Echo d’Algérie, 21 juin 2021

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  • Algérie : Gros caciques et jeunes députés ?

    Auteur : Abdelkader Benabdellah

    La prochaine APN fraîchement élue sera sans nul doute une assemblée de jeunes… Mais, il faudrait comprendre le mot jeunesse dans l’acception, de manque d’expérience, notamment, dans les luttes des rouages du pouvoir. Une APN est constitutionnellement, chargée, entre autres, au contrôle et à la supervision de l’action gouvernementale …

    Ces jeunes députés seraient-ils capables de mener la vie dure aux ministres du président Tebboune? Il ne faudrait pas, justement, anticiper les événements… parfois et même plusieurs fois l’on se trompe de jugement envers les autres… enfin, ce qui nous intéresse dans ce genre de situation délicate, ce sont bien le niveau instructif, le nationalisme authentique et l’intégrité morale du député …même, s’il connaît peu, il apprendra avec le temps à connaître trop.

    Le peuple en a marre de ces députés maffieux issus du système des quotas, des tractations secrètes, de la vente des candidatures et de l’argent sale. Et, finalement l’on aboutit à quelques chose ressemblant à l’ancienne Assemblée algérienne des années 40, composée d’une pléiade de béni oui- oui. Ce genre d’assemblée est, généralement faite, en vue de répondre à une nécessité de meubler un décor trompe l’œil, visant à cacher une situation en détresse, qui serait en train de perdre de la vitesse sur le terrain… Que ce soit au cours d’un régime d’occupation étrangère ou d’un simulacre Etat national. Tout le monde était au courant, j’espère, sur la manière dont l’Assemblée sortante a été élue. Et d’ailleurs, toutes les assemblées élues de la république -APC, APW- avaient été imposées au peuple de la même manière. C’est-à-dire la manière forte, assaisonnée de filouterie et de la loi de l’argent sale… l’Etat, au fait n’existait pas, il y avait un système politique nantissant toutes les caractéristiques, sauf celui d’un Etat, selon les normes.

    Il faudrait suivre et attendre l’exercice de cette APN …suivre les interventions de ces jeunes députés sur le tas et quand il s’agirait des questions pertinentes de l’Etat, soumises à des débats législatifs. D’ailleurs, ce sont nos représentants n’est-ce pas? Ils sont là-bas, dans l’unique but de nous représenter en tant que nation. Ils sont là-bas, afin de représenter les intérêts de toute la nation. Ils vont faire face à un système politique, des mentalités, des comportements tordus, durcis avec le cumul des années et qui sont très difficiles à détordre.

    Toutes les tentatives de redressement ont été vouées à l’échec, pourquoi? Et bien, parce que les esprits tordus éprouvent à chaque occasion voire à chaque tournant une résistance opiniâtre à toutes intentions de redressement de la situation…pourquoi au fait? Et bien, parce que l’on y trouve son compte dans cette condition marécageuse…

    Le Carrefour d’Algérie, 20 juin 2021

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  • Algérie : Rien à fêter. Rien n’a changé !

    par Malika Boussouf

    Parce que les défenseurs du système ne renoncent pas à l’idée de sauver ce dernier, ils œuvrent à reconduire le personnel qui va prolonger sa vie. Je ne saurais dire pourquoi, à l’annonce des résultats, j’ai repensé au FLN et à l’effronterie de ses soldats. Comme celle d’un Si Afif, redresseur de talent, chef de file des fossoyeurs d’un Benflis, qui avait conduit la rébellion contre ce dernier avec la bénédiction du clan Bouteflika. Il avait délogé le SG d’alors au bout de longues semaines de résistance d’un camp qui avait fini par renoncer.

    Un Si Afif, plus tard, accusé de s’en prendre à la réputation de l’actuel patron de l’ex-parti unique. Cette chronique n’a pas vocation à s’étendre sur les intrigues de palais qui, depuis près de 60 ans, imposent la décision, alimentent l’islamisme rampant et multiplient les alliances qui construisent les privilèges. Revenons plutôt au Parlement et à ses prérogatives. Celles dont on a un mal fou à détailler le contenu. Lorsque l’on vous annonce que ce dernier va enfin se mettre au turbin pour de bon et au nom de «l’Algérie nouvelle», vous auriez presque envie d’y croire. Même s’il ne faut pas attendre qu’ils en fassent davantage, députés et sénateurs, d’ordinaire, en rupture totale avec un électorat de plus en plus maigrichon, mettent de temps en temps le bazar. On s’y agite soit pour rappeler l’abus de confiance familier au Parlement soit pour y faire illusion. Après tout, il y a bien des Algériens qui y croient encore, non ? Peu importe qu’ils soient peu nombreux à apprécier la façon dont on méprise leurs attentes.

    Personnellement, j’aime bien m’entendre dire que les détenteurs du pouvoir législatif, connus, toutes tendances confondues, pour être payés à ne rien faire, vont s’atteler à la tâche ou faire semblant de s’intéresser aux dossiers soumis à leur approbation.

    Les journalistes accrédités pour couvrir les séances ne rapportent jamais, ou presque, combien ils sont à interpeller les ministres qui défilent à la tribune. Le roi est mort, vive le roi ! Ceux qui ont la chance de refaire un mandat savent que si on les a confirmés à la kermesse qui va suivre, c’est que l’on en a encore besoin.

    Le Soir d’Algérie, 20 juin 2021

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  • Algérie : Contours d’une majorité présidentielle

    Quelle majorité à l’APN ? Cette question a été posée avant même l’organisation des législatives anticipées du 12 juin dernier. Elle s’est posée aussi avec acuité au lendemain de l’annonce des résultats provisoires du scrutin qui ont donné une composante mosaïque de la future Assemblée, où aucune majorité ne se dégage malgré la victoire du FLN qui s’est adjugé 105 sièges. Depuis mercredi dernier, on commence à connaître la réponse. La majorité sera, à moins d’une surprise de dernière minute, « présidentielle’’ .

    Une initiative vient d’être lancée dans ce sens. Elle est l’œuvre de certains indépendants. Ces futurs députés ont, avant même la confirmation officielle de leurs résultats par le Conseil constitutionnel (Cour constitutionnelle en vertu du dernier amendement de la Constitution), lancé des appels au soutien du programme du chef de l’Etat. A titre individuel ou par groupe, ces « indépendants » commencent, depuis mercredi dernier, à rendre publics des communiqués appelant les nouveaux élus non partisans « à rejoindre l’initiative ». « Nous appelons tous les indépendants à rejoindre cette initiative pour préserver la stabilité du pays et participer à son développement », précisent par exemple trois députés de la wilaya de Bordj Bou Arreridj dans un communiqué signé, le 16 juin dernier.

    Un autre élu de Tindouf abonde dans le même sens. « J’annonce ma participation à l’initiative lancée dans le cadre de la coalition des listes indépendantes pour soutenir le programme du président de la République pour des réformes globales qui consolideront la nouvelle Algérie », écrit-il dans un autre communiqué. Ce n’est que le début. La course au soutien du chef de l’Etat fera sans doute rage dans les prochains jours.

    Selon certaines sources, d’autres élus sur des listes indépendantes s’apprêtent à leur emboîter le pas dans les jours à venir. Pour rappel, 78 sièges dans la future APN sont revenus aux indépendants qui deviennent ainsi la deuxième force à l’Assemblée. Mais de nombreux élus sur les listes indépendantes sont des militants des partis politiques qui siègeront aussi à l’APN.

    En effet, des partis dits du pouvoir, en l’occurrence le FLN et le RND et ceux qui gravitent dans sa mouvance, à l’image du front El Moustakbel et El Bina, doivent s’inscrire dans ce sillage. Les dernières déclarations de leurs responsables le confirment. Ils ont même l’intention d’intégrer le prochain gouvernement. Même scénario pour le parti islamiste, le MSP, dont le président Abderrazak Makri avait fait des clins d’œil au chef de l’Etat, mercredi dernier. Il faut donc attendre la position de Jil Jadid de Sofiane Djilali qui a été laminé lors de cette élection, puisqu’il n’a obtenu qu’un seul siège.

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 19 juin 2021

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  • Algérie : Les candidats hantés par le spectre de l’abstention

    6E JOUR DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE : Les candidats hantés par le spectre de l’abstention

    Le travail des candidats aux législatives du 12 juin, notamment ceux des partis politiques lors de cette campagne électorale, qui a atteint son 6ème jour, se complique de plus en plus avec l’abstention ressenties chez les citoyens, et cela après la rupture et le manque de confiance entre ces derniers et la classe politique.

    En effet, il ne reste que deux semaines aux partis politiques et leurs candidats ainsi que pour les indépendants pour convaincre les citoyens à aller voter le jour du scrutin et choisir leurs élus dans la nouvelle APN sensée représenter la volonté du peuple afin de réaliser le changement attendu et espéré, mais cette tâche parait plus difficile que prévue. Dans la rue, les marchés et cafés, les lieux où les gens se rassemblent et expriment d’habitude leurs opinions sur les sujets d’actualité politiques ou autres, Mais, ces derniers semblent ignorer les candidats aux élections, refusant de les connaitre et passent sans jeter un œil sur les panneaux réservés pour les affiches. Un comportement qui ne peut s’expliquer que par un manque de confiance entre le peuple et la classe politique qui rend la mission des candidats plus difficile.

    Le RND défend les services de sécurité et de renseignement

    Lors du 6ème jour de la campagne électorale pour les législatives du 12 juin 2021, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND) Tayeb Zitouni, a indiqué lors d’un rassemblement populaire animé à la wilaya de Mila, que l’Algérie a connu plusieurs tentatives visant à déstabiliser les services de renseignement, de la part d’anciennes personnalités occupant des postes de responsabilité dans l’État et d’autres présidaient des partis politiques faisant référence à l’ancien SG du FLN, Amar Saâdani. Par ailleurs concernant le programme du RND, Zitouni a promis d’être au service du peuple, et de réaliser le développement local en luttant contre la bureaucratie. Également il a déclaré que «le changement du système de gestion des collectivités locales constituera un des points fondamentaux qui seront soulevés par les députés du parti au sein de la future Assemblée populaire nationale ».

    Jil Jadid : « Aucun changement sans la participation massive du peuple »

    Dans un meeting organisé à Sétif dans le cadre de la campagne électorale, le président de Jil Jadid Soufiane Djilali a affirmé que la priorité actuellement est de contribuer à «construire une réflexion et une prise de conscience politiques» dans le but d’une participation responsable du citoyen aux élections futures. Ajoutant que la situation ne changera pas dans le pays sans la participation réelle du citoyen dans le choix de ses candidats et représentants dans les institutions de l’État, précisant dans ce cadre « que l’ancien système a été rompu de l’intérieur et qu’un nouveau régime serait inévitablement construit ».

    Appelant les citoyens à être des partenaires dans la construction de ce nouveau système politique avec une nouvelle pensée proposée par son parti ou d’autres partis politiques qui ont d’autres idées et propositions pour réaliser une nouvelle assemblée populaire nationale comprenant un grand nombre de courants intellectuels.
    Sarah Oubraham

    Le Courrier d’Algérie, 26 mai 2021

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  • Algérie/ Un duel inédit : La fougue juvénile face à la ruse islamiste

    Smaïl ROUHA

    Les législatives anticipées du 12 juin prochain seront confrontées à une série de défis et de challenges. Outre le danger des islamistes, l’augmentation du nombre de candidats indépendants et de listes de candidats, indépendants, la campagne électorale sera dominée par la nécessité de convaincre les Algériens de participer au scrutin à même de dépasser les faibles taux de participation enregistrés ces dernières années. Premières élections depuis le dernier amendement constitutionnel, sanctionné par la nouvelle loi électorale en 2020, le rendez-vous électoral se caractérise, outre le contexte politique dans lequel elles se tiennent, par le recul des partis traditionnels et l’émergence de la société civile et des listes de candidats indépendants composées de jeunes universitaires et d’une certaine élite professionnelle en manque d’expérience politique.

    En effet, pour la première fois le nombre de candidats indépendants est plus élevé que ceux des partis politiques, notamment depuis que la mouvance dite «démocrate» ou «progressiste» a choisi de sortir du jeu électoral, estimant que les conditions idoines pour des élections transparentes n’étaient pas garanties. Selon le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, le tirage au sort d’octroi des numéros d’identification pour les partis politiques et les listes des candidats indépendants, a permis d’octroyer les numéros d’identification à 28 partis politiques et à plus de 800 listes électorales d’indépendants à travers les 58 wilayas.

    Cette nouvelle donne, l’émergence de listes d’indépendants dans la course électorale, semble faire écho à l’appel lancé aux jeunes par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, les invitant à participer à la vie politique et à adhérer au processus d’édification de nouvelles institutions crédibles et dignes de confiance, d’autant que les amendements de la loi électorale donnent un coup de pouce aux jeunes et aux indépendants, en matière financière et logistique, comme l’accès gratuit aux salles pour la campagne électorale. Ainsi, le nombre élevé de listes d’indépendants en lice pour les élections législatives du 12 juin 2021, par rapport aux listes partisanes, laisse entrevoir un paysage politique qui ne sera plus dominé par les partis, comme ce fut le cas des années durant, mais par de nouveaux acteurs, les formations politiques ayant perdu de leur crédit auprès de la base populaire, selon des politiques. Sur les 28 partis en lice, la moitié est d’obédience islamiste.

    De ce fait, les électeurs risquent d’assister à un duel inédit dans leur conquête du palais Zighout Youcef. Dans cette élection au contexte déjà assez particulier, on devrait assister à un duel inédit où la fougue juvénile fera face à la ruse islamiste, même si, contrairement aux partis politiques, les listes d’indépendants, à quelques rares exceptions, ne proposent aucun projet politique sur la base duquel elles seront élues, les indépendants pourront toujours compter sur les divergences apparues au sein des partis islamistes. Même si ces derniers aspirent à réaliser ce qu’ils n’ont jamais réussi à accomplir par le passé, à savoir dominer les pouvoirs législatif et exécutif, ils ont préféré, pour le moment, tergiverser pour toute alliance, question de leadership. Une situation dont devraient profiter les indépendants qui ont fait le choix de se lancer dans la course électorale loin de toute affiliation partisane.

    L’Expression, 17 mai 2021

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