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  • Maroc : Les prix de l’énergie flambent

    Maroc : Les prix de l’énergie flambent

    Maroc : Les prix de l’énergie flambent – gouvernement Akhannouch, gaz, pétrole, inflation,

    La rue marocaine est en ébullition depuis plusieurs mois et les tensions ne cessent de croître au fur et à mesure que le pays s’enfonce dans la crise économique. De nouvelles manifestations ont secoué plusieurs villes marocaines où la protestation contre une flambée de prix jamais observée jusqu’ici provoque à la fois la colère et l’inquiétude des populations, une majorité de Marocains considérant que le gouvernement Akhannouch maintient une gestion catastrophique des affaires du pays. Nombreux sont ceux qui s’insurgent contre un discours officiel trompeur qui tend à falsifier les risques graves auxquels est réellement confronté le Maroc, dans le domaine énergétique entre autres.

    La question du gaz et du pétrole est, en effet, devenue la préoccupation majeure non seulement des ménages, mais également des organisations syndicales et corporatistes qui participent de plus en plus à la contestation dans les métropoles de Rabat et Casablanca notamment. Le fait est que le Maroc ploie sous le poids d’une inflation inédite, avec des hausses des prix vertigineuses, que grève une baisse de la croissance chiffrée d’ores et déjà à 0,7% pour l’année en cours.

    Le mécontentement populaire a fait tache d’huile puisque ce sont plus d’une trentaine de villes marocaines qui expriment désormais leur grogne et dénoncent avec force l’incapacité du gouvernement Akhannouch à juguler la crise dont souffrent une majorité de citoyens, au demeurant indignés par la corruption qui prévaut dans les sphères dirigeantes et principalement au Makhzen.

    Sous l’égide du Front social, un mouvement qui porte la revendication et annonce la tenue prochaine d’un rassemblement national à Casablanca, des réunions ont lieu au cours desquelles sont examinées «les caractéristiques les plus importantes de la situation actuelle qui combine des prix exorbitants et une oppression systématique des différents groupes sociaux en lutte» pour une vie décente. C’est ainsi que doit avoir lieu, également, un rassemblement d’envergure dans la ville de Mohammadia, devant le siège de la raffinerie Samir – unique raffinerie du Maroc dont l’activité a été suspendue, entraînant la perte de plus de 3 500 emplois – afin de condamner les mesures récemment intervenues comme la flambée du prix du carburant, multiplié par quatre !

    Les mouvements sociaux risquent de connaître une flambée au moins égale, car l’Union marocaine du travail entend saisir l’opportunité de la Journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs, le 1er mai prochain. Sous le slogan «Arrêtez la série d’attaques contre la classe ouvrière», les organisations syndicales se veulent déterminées à affronter le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, qui, disent-elles, ne cesse de «tromper tout un pays sur la question du gaz», un secteur dans lequel il a d’immenses intérêts.

    Mehdi O.

    Ebourse

  • Tunisie: Le pain manque. La faute à l’Ukraine ou au gouvernants?

    Tunisie: Le pain manque. La faute à l’Ukraine ou au gouvernants?

    Tunisie: Le pain manque. La faute à l’Ukraine ou au gouvernants? blé, huile de tournesol, Russie, prix, inflation, corruption,

    par Saber Yakoubi

    TUNIS. Depuis des jours, la presse et diverses institutions tirent l’alarme sur la pénurie de blé dans divers pays d’Afrique du Nord en raison de la guerre en cours en Ukraine. Les sanctions internationales contre la Russie et le manque ou l’insuffisance de production de blé en Ukraine, mais aussi d’huile de tournesol, risquent d’avoir de graves répercussions : 85 % des importations de blé de l’Égypte proviennent de Russie (52 %) et d’Ukraine (33 %), soit 10 millions de tonnes en 2020, en baisse en 2021 ; dans le pays il y aurait des stocks pour 5 mois, et le gouvernement a prévu d’augmenter la production de blé qui de toute façon s’avère forcément tardive et donc pas en mesure d’atténuer les coûts pour le consommateur. 75% des céréales importées de Libye proviennent d’Ukraine et de Russie.

    En Tunisie, où les prix flambent, il y aurait des réserves pour trois mois. Cependant, est-il correct d’attribuer la « crise du blé » tunisienne à la guerre en cours en Ukraine ? L’article d’aujourd’hui de Karima Moual publié dans La Repubblica et intitulé  » Voyage en Tunisie affamée par la guerre en Ukraine : » ‘Ici aussi le pain s’épuise’« Dresse un tableau alarmant, et certes les effets de la crise ukrainienne se feront également sentir à Tunis, mais la crise économique, également pain, a commencé bien avant le conflit voulu par Vladimir Poutine. D’autre part, dans le même article, il est noté que « la Tunisie ressemble à une cocotte-minute maintenue à feu doux », ainsi que qu’ »il y a une crise politique, avec un parlement formellement dissous le 30 mars par le président de la République Kais Saied, après quoi avait déjà été suspendue par lui-même cet été », et c’est peut-être là qu’il faut chercher le premier foyer de la pénurie de céréales.

    La Tunisie connaît aujourd’hui un chaos politico-institutionnel qui va de pair avec le taux de chômage élevé, la cherté de la vie, la pauvreté ambiante, la corruption généralisée, etc., et il est certainement de la responsabilité de ceux qui gouvernent si les agences de notation donnent la Tunisie comme proche du défaut, c’est-à-dire pour Ficht CCC et pour Moody’s Caa1 avec outoock négatif.

    La « crise du pain » désormais imminente, qui risque de frapper dans peu de temps des Tunisiens déjà épuisés par les conséquences économiques de la pandémie, va donc de pair avec la crise politique, après les suspensions répétées du parlement jusqu’à sa dissolution par le président. Saied, pour un choc des pouvoirs passé par l’article 80 de la Constitution, qui prévoit la possibilité pour le Président de suspendre le Parlement pour un mois maximum et de limoger le gouvernement en cas d’urgence avérée pour protéger l’Etat. La Cour constitutionnelle est inexistante, car elle n’a jamais été nommée.

    La vérité est donc qu’il y a un manque d’argent parce que l’État, compris comme un ensemble d’organes institutionnels, ne fonctionne pas, il suffit de penser que la presse locale à plusieurs reprises, il a signalé des navires chargés de céréales arrivant dans les ports tunisiens, incapables de décharger les marchandises car ils n’étaient pas payés, et en effet, l’État avait dû payer les pénalités.

    Notizie geopolitiche, 01/05/2022

    #Tunisie #Ukraine #crise #Economie #Pain

  • La crise économique s’aggrave au Maroc

    La crise économique s’aggrave au Maroc – agriculture, tourisme, corruption, hydrocarbures, inflation,

    La hausse vertigineuse des prix du pétrole, la baisse de la production agricole et la corruption de l’entourage du régime marocain sont des éléments de crise qui viennent s’ajouter à la mauvaise gestion de la pandémie et ses retombées sur l’économie du royaume chérifien. L’envolée du déficit commercial au premier trimestre 2022 montre combien la situation économique du Maroc est critique.

    En effet, la hausse du déficit commercial du Maroc est de 42,9 % au titre du 1er trimestre 2022 par rapport à la même période en 2021, pour s’établir à environ -6,55 milliards de dollars, selon l’office des changes du Makhzen.

    Les importations dans la même période ont atteint 16,53 milliards de dollars, contre 12,33 milliards de dollars à fin mars 2021. Cette hausse s’explique par les prix des hydrocarbures sur le marché mondial dont le Maroc est un net importateur mais aussi par la baisse de la production locale impactée par les conséquences de la pandémie let a sécheresse qui frappe le pays. Cette dernière a particulièrement impactée la production agricole, un secteur exportateur au Maroc. La production agricole a d’ailleurs baissé de 103 % en 2021, selon plusieurs sources.

    Les exportations sont aussi en recul, selon les chiffres de l’office. Ils ont atteint 9,99 milliards de dollars ajoutant que le taux de couverture a perdu 2,4 points pour s’établir à 60,4% contre 62%.

    Les produits alimentaires et la facture énergétique

    Face à la baisse significative de la production nationale marocaine, la hausse des importations touche désormais « la quasi-totalité des groupes de produits », indique le même document. « Les importations des demi-produits ont réalisé une hausse de 52,4 %, due à l’accroissement des achats d’ammoniac qui ont plus que quadruplé, passant de 100 millions à 540 millions de dollars », rappelle la même source.

    L’autre hausse de la facture des importations du royaume concerne les produits énergétiques. Les coûts des approvisionnements énergétiques ont augmenté de 87,3 %, en raison principalement de la hausse des approvisionnements en gas-oils et fuel-oils (+620 millions de dollars) due au rebond des prix de 77,4 %. Les quantités importées ont enregistré également une hausse de 5,3 %.

    Les importations de produits bruts ont évolué de 78,3 %, fait savoir l’Office. La même source note que cette augmentation est principalement liée à la hausse des achats des soufres bruts et non raffinés qui ont plus que triplé (+320 millions de dollars).

    Les produits céréaliers ont également pesé sur la facture des importations. La hausse des prix à l’international ont largement impacté la facture des importations alimentaires du Maroc. Ainsi, les importations des produits alimentaires ont grimpé de 24,3 %, une évolution essentiellement tributaire de la hausse importante des achats d’orge qui s’établissent à 140 millions de dollars à fin mars 2022 contre seulement 24,77 millions de dollars à fin mars 2021.

    Les approvisionnements en tourteaux et en blé ont affiché des hausses respectives de 43,7 % et 11,4 %.

    En dépit des tentatives du Makhzen de cacher la préoccupante situation économique du pays, les indicateurs économiques montre bien une crise qui pèse lourdement sur le niveau de vie des marocains et la stabilité financière du royaume.

    L’Algérie aujourd’hui, 06 mai 2022

    #Maroc #Economie

  • Algérie : Le Ramadhan 2022 achève le pouvoir d’achat

    Algérie : Le Ramadhan 2022 achève le pouvoir d’achat – inflation, prix, huile de table, semoule, lait, bananes,

    Le mois sacré de Ramadhan, qui touche à sa fin, aura été le plus difficile à gérer en matière de dépenses pour la majorité des Algériens à moyen et à faible revenu. Depuis son début, les prix, qui étaient déjà élevés, ont explosé sans raison apparente, alors que les tensions qui existaient déjà sur des produits de base se sont également accentuées. Le tout au vu et au su des autorités, à leur tête le ministère du Commerce, qui n’a pas été en mesure d’aller jusqu’au bout de son engagement d’assurer un mois de Ramadhan clément.

    Il est clair que le bilan des quatre dernières semaines aura été catastrophique pour ce département ministériel ayant failli à sa mission de protéger les consommateurs de la spéculation et de l’informel. Malgré les mesures et les dispositions annoncées avant le début du mois sacré, force est malheureusement de constater que sur le terrain, la situation a complètement échappé au ministre Rézig. Nous avons, en effet, vu le prix de la pomme de terre atteindre le seuil des 200 da le kilogramme dans certaines wilayas, alors que des engagements avaient été pris à ce que celui-ci ne dépasserait pas les 60 da. De grandes opérations de déstockages ont été pourtant opérées ainsi que des quantités importantes ont été également importées sans que cela ne puisse faire baisser son prix. Idem pour le prix des autres légumes qui ont connu des augmentations de plus de 20%. C’est le cas de la courgette qui a été vendue durant le mois sacré à pas moins de 200 da, également pour la laitue, le poivron, le concombre, la tomate, les haricots, les petits pois, et l’ail. En somme, tous les légumes qui suscitent la demande durant le mois de Ramadhan ont été hors de portée, et c’est pire encore en cette veille de l’Aïd El-Fitr.

    La banane à 850 DA et les viandes inaccessibles

    Si les légumes ont connu des augmentations de prix vertigineuses, les fruits n’ont également pas été épargnés. Et si l’on évoque cette catégorie de produits, c’est pour décerner la première place à la banane qui a gravement été touchée par la spéculation. En l’espace de quelques jours seulement son prix a, en effet, doublé pour atteindre le seuil des 1000 da dans certaines régions du pays, alors que celui-ci se situait autour des 400 da avant le début du mois de Ramadhan. D’ailleurs, nombreuses opérations de saisie effectuées par les services de sécurité ont permis de récupérer des quantités importantes de banane destinées à la spéculation. Une démarche ayant permis de faire baisser sensiblement son prix. Il est à souligner, d’autre part, le prix des autres fruits ont également augmenté durant le mois sacré. L’orange a atteint les 200 da le kg. La fraise était proposée à plus de 300 DA, alors que ces deux produits étaient fixés respectivement à 120 DA et 200 DA avant le mois sacré. Il faut dire que la situation était pire du côté des viandes blanches et rouges. Alors que les départements ministériels concernés s’étaient engagés à assurer aux consommateurs de la viande blanche à des prix raisonnables, le poulet a enregistré une hausse jusqu’à 150 da le kg, durant le mois de carême. C’est encore pire du côté des viandes rouges à l’instar du bovin affiché à plus de 1500 da le kg. À noter que cette flambée des prix a poussé beaucoup de familles algériennes à se passer de cet apport riche en protéines, pourtant très bénéfique en période de jeûne.

    Les marchés Errahma en deçà des attentes

    Alors qu’ils ont été mis en place tout au long du mois de Ramadhan comme alternative afin de faire face à la hausse des prix dans les marchés ordinaires, les marchés Errahma ont été loin de répondre aux attentes des consommateurs exaspérés par une mercuriale en folie. Si ces espaces avaient été pris d’assaut le premier jour du mois sacré, la désillusion et la déception n’ont pas tardé à prendre le dessus sur les esprits. Dans ces chapiteaux, installés dans différentes communes de la capitale, plusieurs produits très demandés n’ont pas été exposés à la vente. Il s’agit essentiellement de l’huile de table, du sucre, de la semoule et aussi des viandes, que les commerçants de ces espaces n’ont pas proposé. D’ailleurs, tout le monde aurait constaté que les prix vendus par les commerçants de ces chapiteaux, étaient de seconde nécessité, comme les conserves, les chocolats, les gâteaux, les œufs, les fromages ou encore les produits détergeants, ce qui a poussé les gens à déserter ces lieux. En ce qui concerne les prix, aucune différence n’a été constaté, surtout pour ce qui relève des quelques sortes de légumes exposés.

    L’huile, le lait et la semoule introuvables

    Il est également essentiel de rappeler que le mois de Ramadhan 2022 a été marqué par des détentions autour de plusieurs produits de première nécessité, à l’instar de l’huile de table, de la semoule et du lait subventionné. Si certains de ces produits étaient difficilement trouvables dans les commerces, avec l’arrivée du mois de Ramadhan, la situation s’est empirée. La spéculation et le détournement des matières premières ont fait que l’offre n’a pas pu répondre à la demande, poussant ainsi les consommateurs à faire des parcours du combattant pour pouvoir se procurer ces produits. Des chaînes et des files d’attente interminables devant les commerces ont été constatés tout au long du mois de Ramdhan, alors que les autorités n’ont pas été en mesure de régler le problème.

    Le ministère du Commerce dans le box des accusés

    La hausse des prix et les pénuries enregistrées depuis plusieurs mois et davantage durant le mois de Ramadhan avaient suscité, faut-il le rappeler, la désignation d’une commission parlementaire pour enquêter autour de l’origine de ce phénomène.

    Dans son rapport, la commission avait incombé une très grande part de responsabilité au ministère du Commerce. D’ailleurs, le Président de cette commission, Samil Kouadria, avait fait état d’un manque flagrant de communication et de sensibilisation entre les responsables du ministère, les producteurs et les commerçants. Déplorant le fait qu’aucune solution efficace n’a été décidée pour régler ce problème, plusieurs observateurs et acteurs du domaine avaient estimé que les quelques mesures prise n’ont fait que rajouter de l’huile sur le feu, citant particulièrement la sanction de 30 ans de prison contre les spéculateurs ayant dissuadé plus d’un commerçant de l’achat et de la vente de certains produits, faisant ainsi enfler la pénurie et provoquer une flambée des prix. Apportant plus d’éléments sur ce problème, Abderrahmane Hadef, qui est expert en économie, avait expliqué que les raisons de ces pénuries récurrentes peuvent être structurel dûe à une désorganisation des circuits de distribution avec un manque de régulation au niveau des grands distributeurs.

    Ania Nch

    Le Courrier d’Algérie, 30/04/2022

    #Algérie #Ramadhan #Inflation

  • La Tunisie au bord de la « catastrophe économique »-UGTT-

    La Tunisie au bord de la « catastrophe économique »-UGTT-

    La Tunisie au bord de la « catastrophe économique »-UGTT- taxes, inflation, gèle de salaires, dette, Kaïs Saïed 

    La Tunisie est en proie à une profonde crise politique depuis l’année dernière.

    Le puissant syndicat tunisien a averti jeudi que la nation nord-africaine est « au bord d’une catastrophe économique ».

    « La Tunisie est au bord d’une catastrophe économique pour laquelle elle n’a pas trouvé d’autres solutions que de s’endetter davantage et d’accabler le peuple de taxes, de prix élevés et de geler les salaires », a déclaré l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) dans un communiqué marquant la fête du travail.

    L’UGTT a déclaré que ce type de solutions a rendu l’économie tunisienne liée à « des options dictées de l’étranger et a fermé la porte à des suggestions nationales qui sauveraient le pays de la faillite ».

    L’UGTT s’est engagée à défendre les droits économiques des travailleurs et a appelé à la nécessité d’augmenter « le salaire minimum (qui est actuellement d’environ 134 dollars) et d’entamer un nouveau cycle de négociations sociales pour augmenter les salaires des fonctionnaires. »

    Les autorités tunisiennes n’ont pas fait de commentaire immédiat sur les revendications du syndicat, mais le gouvernement a l’habitude de déclarer son engagement en faveur de la réforme économique et de l’amélioration des conditions de vie.

    La Tunisie est en proie à une profonde crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Kais Saied a démis le gouvernement, suspendu le parlement et assumé l’autorité exécutive dans un geste décrié par ses opposants comme un « coup d’État ».

    Le syndicat a notamment salué les mesures prises par Saied, mais il critique la lenteur des réformes.

    Anadolou

    #Tunisie #UGTT #Economie

  • La guerre en Ukraine teste les réserves de blé de l’Algérie

    La guerre en Ukraine teste les réserves de blé de l’Algérie – inflation, sécheresse, produits alimentaires,

    La guerre en Ukraine teste les réserves de blé de l’Algérie dans un contexte d’inflation et de sécheresse
    Les approvisionnements en blé devraient être suffisants pour le reste de 2022. Mais le pays sera finalement contraint de sécuriser des quantités supplémentaires à des prix plus élevés.

    Alors que l’intervention militaire russe en Ukraine continue de perturber l’accès aux produits alimentaires, l’Algérie devrait disposer de réserves de blé suffisantes pour le reste de 2022. Mais une crise prolongée finira par exercer une pression sur l’approvisionnement et l’accès au blé du pays.

    Au début de la guerre, les autorités ont agi rapidement pour rassurer la population. Début mars, le ministre algérien de l’Agriculture, Mohamed Abdelhafid Henni, a déclaré : « L’Algérie a pris toutes les mesures pour que le marché national soit couvert et satisfasse pleinement les besoins céréaliers de tous les citoyens », ajoutant que les stocks du pays étaient « suffisants jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affecté par les changements qui se produisent dans le monde.

    L’Algérie consomme un peu plus de 11 millions de tonnes de blé par an. La majorité, entre 7,5 millions et 8 millions de tonnes, est importée. Bien qu’il se soit principalement appuyé sur des fournisseurs européens tels que la France et l’Allemagne, le pays s’approvisionne également en blé du Canada et a recommencé à importer de Russie en 2021 après une interruption de cinq ans.

    Mourad Ouchichi, économiste et maître de conférences à l’Université de Béjaïa, a déclaré à Al-Monitor que « pour le moment, l’État n’aura aucun problème à sécuriser les approvisionnements, puisque les contrats de livraison de blé ont été signés il y a quelque temps ». En outre, l’Algérie récoltera sa production intérieure de blé en juin/juillet, ajoutant un peu plus de volume aux stocks existants.

    Cependant, « après décembre, les nouveaux contrats d’importation de blé devront être négociés, et donc l’Algérie devra payer aux prix actuellement gonflés », a déclaré Mourad Ouchichi.

    Les besoins d’importation seront probablement aggravés par les faibles rendements intérieurs. Même avant le début de la guerre, on s’attendait à ce que l’Algérie augmente ses importations de céréales. Selon le Département de l’agriculture des États-Unis (USDA), la production céréalière a chuté de 38 % au cours de la saison 2021/2022, en raison de conditions météorologiques défavorables. L’Algérie, comme le Maroc et la Tunisie voisins, souffre de la sécheresse. « Si nous avions eu plus de précipitations, nous aurions peut-être de meilleures réserves qui nous dureraient au-delà de décembre. Mais la production nationale ne sera pas aussi bonne que les autres années », a déclaré Mourad Ouchichi. L’Algérie a produit 3,9 millions de tonnes de blé au cours de la saison 2020/21, mais la production devrait tomber entre 3,6 millions et 2,5 millions de tonnes en 2021/2022, selon les chiffres de l’USDA .

    Cependant, alors que la probabilité d’une volatilité prolongée des marchés alimentaires augmente, les relations diplomatiques étroites de l’Algérie avec la Russie pourraient s’avérer utiles. Début avril, au milieu de la condamnation européenne et américaine de l’invasion, Ramtane Lamamra, le ministre algérien des Affaires étrangères, a conduit une délégation d’envoyés arabes pour rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Moscou. L’Algérie était le troisième acheteur d’équipements militaires russes en 2016-2020, dépensant 4,2 milliards de dollars sur cette période.

    Alors que la guerre en Ukraine et son impact sur les prix et la disponibilité mondiaux du blé se situent au-delà de 2022, les liens étroits d’Alger avec Moscou seront essentiels. « Si la crise dure plus longtemps, les pays producteurs de blé exporteront moins alors qu’ils essaient de sécuriser leurs propres approvisionnements », a déclaré Ouchichi à Al-Monitor. « Mais l’Algérie entretient de bonnes relations avec la Russie, qui est un exportateur mondial clé, et cela pourrait nous aider à sécuriser les quantités nécessaires. »

    La crise actuelle va continuer à faire grimper les prix alimentaires en Algérie, grand importateur de produits alimentaires. Le taux d’ inflation du pays a atteint 9,5 % en février, et le mécontentement social se poursuit après que les généraux algériens ont chassé Abdelaziz Bouteflika du pouvoir en avril 2019. Avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la hausse des prix alimentaires n’aurait été qu’une autre mauvaise nouvelle pour l’autocratie militaire impopulaire de l’Algérie. .

    Mais le conflit en Ukraine a également fait grimper les prix mondiaux des hydrocarbures, qui représentent 95 % des recettes d’exportation et 60 % des revenus du gouvernement . Riches une fois de plus des revenus du gaz et du pétrole, les dirigeants algériens sont désormais mieux équipés pour faire face à l’instabilité, qu’elle provienne du mécontentement populaire chez eux ou de la volatilité des prix des céréales à l’étranger.


    Al Monitor, 25 avril 2022

    #Algérie #Blé #Inflation

  • Algérie. Le Ramadhan de tous les ratages

    Algérie. Le Ramadhan de tous les ratages

    Algérie. Le Ramadhan de tous les ratages – Flambée des prix, baisse du pouvoir d’Achat, gréves…

    Le mois de Ramadhan-2022 s’achève avec un goût d’amertume. Loin des craintes de la pandémie virale, les algériens se sont retrouvés face à de multiples difficultés : flambée des prix, détérioration du pouvoir d’achat et mécontentement des travailleurs face à des revendications non satisfaites.

    Dès le début du mois sacré, les prix qui étaient déjà à un niveau critique ont brusquement flambé. Aucun produit n’a été épargné au point où les consommateurs ont eu du mal à se procurer les denrées nécessaires à l’alimentation pour un mois des plus exigeants. « Nous enregistrons actuellement une augmentation sans précédent de tous les prix de produits à large consommation à une échelle entre 15 à 30 % » a déclaré récemment l’économiste Souhil Meddah. Une situation où rien n’échappe à la logique des prédateurs et spéculateurs provoquant des pénuries et des tensions sur des produits tels que la semoule, la farine ou encore l’huile de table. Malgré les assurances du gouvernement sur la disponibilité des produits et la création de marchés de proximité, les prix ne se sont pas stabilisés. La fin de ce mois et en prévision de l’Aïd, les familles ont été surprises par la cherté des vêtements qui ont atteint des seuils intolérables.

    Le président de l’Apoce, Mustapha Zebdi, a déclaré avant-hier dans un communiqué que « les prix des vêtements de l’Aïd enregistre une augmentation de 20 % » en précisant dans la foulée que « la plupart des vêtements sont de fabrication turque et sont plus chers par rapport à ceux importés de Chine ». Le plan B consiste ainsi à trouver de subterfuges pour de consommateurs assommés par l’amère vérité des prix. Il y a ceux qui peuvent gérer des stocks de produits alimentaire craignant encore le retour des pénuries et d’autres se ruent vers les friperies pour trouver les « occasions » de vêtements déjà portés et donc peu coûteux.

    La situation sociale est telle que les horizons ne sont pas encore clairs. La conduite d’une grève des syndicats autonomes pour 2 jours s’est faite entendre par les militants syndicaux et travailleurs pour protester sur la dernière grille indiciaire portant sur l’augmentation des salaires. Les syndicats auraient exigé de revoir le point indiciaire en le portant à 100 DA et c’est beaucoup plus que ce qui est actuel. Le gouvernement, qui a annoncé il y a quelques jours une augmentation des salaires, promet de la revoir dès le début de l’année 2023. Pour apaiser un peu le front social en ébullition depuis quelques jours, le président de la République a également interdit aux entreprises de procéder au licenciement de travailleurs et de procéder au paiement de l’indemnité chômage. Deux décisions inscrites dans le registre de la paix sociale en attendant de revoir même le système de retraite à travers une réforme très attendue.

    Par : FAYÇAL ABDELGHANI

    Le Midi Libre, 28/04/2022

    #Algérie #Ramadhan #Prix #Inflation #pouvoir_dAchat #gréves

  • Eau, énergie, sécurité alimentaire: enjeux majeurs pour l’Algérie

    Eau, énergie, sécurité alimentaire: enjeux majeurs pour l’Algérie

    Eau, énergie, sécurité alimentaire: enjeux majeurs pour l’Algérie – Ahmed Souahlia, crise des marchés internationaux,

    L’expert économique, docteur Ahmed Souahlia, a estimé que l’Algérie fait le pari de donner un bon départ à l’économie nationale en diversifiant ses produits et ses revenus en devises fortes, surtout à la lumière de la volonté forte et d’une approche claire des Pouvoirs publics, qui nécessite des moyens et des outils pour réaliser le décollage économique souhaité.


    S’exprimant hier sur les ondes de la chaîne 1 de la Radio algérienne, Souahlia a expliqué que les indicateurs économiques sont liés aux différents défis que connaît l’Algérie, notamment externes, à la lumière des effets de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie mondiale, en plus de la crise ukrainienne, qui jettera une ombre sur l’économie nationale.

     » Ces données ont incité les hautes autorités du pays, dirigées par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à prendre soin de la sécurité alimentaire, hydrique, économique et énergétique et à diversifier nos investissements pour que l’Algérie soit en position stable et que 2022 soit une année économique avec excellence « , a ajouté l’économiste.

    Souahlia a exigé que ce défi soit accompagné d’une  » révision de la loi sur les investissements, des procédures fiscales et bancaires qui doivent accompagner ces investissements afin de les développer et motiver les hommes d’affaires à accéder aux marchés intérieurs et extérieurs et assurer notre sécurité de nos propres mains « . Cependant, l’expert en économie a souligné que  » les obstacles qui empêchent l’économie nationale de décoller peuvent être levés, surtout avec la présence de la volonté des autorités de lever les obstacles bureaucratiques devant les hommes d’affaires et les entreprises et ouvrir des canaux de dialogue et de consultation avec eux pour connaître les obstacles et les problèmes auxquels ils sont confrontés « .

    En ce qui concerne les priorités du gouvernement afin de réaliser le développement économique à la lumière des complexités mondiales et de la crise des marchés internationaux, Souahlia a expliqué que les plus grands défis actuels sont la réalisation de la sécurité alimentaire, hydrique et énergétique, d’autant plus que l’Algérie dispose de tous les ingrédients naturels et humains pour atteindre ce but.

    Lors de son entrevue périodique avec des représentants de la presse nationale, samedi soir, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant l’importance d’augmenter la production nationale des produits agricoles, notamment les céréales, en vue de réaliser la sécurité alimentaire.

    Le chef de l’État a indiqué que  » la solution radicale face à l’envolée des cours des produits alimentaires et à leur pénurie sur les marchés internationaux est de renforcer la production nationale « . L’Algérie a été classée par le Programme Alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, première en Afrique en matière de sécurité alimentaire. Dans sa dernière cartographie de la pauvreté, publiée récemment sur son site web, le PAM a classé l’Algérie dans la catégorie des pays dont le taux de personnes sous-alimentées est inférieur à 2,5% de la population totale, durant la période 2018-2020. Elle est le seul pays en Afrique à ne pas dépasser ce seuil.

    Ainsi, l’Algérie est répertoriée dans la même catégorie que la majorité des pays européens, des Etats-Unis, du Canada, de la Chine, de la Russie, du Brésil et de l’Australie, entre autres.

    H. M.

    Lemaghreb.dz, 28/04/2022

    #Algérie #Economie

  • Les conséquences sur l’Algérie du conflit en Ukraine

    Les conséquences sur l’Algérie du conflit en Ukraine – Russie, gaz, nouvel ordre mondial, OTAN, Etats-Unis, inflation,

    Par Nouredine Bouderba

    Le 11 septembre 1990, à l’instant même où la coalition militaire internationale, dirigée par les Etats Unis, intervenait contre les forces Irakiennes au Koweït et en Irak, le président George H. Bush (le père) déclarait devant le Congrès américain : « Nous nous trouvons aujourd’hui à un moment exceptionnel et extraordinaire […], un nouvel ordre mondial peut voir le jour pour une durée d’un siècle au moins. Cela faisait moins d’une année que le mur de Berlin était tombé et 1991 on allait assister à la dissolution du pacte de Varsovie et à la dislocation de l’URSS.

    Ces évènements ont rendu caduque l’existence même de l’OTAN. Pourtant cette dernière non seulement ne fut pas dissoute mais évolua rapidement d’un pacte de défense militaire en pacte d’agressions militaires. Pour parfaire leur domination du monde l’impérialisme dirigé par les Etats Unis imposera à cadence forcée la mondialisation réglée par le dollar et contrôlée par l’OTAN. Pour faciliter ce contrôle on imagina le « droit d’ingérence » qui peut être décidé à tout moment et contre tout pays qui sort des rangs par « la communauté internationale », deux formules qui n’existent pas dans le droit international et ses institutions. Moins d’une année Trente et un (31) ans après, après les interventions militaires en Serbie, en Afghanistan, en Libye, en Syrie nous donnent toute la mesure de ce nouvel ordre injuste et cruel.

    Ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine n’aurait jamais eu lieu sans ce monde unipolaire cruel et injuste. Le Conflit oppose en réalité l’OTAN menée par les Etats Unis qui ne cesse de s’étendre, à la Russie déterminée à utiliser tous les moyens en sa possession pour défendre ses intérêts stratégiques et sa sécurité nationale en empêchant, y compris la force militaire, l’expansion de l’OTAN vers ses frontières. Tout indique que l’issue de ce conflit débouchera sur un monde multipolaire et plus juste.

    Mais en attendant tous les peuples du monde subiront les conséquences de ce conflit majeur et celles qui découlent des sanctions, inédites de par leur nombre et leur ampleur, qui sont décidées par les Etats Unis, suivi par les pays de l’UE. Les peuples Européens, seront parmi les premiers à subir les dures retombées de l’inflation et à faire face à une précarité d’une ampleur inconnue durant les dernières décennies. Les peuples des autres régions notamment ceux des pays en développement auront à subir une hyperinflation qui aggravera la précarité, la pauvreté et les inégalités déjà importantes par la faute d’un monde capitaliste et impérialiste injuste et amplifiées par la pandémie ravageuse qui n’est pas encore finie.

    Tous les pays du monde non concernés directement par ce conflit, dont l’Algérie, subissent des pressions politiques sans précèdent pour prendre position et condamner la Russie selon la logique du « qui n’est pas avec moi est contre moi ». Les pays qui disposent de réserves de sources d’énergie sont de leur côté soumis à des pressions pour produire et surproduire du gaz et du pétrole, même si cela ne va pas dans le sens de leurs intérêts stratégiques, en vue de suppléer l’approvisionnement russe des pays européens en énergie à la suite de l’embargo contre la Russie, décidé par ces pays eux-mêmes.

    Le peuple algérien qui a souffert des affres du colonialisme durant 130 ans, d’une guerre de libération de 07 ans au prix de 1 million et demi de martyrs et d’une décennie de terrorisme encouragé il faut le rappeler par plusieurs pays membres de l’OTAN connait les affres de la guerre et des souffrances qui en découlent ne peut qu’exprimer sa sympathie et sa solidarité avec le peuple Ukrainien martyr, victime d’intérêts géostratégiques qui le dépassent. Le peuple algérien ne peut qu’appeler à une fin rapide de ce conflit et à une paix durable qui préserve les intérêts, la sécurité et le bon voisinage de tous les peuples de la région de l’est européen. Dans ce conflit les premières victimes sont les peuples comme l’ont été les peuples vietnamien, Irakien, libyen, Syrien, Yougoslaves agressés et martyrisés par les dirigeants d’un monde unipolaire pour leurs intérêts supérieurs.

    Aussi mon avis est que l’Algérie doit, comme elle l’a fait lors des deux derniers votes à l’ONU sur la question s’en tenir à une position non alignée. Elle doit appeler à la fin rapide du conflit et de toutes ses causes profondes. Elle ne doit pas hésiter à user de sa modeste expérience en médiation internationale si elle est sollicitée.

    II) Sur le plan économique

    L’Algérie, à l’instar de tous les pays aura à subir pour longtemps les conséquences d’une inflation élevée et durables des matières premières en particulier des céréales dont les importations représentent 70 % de la consommation interne et des produits semis finis.

    D’où l’impérieuse nécessité pour le pays de donner une priorité absolue pour une politique de sécurité alimentaire efficace 1. Tenant compte des contraintes liées au bouleversement climatique et du manque d’eau, de la limite des surfaces arables et des besoins alimentaires du pays pour ce qui est de la production. 2. En ajustant les disponibilités et notamment les importations aux besoins réels du pays qui sont de 200 à 220 kg /personne/an. Ce qui suppose une lutte sans merci contre la corruption et le gaspillage qui découle avant tout des conditions de production, de stockage et de distribution. 3. Pour le reste l’Algérie doit impérativement diversifier ses sources d’importation pour réduire sa dépendance et ses couts.

    l’Algérie devrait se diriger plus résolument vers une économie productive des biens et diversifiée pour réduire les importations.
    L’Algérie devrait sécuriser ses réserves de change par le recours à l’or et à la diversification des monnaies et des pays.

    III) Sur le plan énergétique

    Aujourd’hui l’Algérie est soumise à des pressions multiples pour augmenter ses exportations de Gaz vers l’Europe. La politique que doit suivre notre pays ne doit en aucun cas obéir aux pressions ou être guidée par des intérêts exclusivement à court terme. Elle doit prendre en considérations ses intérêts politico-économiques stratégiques actuels et ceux à long terme y compris les intérêts des générations futures. Elle doit intégrer entre autres :

    La satisfaction des besoins énergétiques nationaux et la lutte contre la précarité énergétique,
    .L’optimisation de la durée de vie des gisements à travers des niveaux d’extraction et de recyclages adéquat. Il faut tirer les leçons des erreurs faites dans ce domaine depuis 2007 qui ont occasionnées des dégâts importants.

    Le non recours à l’exploitation du gaz et du pétrole de schiste tant que les avancées technologiques ne permettent pas d’assurer la préservation des ressources hydriques du pays et la protection de l’environnement,

    .Et enfin elle doit, en cas de développement de la production du gaz naturel, diversifier sa clientèle qui outre le fait d’assurer au pays d’autres ressources financières grâce au prix spots, renforcera l’indépendance de l’Algérie en matière d’exportation. En 2021, le prix moyen sur le marché asiatique de GNL a plus que quadruplé, atteignant 17,9 $/MBtu et sera supérieur à 20 $ sur toute l’année 2022 selon les prévisions. D’autant plus que L’Algérie dispose d’une capacité de liquéfaction inutilisée d’environ 20 milliards de m3 par an à un moment, il faut le souligner, ou les capacités de liquéfaction dans le monde sont saturées à 100 %.

    .A ce titre, il est important de souligner qu’en 2020 l’Algérie a exporté 41 milliards m3 sur une capacité d’acheminement totale installée (pipelines et GNL) de 87 milliards de m3. Soit un taux d’utilisation de 48 % et 54 % si on excepte le GME.

    84 % de ces quantités ont été exportées vers les pays de l’UE (en comptant les prélèvements des pays de transit du gaz) et 12,3 % vers la Turquie. Seuls 1 milliard de m3 ont été exportés vers l’Asie (Chine, Inde, Pakistan et Koweït dont le marché cumulé dépasse 190 milliards de m3 et qui de plus est en expansion).

    N’est-il pas opportun que l’Algérie de ne pas mettre tous les œufs dans un même panier en diversifiant sa clientèle dans un monde ou l’énergie devient, chaque jour un peu plus, une arme de pression politique.

    Dans ce cadre il est important me semble -t-il d’écouter les voix qui appellent à la réactivation du haut conseil de l’Énergie de l’énergie qui doit tracer, superviser, évaluer et corriger la politique dans le domaine d’une richesse sur laquelle repose la quasi-totalité des ressources financières externes du pays.

    IV) Sur le plan politique et social interne

    Les conséquences politiques, économiques et sociales de la crise en Ukraine et des sanctions mises en place seront importantes et durables. L’inflation qu’a vécu le monde en 2021 et début 2022 à cause de l’incapacité du monde capitaliste à apporter des solutions aux problèmes économiques et sociaux de l’humanité va être sérieusement amplifiée. Elle se traduira pour notre pays par l’amplification de l’érosion du pouvoir d’achat de la population déjà à un niveau critique dans un contexte politique difficile et la multiplication des défis qui se posent à l’Etat algérien. Je parle bien de l’Etat.

    La nation algérienne pour relever ces défis et dépasser cette crise doit construire un front intérieur pour la préservation de la nation algérienne, pour sa souveraineté et pour la souveraineté populaire. Ce front doit être construit autour des principes suivants :

    -L’unité et la souveraineté de la Nation Algérienne
    -Le refus de toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays
    -La souveraineté pour le peuple qui doit l’exercer par des moyens démocratiques et républicains,
    -La liberté de conscience et de pensée
    -La consécration dans le respect des lois, des libertés individuelles et collectives, du droit d’association, du droit syndical et du droit de réunion
    -L’appartenance exclusive à la nation incarnée par l’Etat algérien des ressources naturelles du pays,
    -La réhabilitation et la consolidation de l’Etat social qui doit assurer le progrès partagé, la justice sociale, l’accès effectif de tous à l’éducation, aux soins et à l’Energie et aux protéines. Un Etat social qui doit faire de la lutte contre la pauvreté et les inégalités et la sauvegarde du pouvoir d’achat des algériens sa priorité absolue.

    Dans l’immédiat, et jusqu’au dépassement de la crise, les prix des produits de consommation de première nécessité, y compris les produits énergétiques et pour les soins (consultations et analyses) devraient être plafonnés.

    Algérie54, 23/0472022

    #algérie #Ukraine #Russie #OTAN #Gaz

  • Europe: un embargo sur le gaz russe coûterait cher à l’Allemagne

    Europe: un embargo sur le gaz russe coûterait cher à l’Allemagne

    Europe: un embargo sur le gaz russe coûterait cher à l’Allemagne – Bundesbank, Russie, Ukraine, inflation, GNL,

    Un embargo européen immédiat sur le gaz russe pourrait coûter à l’Allemagne, fortement dépendante de cette ressource, jusqu’à 5% de son PIB cette année, selon une estimation publiée par la banque centrale allemande ce vendredi.

    « Le PIB réel de l’Allemagne pourrait être jusqu’à 5% inférieur aux prévisions » en cas d’arrêt, volontaire ou subi, des importations de gaz russe, a détaillé la Bundesbank dans son rapport économique mensuel d’avril.

    Cela équivaudrait à un manque à gagner de « 180 milliards d’euros » pour la production nationale, a-t-elle ajouté.

    Dans un tel scénario, l’économie allemande pourrait enregistrer une récession de 2% cette année, estime l’étude.

    L’inflation, déjà galopante dans le pays, pourrait gagner « 1,5 point en 2022 », et « 2 points en 2023 », par rapport à un scénario sans embargo, selon l’institution.

    Un embargo sur le gaz russe fait l’objet d’âpres discussions entre les États membres de l’UE, depuis l’invasion fin février de l’Ukraine par Moscou, qui tire l’essentiel de ses ressources des ventes d’hydrocarbures.

    Le gouvernement allemand d’Olaf Scholz est l’un des principaux opposants à un arrêt immédiat des importations, estimant qu’il en va de la paix économique et sociale dans le pays, avec des conséquences sur les autres économies de l’UE.

    Ce refus suscite l’irritation de Kiev et de plusieurs gouvernements européens.

    L’Allemagne, et particulièrement son industrie, est particulièrement dépendant de cette ressource, qui représentait, avant le conflit, 55% du total de ses importations de gaz.

    « Je ne vois pas du tout comment un embargo sur le gaz peut mettre fin à la guerre », a répété vendredi le chancelier allemand Olaf Scholz, lors d’une interview à l’hebdomadaire Der Spiegel.

    « Nous voulons éviter une crise économique dramatique, la perte de millions d’emplois et d’usines qui ne seraient plus jamais ouvertes », a-t-il ajouté.

    L’Allemagne a cependant déjà réduit ses importations russes, au premier trimestre 2022, à 40% du total, en multipliant les démarches pour trouver d’autres fournisseurs, comme le Qatar ou les États-Unis.

    Le pays a par ailleurs débloqué récemment une enveloppe de trois milliards d’euros pour se doter de terminaux flottants d’importants de gaz naturel liquéfié (GNL), ce dont il ne dispose pas pour le moment.

    L’Allemagne n’envisage toutefois pas pouvoir se passer de gaz russe avant mi-2024, selon le gouvernement.

    L’actualité éco, 22/04/2022

    #Allemagne #Russie #Ukraine #Gaz #Embargo