Étiquette : inflation

  • Algérie: Pouvoir d’achat et paix sociale

    Algérie: Pouvoir d’achat et paix sociale – inflation, spéculation, secteur de la distribution, instruments de régulation économiques,

    Les dernières mesures initiées par le Président A. TEBBOUNE, pour renforcer le pouvoir d’achat ou plutôt pour endiguer son effritement, sont de bon augure même si elles demeurent insuffisantes, comparativement au niveau de l’inflation (quelque 12%).

    En effet, les retraités, les fonctionnaires et les travailleurs des entreprises publiques et privées, considèrent que ces mesures salutaires au demeurant, sont insuffisantes, par rapport à l’érosion de leur pouvoir d’achat et en particulier durant ce mois de Ramadan, durant lequel la consommation des ménages explose littéralement.

    Les lacunes béantes du secteur de la distribution, sa désorganisation généralisée et la spéculation effrénée, sont l’illustration réelle que les mesures prises et essentiellement pénales, ne sont pas de nature à solutionner le problème endémique et structurel. Sitôt, un problème réglé dans l’huile ou le lait, qu’apparaît celui de la pomme de terre ou de la semoule et retour à la case départ ! Ce qui signifie clairement que les pouvoirs publics ont choisis les mauvais instruments de régulation économiques et qu’ils persistent à considérer que le problème est lié à la délinquance au « col blanc », responsable de tous nos maux.

    Pourtant, à l’évidence, tous experts avertis constatent qu’une grande partie du problème est lié à la désorganisation des marchés, à la constitution de « monopoles gris », d’une cassure dans la chaîne de distribution, du transport, du stockage et du conditionnement (chaîne de froid) et de l’activité informel qui ne cesse de fleurir.

    Cette période de forte consommation et de gaspillage inconsidéré, nous révèle l’indigence des politiques économiques introduites et la non maîtrise des instruments les plus simples, au nom d’une paix sociale éphémère.

    Des mesures courageuses, coordonnées et fiables doivent être menées, de manière à éradiquer les pratiques frauduleuses, issues du dérèglement du système de production et de distribution mis en œuvre, la répression devant être l’ultime recours.

    Dr Mourad GOUMIRI

    Le réveil d’Algérie, 12/04/2022

    #Algérie #Ramadan #Inflation #Pouvoir_dachat #Paixsociale

  • Maroc: Manifestation contre les prix du carburant et l’inflation

    Des milliers de manifestants ont protesté au Maroc contre la hausse des prix élevés du carburant et d’autres produits de base dans le pays, a rapporté l’Associated Press.

    Les manifestants se sont rendus dans la capitale, Rabat, dimanche, pour organiser une manifestation devant le bâtiment du parlement, ainsi que dans d’autres villes du pays.

    Les manifestants ont été vus tenant des pancartes et scandant des slogans contre le gouvernement marocain pour son incapacité à garder les prix sous contrôle, ce qui a conduit à la pauvreté, selon l’AP.

    En raison de la récente série de protestations, les autorités marocaines ont été déployées en force sur l’ensemble du site de protestation.

    Des manifestations de moindre ampleur ont également eu lieu dans d’autres villes liées à l’économie.

    Le gouvernement marocain a imputé la flambée des prix à la reprise de la pandémie de COVID-19 et aux marchés internationaux qui ont augmenté les prix des céréales et du pétrole, alors que le pays est également confronté à l’une des pires sécheresses depuis des décennies.

    Selon le palais royal du pays, la moyenne nationale des précipitations cette saison est de 3 pouces, soit 64 % de moins que la normale.

    La plupart des pays ont connu une série de prix élevés et une inflation galopante, ce qui a provoqué des tensions financières pour les gouvernements, les entreprises et les ménages.

    Selon l’AP, les pays s’efforcent de faire face à des problèmes tels que des factures d’électricité onéreuses et la hausse des prix des denrées alimentaires, les agriculteurs et les supermarchés répercutant le coût de leurs produits sur les clients qui sont confrontés à une crise du coût de la vie.

    Les résidents marocains ont également organisé des manifestations en octobre dernier pour protester contre le passeport vaccinal COVID-19 exigé par le gouvernement pour voyager et accéder à des événements en salle.

    Le gouvernement marocain a rendu la preuve de la vaccination obligatoire pour les résidents qui entrent sur leur lieu de travail ou dans les restaurants, ainsi que pour les voyages aériens nationaux et internationaux.

    La récente série de manifestations coïncide également avec le onzième anniversaire des soulèvements pro-démocratiques du Printemps arabe en 2011, a noté l’AP.

    The Hill, 20/02/2022

  • Algérie: Les six conditions pour sortir de la crise

    Algérie: Les six conditions pour sortir de la crise

    Algérie: Les six conditions pour sortir de la crise – économie, bureaucratie, inflation, croissance, investissement, chômage, relance économique,

    Une femme ou un homme politique qui n’insère pas ses actions au sein d’un cadre théorique cohérent aboutit par ses actions à des effets pervers qui peuvent se chiffrer en pertes pour la Nation en dizaines de milliards de dollars. Un théoricien qui élabore des schémas en dehors de la réalité aboutit aux mêmes effets négatifs d’où l’importance de synchroniser la théorie et la pratique. C’est faute de comprendre l’essence du fonctionnement de la société comme le poids de la bureaucratie, de la sphère informelle, l’inflation et la cotation des monnaies, le faible taux de croissance, le chômage, le gel de projets tel que souligné récemment par le président de la république que l’on s’appesantit sur des mesures conjoncturelles. Ce qui explique qu’après plusieurs décennies d’indépendance politique nous avons toujours une économie rentière (97/98% des recettes en devises provenant des hydrocarbures avec les dérivées), influant sur le taux de croissance, de l’emploi, des réserves de change et de la cotation du dinar.

    Pour des raisons de sécurité nationale, l’Algérie n’a pas d’autres choix que de réussir les réformes devant éviter la vision bureaucratique, de croire que l’élaboration de lois sont la seule solution alors que la solution durable est de s’attaquer au fonctionnement de la société avec des actions concrètes sur le terrain loin des discours et promesses utopiques. Combien d’organisations et de codes d’investissement depuis l’indépendance politique sans impacts réels. Sans être exhaustif, je recense six actions de sortie de crise.

    Premièrement. La politique de relance économique doit tenir compte des engagements internationaux de l’Algérie et évaluer sans passion, les impacts des accords de libre-échange avec l’Europe, avec le monde arabe avec le continent Afrique, ainsi que les déséquilibres de la balance commerciale avec d’autres pays comme la Chine et la Russie , accords qui nécessitent des dégrèvements tarifaires progressifs ne pouvant pénétrer les marchés mondiaux où règne une concurrence acerbe qu’avec des entreprises publiques et privées performantes, innovantes.

    Deuxièmement. La forte croissance peut revenir en Algérie. Mais elle suppose la conjugaison de différents facteurs : une population active dynamique, un savoir, le goût du risque et des innovations technologiques sans cesse actualisés, le combat contre toute forme de monopole néfaste, une concurrence efficace, un système financier rénové capable d’attirer du capital et une ouverture à l’étranger. Ces réformes passent fondamentalement par une démocratie vivante, une stabilité des règles juridiques et l’équité, les politiques parleront de justice sociale. La conduite d’ensemble de ces réformes ne peut ni être déléguée à tel ou tel ministre ni mise dans les mains de telle ou telle administration. Elle ne pourra être conduite que si, au plus haut niveau de l’État, une volonté politique forte, les conduit et convainc les Algériens de leur importance d’où avec l’ère d’internet une communication active transparente permanente. Ensuite, chaque ministre devra recevoir une « feuille de route » personnelle complétant sa lettre de mission et reprenant l’ensemble des décisions qui relèvent de sa compétence.

    Au regard de l’importance des mesures à lancer et de l’urgence de la situation, le gouvernement devra choisir le mode de mise en œuvre le plus adapté à chaque décision : l’accélération de projets et d’initiatives existantes, le vote d’une loi accompagnée, dès sa présentation au Parlement avec les décrets d’application nécessaires à sa mise en œuvre et pour les urgences seulement des décisions par ordonnance pourront être utilisées.

    Troisièmement. Les actions coordonnées et synchronisées dans le temps exigent le courage de réformer vite et massivement, non des replâtrages conjoncturelles mais de profondes réformes structurelles à tous les niveaux en ayant une vision stratégique pour le moyen et le long terme, devant donc réhabiliter la planification et le management stratégique L’Algérie peut y parvenir dans un délai raisonnable. Elle en a les moyens. Pour cela, elle doit réapprendre à envisager son avenir avec confiance, libérer l’initiative, la concurrence et l’innovation car le principal défi du XXIème sera la maîtrise du temps. Le monde ne nous attend pas et toute Nation qui n’avance pas recule forcément. Retarder les réformes ne peut que conduire à la désintégration lente, à l’appauvrissement, une perte de confiance en l’avenir puisqu’ avec l’épuisement de la rente des hydrocarbures, l’Algérie n’aura plus les moyens de préparer ces réformes et vivra sous l’emprise de la peur, voyant partout des menaces où les autres voient des chances. Cette croissance exige l’engagement de tous, et pas seulement celui de l’État en organisant les solidarités devant concilier efficacité économique et équité par une participation citoyenne et un dialogue productif permanent.

    Quatrièmement. Le pouvoir algérien a vécu longtemps sur l’illusion de la rente éternelle. La majorité des Algériens dont le revenu est fonction à plus de 70% de la rente des hydrocarbures doivent savoir que l’avenir de l’emploi et de leur pouvoir d’achat n’est plus dans la fonction publique, et que celui des entreprises n’est plus dans les subventions à répétition. L’essentiel de l’action est entre les mains des Algériens, qui devront vouloir le changement et partager une envie d’avenir, d’apprendre davantage, de s’adapter, de travailler plus et mieux, de créer, de partager, d’oser. La nature du pouvoir doit également changer supposant une refonte progressive de l’Etat par une réelle décentralisation autour de grands pôles économiques régionaux, impliquant qu’il passe de l’Etat gestionnaire à l’Etat régulateur, conciliant les couts sociaux et les couts privés, étant le cœur de la conscience collective, par une gestion plus saine de ses différentes structures.

    Cinquièmement. Pour s’inscrire dans la croissance mondiale, l’Algérie doit d’abord mettre en place une véritable économie de la connaissance, développant le savoir de tous, de l’informatique au travail en équipe, de l’arabe, du français, du chinois à l’anglais, du primaire au supérieur, de la crèche à la recherche. Elle doit ensuite faciliter la concurrence, la création et la croissance des entreprises, par la mise en place de moyens modernes de financement, la réduction du coût du travail et la simplification des règles de l’emploi. Elle doit favoriser l’épanouissement de nouveaux secteurs clés, dont : le numérique, la santé, la biotechnologie, les industries de l’environnement, les services à la personne avec le vieillissement de la population. Simultanément, il est nécessaire de créer les conditions d’une mobilité sociale, géographique et concurrentielle et de permettre à chacun de travailler mieux et plus, de changer plus facilement d’emploi, en toute sécurité. Pour mener à bien ces réformes, l’État et les collectivités locales doivent être très largement réformés. Il faudra réduire leur part dans la richesse commune, concentrer leurs moyens sur les groupes sociaux qui en ont réellement besoin, faire place à la différenciation et à l’expérimentation, évaluer systématiquement toute décision, a priori et a posteriori.

    Sixièmement. La justice sociale, ne signifiant pas égalitarisme, source de démotivation, n’est pas l’antinomie de l’efficacité économique. Mais toute Nation ne peut distribuer plus que ce qu’elle produit, si elle veut éviter la dérive sociale. Il s’agira de concilier l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, en intégrant la sphère informelle représentant plus de 40% de la masse monétaire en circulation, plus de 30% du PIB et non compris les hydrocarbures entre 40/50% de la superficie économique et de l’emploi, que l’on ne combat pas par des mesures administratives qui ont pour effet son extension.

    En résumé, il est nécessaire d’avoir une vision positive de l’avenir et d’éviter les positions et comportements défaitistes. L’entrave principale au développement en Algérie provient de l’entropie qu’il s‘agit de dépasser impérativement, renvoyant pas seulement aux facteurs économiques mais également sociaux et politiques dont une autre gouvernance par la profonde moralisation des dirigeants et de la société. Les changements géostratégiques et économiques survenus depuis quelques années dans le monde ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d’ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir, le monde devant connaître entre 2022/2030/2040 un profond bouleversement du pouvoir économique. Le temps ne se rattrape jamais en économie, toute Nation qui n’avance pas recule forcément mondial.

    Le principal obstacle au développement en Algérie est le pouvoir bureaucratique rentier qui bloque toute énergie créatrice. Le pouvoir bureaucratique sclérosant a ainsi trois conséquences comme frein à l’épanouissement des énergies créatrices. Première conséquence, une centralisation pour régenter la vie politique, sociale et économique du pays. Deuxième conséquence, l’élimination de tout pouvoir rival au nom du pouvoir bureaucratique. Troisième conséquence, la bureaucratie bâtit au nom de l’Etat des plans dont l’efficacité sinon l’imagination se révèle bien faible, déconnectés des réalités sociales. Espérons des actions concrètes pour l’avenir, loin des discours populistes et des séminaires sans aucune portée, afin de dynamiser l’économie nationale. En ce mois de décembre 2021 la configuration socio-économique est globalement la même que les précédentes décennies, une économie de nature publique rentière, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est toujours Sonatrach

    Dr Abderrahmane MEBTOUL

    Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL Directeur d’études Ministère Industrie/Energie 1974/1979-1990/1995-2000/2008-2013/2015

    #Algérie #Economie #Relance #Investissement #Développement #entreprises #Projets

  • La métaphysique de l’intestin

    Algérie, spéculation, prix, produits alimentaires, #Algérie, #ProduitsAlimentaires, #Spéculation,

    Le président de la république Abdelmajid Tebboune, a chargé le ministre de la justice d’élaborer un projet de loi de lutte contre la spéculation, à présenter au plus tard à la prochaine réunion du conseil des ministres, et contenant des peines allant jusqu’à 30 ans de prison contre les spéculateurs.

    Ah le commerce de la ripaille chez nous…et ses oisivetés spéculatives ! Presque une métaphysique de l’intestin!

    Ramadan, fêtes de l’Aid, de l’Achoura : les prix voltigent dans un esprit sacristain, et les porte-feuilles ploient sous la vertu de la «Hassana» et du « Adjr». Dépensez sans compter, Dieu vous le rendra.

    Chorba frik, pruneaux, puis mouton d’Ibrahim, et Rechta du Moharrem. Bien manger est le commencement du bonheur, dit le proverbe.

    Sauf que…ce n’est plus tenable et ça vire au bouillon maudit sans saveur ni odeur.

    Le panier vide dérègle tous les sens. Et supprime d’un trait de dinars, les paysages olfactifs de presque toutes les cuisines et chaumières d’Algérie.

    Exit les cordons bleus, les fines bouches, les fines gueules, l’exclamation des papilles.

    Désormais on se shootera à la soupe à l’oignon dans un silence qui fait ressembler la cuisine à une cellule.

    Dehors, on se sustentera à la tranche de pizza au fromage douteux, et à la Karantita pétaradante à 15 dinars.

    Cela pourrait s’intituler : il était une fois le gueuleton. Festin entre viande et poulet, et moments de grâce dans la quiétude d’une marmite pleine aujourd’hui disparus.

    Par un glissement presque tectonique, la boustifaille a dérivé, pour presque devenir impossible et se voit lorgner sur des légumes qui se ratatinent et des fruits qui pourrissent.

    Le président a ordonné que l’on prépare un projet de loi contenant des peines allant jusqu’à 30 ans de prisons contre les spéculateurs. Et si on agissait sur les causes et pas sur les conséquences?

    A commencer par créer des Halles dans chaque ville, comme ailleurs.

    Halles où le lait, le fromage, les viandes, les poissons, les fruits, les légumes…viendraient chaque matin crépiter dans la souche des prix et la multiplication de la concurrence.

    Depuis Les Halles de l’ex Belcourt et leur disparition dans les années 70, la ripaille est plus politique que gastronomique. Et la bouffe dégage un relent bureaucratique rotant. À la vôtre!

    Madjid Khelassi

  • Cherté de la vie : le bulldozer de l’inflation menace les Algériens

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    Les prix des produits alimentaires flambent. Le pouvoir d’achat dégringole. Le quotidien des Algériens devient de plus en plus difficile. Beaucoup d’entre eux se sentent glisser vers le bas tandis que les mesures prises par le gouvernement peinent à contrôler la situation.

    L’humour noir est souvent révélateur du degré de l’impuissance parfois du désespoir qui s’empare à certains moments de la société. Ainsi, l’une des boutades en vogue en Algérie affirme que les Algériens forment le seul peuple capable d’habiter sur la planète Mars puisqu’ils peuvent vivre sans eau, sans oxygène et bientôt sans nourriture vue la cherté des produits.

    C’est évidemment exagéré comme toutes les histoires pour rire. Les ménages ne sont pas au bord de la famine. On peut encore remplir raisonnablement un couffin avec un salaire moyen. Toutefois, la récente flambée des prix de plusieurs produits alimentaires de base a créé une angoisse paralysante chez les petites bourses.

    Des légumes secs dont le coût passe du simple au double, le café qui augmente, des légumes qui s’apprécient, les hausses soudaines qui coïncident avec la rentrée scolaire, une autre occasion de dépenses importantes pour les familles, n’augure rien de bon.

    L’appauvrissement de la population commençait à être ostensible depuis des mois. Les restrictions imposées par la crise sanitaire ont considérablement réduit l’activité dans plusieurs secteurs, particulièrement dans l’informel où beaucoup de pauvres trouvaient leur subsistance. Les licenciements du personnel dans les petites entreprises faute de plan de charge et l’arrêt du recrutement dans pratiquement l’ensemble de la sphère économique ont accru le nombre d’indigents, même si les chiffres officiels ne mentionnent pas une aggravation de la situation.

    Tous ces facteurs combinés à la hausse des produits alimentaires sur le marché mondial ainsi que les frais du transport ont tari la source du dinar. Un dinar qui connaît depuis des années dévaluation sur dévaluation et perd, par conséquent, une grande partie de son pouvoir d’achat.

    Résultat, l’inflation gonfle à vue d’œil. Selon l’Office national des statistiques, son taux a atteint 4,1% entre juin 2020 et juin 2021. Une performance appelée à prendre plus de poids durant le prochain exercice.

    Pendant ce temps, le ministre du Commerce qui, au début de son mandat, investissait par surprise les marchés et faisait des discours enflammés en défense des intérêts des consommateurs semble soudain tétanisé par la tournure que prennent les événements. Lors du dernier Conseil du gouvernement, il a certes présenté un projet de décret exécutif pour fixer des prix et des marges plafonds à quelques denrées importées ou produites localement mais, stratégiquement, son département semble subir la vague plutôt que de la maîtriser.

    Par ailleurs, le gouvernement a autorisé les agriculteurs à écouler directement leurs récoltes au client final, sans passer par des mandataires. Une permission temporaire qui a pour objectif d’éviter l’emballement du marché alors que les Algériens désargentés sont de plus en plus nombreux.

    Sentant le danger du mécontentement populaire grossir, des députés de l’Assemblée populaire nationale ont mis en exergue la nécessité d’un « plan d’urgence pour éradiquer la pauvreté et lutter contre l’envolée vertigineuse des prix ».

    Cela passe par l’instauration d’un système « transparent » capable de réguler les prix, comme l’a préconisé hier l’agroéconomiste, Ali Daoudi, sur les ondes de la Radio nationale. Pour ce faire, « les autorités devraient contribuer à produire des données et instaurer des règles de jeux claires « , a estimé l’expert.

    Pour lui, « la divulgation des informations précises sur les coûts de production, les prix des matières premières importées, les besoins du marché, ainsi que le niveau du pouvoir d’achat du consommateur donneraient plus de visibilité aux opérateurs économiques pour mieux réguler leur production et afin d’éviter de travailler à perte ».

    Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, prévient le proverbe. Le marché des produits de large consommation est perclus d’informel. La facturation est presque un mot obscène aux oreilles des commerçants, des grossistes et des importateurs. Impossible, dans ce cas, de mettre de l’ordre dans cette caverne d’Ali Baba où les intermédiaires et les trafiquants imposent leur loi.

    Mohamed Badaoui

    La Nation, 14/09/2021

  • Algérie : Dinar maudit ?

    Algérie : Dinar maudit ?

    Algérie, dinar, planche à billets, inflation, #Algérie

    La planche à billet nommée prosaïquement chez nous…financement non conventionnel, est en pleine boum. En effet, des voix versées dans le domaine, estiment que la banque d’Algérie à continuer d’imprimer de la monnaie durant toute l’année en cours. .

    Cette option monétaire appelée planche à billets a pour but de créer de la monnaie ex nihilo, c’est-à-dire sans création de richesse correspondante.

    En temps normal, pour pouvoir créer de la monnaie la banque centrale d’un pays X, doit disposer de compensations à l’actif de son bilan, en l’occurrence de l’or, des réserves de changes conséquentes, des titres( obligations d’état).

    Procéder différemment signifie que l’on imprime de la monnaie sans contreparties, et que l’on crée de la monnaie sur la base de rien. Et cela se traduit par une incontrôlable inflation.

    Quid de la situation chez nous?

    Dans un entretien à la presse, Mr Kamel Benkabebeche, économiste – conseil en investissements, estime que les tirages chez nous de la planche à billet « 2021 » pourrait atteindre 3200 millards de dinars, ce qui équivaudrait à 24 milliards de dollars, soit 15% du PIB !

    Oula ! On peut dire qu’on a carburé plein pot. Des billets en veux-tu, en voilà !

    L’excès artificiel des liquidités comme oxygène, dans les bureaux de poste ! Joli trouvaille !

    Sauf que le magot mensuel devenu…4 sous, ne mène pas loin que la première semaine du salaire encaissé.

    Il était une fois le dinar…pourrait-on chanter. Monnaie qui valse à la moindre difficulté économique.

    Planche à billet, dépréciation constante du dinar sur le marché officiel et parallèle, des milliards pour s’acheter un logement, un bon paquet pour s’acheter une voiture…une subite odeur de caveau entoure depuis longtemps le dinar. Il est presque salpêtre…et assignat maudit.

    Billet orné des six historiques récemment,( celui de 2000 dinars) le dinar s’imprime depuis quelques sur les catacombes de nos errements.

    La planche à billet , nouveau théâtre d’ombre, où dansent déjà les fantômes d’une impasse économique démoralisante, nous mènera là, où beaucoup de pays n’en sont jamais revenus, disent les gourous pessimistes des sciences financières.

    La monnaie est une éthique avant d’être un billet, disent les Keynésiens. Mais ça c’est une autre histoire.

    La Nation, 06/09/2021

  • L’UE est optimiste quant à la croissance économique, mais préoccupée par l’inflation

    BRUXELLES (AP) – Les économies de l’Union européenne devraient connaître leur plus fort taux de croissance depuis des décennies grâce à l’assouplissement des restrictions liées au coronavirus, mais elles restent confrontées aux risques posés par les variantes du COVID-19 et aux inquiétudes liées à l’inflation, a déclaré mercredi l’exécutif de l’UE.

    Selon les prévisions de l’été 2021 de la Commission européenne, les économies des 27 pays de l’UE, et des 19 pays utilisant la monnaie unique européenne, devraient connaître une croissance de 4,8 % cette année, soit environ un demi-point de pourcentage de plus que prévu dans les prévisions précédentes.

    Le produit intérieur brut réel devrait retrouver son niveau d’avant la crise du coronavirus au dernier trimestre de cette année. En 2022, la croissance devrait atteindre 4,5 %.

    La commission explique son optimisme croissant par le fait que l’activité économique du début de l’année a dépassé les attentes, et par l’impact de la stratégie de vaccination contre le coronavirus, qui a entraîné une baisse du nombre de nouvelles infections et d’admissions à l’hôpital.

    « L’économie de l’UE devrait connaître cette année sa croissance la plus rapide depuis des décennies, grâce à une forte demande tant au niveau national qu’international et à une réouverture plus rapide que prévu des secteurs des services depuis le printemps », a déclaré le commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni.

    Il a toutefois prévenu que l’UE « doit redoubler ses efforts de vaccination, en s’appuyant sur les progrès impressionnants réalisés ces derniers mois : la propagation de la variante delta nous rappelle brutalement que nous ne sommes pas encore sortis de l’ombre de la pandémie. »

    La commission a déclaré que les risques économiques dépendent de la manière dont les ménages et les entreprises réagissent à tout nouveau durcissement des restrictions visant à stopper la propagation des variantes. Elle a également averti que l’inflation pourrait augmenter si les restrictions de l’offre durent et que les pressions sur les prix sont répercutées sur les prix à la consommation.

    Pour l’heure, l’inflation dans l’UE devrait s’établir à 2,2 % en moyenne cette année, soit 0,3 point de pourcentage de plus que les prévisions de mai, et à 1,6 % en 2022. Dans la zone euro, elle devrait s’établir à 1,9 % en 2021, soit une hausse de 0,2 point de pourcentage, et à 1,4 % l’année prochaine.

    Associated Press, 07/07/2021

    Etiquettes : UE, inflation, croissance, économie,

  • Le FMI met alerte sur la gravité de la situation économique en Algérie

    Le FMI met en garde contre la gravité de la situation économique en Algérie

    Le Fonds monétaire international a publié un rapport sur l’économie algérienne pour l’année 2021. L’entité économique présente une situation sombre pour le pays d’Afrique du Nord. Le FMI s’attend à ce que la dette publique totale de l’Algérie atteigne plus de 63%, contre 53% l’année dernière.

    Selon ce rapport, le FMI s’attend à enregistrer une inflation d’environ 6% au cours de l’année 2021 en Algérie. De même, le déficit budgétaire est estimé à plus de 18%, alors qu’il était de 12% l’année dernière. Les réserves de pétrole de l’Algérie, l’un des principaux producteurs et exportateurs de pétrole, ont diminué ces dernières années. Selon le portail économique Bloomberg, l’Algérie connaît une réduction de ses exportations de pétrole. Le pays africain a vendu 290 000 barils par jour à l’étranger en janvier, soit 36 % de moins qu’en décembre 2020. La demande interne de carburant ayant augmenté, Alger commence à envisager des mesures sur la transformation de l’Algérie en un pays non pétrolier. De même, à Alger, on envisage la sortie éventuelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

    L’Algérie est également l’un des principaux exportateurs de gaz de la région. Par exemple, elle est le principal fournisseur de l’Espagne, bien que cette année les ventes aient diminué de 11,1 %. D’une manière générale, les exportations algériennes à l’étranger ont diminué d’environ 30 % l’année dernière.

    Face à cette grave situation financière, le gouvernement algérien devra élaborer de nouvelles mesures pour relancer son économie, une économie qui ne dépend pas tant du pétrole. Cependant, il devra travailler dur compte tenu des données sombres présentées par le FMI. La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA) a également évalué la situation du pays. L’organisme onusien a qualifié le niveau du commerce algérien de « faible » par rapport au reste de la communauté économique de la région. Le pays africain, bien que présentant un paysage essentiellement désertique, possède une partie fertile dans le nord où l’agriculture pourrait être développée. Toutefois, le rapport de la CEA indique que le secteur agricole représente 12,2 % du PNB du pays.

    Malgré la situation géographique et le climat de l’Algérie, le tourisme ne fournit pas non plus beaucoup de revenus. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, les bénéfices de ce secteur ne dépassent pas 10 % du PIB national.

    Ces perspectives économiques critiques affectent le revenu global par habitant des Algériens. Cette situation a suscité des protestations visant à améliorer les conditions de vie. Les citoyens doivent faire face au prix élevé de l’électricité, des biens de consommation et à la dépréciation de la monnaie locale par rapport aux devises étrangères.

    Pour faire face à ces revendications sociales, le gouvernement algérien a proposé d’augmenter le salaire minimum. Cependant, les syndicats du pays ont assuré que cette mesure ne peut apporter de solutions à la situation tendue que connaît le pays. Non seulement il y a un désaccord entre les syndicats et le gouvernement, mais il y a aussi des désaccords entre les associations de travailleurs. L’Union générale des travailleurs algériens, la principale organisation du pays, a assuré que, pour mener une vie digne, le revenu d’une famille algérienne doit être d’environ 350 dollars. D’autre part, d’autres syndicats indépendants ont déclaré que le revenu ne doit pas descendre en dessous de 600 dollars. Dans le cas contraire, ils préviennent que les familles tomberont dans la pauvreté.

    Alors qu’une grande partie de la société frôle la pauvreté, d’autres citoyens qui travaillent dans certains secteurs comme la banque ou l’industrie pétrolière ont un salaire de plus de 10 000 dollars. Ce revenu peut être comparé aux 200 $ gagnés par les employés des secteurs de l’agriculture, de la construction ou de la protection civile.

    Récemment, des membres de la Protection Civile et des pompiers ont manifesté dans la capitale pour demander des améliorations de leur emploi, en plus de réclamer la reconnaissance de l’effort qu’ils fournissent. Ces travailleurs sont ceux qui doivent faire face à la pandémie de coronavirus, qui a déjà infecté plus de 122 000 Algériens.

    Ce fossé économique entraîne la disparition de la classe moyenne, comme le souligne le sociologue Nasser Jabi. « Les déséquilibres dans la répartition des richesses dans le pays ces dernières années vont dans le sens de la dissolution de la classe moyenne », affirme Jabi. Ces différences créent également une classe étroite de riches et une large classe de pauvres. Pour le sociologue, ce problème est « le reflet des politiques économiques et sociales des gouvernements algériens successifs ».

    Market Research Telecast, 30 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, FMI, situation économique, économie, Fonds monétaire international, l’économie algérienne pour l’année 2021, dette publique, inflation, déficit budgétaire, réserves pétrolières, exportations de pétrole,

  • Algérie: La grogne sociale, des questions qui s’imposent (Edito de Ouest Tribune)

    Lorsque on voit la situation générale du pays au «télescope», on peut s’avancer sur le fait que le front social n’est pas, à proprement parler, en ébullition. Les Algériens constatent l’inflation ambiante, mais en reste au seul constat. Ils savent qu’ailleurs dans le monde, la situation n’est pas du tout reluisante. Mais si l’on utilise un «microscope» et que l’on s’intéresse à des catégories socioprofessionnelles précises, on peut très facilement identifier une grogne grandissante et un malaise qui en dit long sur une sorte de colère sociale qui peut converger et s’exprimer publiquement. Le récent mouvement de grève sauvage des postiers et l’un des signaux qui ne trompent pas sur une insatisfaction. Plus proche de nous, les enseignants qui ont «osé» perturber un examen national, fut-il «blanc». Il ne s’agit pas de n’importe quelles épreuves, puisqu’il s’agit de la dernière marche avant le baccalauréat. C’est sans précédent dans les annales de l’éducation nationale. Les enseignants décrivent des conditions de rémunération en contradiction totale avec les discours des pouvoirs publics quant à la satisfaction des revendications salariales des travailleurs du secteur.

    L’audace des enseignants en appellera probablement d’autres. Ils ont ouvert une sorte de boite de pandore de la revendication socioprofessionnelle. A part cette action qui fait craindre le pire au baccalauréat dans sa version officielle, on est en droit de se poser la question de savoir, combien de travailleurs sont dans la même situation que les employés de la Poste et de l’Education nationale ? Il faut dire que régulièrement, nous voyons des mouvements de protestation émerger ici et là. Pour tout le monde, c’est la même rengaine : un travailleur aux portes de la retraite avec un salaire inimaginable au 21e siècle. C’est dire que l’inflation dont on a tellement parlé aurait pu être autrement plus importante si le gouvernement avait laissé filer la planche à billet.

    Les profs sont la preuve par quatre que la politique salariale du gouvernement a quelque chose de déséquilibré, au sens où l’on augmente une partie des salariés, sans contrepartie de productivité, ce qui provoque une grosse inflation qui plonge les «laissés pour compte» dans le désarroi. Il est clair que ce débrayage n’est autre que l’effet boomerang d’une crise économique aggravé par une situation sanitaire compliquée. La grogne sociale n’est-elle qu’à ces débuts?

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 25 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, grogne sociale, crise sociale, inflation, La Poste, enseignants,

  • Algérie/ Crispation (Edito de Liberté)

    L’Algérie a célébré hier la Journée mondiale du travail, coïncidant avec le 1er mai de chaque année, dans un contexte économico-social des plus tendus. Les difficultés financières qui s’aggravent de jour en jour viennent rendre encore plus complexe toute perspective de relance de la croissance au moment où l’emploi est frappé de plein fouet par la crise sanitaire.

    Conséquence logique de la baisse de l’activité économique, la dépréciation de la valeur de la monnaie nationale a eu pour effet d’accentuer la hausse des prix des produits. Et comme cette augmentation des prix des produits importés coïncide avec celle des produits locaux (fruits et légumes, viandes…), le taux d’inflation s’en trouve ainsi sensiblement distendu, malmenant sérieusement le pouvoir d’achat des citoyens. Et c’est cette situation qui semble avoir poussé plusieurs syndicats, notamment de la Fonction publique, à hausser le ton de la revendication et même à recourir à la protestation pour exprimer le ras-le-bol face à la dégradation continue du pouvoir d’achat des travailleurs.

    Les augmentations de salaire accordées, il y a quelques années, ont naturellement été siphonnées par la hausse des prix couplée à la perte de valeur du dinar. L’action syndicale, qui a sommeillé pendant presque deux ans à la faveur des événements politiques qu’a connus le pays avec l’éruption du mouvement populaire et, par la suite, de la pandémie de coronavirus, s’est réveillée presque en sursaut.

    De nombreux secteurs d’activité sont ainsi brusquement gagnés par la protestation. Éducation nationale, enseignement supérieur, santé, commerce, impôts, poste, Protection civile, pour ne citer que ces secteurs, ont tous connu des mouvements de débrayage des travailleurs. Pour certains d’entre eux, d’autres actions de protestation sont prévues pour les prochains jours.

    La sortie du Premier ministre à ce propos n’est, visiblement, pas pour arranger les choses. C’est dire que la tension au niveau du front social risque de s’exacerber davantage. Et pendant ce temps, l’heure n’est visiblement pas au dialogue entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Pourtant, la situation le recommande, l’exige même, afin d’éviter que la brouille se corse ou que les conflits s’enlisent. Ce qui n’est, évidemment, dans l’intérêt de personne. Surtout en ces temps de crispation socio-économico-politique.

    Liberté, 02 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, 1er mai, fête des travailleurs, Journée mondiale du travail, crise économique, hausse des prix, inflation, dinar, taux de change,