Étiquette : inflation

  • Dinar algérien : entre mirage politique et l’amère réalité

    Dans une déclaration rendue publique en marge de la rencontre du lancement officiel des services de certification et de signatures électroniques, tenue à Alger, samedi 13 mars 2021, le ministre des finances algérien du gouvernement Djerad, en l’occurrence Aymen Benabderrahmane, en a surpris plus d’un pour avoir affirmé tout de go, que la valeur du dinar algérien n’est pas en chute libre comme semble vouloir le faire croire certains. Il renchérit je cite : «Notre monnaie est en train de se redresser».

    Selon Aymen Benabderrahmane, le redressement de la monnaie nationale est lié à la relance de l’économie, à travers la réalisation de certains projets « prévus » dans le futur. Ce qui permettrait au dinar de redorer son blason pour retrouvera ainsi son « éclat » et sa « force économique » d’antan.

    Quant à l’inflation qui continue toujours de grimper vers des pics inégalables, que l’on ne retrouve nullement dans aucun des pays ne disposant pas même de ressources naturelles, la réponse ne s’était pas fait attendre je cite : « Elle est très maîtrisée ».

    Abordant par ailleurs, la question de certains produits de consommation de base dont les prix ne cessent manifestement de flamber, la réponse a été tout aussi imprévisible que superflu, je cite : » cela reste à la portée » des ménages devons-nous comprendre, et que cette situation en est le résultat d’un simple « réajustement ».

    « Chez ces gens-là, on ne pense pas Monsieur, on triche », dixit Brel, tout en continuant à mépriser son peuple avec cette manière ridicule de présenter les choses.

    Le recours au mensonge est devenu quasiment un art dans lequel chacun est invité à en faire usage mais dans la limite de la rectitude économique pour le cas de l’espèce.

    Néanmoins, on continue inlassablement à s’en servir au mépris de la morale et de l’éthique, car il fait partie de la culture d’État, et il n’est pas évident de se réveiller un jour sans entendre dire ce genre de propos complètement déplacé.

    Ce que l’on peut simplement dire pour notre part, c’est qu’en matière économique, le marché demeure le seul indicateur possible de régulation en ce qui concerne l’offre et la demande des produits et services permettant aux ménages et aux autres acteurs économiques de satisfaire leurs besoins dans un temps déterminé.

    Par ailleurs, pour ce qui est de l’inflation, le seule et unique moyen de la « maîtriser » consiste à veiller au bon fonctionnement du système de régulation économique, ce qui malheureusement n’est pas toujours le cas pour la plupart des pays à faibles revenus et ceux dépendant d’une rente à l’instar de l’Algérie, pour des raisons multiples.

    En effet, la « maîtrise » de l’inflation qui, même au niveau de certains pays industriels, est problématique, tant la clairvoyance de l’autorité de régulation économique, qui ne relève le plus souvent pas de celle de l’État, soulève des interrogations, mais demeure dans une proportion suffisamment jugulable, compte tenu du rôle déterminant dont s’acquittent merveilleusement bien d’ailleurs la société civile, et toutes les instances et autres organes dédiés au contrôle, et entre autres les médias.

    Le responsable en charge du secteur de l’économie s’était-il rendu compte de sa carence et de son incapacité à pouvoir assimiler certains principes économiques de base, pour s’être autorisé ainsi sans retenue à répandre des propos illogiques et sans fondement.

    Oser parler de la lancinante question concernant l’état de délabrement du dinar algérien pour nous faire croire qu’il se porte merveilleusement bien, est pour le moins ridicule et dépasse tout entendement.

    Pour étayer ses propos, le ministre, fraichement nommé, s’insurge pour s’inscrire en faux contre tous ceux qui se désolent de l’état de dévalorisation avancée du dinar par les temps qui courent.

    Est-il en mesure de comprendre, au moins, que la valeur intrinsèque d’une monnaie réside dans la capacité de l’État à assurer suffisamment sa couverture en or ou de son équivalent en devise, et que la réalisation de projets d’investissement dans le futur ne garantissent en rien la santé monétaire du dinar algérien. ?

    Peut-il enfin reconnaître que l’inflation en Algérie est d’ordre structurel due essentiellement à l’usage excessif et déraisonné de la planche à billets des décennies durant pour avoir pansé les déficits successifs ayant permis de faire face à la conjoncture économique de l’époque. ?

    Il n’est pas sans le savoir que l’utilisation de cette méthode est l’anti-économique qui a tendance à favoriser la thésaurisation dont en a profité certains cercles pour ramasser des fortunes qu’ils s’échangeaient comme devait l’avouer un certain Ahmed Ouyahia et ce, au détriment de l’économie nationale.

    La dernière affaire à avoir fait l’objet d’examen par devant le tribunal d’Alger a révélé l’étendue du désastre, dès lors que pas moins 800 milliards de centimes ont été retrouvés sous le paillasson.

    Et si l’on s’amusait à faire l’effort d’un simple décompte, on parviendrait à coup sûr à dénombrer des montants faramineux à circuler impunément au noir et donc hors des circuits bancaires, venant ainsi grever négativement le volume de la masse monétaire nationale.

    Cette situation qui, en l’absence d’une politique économique claire et rigoureuse va immanquablement engendrer une inflation qui va se caractériser par une flambée des prix des produits de première nécessité d’une part, et le gonflement inapproprié du volume de la masse monétaire et le recours excessif à l’impression de la monnaie sans aucune contrepartie en produits et services.

    Dans un pays qui dépend à 90% des recettes pétrolières ne peut en aucun cas être à l’abri d’une éventuelle récession. La chute drastique des prix des ressources naturelles tels le pétrole et le gaz notamment pour le cas de l’Algérie a eu pour conséquence l’arrêt total de l’activité économique, aggravé ces derniers temps, il est vrai par les mesures de confinement imposées pour lutter contre la pandémie de la Covid-19.

    La solution existe pour peu qu’il y ait une volonté réelle d’ouverture politique dans le cadre des revendications populaires du Hirak/ Tanekra d’asseoir un cadre légal devant accorder une grande importance au domaine de l’économie de manière générale par la diversification des moyens permettant la création des richesses.

    Auteur
    Rezki Djerroudi

    Le Matin d’Algérie, 19 mars 2021

    Tags : Algérie, Monnaie, dinar, inflation,

  • Algérie : Priorités et défis

    L’Algérie à travers son nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et l’économie de la connaissance s’efforce de maintenir sa croissance économique. Le plan national de relance économique et sociale tracé a mis en lumière l’efficacité des mesures prises pour débloquer une certaine stagnation dans ce domaine résultant des conséquences de la poursuite de la chute des cours pétroliers, de la pandémie du coronavirus (Covid-19) et un monde en pleine récession.

    En dépit de ces contraintes, l’Algérie est l’un des rares pays à contenir l’épidémie. L’incroyable rapidité avec laquelle le gouvernement à réussi à contenir la pandémie et la relance de l’économie nationale a été un grand élan en ce quelle amorce une démarche répondant aux besoins de l’heure à savoir : évoluer vers la bonne gouvernance pour donner plus de place au citoyen et à l’économie nationale, la permanence continue de la veille sanitaire à travers une vigilance extrême pour limiter les risques d’infection au virus de coronavirus (Covid-19), l’amélioration de la stabilité macro-économique, la maîtrise de l’inflation et l’accélération du plan de relance économique et sociale à travers de nouvelles réformes structurelles visant à renouveler le modèle de croissance, l’amélioration de la productivité et la compétitivité.

    Dans ce contexte, le chef de l’Etat a instruit le gouvernement à plus de dynamisme économique et social en ce qui concerne la mobilisation des ressources et leur utilisation efficace au service du développement national, l’accélération de la mise en œuvre des projets d’infrastructures socio-économiques essentielles rentables. C’est aussi, l’encouragement à l’innovation et l’entreprenariat qui est visé, la promotion de la recherche et le développement technologique et numérique. Ces préalables pour qu’ils soient légitimes, donc acceptés par tous doivent se conformer aux critères suivants : la responsabilité, la transparence et la lisibilité de la décision publique pour les citoyens, la possibilité de prévoir l’avenir commun de la Nation, donc d’envisager le moyen et le long termes ensemble et, enfin la capacité de prévenir, sinon, de réguler les contraintes liées à toute évolution politique, économique et sociale.

    Si l’on prend en considération le discours économique officiel, le débat autour de ce concept est loin d’être épuisé. Ses contours varient selon les priorités, les besoins et la conjoncture.Pour l’essentiel donc, une bonne gouvernance socio-économique vise tout d’abord la croissance et le développement durable, ses caractéristiques sont : la démocratie économique, la transparence, la responsabilité, l’obligation de rendre compte, la participation et la prise en compte des besoins du pays et de la société.

    Cette philosophie recouvre aussi bien les capacités du gouvernement à gérer efficacement l’économie nationale en mettant en œuvre des réformes pertinentes sur le plan politique, économique et administratif. Ce concept est également à même de faire de la bonne gouvernance un outil majeur au service du développement notamment les particularités liées à chaque secteur économique. De la même façon, la valeur de participation vient impliquer la société et le monde économique dans la définition de la destinée du pays et l’appropriation de la vision nationale et ceci constitue une garantie indéniable de stabilité, escalier de marche donnant accès au développement durable au service de la cohésion sociale.

    Le Maghreb, 18 mars 2021

    Tags : Algérie, pandémie, coronavirus, covid 19, inflation, économie,

  • Algérie – combien ça coute ?

    par Madjid Khelassi

    Le ministre des finances Aymen Abderahmane a déclaré samedi, que la monnaie nationale devrait enregistrer un regain avant la fin de l’année !

    «Le décollage économique, que connaîtra l’Algérie dans les prochains jours à la faveur de plusieurs projets de développement, va permettre à la monnaie nationale, de retrouver sa force économique et son pouvoir libératoire » affirme le ministre.

    Abordant le problème de l’inflation, le ministre a affirmé qu’elle est maîtrisée par rapport à ce qui se passe dans le monde, qu’on avait « qu’a voir les prix pour le constater ». Il termine par un fumant «je vous assure que les prix sont à la portée». !!!

    On se pince pour voir si on n’hallucine pas. Car c’est à croire qu’on ne partage pas la même monnaie avec le ministre des finances.

    Questions : Le ministre des finances fait-il ses courses où se fait-il livrer son quota de vivres sans qu’il sache combien de Copeck il a déboursé ? Peut-il nous dire combien coûte une botte d’épinards, un paquet de lentilles ou une bouteille de liquide-vaisselle? Au jeu du « combien ça coute, nul doute qu’il fera chou blanc.

    Ignore t-il qu’avec 1000 dinars, on ramène juste un plateau d’œufs, 2 briques de lait, et 2 paquets de couscous? Et que la virée chez le boucher est programmée dans une autre vie!

    Le dinar n’est plus une monnaie monsieur le ministre, c’est un mirage ! Sa valeur diminue tous les jours et se transforme en confettis dans le panier de la ménagère.

    Il était une fois le dinar…Monnaie de notre émancipation, devenue au fil du temps, le symbole de toutes les turpitudes des dirigeants.

    Arme de corruption massive…elle transforme les zigs en pontes, les interdits en légaux, les proscrits en élus, et la commande publique en galette partagée.

    Le premier argentier du pays nous rend ici des déclarations comme une fausse monnaie. Il fait dans la guimauve…d’une triste réalité.

    « Les prix sont à la portée », a dit El Wazir…Avec une prescience qui nous abasourdit !

    Le tout, empaqueté dans une insupportable langue de bois, qui est l’alliée grammaticale du boniment politique.

    La Nation, 14 mars 2021

    Tags : Algérie, économie, dinar, inflation, Aymen Abderahmane,

  • Valeur du Dinar et inflation : Les explications du ministre des Finances

    Le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, s’est exprimé, ce samedi, sur l’inflation et la valeur de la monnaie nationale « Dinar ». Dans des déclarations à la presse en marge du lancement officiel des services de certification et de signature électronique au Centre international des conférences (CIC) à Alger, le ministre des Finances a déclaré que l’inflation est « maîtrisée » et que les prix des produits est à la portée.

    « L’inflation est très très maîtrisée en Algérie par rapport à ce qui se passe ailleurs dans le monde. Vous n’avez qu’à voir les prix », a-t-il dit en réponse à une question d’une journaliste sur l’inflation et la hausse des prix des produits. Selon le ministre, les prix n’ont pas « monté » mais ont été «ajustés un tant soit peu, mais pas à ce niveau-là dont certains veulent le faire croire», a-t-il dit, en ajoutant : « Je vous assure, les prix sont à la portée ».

    Concernant la valeur de la monnaie nationale « Dinar », Aymen Benabderrahmane a estimé que les grands projets qui seront lancés prochainement permettront au Dinar de gagner de la valeur. « La monnaie est le miroir de l’économie », a-t-il dit, en ajoutant : « La monnaie nationale n’est pas encours d’effondrement comme la décrivent certains. Non! Elle est en cours de redressement ».

    S’agissant du lancement des services de certification et de signature électroniques, le ministre a expliqué que ces services aideront l’environnement économique national, particulièrement les transactions bancaires, commerciales, assurances, douanières et les domaines de l’Etat. Selon lui, ces services auront « une plus value très positive » sur l’économie nationale.

    Tags : Algérie, dinar, monnaie, inflation,