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  • Trafics, corruption, terrorisme, développement et insécurité

    Trafics, corruption, terrorisme, développement et insécurité

    Trafics, corruption, terrorisme, développement, insécurité, Union Africaine, Sommet de Malabo, Algérie,

    Trafics, corruption et terrorisme, une même facette qui menace le développement et la sécurité mondiale

    Lors 16ème sommet extraordinaire de l’Union africaine, le 28 mai à Malabo en Guinée équatoriale, en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a exposé la position de l’Algérie sur l’évolution de la menace terroriste sur le continent et les réponses qui doivent être apportées aux niveaux régional et international. L’Algérie depuis de nombreuses années a attiré l’attention de la communauté internationale sur ce fléau planétaire nécessitant une large coordination internationale. Dans le contexte d’un monde de plus en plus globalisé, qui facilite la circulation des personnes et des substances, les groupes de criminalité organisée ont prospéré, posant de nombreux défis , où les groupes criminels utilisent souvent des entreprises commerciales licites pour dissimuler leurs activités illicites, par exemple en plaçant de la drogue dans des cargaisons, ces organisations criminelles menaçant le bien-être économique et social de tous les citoyens

    1.-Le fléau du crime organisé dépasse le cadre national, devant le relier aux réseaux internationaux, où existent des liens dialectiques entre certains agents externes et internes. La lutte contre le crime organisé et la corruption, qui concerne tous les pays sans exception, n’est pas une question de lois ou de commissions, montrant clairement que les pratiques au niveau mondial contredisent le juridisme et les discours. Il est illusoire de s’attaquer à ce fléau mondial sans un système d’information fiable en temps réel utilisant les nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle qui a un impact à la fois sur la gestion du segment sécuritaire, des entreprises, des intuitions et de nos comportements. Une importante enquête sur plus de 150 pays réalisées par d’éminents experts internationaux (juristes, économistes, politologues et experts militaires), parrainée par l’ONU en octobre 2021, mettant en relief que le montant du crime organisé varierait entre 2 et 5% du PIB mondial, estimé à 84 680 milliards en 2020 et, selon la Banque mondiale, devrait dépasser les 100 000 milliards de dollars en 2022, ce qui donne, entre 2020 et 2022, 1 700 et 4 230 milliards de dollars contre une estimation pour 2009 d’environ 600 milliards de dollars, les crise économiques amplifiant le trafic, issu du commerce illégal sous toutes ses formes : drogue, armes, traite, déchets toxiques, métaux.

    Se basant sur douze indicateurs de résilience : leadership politique et gouvernance, transparence et responsabilité du gouvernement : – coopération internationale, – politiques et législations nationales, – système judiciaire et détention, – forces de l’ordre, intégrité territoriale, – lutte contre le blanchiment d’argent, capacité de réglementation économique, soutien aux victimes et aux témoins, prévention et acteurs non étatiques, l’étude arrive à six conclusions. 1re conclusion : plus des trois quarts de la population mondiale vivent dans des pays où le taux de criminalité est élevé, ou dans des pays où le niveau de résilience face au crime organisé est faible. 2e conclusion : de tous les continents, c’est l’Asie qui enregistre les niveaux de criminalité les plus élevés. 3e conclusion : la traite des personnes est le marché criminel le plus répandu au monde. 4e conclusion : les démocraties présentent des niveaux de résilience face à la criminalité plus élevés. 5e conclusion : les acteurs étatiques constituent les principaux facilitateurs de ces pratiques occultes et obstacles à la résidence face au crime organisé (dont octroi opaque de l’octroi de marchés publics). 6e conclusion : de nombreux pays en conflit et États fragiles sont très vulnérables face au crime organisé.

    2.-Ainsi, le trafic de marchandises regroupe différentes pratiques : contrefaçon, piraterie, falsification, adultération de produits, contrebande de produits licites et fraude fiscale. Le commerce illicite génère des bénéfices juteux et ne représente que peu de risques pour les groupes criminels organisés, car les peines encourues au titre du commerce illicite sont plus légères que pour d’autres infractions comme le trafic de stupéfiants. Pour combattre efficacement ce fléau, les pays doivent disposer d’enquêteurs spécialisés, de procureurs et de juges dans ce domaine de criminalité, tandis que les groupes criminels organisés disposent de compétences, de réseaux et de ressources logistiques toujours plus perfectionnés, utilisant les nouvelles technologies détournées à des fins criminelles, notamment les sites Internet, les médias sociaux, les appareils mobiles, les places de marché en ligne, le Darknet ou encore les cyber monnaies, et posent un problème permanent pour la communauté des services chargés de l’application de la loi.

    Dans le cadre du crime organisé, je distingue plusieurs segments, où peuvent exister des relations dialectiques entre les différents acteurs concernant le trafic illicite ( voir Pr A.Mebtoul intervention Ministère de la défense nationale MDN IMPED octobre 2019 sur le trafic aux frontières et intervention à l’ouverture du séminaire organisé par le haut commandement de la gendarmerie nationale Cercle des Armées Alger 23/24 février 2022 sur le thème –les différentes formes de la criminalité économique et financière et comment y faire face ) . Premièrement, nous avons le trafic d’armes. Le commerce des armes à feu est empreint d’opacité et oppose le secret d’État à de nombreuses tentatives de transparence. Le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), un centre de recherche indépendant en Belgique, dénonce aussi parfois le comportement des industries qu’il accuse de se cacher derrière le secret-défense pour justifier des pratiques difficilement acceptables, ce qui explique les données contradictoires avec des différences importantes.

    Ainsi, selon l’ONU, sur la base des données de l’Office des Nations unies contre le crime (ONUDC), le marché international du trafic d’armes est estimé à plus de 1 200 milliards de dollars par an. Deuxièmement, nous avons le trafic de drogue. Avec un chiffre d’affaires estimé entre 300 et 500 milliards de dollars, le trafic de drogue est devenu le deuxième marché économique au monde, juste derrière le trafic d’armes. Si les trafiquants de drogue étaient un pays, leur PIB les classait au 21e rang mondial, juste derrière la Suède. Malgré la répression, l’ONU estime que seuls 42% de la production mondiale de cocaïne sont saisis (23% de celle d’héroïne). Troisièmement, nous avons la traite des êtres humains. C’est une activité criminelle internationale dans laquelle des hommes, des femmes et des enfants sont soumis à l’exploitation sexuelle, ainsi que le trafic d’immigrants. En 2019, le Gafi (Groupe d’action financière international) révèle dans une étude que les profits liés à la traite humaine s’élèveraient à 150 milliards de dollars. Un chiffre multiplié par six en l’espace de 5 ans. Quatrièmement, nous avons le trafic de ressources naturelles qui inclut la contrebande de matières premières telles que diamants et métaux rares (provenant souvent de zones de conflit) et la vente de médicaments frauduleux potentiellement mortels pour les consommateurs. Selon le Forum économique mondial, les médicaments contrefaits génèrent 120 à 160 milliards d’euros chaque année. Cinquièmement, le plus grand défi à la communauté internationale est la cybercriminalité (voir les trois derniers numéros de la revue du MDN Djeich où l’État major de l’ANP attire l’attention sur les dangers des nouvelles technologies qui menacent la sécurité nationale, rendant urgente leur maîtrise ) . Les pertes mondiales imputables aux attaques informatiques ont atteint les 1 000 milliards de dollars en 2020, soit plus de 1% du PIB mondial. Ces pertes proviennent du vol d’actifs monétaires et de propriété intellectuelle, mais également de pertes cachées, souvent omises.

    Selon une étude d’Interpol, un des dangers au XXIème siècle pouvant déstabiliser les Etats sont les cyberattaques. Compte tenu de cette situation, la direction de la cybercriminalité d’Interpol a élaboré en août 2020 un rapport d’évaluation mondial portant sur la cybercriminalité liée à la Covid-19 en s’appuyant sur l’accès aux données de 194 pays membres et de partenaires privés afin de brosser un tableau complet de la cybercriminalité liée à la pandémie de Covid-19 : escroqueries en ligne et hameçonnage pour 59% ; logiciels malveillants visant à désorganiser (rançongiciels et attaques par déni de service distribué) pour 36% ; logiciels malveillants visant à obtenir des données ; domaines malveillants, pour 21% ; désinformations et fausses informations, de plus en plus nombreuses, se répandent rapidement dans le public. Sixièmement, en synthèse de tous ces trafics, nous avons le blanchiment d’argent, processus durant lequel l’argent gagné par un crime ou par un acte illégal est lavé. Il s’agit en fait de voiler l’origine de l’argent pour s’en servir après légalement. Les multiples paradis fiscaux, des sociétés de clearing (aussi offshore) permettent de cacher l’origine de l’argent. Des techniques de blanchiment d’argent nouvellement émergentes et de plus en plus complexes apparaissent, impliquant l’utilisation du régime du commerce international, des passeurs de fonds, des systèmes alternatifs de transfert de fonds et des structures d’entreprise complexes. D’où l’importance d’un système d’information en temps réel, fondement impliquant la coordination étroite des institutions de contrôle, dont la réhabilitation de la Cour des comptes, consacrée par la Constitution comme organe suprême de contrôle, en léthargie depuis de longues années, y compris les services de sécurité pour protéger l’économie nationale et le renforcement de la coopération aux niveaux bilatéral, régional et international.

    En conclusion, au sein d’un monde turbulent et instable préfigurant d’importants bouleversements géostratégique, où le monde ne sera plus jamais comme avant, la lutte contre le terrorisme, le trafic en tout genre et la corruption sont un danger pour la sécurité mondiale, la Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée en décembre 2000 ayant mis en relief les liens entre le terrorisme, la criminalité transnationale organisée et le blanchiment d’argent. Pour l’Algérie, concernée par ce fléau qui menace la sécurité nationale et hypothèque le développement futur du pays, il s’agit d’anticiper et de réaliser de profondes réformes pour éviter que de telles pratiques ne se reproduisent, l’arsenal pénal étant en dernier ressort.

    Ayant eu à diriger en tant que directeur général des études économiques et haut magistrat comme premier conseiller à la Cour des comptes pour la présidence de l’époque, le dossier du bilan de l’industrialisation entre 1965 et 1978, du programme de l’habitat entre 1980 et 1983 en relations avec le ministère de l’Intérieur et tous les walis, nous avons constaté d’importants surcoûts par rapport aux normes internationales, ainsi que du dossier des surestaries avec le ministère du Commerce. J’avais conseillé à la présidence de l’époque d’établir un tableau de la valeur en temps réel, avec la numérisation des entreprises, du commerce, des banques, de la fiscalité, des domaines, et de la douane reliant toutes les institutions concernées aux réseaux internationaux (prix, poids, qualité), tableau qui malheureusement n’a jamais vu le jour du fait que la transparence des comptes s’attaquait à de puissants intérêts occultes. Or des actions concrètes sont nécessaires pour combattre ce fléau, condition d’un retour à la confiance afin de réaliser comme je l’avais proposé, lors de ma conférence du au club des Pins Alger le 24 décembre 2014 devant la majorité de membres du gouvernement et les cadres de la Nation, un large front national anti crise regroupant toutes les sensibilités, proposition qui revient aujourd’hui avec plus d’insistance, du fait des tensions géostratégiques régionales qui menacent la Nation.

    Abderrahmane MEBTOUL Professeur des universités, Docteur d’Etat 1974- expert international,
    30/05/2022 – ademembtoul@gmail.com

    #Corruption #Trafic #Terrorisme #Développement #Insécurité

  • OMS: Plus de $8 millions pour l’action humanitaire au Sahel

    OMS: Plus de $8 millions pour l’action humanitaire au Sahel – urgences, santé, conflits armés, insécurité, insécurité alimentaire, déplacements de populations,

    Brazzaville – L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a débloqué 8,3 millions de dollar américain de son fonds de réserve pour les urgences pour venir en aide à 10,6 millions de personnes qui ont besoin de services de santé d’urgence dans la région du Sahel.

    Les organismes d’aide humanitaire et les gouvernements estiment que 33,2 millions de personnes sont confrontées aux effets dévastateurs des conflits armés, de l’insécurité, de l’insécurité alimentaire et des déplacements de populations dans le Sahel.

    Les fonds permettront de fournir des services de santé essentiels à la fois aux populations vivant dans des camps et sites de déplacés ainsi qu’aux personnes touchées par des épidémies dans six pays de la Région. Au Burkina Faso, près de 500 000 personnes ont été déplacées par les conflits armés en 2021. Au Mali, 25 % des services de santé connaissent toujours des perturbations liées aux répercussions néfastes de la COVID-19. Le Cameroun est aux prises avec une épidémie de choléra, tandis que le Tchad est confronté à une épidémie de fièvre jaune.

    L’OMS s’emploiera à améliorer le traitement de la malnutrition au Burkina Faso, à renforcer le diagnostic du choléra au Cameroun, à fournir des services essentiels à 100 000 personnes au Tchad, à déployer des psychologues dans les 10 régions du Mali, à équiper et à former quatre équipes de riposte aux épidémies au Niger, et à rétablir les services dans deux hôpitaux au nord-est du Nigéria, qui accueillent quelque 300 000 personnes.

    « Les conflits armés et les conséquences de plus en plus graves du changement climatique font subir de terribles souffrances à des millions d’enfants, de femmes, de familles et même à des communautés entières dans la région du Sahel. Nous sommes déterminés à fournir une importante assistance sanitaire aux populations touchées et à œuvrer pour atténuer les profondes privations qu’elles subissent », a indiqué le Dr Abdou Salam Gueye, Directeur pour les urgences sanitaires au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique.

    Les indicateurs de santé dans le Sahel sont parmi les plus faibles au monde. En effet, cette région affiche des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, avec 856 décès pour 100 000 naissances vivantes. Une situation que l’on peut expliquer par un accès insuffisant aux soins de santé maternelle et reproductive, couplé à une forte proportion de mariages précoces.

    Les attaques armées contre les civils et les infrastructures publiques, y compris les établissements de santé et les écoles, la sécheresse, la dégradation des sols et les conditions météorologiques imprévisibles aggravent le quotidien de millions de personnes dans le Sahel.

    Les conflits et l’insécurité constituent des obstacles majeurs à l’acheminement de l’aide humanitaire. Ils entravent la fourniture de médicaments essentiels par les équipes et les partenaires de l’OMS, et la participation des communautés aux programmes de santé publique tels que les services d’adduction d’eau et d’assainissement, la distribution de moustiquaires et l’administration des vaccins de base aux enfants.

    Malgré les besoins pressants et l’urgence de venir en aide à des millions de personnes dans le besoin au Burkina Faso, au nord du Cameroun, au Tchad, au nord-est du Nigéria, au Mali et au Niger, seule la moitié des 3,7 milliards de dollar américain requis pour fournir une assistance d’importance vitale dans la Région a été mise à disposition en 2021.

    OMS, 29 avril 2022

    #Sahel #OMS #Aide_humanitaire


  • Violence, insécurité, délinquance… La police sur tous les fronts

    Violence, insécurité, délinquance… La police sur tous les fronts

    Algérie, Violence, insécurité, délinquance, #Algérie,

    La tâche des policiers dans une cité aussi importante qu’Oran n’est pas de tout repos. Ils quadrillent tout le territoire de la wilaya, ces derniers sont confrontés à toutes sortes de fléaux, sécurité routière, drogues vol, agressions, harraga, protection de la nature, préservation de l’environnement et bien d’autres missions.

    Notre police ne peut être au four et au moulin, surtout qu’on observe une augmentation rapide de la population algérienne. En 2016, le nombre d’habitants était de 40 millions et en 2019 43 millions”.

    Les quelques incidents enregistrés dans certaines nouvelles cités sont des actes isolés qui ne peuvent être assimilés à un phénomène de violence. La situation sur le terrain est loin de l’implication médiatique et des rumeurs relayées dans les réseaux sociaux.

    L’Etat accorde une grande importance à la lutte contre la violence sous toutes ses formes, à l’instar de celle qui se produit dans les rassemblements, dans les stades, sur les routes. Il n’en demeure pas moins que ces phénomènes ont tendance à se multiplier pour diverses raisons, la violence urbaine à Oran est nourrie par la précarité sociale, les séquelles de la décennie noire, surtout qu’une grande partie des citoyens, habitant les nouvelles cités, sont venus de diverses wilayas ou le terrorisme a fait beaucoup de morts et l’apparition de cités ghettos à la périphérie de la ville, la concentration de populations paupérisées dans des zones dépourvues de services, d’espaces verts et de transports en commun suscite des tensions.

    La violence existait bien avant la réalisation de ces ”grands ensembles”. Mais son utilisation par des bandes organisées inquiète et les policiers ne peuvent être au four et au moulin, le nombre d’habitants dans certaines cités dépasse largement le nombre d’habitants de certains pays.

    Donc les services de police font face à une situation difficile. Le non- respect des lois et mesures prises par les responsables locaux, en matière d’urbanisme et de l’environnement, est dû à l’absence d’une police municipale qui sera placée sous l’autorité du président d’APC ou relèverait de la tutelle du ministère de l’intérieur.

    Le Carrefour d’Algérie, 18/09/2021

  • Algérie – Violence : Peur sur les cités

    La violence dans les cités inquiète au plus haut point. Ce que certaines voix qualifient, non sans raison, de terrorisme, a pris de telles proportions que le président de la République a fait adopter tout un arsenal juridique alliant prévention, orientation et répression. Et l’implication de tous les acteurs (Ecole, mosquée, mouvement associatif, corps de sécurité, justice…) est essentielle pour venir à bout de ce phénomène.

    Les signes d’explosion de la violence entre groupes de jeunes se sont multipliés ces dernières années pour imposer une réalité des plus affligeantes aux populations de certains quartiers. Les affrontements fréquents entre gangs, galvanisés par des psychotropes, ont, généralement, pour objectif de limiter leur territoire et imposer leur loi. Selon une étude réalisée par la Direction générale de la Sûreté nationale, les combats entre les jeunes de quartiers «ont souvent pour arrière-plan une lutte pour le leadership, c’est-à-dire qui dirigera le nouveau quartier». Les services de sécurité ont du mal à y mettre fin pour plusieurs considérations, dont la plus importante est la possession de ces groupes de cocktails Molotov et autres armes blanches pouvant conduire à des meurtres en «batailles».

    Les conditions sociales difficiles, la dislocation de la cellule familiale, les effets de la décennie noire et l’absence de mouvement associatif efficient sont autant de facteurs ayant entraîné des réponses sociales inattendues. A cela vient s’ajouter l’émergence de nouveaux quartiers à la périphérie des grandes villes devenus des foyers d’une nouvelle violence, dont les héros ne sont autres que des jeunes de quartiers. Ces bandes organisées qui se livrent à des batailles rangées à coups de sabres, d’épées et couteaux sont à l’origine de plusieurs délits, dont le trafic de drogue, les vols et agressions. Les membres de ce groupe ont un lien fort qui les unit, à savoir l’exclusion et la faible insertion sociale qui constituent un terreau fertile pour la criminalité. Il faut dire que les nouveaux quartiers sont souvent dépourvus d’installations sportives, récréatives ou éducatives qui contribuent à l’intégration des jeunes au service de l’intérêt public. Mais si jusque-là les petites délinquances urbaines ont été traitées dans l’urgence, les autorités ont décidé de frapper fort pour mettre fin à cette guerre des rues. Le président de la République a, ainsi, instruit le ministre de la Justice de l’élaboration d’un plan d’action avec des mesures juridiques dissuasives pour protéger les citoyens et leurs biens contre toute forme de banditisme qui ne cesse de semer la confusion, intimider la population et promouvoir la consommation de la drogue.

    Abdelmadjid Tebboune a, à maintes reprises, souligné la nécessité d’impliquer les populations des grandes villes dans des actions de prévention et de sensibilisation. Il a, dans ce cadre, décidé d’exclure les personnes impliquées dans ce type de délits des procédures de grâce présidentielle émises lors des fêtes nationales et religieuses, et l’adoption de nouvelles mesures à même de protéger les services de sécurité chargés d’affronter ces gangs. Et d’interdire également l’importation, la vente, la possession ou la fabrication d’armes blanches.

    Des sanctions plus sévères

    Dans le cadre toujours de cette stratégie visant à réduire le sentiment d’insécurité, le ministère de la Justice a annoncé la mise en place de nouveaux instruments juridiques. Une loi de 40 articles a, ainsi, vu le jour assortie de sévères sanctions, pouvant aller jusqu’à la réclusion à perpétuité et punissant quiconque constituerait ou organiserait un gang ou s’y engagerait ou y participerait de quelque manière que ce soit en ayant connaissance de son objectif. Mais le durcissement des peines ne suffit pas à endiguer ce fléau, d’où l’importance accordée à l’amélioration du cadre de vie des citoyens, notamment dans les zones d’ombre. Pas moins de 1.256 projets ont déjà été achevés dans le cadre du programme de développement de ces zones, dont beaucoup ont bénéficié d’aménagement de structures pour les jeunes et de relance d’activités productrices à impact direct sur l’amélioration des revenus des ménages. L’enjeu de cette politique est d’intégrer les jeunes dans la vie pratique et rétablir la confiance perdue du citoyen en les institutions de son pays.

    Assia Boucetta

    Horizons, 20 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, crime, insécurité, peur, banditisme, gangs,