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  • La solidarité, théorie perpétuelle

    Solidarité, diplomatie, entraide, intérêts,

    par Abdou BENABBOU

    Comme présagé, la réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des Banques centrales à Bali en Indonésie s’est terminée en queue de poisson. La mésentente généralisée a été au rendez-vous pour signifier, comme attendu en de pareilles circonstances, que les rencontres au sommet, quel que soit leur ordre du jour, sont indubitablement gavées d’arrière-pensées. Chaque éminent délégué s’assied autour de la table pour, d’abord et avant tout, ménager son clocher. La diplomatie internationale est ainsi tissée et la solidarité et l’entraide entre les Etats en permanence clamée n’est que théorie perpétuelle.

    On ne s’attaque pas malheureusement à la misère du monde par humanisme, mais on se décide de l’affronter pour se prémunir de sa contamination. On perçoit la faim et la décrépitude des peuples comme une épidémie et les aumônes qui leur sont accordées par ceux qui en ont les moyens, ne sont en vérité que des antidotes pour se protéger. Si tenaces, les travers d’une seconde entité des hommes sont gardés. La nature humaine comme celle des Etats est tenue de se conformer à un curieux mercantilisme où quelques signes de misanthropie ne sont pas absents. C’est que l’être humain n’a jamais été prophète. Il est extrêmement rare qu’il se départit de la culture du donnant-donnant sinon la Terre aurait été le Paradis.

    Que faire aujourd’hui dans cette humanité dans des turbulences multiples imposées au partage par tous ? Il est à craindre que les millions d’êtres humains en permanentes errances à la recherche d’une définition pour leur existence ne soient sacrifiés à un tragique sort écrit par l’inconscience des hommes avant d’être agréé par la volonté divine.

    Les guerres continuelles et la cascade des crises ne présagent pas la naissance d’un Eden. Sans doute parce qu’à travers les siècles l’homme s’est toujours considéré comme un dieu. Sa déconfiture continuera et s’élargira tant qu’il persistera à oublier qu’il n’est pas éternel.

    Le Quotidien d’Oran, 17/07/2022

    #Solidrité #Entraide

  • Les intérêts avant tout

    Les occidentaux campent encore une fois sur leur position hypocrite et intéressée et versent comme d’habitude quelques larmes sur les peuples « qu’ils soutiennent contre leurs régimes ». Il en est ainsi au lendemain des élections présidentielles en Iran qui ont consacré le conservateur Ebrahim Raissi nouveau président et successeur du réformateur Mohammed Khatami.

    En effet diplomates et presse occidentale expriment au lendemain de ces élections leur inquiétude pour l’avenir des Iraniens, qui à les croire, seront privés de tous leurs droits et libertés. « Ils ne pourront pas avoir accès à une presse libre, ni à vivre dans la dignité ou prétendre à une transparence du pouvoir ». Un tableau bien noir décrit par ces sources françaises, britanniques et américaines.

    A les entendre aujourd’hui, on croirait qu’ils regrettent sérieusement le départ du réformateur Khatami. Le même Khatami qu’ils ont tout fait pour affaiblir face à Israël et dont ils ont nourri les contentieux avec l’Arabie Saoudite dans une manœuvre claire d’affaiblir le monde musulman face au seul allié qui vaille dans la région à savoir l’Etat sioniste.
    L’ingérence occidentale dans les affaires internes des pays, notamment arabes et musulmans, est devenue presque légitime et est même considérée comme un droit, puisque aujourd’hui on parle du « droit d’ingérence ». Une ingérence qui, sous couvert d’humanisme et de défense des droits de l’homme, n’est en réalité qu’un moyen de pression et de sauvegarde des seuls intérêts des puissants de ce monde, qui se soucient très peu des conditions de vie et de liberté des peuples arabes et musulmans. Sinon la situation du peuple palestinien aurait changé il y a bien des années face aux multiples exactions des hordes sauvages israéliennes.

    Nos peuples ne doivent plus se leurrer. Ils se doivent de saisir une bonne fois pour toutes que personne ne peut compatir avec eux, et surtout pas les grandes capitales occidentales, qui ont clairement annoncé la couleur et leurs intentions lors du funeste printemps arabe qui a fait entrer plusieurs pays arabes dans un infernal cycle de violence duquel ils n’en sont pas sortis à ce jour.

    Les Occidentaux ne sont guidés que par leurs seuls intérêts. Et ils sont dans leur droit. Et c’est peut être ce que nous devons méditer nous aussi en plaçant d’abord nos intérêts aux premières de nos préoccupations.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 21 juin 2021

    Etiquettes : Occident, Iran, intérêts, hypocrisie,