Étiquette : Islam

  • Les musulmans et la démocratie

    En matière de relation entre l’islam et la démocratie, une grande partie des idées reçues est fausse.

    D’abord, beaucoup sont ceux qui imaginent que c’est l’islam en tant que religion qui est hostile à la démocratie. Ensuite, il y a ceux qui pensent que se sont les musulmans -à cause de leurs sous-développement- qui sont hostiles à l’idéal démocratique. Et les deux, s’appuyant sur les vérités des sociétés musulmanes actuelles, concluent que les musulmans sont par nature anti-démocratiques.

    Pour répondre à ces malentendus, j’ai choisit d’aborder la question sous deux angles différents. D’abord, sur le plan pratique, les pays musulmans sont-ils des démocraties ? Ensuite -et surtout- sur le plan théorique, quel regard porte les musulmans sur la démocratie ?

    La démocratie dans les pays musulmans :

    Il y a dans le monde aujourd’hui, 47 pays à majorité musulmane dans lesquels vivent entre 1,2 milliard et 1,5 milliard de musulmans constituant ainsi 20 % de la population mondiale.

    Les 47 pays musulmans sont répartits sur tous les continents et le plus grand nombre d’entre eux se trouve au Proche-Orient et en Asie.

    Contrairement à ce que pensent beaucoup, les pays arabes constituent moins de la moitié des pays musulmans et les arabes ne représentent que le 1/4 des musulmans.

    Afin de bien comprendre le phénomène que nous analysons, il faut diviser le monde musulman en plusieurs catégories :

    1- L’Islam asiatique –exclusion faite du Moyen-Orient- est parfaitement démocratique. Le plus grand pays musulman qu’est l’Indonésie est démocratique. Et la plus grande démocratie dans le monde qu’est l’Inde est gouverné par un musulman.

    2- L’Islam Africain –exclusion faite de l’Afrique du Nord- a fait d’énormes pas vers la démocratie. Le Sénégal et le Mali sont aujourd’hui reconnus comme des démocraties.

    3- L’Islam Arabe –comprenant l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient- n’est pas démocratique. Aucun pays des 23 pays arabes n’est incontestablement reconnu comme démocratique. Mais là aussi il y a des nuances à faire :

    Au Maghreb Arabe : 4 des 5 pays du Maghreb (Mauritanie, Maroc, Algérie et Tunisie) sont en transition démocratique.
    Au Machreq Arabe : L’ensemble de ces pays, en raison des régimes monarchiques qui gouvernent la majorité d’entre eux, sont encore loin de la démocratie. Exception faite du Liban (qui peut être considéré comme le pays arabe le plus démocratique) et le Kuweit qui se trouve en transition démocratique.

    Deux conclusions peuvent être tirées de ce tableau :

    1- La majorité des musulmans (950 millions de personnes) vivent dans des régimes démocratique ou en transition vers la démocratie.

    2- C’est dans le monde arabe qu’il y a le moins de démocratie. C’est le monde arabe qui donne de l’Islam une mauvaise image en matière de démocratie.

    On a ainsi clarifié certaines questions à propos de la démocratie dans le monde musulman en général, il importe maintenant de s’interroger sur le pourquoi de l’absence de la démocratie du monde arabe en particulier. Autrement dit, Cette absence s’explique-t-elle, comme le pense certains, par le refus des populations arabo-musulmanes de la démocratie ?

    La démocratie dans l’opinion musulmane :

    Dans les 10 dernières années, deux vagues de sondages ont étés réalisés par World Values Survey à propos de l’opinion des musulmans sur la démocratie.

    Les sondages réalisés en 1995-1996 et en 2002-2003 dans cinq pays arabes (Algérie, Egypte, Jordanie, Arabie saoudite, Maroc) et neuf pays musulmans (Albanie, Azerbaïdjan, Bangladesh, Bosnie, Indonésie, Iran, Kirghizstan, Pakistan, Turquie) nous fournissent de très importantes indications.

    En effet, la démocratie a une image très positive dans tous les pays arabes. Ainsi 61 % des personnes interrogées dans les pays arabes sont d’accords pour dire que « la démocratie peut avoir de nombreux problèmes, mais c’est la meilleure forme de gouvernement » contre 52 % des personnes interrogées dans 16 pays de l’Europe Occidental et … 38 % seulement dans l’ensemble Etats-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande.

    Ainsi, non seulement les arabes sont favorables à la démocratie mais ils sont ceux qui ‘‘l’aiment’’ le plus dans le monde entier.

    Nous voyons clairement que l’inexistence de démocratie dans le monde arabe n’est pas en elle même imputable aux musulmans.

    Peut–on l’imputer alors à certaines interprétations extrémistes de l’Islam qui ont vu le jour dans le monde arabe et ne se sont pas développées dans le reste du monde musulman ?

    Le débat est ouvert …

    Source : Islamiqua, 18 nov 2006

    Tags : Islam, démocratie, laïcité, religion, foi, culte,

  • L’héritage empoisonné d’Emmanuel Macron

    Valeurs

    En France, un professeur a été lâchement et brutalement assassiné vendredi dernier, provoquant l’effet d’un véritable électrochoc de la classe politique, des médias et d’une large majorité de Français qui s’inquiètent plus que jamais de voir certaines de leurs valeurs et liberté être combattues sur leur sol par des islamistes aux méthodes abominables. Et si Emmanuel Macron avait déjà posé les jalons d’une prochaine réforme de la laïcité pour combattre le communautarisme, l’horrible attentat dont a été victime un professeur de collège pourrait pousser le Président français et ses équipes à se faire encore plus intransigeants contre ceux qui veulent soumettre la France et qui usent une fois encore des réseaux sociaux pour s’organiser, même à la plus petite échelle.

    Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a ainsi souligné dimanche la «responsabilité» de ceux qui ont participé au «lynchage public» de l’enseignant Samuel Paty sur internet avant l’assassinat de l’enseignant, mais aussi celle des réseaux sociaux. «Je suis convaincu que ceux qui ont participé à ce lynchage public de cet enseignant, il y a des vidéos qui ont été postées sur les réseaux, il y a peut-être d’autres mobilisations qu’on n’a pas vues, sont d’une certaine manière responsables de ce qui s’est passé», a-t-il estimé.

    «Je ne suis pas la justice, je ne suis pas la police, mais il faut une réponse absolument exemplaire sur ce sujet-là», a-t-il ajouté. Le porte-parole du gouvernement a en outre estimé que les réseaux sociaux «ont une responsabilité», remarquant que «les choses ont démarré sur les réseaux sociaux et se sont terminées sur les réseaux sociaux». Donc, «on doit arriver à mieux les encadrer».

    Après la censure de la loi Avia par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression, il a indiqué que le gouvernement travaillait à «un dispositif juridique de lutte contre la haine sur les réseaux sociaux». Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, doit recevoir aujourd’hui les patrons de ces réseaux. Y a-t-il eu des ratés de la part de l’Éducation nationale ? L’enquête va permettre de «voir s’il y a eu des angles morts ou pas», a indiqué Gabriel Attal, en remarquant que «la principale du collège, de l’avis de tous, a été absolument exemplaire dans son action». «On en tirera des enseignements, rien ne sera mis sous le tapis», a-t-il promis.

    Gabriel Attal a, par ailleurs, précisé que le gouvernement travaillait avec les enseignants et leurs représentants syndicaux pour que «quelque chose de spécifique et d’historique se passe à la rentrée scolaire» après la Toussaint dans les établissements. Il a jugé «pas acceptable» que des professeurs puissent «s’autocensurer» sur les sujets de laïcité car ils auraient «peur de la réaction de leurs élèves dans les endroits les plus difficiles», ce qui risque d’être «encore plus le cas» après cet assassinat. Reste à voir si les autorités françaises s’appuieront pour corriger cet état de fait sur les lois déjà existantes et qui répondent à de nombreux problèmes rencontrés aujourd’hui par les professeurs, agents administratifs, élus de la République, ou simples citoyens, ou si le gouvernement décidera de muscler encore un peu plus l’appareil législatif en place, qui doit déjà être revu dès le 2 décembre avec la présentation de la nouvelle loi sur la laïcité.

    Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron doit affronter ce dossier de front et traiter ce problème de société que lui ont légué ses prédécesseurs qui ont toujours préféré ignorer et même souvent dénigrer ceux qui tentaient de les alerter sur les dangers de l’islamisme en France et de son emprise de plus en plus menaçante, notamment dans les banlieues des grandes villes.

    Source : Le Jour d’Algérie (Le titre a été modifié)

    Tags : France, Islam, Islamisme, terrorisme, Samuel Paty, Abdelhakim Sefrioui,

  • Les Ahmadites, ces musulmans interdits de Mecque

    Par Jean-Claude Buhrer

    Qualifié d’ « hérétique » par l’islam orthodoxe, ce courant non violent, hors la loi au Pakistan, est à l’origine du premier minaret de Suisse

    Dans le cadre du débat sur les minarets et accessoirement de la place de l’islam dans les sociétés européennes, les médias ont évoqué l’exemple de la première mosquée de Suisse, inaugurée officiellement en 1963 dans un quartier résidentiel de Zurich en présence de l’ancien ministre pakistanais des affaires étrangères Zafrulla Khan et du maire de la ville. Depuis lors, le minaret de dix-huit mètres de haut de l’édifice fait bon ménage avec le clocher de l’église réformée voisine sans faire de vagues. Or, il convient de préciser que, si ses fidèles sont plutôt discrets, la mosquée Mahmud a été bâtie par la communauté ahmadite, un courant musulman réformiste et pacifique considéré comme « hérétique » par l’islam orthodoxe et dont les adeptes sont persécutés dans plusieurs pays.

    Aujourd’hui stigmatisé comme secte par ses détracteurs, le mouvement ahmadite (Ahmadiyya Muslim Jamaat), du nom de son fondateur Hazrat Mirza Ghulam Ahmad, vit le jour en 1889 à Qadian, un village du Pendjab, en Inde d’avant la Partition. Estimant que l’islam s’était sclérosé, ce prédicateur musulman prêcha pour un renouveau et se proclama mahdi (messie), alors que pour les orthodoxes Mahomet passe pour le dernier prophète. A sa mort en 1908, un califat fut instauré et à ce jour cinq califes élus à vie lui ont succédé à la tête du mouvement, ce qui a encore alimenté l’hostilité des autres mahométans.

    Avec pour devise Amour pour tous, haine envers personne, les ahmadites prônent l’ouverture et la bonne entente dans la société, rejetant l’interprétation agressive du djihad et toute forme de terrorisme. Au nombre de vingt à trente millions à travers le monde selon les sources, ils sont actifs dans les œuvres sociales et l’humanitaire, notamment en Afrique où vivent d’importantes communautés indo-pakistanaises. Relativement prospères et dynamiques, les communautés d’Amérique du Nord, d’Australie et de Grande-Bretagne se sont signalées par la construction d’imposantes mosquées financées par de généreux donateurs, comme celle de Londres pouvant accueillir dix mille croyants et dotée d’une chaine satellitaire dernier cri.

    Alors qu’ils cohabitaient jusque là avec leurs coreligionnaires et que certains avaient même occupé de hautes fonctions dans leurs pays respectifs, les ahmadites ont été mis au ban de la société depuis qu’en 1973 l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), créée quatre ans plus tôt pour « libérer Jérusalem », les a déclarés « non-musulmans », leur interdisant du même coup de faire le pèlerinage de La Mecque. Ensuite, en 1979, le mouvement ahmadite était exclu de la communauté musulmane par la Ligue islamique mondiale, si bien que la mosquée de Zurich est désormais boycottée par les autres obédiences.

    C’est en République islamique du Pakistan, berceau de leur foi et où ils étaient bien représentés dans l’élite intellectuelle, que la condition des quelques millions d’ahmadites que compte le pays n’a cessé d’empirer. Jugés hérétiques et déclarés « minorité non-musulmane » par un amendement constitutionnel introduit en 1974 pour donner satisfaction aux fondamentalistes, ils en sont réduits à raser les murs et font l’objet de toutes sortes de vexations : leurs lieux de culte sont étroitement surveillés, ils n’ont pas le droit de les appeler mosquée, ni même d’inscrire sur les murs des versets du Coran et encore moins de se déclarer musulman ou d’entrer dans une mosquée reconnue.

    En vertu d’une ordonnance de 1984 sur l’interdiction des activités « anti-islamiques », puis l’année suivante d’une loi prévoyant la peine de mort pour blasphème, la situation s’est encore détériorée pour les ahmadites ainsi que pour les minorités chrétienne et hindouiste, en bute à des raids meurtriers et boucs émissaires tout désignés dès qu’une flambée de mécontentement éclate quelque part. Ainsi, le 1er août, dans un village du Pendjab, une foule en colère a tué six chrétiens et en a blessé une dizaine d’autres quelle accusait d’avoir profané le Coran. Près de Lahore, un chrétien a été battu à mort pour avoir bu du thé dans une tasse réservée aux musulmans, tandis qu’à Islamabad un mur a été construit pour protéger les musulmans des chrétiens d’un bidonville.
    Même les témoins muets du passé préislamique n’échappent pas au vent de folie meurtrière qui souffle sur le « Pays des purs ».

    En 2007, les islamistes avaient dynamité un bouddha de sept mètres de haut dans la vallée de Swat, l’un des derniers vestiges de la civilisation du Gandhara depuis la destruction par les talibans des bouddhas de Bamyan en 2001 en Afghanistan. Dans l’indifférence générale. Ensuite ils ont fait sauter des écoles de filles, parce que pour eux l’éducation n’est pas faite pour les femmes, avant d’imposer la charia et leur régime de terreur qui a fait fuir des centaines de milliers de paisibles civils de la vallée naguère l’un des lieux de villégiature les plus prisés. Le 17 novembre encore, une nouvelle école de filles, la troisième en un mois, était détruite à l’explosif près de Peshawar, alors que dans le reste du pays, y compris dans la capitale, les écoles doivent fermer régulièrement sous les menaces des islamistes. Sans parler des attentats-suicides, presque quotidiens et même contre des mosquées, commis par des musulmans contre d’autres musulmans. Plus sanglants que d’autres conflits surmédiatisés, ces règlements de comptes inter-mahométans n’émeuvent guère l’ONU et encore moins le monde islamique.

    Toujours prompt à faire la leçon aux autres comme porte-parole de l’OCI, le Pakistan ne se prive pas de fouler impunément au pied la liberté religieuse garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme. D’ailleurs, l’Organisation internationale du travail la rappelé à l’ordre pour «recours au travail forcé ou obligatoire en tant que mesure de discrimination religieuse ».

    Aujourd’hui on imagine difficilement une personnalité ahmadite éminente comme naguère Zafrulla Khan accéder aux plus hautes fonctions. Pourtant, ce musulman fervent qui ne pourrait plus s’affirmer comme tel a fait honneur à son pays : premier ministre des affaires étrangères du Pakistan en 1947 et chef de sa délégation à l’ONU, élu juge à la Cour internationale de justice de La Haye en 1954, il fut ensuite appelé en 1962 à présider l’Assemblée générale des Nations unies. A sa mort en 1983, il fut enterré dans la petite ville de Rabwa, centre de la communauté ahmadite et où des islamistes provoquèrent de sanglantes émeutes.

    C’est également à Rabwa que repose le Dr Abdus Sallam, premier musulman honoré en 1979 du Prix Nobel de physique. Comme d’autres ahmadites victimes de persécution religieuse, il avait été amené à s’expatrier en Grande-Bretagne pour faire carrière. Lors de ses obsèques en 1996, les oulémas sunnites décrétèrent que personne ne pouvait prier Allah pour ce « mécréant » ni inscrire un verset du Coran sur son tombeau. L’épitaphe Abdus Sallam, 1er musulman lauréat du Prix Nobel avait été gravée sur la stèle, mais les docteurs de la loi firent supprimer le mot «musulman » et la pierre porte maintenant l’absurde « inscription « Abdus Sallam, 1er lauréat du Prix Nobel ».
    Les ahmadites ne sont pas mieux traités au Bangladesh et dans d’autres pays islamiques. En Indonésie, pourtant réputée plus modérée, le conseil de oulémas les a également qualifiés «d’hérétiques ».

    Depuis que des manifestants survoltés ont mis le feu à une mosquée ahmadite et saccagé son école coranique dans la ville de Sukabumi en avril 2008, d’autres lieux de culte de la communauté on été incendiés et une milice musulmane a commis plusieurs attentats contre des édifices lui appartenant. En réponse à ce déchainement de violence, le gouvernement interdit par décret aux ahmadites de diffuser leur enseignement sous prétexte de préserver l’harmonie religieuse et l’ordre public. A Zurich, la communauté ahmadite peut au moins appeler sa mosquée par son nom et s’enorgueillir d’un minaret, ce qui lui est dénié dans des pays officiellement musulmans. Dans son pays d’origine, sa situation n’est pas sans rappeler celle des Baha’is en Iran eux aussi opprimés sur la terre qui a vu naître leur foi et définis par les lois comme « infidèles dénués de protection ». Au-delà de querelles de minarets, l’ostracisme qui frappe les ahmadites et d’autre minorités en terre d’islam pose le problème de la montée du fondamentalisme, aussi dangereux pour ses cibles que pour les musulmans eux-mêmes.

    Jean-Claude Buhrer

    Source : Malka Markovitch

    Tags : Islam, Ahmadites, Pakistan, Sunnites, La Mecque, Arabie Saoudite, 

  • « Une violente et cruelle histoire d’amour … »

    « El erss khayeb, l’basstela kane’t berda » : « La fête de mariage était nulle, la pastella était froide ».

    Voilà la première phrase qui m’est venue à l’esprit en entamant ce post … Allez savoir pourquoi ?

    Ce que je retiens pour l’heure des tueries dans la rédaction de Charlie Hebdo et du supermarché casher et que ma colère et ma tristesse peuvent commencer à entrevoir, se précise dans ce tourbillon où viennent se mêler passion, affecte et « déraison »… Comme une violente et cruelle histoire d’amour…

    Amour des mots, de la satire, de la liberté et de la folie.

    « Je préfère mourir debout que vivre à genoux »

    Charb

    Le poids des religions, de toutes les religions ça n’existait pas il y a 20 ans.

    On est là pour ça, même si on traite de choses graves, il faut faire rire, c’est notre fonction.

    Cabu

    Un jour je vais faire des dessins sur le sexe, le lendemain je vais faire un dessin su F.Hollande, mais parfois le dessin sur le sexe peut être sur Hollande aussi, il nous a donné des exemples.

    Wolinski

    Waw, c’est maintenant que vous n’êtes plus que je vous découvre.

    Certaines analyses à chaud d’internautes en mal d’inspiration, voient derrière cette tragédie l’occasion de régler des pathos identitaires, si lourdement justifiés, vous ne trouvez pas ?

    Ils crient souvent à l’insoutenable et sempiternel sentiment de justification « imposé », du sentiment d’obligation d’une prise de position « si attendue ».

    Un fraternel message à cette majorité silencieuse indignée, qu’elle descende dans les rues, qu’elle envahisse l’espace public, l’heure est à la condamnation, l’heure est à la symbolique. Si cet espace reste vide, il sera envahi par des porte-voix autoproclamés.

    Avec ceci comme slogan par exemple :

    Au nom d’Allah et de son Prophète on a tué ici, comme on le fait au nom de la démocratie là-bas !

    Ces mots pèseront pour certains comme une attaque au bélier devant la porte du silence !

    D’autres préfèrent jouer avec des notions complexes, plutôt que de condamner sans ambivalence.

    Ceux qui craignent les amalgames peuvent être rassurés, ils existent depuis bien longtemps. Le manque de clarté ne fera que les renforcer.

    Aujourd’hui, moi, je me sens le devoir de me prononcer, mais personne ne m’oblige…

    Le sens des mots dans de pareilles circonstances a une importance capitale.

    De plus, je refuse toutes formes de prise d’otage et de braquage intellectuel, au nom d’un certain appel au consensus dans un camp comme dans l’autre.

    Zmagri, moi le zmagri, parti depuis un petit temps en croisade identitaire, victime d’un racisme occidental comme d’un racisme oriental, je vous la laisse votre terre sacrée que vous choisirez et je vous emmerde tous !

    Laissez-moi pleurer en paix, laissez-moi le droit de pleurer qui je veux en liberté.

    Au-delà des individus qu’était cette bande de potes, je pleure aujourd’hui ce qu’ils représentaient. Une voix discordante à l’ordre établi et à la « bonne conscience ».

    Je n’en étais même pas un lecteur, mais je me retrouve dans la notion de défenseur de la liberté qu’ils insufflaient.

    Aujourd’hui, nos têtes bien pensantes au gré de leurs humeurs distribuent ou confisquent des attestations de liberté d’expression à qui bon leur semble.

    Cela dénote d’un manque de maturité et d’iniquité flagrante !

    Complot or not complot … ?

    Pleurer Charlie, c’est comme souhaiter Joyeux Noël, c’est haram … !

    Hein ????
    Cela va du complexe militaro-industriel aux illuminatis en passant par les sionistes … Les médias nous mentent et sont cadenassés, la carte d’identité retrouvée dans le véhicule, l’employé caché dans un carton à Dammartin-en–Goële, la couleur des rétroviseurs qui mue, l’absence de sang sur le trottoir …

    Le complot fait office de foi, il explique tout, mais ne résout rien, servant de camouflet par moment. Je l’ai pratiqué et en suis revenu depuis.

    Et de lire et entendre aussi :

    Ils l’ont bien mérité, tu as vu ce qu’ils ont fait en Syrie et en Palestine …

    Hein ??
    Les adeptes des théories multifonctions ne font que réconforter leurs préjugés et leurs thèses sont même considérées pour certains, comme des écrits immuables, voire sacrés qu’ils répètent liturgiquement, en se gardant bien le droit de pratiquer toutes formes de remise en question …

    Ces théories sortent souvent de la bouche de ceux qui croient venir à bout des crimes commis par l’Etat d’Israël en arrêtant de manger des kiwis.( je précise LOL)

    Why not … Tout le monde a le droit d’avoir un avis, tout le monde a aussi le droit de dessiner en paix !

    -« Au nom d’Allah on tue aussi sur cette terre, il serait plus que temps de l’avouer … »

    -Moi j’ai juste envie de pleurer des grands rêveurs qui jouent avec des Magic Colors.

    Il y aura un après 7 janvier, souhaitons le plus humain que l’après-11- Septembre.

    -Moi je veux juste les pleurer …

    « Pour énerver les cons aussi on est manifestement utile, donc c’est agréable … ».

    Tignous

    Les manifestations ont été phénoménales avec évidemment des bémols et selon moi la triste palme revient au Maroc.

    Et l’attitude du ministre marocain des Affaires étrangères, Salahedinne Mezouar, qui s’est rendu à Paris, mais n’a pas participé à la marche prétextant qu’il y aurait des caricatures du prophète …

    Hein ??
    Toutefois, il est excusé, qu’attendre de plus d’une classe politique qui est encore selon la théorie freudienne au « stade anal ». Faites déjà bien caca les gars, bientôt vous pourrez vous tenir la bite tout seuls!

    Ensuite cette polémique sur certains représentants : Netanyahu aura fait parler de lui, une telle attitude, ça vous surprend ? cette arrogance est le propre des sans vergogne !

    Ils en auraient fait une superbe couverture satirique les gars de Charlie Hebdo …

    Et que dire des représentants de l’Arabie saoudite présents à Paris, alors qu’ au même moment était fouetté sur la place publique à Jeddah, le blogueur saoudien Raif Badawi …

    Et bien d’autres qui sans scrupule pointèrent leur gueule en front de manifestation, c’est juste dégueulasse… C’est dégueulasse !!!!

    Le clivage entre les « Je suis Charlie » et les « Je ne suis pas Charlie ».

    Il n’est guère étonnant celui-là.

    Pour ce qui est de notre cher royaume surréaliste, il est même logique.

    Nous restons encore en 2015 un pays communautariste, pour le vivre ensemble, on repassera aussi !

    Il pourrait trouver une partie de son explication dans la manière dont a été gérée l’immigration maghrébine et turque en Belgique.

    Dans la manière dont a été géré le culte musulman en Belgique …

    Vous me suivez toujours ?

    Avec dans les premières années, un entrisme édifiant du plus obscur et rétrograde des courants qui soient, made in Arabie saoudite : le wahhabisme.

    -L’argent n’a pas d’odeur… C’est des conneries ça… L’argent a une odeur et dans le cas qui nous préoccupe ici, une vilaine odeur de fuel !!

    Chère Belgique tu as été très gourmande en Afrique et ça ne t’a pas suffit, ton inquiétante naïveté et ta vanité t’ont poussé à faire des choses pas très catholiques !

    Et bien évidemment une connerie ne vient jamais seule. Des années plus tard, ce fut les partis politiques qui voyant un potentiel électoral significatif se sont lavés de tout principe séculier dans certaines de leurs opérations de séduction visant ces électeurs-là !

    Les espaces culturels, déjà maigres, se sont vus très vite dépassés par une multitude de mosquées qui pour certaines ont servi de lieu de propagande de courants tantôt anodins tantôt plus inquiétants.

    Enfin les stratégies de quadrillage des pays d’origine, Ankara et Rabat veulent faire partie du festin.

    Contrôler et cogérer voir gérer complètement l’obédience spirituelle de leur diaspora respective. Et nous savons tous que ces deux pays sont loin d’être des Etats de droit, de liberté d’expression et de libertés individuelles.

    Ils ont tous bossé en toute tranquillité depuis des décennies et aujourd’hui ils récoltent.

    Une politique non réfléchie sur des enjeux cruciaux se paie un jour ou l’autre

    Me voilà donc baisé, et tellement bien que je finis par y prendre plaisir.

    A chacune de mes positions, chacun de mes choix, mes identités me rappellent à l’ordre, l’une me trouvant trop flou m’invitant continuellement à lui présenter des gages de loyauté , l’autre jouant avec mon affect d’un attachement à des racines qu’elle m’octroie par moments et me confisque à d’autres.

    – « Aujourd’hui, il n’y a pas que les travestis prostitués du quartier « Yser » qui se lèvent en ayant mal au cul ! »

    Sauf que moi je ne veux plus de ça moi , je ne l’ai pas choisi ! Je veux être libre, comme le vent, me défaire de tout attachement communautariste et chérir moi-même mes identités , en les façonnant comme bon il me semble .

    « Je suis Charlie » au nom de l’esprit de liberté qu’insufflait cette presse, je le suis ne veut pas dire que j’en étais féru. Je le suis, car c’est nécessaire pour les personnes qui cultivent la liberté de pensée, d’expression et d’écriture.

    Il est nécessaire aussi, car derrière ce canard volontairement provocateur, irrévérencieux à souhait, brisant les limites de la bienséance et des « bonnes consciences », se trouve un refuge pour les bousculeurs… pour les affranchis. Et leur place est indispensable dans nos sociétés.

    Que nos gouvernants agissent en cohérence lorsqu’il s’agit de liberté d’expression.

    LA LIBERTE D’EXPRESSION EST PLEINE ET ACCESSIBLE POUR TOUS !!!!!

    Bordel de merde !!!!!

    Une manifestation à Bruxelles

    Lors de la manifestation à Bruxelles, je suis passé chez ma mère qui depuis le décès de mon père est morte aussi et que la télévision marocaine est en train de tuer une 2e fois.

    Mais dans un sursaut de lucidité, elle m’a dit :

    « Allah y Baadek min oulad el haram »

    -Que Dieu te tienne éloigné des “personnes indignes ».

    De qui parlait-elle ?

    Finalement, c’est ma sœur qui m’accompagna avec ses deux enfants. Près de 20 000 personnes dans les rues de la capitale, une très faible présence de la « communauté musulmane » s’il y a lieu de la nommer ainsi, comme le fait une grande majorité de la presse.

    Une chose est vraie, cette faible affluence est un signal pour la citoyenneté qu’il faudra avoir le courage d’analyser !

    Crispation justifiée ?

    Oui , oui et re-oui !

    C’est l’expression d’un malaise et d’ un mal-être qui ankylosent cette volonté de solidarité

    Il serait temps que ces anthropologues et que cette élite belge se penchent sérieusement là-dessus !

    Oui, les Belges d’origine turque et maghrébine sont mal aimés, ils sont mis au ban de la société, ils sont pointés du doigt quotidiennement !

    Oui, ils sont assignés à vivre l’ émancipation dans quartiers et écoles ghettos !

    Oui, on ne peut pas s’ouvrir aux autres si on ne s’est pas encore révélé à soi-même !

    Oui, ça crie à l’aide depuis des décennies. Personne ne l’entend vraiment !

    Oui, ça a payé, ça paie et paiera probablement encore !

    Oui, ça vit dans l’indifférence de sa différence sans qu’elle ne soit jamais valorisée, comme cet enfant né par accident à qui on a reproché « d’être » toute sa vie et qui réclame juste un peu d’amour …

    Cet amour… De cet amour absent et tant recherché, cette reconnaissance sincère « d’être » qui poussa peut-être deux frères dans cette escalade de la folie .

    Deux frères qui se sont aimés dans un schéma dénué d’humanité.

    Cela pourra en choquer plus d’un ce que j’écris là, j’en suis conscient… Mais tout ça, ça sent juste le manque d’amour.

    Conclusion facile me diront certains, peut-être …

    Non, à dire vrai il n’y a pas de conclusion.

    Et s’il devait y en avoir une pour moi, elle ressemblerait à ça :

    Je pleure ces grands rêveurs qui dessinent avec des Magic colors, je pleure Ahmed et toutes les autres victimes, je pleure pour la liberté, je pleure pour le musulman, je pleure pour le juif, je pleure pour l’athée , je pleure pour le chrétien, je pleure pour l’humanité …

    J’ai déjà moins mal au cul aujourd’hui, mais je mesure avec effroi la profondeur de l’enculade !

    En hommage à Charlie et à tous ceux qui sont tombés.

    Reposez en paix …

    Zmagri

    Source : Zmagri déliquescent, 14 janv 2015

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  • Foi et liberté, les feux de l’amour

    par Chaalal Mourad

    « Plus qu’une croyance, la liberté est devenue pour certains une sorte de religion qui a forgé ses propres dogmes, bâti ses propres temples et enrôlér ses propres Templiers. Bien que le sacré chez les uns ne le soit pas chez les autres, il n’en demeure pas moins que la liberté est définie, elle aussi, d’une façon disparate. Ces caricatures répétitives s’adressent-elles uniquement aux musulmans de France ou à ceux du monde entier ? Ces derniers, qui ne cessent de revendiquer chez eux la liberté d’expression au prix de leur vie, sont choqués par cette liberté d’expression made in France qui se donne même le luxe de passer en dérision des sujets sacrés. Ceux qui s’obstinent donc à opposer leur Liberté à la Foi et au Sacré des autres, ne cherchaient-ils pas finalement l’arbitrage du terrorisme pour des raisons obscures ? » disent certains.

    Bien que la liberté soit le présent de Dieu le plus onéreux légué aux hommes dotés de raison, les templiers de la liberté des temps modernes soutiennent, que nous ne serions jamais plus libres, que lorsque nous nous libérerons définitivement de Dieu et de la foi. Le débat sur la place de la liberté et de la foi dans l’espace public dépasse celui de la liberté dans la foi, définitivement tranchée par un principe fondamental de toute religion qui se respecte, celui de la liberté de conscience, qui s’est fait réapproprier par la laïcité moderne laquelle, n’a finalement, fait que bonne lecture de l’esprit saint de la religion.

    Depuis 1789, la laïcité française n’a pas encore soldé tous ses comptes avec la religion. Bien que le débat sur la raison et la foi et par ricochet sur la foi et la liberté ait été et pour longtemps, un débat islamo-islamique avec Al-Fârâbî, les Mutazilites et Averroès puis avec les autres géants de la pensée Juive et Chrétienne : Moïse Maïmonide et Saint Thomas d’Aquin.

    En réalité, la liberté n’a jamais été en rapport antagonique avec la foi, bien au contraire, elle est le seul chemin qui mène vers la vérité et vers Dieu. Quel est donc ce Dieu en déficit d’âmes, qui accepte que l’on lui rabatte des croyants, hauts-les mains et kalachnikovs pointées dans le dos ? Un vrai Dieu, ne devra pas craindre la liberté, pas plus qu’une vraie liberté ne devra craindre la foi, au point de la soumettre sans cesse à des taquineries laïques pour susciter une réaction.

    À cause du sang qui a coulé au nom de Dieu, la foi n’a plus la cote, en France surtout. Répudiée, elle est sans cesse tenaillée par le politique et les médias, alors que la liberté « sacralisée «, elle bénéficie d’une couverture des deux. En ces temps malheureux, où le terrorisme religieux a mis la foi dans le box des accusés, même Dieu s’est retrouvé dans la défensive. Personne n’osait venir la défendre publiquement, sans courir le risque d’être lui aussi, jeté dans le box des accusés.

    Il faut comprendre qu’en France, et depuis un demi-siècle, le conflit entre la foi catholique et l’État laïque était apaisé. À l’affrontement idéologique violent, qui durera du 18e siècle à 1937 pour le contrôle de l’école, a succédé une période de réconciliation, allant de 1945 à 2003. Dès lors, la laïcité allait de soi. Cependant, l’arrivée d’une importante population immigrée d’origine musulmane, la revendication du port du voile et le refus des cours d’éducation physique et de biologie par certains parents d’élèves, ajoutée à cela, les taquineries laïques de nature satirique contre leur religion et les actions terroristes qui s’en ont suivis, ont remis à jour la question de la « laïcité » et le débat sur la place de la liberté et de la foi dans l’espace public. La loi du 15 mars 2004 interdisant le port de signes religieux ostensibles dans l’enseignement public, a suscité de nombreuses controverses, aussi bien en France que dans le monde musulman.

    En soutenant donc qu’il n’y a pas plus sacré que la liberté, en taquinant sans cesse la foi y compris la leur, sans s’en soucier du sentiment de l’autre, les templiers de la liberté semblent franchir toutes les barrières de la retenue. Ces querelles contre-productives, ne servent finalement, ni la liberté ni la foi. Rien ni personne n’a le droit de justifier le terrorisme. Cependant, ces taquineries laïques, ne secouent-ils pas, encore plus qu’ils ne le sont déjà, des esprits secoués par le mal-vivre, l’absence chez eux, de justice, de libertés, de dignité humaine et surtout de culture, et où la religion y demeure la seule et l’unique consolatrice ?

    De l’autre, cet islam dont le discours virulent et anachronique, avec son hidjab, son niqab, sa burqa, sa bouffe halal, son séparatisme et la violence gratuite de certains de ses répondants, ne cesse-t-il lui aussi, d’étouffer les Français, d’imposer ses normes sociales et taquiner, à son tour, la république laïque ? Une république dans laquelle il vit, prospère et use de sa largesse de cœur ?.

    C’est parce que l’islam et la république laïque se connaissent trop bien, qu’ils ne cessent de se chamailler, disent certains. Malgré cela, chacun persiste à enseigner à l’autre ses fondamentaux. Cependant, et en l’absence de didactique, de pédagogie et de respect de l’autre, l’enseignement tourne au vinaigre et chacun reste réfractaire à ce que dit l’autre. Ça ne suffit pas d’être un érudit en quelque chose y compris dans l’exercice de la liberté pour prétendre l’enseigner à autrui, dit-on.

    C’est exactement ce qui se passe avec ces caricatures, qui au lieu de susciter un vrai débat au sujet de la liberté et de la foi, ô combien nécessaire et pertinent pour les deux parties et surtout, au gens de la foi ! Elles font écran à tout effort de réflexion et ne produisent que pincements aux cœurs chez une partie de leurs concitoyens, haine chez les autres et des réactions violentes et inacceptables chez certains radicaux.

    D’aucuns, assimilent ces caricatures à une moquerie de bourgeois et une taquinerie laïque de mauvais goût, à l’égard d’une partie du monde qui vit sous tension. Si ces gens devaient être libérés de quoi que ce soit, nous disent-ils, c’est de la stigmatisation, du dédain porté sans cesse à leur foi et à leur patrimoine culturel qui a tant donné au monde. Ces remparts psychologiques que dressent face à eux, le reflet distordu de l’image et de la peur de l’autre, forment une forteresse où se replient le radicalisme et la haine de l’autre.

    Si le terrorisme demeure la forme de haine religieuse la plus voyante, la plus violente et la plus ignoble; l’invective, le sarcasme médiatique répétitif contre des symboles religieux y compris les leurs, ne seraient-ils pas considéré aussi, comme une forme de haine religieuse light, exprimée à califourchon sur le droit à la liberté d’expression ?

    Heureusement, ces caricatures n’affectent qu’une infime catégorie bien ciblée d’individus, le gros des musulmans n’y prête même pas attention. Les musulmans, qui ont, eux aussi, de brillants artistes, pouvaient, s’ils le voulaient, répondre dessin contre dessin, mais leur système de croyances les empêche. Puisque pour eux, Jésus bénéfice du même statut religieux que leur prophète. En plus, ils risquaient de susciter une réaction encore plus vive chez une partie des chrétiens, très respectueux des autres religions et qui n’ont rien à voir dans cette querelle, imposée par des non-religieux, jugées» ultra laïcs», et risquer d’ouvrir un autre front de violence religieuse, plus vicieux encore.

    À l’instar de cette infime minorité, écervelés de musulmans, complètement disjonctés, qui enjambent la clôture de la raison et passent à l’acte terroriste répréhensible, ces satiristes ne souffrent-ils pas eux aussi, d’un trouble obsessionnel qui les pousse à taquiner sans cesse la religion ? Se sentent-ils, eux aussi, investis, d’une mission sacrée de «Djihad» pour la liberté ? Cet attitude purement Français, de confrontation permanente au fondamentalisme religieux, islamiste surtout, fut hissée au rang de dogme, dans l’exercice de la liberté d’expression made in France. La seule façon pour elle, d’affirmer son autorité médiatique sur son sol et d’élargir le cercle de ses libertés, contrariés par la présence même de l’islam sur son territoire.

    Afin de marquer son territoire de valeurs, réaffirmer et consolider l’ancrage sur son sol, de ce principe fondamental de liberté d’expression et susciter un débat, celle-ci a été poussée à des limites les plus extrêmes. Le risque terroriste qu’elle fait peser sur toute la profession était alors manifeste. Un grand courage, crient certains ! Une irresponsabilité et absence totale de pertinence médiatique, disent les autres.

    Cette énième attaque terroriste à Paris, perpétrée par un jeune pakistanais, dépossédé de son esprit et de sa raison, qui s’en est pris à coup de hachoir à deux pauvres journalistes de l’agence de presse Premières Lignes, non loin des anciens locaux de Charlie Hebdo, ce temple de la liberté d’expression made in France, en est la preuve. Dans cette confrontation, les victimes collatérales sont les musulmans de France qui doivent après chaque acte terroriste, se dédouaner sans ambiguïté de l’acte, se désolidariser des auteurs et se démarquer de l’esprit qui les anime. Ils se sentiront d’autant plus soulagés, que si parmi les victimes, se trouvaient d’autres musulmans, le sang mélangé, atténuera l’amalgame, la stigmatisation et l’islam bashing.

    Le débat sur la laïcité et le séparatisme islamiste en France, ne s’est-il pas alimenté de ces tristes évènements ? N’est-il pas l’un des sous-produits de cette confrontation déraisonnée et disproportionnée entre les templiers de la liberté et les djihadistes de la foi ? Tout cela, a imposé au politique le ton et la cadence du discours, au point de questionner la présence même de l’islam chez eux et les concessions que celui-ci est sommé de faire à la république laïque, s’il comptait encore vivre sur son sol, selon ses seules et propres lois et règles.

    Il se trompe donc celui qui pense que ce débat ne concerne que l’islam. La voracité libertaire des templiers de la liberté, finira par toucher toutle monde, elle trouvera, un jour ou l’autre, le moyen et la brèche pour venir chatouiller les autres religions. La dernière tentation du Christ, ce film américain, de Martin Scorsese de 1988, que l’ ‘Église avait alors dénoncé très fermement, on est l’exemple. Un groupe fondamentaliste catholique avait même incendié le 23 octobre 1988 la salle du cinéma parisienne « Espace Saint-Michel » et la salle du Gaumont Opéra ainsi que celle de Besançon. Un autre attentat du même groupe causa la mort d’un spectateur.

    Plus que jamais, la laïcité est appelée à arbitrer entre la foi et la liberté, à protéger les religions des taquineries laïques impertinentes et protéger les libertés du tic invasive des religions, de nature à étouffer la société, en imposant une seule grille de lecture du dogme. Comme elle l’a déjà fait, en s’interposant entre la religion et le pouvoir et en marquant les limites de chacun dans la vie républicaine. Le faisant, elle a pacifié la vie publique, protégé la religion des abus du pouvoir et protégé le pouvoir des différentes lectures de la religion, de ses courants, de ses schismes et de ses dogmes.

    Finalement, il est nécessaire de rappeler que la diffamation des religions, fait l’objet d’une résolution n° 7/19, adoptée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et engageant les États à renforcer la lutte contre ce phénomène inquiétant. L’ONU qui a développé cette nouvelle approche des religions et de leur insertion dans l’espace public, mais vis-à-vis de laquelle, les Etats Occidentaux sont toujours réticents.

    Le Quotidien d’Oran, 8 oct 2020

    Tags : France, Macron, Islam, Islamophobie,

  • Opium:

    Par Fouzia Mahmoudi

    Le Président français a fait vendredi dernier un discours sur le séparatisme islamiste en France qui a reçu, selon les familles politiques, un accueil chaleureux, tiède ou outré. Car si du côté des députés La République En Marche et Les Républicains l’on se félicite de la prise de position et de parole d’Emmanuel Macron, l’on est plus circonspect du côté du Rassemblement National où l’on attend que des actes forts suivent les paroles, alors que du côté de l’extrême-gauche, sans surprise, les réactions théâtralement choquées se sont multipliées, que ce soit dans les médias ou même à l’Assemblée nationale.

    Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a d’ailleurs ouvertement accusé, mardi, le parti de La France Insoumise (LFI) d’être lié à un «islamo-gauchisme qui détruit la République», lors de la séance des questions au gouvernement au Parlement. «Je ne m’explique pas qu’un parti comme le vôtre, qui a dénoncé pendant longtemps l’opium du peuple, en soit désormais lié avec un islamo-gauchisme qui détruit la République», a lancé le ministre en réponse à une question d’Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, sur le projet de loi en préparation pour la laïcité et contre l’islam radical.

    «Ce que nous faisons, ce n’est pas simplement manifestement de gêner quelques islamistes radicaux», a ajouté Gérald Darmanin. «Quand j’entends vos propos et ceux de Jean-Luc Mélenchon, je sens qu’on gêne aussi beaucoup de votre corps électoral». Juste avant, Alexis Corbière avait accusé le gouvernement de vouloir «fabriquer un agenda médiatique». «Ainsi, vous contournez les problèmes sociaux et sanitaires qui déchirent notre pays en saturant l’opinion d’une question obsessionnelle : l’islam, l’islam, l’islam», avait lancé le député. «Les lois actuelles permettent déjà largement de régler les problèmes pointés par Emmanuel Macron vendredi dernier», a argumenté le député d’extrême-gauche, en référence au discours du Président sur ce projet de loi qui sera présenté le 9 décembre en Conseil des ministres.

    «Vous pouvez actuellement fermer des écoles clandestines où se développe le fanatisme», a ajouté Alexis Corbière, appelant le gouvernement à plutôt agir contre le «séparatisme des riches qui ont leurs propres écoles, leurs cliniques, qui refusent l’impôt». Mais la prise de position, attendue, des représentants de La France Insoumise résulte de leur stratégie ces dernières années qui consiste à flatter les islamistes en espérant que les électeurs issus de l’immigration nord-africaine, bien souvent à tort considérés comme automatiquement musulmans, suivraient le mouvement et voteraient pour eux. Il est vrai qu’après avoir perdu le vote du prolétariat qui préfère désormais dans son ensemble les programmes du Rassemblement National, le parti d’extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon a choisi de devenir le parti des racialistes, indigénistes et extrémistes de tout poil.

    Reste à voir si cette stratégie sera au moins gagnante sur le plan électoral, bien que pour le moment tous les sondages sur la présidentielle de 2022 laissent Mélenchon loin derrière Marine Le Pen et Emmanuel Macron, et surtout loin de son score de 19,58 % qu’il avait réalisé en 2017 au premier tour du scrutin présidentiel.

    Le Jour d’Algérie, 8 oct 2020

    Tags : France, Islamophoie, Islam, eligion, politique, 

  • France : L’islamophobie en gants blancs

    par Djamel Labidi

    J’ai écouté le discours récent du Président français Emmanuel Macron, le 4 octobre dernier, sur «les séparatismes». L’impression qu’il m’en reste peut se résumer en quatre mots: deux poids, deux mesures.

    Le discours est au départ humaniste, civilisé, et, même, disons-le, élégant. Il se refuse à instrumentaliser contre les musulmans la laïcité, et à réduire celle-ci , au final , à une caricature d’elle même. Il fait l’analyse sociologique des causes de la révolte et du développement de l’islamisme dans les quartiers dits difficiles. Il les voit dans les inégalités sociales et culturelles, et dans la marginalisation sociale. Mais le discours se termine, pour son côté concret, par une série de mesures discriminatoires. C’est dommage. Une islamophobie bien pensante, élégante, en gants blancs. Le thème du discours, celui des» séparatismes» est, au début, mis au pluriel. Il se veut ainsi non discriminatoire. Mais ce pluriel s’efface vite pour laisser la place au thème réel, au seul objet du propos, lui au singulier : «le séparatisme islamiste».

    – Lorsqu’il s’agit de contrôler les financements des mosquées et des associations religieuses, ou culturelles c’est de l’Islam qu’il s’agit.

    – Lorsqu’il s’agit de contrôler le recrutement ou la formation des hommes de religion il s’agit des imams.

    – Lorsqu’il s’agit du contrôle des établissements scolaires étrangers en France, il s’agit de ceux des pays arabo-musulmans, notamment des pays du Maghreb. Bref. Une série de mesures discriminatoires envers les musulmans de France , et même les arabes, ou ceux censés l’être …à première vue. La discrimination : là est le fond du problème, là est la source des problèmes Et elle s’accroit au moment même où on déclare vouloir la combattre.

    Des mesures discriminatoires

    – Une série de mesures concerne le contrôle du financement des lieux de cultes musulmans et des associations religieuses et culturelles musulmanes. L’argument essentiel est que des financements viendraient de l’étranger, d’autres pays musulmans notamment. Pour les autres cultes le problème n’est même pas évoqué.

    Une enquête du journal français «Libération» révélait que c’est une idée reçue que celle du financement du culte musulman par des Etats étrangers: 70 à 80% des sommes viennent de collectes parmi les fidèles. Quant au reste, l’argent venant de l’étranger (mécènes et Etats) il va principalement aux grandes mosquées, ce qu’on appelle les «mosquées cathédrales» et qui sont loin d être des lieux de «l’Islam radical». («Liberation», 3 novembre 2016, six idées reçues sur le financement des mosquées et des cultes musulmans»). Le même rapport signale que c’est une autre idée reçue que de penser que ces financements proviennent de l’Arabie saoudite ou du Qatar mais qu’ils provenaient des pays d’origine des musulmans en France, principalement de l’Algérie et du Maroc et dans une moindre mesure de la Turquie. Par contre, une organisation comme «le Fonds social juif unifié», créé en 1950 en France, peut dire ouvertement sur son site, qu’Israël finance ses programmes éducatifs et sociaux sans qu’on trouve officiellement en France à redire ( cf site internet «Appel unifié juif de France « ).

    C’est le cas aussi des Eglises évangélistes françaises qui ont des relations étroites avec leurs consœurs à l’étranger, en particulier aux Etats Unis. Elles entretiennent plus de 350 missionnaires à l’étranger et tout un réseau notamment en Afrique francophone, ainsi qu’en Algèrie et dans tout le Maghreb, à travers le MENA (« ministère évangélique parmi les nations arabophones»). On évaluait en 2005 entre 20 000 et 30 000 le nombre, en Algérie, de protestants évangéliques issus de l’Islam ( cf «cairn.info, les protestants évangéliques français, 2005 ).

    Ailleurs, ces financements ne sont pas dramatisé à outrance: c’est ainsi qu’en Algèrie, la basilique de Saint Augustin à Annaba et l’Eglise «Santa Cruz» à Oran ont été rénovées avec la participation de l’Etat algérien mais aussi de donateurs étrangers ( Etats, comme l’Allemagne, et mécènes). Personne n’a crié au scandale.

    – Un autre train de mesures vise à la formation «nécessairement en France» des hommes de religion. L’argument est le refus qu’ils viennent de l’étranger. Mais ceci vise uniquement les imams.

    Il suffit simplement de signaler, à ce propos, qu’en 2012, on recensait 1689 prêtres étrangers catholiques dans les diocèses de France ( cf Wikipédia, «Eglise catholique en France»).

    Il est exigé, par ailleurs, des imams qu’ils aient un bon niveau de français. Exige-t-on un bon niveau d’Arabe des moines et des prêtres chrétiens en Algèrie et au Maghreb. Exige-t-on qu’ils officient en arabe, ce qui serait au fond possible , comme cela se fait au Liban, en Irak, en Syrie, en Egypte pour ce qui est des coptes. Mais personne ne le demande et c’est tant mieux.

    En Algèrie, et dans d’autres pays arabes et musulmans, les prêtres, les moines viennent bien souvent d’autres pays, notamment de France, sans que personne ne s’en formalise.

    Ces mesures sont présentées au nom de la défense de l’Etat laïque. Elles annoncent en fait son effondrement. En effet, sa base même, la séparation de l’Eglise et de l’Etat, s’affaiblit ainsi peu à peu, pour laisser la place au contrôle de l’Etat sur la religion dés qu’il s’agit de l’Islam. D’ailleurs le socle de la laïcité en France, la loi de 1905, va être modifiée pour la première fois depuis 115 ans, à cause de…l’Islam.

    – Il y a enfin aussi les mesures concernant le contrôle des établissements scolaires, notamment les lycées, dépendants d’autres Etats, comme c’est le cas des lycées et établissements algériens en France.

    Les dispositions, à ce sujet, sont particulièrement choquantes. Le président Macron est allé, là aussi, jusqu’à parler du contrôle du niveau de français des enseignants. S’il y a bien des lycées importants, influents socialement et culturellement au Maghreb, et ailleurs en Afrique, notamment à travers la formation des élites, ce sont bien les lycées français. Exige-t-on en Algèrie, un contrôle du niveau en Arabe des enseignants français..

    Le 24 juillet 2020, Au Liban, devant la banqueroute financière de l’Etat, le ministre français des affaires étrangères, jean Yves le Drian, avait tenu à annoncer une aide de 15 millions d’euros ….»aux écoles francophones, pilier du système éducatif» ( cf le Monde, «En visite dans un Liban en crise, Jean- Yves Le Drian ), 25 juillet 2020 ). Il faut donc rapprocher ceci de cela.

    Les mesures annoncées ou prévues sont discriminatoires au sens plein du terme. Elles n’ont même pas pour argument la réciprocité car, en face, la tolérance est bien plus grande quoique certains en pensent. Mais de cela, l’opinion en France n’ est pas informée.

    En fait tout cela prend sa source dans une vision complètement fantasmatique, paranoïaque «d’une invasion et d’une menace arabo-islamique. Cette vision semble, désormais, gagner les plus hautes sphères françaises. «Il faut libérer l’Islam en France des influences étrangères», a proclamé le président Macron dans son allocution. On a l’impression d’une razzia sur le sol français. S’il y a menace et invasion et si ces mots pouvaient avoir un sens, elles ne sont certainement pas du côté de l’Islam ou du monde arabe. Imaginons une France, où la plupart des écoles et lycées auraient une grande partie de leurs programmes en arabe. Imaginons une France où la moitié des universités enseigneraient en Arabe. Imaginons une France où une grande part des affaires, des échanges commerciaux se dérouleraient en Arabe. Imaginons une France, où les Français dans la rue parleraient arabe. Et bien, c’est ce qui se passe en Algèrie et au Maghreb ou au Liban, et ailleurs en Afrique, mais au profit du français. S’il y a menace sur l’identité, s’il y a problème civilisationnel, ce n’est surement pas le cas pour la France. Soyons sérieux. Dans cette vision inversée de la réalité, qui sert hélas de pensée à une partie des élites françaises, dans cet esprit rejoignant celui moyenâgeux des croisades, dans cette véritable aliénation à une représentation fantasmatique de l’Islam , dans cette peur pathologique, on se demande comment pourrait progresser une pensée rationnelle, progressiste, comme c’était le cas en d’autres temps comme au siècle des lumières. La pandémie du Corona a joué à cet égard un rôle révélateur, dévoilant l’effondrement de l’esprit scientifique, le glissement vers l’irrationnel, vers la pensée magique, vers des théories complotistes à la recherche tôt ou tard de boucs émissaires, et cela dans des pans entiers de la société, y compris la plus instruite, y compris dans des milieux traditionnellement progressistes.

    «Charlie Hebdo» et le «droit au blasphème»

    J’écoutais ainsi, le même jour, celui du 4 octobre, sur BFM TV, l’interview de Riss, Directeur de publication de Charlie Hebdo. C’est comme si l’actualité traçait un trait entre les deux évènements, cette interview et le discours du Président Macron.

    Riss est un personnage attachant, s’il en est. Et pourtant, soudain, il dit, signe du climat dominant, et sans qu’on comprenne la logique de son propos : « L’existence de Dieu n’a jamais été démontrée scientifiquement. C’est une hypothèse.» Comment peut-on dire tant de bêtises en si peu de mots. On voit donc le bagage intellectuel qui a servi aux caricatures du prophète. Si l’existence de Dieu n’a pas été démontrée, son inexistence l’a-t-elle été ? Si elle n’a pas été démontrée, c’est précisément pour cela qu’elle est une croyance. Si l’existence de Dieu était démontrée, ce ne serait pas une croyance mais une certitude.

    Si elle avait été prouvée, serait- elle une foi? Aurait-elle alors, d’ailleurs, un sens ? A-t-on démontré que deux droites parallèles ne se rencontrent jamais, ou, ce qui revient au même, se rencontrent à l’infini? Mais c’est pourtant un postulat.

    Vision scientiste primaire qui veut, encore une fois, confronter science et religion, rationalité et foi, deux domaines différents de la connaissance, l’un objectif, l’autre subjectif, comme la science et l’art . C’est la même erreur que font des croyants lorsqu’ils veulent faire entrer en compétition science et religion, le fini avec l’infini. Mais passons.

    Ce qu’il y a peut être à noter, c’est qu’avec une telle approche , on ne peut que passer à côté des autres aspects des réactions aux caricatures du prophète, de leurs déterminants sociaux, culturels, historiques, et s’en tenir au fond à une approche bien pauvre.

    L’acte insensé, monstrueux, barbare de ce jeune Afghan devant les anciens locaux de Charlie hebdo aurait-il été possible s’il n’avait pas été obligé de fuir son pays , ravagé par la guerre, menée par des armées «civilisées» dont l’armée française. On apprend même à l’occasion que des unités de sécurité intérieure françaises comme le GIGN sont en opération de guerre en Afghanistan.

    Ce qui complique toujours les choses et les rend inextricables c’est que le bourreau diabolise sa victime, la «barbarise», indiens d’Amérique arrachant «les scalps», «fellaghas égorgeurs» en Algérie, Mau Mau à la machette au Kenya etc…et que la victime, la vraie, finit souvent par ressembler, elle-même, à la caricature que le bourreau en donne. Alors, qu’on ne nous dise pas seulement, comme toujours, que «rien ne peut justifier de tels actes». D’accord. Mais tout ce qui se passe, hélas, dans le monde, peut aussi les expliquer. Que la dénonciation de tels actes ne soit pas le moyen, comme toujours, d’empêcher toute explication, c’est-à-dire d’empêcher de penser, de réfléchir.

    Le problème c’est quand on confond, dans une approche laicarde, la religion en tant qu’institution et la religion en tant que ferment culturel, spirituel, moral de la protestation contre la domination étrangère ou sociale. Qu’on regarde bien: derrière toute protestation violente contre les caricatures du prophète, il y a toujours des groupes sociaux qui souffrent de discrimination sociale ou des pays qui souffrent de la domination étrangère. On s’inquiète en France de «l’invasion islamiste». On s’étonne de la présence d’Afghans sur le sol français. Mais y a- t-il des troupes militaires afghanes en France comme il y a des troupes françaises en Afghanistan ? Combien de morts, femmes, enfants confondus, ont fait les actions de guerre françaises et autres en Afghanistan ? Les bombardements sur la Lybie, dont ceux de l’aviation française, ont fait des milliers de morts. Y a- t-il eu des actions de guerre libyenne sur la France. Et la liste est longue, ponctuée de dizaines de milliers de victimes, et de souffrances sans nom. Le vrai courage, la vraie liberté d’expression ne sont-ils pas de dénoncer tout cela. Sont-ils, au nom d’une tolérance bien pensante, de dessiner des caricatures anti- islamiques, et de caresser ainsi dans le sens du poil une certaine opinion étroite et chauvine, ou bien consistent-ils à affronter les vraies limites à la liberté d’expression: celle par exemple de dénoncer le sionisme en France. Mais sur ce point, c’est la tolérance zéro et il est interdit définitivement de penser. Qu’on se souvienne de ce qui est arrivé à Dieudonné, devenu officiellement un pestiféré, pour son jeu de mots «Isra-Heil ! « sur un plateau de télévision, ou du dessinateur «Siné» congédié de «Charlie hebdo» pour avoir caricaturé le fils de l’ex président Sarkozy se convertissant au judaïsme. C’était pourtant dans les deux cas de l’humour, celui dont se réclame le journal «Charlie Hebdo», celui du «droit à plaisanter de tout». Etrange droit que ce «droit au blasphème» qui est revendiqué. N’a-t-il pas finalement pour fonction de cacher derrière la revendication d’une liberté de pensée totale, la soumission en réalité aux paradigmes de la pensée dominante en France et une intolérance de fait, celle là en gants blancs.

    Le Quotidien d’Oran, 8 oct 2020

    Tags : France, islamophobie, Cgarlie Hebdo, Islam, amalgame, 

  • 1980 : quand l’Occident soutenait Saddam …

    La guerre a duré huit ans et a fait près d’un million de morts. À l’époque, le président irakien était soutenu par les États-Unis, la France et les pays du Golfe, y compris lorsqu’il a utilisé l’arme chimique de masse.

    Lorsque, le 22 septembre 1980, les troupes irakiennes franchissent la frontière et envahissent l’Iran, Saddam Hussein est persuadé que l’offensive sera de courte durée, que son voisin se pliera à ses volontés. Très mauvais calcul du président de la République d’Irak. C’est bien une guerre qu’il déclenche ce jour-là. Elle durera huit ans, jusqu’en août 1988, et fera près d’un million de morts. Une véritable hécatombe pour un affrontement qui n’est pas sans rappeler la Première Guerre mondiale. Les deux armées face à face sont importantes. Des tranchées sont creusées. Des assauts lancés pendant lesquels les hommes, dans chaque camp, sont fauchés, vague après vague. Parmi les photographes qui ont documenté ce conflit, le travail d’ Alfred Yaghobzadeh est sans doute l’un des plus poignants parce que d’une terrible humanité. Des images qui en disent beaucoup plus que les mots.

    Qu’est-ce qui a déclenché ce conflit ? Pourquoi à ce moment-là ? Quelles sont les puissances réellement impliquées ? Pour tenter de comprendre, quarante après, il convient d’abord de revenir à l’un des épisodes des relations entre l’Iran et l’Irak : la signature des accords d’Alger, le 6 mars 1975. Les tensions entre les deux pays concernaient essentiellement, à cette époque, le Chatt-el-Arab, fleuve formé par la jonction du Tigre et de l’Euphrate. Pour Bagdad, il constitue le seul accès à la mer et il est vital. Mais il l’est tout autant pour Téhéran, qui possède une raffinerie (Abadan) et un port (Khoramshahr) sur les bords du Chatt. De plus, nombre de puits de pétrole iraniens se trouvent à proximité. Par les accords d’Alger, l’Irak reconnaissait une partie de la souveraineté de l’Iran sur le Chatt et obtenait en échange l’arrêt de l’aide iranienne aux Kurdes.

    En 1978, tout commence à basculer. Saddam Hussein, jusque-là vice-président, devient le numéro 1 du régime baassiste et amplifie la répression contre le clergé chiite. En 1979, la révolution iranienne et la chute du shah rebattent les cartes dans la région. Saddam craint une révolte des chiites en Irak, où ils sont majoritaires, alors que les pays occidentaux voient d’un très mauvais œil cette révolution qui pourrait se répandre comme une traînée de poudre dans l’ensemble du Moyen-Orient et remettre en cause leurs intérêts. L’imam Khomeini annonçant même : « Nous exporterons notre révolution dans le monde entier. »

    Aux yeux de Saddam, l’heure est à l’offensive. Le shah, qui l’a humilié en le forçant à signer les accords d’Alger, est parti. Quant à l’Iran, il semble affaibli. Le moment semble opportun pour mettre la main sur la province iranienne du Khuzestan, riche en pétrole et peuplée surtout de populations arabes. Le 17 septembre 1980, il abroge unilatéralement les accords d’Alger. Cinq jours plus tard, il lance son offensive, qu’il présentait alors comme la « Qâdisiyya de Saddam ». Une référence à la victoire, en 636, des armées musulmanes sur la Perse, qu’elles voulaient convertir à l’islam.

    Si, les premiers jours, tout se passa comme prévu – l’armée irakienne rencontrant peu de résistance et se positionnant sur les principaux axes de la province, notamment dans la montagne Zagros –, la guerre s’est vite s’enlisée. Saddam Hussein est pourtant adoubé tant par les États-Unis (qui trouvent là un moyen de punir ce pays retenant en otage des ressortissants américains), la France et le Royaume-Uni, que par les pétromonarchies du Golfe qui voient en lui le rempart contre l’Iran.

    Les livraisons d’armes s’enchaînent, y compris les armes chimiques qui seront utilisées pour gazer les Kurdes à Halabja (nord-est de l’Irak), faisant près de 5 000 morts civils, en mars 1988, soit six mois avant la fin de cette guerre. Celle-ci aurait sans doute pu se poursuivre plusieurs années encore, si les bombardements réciproques sur les raffineries et l’interception de pétroliers dans le Golfe persique n’avaient fait craindre une crise énergétique de grande ampleur. Le Conseil de sécurité de l’ONU vote la résolution 598, le 20 juillet 1987, mais le cessez-le-feu décidé est refusé par l’Iran. Celui-ci comprend qu’il est en train de jouer ses dernières cartes, avant de négocier un véritable arrêt de la guerre. Le cessez-le-feu prend effet le 8 août 1988 et les combats cessent le 20 août.

    Il n’y eut ni vainqueur, ni vaincu. Mais les deux pays en sont sortis exsangues et les peuples endeuillés, meurtris. Saddam Hussein pensait que son statut de leader régional était approuvé par les pays occidentaux et du Golfe. Il allait déchanter moins de trois ans plus tard. Après avoir envahi le Koweït, il en a été délogé par ses anciens amis. Le début de la chute, qui s’est terminée en 2003 avec son éviction. Aujourd’hui, à Bagdad, règnent ainsi beaucoup de ses opposants qui se trouvaient à Téhéran pendant la guerre…

    Source : Decryptnewsonline

    Tags : Armement, Économie, sécurité, sanctions, négociations, islam, iran, international, guerre, défense, dictature, Politique, géopolitique, Saddam Hossein, Occident,

  • Le Maroc : point commun entre les attentats djihadistes de ces 2 dernières années en Europe

    On pourrait même dire de ces 15 dernières années !

    Les attentats de Madrid de mars 2004, les plus meurtriers en Europe avec près de 200 morts et 2000 blessés, sont essentiellement le fait de djihadistes marocains.

    Même chose pour Mohammed Bouyari, le meurtrier, en 2004, du cinéaste néerlandais Théo Van Gogh, lui aussi marocain d’origine. 7 des 9 terroristes des attentats de Paris, en novembre 2015, sont aussi d’origine marocaine dont les frères Abdelslam.

    Tout comme Abdelhamid Abaaoud, considéré comme le cerveau de ces opérations. C’est aussi le cas de ceux qui intégrait la cellule des attentats de Bruxelles, 32 victimes, dont le Marocain Najim Laachraoui était le leader.

    Enfin, la totalité de la cellule de Ripoll, des frères Oukabir au terroriste des Ramblas, Younes Abouyaaqoub, en passant par l’imam : tous sont, soit nés au Maroc, soit d’origine marocaine. Je dirais même Rifains plus que Marocains.

    Le Rif, c’est-à-dire cette région berbère du Nord du Maroc…

    Exactement, entre les villes de Tanger, Nador, Tétouan. Il y a une logique évidente à cette singularité rifaine : l’immigration. La région est une des plus pauvres du Maroc et sa jeunesse s’est très tôt exilée en Europe :

    On les retrouve, ces Rifains, des Pays-Bas à la Belgique en passant par la France et donc l’Espagne. Une sorte d’axe rifain où l’Espagne joue un rôle singulier puisqu’elle est l’ancienne puissance coloniale et y possède encore les villes garnison de Ceuta et Melilla.

    Mais au-delà des chiffres, il y aussi une culture rifaine de résistance à l’autorité très ancrée : c’est du Rif, avec le célèbre d’Abdelkrim, que sont parties les révoltes les plus dures contre la présence coloniale dans les années 20.

    Et encore aujourd’hui, ces derniers mois, le Rif marocain est l’endroit de manifestations très dures et donc très réprimées, contre le pouvoir marocain. Le Rif, c’est aussi le lieu de tous les trafics, de haschisch notamment. Bref une région rebelle et irrédentiste.

    Mais de la rébellion aux djihadisme… il y a tout de même un monde…

    Vous avez raison. Pour y arriver, il faut revenir un peu en arrière : le Maghzen, le pouvoir marocain autour du monarque, s’est toujours méfié des Rifains, les abandonnant à leur sort. Le vide a été vite comblé, entre autres, par les islamistes.

    Le Maroc les a longtemps toléré. Jusqu’en 2003 et une vague d’attentat à Casablanca. Depuis, la répression est féroce. C’est-à-dire qu’en plus d’être très implantés, les islamistes rifains ont acquis une aura de martyrs.

    Et ceux qui ont pu échapper aux services de renseignements marocains ont essaimé en Europe. Un seul chiffre résume cette importance des réseaux djihadistes marocains et rifains : 1 600 combattants.

    On estime à 1 600 le nombre de djihadistes marocains en Syrie ou en Irak. Un petit millier serait sur le retour. Ils sont évidemment dangereux, surtout lorsqu’ils entrent en contact avec une jeunesse d’origine rifaine née en Europe.

    La cellule de Ripoll est pile sur ce modèle-là…

    Exactement : l’imam de Ripoll, Abdelbaki Es-Satty, a connu un des terroristes rifain des attentats de Madrid en prison, alors qu’il était lui-même condamné pour trafic de drogues. Il a voyagé en Belgique, à Vivoorde, à la recherche d’une mosquée à diriger au sein de la communauté marocaine.

    Et il a surtout endoctriné en une année, selon un modèle clanique ou familial très efficace, ces ados de Ripoll, souvent nés en Catalogne ou ayant toujours vécu là. Des 2èmes générations déracinés. Ce qui d’ailleurs rejoint les thèses d’Olivier Roy.

    Bref : une même origine géographique, le Rif marocain, une même culture de la résistance vis-à-vis des autorités et aussi une même dérive djihadiste et mortifère.

    France Inter

    https://www.franceinter.fr/emissions/geopolitique/geopolitique-22-aout-2017
  • Le Soudan et l’Algérie, nouveaux alliés des Etats-Unis ?

    Washington veut passer par Khartoum pour convaincre les pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël, et par Alger pour lutter contre le terrorisme sur le continent.

    L’Afrique revient dans le viseur des Etats-Unis. Alors que le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, est engagé dans une course contre la montre pour dénouer le contentieux de son pays avec le Soudan avant l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le chef du Commandement militaire américain en Afrique (Africom), Stephen Townsend, s’est rendu mercredi 23 septembre en visite en Algérie.

    « Les Etats-Unis ont une occasion qui ne se présente qu’une fois d’assurer enfin une compensation aux victimes des attentats terroristes de 1998 menés par Al-Qaïda contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie », a écrit Mike Pompeo dans une lettre à des sénateurs dont l’AFP a eu connaissance. « Nous avons aussi une fenêtre unique et étroite pour soutenir le gouvernement de transition dirigé par un civil au Soudan, qui s’est enfin débarrassé de la dictature islamiste », a-t-il ajouté.

    Au cœur de ce dossier, l’inscription du Soudan dans la liste noire américaine des Etats soutenant le terrorisme. Cette sanction, synonyme d’entrave aux investissements pour le pays, remonte à 1993. La crise s’est envenimée avec les attentats de 1998, qui avaient fait plus de 200 morts. Le Soudan d’Omar al-Bachir était alors devenu un paria pour avoir accueilli le chef d’Al-Qaïda, Oussama ben Laden.

    Ces dernières années, Washington a changé de ton lorsque l’ex-autocrate soudanais a commencé à coopérer dans la lutte antiterroriste et joué le jeu de la paix au Soudan du Sud. Les Etats-Unis ont renoué avec Khartoum, déjà sous l’ex-président démocrate Barack Obama, puis engagé un dialogue pour retirer le Soudan de leur liste noire. La révolution qui a balayé Omar al-Bachir, en 2019, n’a fait qu’accélérer le mouvement. Depuis, Mike Pompeo ne ménage pas son soutien au premier ministre de transition, Abdallah Hamdok.

    Mais les négociations achoppaient sur l’épineux dossier judiciaire de l’indemnisation des familles des victimes des attaques de 1998. Le secrétaire d’Etat pense désormais qu’une solution est en vue et en a fait « une de ses premières priorités », a dit à l’AFP une porte-parole de la diplomatie américaine. Son « plan » prévoit le versement par Khartoum, sur un compte bloqué, de fonds qui ne seront versés que sous conditions aux Etats-Unis pour indemniser les plaignants. Des médias américains ont cité le montant total de 335 millions de dollars (environ 287 millions d’euros).

    Parmi ces conditions, le retrait du Soudan de la liste noire antiterroriste et l’adoption d’un texte de loi proclamant la « paix légale » avec Khartoum, pour écarter le risque de nouvelles poursuites. Dans son courrier, Mike Pompeo fait pression sur le Congrès américain afin qu’il vote cette disposition. « Cette loi doit entrer en vigueur mi-octobre au plus tard afin de garantir le paiement des indemnisations aux victimes dès que le Soudan sera retiré de la liste des Etats soutenant le terrorisme », ce qui interviendra « très probablement » d’ici fin octobre, a-t-il expliqué. C’est-à-dire avant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Au sein du gouvernement, on s’inquiète toutefois d’une résistance de quelques influents sénateurs démocrates.

    Pourquoi un tel empressement de la part d’un secrétaire d’Etat par ailleurs peu intéressé par l’Afrique ? C’est probablement au nom d’un autre dossier cher à l’administration Trump. Mike Pompeo s’est rendu fin août à Khartoum lors d’une tournée pour convaincre des pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël. Le camp du président-candidat veut capitaliser sur les accords historiques conclus sous son égide par l’Etat hébreu avec les Emirats arabes unis et Bahreïn – un succès qui manquait à son bilan diplomatique, qui plus est favorable aux intérêts israéliens et donc susceptible de galvaniser son électorat évangélique.

    Abdallah Hamdok avait semblé doucher les espoirs américains, en affirmant qu’il n’avait « pas de mandat » pour trancher cette question sensible. Mais les tractations se poursuivent en coulisses, avec des positions peut-être moins figées. Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil souverain au Soudan, qui avait rencontré en février le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a eu trois jours de pourparlers cette semaine à Abou Dhabi avec une délégation américaine. Au menu, bien entendu, la sortie de la liste noire, mais aussi, selon l’agence officielle soudanaise Suna, « l’avenir de la paix arabo-israélienne » et « le rôle que le Soudan devrait jouer dans la réalisation de cette paix ».

    En parallèle à ce front, mais plus au nord sur le continent, le général Stephen Townsend, chef de l’Africom, a effectué mercredi une visite à Alger dans un contexte de tensions régionales, en particulier en Libye et au Mali, a-t-on appris de source officielle. Le général Townsend, « accompagné de membres de l’ambassade américaine en Algérie », a été reçu par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, précise un communiqué de la présidence algérienne, qui ne divulgue pas la teneur des discussions. Le gradé de haut rang américain a également eu des entretiens avec le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Saïd Chanegriha, et le ministre des affaires étrangères, Sabri Boukadoum.

    « Nous avons beaucoup à apprendre et à partager les uns avec les autres. Renforcer cette relation est très important pour nous », a expliqué le chef de l’Africom, cité dans un communiqué de l’ambassade des Etats-Unis en Algérie. « L’Algérie est un partenaire engagé dans la lutte contre le terrorisme. Affaiblir les organisations extrémistes violentes, les activités malveillantes et renforcer la stabilité régionale est une nécessité mutuelle », a plaidé le général Townsend. Il s’agissait de la première visite en Algérie d’un commandant de l’Africom depuis 2018.

    L’Algérie, qui craint les risques d’instabilité à ses frontières, s’efforce de réactiver son rôle sur la scène diplomatique régionale et tente d’endosser un rôle de médiateur dans les crises en Libye et au Mali.

    Source : Decryptnews.com, 27 sept 2020

    Tags : Afrique, Armement, Économie, terrorisme, sécurité, sanctions, sahel, pauvreté, négociations, mali, islam, international, Algérie, Soudan, Etats-Unis,