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  • Algérie : démantèlement d’une cellule de Rachad à Tissemsilt

    LE CAS DE TISSEMSILT EN DIT LONG SUR LES ACTIVITÉS SUBVERSIVES DE CETTE ORGANISATION TERRORISTE : Chasse ouverte aux acolytes de Rachad

    Les masques tombent chaque jour un peu plus et le complot qui vise la stabilité du pays est chaque jour débusqué et déjoué avec preuves à l’appui pour convaincre les plus sceptiques. L’organisation Rachad n’a pas renié sa matrice, le terrorisme, et son essence de formation que la stabilité du pays dérange. Sa trahison au pays et ses martyrs devient de plus en plus évidente.

    Jeudi dernier, un communiqué de la Sûreté nationale a fait état du démantèlement d’une cellule de cette organisation qui activait, via les réseaux sociaux, à partir de la wilaya de Tissemsilt. « Les résultats de l’enquête réalisée dans le cadre d’une affaire traitée par les services de sûreté de la wilaya de Tissemsilt, en coordination avec l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) à la Direction de la police judiciaire, ont permis l’identification et l’arrestation d’un suspect (33 ans-sans profession) résidant à Tissemsilt, qui avait ouvert plusieurs comptes via les plateformes numériques, notamment pour la propagande et la publication de tracts liés à l’organisation terroriste Rachad, entre autres documents subversifs », a révélé le document.

    C’est une preuve de plus que Rachad fait preuve d’acharnement contre le pays et ses institutions qu’elle veut déstabiliser par l’intox, la fabrication de fake-news, et la diffusion de fausses informations visant à porter atteinte à la paix et la sécurité du pays.

    Rachad, qui s’est constituée autour d’un noyau d’individus liés organiquement avec l’ancien parti dissous le FIS, responsables de la décennie noire, n’a jamais caché son essence terroriste. Ces dirigeants, au moment où le Hirak insistait sur le caractère pacifique de ses marches, appelaient depuis les capitales occidentales à la violence et au chaos comme mode de revendication politique.

    Aujourd’hui, sa relation avec des milieux hostiles à l’Algérie, le Maroc ou encore Israël est établie. Elle n’a jamais caché son désir de voir le terrorisme se réinstaller en Algérie.

    La vigilance est de mise car, cette organisation, dont les membres fondateurs sont des aigris qui n’ont jamais pardonné au peuple sa résistance face à leur machine terroriste durant la décennie noire, pourraient revenir à la charge pour attenter, encore et encore à la stabilité du pays.

    Tapis dans leur confort dans les capitales occidentales et choyés par leurs soutiens qui se recrutent parmi tous ceux qui ne portent pas l’Algérie dans leur cœur, ils ne voient en la jeunesse du pays, qu’une chair à canon qu’ils n’hésiteraient pas à utiliser pour ressusciter leur projet d’Etat théocratique régi par un obscurantisme réducteur nourri par les ennemis de tous bords de l’Algérie.
    Slimane B.

    Le Courrier d’Algérie, 29 mai 2021

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  • Algérie/Le rôle de la cellule dormante de Rachad et de ses foules de supplétifs partisans.

    « Nous sommes confrontés, dans le monde entier, à une conspiration monolithique et impitoyable qui compte principalement sur des moyens secrets pour étendre sa sphère d’influence par l’infiltration plutôt que l’invasion, la subversion plutôt que les élections et l’intimidation au lieu du libre-arbitre”.

    C’est un moyen qui nécessite énormément de ressources humaines et matérielles dans la construction d’une machine étroitement soudée et d’une efficacité remarquable, elle combine des opérations militaires, diplomatiques.
    Ses ramifications sont occultées et non publiées. Ses erreurs sont enterrées et ne font pas les gros titres, on fait taire ses dissidents, on ne les glorifie pas, aucune dépense n’est mise en question, aucune rumeur n’est imprimée, aucun secret n’est révélé. »

    (John F. Kennedy, au cours d’une conférence à l’Hôtel Waldorf Astoria de New York, le 27 avril 1961, au sujet d’un gouvernement secret dans les coulisses de la politique mondiale)…Il en est mort……assassiné !
    Un sujet qui dérange… qui lève un peu le voile sur le rôle de la cellule dormante de Rachad et de ses foules de supplétifs partisans dans la modification du tissu social, théologique, géostratégique et géographique d’une population œuvrant pour le développement, la paix et la sécurité de la population de la région.
    Comprendre les rivalités sectaro-milices entreprises par la cellule dormante et ses agents supplétifs de « Rachad » n’est pas chose aisée.

    Des rancœurs également alimentées par la rivalité de la décennie 1990 entre algérien. Il convient toutefois ne pas négliger cet aspect qui influe par bien des égards sur la politique extérieure des États de la péninsule arabique et de notre géographie maghrébine au premier rang desquels on peut compter la Syrie, l’Irak, la Libye, la Tunisie et l’Algérie.

    Le résultat logique de cette milice est l’extrémisme. On ne peut pas tout mettre sur le dos des méthodes brutales des régimes arabes. Ceux qui disent qu’on aurait dû mieux soutenir les soi-disant modérés auparavant, oublient ce qui arrive lorsque les États s’effondrent et que les milices prennent la place de l’État.

    Les gens se réfugient dans des appartenances identitaires plus primitives, et ce sont les supplétifs partisans aidés par les cellules dormantes qui prennent le dessus. Ceux ci, se développent en tandem et se rapprochent les uns des autres, dans un processus complexe d’adaptation mutuelle.

    Les frontières entre le réel et l’imaginaire disparaissent et, finalement, c’est l’imaginé qui hante leurs imaginations et conduit leurs politiques. Au lieu d’informer sur la réalité du système en place (réalité économique, bancaire, impérialiste et esclavagiste), auxquelles le peuple algérien s’est interrogé sur les moyens qui ont permis à une poignée de personnes d’amasser des richesses immenses par des voies illégales.

    Ceux-là, préfèrent portés à l’ordre du jour les problèmes, des mouvements populaires d’opposition, des personnes arrêtées, jetées en prison et de tous ce qui peut participer aux attaques envers le triumvirat : la présidence de la république , l’institution militaire et le docteur Ahmed Bensaada.

    Tout ce soutien extérieur que les supplétifs de Rachad ont reçu les a de plus éloignés de leur propre société. Les vrais supplétifs sont organiquement liés à leurs communautés et accordent une grande importance à leur bien-être. C’est souvent parce qu’ils reposent sur leurs communautés pour leur approvisionnement et d’autres formes de soutien propagandistes et médiatiques. Auxquels ils s’en donnaient à cœur joie certains médias tels que « Radio M » avec des journalistes à l’instar d’Al-Kadi-Ihsen et Imad Boubekri.

    A cela s’joute dans la même corbeille, au-dessus de toutes soupçon deux autres supplétifs de l’université algérienne respectivement : Saci Belgat et Rachid Dahak qui ne lésinent pas sans fausse honte à porter des coups bas sur l’auteur Ahmed Bensaada, le tombeur des félons, celui par lequel tous les projets complotistes, contre l’Algérie, sont tombés et leurs auteurs mis à nu comme de vulgaires débutants rongés par la frustration, la haine et la cupidité.

    Il est certain, qu’ils ne sont pas en mesure de s’attaquer à leurs alliés et copains supplétifs du SNAPAP, LADDH, CFDA, CGATA, ou Amnesty International, FIDH et RSF, pour condamner leur action portant amplement l’ingérence dans les affaires internes de l’Algérie. Mais plutôt ils préfèrent porter leurs attaque concentrée à des personnes présumées innocentes, dont leur seul tort est d’avoir écrit sur les financements attribués à des identités louches aux ramifications internationales douteuses, entre autres celles qui s’autoproclamaient les ténors du Hirak Algérien.

    Pourquoi s’attaquent-ils à Ahmed Bensaada ?

    Pourtant le docteur Ahmed Bensaada n’a cessé de le marteler « Pourquoi l’argent fut-il donné aux autoproclamés du peuple algérien et non pas aux démocrates constitutionnels ? On devrait pourtant supposer ceux-ci plus proches et plus chers aux cœurs des médias, des journalistes et intellectuels algériens »

    Donc la présence de cellule supplétive dormante dans quelques médias et universités Algérienne, représenterait une source potentielle de déstabilisation, est une source d’inquiétude pour le peuple Algérien dans sa majorité patriotique, qui se voit menacé dans son environnement national par ces groupuscules.

    Ceci est prouvé par plusieurs guerres hybrides désespérées que l’empire étasunien ait déclenché contre l’Algérie en réponse à sa première tentative de changement de régime en 1992 avec le parti dessous et ses supplétifs!
    Dans ces cas, on peut affirmer que l’Algérie a toujours été considérée comme l’objectif le plus stratégique de tous les États affectés par les printemps arabes.

    Forcément si un groupe est financé de l’extérieur et n’a pas besoin des services du pays, il peut terroriser ses concitoyens ou se moquer de provoquer sa destruction. Comment cela est-il possible que des gens de mon pays bons et honnêtes, pour lesquels j’ai beaucoup de preuves de ce que j’avance, puissent participer à des escroqueries et des fraudes, sachant pertinemment que cela va affecter des milliers de leurs concitoyens. »

    Pour ce faire une idée très précise du modus operandi de ses foules formées de supplétifs, consultez le livre Arabesques, enquête sur le rôle des États-Unis dans les révolutions arabes d’Ahmed Bensaada et son dernier chef d’œuvre « Qui sont les ténors autoproclamés du Hirak algérien ? »

    Les faits présentés dans ces deux livres, sont à couper le souffle, ils sont une véritable bombe littéraire qui explosera à la figure de chaque lecteur !

    De manière évidente, qui que ce soit qui aient écrits ces livres, l’objectif pour lui était de prévenir contre l’agression occidentale à venir et montrer du doigt les sources originelles du mal, parce que l’assistance technique des officines américaines contrôlées par la gouvernance mondiale étaient toujours nécessaire pour que les pères fondateurs du « mondialisme »construisent leur machine de guerre.

    Ici vous aller observer vraisemblablement que le mode opératoire de Wall-Street avec les bolchéviques n’a cessé de se répéter aujourd’hui, avec le monde arabe en général et le Hirak algérien en particulier ? C’est hélas cette triste vérité qui obsède les uns et que les autres refusent de voir.

    Qui sont-ils ces hommes sensés nous représenter ?

    Le site d’Ahmed Bensaada publie la liste des organisations signataires de l’appel à l’origine de la résolution du parlement européen, condamnant l’Algérie : Suite à ce revirement devenu un rituel de la part de certaines institutions pour exercer des pressions sur l’Algérie, il est important de connaître les noms :
    l’Institut du Caire pour les études des droits de l’homme (CIHRS), le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA) Riposte Internationale, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), CIVICUS : Alliance mondiale pour la participation citoyenne, Reporters Sans Frontières, le Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP), la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Article 19, Cartooning for Peace, le Forum de solidarité euro-méditerranéen (FORSEM), Amnesty International, Euromed Droits,l’Action pour le Changement et la Démocratie en Algérie (ACDA). (1)

    Également les deux livres cités ci-haut, présentent des noms des partis politiques, des ONG, telles que POMED (Project on Middle East Democracy, qui a attribué un prix, au mois d’octobre 2019, au chef de parti politique Sofiane Djilali, créateur et chef du parti Jil Jadid), le SNAPAP, le CNCD tous ont participé à des rencontres et séminaires réguliers avec la National Endowment for democracy –Agence des Etas-Unis pour le développement international (NED-USAID)

    L’ex chef du RCD ( Said Sadi) alla jusqu’à demander un soutien extérieur ? Ses confidences et bien d’autres contenues dans le cable 07ALGIERS1806 (6)

    Rappelant que le RCD n’était pas le seul parti participant à cette mission « tous frais payés ». La délégation était aussi composée de représentants des partis suivant :
    FLN, MSP, TAJ, JIL JADID, Front EL MOSTAKBAL, FFS et MPA. (4)
    Fodil Boumala déclara, que lors de son voyage aux Etats-Unis, il a été reçu par le président Obama en personne ? Il est vrai que l’Administration américaine a facilement ouvert les portes de ses prestigieux bureaux aux cyberactivistes arabes. (4)

    Où se situe le danger ?

    N’est-ce pas par un passé pas si lointain, l’évangélisme aidé par le MAK ont servi à pointer du doigt la Kabylie, qui se servaient de leur groupe comme d’un moyen de propagande politique et pour inciter à la haine et à la violence. Il a été relevé également la présence des éléments du MAK et des groupes djihadistes dans des régions du G5. Le tout sous la supervision de la France. (2)

    Ce serait donc pareil cas, pour Ghardaia que «le MAM » trouverait un terrain de prédilection et pourquoi pas puisque tout les ingrédients sont réunis pour une terrible tragédie dans les prochaines années.
    N’est-ce pas là une manière vivante de préparer des adversaires hybrides ? Puisque ils forment des entités non étatique capables de jouer des rôles que leurs attribuent le front d’intervention international. (3)
    Il nous semble que ce caractère particulier fait de l’Algérie un cas propice à étudier par la théorie des jeux coopératifs qui offre des outils permettant d’identifier les bénéficiaires de ce système de querelles confessionnelles.

    Toutefois, des explications vraisemblables nous ont été fournies sur les situations vécues par les pays auxquels des sectes n’ont pas cessé d’intervenir. (Voir le cas du Yémen, au Liban et en Syrie)
    Les informations que nous avons vues sur ces entités dans ces patries, fournissaient de preuves convaincantes à l’appui de la théorie de la conspiration de ses éléments contre leur pays. (4)
    Il n’est pas du tout rationnel d’essayer, comme les institutions européennes et parties influentes corrompues d’algérien organisées en supplétifs, de maquiller cette hostilité sous la forme d’une opposition au gouvernement au pouvoir parce que la vérité est évidente.

    Algérie: comment le mouvement Gülen aurait eu la peau de Toufik, l’ancien chef du DRS
    L’existence en Algérie de réseaux liés au turc Fethullah Gülen serait l’une des raisons ayant amené le Président Bouteflika à limoger son ancien chef des renseignements, le général Toufik.
    C’est ce qu’a rapporté le site ALG24, citant des sources affirmant que ce dernier aurait transmis au Président un rapport ne relatant pas la réalité des faits. Un article révélateur sur une histoire qui a une dimension internationale. Surtout que celle-ci est liée directement avec la souveraineté d’un pays (l’Algérie) (5)
    C’est à la fois inquiétant et étonnant d’actualité.

    L’observation des derniers événements en Algérie avec les islamistes rigoristes , le GIA et l’AIS , des organisations reconnues terroristes , nous rapproche de cette analyse de La règle d’or du point de vue géopolitique est de ne jamais leurs faire confiance (les cellules dormantes et ses foules de supplétifs partisans) qui ont participé au côté des américains et au côté de l’union européenne à masquer la vérité et non pas la révéler, tuer les enfants , les femmes dans une guerre qui continue de fournir des preuves et jette une lumière crue sur les rouages de la machine de mort de ces cellules de conspiration américaine , sans état d’âme !

    Voulant tout simplement que leurs maîtres remportaient victoire après victoire contre l’Algérie leur vieux rival, et l’a voir à genoux !

    (1) L’Algérie face à l’Union européenne et ses lobbys
    https://www.ahmedbensaada.com/index.php…
    (2)MAK (Mouvement algérien kabyle)
    (3) MAM (Mouvement algérien Mouzabite)
    (4) Arabesques Enquête sur le rôle des États-Unis dans les révoltes arabes.
    (5) Algérie: comment le mouvement Gülen aurait eu la peau de Toufik, l’ancien chef du DRS
    https://fr.sputniknews.com/…/201810081038409053…/…
    (6) Sonia Lyes, « les confidences de Saïd Sadi à l’ambassadeur américain en Algérie » TSA, 17 décembre 2010.

    Algérie54, 15 mai 2021

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  • Algérie/En quoi l’ennemi n’est absolument pas commun !

    par Malika Boussouf

    Rester vigilant et ne rien négliger de ce qui se prépare à notre insu. Comprendre à quoi s’intéresse un parlementaire qui interpelle sur l’urgence d’imposer l’usage de la langue arabe, y compris par des commerçants qui, souvent, usent de lettres latines pour s’exprimer dans leur langue maternelle, dans le langage local.

    Aujourd’hui, je me suis dit que je n’avais aucune envie de parler du Hirak ! De ce noble élan qui a poussé le pays tout entier à se soulever contre les calculs de Bouteflika, de sa garde rapprochée et de sa cour au sens large. Comme celui de garder le pouvoir et de veiller au bien-être de ses proches et des guignols qui servaient ses prétentions. Une camorra au pouvoir et un peuple tenu en laisse.

    Je n’avais pas plus envie de parler de Hirak infiltré par une mouvance islamiste qui ne cache pas ses ambitions et dont on devine aisément les intentions, même si elle fait mine d’avoir abandonné la violence qui la mine et porte son programme. On peut dire qu’elle a, en partie, réussi à tromper l’aile qui, au sein du même mouvement, affirme se battre pour faire triompher la démocratie.

    Depuis que les réponses aux questions qui embarrassent sont renvoyées aux calendes grecques et puisque lesdits démocrates défilent aux côtés de leurs supposés ennemis d’hier, voire bras dessus bras dessous avec ceux dont l’idéologie commande les meurtres commis au nom d’Allah, les Algériens qui refusent de se laisser embrigader par ces derniers passent pour d’ignobles suppôts du système en place.

    Ainsi, les uns savent à quels appels ils répondent quand les autres font mine de ne déceler aucune menace dans leurs slogans, convaincus qu’ils sont que l’avenir du pays et des Algériens appellerait à l’union de tous contre un régime contestable et contesté. Pourtant, quand on démarre une marche par un «Allahou akbar», le doute n’est plus permis. Et je ne vais pas m’en accommoder sous le fallacieux prétexte qu’il faudrait faire bloc contre un ennemi commun. Parce que l’ennemi n’est absolument pas commun.

    Les islamistes ont une place de choix dans le système. Ils se sont, depuis longtemps, creusé un trou confortable au cœur de ce dernier.

    Le Soir d’Algérie,12 mai 2021

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  • Au Maroc, le parti islamiste de gouvernement fragilisé à l’approche des légistatives

    Le parti islamiste PJD, à la tête d’une coalition gouvernementale au Maroc depuis une décennie, est fragilisé par une nouvelle loi électorale adoptée contre son gré qui vise à l’écarter du pouvoir même s’il gagne les législatives de l’automne, selon des experts.

    Longtemps cantonné dans l’opposition, le Parti justice et développement (PJD) avait remporté un succès électoral historique fin 2011 durant le Printemps arabe, s’imposant à la tête d’un gouvernement aux prérogatives toutefois limitées face au pouvoir du roi.

    Cinq ans plus tard, le PJD était parvenu à conserver sa place grâce à un nouveau succès aux législatives. Mais, cette année, son avenir est plus incertain.

    Une nouvelle législation a été votée au parlement mi-mars par tous les partis présents dans l’hémicycle, à l’exception du PJD.

    Le nouveau calcul déterminant le quota d’élus vise tous les partis. Mais, en tant que première formation politique du pays, le constat est sans appel pour le PJD: en réalisant le même score qu’en 2016, il n’obtiendrait, selon les estimations, que 80 à 85 sièges (sur 395), contre 125 à l’époque.

    « L’objectif du nouveau quotient électoral est d’empêcher le PJD de prendre la tête du prochain gouvernement », analyse Ahmed Bouz, professeur en Sciences politiques, selon qui ce mode de calcul « n’existe dans aucun autre pays ».

    « Le principal enjeu est la désignation d’un nouveau chef de gouvernement et la formation d’une majorité. Le PJD est le grand perdant car il reste le favori des prochaines élections », confirme le politologue Mustapha Sehimi.

    – « Isolé » –

    Pour justifier leur vote en faveur de la nouvelle loi électorale, les sept autres formations du parlement –dont quatre sont représentées au gouvernement– ont fait valoir qu’elle permettrait aux petits partis d’accéder à l’hémicycle.

    « Nous pensons que la démocratie doit donner la parole aux petits partis et aux minorités », a argué après le vote le député Mohamed Hjira, du parti Authenticité et Modernité (PAM, opposition).

    Quelle leçon tirer de l’épisode?

    « Le PJD est isolé, il n’a plus de majorité politique », tranche M. Sehimi.

    Impuissant à bloquer la réforme, le chef du gouvernement et patron du PJD Saad-Eddine El Othmani a dénoncé un « recul démocratique qui affaiblit les institutions de manière inédite dans l’histoire du Maroc ».

    Elle « vise les chances électorales du PJD », a-t-il récemment accusé lors d’une session extraordinaire du conseil national de son parti qui, dans l’espoir de changer la donne, a annoncé avoir saisi la Cour constitutionnelle.

    En 2016, malgré son triomphe, ce parti islamiste modéré –il existe une autre mouvance islamiste au Maroc, qui ne participe pas au jeu politique– avait déjà eu le plus grand mal à former une majorité.

    A l’époque, le roi Mohammed VI avait limogé le chef historique du PJD, Abdelilah Benkirane, un orateur né, et désigné comme chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani, un personnage plus lisse et plus consensuel.

    – Israël et cannabis –

    A ce titre, la politique de M. Othmani a suscité des dissensions internes, entre une ligne pragmatique dite « de « gouvernement », caractérisée par ses compromis », et « une autre plus attachée aux fondamentaux », note M. Sehimi.

    Ces divisions se sont récemment cristallisées sur deux dossiers majeurs: la normalisation des relations avec Israël –historiquement une « ligne rouge » pour les islamistes– et le projet de légalisation du cannabis thérapeutique –dénoncée par M. Benkirane comme une « légalisation de la drogue ».

    Le président du conseil national du parti, Driss El Azami, a annoncé début mars sa démission, refusant « de tout accepter et tout justifier » –avant de revenir sur sa décision. M. Benkirane a gelé son adhésion au parti.

    Alors que la presse locale a multiplié les analyses sur la « crise interne » du PJD, la formation s’est attachée à afficher son unité lors de la réunion extraordinaire de son conseil national.

    Le PJD table sur la fidélité de sa base, même si tous les partis peinent à mobiliser leur électorat.

    En 2016, le taux de participation avait plafonné à 43%. A ce jour, selon deux récents sondages, 60% des Marocains ne font pas confiance aux partis et ils sont 64% à dire qu’ils ne voteront pas aux prochaines élections.

    DB, 30 mars 2021

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  • Algérie : Ali Belhadj est-il l’avenir du Hirak ?

    par Arezki Metref

    Je sais, la question est un brin excessive mais franchement, je ne sais plus trop où on en est. Ah oui ! Le Hirak, la transition… Disons les choses simplement, peut-être même au ras des pâquerettes. Eh bien, il m’est avis que tout cela se résume à ceci : on y va avec les islamistes (Rachad, Ali Belhadj…) ou sans eux, ou même contre eux !

    Sommes-nous dans cette régression qui, en dépit des avancées considérables du mouvement de février 2019, nous ravale dans cette quadrature du cercle des années 1990 ? Souvenons-nous ! L’importance octroyée alors au Front islamique du salut (FIS), gonflé aux hormones par les manipulations politico-policières du pouvoir nationaliste, avait fini par nous infliger cette équation impossible : on ne peut rien faire avec le FIS, on ne peut rien faire sans le FIS !

    200 000 morts, des tas de traumatismes plus tard, et une atrophie politique hallucinante, sommes-nous encore condamnés à la même fatalité ? On a en effet cette funeste impression. Après la formidable mobilisation du Hirak qui a permis de dépasser, dans la paix et l’intelligence collective, les fractures idéologiques, il serait incongru de recouvrer les anciens pôles antagoniques. Les gentils « réconciliateurs », attentifs à la volonté populaire en s’alliant avec les islamistes, contre les méchants « éradicateurs », bras séculier de l’armée, déterminés à soutenir la dictature ? Trop simpliste et fallacieux !

    Nul n’a envie de revenir aux atrocités de la guerre intérieure qui a ravagé notre pays et qui a conduit à produire un autre ravage fait de déliquescence nationale et de gangrène de la corruption : 20 ans de bouteflikisme. Ces vingt années sont en elles-mêmes une autre guerre plus pernicieuse encore puisqu’elle a non seulement d’autorité passé l’éponge sur les crimes et la tragédie, mais aussi amnistié les criminels en permettant et même en promouvant l’idéologie sur laquelle ils continuent à prospérer. De plus, le bouteflikisme a parachevé la déchéance de la noblesse du politique, ravalé au rang de « marchandise » appartenant conjointement à des responsables dans l’appareil d’État et à des affairistes véreux.

    Au début du Hirak, nous avions interrogé de nombreux militants. Ils nous avaient confié que le premier vendredi, celui du 22 février 2019, la plupart d’entre eux avaient hésité à s’impliquer car ils soupçonnaient un appel des islamistes. Le texte occulte publié sur les réseaux sociaux, précisant que la marche débuterait après la prière du vendredi, ils en déduisirent qu’il s’agissait d’un appel islamiste. Ils rejoignirent le mouvement dès lors qu’ils s’aperçurent que ce n’était pas le cas. Puis, le vendredi 8 mars, dédié à la Journée de la femme, a définitivement convaincu du caractère démocratique des revendications proclamées par le Hirak.

    Il y eut, en effet, pendant toutes ces semaines une rencontre des Algériens tendus vers le même objectif, celui d’un changement du système dans le respect des idéologies et des appartenances des uns et des autres. On vit les jeunes d’El Harrach, connus pour leurs sympathies plutôt islamistes, atypiques dans la mesure où cela est teinté de pugnacité provocatrice des supporters de foot, dialoguer avec les militantes féministes opposées au code de la famille et à l’infamie de la condition de la femme telle qu’inspirée de l’islam. On vit aussi les jeunes de Belcourt et de Bab-el-Oued, ceux-là mêmes qu’avait utilisés le pouvoir de Bouteflika pour casser la marche du 14 juin 2001 du Printemps noir, répondre aux objurgations de Gaïd Salah : « Casbah, Bab-el-Oued, Imazighen ! » Puis, au fil des semaines, tant qu’il servit de levier, le Hirak vécut dans la pluralité et le pacifisme, redonnant ses lettres de noblesse à l’Algérie dont l’image était très abîmée. Gaïd Salah, qui était favorable à un cinquième mandat de Bouteflika, essaya de rallier le Hirak entre séduction et menaces, jusqu’à la démission forcée de l’ancien Président. Mais, une fois celle-ci obtenue, il commença à réprimer car le mouvement contestait son agenda politique et notamment la présidentielle qu’il avait été contraint de reporter.

    Durant toute cette période, le mouvement inventa cet état d’esprit qui allait devenir sa substance, un mouvement plus éthique que politique, sécrétant des valeurs de tolérance, d’écoute, de dialogue qui ont fait émerger ce qu’il y a en nous de plus grand. Il n’était pas anormal qu’un tel mouvement dont rêverait tout groupe politique en panne de projet, suscite la convoitise à la fois des forces politiques partisanes et du pouvoir qui ont échoué, pour des raisons diverses qu’il s’agira de déterminer, dans leur démarche. Sans compter les calculs géostratégiques des grandes puissances.

    L’autre caractéristique du mouvement, outre sa réticence à mandater des représentants,(1) c’est la capacité quasi innée à résister au défaitisme comme aux tentatives de récupération. Quand on voit à quel point Rachad, Ali Belhadj et les autres essayent de s’accaparer le mouvement par la violence tout comme par le sortilège religieux mâtiné de propagandisme de la contrainte, il y a lieu de dire stop, quitte à encourir l’étiquette bien commode d’« éradicateur », empêcheur de prier en rond. Sans être dupe des manigances du pouvoir dans le surdimensionnement de la composante islamiste du mouvement pour se donner le rôle de sauveur, il faut quand même s’interroger sur la viabilité d’un chemin commun avec un mouvement auquel appartiennent un Anouar Haddam — porte-parole des GIA qui avait revendiqué l’attentat du boulevard Colonel-Amirouche à Alger, en 1994 —, et Zitout et Dhina, ex-cadres du FIS. Quant à Ali Belhadj dont deux idées passeront à la postérité – « la démocratie c’est kofr » et « la fonction de la femme est de servir à la reproduction des croyants » —, c’est sans commentaire.

    Il y a un chemin, c’est celui que montre le Hirak depuis son commencement. Il est contenu dans ce slogan qui date des années 1990, et qui souligne l’équidistance nécessaire entre le pouvoir et l’intégrisme : « Pour une Algérie, libre et démocratique .»
    A. M.

    1) Pourquoi le mouvement est-il si rétif à désigner des délégués ? La question suscite une curiosité légitime. Une étude sérieuse s’imposerait. Au-delà du Hirak, la défiance à l’égard du politique totalement délégitimé pousse certains mouvements de protestation contemporains, comme les gilets jaunes en France, à adopter la même attitude. S’agissant du Hirak, l’observation empirique conduit à constater que c’est le pouvoir qui, a contrario, désigne ses représentants par le biais de la répression.

    Le Soir d’Algérie, 28 mars 2021

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  • Algérie-Suisse : la Suisse veut extrader des «radicalisés algériens»

    La conseillère fédérale, ministre de la Justice et Police suisse, Karin Keller-Sutter a révélé, hier sur la chaine suisse RTS, l’objectif de sa visite en Algérie. Il s’agit d’informer les autorités algériennes du souhait des autorités suisses d’extrader vers l’Algérie les «radicalisés algériens» séjournant dans les villes helvétiques.

    Selon la ministre de la Justice et Police, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie «était prête à reprendre ses citoyens une fois les frontières de nouveau ouvertes ». «J’ai eu des entretiens avec les personnes-clés sur place, avec le président de la République algérienne, qui m’a reçue », a fait-elle savoir.

    «Nous avons aussi convenu, et c’est important, de trouver des solutions pratiques malgré ces restrictions », a rajouté la conseillère fédérale sans donner plus de détails. Selon la même source, les réunions techniques doivent en effet se poursuivre entre les deux Etats.

    RSF rappelle que la question de rapatriement de ces ressortissants algériens est déjà problématique bien avant la fermeture des frontières algériennes en mars 2020, en raison de l’épidémie de coronavirus. Un accord de réadmission a été signé entre les deux pays en 2007. Mais « les choses restent pourtant compliquées avec l’Algérie », fait remarquer RTS.

    « L’accord de réadmission, en principe, fonctionne. C’est clair qu’il y avait des restrictions. Ils n’ont par exemple accepté que les vols directs. C’est une piste que l’on peut discuter – d’accepter aussi les vols en transit, de partir de Paris par exemple, une possibilité tout à fait praticable », a-t-elle déclaré.

    Il ne s’agit pas de la seule condition évoquée par la conseillère fédérale. L’Algérie a toujours exigé des preuves de la nationalité avant d’accepter un renvoi d’un ressortissant. Une nationalité qui doit être prouvée par des documents, selon l’article 1 de l’accord ou par des auditions « dans les établissements pénitentiaires, les centres de détention ou de rétention ou dans tout autre endroit approprié agréé par les deux Parties ».

    Autre condition fixée par les autorités algériennes : il s’agit du retour, en échange d’un rapatriement, de membres d’un «parti déclaré hors-la-loi» en Algérie.

    Parmi ces personnes figurent notamment Mourad Dhina, ex-membre du Front islamique du Salut (FIS) dissous et membre fondateur du mouvement Rachad. Etabli en Suisse, il a été interpellé en janvier 2012à l’aéroport d’Orly, alors qu’il sortait d’une réunion d’opposants algériens à Paris.

    Mourad Dhina figure sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par Alger en 2003. La justice française avait finalement rejeté la demande d’extradition d’Alger.

    Il ne s’agit pas du seul activiste algérien basé à l’étranger que les autorités algériennes veulent rapatrier. Un mandat d’arrêt international a été requis contre plusieurs personnes pour des faits présumés liés au « terrorisme.»

    Lors de sa visite de travail en Algérie, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a rencontré le ministre de l’Intérieur Kamel Beldjoud, le ministre de la Justice Belkacem Zeghmati et le Président Abdelmajid Tebboune. Les délégations des deux pays ont convenu de renforcer leurs coopérations policière, migratoire et judiciaire.

    La Nation, 28 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, Suisse, radicalisés, extradition, islamistes, intégristes,

  • Algérie : Hirak, où en est-il ?

    par Hassan Zerrouky

    Le Hirak est de retour, c’est un fait. Qu’il structure le champ politique, c’est une évidence. Qu’il ne parvienne pas à se donner une visibilité et un horizon, ou à se transformer en projet politique, et que ça fasse débat, c’est une vraie question. Qu’il ait ouvert un espace à un spectre de courants sociopolitiques et idéologiques comme l’islamiste Rachad notamment, qui ne veut pas être labellisé d’islamiste comme si c’était une honte, c’est un autre fait : il est le plus cité et a tendance à vouloir imposer son leadership. Mais de là à affirmer que les islamistes, Rachad en tête, qui ont pris en marche le train de la mobilisation populaire en toute discrétion, se sont convertis aux idéaux et valeurs de la démocratie et de la citoyenneté, sans qu’ils aient fait leur aggiornamento, reste à démontrer. La question du statut des femmes, du code de la famille et de la séparation du religieux et du politique, des thèmes qu’il serait de bon ton de ne pas remuer pour ne pas froisser ou fâcher les islamistes, montre que le chemin vers la sécularisation et le changement radical reste parsemé d’embûches.

    Second constat, les clivages politico-idéologiques au sein du Hirak sont une réalité. À un moment ou à un autre, faute de clarifications politiques rendues nécessaires par le mouvement populaire, ces clivages ne pouvaient que refaire surface. Est-ce le fait d’une manipulation des services ? Ne faut-il pas plutôt se demander pourquoi ces clivages ont eu un certain écho maintenant, dans un contexte d’apparition de slogans discutables avec pour conséquence une baisse de la mobilisation populaire par rapport à ce qu’elle était avant la pandémie ? Chacun a pu observer que les couches moyennes, les élites et même des militants de la première heure sont moins présents dans les marches du vendredi. On pourrait y voir clair si les autorités n’empêchaient pas les différents acteurs du Hirak de débattre librement dans une salle, en présence des médias, au lieu de les contraindre, pour échanger, à passer par la case des réseaux sociaux, dont on connaît les limites. Cela avait pourtant été le cas avant le 12 décembre 2019, avant que, sous divers prétextes, des salles aient été interdites aux différents acteurs se revendiquant du Hirak.

    En droite ligne de ces constats, depuis le retour du mouvement, les slogans —« État civil et non militaire » associés à d’autres plus clivants et dont la pertinence politique reste à démontrer — sont la dominante des marches du 26 février et des suivantes, excepté peut-être pour celle du 8 Mars. Un État civil – il ne faut pas être naïf — ne mène pas forcément et directement à un État de droit. Sans garanties et garde-fous consensuels préalablement établis dans le cadre d’une charte par tous les acteurs politiques, autour des libertés dont la liberté de conscience, de l’égalité citoyenne et de la séparation du politique et religieux, l’État civil tel que revendiqué est une coquille vide et une porte ouverte sur l’inconnu.

    Un État de droit ne peut être protégé que par la constitutionnalisation de la séparation des pouvoirs et par des textes de loi qui consacrent les libertés d’organisation, d’expression et de la presse et de conscience et, partant, la citoyenneté. Sans ces garde-fous politico-institutionnels clairement énoncés et acceptés par tous les acteurs et qui devraient figurer comme objectifs prioritaires du mouvement populaire du 22 février, comment empêcher la violation des droits du citoyen, assumer sans contrainte son droit à la différence et éviter que le religieux instrumentalisé ne vienne interférer, brouiller le jeu politique et le débat d’idées ? Et ainsi mettre à l’abri la démocratie, afin d’éviter qu’un courant, fût-il animé en paroles des plus belles intentions, n’accapare, au nom du peuple, la volonté de changement exprimée par des millions d’Algériens ? Le peuple ? Voilà une autre notion dont se parent, en guise de légitimité, les États autoritaires pour imposer leurs politiques au mépris des principes démocratiques et de liberté ayant permis à leurs dirigeants d’arriver au pouvoir…

    Raisons pour lesquelles sans tous ces garde-fous, les libertés et le vivre-ensemble ne sont pas possibles et resteront un vœu pieux. Ces questions-là doivent être tranchées maintenant, demain ce sera trop tard. À jeudi.

    Le Soir d’Algérie, 18 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, Rachad, islamistes,

  • Algérie / Les cinq principes de la propagande de guerre appliqués au discours de Rachad

    Par Ahmed Bensaada

    De nombreuses années d’observation des conflits à travers le monde et une étude minutieuse des « médiamensonges » ont permis à mon ami Michel Collon de dresser une liste de cinq principes de propagande de guerre. Ces derniers sont applicables à toutes les guerres et servent à conditionner l’opinion publique à l’acception d’une confrontation ou d’un conflit armé. M. Collon rappelle qu’il a été fortement inspiré par l’ouvrage de l’historienne Anne Morelli intitulé : « Principes élémentaires de propagande de guerre ».

    Voici un exercice intéressant dans la conjoncture actuelle: analyser le discours du mouvement islamiste Rachad qui regroupe des anciens du FIS (Front Islamique du Salut), à l’aune de ces cinq principes.

    1- Cacher les intérêts

    « Nous ne cherchons pas le pouvoir », « nous voulons libérer le peuple de l’emprise des généraux », « Dawla madaniya, machi aaskaria » (Un état civil et non militaire), « nous voulons sauver notre pays de la mafia », « nous ne sommes pas des islamistes », « nous sommes ouverts à toutes les idéologies », etc.

    Autant d’affirmations qui sont en complète contradiction avec le passé politico-religieux des principales figures de ce mouvement, de leurs relations douteuses avec la nébuleuse islamiste internationale, de leurs sympathies avec les djihadistes libyens et syriens et de leur appartenance à l’organisation islamiste internationaliste « Motamar El Oumma » et son projet de califat « rachidiste ».

    Et pour ceux qui en doutent encore, on leur recommande fortement de visionner quelques-unes des nombreuses vidéos de notre ami Rafaa.

    2- Cacher l’histoire

    Le mouvement Rachad s’est forgé une réputation dans la falsification de l’histoire de la décennie noire. Experts dans le « qui-tu-quisme », les militants de Rachad s’évertuent à blanchir les terroristes et à noircir les militaires, à innocenter les djihadistes et incriminer l’armée algérienne. Pour eux, les djihadistes qui ont pris les armes ne sont que des gentils touristes qui aiment la randonnée pédestre dans les maquis algériens, alors que les militaires sont des méchants qui n’aiment pas les randonneurs.

    Pitoyable inversion des rôles qui ne fait que remuer le couteau dans la plaie de milliers de familles qui ont perdu des êtres chers.

    Occulter l’histoire et la métamorphoser: une spécialité de Rachad!

    3- Diaboliser l’adversaire

    Le troisième principe de propagande de guerre est très commun dans le discours de Rachad : le gouvernement, les militaires, les responsables, tous sentent le soufre de l’enfer. Rien de bon n’a été accompli et ne sera jamais accompli par eux. Ils sont le mal personnifié. Toute petite historiette est montée en épingle, saupoudrée de quelques « fake news » présentées comme des vérités vraies, alimentant des heures interminables de diarrhées verbales hululées dans le cyberespace et sur Al Magharibia, leur chaine de propagande.

    On accuse de crimes, on invente des histoires, on exagère des évènements, on sort du contexte, on utilise fallacieusement des vidéos ou des images émouvantes tout en abusant du pathos : Rachad fait feu de tout bois pour diaboliser toute personne qui s’oppose à son projet.

    4- Se faire passer pour les défenseurs des victimes

    Évidemment, Rachad se place toujours comme le défenseur de la veuve et de l’orphelin, du faible et du « zawali », de l’opprimé et du pauvre. Il les défend avec véhémence contre « l’ogre étatique », ne ménageant aucun effort sonore pour ce faire. Son rôle est facile, car il ne donne rien de concret, ni de tangible ou de substantiel. Il n’utilise que sa parole, que des mots, que des palabres. Bref, que du vent.

    Il insinue ainsi que, de l’autre côté, les adversaires sont des tyrans qui n’ont aucun respect envers leurs concitoyens, des despotes dénués de compassion et d’empathie.

    Mais en réalité, Rachad n’est qu’un vulgaire phénomène acoustique qui force un peu trop sur les décibels. C’est le chant des sirènes qui chantent si harmonieusement entourées des cadavres de ceux qu’elles ont réussi à attirer par leurs mélodies.

    5- Monopoliser et empêcher le débat

    On ne peut pas nier que le mouvement Rachad est omniprésent sur le cyberespace, que ce soit sur les médias sociaux ou sur la chaine qui leur sert d’organe de presse. Plusieurs intervenants, plusieurs fois par jour, pour raconter les mêmes balivernes, mais à des sauces différentes. L’important c’est d’occuper l’espace médiatique et de monopoliser la parole afin de ne laisser aucune chance à l’éclosion d’idées contradictoires.

    Et dès qu’elles apparaissent, il faut les combattre. Non pas par le débat d’idées et l’argumentation, mais par le dénigrement et les attaques ad personam. Ce fut le cas, par exemple, lors de la sortie de mon dernier livre « Qui sont ces ténors autoproclamés du Hirak algérien? ». J’ai été traité par les « ténors » de Rachad de mercenaire à la solde de la « houkouma » (gouvernement), d’employé du DRS, que mon livre n’était qu’un « koutayeb » (petit livre) et j’en passe. Sir Zitout, le chef de la bande, a même solennellement déclaré :

    « Ahmed Bensaada est avec la “issaba” [bande mafieuse] dans la diabolisation des “ahrar” [hommes libres] ».

    Car, il faut se le dire : eux sont libres, les autres non.

    Tout cela sans que ce beau monde n’ait lu une seule page de mon livre!

    Après lecture (je suppose), Rachad a recruté huit auteurs dont nul autre que l’inénarrable Moncef Marzouki, l’ancien président de la Tunisie, surnommé « Tartour » (pantin) par son peuple bien-aimé.

    Des centaines de pages sans qu’une seule de mes thèses ne soit discutée ou invalidée. Que des attaques insignifiantes sur ma personne ou ma supposée appartenance aux services secrets français ou émiratis. À les écouter, James Bond ne serait qu’un amateur devant mes aventures rocambolesques.

    Mais si mon livre était aussi insignifiant, pourquoi avoir dépensé autant d’efforts, d’énergie et de salive?

    Dans un conflit, il existe deux camps au minimum. Il faut donc créer une dichotomie manichéenne. D’un côté, il y a les « gentils » qu’il faut écouter: c’est Rachad. De l’autre, il y a les méchants qu’on doit faire taire: ce sont tous les adversaires de Rachad.

    Cette analyse montre bien que le Mouvement Rachad possède une expertise dans la propagande de guerre selon les cinq principes énoncés par Michel Collon.

    J’ai bien dit « de guerre ». À bon entendeur, salut.

    Blog d’Ahmed Bensaada, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, Rachad, Islamistes, Hirak,