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  • Maroc : main tendue mais vide

    Maroc, Algérie, Israël, normalisation, Sahara Occidental,

    Dans un contexte de relations envenimées entre son pays et l’Algérie, et dans une intervention solennelle, samedi 30 juillet, le roi du Maroc s’est exprimé sur le sujet sur le ton de l’apaisement.

    Par Feriel Nourine

    «Les frontières qui séparent le peuple marocain et le peuple algérien frères ne seront jamais des barrières empêchant leur interaction et leur entente», a-t-il souligné.

    Son souhait, a-t-il affirmé, est que les «frontières» qui séparent les deux voisins «se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur et d’offrir un bel exemple de concorde aux autres peuples maghrébins».
    Dans son discours prononcé à l’occasion de la fête du Trône, le monarque s’est adonné au rôle du réconciliateur maghrébin, exhortant «les Marocains à préserver l’esprit de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui les anime à l’égard (…) des frères algériens.

    A ces derniers, il a assuré «qu’en toute circonstance, le Maroc et les Marocains se tiendront toujours à leurs côtés» : des mots de sympathie et de fraternité dont la sémantique rappelle celle qu’il a utilisée l’année dernière, pour la même occasion et le même anniversaire de son accession au trône.

    Dans les deux textes, c’est «le rapprochement, la communication et la compréhension entre les deux peuples» qui sont mis en avant suivant un rituel protocolaire bien rodé, mais sans relation, cette fois, avec la réalité bien compliquée et pleine de menaces de la relation entre Alger et Rabat. Un bilatéral qui était jusqu’au 24 août 2021, date de l’interruption des relations par l’Algérie de ses relations avec le Maroc après son rapprochement stratégique avec Israël, marqué par le «cheveu de Muawiya» et le souci d’éviter toute rupture malgré les oppositions de vues et d’intérêts. Mais qui, depuis bientôt une année, a viré au contentieux le plus noir, rappelant les tristes épisodes des années 1960 et 1970 quand le Palais ne s’embarrassait pas à étaler ses ambitions hégémoniques dans la sous-région.

    Depuis l’été 2021, aucun signe n’est venu des autorités marocaines confirmer une volonté de leur part d’inscrire ce discours dans la réalité. Bien au contraire, les relations entre les deux pays voisins se sont détériorées davantage, sous l’impact d’une série de provocations marocaines. Comment alors interpréter le discours de Mohamed VI appelant les hautes autorités algériennes à travailler «la main dans la main» pour un retour à la normale entre les deux pays ? Son appel à travailler la «main dans la main» et à l’établissement de relations normales entre «deux peuples frères, unis par l’Histoire, les attaches humaines et la communauté de destin» reste un discours à consommation interne destinée à une opinion marocaine agacée par la normalisation avec Israël et inquiétée par les développements négatifs que ce processus pourrait avoir à l’avenir. Il demeure sans autre contenu que celui de se montrer auprès des partenaires du royaume – et ils ne sont pas négligeables y compris dans le monde arabe – comme le bon voisin qui cherche la détente.

    Dans la réalité, c’est un prône sans contenu politique réel. C’est une démarche qui risque, néanmoins, de rester lettre morte auprès de la présidence algérienne, relève un observateur qui rappelle «l’attitude hostile et à tous les niveaux» de Rabat vis-à-vis de l’Algérie. La déclaration du roi du Maroc n’a même pas de valeur diplomatique, confirme le diplomate et ex-ministre, Abdelaziz Rahab. «Elle ne peut représenter un événement diplomatique ni ouvrir des perspectives», a-t-il affirmé dans un post sur sa page officielle Facebook, soulignant que «la tradition et les usages internationaux recommandent que la bonne volonté ou une offre de dialogue soient précédés de mesures conséquences, qualitatives et à la hauteur de l’objectif déclaré».

    Or, sur le terrain, la partie marocaine fait preuve d’une position allant à l’inverse de ces principes, constate M. Rahabi. Lequel voit dans le discours de Mohamed VI un jeu visant à faire endosser à «enfoncer l’Algérie et à réserver à son pays le beau rôle de la victime disposée à dialoguer».
    Dans cet objectif, «une fois encore, il rend l’Algérie responsable de l’échec de la construction maghrébine, du mauvais état des relations bilatérales et cherche à accréditer le sentiment d’un Maroc victime mais disposé au dialogue», explique le diplomate.

    Mais, «bien au contraire, le Maroc officiel anime une opération de diabolisation de l’Algérie en la présentant comme un allié des puissances et groupes antioccidentaux et sa diplomatie comme hostile aux intérêts américains et européens dont il serait le meilleur défenseur», poursuit-il
    Sur le plan bilatéral, le Maroc poursuit «une stratégie franchement hostile à l’Algérie en cherchant à déprécier et à falsifier notre longue et riche histoire, à s’attaquer notamment, dans ses réseaux sociaux , à l’institution présidentielle qu’il désigne librement par ailleurs, comme l’interlocuteur privilégié et à mener une guerre systématique contre l’armée algérienne et son commandement», soutient encore l’intervenant, insistant sur le fait que «les conditions qui ont prévalu à la rupture entre les deux pays sont encore présentes et n’ont pas été évoquées par le roi».

    Ainsi donc en plus de la présence militaire au Sahara occidentale et de la normalisation opérée avec l’entité sioniste aux dépens de la cause palestinienne, le Makhzen continue à développer un jeu diplomatie malsain à l’égard de l’Algérie. Du coup, les propos de Mohamed VI ne sont que littérature. Au détriment des peuples algérien et marocain dont les liens de fraternité ne sont pas à prouver.

    Reporters, 01/08/2022

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Mohammed_VI

  • Le roi du Maroc évite d’évoquer la normalisation avec Israël

    Maroc, Israël, Algérie, Normalisation, Mohammed VI, discours,

    En panne d’arguments, le roi du Maroc Mohamed VI a longuement supplié l’Algérie pour rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays, tentant ainsi de jouer sur les sentiments du peuple marocain. Mohamed VI a adopté le discours prôné par l’Algérie, à savoir que les deux peuples sont frères du fait qu’ils appartiennent à une même région, parlent la même langue et sont liés par la même religion.

    Dans son allocution à l’occasion de la fête du Trône, le roi du Maroc s’est inspiré du discours des autorités algériennes lesquelles ont toujours fait la part des choses entre les peuples frères des deux pays et les positions politiques du royaume. Quand l’Algérie avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, les plus hautes autorités algériennes n’ont pas manqué de souligner que cela a été fait avec un pincement au cœur en raison des liens profonds et fraternels entre les deux peuples.

    Toutefois, le contexte politique a amené l’Algérie à rompre ses relations avec le Maroc, pays ayant normalisé ses relations avec l’entité sioniste. Une ligne rouge que l’Algérie n’a pas tolérée, ce qui l’a amené à prendre des mesures correctives contre le Maroc.

    Aujourd’hui, les Marocains se rendent compte des retombées négatives et calamiteuses de la normalisation des relations avec l’entité sioniste. A cause de cette normalisation, les Marocains sont privés du gaz algérien et d’autres avantages que les autorités algériennes toléraient pour des raisons purement humanitaires, notamment pour les populations habitant les zones frontalières.

    Dans son discours, Mohamed VI a tenté de tromper son peuple, lequel en a marre des mensonges des autorités marocaines, lesquelles ont normalisé les relations diplomatiques avec l’entité sioniste au détriment des relations fraternelles avec leur voisin de l’Est, l’Algérie qui a toujours aidé le Maroc et les Marocains. En somme, le discours ne fera pas taire la rue qui grogne au Maroc à cause la misère noire dont souffre le peuple frère marocain !

    Amir Hani

    DIA-Algérie, 01/08/2022

    #Algérie #Maroc #Mohammed_VI #Israël #Normalisation

  • Algérie : La menace israélienne est réelle

    Algérie, Maroc, Israël, Raphaël Jerusalmy, Aviv Kochavi,

    -Indices d’un plan de déstabilisation contre l’algérie
    -«Il y aura nécessité pour Israël d’agir contre l’Algérie!» a déclaré Raphaël Jerusalmy, ex-officier du Mossad, sur la chaîne pro-israélienne i24

    Mohamed TOUATI

    La normalisation des relations entre le royaume du Maroc et Israël qui a été accompagnée d’accords militaires entre Rabat et Tel-Aviv cachait mal les velléités, d’agression, de déstabilisation qui visent l’Algérie dont les relations diplomatiques avec le Royaume alaouite sont rompues depuis le 24 août 2021. Jusqu’à un passé pas très lointain cela pouvait paraître peu probable.

    Le doute n’est plus permis désormais pour ceux qui pensaient que cela relevait d’une simple vue de l’esprit. De récentes déclarations d’un ex- officier du renseignement israélien attestent que l’Algérie est une cible potentielle de l’État sioniste. «Le Maroc est pour nous [Israël, ndlr] une porte sur l’Afrique où il y a parfois nécessité d’agir», a affirmé l’ancien officier du renseignement israélien Raphaël Jerusalmy sur le plateau de la télévision sioniste i24 émettant à partir de Paris.

    «Les Marocains et les Israéliens ont un ennemi commun, moins direct pour nous, mais c’est quand même l’Algérie, qui est un pays intégriste salafiste, mais aussi dans les pays d’Afrique centrale où les Iraniens opèrent», a ajouté l’ex- officier du Mossad qui était invité à s’exprimer sur la récente visite du chef d’état-major de l’armée israélienne au Maroc et la future implantation de bases militaires israéliennes à nos frontières ouest par la chaîne pro-israélienne qui il faut le souligner multiplie les menaces et les insinuations hostiles envers l’Algérie.

    Il faut rappeler qu’ Israël et le Maroc ont consolidé leur alliance militaire lors d’entretiens tenus le 19 juillet dernier à Rabat entre le chef de l’armée israélienne Aviv Kochavi et de hauts responsables marocains, dans le cadre d’une coopération grandissante entre les deux États.

    Arrivé la veille au Maroc, le général Kochavi avait été reçu par Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de la Défense, pour la première visite officielle d’un chef d’état-major d’Israël dans le royaume chérifien, avait indiqué l’armée de l’État sioniste dans un communiqué. Un accord dont l’objectif a été dévoilé par l’ancien officier du renseignement de l’entité sioniste.

    «Les Marocains ne vont certainement pas nous aider à attaquer l’Iran mais, par contre, avec eux, on peut menacer les intérêts iraniens en Afrique», a déclaré, en signalant au passage que le Makhzen «va acquérir pas mal d’armement auprès des industries militaires israéliennes», a déclaré Raphaël Jerusalmy. L’intervention de l’ex- officier du Mossad, il faut le noter, s’inscrivait dans le cadre d’une émission spéciale consacrée à la visite du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale établie à l’étranger, Ramtane Lamamra, à Damas, où, le chef de la diplomatie algérienne oeuvre à réintégrer la Syrie au sein de la Ligue arabe lors du Sommet qui se tiendra en novembre prochain à Alger. Un événement qui coïncidera avec la célébration du 68e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale.

    «L’Algérie n’a pas caché son soutien au gouvernement syrien depuis le début (de la guerre civile dans ce pays, ndlr), décrivant ce qu’il s’est passé en 2011 comme étant une entreprise terroriste, au point qu’elle a reçu des menaces de pays arabes et européens qui l’ont avertie que son tour allait venir», a commenté la chaîne franco-israélienne, évoquant des rapports imaginaires selon lesquels «des groupes algériens ont pris part aux combats [en Syrie] aux côtés des forces syriennes et russes». De fausses accusations qui en disent long sur le complot ourdi israélo-marocain qui cible l’Algérie. L’analyse à ce propos du chef de la diplomatie algérienne soulignant que «l’histoire avait montré que le royaume du Maroc n’a jamais cessé de mener des actions hostiles à l’encontre de l’Algérie», est édifiante.

    Ramtane Lamamra, bête noire du régime marocain et qui le connaît comme sa poche ne pouvait mieux dire. Le Maroc n’a, en effet, pas renoncé à ses intentions belliqueuses. Il a trouvé en l’État sioniste un acolyte qui nourrit autant de haine que lui contre l’Algérie.

    L’Expression, 27/07/2022

    #Algérie #Israël #Maroc #Aviv_Kochavi #Raphaël_Jerusalmy

  • La visite d’Aviv Kochavi au Maroc vue par un expert espagnol

    Maroc, Israël, Aviv Kochavi, Algérie, Palestine, Sahara Occidental, Front Polisario,

    Dans une première historique, le chef de l’armée israélienne, le général Aviv Kochavi, est arrivé le 18 juillet au Maroc, pour une visite officielle. Il était accompagné du commandant de la coopération internationale de l’armée, le général Effie Defrin, et le chef de la division de recherche et du renseignement, le général Amit Saar.

    Le 19 juillet, il a été reçu par le ministre marocain de la Défense, le général Abdellatif Loudiyi. Il a ensuite rencontré son homologue marocain, le général Belkhir El Farouk et le chef du renseignement militaire, Brahim Hassani.

    L’état-major marocain a indiqué dans une note que Rabat avait exprimé «son intérêt à monter conjointement des projets industriels de défense au Maroc». Sur le plan militaire, «cette visite a permis d’examiner les opportunités de développer davantage les axes de la coopération portant principalement sur la formation, le transfert de technologies ainsi que sur le partage d’expériences et d’expertises», ajoute-t-elle.

    Analyse de Carlos Ruiz Miguel, Professeur en droit constitutionnel et directeur du centre d’études sur le Sahara Occidental de l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, à Madrid.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=w4VOUen8j0E&w=560&h=315]

    #Maroc #Israël #Aviv_Kochavi #Palestine #Algérie #Sahara_Occidental

  • Implications of Europe’s Turn to Mediterranean Gas

    European Union, gas, Russia, Algeria, Western Sahara, Morocco, Israel, Lebanon, Hezbollah, Egypt, Qatar,

    With Strings Attached: Implications of Europe’s Turn to Mediterranean Gas
    Samuel Bruning and Dr Tobias Borck

    In its efforts to wean itself off Russian energy supplies, Europe is increasingly looking to its southern neighbourhood. But this comes with its own set of geopolitical challenges.

    As heatwaves hit Europe, governments across the continent are already worrying about a cold winter and a deepening energy crisis. Since Russia launched its war of aggression against Ukraine five months ago, European countries have been scrambling to reduce their dependence on Russian oil and gas imports, not least to limit one of Moscow’s most important sources of revenue. Yet, they also fear that Russia could beat them to the punch and cut off energy flows to Europe before alternative sources have been secured. Russia has already stopped supplying gas to Poland, Bulgaria and Finland, and reduced deliveries to Germany, Italy and other European states.

    As Europe searches for alternatives to Russian gas, debates about fracking are re-emerging, and discussions about if and when Europe can import more liquified natural gas (LNG) from leading exporters such as the US and Qatar are drawing much attention. Additionally, European states are turning to old and new gas producers in the eastern and western Mediterranean, lured not least by the promise of short supply routes along which pipelines already exist or could feasibly be constructed.

    In the eastern Mediterranean, Israel is emerging as a major gas producer. In June, the EU, Israel and Egypt agreed to work on a partnership that could eventually see Israeli gas be transformed into LNG in already existing Egyptian gas liquification plants before being shipped to Europe. Meanwhile, further west, Algeria, a longstanding gas producer that already sends about a quarter of its gas to Spain, signed a deal with Italy in May to increase its supplies to Europe.

    Neither arrangement represents a quick fix. It will likely take years for the necessary infrastructure in Europe, Israel and Algeria to be built and for the latter two to sufficiently increase their production capacity to even begin to replace the volumes of gas Europe imports from Russia. Just as importantly, both deals tie Europe more closely to complex and potentially explosive geopolitical contexts. If European countries should have learned anything from Russia’s war in Ukraine, it is surely that energy agreements are more than mere commercial transactions; considering their strategic implications for European security is therefore vital.

    Israeli Gas, Hizbullah’s Drones and the Egyptian Economy

    The eastern Mediterranean has long been a highly contested space. Just over the past decade, the overlapping rivalries and shifting alignments among the region’s states – Cyprus, Egypt, Greece, Israel, Lebanon, Syria and Turkey – have shaped (and been shaped) by the conflicts in Libya and Syria, and between Israel and the Palestinians, to name but a few. At various times, these conflicts have repeatedly drawn in extra-regional powers, including European states, Russia, the US and even Iran, Saudi Arabia and the United Arab Emirates (UAE).

    With the gas deal with Israel and Egypt, the EU has increased its own stake in this complex environment beyond the obligations it already had to its member states of Cyprus and Greece. Two aspects are particularly important to consider.

    If European countries should have learned anything from Russia’s war in Ukraine, it is surely that energy agreements are more than mere commercial transactions

    Firstly, with the agreement, the EU wades into the longstanding maritime border dispute between Israel and Lebanon. The offshore Karish Field, from which the gas destined for Europe is supposed to come, is adjacent to the area that both countries claim to be part of their own exclusive economic zone. The US government has appointed a Special Envoy, Amos Hochstein, to mediate in the dispute, but negotiations have been progressing slowly – if at all – in recent months.

    Buckling under an unprecedented economic crisis and a dysfunctional political system, the Lebanese state’s capacity to effectively engage on these matters is somewhat limited at the moment. But Hizbullah, which suffered a setback in the Lebanese parliamentary elections in May, appears to see the border dispute and the international spotlight on gas exploration in the eastern Mediterranean as a useful opportunity to bolster its anti-Israeli credentials. On 2 July, Israeli authorities said that they had shot down three Hizbullah drones approaching a gas rig at Karish.

    Hizbullah later said the drones had been unarmed and were part of a reconnaissance mission, but the incident certainly illustrated the volatility of the situation in the area. This does not have to deter Europe from seeking to expand energy trade with Israel or other eastern Mediterranean producers, but the obvious political risks must be taken into account in Brussels and should inform thinking about future security arrangements in the region.

    Secondly, the EU–Israel–Egypt gas agreement comes at a time when policymakers across Europe are increasingly concerned about Egypt’s economic stability. Hit hard by the impact of Russia’s invasion of Ukraine, particularly with regard to food security, the Egyptian government is struggling to contain a potentially burgeoning economic crisis. While macro-economic growth figures have remained relatively strong, inflation and soaring food and energy prices are causing increasing strain. Scarred by the experience of the political instability that gripped the Middle East and North Africa in the aftermath of the 2010/11 Arab Uprisings, and in particular the migration crisis triggered and facilitated by the violent conflicts in Syria and Lebanon, renewed instability in Egypt represents a nightmare scenario for many European governments.

    The gas agreement should bring some economic benefits for Egypt, but not necessarily in a way that will help to address poverty and Egypt’s other related socio-economic challenges. The EU will therefore have to ensure that the energy deal is part of a more comprehensive engagement with Cairo that seeks to increase the resilience of the Egyptian economy through reform.

    Algerian Gas, Morocco and the Western Sahara

    In the western Mediterranean, meanwhile, Algeria has long been an important gas supplier for Europe. Spain has imported Algerian gas via the Maghreb-Europe pipeline, which runs through Morocco, since 1996, and via the undersea Medgaz pipeline since 2011. However, relations between Madrid and Algiers, including the energy trade between the two countries, have persistently been affected by the conflict between Algeria and Morocco over the Western Sahara, which Morocco claims as its territory, while Algeria supports the Polisario Front that seeks Sahrawi independence. Over the past two years, tensions have steadily grown.

    New partnerships with Mediterranean energy producers must be recognised for the imperfect and geopolitically complex undertakings that they are

    In 2021, Algeria decided to end exports via the Maghreb-Europe pipeline and therefore cut off supplies to Morocco, planning instead to expand the capacity of the Medgaz pipeline. Subsequently, in March 2021, Algiers was angered by Spain’s reversal of its position on the Western Sahara. Having previously been mostly neutral on the territory’s status, insisting that it was a matter for the UN to resolve, Madrid endorsed Rabat’s plan to retain sovereignty over the Western Sahara while granting it autonomy to run its domestic affairs. The move was to a significant extent motivated by Spain’s need to deepen cooperation with Morocco to contain migration, particularly to the Spanish enclaves of Ceuta and Melita.

    As things stand, Algeria has said that it will continue to supply Spain with gas via the Medgaz pipeline. But its Ambassador to Madrid, whom Algiers withdrew in March, has not returned. Moreover, the Algerian government has repeatedly warned Spain not to re-export gas it receives from Algeria to Morocco, which has struggled to make up for shortages caused by the termination of flows via the Maghreb-Europe pipeline.

    The new deal concluded in May between Italy’s energy giant ENI and Algeria’s national oil company Sonatrach has to be considered within this context. Even if Italy may find it easier to avoid becoming embroiled in the Algeria–Morocco dispute, the tensions in the Algeria–Spain relationship demonstrate that energy trade in the western Mediterranean cannot be divorced from the geopolitical realities in North Africa.

    Searching for a European Position

    In the search for non-Russian energy supplies, Europe is rightly looking to its southern neighbourhood. Algeria, Israel and Egypt – and perhaps, in time, other (re)emerging Mediterranean energy producers and transit countries such as Libya and Turkey – can all play an important role in increasing the continent’s energy security. However, these new energy partnerships must be recognised for the imperfect and geopolitically complex undertakings that they are. More than mere commercial transactions, they tie Europe more closely into local conflict dynamics – be it between Israel, Lebanon and Hizbullah, or between Algeria and Morocco. They should therefore be embedded in a clear-eyed and strategic European approach to the EU’s southern neighbourhood.

    In May, the EU published its new Gulf strategy, which offers at least a conceptual framework for how European governments intend to balance expanding energy relations with the Gulf monarchies with other interests, ranging from economic engagement to human rights concerns. The document is far from perfect, and it remains far from certain if and when many of its ambitious intentions will be implemented. But if the EU wants to become a more serious geopolitical actor and increase its resilience to political shocks such as Russia’s invasion of Ukraine, developing similar strategies for the eastern and/or western Mediterranean is necessary.

    The Royal United Services Institute for Defence and Security Studies, 25 July 2022

    #European_Union #Gas #Russia #Algeria #Morocco #Western_Sahara #Israel #Egypt #Qatar #Lebanon #Hezbollah

  • Les implications de la conversion de l’Europe au gaz méditerranéen

    Europe, Union Européenne, gaz, pétrole, Russie, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Espagne, Italie, Israël, Egypte, Qatar,

    Dans ses efforts pour se sevrer des approvisionnements énergétiques russes, l’Europe se tourne de plus en plus vers son voisinage méridional. Mais cela s’accompagne de son propre lot de défis géopolitiques.

    Alors que les canicules frappent l’Europe, les gouvernements du continent s’inquiètent déjà d’un hiver froid et d’une crise énergétique qui s’aggrave. Depuis que la Russie a déclenché sa guerre d’agression contre l’Ukraine il y a cinq mois, les pays européens se sont efforcés de réduire leur dépendance à l’égard des importations de pétrole et de gaz russes, notamment pour limiter l’une des principales sources de revenus de Moscou. Cependant, ils craignent également que la Russie ne les devance et ne coupe les flux d’énergie vers l’Europe avant que des sources alternatives ne soient assurées. La Russie a déjà cessé de fournir du gaz à la Pologne, à la Bulgarie et à la Finlande, et réduit ses livraisons à l’Allemagne, à l’Italie et à d’autres États européens.

    Alors que l’Europe cherche des alternatives au gaz russe, les débats sur la fracturation hydraulique refont surface et les discussions sur la question de savoir si et quand l’Europe peut importer davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) des principaux exportateurs tels que les États-Unis et le Qatar attirent beaucoup d’attention. En outre, les États européens se tournent vers les anciens et les nouveaux producteurs de gaz de la Méditerranée orientale et occidentale, attirés notamment par la promesse de voies d’approvisionnement courtes le long desquelles des gazoducs existent déjà ou pourraient être construits.

    En Méditerranée orientale, Israël est en train de devenir un important producteur de gaz. En juin, l’UE, Israël et l’Égypte ont convenu de travailler sur un partenariat qui pourrait permettre de transformer le gaz israélien en GNL dans des usines égyptiennes de liquéfaction du gaz déjà existantes, avant de l’expédier en Europe. Dans le même temps, plus à l’ouest, l’Algérie, producteur de gaz de longue date qui envoie déjà environ un quart de son gaz à l’Espagne, a signé un accord avec l’Italie en mai afin d’augmenter ses approvisionnements vers l’Europe.

    Aucun de ces accords ne constitue une solution rapide. Il faudra probablement des années pour que les infrastructures nécessaires en Europe, en Israël et en Algérie soient construites et pour que les deux derniers pays augmentent suffisamment leur capacité de production pour commencer à remplacer les volumes de gaz que l’Europe importe de Russie. Tout aussi important, ces deux accords lient plus étroitement l’Europe à des contextes géopolitiques complexes et potentiellement explosifs. Si les pays européens doivent avoir appris quelque chose de la guerre de la Russie en Ukraine, c’est certainement que les accords énergétiques sont plus que de simples transactions commerciales ; il est donc vital de considérer leurs implications stratégiques pour la sécurité européenne.

    Le gaz israélien, les drones du Hezbollah et l’économie égyptienne

    La Méditerranée orientale est depuis longtemps un espace hautement contesté. Au cours de la dernière décennie, les rivalités qui se chevauchent et les alignements changeants entre les États de la région – Chypre, Égypte, Grèce, Israël, Liban, Syrie et Turquie – ont façonné (et ont été façonnés) par les conflits en Libye et en Syrie, et entre Israël et les Palestiniens, pour n’en citer que quelques-uns. À plusieurs reprises, ces conflits ont attiré des puissances extrarégionales, notamment des États européens, la Russie, les États-Unis et même l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU).

    Avec l’accord gazier conclu avec Israël et l’Égypte, l’UE a accru ses propres intérêts dans cet environnement complexe, au-delà des obligations qu’elle avait déjà envers ses États membres, Chypre et la Grèce. Deux aspects sont particulièrement importants à considérer.

    Si les pays européens ont dû apprendre quelque chose de la guerre de la Russie en Ukraine, c’est certainement que les accords énergétiques sont plus que de simples transactions commerciales.

    Premièrement, avec cet accord, l’UE s’immisce dans le conflit frontalier maritime qui oppose depuis longtemps Israël et le Liban. Le champ offshore de Karish, d’où est censé provenir le gaz destiné à l’Europe, est adjacent à la zone que les deux pays prétendent faire partie de leur propre zone économique exclusive. Le gouvernement américain a nommé un envoyé spécial, Amos Hochstein, pour servir de médiateur dans ce conflit, mais les négociations ont progressé lentement – voire pas du tout – ces derniers mois.

    Soumis à une crise économique sans précédent et à un système politique dysfonctionnel, la capacité de l’État libanais à s’engager efficacement sur ces questions est quelque peu limitée pour le moment. Mais le Hezbollah, qui a subi un revers lors des élections législatives libanaises de mai, semble voir dans le conflit frontalier et dans l’attention portée par la communauté internationale à l’exploration gazière en Méditerranée orientale une occasion utile de renforcer son image de marque anti-israélienne. Le 2 juillet, les autorités israéliennes ont déclaré qu’elles avaient abattu trois drones du Hezbollah qui s’approchaient d’une plate-forme gazière à Karish.

    Le Hezbollah a déclaré par la suite que les drones n’étaient pas armés et faisaient partie d’une mission de reconnaissance, mais l’incident a certainement illustré la volatilité de la situation dans la région. Cela ne doit pas dissuader l’Europe de chercher à développer le commerce de l’énergie avec Israël ou d’autres producteurs de la Méditerranée orientale, mais les risques politiques évidents doivent être pris en compte à Bruxelles et doivent alimenter la réflexion sur les futurs accords de sécurité dans la région.

    Deuxièmement, l’accord gazier UE-Israël-Égypte intervient à un moment où les décideurs politiques européens sont de plus en plus préoccupés par la stabilité économique de l’Égypte. Frappé de plein fouet par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, notamment en ce qui concerne la sécurité alimentaire, le gouvernement égyptien s’efforce de contenir une crise économique qui pourrait s’aggraver. Si les chiffres de la croissance macroéconomique sont restés relativement élevés, l’inflation et la flambée des prix des denrées alimentaires et de l’énergie sont à l’origine de tensions croissantes. Marquée par l’expérience de l’instabilité politique qui a frappé le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à la suite des soulèvements arabes de 2010/11, et en particulier par la crise migratoire déclenchée et facilitée par les violents conflits en Syrie et au Liban, une nouvelle instabilité en Égypte représente un scénario cauchemardesque pour de nombreux gouvernements européens.

    L’accord sur le gaz devrait apporter certains avantages économiques à l’Égypte, mais pas nécessairement d’une manière qui permette de lutter contre la pauvreté et les autres défis socio-économiques connexes de l’Égypte. L’UE devra donc veiller à ce que l’accord énergétique s’inscrive dans le cadre d’un engagement plus global avec Le Caire, visant à accroître la résilience de l’économie égyptienne par le biais de réformes.

    Le gaz algérien, le Maroc et le Sahara occidental

    En Méditerranée occidentale, l’Algérie est depuis longtemps un important fournisseur de gaz pour l’Europe. L’Espagne importe du gaz algérien via le gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc, depuis 1996, et via le gazoduc sous-marin Medgaz depuis 2011. Cependant, les relations entre Madrid et Alger, y compris le commerce de l’énergie entre les deux pays, ont toujours été affectées par le conflit entre l’Algérie et le Maroc au sujet du Sahara occidental, que le Maroc revendique comme son territoire, tandis que l’Algérie soutient le Front Polisario qui cherche à obtenir l’indépendance du Sahara. Au cours des deux dernières années, les tensions n’ont cessé de croître.

    Les nouveaux partenariats avec les producteurs d’énergie méditerranéens doivent être reconnus pour les entreprises imparfaites et géopolitiquement complexes qu’ils représentent.

    En 2021, l’Algérie a décidé de mettre fin aux exportations via le gazoduc Maghreb-Europe et donc de couper l’approvisionnement du Maroc, prévoyant plutôt d’augmenter la capacité du gazoduc Medgaz. Par la suite, en mars 2021, Alger a subi la colère de l’Espagne qui est revenue sur sa position concernant le Sahara occidental. Alors qu’elle était auparavant restée neutre sur le statut du territoire, insistant sur le fait qu’il s’agissait d’une question à résoudre par l’ONU, Madrid a approuvé le plan de Rabat visant à conserver la souveraineté sur le Sahara occidental tout en lui accordant l’autonomie pour gérer ses affaires intérieures. Cette décision était dans une large mesure motivée par la nécessité pour l’Espagne d’approfondir sa coopération avec le Maroc afin de contenir la migration, en particulier vers les enclaves espagnoles de Ceuta et Melita.

    En l’état actuel des choses, l’Algérie a déclaré qu’elle continuerait à approvisionner l’Espagne en gaz via le gazoduc Medgaz. Mais son ambassadeur à Madrid, qu’Alger a retiré en mars, n’est pas revenu. En outre, le gouvernement algérien a mis en garde à plusieurs reprises l’Espagne contre la réexportation du gaz qu’elle reçoit d’Algérie vers le Maroc, qui peine à compenser les pénuries causées par l’arrêt des flux via le gazoduc Maghreb-Europe.

    Le nouvel accord conclu en mai entre le géant italien de l’énergie ENI et la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach doit être considéré dans ce contexte. Même si l’Italie peut éviter plus facilement d’être mêlée au conflit algéro-marocain, les tensions dans la relation Algérie-Espagne montrent que le commerce de l’énergie en Méditerranée occidentale ne peut être dissocié des réalités géopolitiques de l’Afrique du Nord.

    À la recherche d’une position européenne

    Dans sa recherche d’approvisionnements énergétiques non russes, l’Europe se tourne à juste titre vers son voisinage méridional. L’Algérie, Israël et l’Égypte – et peut-être, à terme, d’autres producteurs d’énergie méditerranéens (ré)émergents et des pays de transit comme la Libye et la Turquie – peuvent tous jouer un rôle important dans le renforcement de la sécurité énergétique du continent. Toutefois, ces nouveaux partenariats énergétiques doivent être reconnus pour les entreprises imparfaites et géopolitiquement complexes qu’ils sont. Plus que de simples transactions commerciales, ils lient plus étroitement l’Europe à la dynamique des conflits locaux, que ce soit entre Israël, le Liban et le Hezbollah, ou entre l’Algérie et le Maroc. Ils doivent donc s’inscrire dans une approche européenne stratégique et lucide du voisinage méridional de l’UE.

    En mai, l’UE a publié sa nouvelle stratégie pour le Golfe, qui offre au moins un cadre conceptuel sur la manière dont les gouvernements européens entendent équilibrer l’expansion des relations énergétiques avec les monarchies du Golfe avec d’autres intérêts, allant de l’engagement économique aux préoccupations relatives aux droits de l’homme. Le document est loin d’être parfait, et il est loin d’être certain que nombre de ses intentions ambitieuses seront mises en œuvre. Mais si l’UE veut devenir un acteur géopolitique plus sérieux et accroître sa résilience face à des chocs politiques tels que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il est nécessaire de développer des stratégies similaires pour la Méditerranée orientale et/ou occidentale.

    Royal United Services Institute for Defence and Security Studies, 25/07/2022

    #Union_Européenne #UE #Gaz #Pétrole #Russie #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Israël #Egypte #Qatar

  • Implicaciones del giro de Europa hacia el gas mediterráneo

    Europa, gas, Rusia, Argelia, Italia, Sahara Occidental, Marruecos, Egipto, Israel, Qatar,

    Con las cuerdas atadas: Implicaciones del giro de Europa hacia el gas mediterráneo
    Samuel Bruning y Dr. Tobias Borck

    En sus esfuerzos por desprenderse de los suministros energéticos rusos, Europa mira cada vez más a sus vecinos del sur. Pero esto conlleva sus propios retos geopolíticos.

    Mientras las olas de calor azotan Europa, los gobiernos de todo el continente ya se preocupan por un invierno frío y una crisis energética cada vez más profunda. Desde que Rusia lanzó su guerra de agresión contra Ucrania hace cinco meses, los países europeos se han esforzado por reducir su dependencia de las importaciones de petróleo y gas ruso, entre otras cosas para limitar una de las fuentes de ingresos más importantes de Moscú. Sin embargo, también temen que Rusia se les adelante y corte los flujos de energía a Europa antes de que se hayan asegurado fuentes alternativas. Rusia ya ha dejado de suministrar gas a Polonia, Bulgaria y Finlandia, y ha reducido las entregas a Alemania, Italia y otros Estados europeos.

    Mientras Europa busca alternativas al gas ruso, resurgen los debates sobre la fracturación hidráulica (fracking), y las discusiones sobre si Europa puede importar más gas natural licuado (GNL) de los principales exportadores, como EE.UU. y Qatar, están llamando mucho la atención. Además, los Estados europeos se dirigen a los viejos y nuevos productores de gas del Mediterráneo oriental y occidental, atraídos, entre otras cosas, por la promesa de rutas de suministro cortas a lo largo de las cuales ya existen o podrían construirse gasoductos.

    En el Mediterráneo oriental, Israel se perfila como un gran productor de gas. En junio, la UE, Israel y Egipto acordaron trabajar en una asociación que podría transformar el gas israelí en GNL en las plantas egipcias de licuefacción ya existentes antes de enviarlo a Europa. Mientras tanto, más al oeste, Argelia, un viejo productor de gas que ya envía una cuarta parte de su gas a España, firmó en mayo un acuerdo con Italia para aumentar sus suministros a Europa.

    Ninguno de los dos acuerdos representa una solución rápida. Es probable que pasen años antes de que se construyan las infraestructuras necesarias en Europa, Israel y Argelia, y que estos dos últimos aumenten lo suficiente su capacidad de producción como para empezar a sustituir los volúmenes de gas que Europa importa de Rusia. Y lo que es igual de importante, ambos acuerdos vinculan más a Europa con contextos geopolíticos complejos y potencialmente explosivos. Si los países europeos deberían haber aprendido algo de la guerra de Rusia en Ucrania, es sin duda que los acuerdos energéticos son más que meras transacciones comerciales; por lo tanto, es vital considerar sus implicaciones estratégicas para la seguridad europea.

    El gas israelí, los drones de Hezbolá y la economía egipcia
    El Mediterráneo oriental ha sido durante mucho tiempo un espacio muy disputado. En la última década, las rivalidades superpuestas y los cambios de alineación entre los Estados de la región -Chipre, Egipto, Grecia, Israel, Líbano, Siria y Turquía- se han visto condicionados por los conflictos en Libia y Siria, y entre Israel y los palestinos, por nombrar sólo algunos. En varias ocasiones, estos conflictos han atraído a potencias extrarregionales, como Estados europeos, Rusia, Estados Unidos e incluso Irán, Arabia Saudí y los Emiratos Árabes Unidos (EAU).

    Con el acuerdo sobre el gas con Israel y Egipto, la UE ha aumentado su propia participación en este complejo entorno más allá de las obligaciones que ya tenía con sus Estados miembros de Chipre y Grecia. Hay que tener en cuenta dos aspectos especialmente importantes.

    Si los países europeos deberían haber aprendido algo de la guerra de Rusia en Ucrania, es sin duda que los acuerdos energéticos son algo más que meras transacciones comerciales

    En primer lugar, con el acuerdo, la UE se inmiscuye en la antigua disputa fronteriza marítima entre Israel y Líbano. El yacimiento marítimo de Karish, del que supuestamente procederá el gas destinado a Europa, es adyacente a la zona que ambos países reclaman como parte de su propia zona económica exclusiva. El gobierno de Estados Unidos ha nombrado a un enviado especial, Amos Hochstein, para que medie en la disputa, pero las negociaciones han avanzado lentamente -si es que lo han hecho- en los últimos meses.

    La capacidad del Estado libanés para participar de forma efectiva en estos asuntos es, por el momento, algo limitada, debido a una crisis económica sin precedentes y a un sistema político disfuncional. Pero Hezbolá, que sufrió un revés en las elecciones parlamentarias libanesas de mayo, parece ver el conflicto fronterizo y la atención internacional sobre la exploración de gas en el Mediterráneo oriental como una oportunidad útil para reforzar sus credenciales antiisraelíes. El 2 de julio, las autoridades israelíes declararon que habían derribado tres drones de Hezbolá que se acercaban a una plataforma de gas en Karish.

    Más tarde, Hezbolá dijo que los aviones no tripulados estaban desarmados y formaban parte de una misión de reconocimiento, pero el incidente ilustra ciertamente la volatilidad de la situación en la zona. Esto no tiene por qué disuadir a Europa de intentar ampliar el comercio energético con Israel u otros productores del Mediterráneo oriental, pero los evidentes riesgos políticos deben ser tenidos en cuenta en Bruselas y deberían informar sobre los futuros acuerdos de seguridad en la región.

    En segundo lugar, el acuerdo de gas UE-Israel-Egipto llega en un momento en que los responsables políticos de toda Europa están cada vez más preocupados por la estabilidad económica de Egipto. Golpeado por el impacto de la invasión rusa de Ucrania, en particular en lo que respecta a la seguridad alimentaria, el gobierno egipcio se esfuerza por contener una crisis económica que podría estallar. Aunque las cifras de crecimiento macroeconómico se han mantenido relativamente fuertes, la inflación y el aumento de los precios de los alimentos y la energía están provocando una tensión creciente. Marcada por la experiencia de la inestabilidad política que se apoderó de Oriente Medio y el Norte de África tras las revueltas árabes de 2010/11, y en particular la crisis migratoria desencadenada y facilitada por los violentos conflictos en Siria y Líbano, la renovada inestabilidad en Egipto representa un escenario de pesadilla para muchos gobiernos europeos.

    El acuerdo sobre el gas debería aportar algunos beneficios económicos a Egipto, pero no necesariamente de forma que contribuya a abordar la pobreza y otros retos socioeconómicos conexos de Egipto. Por lo tanto, la UE tendrá que asegurarse de que el acuerdo energético forme parte de un compromiso más amplio con El Cairo que busque aumentar la resistencia de la economía egipcia a través de la reforma.

    El gas argelino, Marruecos y el Sahara Occidental

    Mientras tanto, en el Mediterráneo occidental, Argelia ha sido durante mucho tiempo un importante proveedor de gas para Europa. España importa gas argelino a través del gasoducto Magreb-Europa, que pasa por Marruecos, desde 1996, y a través del gasoducto submarino Medgaz desde 2011. Sin embargo, las relaciones entre Madrid y Argel, incluido el comercio energético entre ambos países, se han visto afectadas de forma persistente por el conflicto entre Argelia y Marruecos por el Sáhara Occidental, que Marruecos reclama como su territorio, mientras que Argelia apoya al Frente Polisario que busca la independencia saharaui. En los dos últimos años, las tensiones no han dejado de aumentar.

    Las nuevas asociaciones con los productores de energía del Mediterráneo deben ser reconocidas como las empresas imperfectas y geopolíticamente complejas que son

    En 2021, Argelia decidió poner fin a las exportaciones a través del oleoducto Magreb-Europa y, por tanto, cortar el suministro a Marruecos, planeando en su lugar ampliar la capacidad del oleoducto Medgaz. Posteriormente, en marzo de 2021, Argel se enfadó por el cambio de posición de España sobre el Sáhara Occidental. Después de haber sido mayoritariamente neutral sobre el estatus del territorio, insistiendo en que era un asunto que debía resolver la ONU, Madrid apoyó el plan de Rabat de mantener la soberanía sobre el Sáhara Occidental al tiempo que le concedía autonomía para gestionar sus asuntos internos. La medida estaba motivada en gran medida por la necesidad de España de profundizar en la cooperación con Marruecos para contener la migración, especialmente hacia los enclaves españoles de Ceuta y Melita.

    Tal como están las cosas, Argelia ha dicho que seguirá suministrando gas a España a través del gasoducto Medgaz. Pero su embajador en Madrid, al que Argel retiró en marzo, no ha vuelto. Además, el gobierno argelino ha advertido repetidamente a España de que no reexporte el gas que recibe de Argelia a Marruecos, que ha luchado por compensar la escasez causada por el cese de los flujos a través del gasoducto Magreb-Europa.

    El nuevo acuerdo firmado en mayo entre el gigante energético italiano ENI y la compañía petrolera nacional argelina Sonatrach debe considerarse en este contexto. Aunque a Italia le resulte más fácil evitar verse envuelta en la disputa entre Argelia y Marruecos, las tensiones en la relación entre Argelia y España demuestran que el comercio energético en el Mediterráneo occidental no puede separarse de las realidades geopolíticas del Norte de África.

    La búsqueda de una posición europea

    En la búsqueda de suministros energéticos no rusos, Europa mira con razón a sus vecinos del sur. Argelia, Israel y Egipto -y quizás, con el tiempo, otros productores de energía mediterráneos (re)emergentes y países de tránsito como Libia y Turquía- pueden desempeñar un papel importante en el aumento de la seguridad energética del continente. Sin embargo, estas nuevas asociaciones energéticas deben reconocerse como las empresas imperfectas y geopolíticamente complejas que son. Más que meras transacciones comerciales, vinculan a Europa con la dinámica de los conflictos locales, ya sea entre Israel, Líbano y Hezbolá, o entre Argelia y Marruecos. Por lo tanto, deben integrarse en un enfoque europeo claro y estratégico de la vecindad meridional de la UE.

    En mayo, la UE publicó su nueva estrategia para el Golfo, que ofrece al menos un marco conceptual sobre cómo los gobiernos europeos pretenden equilibrar la expansión de las relaciones energéticas con las monarquías del Golfo con otros intereses, que van desde el compromiso económico hasta las preocupaciones por los derechos humanos. El documento dista mucho de ser perfecto, y no es seguro que muchas de sus ambiciosas intenciones se lleven a la práctica, ni tampoco cuándo. Pero si la UE quiere convertirse en un actor geopolítico más serio y aumentar su capacidad de resistencia ante choques políticos como la invasión de Rusia en Ucrania, es necesario desarrollar estrategias similares para el Mediterráneo oriental y/o occidental.

    The Royal United Services Institute for Defence and Security Studies, 25 /07/2022

    #Europa #Gas #Rusia #Argelia #Sahara_Occidental #Marruecos #Israel #Libano

  • Quand le Maroc quémande des armes à l’entité sioniste

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    Le chef de l’armée de l’entité sioniste, Aviv Kochavi est arrivé lundi dernier, au Maroc pour des entretiens avec de hauts responsables militaires dans le cadre de la coopération grandissante entre le royaume chérifien et l’entité sioniste.

    Selon les médias, lors des discussions, la partie marocaine a fait part de «(son) intérêt à monter conjointement des projets industriels de défense au Maroc», a précisé le lendemain, l’état-major général des FAR dans un communiqué séparé.

    Côté militaire, «cette visite a permis d’examiner les opportunités de développer davantage les axes de la coopération portant principalement sur la formation, le transfert de technologies ainsi que sur le partage d’expériences et d’expertises», s’est félicité l’état-major marocain.

    Au cours de ces discussions, en coulisses, la partie marocaine aurait exprimé son « souhait » d acquérir des armes israéliennes à titre gracieux.

    Une demande que justifie le Makhzen par la crainte du développement des capacités militaires algériennes. Aussi, le Makhzen a quémandé le matériel militaire en raison de la crise économique qui frappe sévèrement le royaume et l’arrêt des Etats-Unis, de la France et des pays amis des fournitures militaires au Maroc à titre gracieux.

    Une source du Makhzen a affirmé, rapportent les médias, que « le fait est devenu urgent », justifié par « des rapports sécuritaires qui disent qu’il est impossible de parier ou de faire une lecture stratégique sur ce qu’il adviendra dans les mois à venir dans le monde en raison des signes qui indiquent que le monde vivra des jours sombres sur les plans économique et social.

    Nul doute que cet acte mendié verra une partie ou en totalité satisfait. « Israël a toujours rendu des services énormes au royaume marocain, et le Maroc a également été présent quand Israël le demandait », affirment des observateurs de la scène politique maghrébine.

    Déjà au temps où les relations entre les deux pays étaient tenues secrètes. Israël a notamment aidé le Maroc à obtenir des armes et du matériel de collecte de renseignements et lui a appris à les utiliser, et l’a également aidé à assassiner un chef de l’opposition.

    En contre partie, le Maroc a répondu présent pour Israël à accueillir des juifs marocains, à monter une opération contre Oussama Ben Laden, et même à espionner d’autres pays arabes.

    Il est à rappeler que fin mars, une délégation de hauts gradés israéliens avait effectué une visite au Maroc, une autre première, qui avait abouti à la signature d’un accord de coopération, envisageant la création d’une commission militaire mixte. Ce partenariat se fonde sur un accord-cadre signé en novembre 2021 à Rabat par le ministre israélien de la Défense Benny Gantz. L’accord prévoit notamment une coopération entre services de renseignement, le développement de liens industriels, l’achat d’armements et des entraînements conjoints.

    Fil d’Algérie, 22/07/2022

    #Maroc #Israël #Aviv_Kokhavi #Armes #Normalisation



  • Marzouki dénonce la visite d’Aviv Kokhavi au Maroc

    Maroc, Israël, Aviv Kokhavi, normalisation, Moncef Marzouki,

    IL DÉNONCE LA VISITE DU CHEF DE L’ARMÉE SIONISTE : Moncef Marzouki dézingue le Makhzen

    La visite de trois jours au Maroc du chef d’état-major de l’armée sioniste, Aviv Kokhavi, une première du genre encouragée par le processus de normalisation officielle des relations entre Rabat et Tel-Aviv, continue à susciter la colère et l’indignation, aussi bien de la part du peuple marocain que les personnalités représentant le soutien à la cause palestinienne et opposées au rapprochement arabe avec Israël.

    Dans la foulée, l’ancien président de la Tunisie (décembre 2011 – décembre 2014), Moncef Merzouki qui, habituellement prend le parti du Maroc contre le Sahara occidental, s’en est pris au régime du Makhzen pour avoir dérouler le tapis rouge au chef de l’armée sioniste. Au-delà de la dénonciation de la visite d’un militaire qui incarne la machine de guerre contre le peuple palestinien, dont les récentes et récurrentes incursions dans la mosquée d’Al-Qods démontrent la nature violente de l’Etat sioniste, Merzouki prend la défense de l’Algérie qu’il présente, malgré le fossé le séparant du Maroc, comme un pays « voisin » et « frère ».

    L’ancien chef d’État tunisien, qui fait allusion à la rupture des relations décidée par l’Algérie en août 2021, n’est pas sans savoir qu’elle continue, n’en déplaise à l’État sioniste et son allié marocain, à défendre bec et ongles les droits du peuple palestinien à l’indépendance.

    De ce fait, la visite du chef de l’armée israélienne à Rabat passe pour une « provocation », sinon une énième, contre l’Algérie.

    Ainsi, dans une publication sur son compte des réseaux sociaux, Merzouki écrit que « rien ne pourrait justifier la visite » du chef d’état-major sioniste au Maroc pour tout ce qu’il représente au niveau sécuritaire le régime sioniste qui « occupe la Cisjordanie et la démembre quotidiennement avec des colonies ». Ce même régime qui continue « à confisquer le droit des Palestiniens de Ghaza occupée à une vie normale depuis plus d’une décennie» et à « violer le caractère sacré de la mosquée El-Aqsa ».

    Et du jour au lendemain, alors que le Maroc prétend défendre ce même droit des Palestiniens, il accueille, à bras ouverts, « l’invité d’un pays arabe, comme s’il prend le pouvoir en s’appuyant sur cette armée (sioniste, ndlr) sur un autre pays arabe (l’Algérie, ndlr) », qui « reste, quels que soient les enjeux, le pays voisin et le pays frère ».

    Farid G.

    Le Courrier d’Algérie, 21/07/2022

    #Maroc #Israël #Moncef_Marzouki #Aviv_Kokhavi

  • Polémique sur la présence d’un journaliste israélien à La Mecque

    La Mecque, Israël, Arabie Saoudite

    Un journaliste israélien a créé une controverse après la publication d’une vidéo le montrant déambuler dans la ville saoudienne de La Mecque, 1er lieu saint de l’islam, interdit aux non-musulmans. La vidéo de Gil Tamary a provoqué un avalanche de réactions hostiles en Arabie.

    Deux jours après sa publication sur Twitter, le journaliste a présenté mardi ses excuses pour les offenses qu’il aurait pu causer. Dans sa vidéo de 10 minutes, le journaliste israélien est vu en train de se rendre sur le Mont Arafat, étape essentielle du pèlerinage à La Mecque.

    Il reconnait lui-même que ce qu’il est en train de faire est interdit, soulignant que le lieu où il se trouve est « un endroit interdit aux non-musulmans » et ajoutant « je suis le premier journaliste israélien ici à faire une vidéo et en hébreu ».

    Source

    #Israël #Palestine #LaMecque