Étiquette : Israël

  • Palestine : La violence des colons augmente dans le territoire palestinien occupé, avertissent les experts

    La violence attribuée aux colons israéliens contre les Palestiniens vivant en Cisjordanie s’est aggravée ces derniers mois, dans «une atmosphère d’impunité», ont déclaré mercredi des experts indépendants des droits de l’homme nommés par l’ONU .

    Soulignant plus de 210 incidents déjà cette année et un décès palestinien, les rapporteurs spéciaux ont exhorté les autorités israéliennes à mener une enquête approfondie, affirmant que l’armée israélienne était présente «dans de nombreux cas».

    Enfants traumatisés

    Dans le sud d’Hébron, le 13 mars, ils ont décrit comment une famille palestinienne avait été attaquée par 10 colons israéliens, certains d’entre eux armés.

    Les parents blessés ont été soignés dans un établissement médical et leurs huit enfants ont été traumatisés, ont déclaré les experts, dont Michael Lynk, Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé depuis 1967 .

    L’alerte fait suite à 771 incidents de violence des colons qui ont blessé 133 Palestiniens et endommagé 9 646 arbres et 184 véhicules, «principalement dans les régions d’Hébron, Jérusalem, Naplouse et Ramallah», ont déclaré les experts, citant des données recueillies par le Bureau de la coordination des Nations Unies. des affaires humanitaires ( OCHA ).

    Intimidation

    Dans la déclaration conjointe, M. Lynk a déclaré que la violence des colons était «idéologiquement motivée et principalement conçue pour s’emparer de terres mais aussi pour intimider et terroriser les Palestiniens».

    Les femmes enceintes, les jeunes enfants et les personnes âgées n’étaient pas interdits, a expliqué l’expert des droits, en particulier dans les zones rurales, où le bétail, les terres agricoles, les arbres et les maisons étaient ciblés.

    Parallèlement à l’expansion des colonies israéliennes, la violence des colons visait à rendre la vie quotidienne des Palestiniens «intenable».

    Avis d’expulsion

    Les informations selon lesquelles plus de 70 familles de la région de Karm Al-Ja’buni de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est risquent également d’être expulsées de force, pour faire place à de nouvelles colonies, sont également toujours préoccupantes, ont ajouté les experts des droits.

    Sept ménages ont déjà reçu des ordres d’expulsion leur demandant de quitter leur logement d’ici le 2 mai 2021.

    «De telles expulsions forcées conduisant à des transferts de population sont strictement interdites par le droit international», ont déclaré les experts.

    Ils ont souligné les données de l’organisation israélienne de défense des droits humains Yesh Din, indiquant qu’entre 2005 et 2019, 91% des enquêtes dans des affaires déposées par des Palestiniens pour des crimes à motivation idéologique ont été clôturées sans inculper l’armée israélienne.

    ‘Impunité systématique’

    «Ce nombre est épouvantable par rapport au nombre et à la nature des crimes commis par les colons israéliens et il témoigne plus que tout de l’impunité institutionnelle et systématique qui prévaut dans le territoire palestinien occupé», ont insisté les experts.

    En vertu du droit international, les puissances occupantes doivent protéger la population sous occupation, ont-ils poursuivi.

    L’article 27 de la quatrième Convention de Genève stipule que la population protégée «doit à tout moment être traitée avec humanité et doit être protégée en particulier contre tous actes de violence ou menaces», ont-ils ajouté.

    Des experts indépendants des droits font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies . Ils travaillent sur une base bénévole, ne font pas partie du personnel et ne reçoivent aucun salaire pour leur travail.

    Un News, 14 avr 2021

    Etiquettes : Palestine, Israël, colons, violences, répression,

  • La défiance atteint son paroxysme

    Tout va bien? Non! Rien ne va. Il faut être clair, le bon fonctionnement de notre société montre des limites qui détériorent la confiance en bien des endroits.

    Nous pouvons illustrer ces dysfonctionnements à travers 4 domaines distincts: l’économie, la solidarité, l’implication individuelle et la gouvernance.

    L’économie, le déficit et son financement
    Ce n’est pas un scoop, notre dette publique s’envole au galop, sous les effets d’un déficit abyssal. Les volontés publiques, et en particulier le pied lourd de la BCE qui arrose sans discontinuité le marché de « billets », poussent la masse monétaire à un niveau jamais atteint. Artificiellement, l’enjeu du déficit et son financement ne sont plus des préoccupations du moment. Les économistes sont unanimes: la monnaie ne repose que sur la confiance que les parties lui réservent, l’altérer est dramatique. Et pourtant cette confiance s’étiole. Le bitcoin dont la valeur transactionnelle progresse constamment, l’or comme valeur refuge, l’immobilier comme actif tangible, tous attirent nettement. Ils se renforcent en réponse à une défiance croissante en la monnaie. Quelle sera la prochaine étape…?

    La solidarité et les aides publiques
    Les aides à l’économie réelle sont justes tant qu’elles sont proportionnelles. Lorsque vous exploitez une activité et que l’État vous exproprie le droit de l’exploiter, à des fins collectives, il doit vous indemniser justement. Mais depuis la crise s’installe. Et les privations demeurent. Il est donc bien du devoir de l’État de soutenir les dizaines de milliers de professionnels littéralement étouffés. Pas par pitié, mais par justice.

    Le coût de cette aide est surmontable. Il doit être comparé à l’énorme trou que cette disparition laissera, à défaut d’assistance, en termes de charges sociales et publiques et de recettes perdues. En annonçant la taxation des primes covid, l’État fit preuve d’un égocentrisme public déplacé: celui de vouloir contenir un peu « son » déficit public face au séisme économique de ses bénéficiaires… Interrogez les victimes des attentats de 2016 et vous verrez que nos institutions abandonnent très vite les blessés d’une crise après le passage de la lumière.

    Agir ainsi alimente le terreau de la méfiance, un puissant catalyseur d’une fracture croissante entre le monde public et le monde privé.

    L’implication individuelle plutôt que l’exclusion sectorielle
    Un confinement est par nature un point de rupture vis-vis du quotidien. Tu fais et puis tu ne peux plus faire, un temps. La difficulté vient quand le temps s’installe. Le « lockdown belge » repose sur deux principes que sont la protection du plus faible et le moyen d’y arriver par une privation différenciée: certaines activités sont autorisées et d’autres ne le sont pas. Les 2 principes sont bien légitimes en soi, c’est la raison pour laquelle elle bénéficie initialement d’une adhésion naturelle.

    Mais la stratégie n’a pas fonctionné, car on a oublié que ces deux principes, pour vaincre la covid, requièrent deux préalables: la discipline collective (chacun se prive) et in fine les merveilles de la science (le vaccin). L’homme est un animal, sa discipline covid est le produit de plusieurs facteurs dont l’éducation et la pertinence de la sanction, notamment à travers la communication… Bref, le produit d’un investissement à court terme et à long terme. À l’heure où les médias de l’immédiateté permettent d’attirer l’attention de multiples façons, personnellement j’ai été très peu exposé à une communication qui m’atteint, qui me touche, qui me parle et qui m’implique. Ce que j’ai vu et entendu est collectif: c’est l’autre qui fera l’effort et ça fonctionnera… ou pas. Faute de résultat, l’adhésion disparait nettement et la méfiance s’installe confortablement, inverser cette tendance s’avèrera difficile.

    La bonne gouvernance et le « vaccingate »
    Le vaccin est l’exemple parfait d’un dérapage public. Annoncé à renfort de communication, il devait garantir à tous l’immunité à brève échéance. Aujourd’hui des pays comme Israël, le Maroc, l’Angleterre, les États-Unis ou Malte donnent la leçon. Mais les travers sont partout. Le saucissonnage de notre stratégie, de nos outils et des modalités de vaccination entre l’Europe, le Fédéral, les régions, les provinces et les acteurs communaux sont le berceau d’une impréparation digne des meilleurs « study case » universitaires. Ces hésitations alimentent en continu le sentiment d’une gestion de crise chaotique. Mieux, lorsqu’un politique manifeste son désaccord ou exprime l’évident non-respect de certaines règles difficiles, ils font la une de tous les médias, loin des préoccupations du peuple. Ceci renforce le décalage entre celui-ci et les élites au profit de la méfiance.

    En conséquence: un trou, un immense trou qui ne règle rien. Une terrible frustration entre ce monde qui nous pilote, et vous et moi qui les subissons. Ce trou s’appelle méfiance. Et même si je pense qu’il est bien aujourd’hui difficile d’être un homme public qualitatif, le temps est venu de changer leurs attitudes sans bruit, loin des lumières, d’instaurer la bonne gestion au top de nos priorités, d’organiser l’univers public pour assurer simplement un bon fonctionnement.

    Et s’ils en prenaient véritablement pleine conscience…?

    Par Emmanuel Degrève, conseil Fiscal, partner chez Deg & Partners, professeur à l’EPHEC et président du Forum For the Future.

    L’Echo, 16 avr 2021

    Etiquettes : Belgique, économie, pandémie, covid 19, coronavirus, vaccination, Maroc, Israël, Angleterre, États-Unis, Malte, gestion,  

  • Israël : Le Maroc et les EAU présents à la Fête de l’Indépendance

    Avec les Émirats arabes unis et le Maroc au gala annuel des diplomates, Rivlin salue le « nouvel esprit de paix »

    Dans une tradition de la fête de l’indépendance, le président Reuven Rivlin a accueilli jeudi le corps diplomatique étranger dans sa résidence de Jérusalem, cette fois avec de nouveaux invités: les envoyés fraîchement nommés en Israël des Émirats arabes unis et du Maroc.
    Les deux nations ont récemment normalisé leurs relations avec Israël.

    Selon Channel 12 news, les ambassadeurs de Jordanie et d’Égypte ont également assisté à l’événement de célébration après l’avoir évité ces dernières années.

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    Rivlin, dont le mandat de président prend fin cet été, a déclaré aux participants que «en ce jour de l’indépendance, nous célébrons également le nouvel esprit de paix qui se répand dans tout le Moyen-Orient».

    Plus tôt jeudi, le compte Twitter officiel de l’ambassade des Émirats arabes unis a publié une photo des drapeaux israélien et émirati côte à côte avec la légende: « L’ambassade des Émirats arabes unis en Israël souhaite aux citoyens d’Israël un joyeux jour de l’indépendance! »

    Rivlin a ajouté: «Les relations entre les peuples se renforcent de plus en plus, ce qui montre que le chemin de la paix passe par la coopération entre les peuples et une coopération qui profite aux deux parties, plutôt que des attaques contre Israël dans les institutions internationales.»

    Il faisait apparemment référence à la décision de la Cour pénale internationale d’enquêter sur Israël et le Hamas pour des crimes de guerre présumés, à la demande de l’Autorité palestinienne.

    «J’espère et je prie pour que l’élargissement du cercle de paix rapproche également nos voisins palestiniens», a-t-il déclaré.

    Rivlin a déclaré aux diplomates rassemblés qu’il était «particulièrement heureux que nous puissions célébrer ici ensemble, malgré la pandémie».

    Il a dit qu’il avait toujours trouvé «une grande amitié et une grande appréciation pour Israël» lors de ses voyages à travers le monde en tant que président, «pour sa démocratie dynamique, sa diversité culturelle et son innovation».

    Et il a déclaré que la coopération internationale était maintenant plus importante que jamais, alors que le monde tentait de mettre fin à la pandémie de coronavirus avec des campagnes de vaccination mondiales.

    Il a également averti que l’Iran menaçait la stabilité et la paix régionales, et a déclaré qu’Israël «n’accepterait pas» les menaces à son existence et ferait tout pour arrêter ceux qui souhaitaient qu’il lui fasse du mal.

    Plus tôt dans la journée, le président a organisé une autre cérémonie annuelle à sa résidence pour remettre les citations annuelles de l’armée pour services distingués à 120 soldats et officiers des Forces de défense israéliennes de différentes unités militaires.

    «Enfant, j’ai grandi à l’époque où nous n’avions pas de pays. Pour moi Israël[‘s existence] n’était pas une évidence », a déclaré Rivlin aux soldats en se remémorant les 73 ans d’histoire d’Israël. «Pour la jeune génération d’aujourd’hui, le puissant et fort État d’Israël, novateur et prospère, révolutionnaire et heureux, est un fait existant.» Le président Reuven Rivlin (CR) avec le chef d’état-major de Tsahal Aviv Kohavi (CL) lors d’un événement pour des soldats exceptionnels dans le cadre des célébrations du 73e jour de l’indépendance d’Israël, à la résidence du président à Jérusalem le 14 avril 2021. (GPO)
    «Mais notre construction interne, le travail sur notre nation et notre société, n’est pas encore terminé», a-t-il déclaré.

    «Je suis touché de me présenter devant vous aujourd’hui pour la dernière fois en tant que président. En ce jour de l’indépendance, vous nous donnez 120 raisons d’être fiers », a-t-il dit, ajoutant que« même s’il semble que nous, en tant que nation, luttons pour nous mettre d’accord sur la voie, nous n’avons pas perdu notre direction », se référant probablement à la politique impasse qui a laissé le pays sans gouvernement stable depuis plus de deux ans.

    Les célébrations de la fête de l’indépendance ont commencé mercredi soir par une cérémonie officielle d’allumage de la torche au mont Herzl à Jérusalem et se sont poursuivies tout au long de jeudi. Des centaines de milliers d’Israéliens ont visité des parcs nationaux, des musées et divers événements tout au long de la journée après que les restrictions relatives aux coronavirus ont été considérablement assouplies.

    FR24News, 16 avr 2021

    Etiquettes : Israël, Emirats Arabes Unis, Maroc, normalisation, Reuven Rivlin, Jordanie, Égypte,

  • L’Agence juive marque les 60 ans du naufrage d’un bateau de migrants du Maroc

    Pour Yom HaZikaron, l’Agence juive a commémoré les 60 ans du naufrage du bateau Egoz qui devait amener des immigrants juifs marocains en Israël

    Agissant pour le compte du Mossad, le navire avait effectué de nombreux voyages secrets pour transporter des immigrants du Maroc à Gibraltar. De là, ils se rendaient en Israël.

    Quarante-quatre personnes sont mortes dans le naufrage de 1961, dont 43 immigrants. On pense que le bateau a heurté un rocher. Vingt-deux corps ont finalement été repêchés et enterrés en Israël.

    « Nos cœurs sont lourds de chagrin pour chaque homme, femme et enfant qui sont morts simplement parce qu’ils ont osé faire partie du miracle qu’est Israël », a déclaré mercredi Isaac Herzog, président de l’Agence juive.

    « Nous rendons hommage aux victimes du navire Egoz et [de l’agent du Mossad à bord] Haim Tzarfati. Ils ont quitté le Maroc par une nuit d’hiver orageuse il y a 60 ans et n’ont jamais atteint leur destination… Le navire a coulé mais n’a pas fait disparaître la nostalgie de Sion. »

    The Times of Israel, 14 avr 2021

    Etiquettes : Israël, Maroc, Yom HaZikaron, Agence juive, Egoz, migrants juifs, Mossad,



  • Une société israélienne de logiciels espions demande au neuvième circuit l’immunité contre le procès contre WhatsApp

    L’affaire permet de déterminer si l’immunité souveraine peut être étendue aux entreprises de cybersurveillance travaillant pour des gouvernements étrangers.

    SAN FRANCISCO (CN) – Trois juges du neuvième circuit ont signalé lundi qu’il était peu probable qu’ils bouleversent des siècles de précédents juridiques en accordant l’immunité souveraine à une société israélienne de logiciels dont l’outil de cybersurveillance a été utilisé par des gouvernements étrangers pour espionner quelque 1 400 journalistes et activistes.

    NSO Group Technologies est probablement mieux connu pour Pegasus, un logiciel espion qui peut pirater un appareil mobile sans être détecté. Il envahit l’appareil par le biais d’un code malveillant dissimulé dans les messages texte envoyés via WhatsApp, Telegram ou d’autres services de messagerie. Une fois implanté sur l’appareil, Pegasus peut contrôler les microphones et les caméras d’un téléphone tout en extrayant les données personnelles et de localisation de son propriétaire – par exemple en grattant l’historique du navigateur et les contacts, en saisissant des captures d’écran et en infiltrant les communications.

    En octobre 2019, WhatsApp et son propriétaire Facebook ont poursuivi NSO, affirmant qu’elle avait infiltré la plateforme de messagerie pour espionner les appareils utilisés par des avocats, des militants des droits de l’homme, des journalistes et des diplomates. WhatsApp affirme que NSO y est parvenu en utilisant les serveurs de WhatsApp pour lancer des appels qui pouvaient infecter les appareils avec des logiciels malveillants une fois l’appel terminé – même si la cible visée ne décrochait jamais le téléphone.

    En juillet 2020, le juge de district américain Phyllis Hamilton a refusé de rejeter l’affaire de WhatsApp, estimant que NSO n’est pas protégé par l’immunité souveraine en tant que société privée, même si elle agit en tant qu’agent de ses clients souverains étrangers.

    Lors de la plaidoirie lundi, l’avocat de NSO, Jeffrey Bucholtz, a eu du mal à convaincre les juges du circuit américain Mary Murguia, nommée par Barack Obama, et Ryan Nelson Dani Hunsaker, nommé par Donald Trump, d’annuler la décision de Hamilton.

    Murguia a demandé à Bucholtz si NSO avait demandé une suggestion d’immunité au Département d’État, ce qui fait partie de la procédure en deux étapes permettant à un tribunal de déterminer si un État étranger a droit à l’immunité souveraine étrangère de sa juridiction.

    « Comment pouvons-nous accorder l’immunité que vous demandez alors qu’il n’y a pas d’exemple apparent de l’exécutif suggérant l’immunité pour une société étrangère privée », a-t-elle demandé.

    Bucholtz a déclaré que le juge Hamilton n’avait pas demandé l’avis du Département d’Etat sur la reconnaissance de l’immunité de NSO, ajoutant que la nouveauté de l’affaire WhatsApp pourrait expliquer pourquoi il n’y a pas d’exemples antérieurs de la branche exécutive pesant sur des poursuites contre des sociétés étrangères privées agissant en tant qu’agents de souverains étrangers.

    « Ils savent qu’ils ne peuvent pas poursuivre les clients étatiques étrangers de NSO », a-t-il dit. « Ils poursuivent donc la société qui fournit le support informatique aux États étrangers. C’est comme si les États-Unis menaient une opération militaire dans un autre pays et que quelqu’un n’aimait pas la façon dont les États-Unis menaient l’opération et poursuivait la société qui a vendu les missiles ou les balles et cherchait à contourner l’immunité des États-Unis de cette façon. »

    Hunsaker a repoussé. « Je trouve l’argument que vos clients avancent ici remarquable », a-t-elle dit à Bucholtz. « Dans les plus de 200 ans d’histoire de notre pays, nous n’avons aucun exemple d’immunité souveraine étrangère accordée à une entreprise privée. »

    Bucholtz a comparé l’affaire à la décision du quatrième circuit Butters v. Vance International, où une société privée engagée pour assurer la sécurité de l’épouse du roi d’Arabie saoudite s’est vu accorder l’immunité contre le procès pour discrimination sexuelle d’un employé.

    « Il n’est pas tout à fait juste de dire qu’il n’y a pas d’exemple », a déclaré Bucholtz. « Mais il est tout aussi remarquable qu’il n’y ait pas un seul exemple d’un tribunal ou de l’exécutif disant que les entités ne sont pas admissibles à l’immunité fondée sur le comportement. »

    Hunsaker a répondu : « L’une des raisons pour lesquelles cela ne s’est pas produit est que tout le monde savait ou supposait que lorsque vous parlez d’immunité souveraine, vous parlez d’un souverain, pas d’un acteur privé. »

    Bucholtz a exhorté le panel à considérer Doğan v. Barak, dans lequel le neuvième circuit a jugé que les fonctionnaires étrangers ont droit à l’immunité lorsqu’ils agissent en leur qualité officielle ratifiée par un gouvernement souverain.

    « Dans l’affaire Doğan, le gouvernement avait fait une déclaration concernant une suggestion d’immunité, ce qui semble assez significatif pour distinguer cette affaire de Doğan », a déclaré Murguia.

    Le NSO ne décide pas quels États étrangers utilisent ses outils ou comment ils choisissent leurs cibles, a déclaré Bucholtz, mais se contente d’installer le logiciel, de former les gouvernements sur la façon de l’utiliser et de fournir un support informatique – ce qui atténue encore sa responsabilité. « Si quelqu’un est responsable, ce sont les États étrangers », a-t-il déclaré.

    Ces dernières années ont été marquées par une vague de procès contre la société de cyberarmement, notamment par Amnesty International et un dissident saoudien qui affirme que le piratage de son téléphone par Pegasus a conduit au meurtre de son ami, le journaliste saoudien Jamal Khashoggi.

    L’année dernière, le Citizen Lab de l’Université de Toronto a signalé que le logiciel espion Pegasus avait été implanté sur les téléphones personnels de 36 journalistes, producteurs, présentateurs et cadres d’Al-Jazeera.

    Un grand nombre d’entreprises technologiques et de groupes de défense ont déposé des mémoires d’amicus curiae dans l’affaire WhatsApp, avertissant que les outils de cybersurveillance comme Pegasus « augmentent considérablement le risque systémique de cybersécurité » et représentent un danger pour les défenseurs des droits de l’homme.

    « Les outils de cybersurveillance comme Pegasus de NSO sont puissants et dangereux. Ces outils dépendent des vulnérabilités du code qui permettent à une personne d’accéder au dispositif, au réseau ou au système d’une autre personne. Si ces outils sont mal utilisés, les résultats peuvent être désastreux », a écrit l’avocat Mark Farris au nom du groupe qui comprend Microsoft, Cisco, LinkedIn et GitHub.

    L’Electronic Frontier Foundation a souligné que la liste des clients étrangers de NSO « reste secrète » et que pour « promouvoir la transparence dans les affaires internationales, la doctrine de l’immunité ne devrait protéger que les actions entreprises par un État, ses organes ou ses entreprises – et non les actions blanchies par une entité privée comme NSO ».

    Représentant WhatsApp, l’ancien Solicitor General adjoint Michael Dreeben a attaqué la stratégie de NSO consistant à chercher à obtenir une forme nouvelle et sans précédent d’immunité pour ses actions, qui n’est habituellement accordée qu’aux individus qui représentent des États étrangers.

    « NSO cherche à étendre ce concept dans une direction radicalement nouvelle qui couvrirait les entreprises contractantes. Cette forme d’immunité n’a jamais été soutenue par la common law dans l’histoire des États-Unis », a-t-il déclaré.

    M. Dreeben a noté que les États étrangers se manifestent généralement pour protéger leurs opérations en demandant une suggestion d’immunité au Département d’État.

    « Ici, nous n’avons rien de tel. NSO n’a même pas identifié les multiples clients étrangers pour lesquels elle prétend travailler. C’est totalement opaque », a-t-il déclaré, ajoutant que NSO ne sert pas d’agent d’un État étranger, mais « opère comme une entreprise commerciale privée dont la principale préoccupation est de réaliser des bénéfices pour son propre actionnaire. Et dans ce contexte, elle ne sert d’agent de personne, c’est une société ».

    Bucholtz a déclaré qu’un jugement en faveur de WhatsApp pourrait laisser plus d’entreprises technologiques ouvertes à des poursuites devant des tribunaux étrangers si elles contractent avec les États-Unis dans leurs enquêtes de sécurité nationale à l’étranger. « La chaussure pourrait facilement être sur l’autre pied », a-t-il déclaré.

    Le panel a pris l’affaire en délibéré.

    Courthouse News Service, 12 avr 2021

    Etiquettes : Israël, NSO, Pegasus, espionnage, Facebook, Whatsapp, logiciel espion, spyware,


  • Normalisations entre le monde arabe et Israël : Biden reprend le flambeau de Trump

    Tamara Nassar, 8 avril 2021

    Ce mardi, le cabinet soudanais a voté l’abolition d’une loi qui interdisait les relations diplomatiques et commerciales avec Israël, inversant ainsi une politique longue de six décennies.

    Le bureau du Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok a annoncé la décision sur Twitter, affirmant dans le même souffle

    « la position ferme du Soudan quant à l’instauration d’un État palestinien dans le cadre de la solution à deux États ».

    Déclarer son soutien à la solution moribonde à deux États est une échappatoire habituelle utilisée par les gouvernements arabes et européens pour faire oublier leur complicité et leur inaction alors qu’Israël continue à coloniser la terre palestinienne par la violence.

    Cette décision doit encore être approuvée par le Conseil souverain du Soudan – sa législature intérimaire – avant de pouvoir entrer en application.

    La veille du jour où le cabinet soudanais a accepté d’abroger la loi sur le boycott, Hamdok et le secrétaire d’État américain Antony Blinken ont eu un entretien téléphonique.

    Blinken a assuré Hamdok de « l’importance du rôle du Soudan dans la création de la stabilité dans la région », a déclaré le bureau de Hamdok.

    Le porte-parole du département d’État, Ned Price, a expliqué que les deux hommes avaient discuté du soutien américain aux « efforts du gouvernement de transition en vue de faire progresser le processus de paix » – sans toutefois spécifier à quoi cela faisait référence.

    Aucun briefing concernant l’échange téléphonique n’a fait état d’Israël.

    Au cours de ses audiences de confirmation, en janvier, Blinken a multiplié les éloges à l’adresse des efforts de l’administration Trump en vue d’assurer les accords de normalisation entre Israël et divers États arabes, malgré le rejet obstiné par Israël des droits palestiniens.

    « J’applaudis le travail qui a été accompli pour faire aller de l’avant la normalisation avec Israël », a déclaré Blinken aux sénateurs.

    « Cela rend Israël et la région plus sûrs. C’est une bonne chose et, oui, j’espère que nous pourrons construire sur cela aussi. »

    « De lourdes pressions »

    Le gouvernement de transition du Soudan a accepté d’instaurer des relations diplomatiques entières avec Israël en octobre dernier, dans le cadre d’un accord plus large visant à installer le pays fermement dans le giron des États-Unis.

    On s’attend à des traités officiels une fois que le Soudan formera un gouvernement permanent, mais les hauts responsables israéliens ont déjà effectué plusieurs visites à Khartoum au cours des derniers mois.

    À l’époque de l’accord, le président américain Donald Trump avait annoncé qu’il retirerait le Soudan de la liste américaine des nations soutenant le terrorisme en échange de 335 millions de USD de compensations pour les victimes américaines des attentats d’al-Qaïda.

    Le 31 mars, Blinken a confirmé la réception des fonds en provenance du Soudan.

    Blinken a qualifié le paiement d’entame d’un « nouveau chapitre » entre les deux pays.

    Alors que la déclaration de Blinken ne fait aucunement état d’Israël, le fait que le Soudan a accepté d’effectuer le paiement en échange de sa radiation de la liste a été perçu comme une première motivation de la normalisation des relations avec Israël.

    L’an dernier, un porte-parole du gouvernement soudanais avait révélé que le pays subissait de « lourdes pressions » de la part des États-Unis en vue de normaliser ses liens avec Israël en échange de sa radiation de la liste américaine du terrorisme.

    « Il a été dit clairement que c’était lié », a expliqué le ministre soudanais de l’Information, Faisal Mohamed Salih, au correspondant de presse de la TV iranienne, Ahmed Kaballo.

    « ‘Si vous voulez que le Soudan soit retiré [de la liste américaine des nations qui soutiennent le terrorisme], vous devez normaliser vos relations avec Israël.’ C’était une situation très difficile », a-t-il ajouté.

    Il y a peu de signes que l’important apport d’armes américains au Soudan ait changé sous Biden.

    Intimidations et encouragements

    Le Soudan était l’un des quatre États arabes à accepter de normaliser leurs relations avec Israël au cours de la dernière année de Trump à la présidence.

    Les trois autres étaient les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn et le Maroc.

    L’administration Trump a utilisé un mélange d’intimidations et d’encouragements afin de concrétiser certains de ces accords.

    L’administration Biden semble reprendre le même flambeau.

    Le journaliste israélien Barak Ravid a rapporté que la Mauritanie était elle aussi sur le point de normaliser ses relations avec Israël et qu’elle « espérait obtenir des encouragements économiques en retour », mais Trump avait quitté son mandat avant qu’un accord eût été dégagé.

    Ravid a expliqué que l’administration Biden espérait mettre sur pied des accords de normalisation similaires « tout en assurant ses propres réalisations via de nouveaux accords ».

    « Plusieurs des relations nouvelles instaurées entre Israël et les quatre pays des accords d’Abraham s’accélèrent dans leur propre cadre », a expliqué à Ravid un haut responsable américain qui n’a pas été nommé.

    « Les États-Unis continueront à encourager cette dynamique. »

    Plus tôt, dans les années 1990, la Mauritanie avait instauré des relations diplomatiques avec Israël, mais les avait interrompues en 2010 afin de protester contre les agressions israéliennes sur les Palestiniens de Gaza.

    En février, les médias israéliens ont rapporté que la Mauritanie était l’un des pays censés recevoir des doses de vaccin COVID-19 en provenance d’Israël dans le cadre d’un effort du Premier ministre Benjamin Netanyahou en vue de rentrer dans les bonnes grâces des gouvernements du monde entier.

    Alors que ces plans ont été suspendus en raison d’une opposition juridique, des millions de Palestiniens vivant sous l’occupation militaire israélienne se voient toujours refuser le vaccin.

    Charleroi pour la Palestine, 8 avril 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Israël, normalisation, pays arabes, Maroc, Mauritanie, Palestine, Donald Trump, Joe Biden,

  • Jordanie : Vers un nouveau conflit de légitimité entre Hachémites et Wahhabites

    L’Arabie saoudite a sollicité l’aide des États Unis pour intercéder auprès d’Israël en vue de se substituer à la Jordanie dans la gestion de la Mosquée Al Aqsa, dans le secteur arabe de Jérusalem, en vue d’apporter sa caution de «Gardiens des lieux saints de l’Islam» à la transaction du siècle, concocté par le gendre présidentiel américain Jared Kushner avec le premier ministre israélien Benyamin Nethanyahu.

    Cent ans après l’expulsion du Chérif Hussein de la Mecque, le conflit de légitimité entre Hachémites et Wahhabites a brutalement rebondi à l’occasion de la transaction du siècle. Le triple sommet de La Mecque, organisé par le Roi Salmane d’Arabie, le 30 Mai 2019, le dernier vendredi du mois du jeûne du Ramadan, a été le théâtre de cette passe d’armes. Le triple sommet était destiné à faire cautionner par ses pairs arabes et musulmans le bradage de la Palestine selon un schéma mis au point par les pétromonarchies du Golfe, avec la complicité des Israéliens et des Américains.

    Au pouvoir depuis 20 ans, Abdallah II a vu son royaume déclassé dans l’ordre stratégique régional au profit de l’Arabie saoudite depuis l’accession de Donald Trump à la présidence américaine et le partenariat noué entre le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane, et Jared Kushner, membre actif du lobby juif américain.

    Opération commando du Roi Abdallah de Jordanie à La Mecque.
    Dans ce qui s’apparente à une opération commando, le Roi Abdallah II de Jordanie a débarqué de son avion privé à l’aéroport de La Mecque, le 30 Mai 2019, revêtu de la tenue blanche de pèlerin, en compagnie de sa garde rapprochée, se rendant directement sur les lieux saint pour y effectuer «le petit pèlerinage» (Manassek Al Omra), avant de se pointer au siège du sommet de La Mecque.

    Par ce coup d’éclat, Abdallah II de Jordanie a voulu brûler la politesse à son hôte saoudien, comme pour lui signifier dans l’ordre subliminal que le maître des céans à La Mecque, était, lui, l’arrière petit-fils du Chérif Hussein, et non l’usurpateur wahhabite.

    Le Chérif Hussein de La Mecque a été renversé en 1925 par les Wahhabites, victime de la duplicité des Anglais…«A la chute de l’Empire ottoman, Hussein devint roi du Hedjaz indépendant avec l’accord tacite du Foreign Office. Les Britanniques continuaient néanmoins à entretenir un autre allié, Ibn Saoud le wahhabite, ennemi de Hussein le hachémite, qui se lança à la conquête de la péninsule. En 1925, Ibn Saoud prit La Mecque, mettant fin à presque un millénaire de chérifat hachémite».

    Sur le Chérif Hussein de La Mecque, cf ces liens:

    https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/
    https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/

    Le prophète arabe et hachémite «Al Nabiyyou Al Arabi Al Hachémi».

    Le message se devait être sans ambiguïté. Prenant la parole à l’ouverture du sommet de La Mecque, le monarque jordanien récidivera comme pour enfoncer le clou. Pour La première fois dans une enceinte internationale, prenant à témoin ses pairs musulmans et arabes, le Roi de Jordanie, chef de la dynastie hachémite, a évoqué «le prophète arabe et hachémite -Nabiyyou Al Arabi Al Hachémi», qualifiant dans la foulée le Roi du Maroc, chef de la dynastie alaouite, de «Cousin Germain-Ibn Ammi».

    Pour le lectorat arabophone, le prophète qualifié au sommet de La Mecque « Al Nabiyyou Al Arabi Al Hachemi », sur ce lien

    Une déclaration qui a laissé sans voix les Saoudiens, peu habitués à de tels écarts de langage de la part de nombreux dirigeants arabes et musulmans, la plupart, bénéficiaires de leurs subsides.

    Le Roi de Jordanie est le «gardien des lieux saint de l’Islam de Jérusalem» notamment la Mosquée Al Aqsa, le socle de sa légitimité, et le Roi du Maroc, le président du comité «Al Qods».

    Longtemps alliés souterrains d’Israël, le jordanien au Machreq, le marocain au Maghreb, paraissent pâtir de leur déclassement dans la stratégie atlantiste, dessaisis au profit de l’Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis de leur rôle traditionnel de tremplin des menées atlantistes à destination du Monde arabe.

    Pour aller plus loin sur ce sujet : https://www.renenaba.com/la-jordanie-et-le-maroc-deux-voltigeurs-de-pointe-de-la-diplomatie-occidentale/

    Le Roi du Maroc, un «cousin germain»

    Fait inhabituel, le Roi Abdallah de Jordanie a qualifié le Roi Mohamad VI du Maroc de «cousin germain» devant une assemblée de notables de Jérusalem. Jamais auparavant le monarque hachémite avait fait état d’un tel lien de parenté avec le chef de la dynastie alaouite. Le faisant ainsi devant des représentants d’une cité dont le destin est en jeu, Abdallah II a voulu suggérer l’appartenance commune des deux rois à la même lignée religieuse et donc leur solidarité dans la défense des lieux saints de l’Islam.

    La décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et d’y transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv s’est accompagnée de la reconnaissance de la responsabilité du gouvernement israélien dans la gestion des Lieux Saints, et, par voie de conséquence, la suppression implicite de la tutelle jordanienne sur Les Lieux Saints Musulmans.

    Cette mesure a été ressentie comme un camouflet majeur pour Abdallah II qui se considère comme le garant du 3me Lieu Saint de l’Islam, Jérusalem, exerçant ses prérogatives non en tant que Roi de Jordanie, mais en tant que chef de la dynastie Hachémite, descendant de la famille du prophète.

    A l’arrière plan d’un chantage financer permanent de l’Arabie saoudite, la Jordanie, sans ressources énergétiques, ployant de surcroît sous le fardeau du poids des réfugiés syriens, -de l’ordre de 2 millions de personnes dans le Royaume,- est au bord de l’apoplexie financière.

    Se superposant à une pression constante des États Unis en vue de brider la normalisation de ses relations avec la Syrie, ce fait a privé du coup le Royaume de substantiels revenus résultant du transit des marchandises vers l’hinterland arabe.

    Le chantage saoudien sur le nucléaire jordanien, -dont le prince héritier Mohamad Ben Salmane réclame une participation à son exploitation sur le territoire saoudien en contrepartie du feu vert américain-, de même que la privation de la tutelle jordanienne sur les Lieux Saints Musulmans de Jérusalem témoignent de la grande solitude de la monarchie hachémite et du mépris de ses alliés traditionnels à son égard. Elle a conduit le monarque à chercher à briser son isolement en faisant alliance avec son cousin du Maghreb, le Roi du Maroc, «Commandeur des croyants» et nouveau allié officiel d’Israël.

    En Février 2021, le prince héritier jordanien Hussein a dû renoncer à se rendre à la Mosquée de Jérusalem pour y marquer l’attachement du trône hachémite à ce lieu saint musulman, sous l’effet des conditions contraignantes par Israël à sa venue.

    En rétorsion, la Jordanie a interdit le survol de son espace aérien à l’avion qui devait transporter le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu vers Abou Dhabi pour sa première visite officielle depuis la normalisation entre les Émirats Arabes Unis et l’État hébreu, à l’automne 2020.

    Le chantage saoudien sur le nucléaire jordanien :

    https://www.madaniya.info/2020/10/08/nucleaire-monde-arabe-2-4-le-chantage-saoudien/
    https://www.renenaba.com/grande-solitude-de-dynastie-hachemite-13/
    https://www.madaniya.info/2017/03/06/cherif-hussein-de-la-mecque-fondateur-de-la-dynastie-hachemite-2-3/
    https://www.madaniya.info/2017/03/11/cherif-hussein-ben-ali-schizophrene-menteur-insignifiant-tetu-cupide-pretentieux-3-3/
    Sur les raisons de la guerre larvée entre l’Arabie saoudite et le Maroc :

    https://www.madaniya.info/2019/06/18/abou-dhabi-leaks-1-2-arabie-saoudite-emirats-arabes-unis-le-prurit-belligene-des-deux-princes-heritiers-du-golfe
    Toutefois, au terme d’une brouille de près d’un an, l’Arabie saoudite, sous le double effet corrosif du bombardement des installations du géant pétrolier saoudien ARAMCO et du retentissant revers de Najrane, marqué par l’occupation d’une large portion de la province et la capture d’un bataillon complet saoudien, en septembre 2019, a été contrainte à un rétropédalage envers le Maroc. Un communiqué du syndicat des pétromonarchies du Golfe, paru en octobre 2019, a réaffirmé leur plein soutien à la souveraineté du Maroc et sa politique visant à assurer son autogestion sur le Sahara occidental.

    Mais, si la tension entre l’Arabie saoudite et le Maroc a baissé d’un cran elle demeure néanmoins vive entre Rabat et Abou Dhabi au point que l’association «Croyants sans frontières» a dû fermer ses bureaux au Maroc afin d’échapper à la colère que cette organisation caritative à l’activisme intempestif suscitait au sein de la population.

    Les objectifs sous-jacents du triple sommet de la Mecque
    En organisant le dernier vendredi du mois du Ramadan 2019 un triple sommet à La Mecque, premier des Hauts Lieux Saints de l’Islam, le Roi Salmane voulait acter, à la face au Monde, la centralité de la dynastie wahhabite sur la sphère musulmane. Et forcer ses diverses composantes à souscrire au nouveau partenariat judéo-sunnite, -l’alliance des pétromonarchies du Golfe et d’Israël face à l’Iran-, au prix d’une relégation de la Palestine de l’agenda international.

    Pour ce faire, l’Arabie a criminalisé toutes les formations islamistes -les Frères Musulmans et ses déclinaisons dégénératives (Al Qaida, l’État Islamique)-, quand bien elle aura été leur incubatrice absolue, ainsi que le Hezbollah libanais, le Hamas palestinien et les Houthistes yéménites de crainte qu’elles ne lui portent un jour ombrage.

    Illustration pathologique de la déconnexion mentale des pétromonarchies arabes, le volumineux communiqué final du triple sommet a été largement consacré à la dénonciation de l’Iran, pourtant un membre fondateur de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), passant complètement sous silence la guerre d’agression des roitelets du pétrole contre le Yémen, pourtant un pays arabe et musulman parmi les plus pauvres au Monde, ne réservant qu’un mince paragraphe incantatoire sur la Palestine.

    Le Tomahawk dévastateur sur le wahhabisme de la Conférence de Grozny (3-5 septembre 2016).
    La contestation du leadership spirituel de la monarchie saoudienne s’était déjà manifestée cinq ans plus tôt avec la conférence de Grozny, en septembre 2016, qui a fait l’effet d’un tomahawk sur le wahhabisme.

    L’Arabie saoudite, l’un des grands financiers de la planète, le pays qui abrite les Lieux Saints de l’Islam (La Mecque et Médine), dont il s’est érigé en gardien pour s’en servir comme tremplin dynastique, en butte à de vives critiques dans son propre camp, a été quasiment mis à l’index, alors qu’il est engagé dans un redoutable conflit de puissance avec son rival chiite iranien.

    Symbole de l’exacerbation croissante que suscite le bellicisme omnidirectionnel du wahhabisme saoudien de même que sa rigidité dogmatique, la secte wahhabite salafiste a été purement et simplement exclue de la famille sunnite lors du congrès de Grozny (Tchétchénie) qui s’est tenu du 3 au 5 septembre 2016. Une décision qui donne la mesure du degré de virulence du conflit pour le leadership du Monde musulman.

    Fait sans précédent, cette décision aux effets dévastateurs sur le plan théologique et diplomatique sur le primat saoudien dans la sphère musulmane a été prise lors d’un congrès qui a rassemblé près de 200 dignitaires religieux, oulémas et penseurs islamiques d’Égypte, de Syrie, de Jordanie, d’Algérie, du Maroc, du Soudan et d’Europe.

    Bravant les foudres saoudiennes, la conférence de Grozny a non seulement exclu le wahhabisme salafiste de la définition du sunnisme, voire du cadre de la communauté sunnite, mais elle a en outre clairement condamné les institutions religieuses saoudiennes, en particulier l’Université islamique de Médine.
    Inaugurée par le Cheikh d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, le congrès a été marqué par une forte participation égyptienne -le Grand Mufti d’Égypte, Che ikh Chawki Allam, le conseiller du président égyptien et l’ancien grand Mufti d’Égypte, Cheikh Ali Jomaa, ainsi que par la présence du grand Mufti de Damas, Cheikh Abdel Fattah al-Bezm, du prédicateur yéménite Ali Al-Jiffri et du penseur islamique Adnan Ibrahim.

    Dans le communiqué, les participants sont convenus que «les gens du sunnisme et ceux qui appartiennent à la communauté sunnite sont les Asharites et les Maturidites, au niveau de la doctrine; les quatre écoles de jurisprudence sunnite (Chaféite, Hanbalite, Hannafite et Malekite), au niveau de la pratique; et les soufis, au niveau de la gnose, de la morale et de l’éthique».

    Pour aller plus loin sur ce thème, : https://www.madaniya.info/2017/02/05/l-islam-face-a-la-redoutable-epreuve-de-l-aggiornamento-1-3/


    Épilogue : 1973 Faysal et l’arme du pétrole

    Sous l’égide du Roi Faysal, (1953-1975), l’usage de l’arme du pétrole en soutien à l’offensive combinée syro-égyptienne pour la destruction de la Ligne Barlev, et la récupération du Sinai égyptien, ainsi que le plateau syrien du Golan, lors de la guerre d’octobre 1973, a propulsé l’Arabie saoudite au firmament de la popularité, plongeant la quasi totalité du monde musulman en état de prosternation devant la dynastie wahhabite.

    Quarante six ans plus tard, l’édifice paraît lézardé et le visage strié de stigmates de tant de félonie et de turpitudes.

    Le plus ancien servant du Royaume Uni de l’époque coloniale a bénéficié pour prime de sa servitude -servilité ?- de la gratification de trois royaumes (Le Hedjaz, l’Irak et la Jordanie), dont il n’en subsiste cent ans après, qu’un et unique royaume, la Jordanie, réduit d’ailleurs à sa portion congrue – la Transjordanie- menacée de servir de «Patrie de substitution» aux Palestiniens. Une perspective que le Roi Abdallah II vit comme un cauchemar.

    Le plus ancien allié clandestin d’Israël dans le Monde arabe a puissamment contribué à affaiblir son propre camp, en dépit de l’assassinat du Roi Abdallah I dans l’enceinte même de la Mosquée Al Aqsa de Jérusalem (1948), que cela soit par le massacre collectif de Palestiniens lors du «Septembre Noir» jordanien (1970), ou les fuites du Roi Hussein en direction de l’état major israélien sur les préparatifs de la guerre d’Octobre 1973, sans la moindre contrepartie que la survie de son trône.
    L’allié majeur d’Israël dans le Monde arabe, son paratonnerre face aux menées anti israéliennes dans la zone, le plus fervent soutien des équipées américaines en terre arabe, comme l’illustre le rôle tremplin de la Jordanie à l’invasion américaine de l’Irak (2003), et sa fonction déstabilisatrice sur le front sud de la Syrie, en 2012-2016, se retrouve ainsi à l’occasion du centenaire des accords Sykes-Picot et de la promesse Balfour, à la recherche d’un nouveau rôle d’appoint, d’une nouvelle légitimité.

    Absorption du reliquat de la Palestine par le trône hachémite ou subversion du Royaume par la majorité palestinienne de la population jordanienne? Dans le sillage de la stratégie israélo-américaine pour sa survie? Dans le sillage de l’Arabie saoudite, au risque de s’engager dans une zone de forte turbulence ? Avec en perspective son lot habituel d’opération de déstabilisation, de guerre psychologique, de manœuvres d’intoxication et de désinformation, pour ramener au bercail occidental la brebis égarée, qui sera un temps -le temps de sa rédemption-, une brebis galeuse ?
    L’initiateur de la «Grande Révolution Arabe» se révèle un siècle plus tard l’artisan de la plus «grande mystification arabe», préludant au bradage de la Palestine.

    La Jordanie s’est employée, dans la foulée de la normalisation collective arabe avec Israël, à l’automne 2020, à établir une alliance verticale entre l’Irak, la Jordanie et l’Égypte, dans une forme de barrage symbolique visant à prévenir une trop grande promiscuité entre les pétromonarchies et l’État Hébreu.

    Querelle dynastique inter hachémite

    Alors que la Jordanie s’apprête à célébrer le 18 avril 2021, le premier centenaire de la proclamation du Royaume, la dynastique hachémite est en proie à une violente épreuve de force entre le Roi et son ancien prince héritier, le Prince Hamza. Hamza, fils de la Reine Nour, née Liza Al Halaby, fille de l’ancien directeur de la PanAm et dernière épouse du Roi Hussein, a été placé en résidence surveillée, sous l’accusation de complot contre la sûreté de l’état. L’enjeu est de taille en ce qu’une éviction du pouvoir du Roi Abdallah II priverait du coup son fils d’accéder au trône, et, par la même occasion la possibilité qu’un palestinien soit le Roi de Jordanie, du fait que le prince héritier Hussein est le fils de la reine Rania, d’origine palestinienne.

    Quid des Hachémites ou des Wahhabites triomphera de ce conflit de légitimité? Rendez vous au siècle prochain pour connaître la réponse, alors que se pose de manière lancinante la question de la validité des garanties américaines et israéliennes dans une zone où le tandem est en reflux de puissance.

    Additif
    Restauration du primat hachémite
    Dès son arrivée en Arabie saoudite Abdallah II s’est rendu directement à la Mecque pour y effectuer le petit pèlerinage en compagnie de ses gardes de corps.
    Abdallah de Jordanie: Roi du Maroc, Ibn Ami (mon cousin germain)

    Le prophète qualifié au sommet de La Mecque « Al Nabi al Arabi al Hachemi ».

    René Naba

    Source : Madaniya, 12 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, Arabie Saoudite, Mosquée Al Aqsa, Hachémites, wahabites, Israël,

  • Liban : Un ministre libanais étend sa revendication sur la zone maritime contestée avec Israël

    BEYROUTH (Reuters) – Le ministre intérimaire des travaux publics et des transports du Liban a déclaré lundi qu’il avait signé un document élargissant les revendications du Liban dans le cadre de son conflit frontalier maritime avec Israël.

    L’amendement ajouterait environ 1 400 kilomètres carrés à la zone économique exclusive revendiquée par le Liban dans sa soumission initiale aux Nations Unies.

    Le document doit maintenant être signé par le premier ministre intérimaire, le ministre de la défense et le président libanais avant d’être soumis aux Nations unies pour une revendication officielle visant à enregistrer les nouvelles coordonnées de la zone.

    « Je m’attends à ce qu’il soit signé car tout le monde, le ministre de la défense, le premier ministre et le président, est concerné par cette question », a déclaré le ministre Michel Najjar lors d’une conférence de presse.

    Des négociations entre les vieux ennemis que sont le Liban et Israël ont été lancées en octobre pour tenter de résoudre le différend concernant leur frontière maritime, qui a bloqué l’exploration des hydrocarbures dans cette zone potentiellement riche en gaz.

    Ces pourparlers, qui sont l’aboutissement de trois années de diplomatie de la part de Washington, sont depuis lors au point mort.

    Israël pompe déjà du gaz à partir d’énormes gisements offshore, mais le Liban n’a pas encore trouvé de réserves commerciales de gaz dans ses propres eaux.

    Le Liban, en proie à un profond effondrement financier qui menace sa stabilité, a désespérément besoin de liquidités alors qu’il est confronté à la pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990.

    « Nous ne céderons pas un pouce de notre patrie, ni une goutte de ses eaux, ni un pouce de sa dignité », a déclaré M. Najjar.

    Reuters, 12 avr 2021

    Etiquettes : Liban, Israël, zone économique exclusive, Michel Najjar,

  • L’Iran dit que son navire Saviz a été attaqué en mer Rouge

    DUBAI (Reuters) – Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré mercredi qu’un navire iranien, le Saviz, avait été attaqué en mer Rouge, un jour après que les médias aient rapporté que le navire avait été touché par des mines à patelle.

    «L’explosion s’est produite mardi matin près de la côte de Djibouti et a causé des dégâts mineurs sans faire de victimes. Le navire était un navire civil stationné là-bas pour protéger la région contre les pirates », a déclaré le porte-parole du ministère Saeed Khatibzadeh.

    «Le problème est sous enquête».

    Il s’agit de la dernière d’une série d’attaques signalées contre des navires appartenant à des Israéliens ou des Iraniens depuis fin février, dont les deux parties se sont accusées l’une l’autre d’être responsables.

    Les responsables israéliens ont refusé de commenter l’attaque signalée mardi contre le navire iranien.

    Interrogé mercredi par des journalistes sur l’attaque, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a refusé. Mais il a ajouté, selon le site d’information Maariv: «Nous avons des systèmes offensifs fonctionnant 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, 365 jours par an et ils sont prêts à entrer en action dans n’importe quelle arène et sur n’importe quelle distance.»

    L’Iran a refusé de reconnaître Israël depuis sa révolution islamique de 1979 qui a renversé le Shah soutenu par les États-Unis. Israël considère le programme nucléaire iranien comme une menace pour son existence.

    Les incidents de navigation se sont produits depuis que le président américain Joe Biden a pris ses fonctions en janvier, s’engageant à rejoindre l’accord de confinement nucléaire de l’Iran en 2015 avec six puissances mondiales – abandonné par son prédécesseur Donald Trump dans une démarche saluée par Israël – si Téhéran revient au plein respect de l’accord. .
    Téhéran et Washington ont tenu ce qu’ils ont décrit comme des pourparlers indirects «constructifs» à Vienne mardi afin de trouver des moyens de relancer l’accord.

    Reuters, 7 avr 2021

    Etiquettes : Iran, navire, Mer Rouge, mines à patelle, Djibouti, Israël,

  • La solidarité arabe est un mythe

    L’emballement de l‘actualité dans le royaume de Jordanie vient rappeler la fragilité des régimes monarchique au Moyen-Orient. Même si dans le royaume hachémite les problèmes se traitent avec bien plus de douceur qu’en Arabie Saoudite ou au Maroc, il n’en demeure pas moins que dans le fond, les situations sont à peu près comparables, à savoir une sourde lutte pour le pouvoir qui se résout par des arrestations, des mises en résidence surveillée et parfois des liquidations physiques discrètes.

    La crise politique en Jordanie a un autre mérite, celui de réveiller les autres pays membres de la Ligue des Etats arabes. L’unanimité de la condamnation de la tentative de putch avortée donne un aperçu assez précis du poids du royaume hachémite au sein de la famille arabe. Mais là s’arrête le constat. En réalité, il n’y en a pas un autre. Et pour cause, la Ligue arabe a toujours été un rassemblement d’Etats égoïstes et désunis. Disons-le franchement, les décisions concernant la région ne se prennent ni au Caire ni à Tunis et encore moins en Arabie Saoudite. Ces capitales appliquent toute honte bue des instructions qui leur viennent de Paris, Londres, Washington et de Tel-Aviv.

    En massacrant l’un des principes fondateurs de la Ligue arabe, les membres de cette constellation en majorité composée de petits roitelets et de présidents sans envergure ont montré toute leur disponibilité à se fondre le moule de la mondialisation aux relents sionistes et ne cherchent qu’à sauver leur peau, ici et aujourd’hui. Exceptons donc l’Algérie, la Syrie et la Tunisie.

    La preuve de l’allégeance honteuse de ces chefs d’Etat de pacotille a été actée avec l’admission de « l’opposition » syrienne en tant que représentant d’un peuple qui souffre et dont personne n’a demandé l’avis, au sien de la Ligue des nations arabe, les souverains de la région ont ouvert une boite de pandore. Ils ont effacé, par ce geste, toute l’histoire de la Syrie indépendante qu’ils ont mis entre parenthèse pour offrir la société syrienne pieds et poing liés aux anciennes puissances coloniales. Lesquels, ce n’est un secret pour personne, sont sous le giron de l’Etat d’Israël qui, a réussi à détourner le besoin de liberté des populations arabes pour en faire un instrument de la ruine des nations.

    Il n’est pas difficile de comprendre qu’une dizaine d’années après la destruction de la capitale des Abbassides, celle des Omeyades a aussi été donnée en offrande à tous les ennemis de l’Islam des lumières. Islamistes et sionistes, même combat. Et il faut croire qu’ils sont parvenus à se faire porter par les vents de la contre-révolution. Celle-ci s’est bien installée dans tous les pays du «printemps arabe », à l’exception de l’Algérie et de la Tunisie. Le prochain sommet de la Ligue arabe aura lieu à Alger. Il sera question de la réadmission de la Syrie authentique au sein de l’organisation panarabe. Les rois seront-ils solidaires, comme ils l’ont été pour la Jordanie?

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 6 avr 2021

    Etiquettes : Jordanie, monarchies arabes, Moyen Orient, Proche Orient, royaume hachémite, Arabie Saoudite, Maroc, Ligue arabe, Algérie, Syrie, Tunisie, Israël,