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  • Israël, la pandémie et les hommes en noir

    Par Mohamed Larbi Bouguerra

    Si on prête foi aux médias occidentaux, Israël serait un phénix en ces temps de pandémie.

    C’est peut-être le cas- hypothèse d’école- si on fait abstraction de l’utilisation à des fins bassement politiciennes du Covid-19 par Netanyahou et en ayant comme point de mire les élections législatives israéliennes du 23 mars prochain ; si on oublie l’ignoble refus israélien du vaccin aux Palestiniens sous occupation et si on ne tient pas compte de ce qui se passe en Israël avec les ultraorthodoxes qui refusent d’appliquer tout ce qui vient du gouvernement «séculier».

    Si Israël a eu si vite le vaccin, c’est parce qu’il a consenti de fouler au pied l’éthique en partageant avec le fabricant, tous les renseignements médicaux personnels des Israéliens vaccinés.

    Le 25 février 2021, le quotidien Haaretz a publié un article fleuve de Ronen Bergman intitulé « Comment la pandémie a été tout prêt de déchirer Israël » avec ce chapeau : « Les confinements ont créé des tensions extrêmes entre les communautés non-pratiquantes et les ultraorthodoxes. Les conséquences politiques de ces tensions pourraient être ressenties au cours des années à venir. »

    Israël a enfermé sa population bien plus que tout autre pays au monde et pourtant il a enregistré le taux le plus élevé d’infection au coronavirus. La raison principale de ce paradoxe apparent est la communauté ultraorthodoxe. Cet aspect de la pandémie en Israël est peu évoqué par les médias. « Les haredim ont exaspéré le pays durant l’épidémie de Covid-19, en refusant de respecter les confinements. » écrit bien précautionneusement Louis Imbert dans le Monde (21-22 mars 2021, p. 4)

    C’est ainsi que le 31 janvier 2021 alors que le pays était confiné pour la troisième fois, le rabbin Meshulam Dovid Soloveitchik, 99 ans, a rendu l’âme terrassé par le coronavirus. Il dirigeait une yeshiva (école religieuse) d’élite à Jérusalem. Dans ces établissements, on n’étudie ni les mathématiques ni l’histoire ni les langues étrangères. (Le Monde, 21-22 mars 2021).

    Avec la pandémie, les enterrements et les mariages sont devenus des sujets de frictions et de controverses violentes en Israël. Le mariage, le 5 août 2020, du petit-fils du grand rabbin Yissachar Dov Rokeach, intronisé à l’âge de neuf ans, réunit plusieurs milliers de personnes de la communauté de Galicie (Ukraine) sans la moindre précaution contre le virus. De fait, la majorité des ultraorthodoxes refuse de porter le masque et de respecter la distanciation prétendant que le confinement les empêche de pratiquer leur foi. Résultat : trois fois plus d’atteintes Covid-19 que chez le reste de la population israélienne. Le rabbin Soloveitchik a été infecté dans son école qui a continué à fonctionner au mépris des ordres du gouvernement. Des milliers d’hommes en noir (les haredim : ceux qui tremblent devant dieu)) ont tenu à suivre le cortège funèbre sans masque ni distanciation annonçant ainsi un super cluster. Vint s’ajouter à ce deuil la mort du grand rabbin Yitzchok Scheiner, 98 ans- une autre éminence ultraorthodoxe- des suites des complications du corona virus. Son enterrement réunit encore des milliers de disciples.

    La police ne fit rien face à ces foules. Des vidéos montrent qu’elle est plus répressive et violente vis-à-vis des Israéliens laïcs que vis-à-vis des haredim.

    Le porte-parole de la police, Shabtai Gerberchik, se défend: «Je ne vais pas confronter 20 000 personnes. Je n’ai pas les moyens de le faire.» Explication: les ultraorthodoxes soutiennent le gouvernement Netanyahou. Ce dernier se singularisa en interdisant à ses propres citoyens de regagner le pays lors de la fermeture de l’aéroport de Tel Aviv pendant le confinement…. mais il autorisera ses seuls soutiens ultraorthodoxes à rentrer dans leur foyer afin de pouvoir voter pour lui le 23 mars 2021.

    L’influence politique et sociale de ces derniers ( 12,6% de la population) n’est pas négligeable. Le vice-président de la Knesset est un haredim qui ose déclarer que l’Etat d’Israël est antisémite. De plus, le mariage, le divorce, les enterrements et les conversions sont du ressort exclusif des seuls rabbins en Israël. Dans cet Etat «démocratique» pas de mariage civil et des films ont montré l’inhumain calvaire des femmes qui n’ont pu obtenir de leur mari l’autorisation de se séparer, le fameux «guet».

    Face aux multiples procès et aux manifestations hebdomadaires qui visent le Premier Ministre Netanyahou, le soutien des religieux est vital. Autre atout des haredim : la femme orthodoxe met au monde 6,6 enfants alors que l’Israélienne non pratiquante donne naissance à 2,2 enfants en moyenne. Il se dit que le rabbin Chaim Kanievsky, 93 ans, qui a des milliers de fidèles- peut, par ses bénédictions, faire que des femmes stériles mettent au monde de beaux bébés. Mais pour éviter que ses ouailles s’ouvrent sur le monde et restent sous sa coupe, ce saint homme leur interdit le téléphone portable – sauf s’il est kosher- et Internet ! Kanievsky affirme que « fermer les yeshivas est plus dangereux que de les ouvrir et que ceux qui votent pour les listes « Judaïsme Uni de la Torah » sont protégés du corona virus. »
    Respecter les règles religieuses et prier sont absolument nécessaires pour la pérennité de l’existence même du monde affirment les rabbins ultras.

    Faisant fi du confinement mis en place par un gouvernement sioniste séculier haï, Bnei Brak , ville haredi, vécut comme à l’ordinaire. Le 26 mars 2020, la ville comptait 176 cas Covid-19 et le 31 mars, on enregistrait 596 contaminations.

    Le ministre de la sante défie Netanyahou

    Christophe Ayad et Louis Imbert écrivent : « Les ultraorthodoxes ont de plus en plus d’influence sur le cours d’un pays dont ils ont longtemps nié l’existence. » (Le Monde, 20 mars 2021, p. 26-27). Le ministre de la Santé, Yaakov Litzman**, natif de Brooklyn (New York), lui-même ultraorthodoxe, s’en est pris au chef du gouvernement en personne au cours du premier confinement. Ce saint homme ne comprenait pas que l’on puisse ordonner la fermeture des yeshivas et des bains rituels (mikvèh) alors qu’on a le droit de sortir promener son chien. Il exigeait de Netanyahou d’exempter les ultraorthodoxes des rigueurs du confinement car, avancait-il, « il y a une loi supérieure à considérer »! Et Netanyahou de répliquer : « Que voulez-vous faire ? Le virus ne respecte pas la religion. » Guère convaincu, Son Excellence rétorqua : « Alors, laissez-nous la respecter. » Au final, Litzman et son épouse attrapèrent le Covid-19. Netanyahou et le chef des services d’espionnage (Mossad) -cas contact- durent être mis en quarantaine. Haaretz note : « L’homme qui a la charge de protéger Israël de la pandémie n’a pas été en mesure de se protéger lui-même ni de protéger sa famille. »

    La pandémie a révélé et exacerbé en Israël des tensions qui existaient depuis longtemps : les ultraorthodoxes ne font pas le service militaire et la plupart ne travaillent pas vivant de donations et des aides de l’Etat que Netanyahou augmenta sérieusement pour gagner leurs voix. Ils sont opposés aux sionistes car seul le Messie peut établir l’Etat d’Israël non les hommes. Sionistes et ultraorthodoxes se sont fait la guerre et, en 1924, les premiers assassinèrent à Jérusalem, un chef ultra, Jacob de Haan, qui devait aller à Londres demander aux Anglais de ne pas faire de la Palestine « un foyer national juif » comme le promettait la déclaration Balfour en 1901.

    Les ultraorthodoxes ont accepté de manière sélective l’Etat séculier et ses largesses mais, à chaque fois que le gouvernement israélien a essayé de contrôler la communauté d’une manière qui menace l’autorité de ses chefs, ils ont défendu bec et ongles leurs privilèges. Netanyahou, ayant besoin des voix de son parti, n’a pas limogé son ministre de la Santé qui a été à la synagogue malgré l’interdiction gouvernementale et y a contracté le virus. En janvier, les autorités ont quelques fois tenté de faire appliquer confinements et couvre-feux, la réaction a été particulièrement furieuse. Invoquant l’Holocauste, ils se sont soulevés contre « les ghettos ». Des vidéos montrent la police tirant en l’air pour disperser les manifestations massives de ces haredim. Ainsi, on a vu leurs adolescents bloquer la rue face à un bus à Bnei Brak -une ville haredi de 200 000 habitants près de Tel Aviv – contraindre le chauffeur à quitter le véhicule qu’ils ont réduit en cendres.

    L’armée israélienne s’invite chez les ultra-orthodoxes

    Et c’est ainsi que la pandémie a permis de voir, pour la première fois, l’armée israélienne se déployer dans les villes ultraorthodoxes dans l’éventualité où il faudrait les isoler étant donné les taux de contamination rapportés.

    Le matin du vendredi 3 avril 2020, la police et l’armée bloquèrent subitement, sans concertation, les routes menant à Bnei Brak. Les haredim ne purent faire les courses pour le repas du Sabbat. Pire, le lendemain, le maire de la ville voisine de Ramat Gan plaça des barrières et des gardes aux limites avec Bnei Brak pour l’isoler. Les ultraorthodoxes ne portaient déjà pas dans leur cœur cet édile qui avait été le premier en Israël à autoriser la circulation des bus le samedi. Des manifestants aux chapeaux ronds et à l’accoutrement noir jetèrent sur la police et l’armée des pierres et les abreuvèrent d’insultes : « Gestapo », « Nazis » « Ne nous mettez pas dans des ghettos. » Devant la montée des périls, le maire de Bnei Brak – qui ne fait pas confiance au gouvernement israélien- constitua une équipe d’anciens de l’armée et du Mossad pour faire face à la crise.

    Cependant, ébranlés par la mort des rabbins et le nombre croissant de malades, les haredim se divisèrent. Certains appelèrent au respect des règles de confinement édictées par l’Etat mais les radicaux comme la « Faction de Jérusalem » dissidente, restèrent sur leur position de refus.

    Pour contraindre les haredim au respect du confinement, on coupa l’eau des bains rituels en bouchant à la chaux les conduites et on scella par soudure les portes des écoles et des synagogues. Fin mai, les cas de contamination baissèrent chez les ultraorthodoxes.

    En septembre 2020, les leaders haredi décidèrent d’ouvrir les yeshivas. « Nous n’avons rien à faire des décisions du gouvernement. Nous n’allons pas obéir. » décrétale rabbin Kanievsky. Netanyahou essuya des critiques même de certains de ses ministres qui le jugèrent incapable d’arrêter l’épidémie chez les ultraorthodoxes et de condamner le pays à un troisième confinement. Ce qui ne manqua pas de se produire quand, le 5 janvier 2021, le taux de contamination chez les haredim explosa. Un sur 100 haredim âgés de plus de 60 ans succomba au corona soit 3,5 fois plus que dans la population générale.

    Pour le directeur de l’Institut Haredi des Affaires Publiques : « Cette communauté ne se voit pas comme appartenant à la société civile israélienne. »

    La pandémie de corona va affecter la société israélienne pour les années à venir pronostique le quotidien Haaretz. Les ultraorthodoxes- ashkénazes- ont mis à nu les tares d’Israël et son inhomogénéité congénitale de Liberman et des russophones en passant par le nouvel opposant à Netanyahou, Yaïr Lapid et son jeune parti…ils ont poussé aux extrêmes les Israéliens notamment sépharades tel l’assassin Elor Azaria devenu héros national.

    Alors que les élections législatives approchent, Israël est sur la défensive face à l’enquête lancée par la CPI et son président Rivlin est venu chercher des alliés en Europe…à l’heure où Israël vient d’interdire au ministre des Affaires Etrangères de l’AP de se rendre à l’étranger pour avoir rencontré la procureure de la CPI à La Haye. Reuven Rivlin plaide laborieusement dans le Figaro et ose écrire que la CPI rend « plus difficile pour Israéliens et Palestiniens de trouver un terrain d’entente ». (18 mars 2021, p. 17). Israël semble avoir tous les droits. Tous les jours, les destructions de maisons se poursuivent, les arrestations d’enfants continuent, les agressions par les colons se multiplient. L’éditorial du Monde, sous le titre « Israël-Palestine : l’enquête nécessaire. » est catégorique : « Nul ne peut être au-dessus du droit international. » (14-15 mars 2021, p. 27)

    Mohamed Larbi Bouguerra

    ** Lire « Le ministre Yaakov Litzman, la face publique d’un monde secret. Le ministre de la santé est l’homme de confiance d’un tyran secret qui dirige une secte fermée » (Anshel Pfeffer, Haaretz, 1er juillet 2016)

    Leaders, 22 mars 2021

    Tags : Tunisie, Israël, coronavirus, covid 19, pandémie, vaccination,

  • Algérie : L’encerclement

    Tayeb Belghiche

    Jamais les menaces extérieures contre la sécurité nationale n’ont été aussi précises. L’Algérie se retrouve dans une véritable zone de tempête et le danger se rapproche de plus en plus de ses frontières. La menace est aussi bien terroriste qu’étatique.

    Au Sud, elle est à un jet de pierre de nos frontières. Les récents massacres de civils au Niger et au Mali par les terroristes islamistes ne laissent aucun doute sur les menaces qui ciblent le pays. Nous avons déjà eu un goût amer avec l’agression de Tiguentourine et un tel scénario aurait pu se reproduire sans la vigilance de l’armée, qui a mis au point un système de défense redoutable qui empêche l’ennemi de faire encore du mal. A l’époque, l’attaque était partie de Libye. Malheureusement, ce pays n’a pas encore retrouvé sa stabilité et les autorités ne maîtrisent toujours pas la situation sur le terrain, ce qui laisse aux terroristes la possibilité d’agir.

    Maintenant, c’est au tour du Maroc de monter au créneau pour créer un climat de tension avec l’Algérie. Dès que celle-ci développe sa lutte contre le trafic de drogue aux frontières, le palais royal entre dans tous ses états et se lance dans des provocations qui pourraient déborder. Il a suffi que les Algériens expulsent des travailleurs marocains de l’oasis El Arja, parce que c’est devenu un point de passage important pour les trafiquants de drogue, pour que Rabat mobilise tous ses moyens de propagande pour tenter de déstabiliser l’Algérie.

    La police marocaine n’hésite pas à susciter des manifestations d’individus qui développent un discours guerrier et une remise en cause totale du tracé des frontières entre les deux pays. Il faut croire que la guerre contre la drogue déclenchée par les autorités algériennes a porté un sérieux coup au portefeuille de ce narco-Etat.

    Il est connu que le tiers de la production du cannabis est sous le contrôle du palais royal. Ajouter à cela le récent rapport du Groupe d’action financière (GAFI), qui a inscrit le Maroc sur la liste des principaux trafiquants de drogue, d’armes et de blanchiment d’argent, on comprend mieux les lamentations et le désespoir de la monarchie qui, pour faire diversion et calmer son opinion publique, se lance dans des diatribes et des accusations gratuites contre son «ennemi» de toujours, l’Algérie. Des campagnes virulentes qui, heureusement, n’engagent pas l’adhésion du peuple marocain qui n’accepte pas aveuglément l’aventurisme de ses dirigeants.

    Bizarrement, le Maroc a redoublé d’agressivité depuis qu’il a procédé à une mise à jour de ses relations avec Israël. Se sent-il plus fort pour se permettre de tels écarts ? On sait que Tel-Aviv lui a construit le «mur de la honte» au Sahara occidental. Les Israéliens iront-ils jusqu’à trop s’impliquer dans un conflit qui ne sert pas leurs intérêts ? Difficile à croire, eux qui cherchent à faire la paix avec tout le monde arabe.

    De tous les membres du groupe du Front de la fermeté et de la résistance, créé au lendemain du voyage de Sadate à Jérusalem, l’Algérie est le seul encore et toujours solide. Elle le doit à ses forces armées qui ont fait leurs preuves déjà durant la décennie noire.
    C’est une leçon à méditer.

    El Watan, 21 mars 2021

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, Figuig,

  • Israël aurait représenté 69 % des importations d’armes de l’Azerbaïdjan en 2020.

    Le rapport annuel de l’institut SIPRI fait la lumière sur les statistiques d’exportation des plus grands pays exportateurs d’armes au monde. Les États-Unis ont augmenté leur part au détriment de la Russie et de la Chine. L’Allemagne et la France ont également pris de plus grandes parts du gâteau.

    Les exportations d’armes d’Israël ont représenté 3,0 % de l’ensemble des ventes d’armes dans le monde au cours des années 2016-2020 et ont augmenté de 59 % par rapport à celles des années 2011-2015. Israël a représenté 69 % des importations d’armes de l’Azerbaïdjan. Les entreprises israéliennes envisagent actuellement de vendre des armes à des pays du Moyen-Orient qui leur étaient jusqu’à présent fermés, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) de Suède, dont le rapport annuel a été publié cette semaine.

    Les États-Unis ont élargi leur part des ventes d’armes mondiales, passant de 32 % en 2011-2015 à 37 % en 2016-2020, et restent le premier exportateur d’armes. Les États-Unis ont fourni des armes à 96 pays, soit plus que tout autre fournisseur, au cours des années 2016-2020.



    Près de la moitié (47 %) des transferts d’armes américains étaient destinés au Moyen-Orient. L’Arabie saoudite représentait à elle seule 24 % des exportations d’armes américaines. La croissance de 15 % des exportations d’armes américaines entre les années 2011-15 et 2016-2020 a encore creusé l’écart entre les États-Unis et le deuxième plus grand fabricant d’armes, la Russie.

    Les troisième et quatrième plus grands exportateurs d’armes ont également connu une croissance significative entre les années 2011-2015 et 2016-2020. La France a étendu ses exportations d’armes majeures de 44 % et était responsable de 8,2 % des exportations mondiales d’armes au cours des années 2016-2020. L’Inde, l’Égypte et le Qatar ont reçu ensemble 59 % des exportations d’armes françaises.

    L’Allemagne a augmenté ses exportations d’armes majeures entre 2011-2015 et 2016-2020, représentant 5,5 % du total mondial. Les principaux marchés des exportations d’armes allemandes étaient la Corée du Sud, l’Algérie et l’Égypte.

    La Russie et la Chine ont vu leurs exportations d’armes diminuer. Les exportations d’armes de la Russie, qui représentaient 20 % de toutes les grandes exportations d’armes en 2016-2020, ont chuté de 22 % (pour atteindre un niveau similaire à celui de 2006-10). La part du lion de cette baisse, environ 90 %, provient d’une chute de 53 % de ses exportations d’armes vers l’Inde.

    Les exportations de la Chine, cinquième exportateur mondial d’armes pour la période 2016-2020, ont diminué de 7,8 % entre 2011-15 et 2016-20. Les exportations d’armes chinoises représentaient 5,2 % de l’ensemble des exportations d’armes dans les années 2016-20. Le Pakistan, le Bangladesh et l’Algérie étaient les plus gros importateurs d’armes chinoises.

    Le site Defense News a rapporté que malgré la croissance des exportations d’armes, le SIPRI a déclaré qu’il y avait eu un certain ralentissement au cours des années couvertes par le rapport. Selon Pieter Wezeman, chercheur principal pour l’institut suédois, il est possible que la pandémie de COVID-19 ait eu une influence sur la politique d’exportation d’armes, et que de nombreux pays réévaluent leurs acquisitions militaires en raison des difficultés liées à la pandémie.

    Israel Defense, 21 mars 2021

    Tags : Israël, Azerbaïdjan, SIPRI, Corée du Sud, Algérie,Égypte, Russie, armes, armement,

  • Haaretz : Les accords d’armement que le Maroc et Israël ne veulent pas que vous connaissiez

    Jonathan Hempel Mar. 18, 2021 2:28 PM
    En décembre dernier, Israël a signé un accord de normalisation avec le Maroc dans le cadre d’une initiative américaine. De nombreux Israéliens pensent que les relations entre Israël et le Maroc sont nouvelles, à part peut-être quelques voyages de recherche d’ancêtres par des familles israéliennes à Rabat et Casablanca.

    Mais en fait, Israël et le Maroc ont des liens économiques, diplomatiques et militaires étroits depuis de nombreuses années. Dans les années 1970, Israël a expédié des chars au Maroc, et de 2000 à 2020, un certain nombre de visites secrètes et pas si secrètes ont été effectuées par des responsables des deux pays (comme la visite du ministre des Affaires étrangères de l’époque, Silvan Shalom, au Maroc en 2003). En mars 2019, il a même été rapporté que Netanyahou prévoyait de se rendre au Maroc, mais cela ne s’est pas concrétisé.

    Les exportations militaires d’Israël sont également restées le plus souvent secrètes jusqu’à présent. Selon des rapports étrangers, les liens militaires entre Israël et le Maroc concernent principalement la coopération en matière de renseignement et le commerce des armes. Selon un rapport britannique, Israël a vendu au Maroc des systèmes militaires, des systèmes de communication militaire et des systèmes de contrôle (tels que des systèmes radar pour les avions de chasse) par l’intermédiaire d’un tiers.
    En 2013, l’armée de l’air marocaine a acheté trois drones Heron fabriqués par Israel Aerospace Industries pour un coût de 50 millions de dollars. Les drones, livrés au Maroc en janvier via la France, ont été obtenus pour être utilisés au Sahara occidental – une zone riche en ressources naturelles et en pétrole, classée par de nombreuses institutions et organisations comme territoire occupé et illégalement annexé par le Maroc.

    Trois cent cinquante mille personnes vivent au Sahara occidental, la plupart d’entre elles étant des autochtones de la région. Les organisations des droits de l’homme rapportent depuis des années de graves violations des droits de l’homme par le Maroc au Sahara Occidental, y compris l’oppression et le meurtre des habitants locaux. Dès 1975, Israël a fourni une aide militaire au Maroc contre les « rebelles du Sahara », donc ces nouveaux drones font partie d’une longue histoire.

    Israël a également une implication controversée au Maroc dans le domaine de la surveillance numérique. L’année dernière, Amnesty International a rapporté qu’en 2017, le Maroc a commencé à utiliser un logiciel d’espionnage fabriqué par la société israélienne NSO Group pour suivre et collecter des informations sur des journalistes et des militants des droits de l’homme. L’un d’entre eux était le journaliste marocain Omar Radi, que les autorités ont espionné pendant une année entière après avoir piraté son téléphone portable avec la technologie de NSO. Radi, un journaliste critique du gouvernement marocain, avait déjà dénoncé des violations des droits de l’homme et des cas de corruption et était dans le collimateur des autorités depuis un certain temps. En mars de l’année dernière, il a été arrêté et incarcéré pendant quatre mois à la suite d’une publication sur les médias sociaux critiquant le gouvernement.

    Les drones israéliens qui ont déjà survolé et bombardé Gaza seront bientôt utilisés au Sahara occidental contre les personnes qui s’opposent au régime qui a occupé et annexé le territoire dans lequel elles vivent. Pendant ce temps, quiconque ose critiquer la politique et les actions du gouvernement au Maroc est sous surveillance, avec l’aide de la technologie israélienne – une technologie qui, selon divers rapports, est maintenant utilisée dans de nombreux pays et impliquée dans de nombreuses violations des droits de l’homme.

    Israël est depuis longtemps impliqué dans le commerce des armes avec le Maroc. Alors pourquoi l’accord de normalisation a-t-il été signé en 2020 ? La réponse n’a pas à voir avec les relations entre Israël et le Maroc, mais avec l’annonce faite par l’ancien président Donald Trump en même temps que l’accord de normalisation – la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, riche en pétrole et en ressources. Essentiellement, l’accord normalise les relations du Maroc avec Israël et donc l’occupation israélienne, et en retour, les États-Unis normalisent l’occupation marocaine. Et, pendant ce temps, les marchands d’armes continuent à faire des profits dans tous les sens.

    Au cours des dernières décennies, Israël aurait vendu des armes et des équipements de sécurité à 130 pays différents. Un rapport de 2019 de l’institut de recherche suédois SIPRI a classé Israël comme le huitième plus grand exportateur d’armes au monde. Et pourtant, lorsqu’on essaie de trouver des informations à ce sujet, il est presque impossible de trouver une liste complète de tous ces pays. Israël ne publie pratiquement aucune information officielle sur ses exportations militaires et de sécurité, et il y a de bonnes raisons à cela. Parmi ses clients figurent certaines des pires dictatures et violateurs des droits de l’homme au monde.

    Début février, l’organisation internationale American Friends Service Committee a lancé la Database of Israeli Military and Security Export afin de rendre ces informations publiques. Elle recueille non seulement des informations sur les transactions militaires et de sécurité, mais aussi sur les relations politiques, économiques et militaires entre différents pays et Israël, ainsi que sur la situation des droits de l’homme dans ces pays et sur l’utilisation de l’armement israélien dans les violations des droits de l’homme.

    Bien sûr, Israël n’est pas le seul responsable des atteintes portées par le Maroc aux civils et aux défenseurs des droits de l’homme, ni le seul collaborateur dans ces crimes – mais en tant qu’Israéliens, nous devons savoir ce qui est fait en notre nom. Il est important que nous le sachions, afin de critiquer le commerce d’armes non supervisé d’Israël, l’exportation de cyber-systèmes et de technologies controversées, et les relations diplomatiques et économiques avec des pays qui violent systématiquement les droits de l’homme.

    Ceci est le premier d’une série d’articles sur les exportations militaires et sécuritaires d’Israël. Chaque article se concentrera sur un pays avec lequel Israël a des liens militaires et/ou de sécurité et vers lequel il exporte des armes.

    Jonathan Hempel est chercheur dans une organisation internationale de défense des droits de l’homme et se concentre sur les exportations militaires et de sécurité d’Israël.

    Haaretz, 18 mars 2021

    Tags : Maroc, Israël, armes, armement, NSO, logieciel d’espionnage, Pegasus, violations des droits de l’homme, répression,

  • Selon M. Kushner, l’Arabie saoudite, le Qatar, Oman et la Mauritanie sont sur le point de normaliser leurs relations avec Israël

    L’Arabie saoudite, le Qatar, Oman et la Mauritanie sont sur le point de normaliser leurs relations avec Israël, a noté Jared Kushner, envoyé au Moyen-Orient de l’ancien président américain Donald Trump.

    Dans un article publié par le Wall Street Journal, il écrit : « Nous assistons aux derniers vestiges de ce que l’on a appelé le conflit israélo-arabe. »

    Kushner a également noté que « l’une des raisons pour lesquelles le conflit israélo-arabe a persisté si longtemps était le mythe selon lequel il ne pouvait être résolu qu’après qu’Israël et les Palestiniens aient réglé leurs différends. »

    « Cela n’a jamais été vrai », a ajouté M. Kushner, notant que les accords de normalisation arabes avec Israël, surnommés « Accords d’Abraham », ont révélé que le conflit n’était rien de plus qu’un différend foncier entre Israéliens et Palestiniens qui n’avait pas besoin de retarder les relations d’Israël avec le monde arabe au sens large, affirmant que ce différend « sera finalement résolu lorsque les deux parties s’accorderont sur une ligne de démarcation arbitraire ».

    Il a ajouté que « plusieurs autres pays sont sur le point de rejoindre les accords d’Abraham, notamment Oman, le Qatar et la Mauritanie. Ces relations doivent être poursuivies de manière agressive – chaque accord est un coup porté à ceux qui préfèrent le chaos. »

    « Le peuple saoudien commence à voir qu’Israël n’est pas son ennemi. Les relations avec Israël sont dans l’intérêt national saoudien et peuvent être réalisées si l’administration Biden dirige. »

    Information-Analytic Agency NEWS.am

    Tags : Israël, Mauritanie, Oman, Qatar, normalisation, Jared Kushner,

  • Middle East Monitor : Le Parti marocain de la justice et du développement a-t-il vendu la Palestine pour le Sahara occidental?

    Le Marocain Abdelilah Benkirane a récemment annoncé qu’il gelait son appartenance au Parti de la justice et du développement pour protester contre l’adoption par le gouvernement d’un projet de loi visant à légaliser l’utilisation du cannabis à des fins médicales. C’est un ancien secrétaire général du parti, c’est donc une décision importante.

    Le Parti de la justice et du développement est le principal parti islamique au Maroc et dirige des gouvernements de coalition depuis 2012. Après près d’une décennie au pouvoir, le parti a enregistré peu de réalisations sur les fronts politique, économique et sécuritaire.

    Avant la décision de Benkirane, le cheikh Abou Zayd Al-Mokri Al-Idrissi avait également annoncé qu’il gelait son appartenance au parti, et Idris Al-Azmi a démissionné de la tête de son Conseil national. De nombreux hauts fonctionnaires et membres du parti ont critiqué ses politiques, principalement celles introduites par son actuel secrétaire général, Saadeddine Othmani, en sa qualité de Premier ministre, notamment sa signature de l’accord de normalisation avec Israël.

    Cet accord a été annoncé le 10 décembre de l’année dernière par le président américain de l’époque, Donald Trump. Le 22 décembre, le Maroc a accepté de lancer des vols directs, de promouvoir la coopération économique, de rouvrir les bureaux de liaison et de s’orienter vers des «relations diplomatiques, pacifiques et amicales» avec l’État d’occupation.

    Bien que Benkirane n’ait pas fait référence à l’accord de normalisation lorsqu’il a discuté de son appartenance au Parti de la justice et du développement, les observateurs estiment que l’adoption du projet de loi sur le cannabis a été la goutte d’eau pour lui. Selon le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Dr Ahmed Wihman, cette décision était « absolument » le résultat de la normalisation des relations avec Israël. Il en va de même pour le cheikh Al-Idrissi, qui a également appelé le parti à se réformer et à revenir à ses objectifs fondateurs.

    Al-Azmi a déclaré qu’il était confus par ce qui se passe au sein de son parti, avec une contradiction entre les politiques et les principes actuels. « Je ne peux plus tolérer ni comprendre, ni expliquer ou accepter ce qui se passe au sein du parti », a-t-il expliqué. « Sommes-nous vraiment encore nous? »

    De nombreux observateurs considèrent l’accord de normalisation avec Israël comme un défaut majeur pour le parti islamique. Certains sont allés plus loin et prétendent avoir vendu la Palestine pour le Sahara occidental, étant donné que la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le territoire semble avoir fait partie intégrante de l’accord de normalisation avec Israël. Cependant, Wihman – qui est de gauche et s’oppose aux islamistes – a rejeté cette affirmation. «Cela n’arriverait jamais», m’a-t-il dit.

    Le secrétaire général de l’Union nationale du travail du Maroc, Abdelilah El-Halouti, a également fermement rejeté cette affirmation et souligné que «le Parti de la justice et du développement fait partie de la politique marocaine et ne renoncera jamais à son soutien et à sa solidarité avec la Palestine».

    De nombreux responsables du parti ont nié avoir vendu la cause palestinienne pour le Sahara occidental. Abdelaziz Aftati est membre du Secrétariat général du parti, et a déclaré que « tout ce qui concerne la normalisation s’effondrera » tout en réitérant le soutien de son parti à la résistance palestinienne contre les sionistes. « Nous faisons partie de la nation islamique, avec les peuples arabe et musulman, et cette nation ne peut pas s’élever sans résister aux sionistes. C’est une lutte d’existence et nous y sommes impliqués. »

    Compte tenu de toutes ces assurances, il est difficile d’expliquer pourquoi le chef du Parti de la justice et du développement a signé l’accord. Wihman estime qu’Othmani y était obligé par le roi Mohammed VI. Néanmoins, « malgré le fait qu’il était sous pression, il [Othmani] est responsable de ce qu’il a signé. »

    Lorsqu’il a été interrogé par le directeur de l’organisation anti-normalisation de Wihman sur sa décision de signer l’accord, Othmani a dit à Aziz Hinnawi qu’il faisait partie de la politique du Royaume et qu’il ne pouvait pas rejeter l’ordre du roi. Un témoin oculaire de la rencontre entre Hinnawi et Othmani a déclaré que le Premier ministre avait alors fondu en larmes.

    Au Maroc, la signature d’accords avec d’autres Etats et le suivi des relations extérieures du Royaume est la mission du Palais Royal; le Premier ministre n’a aucun pouvoir sur ces questions. Selon Wihman, cela est stipulé dans la Constitution. «Othmani», dit-il, «ne voulait pas mettre le roi en colère».

    Cependant, Othmani aurait pu démissionner, et Wihman pense qu’il aurait dû le faire. El-Halouti, cependant, a souligné que le Parti de la justice et du développement est entré au parlement au motif qu’il ne défierait en aucune façon la monarchie. « Rejeter la normalisation et refuser de signer l’accord aurait mis le roi en colère et plongé le pays dans le chaos. La démission du Premier ministre aurait eu de graves conséquences politiques, sociales et économiques. » Le parti, a-t-il ajouté, a choisi l’option la moins nuisible.

    Wihman et El-Halouti et d’autres à qui j’ai parlé ont insisté sur le fait que le Parti marocain de la justice et du développement n’a renoncé ni à ses principes ni à aucun de ses objectifs en normalisant les relations avec Israël. Ses objectifs restent les intérêts nationaux marocains tout en respectant les Palestiniens et leur droit de résister à l’occupation israélienne, de libérer la Palestine et d’avoir un État indépendant.

    Middle East Monitor, 16 mars 2021

    Tags : Maroc, PJD, Palestine, Israël, Normalisation, Sahara Occidental,

  • Média allemand : Les juifs tunisiens sont en danger immédiat

    par Edy Cohen

    Lors de sa campagne électorale, le président tunisien Kais Saied a accusé Israël d’être en guerre avec le monde musulman, un message qui a touché une corde sensible dans le cœur de nombreux Tunisiens. Il a également déclaré que tout dirigeant musulman qui normalise ses relations avec les sionistes devrait être poursuivi pour trahison. En d’autres termes, il considère quiconque entretient des relations avec Israël comme un traître à la oumma (nation) arabe et au peuple palestinien.

    Après son élection à la présidence, la campagne de haine de Saied contre Israël s’est étendue aux Juifs tunisiens, qu’il a qualifiés de voleurs . (Il s’est excusé par la suite, affirmant que ses propos avaient été sortis de leur contexte.)

    Grâce à l’influence de Saied, la Tunisie est passée d’un pays musulman exceptionnellement tolérant à un pays musulman typiquement intolérant qui ne respecte pas ses minorités. Il y a quelques semaines, une église tunisienne a été incendiée et le danger pour les juifs du pays s’intensifie.

    Les Juifs ont vécu en Tunisie pendant des milliers d’années dans une paix relative. Seuls 1 500 Juifs restent dans le pays, la plupart sur l’île de Djerba . Ils représentent l’une des dernières communautés juives restantes au Moyen-Orient en dehors d’Israël.

    L’attitude du président a ouvert la porte à l’antisémitisme au sein de la population tunisienne, qui devient de plus en plus banal. Une hostilité préexistante envers Israël lointain s’est transformée en haine ouverte et en actes de provocation contre les Juifs locaux. En d’autres termes, l’antisionisme s’est révélé comme de l’antisémitisme.

    Lassaad Hajjem, le maire musulman des îles Midoun au large de Djerba, a modifié les noms des quartiers juifs de la région en ajoutant des noms musulmans. «Al-Riad» a été ajouté au nom du plus petit quartier juif et «Al-Suani» au nom du plus grand. Les deux sont des sites islamiques en Arabie saoudite. Les modifications ont été apportées suite à un ordre du maire et ont déjà été intégrées dans les documents officiels de l’État et les entrées de Wikipédia.

    De peur que les Juifs tunisiens ne passent à côté de ce point, Hajjem a également placé un grand panneau près de l’entrée des quartiers juifs qui se lit comme suit: «Al-Quds [Jérusalem] est la capitale de la Palestine». Le panneau indique que la distance à «Al-Qods» est de 3 090 kilomètres et affiche le drapeau palestinien.

    Le maire Hajjem est membre de la faction Ennahda des Frères musulmans radicaux. Il est en fonction depuis août 2018, mais a attendu la fin de l’administration de l’ancien président tunisien Beji Caid Essebsi pour agir contre les juifs des îles Midoun. Le gouvernement Essebsi comprenait René Trabelsi, un membre du cabinet juif qui a été ministre du Tourisme. Pendant le mandat d’Essebsi, le traitement des Juifs tunisiens était bien meilleur qu’il ne l’est aujourd’hui.

    Après l’élection de Kais Saied, connu pour son nationalisme et son antisémitisme, Lassaad Hajjem a profité de ce nouveau terrain fertile pour rappeler aux juifs tunisiens qu’ils vivent en sursis dans un pays musulman.

    Ceci est une version éditée d’un article publié dans Israel Today et au Centre BESA.

    Source : The Algemeiner, 15 mars 2021

    Tags : Tunisie, Juifs, Israël, antisémitisme, Kaïes Saïed,

  • Daily Guardian : Tous les chefs du Mossad, depuis 1960, ont visité clandestinement le Maroc

    Le Maroc aura la paix avec Israël

    Par Engr. Edgar Mana-ay

    Il existe une liste sans cesse croissante de pays arabes désireux de rejoindre l’Accord d’Abraham (un processus de paix au Moyen-Orient initié par le président Trump et mis en œuvre par son gendre juif Jared Kushner) et de normaliser les relations avec Israël.

    En août dernier, les Émirats arabes unis (EAU) ont signé un accord de paix avec Israël, bientôt suivi par un autre État du Golfe, Bahreïn. Le Soudan s’est joint plus tard en octobre, un énorme coup d’État pour Israël puisque les groupes terroristes utilisaient la nation africaine comme moyen de transport d’armes vers le Hamas dans la bande de Gaza.

    Après l’annonce que le Qatar suivra bientôt, la normalisation entre Israël et le pays musulman africain, le Maroc a été officiellement annoncé. C’est après six décennies de renseignements secrets, de liens militaires, politiques et culturels entre les deux pays.

    Le Maroc, un pays riverain d’Afrique du Nord avec la mer Méditerranée au nord et l’océan Atlantique à l’ouest avec 36 millions de personnes majoritairement musulmanes, a travaillé en étroite collaboration avec le Mossad, l’agence d’espionnage internationale d’Israël.

    Tous les chefs du Mossad depuis 1960, Amit, Zamir, Hofi, Admoni, Shivit, Yatom, Halevy, Dagan, Pardo et l’actuel chef Yossi Cohen ont visité clandestinement le Maroc et rencontré ses dirigeants et chef du renseignement. Au cœur de cette longue alliance clandestine a toujours été la simple reconnaissance mutuelle qu’en coopérant les uns avec les autres, les deux pays servent au mieux leurs intérêts nationaux.

    Au fil des années, les relations ont connu leurs hauts et leurs bas, elles se sont transformées et façonnées en des formes différentes, parfois contradictoires, mais sont toujours restées solides en leur sein.

    Le travail de coopération le plus important entre le Mossad et son homologue marocain est dans le mouvement ALIYAH . L’Aliyah est un concept culturel juif important et une composante fondamentale du sionisme – le retour de tous les Juifs de terres étrangères pour s’installer en Israël.

    90% des juifs marocains ont été transférés en Israël par l’opération du Mossad. Sur les 15 millions d’habitants actuels d’Israël, près de la moitié venait de nombreux pays du monde, d’Europe, du Moyen-Orient, des États-Unis, du Canada, d’Amérique latine, d’Éthiopie, près de cent mille (comment se fait-il que les Juifs d’Éthiopie soient devenus NOIRS quand leur les antécédents sont à la peau claire!), l’Inde et le Sri Lanka. Leur retour est financé par l’American Jewish Association, la Hebrew Immigrant Aid Society et soutenu par le gouvernement israélien, en particulier sa branche d’espionnage, le Mossad, qui impliquait le transport, le logement de réinstallation, la formation et l’emploi. Leur base est l’Ancien Testament dans la Bible; Ésaïe 11:12 – «Il lèvera une bannière pour les nations et rassemblera les exilés d’Israël; Il rassemblera également le peuple dispersé de Juda des quatre coins de la terre ».

    En 1959, lorsque le nouveau roi marocain Mohammed V a interdit l’immigration en Israël et fait du sionisme un crime, le Mossad a mobilisé des équipes d’espions israéliens, dont beaucoup étaient des juifs marocains, tous francophones et arabophones, pour trouver des moyens d’extraire les 150000 juifs restants du Maroc. L’équipe s’appelait Misgeret – «Framework». Pendant 5 ans, l’opération Misgeret a organisé des taxis et des camions pour faire sortir les Juifs du Maroc. Au besoin, les agents ont versé des pots-de-vin à toutes sortes d’agents en uniforme en cours de route. Un favori est à travers Tanger, à cette époque une ville internationale, et de ses ports sur des bateaux à destination d’Israël. En mars 1961, Mohammed V mourut et fut remplacé par son fils Hasan II qui rétablit des relations amicales et de renseignement avec Israël. La règle d’Hasan II est considérée comme l’âge d’or des relations secrètes entre les deux pays, relations entretenues à la fois par le Mossad et par ses homologues marocains. Entre 1961 et 1967, 60 000 Juifs supplémentaires ont fait «aliya » en Israël. Aliya en hébreu signifie «aller vivre en Israël» mais son sens le plus profond est «monter» impliquant, par conséquent, la supériorité morale et spirituelle de la vie en Israël. La petite communauté juive qui est restée au Maroc a depuis fonctionné comme un pont pour les relations israélo-marocaines, en particulier pendant les jours de tempête et les crises.

    Les renseignements marocains ont permis au Mossad d’ouvrir une station dans une villa de la capitale, Rabat, tenue par des agents expérimentés. Lorsque le Maroc a accueilli le sommet de la Ligue arabe en 1965, les services de renseignement marocains ont permis au Mossad de mettre sur écoute TOUTES les chambres de l’hôtel de Casablanca et les salles de conférence de tous les dirigeants arabes, des rois, premiers ministres et présidents à leur chef d’état-major militaire. Bien que cela ait pu être une pratique relativement courante pour tous les services de sécurité du monde entier, l’implication d’un État officiellement hostile et ennemi du monde arabe, Israël, était vraiment inhabituelle. Selon des rapports étrangers, des agents du Mossad étaient là pour aider leurs homologues marocains dans la mise sur écoute et le partage d’informations. Le Maroc a également aidé le Mossad à implanter des agents dans des pays arabes hostiles tels que l’Égypte, alors ennemi juré d’Israël.

    Mais le Mossad s’est vite rendu compte que dans le monde des espions, il n’y a pas de repas gratuit. En 1965, les services de renseignement marocains ont demandé au Mossad de s’installer en Europe et d’assassiner le leader charismatique et populaire de l’opposition Mehdi Ben Barka dont le but était de renverser le roi Hassan II. C’était clairement une demande inhabituelle: devenir les mercenaires du Maroc pour un meurtre politique intérieur. Le Mossad est habitué à faire des sales boulots aussi longtemps que la victime prévue met en danger l’Etat d’Israël, mais ce n’est pas le cas donc Eshkol, le chef du Mossad, y a opposé son veto. En guise de compromis, des agents du Mossad en France ont localisé la résidence de Ben Barka à Paris et l’ont approuvée aux services de renseignement marocains qui, avec leurs amis policiers français, ont fait le sale boulot.

    Pendant ce temps, tout le monde dans la région attend que l’Arabie saoudite exprime son désir d’avoir la paix avec Israël. Tout récemment, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est secrètement envolé pour l’Arabie saoudite et a rencontré le prince héritier Mohammed-bin-Salmen, provoquant une vague de spéculations selon lesquelles les Saoudiens étaient sur le point de déclarer la normalisation avec Israël. Bien que cela ne se soit pas produit, le négociateur en chef d’Abraham Accord et le gendre de Trump, Jared Kushner, ont déclaré qu’un accord israélo-saoudien était inévitable et n’était qu’une question de temps. L’Arabie saoudite a insisté sur le fait que tout accord de normalisation doit être accompagné d’une solution pour les Palestiniens basée sur une solution à deux États. Mais beaucoup pensent que l’Arabie saoudite a tacitement donné sa bénédiction à tous les autres accords conclus jusqu’à présent.

    La perspective de plus de paix et de prospérité au Moyen-Orient est très prometteuse cette année 2021 malgré Biden en tant que président américain qui ne sait pas comment gérer le chaudron politique complexe du Moyen-Orient. Espérons et prions pour que la paix insaisissable et non la guerre continue entre les Arabes et Israël vienne enfin. Car selon George Bush (1946-) «L’ histoire bouge et elle tendra vers l’espoir ou vers la tragédie».

    Daily Guardian, 15 mars 2021

    Tags : Maroc, Mossad, Israël, normalisation,

  • Israël construit-il lentement une alliance militaire dans le golfe Persique ?

    Les mises à niveau des relations existantes ne sont que des mises à niveau et rien de plus. Le terme « accords de paix » est mal choisi lorsqu’il est appliqué à de telles améliorations.

    par Paul R. Pillar

    Israël poursuit l’expansion de sa présence diplomatique dans le Golfe Persique en promouvant, selon un rapport de la chaîne de télévision israélienne i24News, une « alliance de défense » qui inclurait Israël, Bahreïn, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Les membres arabes potentiels de l’alliance semblent hésiter à s’engager aussi profondément dans le giron d’Israël, mais cette initiative met en perspective la récente amélioration des relations entre Israël et plusieurs États arabes.

    Peu de développements ont été aussi exagérément loués que cette amélioration, à laquelle quelqu’un a attribué l’auguste appellation « Accords d’Abraham », comme si l’harmonie avait soudainement éclaté entre les adhérents des religions monothéistes du monde. Certes, en général, il est préférable pour tous les pays d’une région d’avoir des relations complètes avec tous les autres pays de la région que de ne pas en avoir, ne serait-ce que pour avoir l’assurance que les gens se parlent. Mais le principal moteur des hosannas pour l’amélioration des relations israélo-arabes n’est pas un quelconque élan de bonne volonté et de paix. Il s’agit plutôt du fort désir du gouvernement israélien de démontrer que l’aggravation continue de son conflit avec les Palestiniens et la poursuite de l’annexion de facto du territoire habité par les Palestiniens ne condamneront pas Israël au pariahdom.

    Ce que souhaite le gouvernement israélien affecte de manière significative, bien sûr, la manière dont toute question est traitée dans le discours politique américain. Dans le cas qui nous occupe, ce lien était particulièrement visible sous l’administration Trump, qui a mis en avant les améliorations de la relation non seulement pour attirer les électeurs qui suivent le gouvernement israélien, mais aussi pour revendiquer les améliorations comme des « réalisations » de politique étrangère dans une présidence qui en compte peu.

    Il convient de rappeler que l’administration Trump a dû soudoyer les gouvernements arabes pour qu’ils établissent des relations diplomatiques complètes avec Israël. Pour les Émirats arabes unis, le pot-de-vin consistait en des avions de chasse furtifs F-35 et d’autres équipements militaires avancés. Pour le Soudan, c’était le retrait d’une liste de terroristes. Pour le Maroc, il s’agissait de la fourniture d’armes supplémentaires et de l’abandon de la neutralité américaine de longue date dans le conflit du Sahara occidental. Les pots-de-vin démontrent que l’amélioration des relations n’a pas été précipitée par de nouvelles intentions pacifiques de la part des parties concernées.

    Les améliorations des relations existantes sont exactement cela, et rien de plus. Aucun des États arabes concernés n’était en guerre contre Israël. Ils coopéraient déjà de manière significative avec Israël, y compris sur des questions de sécurité, même sans relations diplomatiques complètes. Le fait que l’Arabie saoudite aurait discuté avec Israël d’une « alliance de défense » en l’absence de relations diplomatiques complètes montre que ces relations ne sont guère le facteur déterminant de paix ou de guerre dans les relations avec Israël. Le terme « accords de paix » est mal choisi lorsqu’il est appliqué à de telles mises à niveau.

    Paul Pillar retired in 2005 from a twenty-eight-year career in the U.S. intelligence community, in which his last position was National Intelligence Officer for the Near East and South Asia. Earlier he served in a variety of analytical and managerial positions, including as chief of analytic units at the CIA covering portions of the Near East, the Persian Gulf, and South Asia. Professor Pillar also served in the National Intelligence Council as one of the original members of its Analytic Group. He is also a Contributing Editor for this publication.

    The National Interest, 14 mars 2021

    Tags : Israël, Émirats arabes unis, Paix, Accords Abraham, F-35, Militaire, Maroc, Sahara Occidental, Donald Trump, normalisation, Algérie,


  • Algérie : Fake news, la désinformation ou l’art de ne pas dire vrai

    La désinformation et les fake news sur l’actualité nationale sont devenues une véritable industrie du mensonge et de l’affabulation, n’épargnant personne et aucun sujet, et les réseaux sociaux en sont devenus les plus actifs vecteurs de cette « infodémie » dévastatrice.

    Comme on a pu le constater durant ces deux dernières années, l’Algérie avait fait face à un flux ininterrompu de fakes news visant à semer la panique, le doute, la division et le chaos. Même le drame de la propagation de la pandémie du coronavirus et ses nombreuses victimes n’a pas dissuadé les auteurs des fakenews à renoncer à leurs manipulations et à leurs mensonges.

    Comme à l’accoutumée, selon des sources fiables, les pages de propagande anti-Algeriennes du Régime chérifien et l’état israélien ont jubilé afin de distiller toutes sortes d’informations.

    Pour cause, le journal israélien Yediot Aharonot avait rapporté dimanche dernier qu’un avion militaire brésilien aurait atterri à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene en provenance d’Israël. Depuis, cette fake nwes circule sur les réseaux sociaux où diverses sources la relaient en hébreu, en arabe, en français et en anglais. «Atterrissage d’un avion de l’armée de l’air brésilienne à l’aéroport international d’Alger Houari-Boumediene, depuis quelques minutes, après un vol direct, pour la première fois dans l’histoire, entre Israël et l’Algérie», lit-on dans ces nombreuses publications, sur Twitter notamment, étayées par une infographie montrant le matricule et la trajectoire supposés de l’aéronef sur une carte.

    Les colporteurs de désinformation le savent et jouent avec nos émotions profondes, ce qui nous rend bien plus enclins à les partager sur les réseaux sociaux et elles se diffusent ainsi six fois plus vite (selon des études) que les faits avérés !

    Cette sordide cabale intervient après les récentes déclarations du président de la République Abdelmadjid Tebboune sur le principe que la cause palestinienne est une cause sacrée, essentielle, “la mère de toutes les causes”, et que cette cause “ne connaîtra de solution qu’avec un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec El Qods (Jérusalem) comme capitale”.

    D’ailleurs, le chef d’état-major de l’ANP Said Chengriha dans sa récente allocution à l’Ecole supérieure de guerre de Tamentfoust avait rappellé que cela fait partie de la guerre de quatrième génération.

    En effet, la désinformation relayée par les ennemis internes et externes de l’Algerie est utilisée comme une arme contre nous. Les dirigeants autoritaires et les aventuriers populistes se servent de la désinformation comme d’une arme : c’est le dernier arsenal au service de la stratégie classique qui vise à diviser pour mieux accéder au pouvoir et entraîner le chaos.

    À’de la désinformation, les réseaux sociaux sont devenus une menace pour la stabilité, la paix sociale et la démocratie. Des personnalités politiques ou du monde culturel social culturel ou sportif sont micro ciblés dans le cadre d’une stratégie visant à polariser et éroder les sociétés. Nous pensons ne jamais nous laisser berner, mais les études montrent que même les plus lucides et avisés d’entre nous ont tendance à croire les fausses informations et même à les propager sans prendre en compte le risque.

    La désinformation a incité des individus dans certains pays à se faire justice eux-mêmes et alimenté de violentes épurations ethniques. La désinformation empoisonne aussi notre vie sociale et politique, elle détruit notre confiance en nos principaux médias, nos institutions, nos dirigeants.

    La désinformation véhicule la méfiance, la peur et le mensonge. Mais plus nous serons au courant, plus nous pourrons l’empêcher, partagez avec vos amis et vos familles pour les informer de cette menace. Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur Internet. Vous voyez une publication sur un réseau social contenant des informations choquantes ? N’y croyez pas! Vérifiez les faits grâce à des sources d’information fiables. La plupart des médias traditionnels sont normalement régis par des règles et une éthique qui les rendent bien plus dignes de confiance que d’illustres inconnus en ligne, même si il faut se méfier et user de tamis de pondération y compris pour ces médias.

    La désinformation s’attaque à nos peurs les plus profondes, se nourrissant de notre tendance naturelle au négatif tout en faisant ressortir nos penchants irascibles et cyniques. Mais si nous arrivons à dialoguer avec ceux qui ne pensent pas comme nous, avec empathie, sagesse et une oreille attentive, nous pourrons échanger malgré nos différences. Nous avons plus en commun que ce que nos peurs nous laissent penser. Si nous y croyons, des choses extraordinaires peuvent se produire.

    De notre correspondante de paris : Yasmina Houmad

    La Patrie News, 12 mars 2021

    Tags : Algérie, Hirak, fake news, Maroc, Israël, désinformation, intox, propagande,