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  • Robert Malley, ex-conseiller diplomatique d’Obama : « Pour Joe Biden, il sera difficile de remonter la pente »

    Entretien |À l’heure de l’investiture de Joe Biden, de grandes voix dressent leur bilan des quatre années écoulées. Pour Robert Malley, démocrate, président de l’International Crisis Group, « parfois, les questions [que Trump] a posées étaient bonnes, mais il a apporté de mauvaises réponses ». Et à quel prix !

    Robert Malley est aujourd’hui président de l’International Crisis Group. Il a été conseiller diplomatique pour Barack Obama et Bill Clinton, pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Ancien membre du Conseil National de Sécurité américain, il a aussi participé aux négociations sur l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Avocat, politologue et spécialiste du conflit israélo-palestinien, il tire le bilan des années Trump, un président qui a mené « une politique qui a fait fi de toutes les valeurs ». À ses yeux, les États-Unis ont perdu une partie de leur crédibilité. Un défi pour la diplomatie de Joe Biden.

    Le président Trump a profondément bouleversé la vie politique américaine ces quatre dernières années. Il restera à jamais le premier président à avoir été mis en accusation à deux reprises en raison des violences survenues au Capitole le 6 janvier 2021. Va-t-il laisser une trace indélébile dans l’histoire des États-Unis ?

    Même avant les événements au Capitole, il était difficile d’imaginer qu’on puisse effacer facilement son empreinte. Trump aura été un président très peu orthodoxe et dangereux à beaucoup d’égards.

    Mais il est vrai qu’une procédure de destitution à quelques jours d’une fin de mandat, c’est extraordinaire. On peut supposer que l’idée des démocrates, c’est non seulement de faire en sorte que l’on décourage des pratiques pareilles à l’avenir, qu’on mette un point final à cette présidence, mais aussi de lui interdire de se présenter à nouveau à une élection. On sait qu’il pourrait se porter candidat en 2024. Or, s’il est condamné, une sanction pourrait être qu’il ne puisse plus être éligible.

    La vie politique américaine doit-elle se débarrasser de Donald Trump ?

    Je ne sais pas, je suis partagé et je sais qu’en France, c’est un débat également de savoir si le fait de le priver de Twitter, de Facebook est une bonne idée, tout comme de le fait de l’interdire de se présenter à nouveau à une élection.

    Évidemment, il a fait tellement de mal et ses paroles ont été tellement toxiques que cela peut sembler pertinent. Mais c’est aussi le candidat à la présidentielle qui a reçu le plus grand nombre de voix dans l’histoire après Joe Biden. Aucun autre candidat démocrate ou républicain jusqu’en 2020 n’avait rassemblé autant de suffrages. Donc il a une popularité. Peut-être a-t-elle été érodée par les événements récents du Capitole, mais on sait qu’il y a un socle important de gens qui croient toujours en lui et qui estiment qu’ils n’ont jamais été écoutés avant Trump.

    Si ces gens constatent qu’un président ou un ancien président ne peut pas s’exprimer en toute liberté sur les réseaux sociaux, et si en prime cet homme ne peut plus se présenter à une élection présidentielle, j’ai peur des effets que cela peut produire sur cette partie importante de la population qui s’estimait punie, marginalisée. Donc je comprends l’instinct, je comprends ce qui est derrière cet effort de faire en sorte qu’il ne puisse plus faire de mal, mais parfois je crains que le remède ne soit pire que le mal.

    En dehors de ces événements au Capitole, que retenez-vous des années Trump ? Si on vous demande de choisir un moment, que ce soit en politique intérieure ou en politique internationale, à quoi pensez-vous ?

    Je pense que le président Trump restera d’abord dans les livres d’histoire pour ses performances aux États-Unis. En politique internationale, il y a eu beaucoup de choses extrêmement nocives, extrêmement dangereuses. Il a chambardé toutes les alliances traditionnelles de la politique américaine.

    Parfois, les questions qu’il a posées étaient bonnes, mais il a apporté de mauvaises réponses. En résumé, son bilan en politique extérieure est négatif, mais il n’est pas comparable à son bilan en politique intérieure.

    Ce que l’on retiendra avant tout, ce sont ses discours, après certains événements graves, notamment des événements à relents racistes. Souvent, il a exprimé de la sympathie pour la mouvance extrémiste ou raciste.

    On retiendra aussi sa gestion désastreuse de l’épidémie de Covid-19.

    Mais je pense que l’image qui restera, à tort ou à raison, c’est son discours du 6 janvier 2021, où il appelle ses partisans à avancer sur le Capitole. On peut débattre du fait qu’il les a incités ou non à la violence, mais cette image-là restera en raison du lien plus ou moins direct entre ses paroles et ce qui s’est passé après. Est-ce vraiment ce qu’il a fait de plus scandaleux ? On a malheureusement l’embarras du choix, mais je pense que les historiens qui regarderont l’époque et l’épopée Trump retiendront ce point d’exclamation final, ce discours, son appel à ses partisans et, évidemment, les évènements qui ont suivi.

    En matière de politique internationale, on retient aussi des années Trump le slogan « America First », proclamé le jour même de l’investiture en 2017, qui a abouti notamment au retrait des États-Unis de nombreuses institutions internationales…

    « America First », je ne sais pas très bien ce que cela veut dire parce que dans chaque pays, chaque dirigeant pense d’abord à ses concitoyens. Au final, cela aura consisté en une politique transactionnelle, une politique unilatéraliste, une politique qui a fait fi de toutes les valeurs.

    Je suis très critique de la politique étrangère américaine, y compris celle conduite par les administrations auxquelles j’ai pu participer. Par exemple, dire que les États-Unis ont été un défenseur cohérent des droits de l’homme ou de la démocratie à travers le monde, c’est évidemment faux. Mais le président Trump s’est distingué par sa politique du troc, une sorte de marchandage permanent où les transactions sont faites non pas sur le plan des valeurs mais sur le plan des intérêts matériels.

    Il a donc pu faire énormément de mal simplement parce qu’il a privilégié ce qui est à son bénéfice personnel, au bénéfice de tous ceux qui l’entourent, au mépris de toutes les valeurs, des normes, des alliances internationales des États-Unis, de la stabilité à travers le monde.

    On peut lui savoir gré d’avoir évité de s’empêtrer dans une nouvelle guerre. C’est vrai que le président Trump, à son actif, n’a pas déclenché de guerre. Il a réussi à rompre le tabou du dialogue avec les talibans en Afghanistan, le tabou des négociations directes avec le dirigeant nord-coréen. Ce sont des choses qui resteront et dont, peut-être, le président Biden pourra se servir. Mais l’image des États-Unis en a pâti. En termes de résolution des conflits, en termes de respect des normes internationales, que ce soit sur le dossier israélo-palestinien, sur le fait qu’il a rompu l’accord de Paris sur le climat ou l’accord sur le nucléaire iranien, sa politique n’a pas été au service d’une vision positive, elle a servi une vision transactionnelle ou une vision hyper idéologique, notamment au Moyen-Orient.

    On retiendra donc de cette époque que les États-Unis ont vu leur réputation, leur influence, leur capacité de mobiliser la communauté internationale s’effriter et se dissoudre. Maintenant, espérons que le président Biden pourra renverser la vapeur et apprendre les leçons des échecs des administrations américaines qui ont précédé Trump et qui ont, d’une certaine manière, facilité son ascension au pouvoir.

    Quel bilan tirez-vous en particulier de la politique menée par Donald Trump au Moyen-Orient avec deux dossiers majeurs que vous avez mentionnés : l’Iran et le retrait des États-Unis de l’accord de Vienne sur le nucléaire, et le conflit israélo-palestinien où les avancées ont été minimes ?

    C’est un bilan globalement négatif parce qu’il a contribué à exacerber, à renforcer la polarisation dans la région. D’abord, il a pris part au dossier israélo-palestinien en étant à 100 % du côté israélien.

    Il a tout de même réussi, il faut le reconnaître, à obtenir des accords de normalisation entre quatre pays arabes et Israël. Il l’a fait en payant des prix qui, à notre sens, ont été parfois excessifs.

    Par exemple la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange d’une normalisation entre le Maroc et Israël, cela n’a pas de sens et ça a un impact négatif sur ce dossier du Sahara occidental.

    Au Proche-Orient, sa politique pro-israélienne à outrance a rompu non seulement avec le consensus international mais aussi avec le consensus américain bipartisan en vigueur depuis pas mal de temps. Il a essayé de bouger les lignes, mais il l’a fait dans un sens qui ne peut pas fonctionner parce que les Palestiniens ne s’y résoudront pas. Il a compliqué, évidemment, dans ce dossier, la recherche de la paix. Ses prédécesseurs n’y étaient pas parvenus non plus mais il a aggravé les choses.

    Et puis dans le reste de la région, Donald Trump a fait une fixation sur le dossier iranien. Ces derniers jours, l’administration Trump a même mis en avant un axe Al-Qaïda-Iran qu’aucun spécialiste du renseignement ne confirme. Et elle a en effet retiré le pays de l’accord sur le nucléaire, ce qui a conduit à imposer à nouveau des sanctions qui ont fait énormément souffrir les citoyens iraniens.

    Cette politique a été risquée. Elle aurait pu provoquer une guerre catastrophique entre d’un côté les États-Unis et ses alliés dans la région, et de l’autre l’Iran. Tout cela a entraîné une grande polarisation au Moyen-Orient. Les États-Unis se sont rapprochés d’Israël et de certains pays sunnites arabes, l’Arabie saoudite en tête. On peut comprendre ces alliances, ces partenariats. Des prédécesseurs de Trump ont adopté la même stratégie.

    Mais suivre une voie à sens unique, sans équilibre, sans essayer de jouer le rôle de médiateur, a causé beaucoup de tort et a porté atteinte à l’image de la diplomatie américaine.

    Projetons-nous sur les années Biden. Avez-vous le sentiment que les décisions les plus significatives des années Trump sont réversibles ?

    La proximité avec certains alliés, avec certaines valeurs, est également réversible. Des décisions du président pourront être remises en question, comme la sortie de l’accord de Paris sur le climat. Je pense que le président Biden pourra très vite changer de politique et renouer avec cet accord. La sortie de l’accord sur le nucléaire iranien est aussi réversible, même si ce sera difficile. Le fait de s’identifier avec certains alliés, avec certaines valeurs, est également réversible.

    Dans d’autres dossiers, ce sera difficile de remonter la pente parce qu’il y a un héritage qu’il va falloir surmonter.

    L’image des États-Unis dans le monde s’est dégradée. On a vu un pays, un gouvernement, incapables de gérer la question de la Covid-19, incapables de gérer la question des tensions raciales. Et maintenant nous sommes confrontés à une crise politique avec une partie de l’électorat qui, à cause de Trump, ne reconnaît pas la légitimité du président élu.

    Pour toutes ces raisons, le monde extérieur porte un regard différent sur les États-Unis. Le président Biden ne pourra pas totalement effacer cet héritage.

    Et puis il y a un autre héritage. Désormais, les pays qui vont traiter avec les États-Unis vont toujours se poser cette question : les engagements américains, les engagements du président des États-Unis, durent-ils plus d’un ou deux mandats ?

    Est-on entré dans une ère où les États-Unis vous disent une chose, à l’instar des engagements pris vis-à-vis de l’Iran, et quatre ans plus tard, un nouveau président entre en fonction et ces engagements ne valent rien du tout ? La perte de la réputation de fiabilité des États-Unis coûte cher. Et je ne sais pas si le président Biden pourra y remédier parce que personne ne sait si, dans quatre ans ou huit ans, on n’aura pas un président Trump bis, que ce soit lui-même ou un de ses successeurs, pratiquant la même politique.

    Franck Mathevon

    Source : France Culture, 20 jan 2021

    Tags : Donald Trump, Joe Biden, Sahara Occidental, Maroc, Proche Orient, Israël, Palestine, Normalisation, Franck Mathevon, International Crisis Group,

  • Le Foreign Office bat en brèche les ‘’élucubrations’’ de Trump : Londres réitère son plein soutien à l'autodétermination du peuple du Sahraoui

    Par Moumène Belakram

    Camouflet retentissant que celui infligé par le Royaume Uni au Président US sortant, Donald Trump, qui avait décrété au mépris de toute éthique diplomatique, la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.
    De fait et dans une déclaration faite lundi et répercutée par des médias anglais, le ministre d’Etat britannique pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Foreign and Commonwealth Office, James Cleverly (Photo- DR), a soutenu mordicus que le Royaume-Uni soutenait «pleinement» l’autodétermination du peuple Sahraoui, et les efforts de l’ONU pour parvenir à une solution politique durable au Sahara Occidental.
    Cleverly qui donnait une réponse écrite à une question d’Alex Sobel, membre travailliste du parlement britannique, qui l’avait interpellé sur le statut légal du Sahara Occidental et la situation des droits de l’homme dans ce territoire occupé, a assurer suivre «de près» la situation au Sahara occidental, appelant les parties en conflit «à revenir à l’accord de cessez-le-feu et au processus politique dirigé par l’ONU», rapportent les mêmes sources.
    Le responsable britannique a conclu, affirmant que la position du Royaume Uni, » telle que réitérée par le chef de la diplomatie britannique le 11 décembre dernier, demeurait inchangée» dira-t-il, enfonçant le clou de par une position tranchée : «Nous continuons de considérer le statut du Sahara occidental comme indéterminé et soutenons les efforts menés par l’ONU pour parvenir à une solution politique durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a, ainsi, insisté le ministre d’Etat britannique.
    Algérie1, 18 jan 2021
    Tags : Sahara Occidental, front Polisario, Maroc, Israël, Donald Trump, normalisation, 
  • USA : Brett McGurk nouvel envoyé spécial au Moyen-Orient et Afrique du Nord

    Il est attendu de ce diplomate qu’il défende une nouvelle vision sur l’issue du conflit au Sahara occidental : Brett McGurk nouvel envoyé spécial au Moyen-Orient et Afrique du Nord

    L’abandon des options diplomatiques prônées par l’administration Trump dans la région de l’Afrique du Nord se dessine-t-elle à mesure que l’on se rapproche de l’avènement officiel de l’ère de son successeur Joe Biden dont l’intronisation est prévue le 20 janvier ? En tout cas et avant même que le règne Biden ne commence, des indicateurs laissent entrevoir une intention du nouveau président américain à marquer une rupture avec le «style» Trump.
    Parmi ces indicateurs, la nomination par Biden d’un nouvel responsable des dossiers Moyen-Orient / Afrique du Nord (MENA) en la personne de Brett McGurk augure, on ne peut mieux, d’un très probable retour aux «normes» de la politique étrangère américaine dans la région.
    Pour des observateurs, cette nomination à un poste clé de la diplomatie américaine ouvre davantage la voie au scénario de voir Joe Biden revenir sur la décision du président américain sortant, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
    Des universitaires américains estiment, à ce propos, que ce scénario n’aura pas de «conséquence sur le plan stratégique», selon Jospeh Huddleston, Harshana Ghoorhoo, Daniela A. Maquera Sardon, trois chercheurs de l’université Setan Hall (Etats-Unis) spécialisés dans les questions de politique internationale, auteurs d’une analyse cosignée dans le magazine américain Foreign Policy.
    Sur la faisabilité de la démarche qu’aurait Biden, les universitaires soulignent qu’il «n’y a aucune raison stratégique empêchant Biden d’annuler, dès son investiture, le revirement impétueux de Trump».
    Ils estiment, dans leur réflexion, que l’un des éléments les plus frappants dans la proclamation de Donald Trump (faite le 10 décembre dernier) est le fait qu’elle ait été liée à la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël. «Une normalisation qui a été le prix à payer par le Maroc pour ‘’gagner’’ la reconnaissance du président américain sortant, notent les universitaires, qui relèvent que la décision de Trump «a été rendu publique alors que le Maroc et le Front Polisario, le mouvement de libération sahraoui, s’engageaient dans un conflit armé actif».
    Les universitaires rappellent également «le caractère illégal» de la présence marocaine au Sahara occidental, en vertu des résolutions des Nations unies et des verdicts prononcés par plusieurs cours internationales.
    «Ceci signifie que les activistes défendant le droit à l’autodétermination (du peuple sahraoui) et le Front Polisario ne sont pas des séparatistes comme cela a été mentionné dans le Washington post et le New York Times, mais plutôt un mouvement de décolonisation», ont-ils souligné.
    Pour les mêmes universitaires, le fait que les Etats-Unis «prennent position en faveur de l’occupation démontre que la politique étrangère de ce pays privilégie désormais le pouvoir à la loi et les actions unilatérales à la coopération», estimant néanmoins, que «tout n’était pas perdu» et que «l’annulation de la décision de Trump serait aussi facile à faire qu’une rature sur un texte». Quelle serait la conséquence pour les concernés dans le cas où Biden acterait l’abandon du legs de Trump dans ce chapitre ?
    «En théorie, le gouvernement marocain pourrait réagir au changement de la position américaine en rompant ses relations diplomatiques avec Israël, mais il paierait un prix plus élevé que les Etats-Unis notamment sur le plan économique», prédisent les universitaires. Ces derniers ajoutent qu’il s’agit d’une «crise mais c’est aussi une opportunité pour les Etats-Unis et les Nations unies», expliquant qu’une administration Biden «engagée en faveur d’une justice anticoloniale et considérant la coopération internationale comme une voie pour résoudre les conflits pourrait donner la possibilité au Conseil de sécurité de l’ONU de mettre enfin en œuvre le référendum qui résoudra le conflit une fois pour toutes».
    Sabri Boukadoum dès aujourd’hui en Afrique du Sud
    Le ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum, entamera à partir de lundi 11 janvier 2021, une visite de travail de deux jours en Afrique de Sud, a indiqué hier le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
    Durant cette visite, M. Boukadoum aura des rencontres avec son homologue sud-africaine, Mme. Naledi Pandor, et sera reçu en audience par les hautes autorités de ce pays ami, en vue de procéder à une évaluation approfondie de la coopération bilatérale dans les domaines politique, économique, commercial et culturel.
    Cette visite sera, en outre, l’occasion pour un échange de vues et d’analyses dans le cadre de la tradition de concertation entre les deux pays sur les différentes questions liées à la paix et à la sécurité en Afrique et dans le monde, de même qu’elle permettra de renforcer la coordination sur les questions importantes liées aux thématiques politiques et sécuritaires au sein des organisations régionales et internationales.
    ReportersDZ, 11 jan 2021
    Tags : Sahara Occidental, front Polisario, Maroc, Israël, Donald Trump, normalisation, Joe Biden,
  • MAROC : Le Commandeur des croyants piégé par ses errements

    Piégé par la normalisation de ses relations avec l’entité israéliènne et la vague de contestation qu’elle a suscitée dans son pays, le roi Mohammed VI veut reprendre la main en usant de coups de « bluff », à l’égard de l’État hébreu et de la nouvelle administration américaine.

    Ce dernier espère calmer, d’une part la vague de contestation qui refuse toute relation diplomatique avec Israël, et d’une autre se présenter en sa qualité de président du comité El-Qods, comme le grand défenseur de la ville sainte occupée. Le quotidien israélien Maariv, a annoncé, dans son édition de lundi dernier, que le roi du Maroc, invité par le Premier ministre israélien pour se rendre à Tel Aviv, a conditionné sa visite par la reprise du dialogue de paix entre palestiniens et israéliens. C’est un coup de Jarnac estiment les observateurs qui rappellent que le Maroc n’a jamais œuvré pour l’ouverture d’un dialogue de paix entre les palestiniens et l’entité sioniste, se contentant tout juste d’applaudir les initiatives de paix, avortées par l’entêtement israélien. 
    Aussi bien M6 que son père Hassan II, n’ont jamais assumé leur responsabilité morale à l’égard de la Palestine ou la ville sainte d’El-Qods. Des spécialistes qui ont fait du comité éponyme une coquille vide qui n’a jamais milité pour la préservation du caractère de la ville, reconnue capitale de l’État hébreu par le président américain sortant, Donald Trump. M6 espère également lancer un message à la nouvelle direction américaine qui n’écarte pas l’idée de revenir sur la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. 
    Le Maroc qui se réjouit d‘avoir gagné le soutien d’un autre membre du Conseil de sécurité, après la France, à ses thèses expansionnistes, craint une volte-face de Joe Biden qui n’a pas manqué, lors de ses meetings électoraux d’annoncer qu’il envisage une révision de fond en comble de la politique étrangère menée par son prédécesseur. En annonçant qu’il conditionnait sa visite à l’état hébreu par la reprise des négociations de paix palestino-israéliennes, et par une rencontre avec le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, le roi du Maroc ne fait que proférer un effet d’annonce, destiné à la consommation locale sans changer à ses plans qui prévoient une visite à Tel Aviv au cours du second semestre de l’année 2021. 
    Israël, qui ne déroge pas à la nature de M6, espère également dépoussiérer son image écornée et regagner l’estime de ses sujets qui ont pris l’habitude, ces derniers jours, d’occuper la rue pour dénoncer les errements de la diplomatie marocaine qui a commis l’irréparable en normalisant les relations du pays avec Israël. Pour le pays du commandeur des croyants, c’est une véritable fumisterie politique qui risque de provoquer d’autres remous au Maroc empêtré dans les sables du Sahara occidental dans une guerre d’usure qu’il subit depuis qu’il a « trucidé » le plan de paix onusien garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Slimane Ben
    L’EUCOCO accuse l’ONU de complaisance avec le Maroc
    Le Groupe de travail de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO) a interpellé l’ONU pour son « rôle négatif » dans l’accomplissement de sa mission et de son engagement à mettre fin à la colonisation du Sahara occidental, en tolérant « les provocations répétées du pays occupant, le Maroc, qui ne cesse de faire fi du droit international et des résolutions onusiennes ». Lors de sa réunion tenue en visioconférence, l’EUCOCO a réaffirmé sa solidarité et son soutien inconditionnel en faveur du peuple sahraoui, de sa juste cause et de son « droit légal d’établir un État libre et indépendant au Sahara occidental, après 45 ans de lutte permanente, sous la direction du Front Polisario, reconnu par la communauté internationale, et les multiples résolutions du Conseil de sécurité affirmant le droit des Sahraouis à l’autodétermination et à l’indépendance ». 
    Le groupe de travail a salué la position de la RASD, suite à l’agression militaire de l’armée marocaine contre les civils sahraouis dans la brèche illégale d’El-Guerguerat, le 13 novembre 2020, estimant que la démarche du Front Polisario « s’inscrit dans le cadre de l’exercice de son droit légitime à la défense et la protection de ses citoyens ». L’EUCOCO a en outre condamné « la répression brutale et les violations des droits de l’Homme auxquelles s’adonne le régime marocain et le pillage effréné des ressources naturelles dans les territoires sahraouis occupés », appelant à « mettre fin au pillage et à l’oppression quotidienne qui se sont dernièrement exacerbés en raison de l’état de guerre, et à libérer tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les geôles marocaines ». 
    Le groupe de travail a exhorté l’ONU et l’Union européenne (UE) ainsi que les gouvernements espagnol et français à intervenir et à mettre un terme à l’occupation marocaine « sanglante », ajoutant que le peuple sahraoui subit « un génocide honteux ». L’EUCOCO a par ailleurs appelé à renforcer la coopération humanitaire en faveur des réfugiés autour des questions fondamentales telles la santé, l’éducation et les services publics de base, au regard de la propagation de la pandémie de Covid-19 qui a aggravé la situation. 
    Des participants de la RASD, du mouvement de solidarité d’Algérie, de Mauritanie, d’Italie, de France, d’Allemagne et de Belgique, ont pris part à cette réunion consacrée à l’évaluation de l’action menée en 2020 et à l’examen et la prise d’initiatives qui devraient être lancées tout au long de l’année 2021.
    M. Bendib
    Tags : Sahara Occidental, front Polisario, Maroc, Israël, Donald Trump, normalisation, 
  • Télévision israélienne : Les 9 mystères du roi du Maroc Mohammed VI

    MAROC : UNE CHAÎNE DE TÉLÉVISION ISRAÉLIENNE DIVULGUE LES SECRETS DE MOHAMED VI

    La chaîne de télévision israélienne “Channel 12” a diffusé un long reportage dévoilant des secrets du roi marocain Mohamed VI sous le titre « Les 9 mystères de Mohamed VI ».
    Nonobstant l’accorde de normalisation signé, il y a environ un mois, entre Rabat et Tel-Aviv, les médias sionistes ne se sont pas empêchés de pencher sur des « intimités » de la famille royale marocaine et d’El Makhzen en général.
    «Il est assis sur le trône depuis 21 ans, mais que savons-nous vraiment du roi du Maroc? Quelle était l’histoire de l’étrange disparition de sa femme? Que s’est-il passé entre elle et sa sœur qui a engendré des rumeurs de violence à la cour royale? Pourquoi le roi a-t-il payé des millions pour mettre un livre sur les tablettes? Que fait-il dans les cours de Gemara? Et comment joue-t-il réellement sur les réseaux sociaux sans en être membre?», ont écrit les deux journalistes ayant réalisé ce reportage dans l’introduction.
    Le rapport est revenu sur l’affaire des 2 millions d’euros versés par le souverain chérifien à deux journalistes français Laurent et Catherine Graciet contre la non-publication de leur livre sur lui intitulé «Le Roi prédateur».
    Le rapport de “Channel 12” s’est attardé sur la grande influence de l’homme d’affaires André Azoulay sur le roi du Maroc.
    En outre, le document est revenu sur les liens étroits qu’entretiennent les services secrets marocains et le Mossad et la coopération de Rabat ayant permis à ce dernier d’espionner les sommets arabes tenus au Maroc, dont le sommet de la Ligue arabe en 1965.
    Le goût du luxe
    Le rapport a estimé la fortune de Mohamed VI à 8.5 milliards de dollars et qu’il détient un portefeuille d’investissement avec des parts dans des sociétés internationales dans le domaine de l’énergie et des infrastructures.
    Le roi possède, selon toujours la même source, des dizaines d’appartements et de châteaux au Maroc et en France et dispose d’une flotte de yachts, d’une collection de dizaines de voitures et d’une collection complète de montres “Rolex” d’une valeur de 170 millions de dollars. Il y a environ un an, 36 d’entre eux ont été volés dans le palais de Marrakech sous le nez des gardes.
    Le rapport est revenu également sur la vie conjugale du souverain chérifien et sa relation douteuse avec la femme qui l’a répudiée et le conflit entre cette dernière et la sœur de Mohamed VI. Certaines sources sur les réseaux sociaux auraient même relayé que cette dernière “Lala Hasna” aurait poignardé sa belle-sœur “Lalla Salma”.
    Echourouk, 17 jan 2021
    Tags : Maroc, Lalla Salma, Mohammed VI, Mossad, luxe, Channel 12, Israël,

  • Pierre Galand : « Le Sahara occidental sera le Vietnam du Maroc »

    PIERRE GALAND, DÉFENSEUR DES CAUSES JUSTES : « Le Sahara occidental sera le Vietnam du Maroc »

    Le président de la coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, a déclaré que « le piège » de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste dans le but d’imposer au monde la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, expose la région du Maghreb au risque d’un nouveau foyer de guerre.
    Dans une lettre, rendue publique mercredi, Pierre Galand, a soutenu qu’aux yeux du peuple marocain, « le gouvernement marocain et le roi ont trahi la solidarité indéfectible de celui-ci avec les droits les plus légitimes du peuple palestinien à un État souverain avec El-Qods-Est pour capitale ». « Votre peuple n’acceptera pas le marchandage honteux du Sahara occidental contre El-Qods et sa grande mosquée Al-Aqsa. Les conseillers du roi, le Makhzen, ont pris le risque de mettre leurs privilèges et la couronne de leur chef en péril », a-t-il jugé. Le président de l’EUCOCO, a estimé en outre, que « le Maroc a fait entrer le loup dans la bergerie, car ni les États-Unis, ni Israël ne se soucient de l’avenir du Maroc (…) parce que vous êtes des pions dans leur stratégie globale et vous risquez vite d’en faire les frais ». « En laissant les USA et Israël s’installer chez vous, (…), vous prenez le risque d’ouvrir un nouveau foyer de guerre et d’instabilité dans la région dont vous ne mesurez pas les conséquences pour votre peuple et ceux du Maghreb », a encore écrit Pierre Galand qui fut sénateur belge et grand militant des causes palestinienne et sahraouie.
    En tournant le dos à la légalité internationale, aux résolutions des Nations unies et à la charte de l’Union africaine (UA), « le gouvernement marocain et le roi, bafouent les droits fondamentaux du peuple du Sahara occidental. Or celui-ci, comme en 1974, lors des accords passés avec la puissance coloniale, l’Espagne, ne s’est pas laissé faire et il prit les armes à l’appel de son mouvement de libération nationale, le Front Polisario », a-t-il dit . Aujourd’hui, plus de 45 ans plus tard, insiste M. Galand, « les Sahraouis ont clairement dit qu’ils ne se laisseraient pas faire. (…) les Sahraouis vont vous mener la vie dure jusqu’à l’obtention du respect de leur droit inaliénable à l’autodétermination » qui dit à l’adresse du Maroc que le « Sahara occidental sera le Viêtnam » de l’armée marocaine.
    Le président de l’EUCOCO, ne doute pas, par ailleurs, que « nombreux sont les démocrates du Maroc qui aspirent à la paix et qui peuvent mesurer le piège qui vous a été tendu et dans lequel vos gouvernants sont tombés ». « Les conseillers du roi, alléchés par l’offre américaine, ont vendu à votre pays un cadeau empoisonné, un risque de guerre et de déstabilisation qui aura un coût humain inacceptable », a-t-il poursuivi. Enfin, M. Galand suggère de faire en sorte avec l’Union africaine, que « l’ONU redevienne le cénacle au sein duquel des initiatives urgentes et audacieuses, conformes à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes des Nations unies, soient prises pour l’application aux Palestiniens et aux Sahraouis de leur droit à l’autodétermination sous contrôle international et qu’enfin ce droit soit respecté et appliqué ».
    M. Bendib
    MONTÉE EN PUISSANCE DES ATTAQUES SAHRAOUIES
    L’ALPS cible les militaires marocains retranchés derrière le mur
    Les attaques militaires des unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) se poursuivent sans relâche et augmentent en intensité. Ces attaques ciblent les positions où sont retranchées les soldats de l’occupation marocaine le long du « mur de la honte », a indiqué le ministère sahraoui de la Défense. Il a précisé, dans son communiqué militaire N63, que « les combattants sahraouis ont mené mercredi un bombardement contre des positions de l’armée royale marocaine dans la zone d’Adhim Oum Adjloud, relevant du secteur d’Aousserd, et un autre bombardement ciblant la région de Kelb Ennos du même secteur ». Le communiqué ajoute que jeudi, « les attaques sahraouies ont visé les positions marocaines dans la région d’Echadhimiya du secteur de Mahbès et la zone de Fedret Elach du secteur de Houza ». 
    Le ministère de la Défense sahraouie a souligné que les « attaques des combattants de l’Armée populaire de libération sahraouie ont continué de cibler les positions de l’armée d’occupation, qui a subi des pertes en vies humaines et en matériel le long du mur de la honte ». Ces dernières quarante-huit heures, Mahbès a été attaqué quatre fois au total, l’une de ces attaques étant celle menée sur la région de Chedhmiya la plus violente puisqu’elle a été à répétition consécutive et a provoqué la destruction d’une base militaire marocaine. Par ailleurs des témoins oculaires dans la région libérée de Tifariti ont indiqué que des drones marocains avaient violé l’espace aérien des territoires sahraouis libérés et ont survolé la localité. Ces observations militaires du Maroc aux drones, alors qu’il persiste à nier officiellement l’ampleur des attaques militaires sahraouies au quotidien contre ses positions et ses troupes tout au long du « mur de la honte », interviennent alors que l’on a relevé une intensification des bombardements et des attaques de missiles par l’armée sahraouie qui ont causé de graves dommages aux FAR.
     M. B.
    Le président de la coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (EUCOCO), Pierre Galand, a déclaré que « le piège » de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste dans le but d’imposer au monde la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, expose la région du Maghreb au risque d’un nouveau foyer de guerre.
    Dans une lettre, rendue publique mercredi, Pierre Galand, a soutenu qu’aux yeux du peuple marocain, « le gouvernement marocain et le roi ont trahi la solidarité indéfectible de celui-ci avec les droits les plus légitimes du peuple palestinien à un État souverain avec El-Qods-Est pour capitale ». « Votre peuple n’acceptera pas le marchandage honteux du Sahara occidental contre El-Qods et sa grande mosquée Al-Aqsa. Les conseillers du roi, le Makhzen, ont pris le risque de mettre leurs privilèges et la couronne de leur chef en péril », a-t-il jugé. Le président de l’EUCOCO, a estimé en outre, que « le Maroc a fait entrer le loup dans la bergerie, car ni les États-Unis, ni Israël ne se soucient de l’avenir du Maroc (…) parce que vous êtes des pions dans leur stratégie globale et vous risquez vite d’en faire les frais ». « En laissant les USA et Israël s’installer chez vous, (…), vous prenez le risque d’ouvrir un nouveau foyer de guerre et d’instabilité dans la région dont vous ne mesurez pas les conséquences pour votre peuple et ceux du Maghreb », a encore écrit Pierre Galand qui fut sénateur belge et grand militant des causes palestinienne et sahraouie.
    En tournant le dos à la légalité internationale, aux résolutions des Nations unies et à la charte de l’Union africaine (UA), « le gouvernement marocain et le roi, bafouent les droits fondamentaux du peuple du Sahara occidental. Or celui-ci, comme en 1974, lors des accords passés avec la puissance coloniale, l’Espagne, ne s’est pas laissé faire et il prit les armes à l’appel de son mouvement de libération nationale, le Front Polisario », a-t-il dit . Aujourd’hui, plus de 45 ans plus tard, insiste M. Galand, « les Sahraouis ont clairement dit qu’ils ne se laisseraient pas faire. (…) les Sahraouis vont vous mener la vie dure jusqu’à l’obtention du respect de leur droit inaliénable à l’autodétermination » qui dit à l’adresse du Maroc que le « Sahara occidental sera le Viêtnam » de l’armée marocaine.
    Le président de l’EUCOCO, ne doute pas, par ailleurs, que « nombreux sont les démocrates du Maroc qui aspirent à la paix et qui peuvent mesurer le piège qui vous a été tendu et dans lequel vos gouvernants sont tombés ». « Les conseillers du roi, alléchés par l’offre américaine, ont vendu à votre pays un cadeau empoisonné, un risque de guerre et de déstabilisation qui aura un coût humain inacceptable », a-t-il poursuivi. Enfin, M. Galand suggère de faire en sorte avec l’Union africaine, que « l’ONU redevienne le cénacle au sein duquel des initiatives urgentes et audacieuses, conformes à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes des Nations unies, soient prises pour l’application aux Palestiniens et aux Sahraouis de leur droit à l’autodétermination sous contrôle international et qu’enfin ce droit soit respecté et appliqué ».
    M. Bendib
    MONTÉE EN PUISSANCE DES ATTAQUES SAHRAOUIES
    L’ALPS cible les militaires marocains retranchés derrière le mur
    Les attaques militaires des unités de l’Armée populaire de libération sahraouie (APLS) se poursuivent sans relâche et augmentent en intensité. Ces attaques ciblent les positions où sont retranchées les soldats de l’occupation marocaine le long du « mur de la honte », a indiqué le ministère sahraoui de la Défense. Il a précisé, dans son communiqué militaire N63, que « les combattants sahraouis ont mené mercredi un bombardement contre des positions de l’armée royale marocaine dans la zone d’Adhim Oum Adjloud, relevant du secteur d’Aousserd, et un autre bombardement ciblant la région de Kelb Ennos du même secteur ». Le communiqué ajoute que jeudi, « les attaques sahraouies ont visé les positions marocaines dans la région d’Echadhimiya du secteur de Mahbès et la zone de Fedret Elach du secteur de Houza ». Le ministère de la Défense sahraouie a souligné que les « attaques des combattants de l’Armée populaire de libération sahraouie ont continué de cibler les positions de l’armée d’occupation, qui a subi des pertes en vies humaines et en matériel le long du mur de la honte ». Ces dernières quarante-huit heures, Mahbès a été attaqué quatre fois au total, l’une de ces attaques étant celle menée sur la région de Chedhmiya la plus violente puisqu’elle a été à répétition consécutive et a provoqué la destruction d’une base militaire marocaine. Par ailleurs des témoins oculaires dans la région libérée de Tifariti ont indiqué que des drones marocains avaient violé l’espace aérien des territoires sahraouis libérés et ont survolé la localité. Ces observations militaires du Maroc aux drones, alors qu’il persiste à nier officiellement l’ampleur des attaques militaires sahraouies au quotidien contre ses positions et ses troupes tout au long du « mur de la honte », interviennent alors que l’on a relevé une intensification des bombardements et des attaques de missiles par l’armée sahraouie qui ont causé de graves dommages aux FAR.
     M. B.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Palestine, Israël, normalisation, Donald Trump,
  • Ce que le président Biden ne fera pas au Moyen-Orient


    Le 20 janvier, Joe Biden prendra ses fonctions de 46e président des États-Unis. Ce sera la fin de quatre ans d’une politique internationale adoptée par Donald Trump qui bouleverse effectivement les alliés, exaspère d’anciens amis et profite parfois aux opposants. Cependant, réparer de telles actions dans un pays aussi profondément divisé aura des coûts et des difficultés – surtout au niveau national.

    L’équipe politique internationale du futur président démocrate est déjà réunie, attendant la confirmation du Congrès. Voici un compte rendu de ce que Biden ne fera pas au Moyen-Orient et en Afrique du Nord:

    En commençant par le Maroc, en direction de l’est, jusqu’à atteindre l’Afghanistan, Biden fait face à l’imminence de plusieurs décisions importantes à prendre, dont aucune n’est simple.

    La décision soudaine de Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur la région contestée du Sahara occidental a scandalisé l’Algérie et son alliée, la République arabe sahraouie démocratique, qui revendique le territoire d’un futur État.

    Des décennies de médiation des Nations Unies sur le différend ont jusqu’à présent échoué. Cela signifie qu’aux yeux du droit international, il s’agit encore d’un territoire contesté. Par conséquent, la mesure des États-Unis ne change guère la situation dans la pratique et ne sert pas non plus leurs propres intérêts, sauf pour discréditer davantage le pays en tant que médiateur raisonnable. Biden n’inversera pas la mesure, mais il n’ira pas non plus sur cette voie. Le changement politique de Trump était conditionné à promouvoir la normalisation entre le Maroc et Israël. Rien à attendre ici.

    Le prochain point critique est la Libye, où le président américain sortant a laissé beaucoup à désirer, sans jouer un rôle significatif après que son prédécesseur ait effectivement contribué à détruire le pays, à partir de 2011. Trump a adressé des messages contradictoires aux antagonistes locaux. Lorsque le général libyen Khalifa Haftar a commencé sa guerre en avril 2019 contre le gouvernement reconnu par l’ONU à Tripoli, Trump l’a appelé pour le remercier de ses efforts dans la guerre contre le «terrorisme». Ensuite, toute la conversation sur la Libye a été laissée à l’ambassadeur américain Richard Norland, résumée à des avertissements sur la présence russe croissante dans le pays, mais rien de plus.

    Ici aussi, attendez-vous uniquement à la rhétorique de Biden. Il est connu pour s’opposer, en principe, à l’intervention militaire de son ancien chef Barack Obama en 2011. Selon les informations, lorsqu’il s’est simplement interrogé sur ce qui allait arriver à la Libye, une fois le régime de Mouammar Kadhafi renversé, personne n’a répondu. Cependant, même aujourd’hui, avec la Libye en ruine, Biden n’a pas de réponse à sa question.

    À côté se trouve l’Égypte, alliée stratégique des États-Unis pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Le président Donald Trump a un jour décrit son homologue égyptien, le général Abdel Fattah el-Sissi, comme son «dictateur préféré» et n’a jamais levé le doigt contre les informations faisant état de graves violations des droits humains. Biden augmentera le ton, mais rien de plus. Il peut, en guise de punition pour les abus humanitaires, suivre la voie d’Obama en retenant une petite partie des ressources américaines envoyées en Égypte chaque année, estimées à 1,5 milliard de dollars. Cependant, la mesure n’obligera pas le Caire à modifier sa politique intérieure et ne représentera pas non plus la politique préférée des États-Unis.

    Ensuite, nous avons Israël, où Trump a fait de grands sauts en faveur de l’occupation, au détriment du peuple palestinien. Le président républicain a fait chanter plusieurs pays arabes – y compris le Soudan éloigné – pour normaliser les relations avec Israël, a reconnu Jérusalem comme la capitale de l’État sioniste et a transféré l’ambassade des États-Unis dans la ville. Biden ne renversera aucune de ces décisions, mais il peut donner des signaux positifs à l’Autorité palestinienne en rouvrant le bureau de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington et en reprenant l’envoi de ressources humanitaires aux organisations affiliées aux Nations Unies, qui fournissent une assistance essentielle. Réfugiés palestiniens. Cependant, aucune des actions éventuelles ne pourra effectivement profiter à la majorité des Palestiniens, qui souffrent de la brutale occupation israélienne.

    En Syrie, les États-Unis n’ont guère les outils pour changer la situation sur le terrain, sauf pour un nouveau revers. On s’attend à ce que de plus petits contingents de troupes américaines restent dans le nord-ouest du pays, où Daech (État islamique) tente supposément de se relever. La reconnaissance par Trump de la souveraineté israélienne sur les territoires occupés du plateau du Golan ne sera pas non plus révoquée.

    Le président Biden ne prendra pas de mesures drastiques en termes militaires pour, par exemple, combattre à nouveau l’urgence de Daech; si vous le faites, il sera trop tard. Néanmoins, il cherchera à renforcer le partenariat régional avec d’autres pays, comme la Turquie et la Russie, qui sont des acteurs majeurs de la question syrienne. Faire pression sur le régime de Bachar al-Assad avec de nouvelles sanctions sera toujours le plan d’action préféré et le moins controversé, même si l’expropriation du pétrole syrien doit se poursuivre.

    En Arabie saoudite, allié historique fort des États-Unis, Biden devrait rester rhétorique, à l’exception d’une éventuelle réprimande, si le prince héritier autoritaire, Mohammed Bin Salman, commettait une autre atrocité – similaire à l’assassinat du journaliste basé à Washington Jamal Khashoggi dans Octobre 2018. Malgré la promesse de Biden que les Etats-Unis « n’abandonneront plus jamais leurs principes, d’acheter du pétrole et de vendre des armes », c’est exactement ce que son gouvernement devrait faire. Biden dépend des Saoudiens corrompus pour faire pression sur l’Iran.Les dirigeants de la monarchie islamique réfléchissent à une normalisation avec Israël et le futur président démocrate ne pourra pas se permettre d’ignorer ses craintes concernant la politique de Téhéran.

    L’Irak est une question cruciale dans la politique internationale. La réduction de la présence américaine dans le pays doit se poursuivre à un rythme lent, incapable de réduire la pression politique et populaire, face aux appels répétés au retrait complet des troupes étrangères sur le sol irakien. L’Iran continuera de rendre la vie difficile aux États-Unis en Irak et utilisera probablement la situation comme un avantage pour renégocier l’accord nucléaire avec Biden – la promesse électorale du candidat démocrate.

    En plus des eaux du Levant et du Golfe, il y a l’Iran lui-même. Biden a promis de reprendre l’accord nucléaire annulé unilatéralement par Trump. Cependant, ce sera une décision controversée face à deux des plus grands alliés de l’Amérique, l’Arabie saoudite et Israël, qui répudient avec véhémence la mesure. Les sanctions contre l’Iran ne seront pas levées immédiatement, du moins sans concessions du régime de Téhéran. N’en attendez pas trop, du moins avant 2022.

    Dans le Moyen-Orient élargi, en incluant l’Afghanistan, nous pouvons supposer que Biden maintient la politique dite de «l’Amérique d’abord» en retirant plus de troupes encore présentes dans le pays. L’idée ici est de recentrer la stratégie militaire des États-Unis en réduisant son champ d’action pour combattre Al-Qaïda et Daech dans la région. Cependant, le contact avec les talibans, autre héritage de Trump, ne doit pas être interrompu, sauf à des intervalles plus longs et peu substantiels. Tout au long du gouvernement Biden, le groupe maintiendra son cap actuel, prenant le contrôle de l’Afghanistan petit à petit.

    Source : MEMO, 14 jan 2021

    Tags : Joe Biden, Donald Trump, Proche Orient, Palestine, Sahara Occidental, Iran, Israël, Arabie Saoudite, Libye, Syrie,

  • Sahara occidental: La décision de Trump battue en brèche

    Les appels de la classe politique américaine à annuler la décision de Donald Trump sur la question du Sahara occidental se poursuivent. Des appels qui se font en direction du prochain locataire de la Maison Blanche, afin de le convaincre de l’erreur commise pour de simples considérations diplomatiques en faveur de l’entité sioniste.

    Des politologues, des diplomates et observateurs expliquent sur les plateaux de télévision ou à travers les médias, que le président américain élu Joe Biden “ne pourra pas aller à contre-courant et contredire, dans sa future politique, les résolutions onusiennes et africaines relatives au statut juridique du Sahara occidental, de même qu’il ne pourra pas renier des décennies d’une politique américaine claire concernant la situation dans la région”.

    Selon leurs analyses, le nouveau président ne pourra pas occulter les résolutions onusiennes, notamment la résolution 2229 de 1966 de l’Assemblée générale de l’ONU, qui affirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Ainsi, l’ancien conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a appelé l’administration Biden à annuler la proclamation du président sortant, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

    “L’abandon par l’administration Trump des engagements concernant la question du Sahara occidental est une erreur que l’administration Biden devrait corriger”, a-t-il déclaré au cours d’une conférence de presse au Foreign Press Association. L’annonce du président sortant, faite le 10 décembre dernier, était liée à la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste.

    M.Bolton qui a rappelé avoir travaillé avec l’ancien envoyé personnel du SG de l’ONU, James Baker, en vue d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental a estimé que les Etats-Unis ne devraient pas ouvrir un consulat dans les territoires occupés.

    Il a également indiqué que les Etats-Unis ne devaient plus parler, lors de leurs interventions à l’ONU, de “l’autonomie” du Sahara occidental mais plutôt de l’autodétermination du peuple sahraoui, un objectif “pour lequel a été créé la Minurso ( Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental) en 1991”.

    Dans une tribune publiée, le 16 décembre dernier, dans le magazine en ligne, Foreign Policy, John Bolton a assuré que “la meilleure chose à faire pour Biden dès son investiture serait d’annuler la décision (sur la question sahraouie). Ce ne sera pas facile étant données les attentes, mal inspirées, du côté de Rabat et (d’Israël). Si Biden veut faire un revirement de 180 degrés, il devra le faire immédiatement après son installation, cela minimisera les dégâts”.

    Pour Bolton, la décision de Trump mine dangereusement des décennies d’une politique américaine soigneusement mise au point, indiquant que l’approche de Trump provoquera d’importants problèmes de stabilité au Maghreb.

    Le Jeune Indépendant, 12 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, Donald trump, Joe Biden, Sahara Occidental, Israël,

  • Lettre à un ami marocain (Pierre Galand)

    Cher ami, chère amie,

    Le Sahara Occidental sera votre Vietnam et donc méfiez-vous de vos amis américains.
    Avant le scandaleux marchandage de Mr Trump qui, se pensant maître du monde, vous a vendu le Sahara Occidental en échange de l’allégeance de votre roi à Mr Netanyahou d’Israël et de la promesse de quelques milliards de dollars, c’est à la France que le Maroc avait confié ses projets d’annexion du Sahara Occidental. C’est en effet, la France qui bloquait toute négociation au Conseil de sécurité des Nations Unies en tentant d’imposer un projet d’autonomie sensé permettre au Maroc d’officialiser son annexion du territoire du Sahara Occidental où vit un peuple qui, lui, revendique son droit à l’autodétermination conformément au droit des peuples colonisés et qui lui est garanti par la Résolution XV 14 des Nations Unies. Cette résolution date de 1960 et est le résultat des luttes des peuples pour leur émancipation de la tutelle coloniale.
    Aujourd’hui, votre gouvernement et le roi lâchent votre protecteur français pour vous aliéner aux promesses de feu le président Trump dans l’espoir d’imposer à la communauté internationale et au peuple sahraoui la « marocanité » du Sahara Occidental.
    L’histoire se répète.
    Français et Américains ont tenté de la même manière d’annexer le Vietnam et ce furent, rappelez-vous, des guerres foisonnant d’horreurs et de crimes contre l’humanité.
    Aujourd’hui, la prise en main de votre destinée par les Américains et leurs deux principaux alliés Israël et l’Arabie Saoudite vous expose à un triple et inquiétant risque.
    Le premier : votre gouvernement et votre roi ont trahi aux yeux du peuple marocain la solidarité indéfectible de celui-ci avec les droits les plus légitimes du peuple palestinien à un État souverain avec Jérusalem-Est pour capitale. Votre peuple a cette promesse inscrite dans ses gènes et n’acceptera pas le marchandage honteux du Sahara Occidental contre Al-Quds et sa grande mosquée Al-Aqsa. Les conseillers du roi, le Makhzen, ont ainsi joué à la roulette russe et pris le risque de mettre leurs privilèges et la couronne de leur chef en péril.
    Le deuxième : le Maroc a fait entrer le loup dans la bergerie (1) car ni les États-Unis, ni Israël ne se soucient de votre avenir ni de celui du Maghreb car vous êtes des pions dans leur stratégie globale et vous risquez vite d’en faire les frais.
    Rappelez-vous, déjà le Français Sarkozy n’avait eu le moindre scrupule lorsqu’il a engagé sa guerre funeste et aux conséquences tragiques contre Kadhafi, pas plus que son successeur, en lançant des appels à la guerre contre la Syrie. Alors pensez donc un instant : en laissant les USA et Israël s’installer chez vous, avec les conseils éclairés de votre allié M.B.S., vous prenez le risque d’ouvrir un nouveau foyer de guerre et d’instabilité dans la région dont vous ne mesurez pas les conséquences pour votre peuple et ceux du Maghreb.
    Le troisième : le gouvernement marocain et le roi, en tournant le dos à la légalité internationale, aux résolutions des N.U. et à la charte de l’U.A., bafouent les droits fondamentaux d’un petit peuple, celui du Sahara Occidental. Or celui-ci, comme en 1974, lors des accords passés avec la puissance coloniale, l’Espagne (2), ne s’est pas laissé faire et il prit les armes à l’appel de son mouvement de libération nationale, le Front Polisario. Aujourd’hui, plus de 45 ans plus tard, les Sahraouis ont clairement dit qu’ils ne se laisseraient pas faire.
    Malgré les conseillers israéliens et américains et les armes sophistiquées saoudiennes et françaises, les Sahraouis vont vous mener la vie dure jusqu’à l’obtention du respect de leu droit inaliénable à l’autodétermination.
    Cher ami, chère amie,
    Je suis certain que, nombreux sont les démocrates de votre pays qui aspirent à la paix et qui peuvent mesurer le piège qui vous a été tendu et dans lequel vos gouvernants sont tombés. Les conseillers du roi, alléchés par l’offre américaine, ont vendu à votre pays un cadeau empoisonné, un risque de guerre et de déstabilisation qui aura un coût humain inacceptable.
    La puissance américaine a, vous le savez son propre agenda et le sort du peuple palestinien ni celui du peuple sahraoui ne la préoccupe pas. Mais avez-vous pensé qu’en cette circonstance le sort du peuple marocain est lui-même mis en péril ?
    Tant qu’il est encore temps, faisons appel ensemble pour qu’avec l’Union Africaine, l’ONU redevienne le cénacle au sein duquel des initiatives urgentes et audacieuses, conformes à la légalité internationale et aux résolutions pertinentes des N.U., soient prises pour l’application aux Palestiniens et aux Sahraouis de leur droit à l’autodétermination sous contrôle international et qu’enfin ce droit soit respecté et appliqué.
    Croyez en mes cordiales salutations,
    Pierre Galand
    Le 11/01/2021
    (1) Le 2 oct. 2020 le Maroc et les USA ont signé un accord de coopération militaire et, depuis, négocient l’installation d’une base américaine au Maroc… Dans le S.O. ?
    (2) Accord de Madrid du 14 nov. 1974 : l’Espagne puissance coloniale, plutôt que de répondre à l’injonction des N.U de se retirer du Sahara et de rendre sa souveraineté au peuple sahraoui, signe un accord de rétrocession de la puissance administrative du S.O. pour moitié avec le Maroc et pour l’autre moitié avec la Mauritanie. Cet accord ne sera jamais reconnus ni par l’ONU ni par l’OUA qui accueillera en son sein la R.A.S.D. comme membre à part entière.
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden, Israël, normalización,
  • Un pilote tunisien suspendu pour avoir refusé de prendre part à un vol vers Tel-Aviv‎

    Un commandant de bord tunisien exerçant dans la compagnie émiratie, a annoncé, ce mardi, à travers sa page Facebook, qu’il a été suspendu parce qu’il avait refusé de prendre part à un vol à destination de Tel-Aviv.

    « Mon activité de pilote chez Emirates Airlines a été suspendue en raison de mon refus de participer à un voyage à Tel Aviv … Dieu est seul qui s’occupe de moi … je ne le regrette pas », a écrit le pilote sur son compte Facebook avant de le désactiver, selon les médias tunisiens.

    Echourouk, 13 jan 2021

    Tags : Tunisie, Emirates Airlines, Israël, normalisation,