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  • Sahara occidental : «Biden peut annuler sans risque la décision de Trump» selon des universitaires américains

    La déclaration unilatérale du président sortant Donald Trump sur la prétendue souveraineté du Maroc dur le Sahara occidental ne cesse de susciter l’indignation de l’opinion publique américaine et internationale.

    Pour certains analystes, l’élu à la présidence américaine à la possibilité d’annuler cette déclaration. C’est d’ailleurs l’avis de nombreux hommes politiques américains. «Joe Biden peut revenir sur la décision du président américain sortant, Donald Trump, relative à la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental sans «conséquences sur le plan stratégique», ont soutenu trois universitaires américains dans une tribune publiée dans le magazine américain Foreign Policy. «Il n’y a aucune raison stratégique empêchant Biden d’annuler, dès son investiture (le 20 janvier courant), le revirement impétueux de Trump», au sujet du Sahara occidental, assurent les auteurs du texte, Jospeh Huddleston, Harshana Ghoorhoo, Daniela A. Maquera Sardon, trois chercheurs de l’université Setan Hall (Etats-Unis) spécialisés dans les questions de politique internationale. 
    Les auteurs de la tribune ont constaté, par ailleurs, que l’un des éléments les plus frappants dans la proclamation de Donald Trump (faite le 10 décembre dernier) est le fait qu’elle ait été liée à la normalisation des relations diplomatiques entre le régime marocain et l’entité sioniste. Une normalisation qui a été le prix à payer par le Maroc pour «gagner» la reconnaissance du président américain sortant, notent les universitaires. Ils relèvent que la décision de Trump a été rendu publique «alors que le Maroc et le Front Polisario, le mouvement de libération sahraoui, s’engageaient dans un conflit armé actif». Ils ont tenu à rappeler, en outre, le caractère illégal de la présence marocaine au Sahara occidental, en vertu des résolutions des Nations unies et des verdicts prononcés par plusieurs cours internationales. 
    «Ceci signifie que les activistes défendant le droit à l’autodétermination (du peuple sahraoui) et le Front Polisario ne sont pas des «séparatistes», comme cela a été mentionné dans le Washington post et le New York Times, mais plutôt un mouvement de décolonisation», affirment les trois universitaires. «Le fait que les Etats-Unis prennent position en faveur de l’occupation démontre que la politique étrangère de ce pays privilégie désormais le pouvoir à la loi et les actions unilatérales à la coopération», déplorent-ils, considérant, néanmoins, que tout n’était pas perdu et que l’annulation de la décision de Trump serait «aussi facile à faire qu’une rature sur un texte». 
    «En théorie, le gouvernement marocain pourrait réagir au changement de la position américaine en rompant ses relations diplomatiques avec Israël, mais il paierait un prix plus élevé que les Etats-Unis», notamment sur le plan économique, assurent les universitaires. «Il s’agit d’une crise mais c’est aussi une opportunité pour les Etats-Unis et les Nations unies. Une administration Biden engagée en faveur d’une justice anticoloniale et considérant la coopération internationale comme une voie pour résoudre les conflits pourrait donner la possibilité au Conseil de sécurité de l’ONU de mettre enfin en œuvre le référendum qui résoudra le conflit une fois pour toutes», estiment-ils. 
    A l’échelle internationale, la mobilisation au profit de la cause sahraouie se renforce de jour en jour. « La lutte du peuple sahraoui pour l’indépendance et l’autodétermination doit rester une priorité pour le continent africain, a indiqué une déclaration du Comité exécutif du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud. De son côté la diplomatie suédoise a réitéré la nécessité d’organiser un référendum d’autodétermination libre au Sahara occidental, saluant les récentes déclarations de l’ancien conseiller à la sécurité nationale américaine, John Bolton dans lesquelles il avait critiqué la reconnaissance de la prétendue «souveraineté» du Maroc sur le Sahara occidental, en échange de la normalisation avec Israël.
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc
  • Liban : festin dans un nid de vautours (1re partie)

    Pour comprendre les tenants et les aboutissants de la situation dramatique et confuse du Liban, il faut rappeler quelques éléments historiques concernant les néfastes interventions étrangères dans la région.

    En 1920, à la faveur de l’effondrement de l’empire Ottoman, et en application du plan de dépeçage connu sous le nom de Spykes-Picault, les deux plus grandes puissances colonialistes du monde, l’Angleterre et la France ont arraché une partie du territoire syrien pour créer un pays à leur dévotion, le Liban. Le plan portant les noms des responsables des affaires extérieures des deux puissances impérialistes avait été dévoilé par le pouvoir soviétique qui l’avait découvert dans les archives de la Russie tsariste, 3e brigand auquel étaient promis des morceaux du festin.

    Ces puissances ont déchiqueté le Moyen Orient. Elles n’en étaient pas à leur premier forfait pour drainer les ressources des pays assujettis par la force. Le découpage et le partage de l’Afrique effectué à Berlin en 1882 entre des deux puissances coloniales et l’Allemagne nouveau prétendant aux débouchés extérieurs a été une parfaite illustration de la tendance du capitalisme à ne tolérer aucune entrave territoriale à son expansion illimité, quitte à semer le chaos quand il n’arrive pas à réaliser ses fins en attendant d’obtenir la reddition des peuples dont il a saccagé la vie.

    En passe de perdre définitivement leur hégémonie dans le monde face à la poussée des USA, puissance montante rompant avec la doctrine isolationniste qui avait correspondu à la phase de l’accumulation interne du capital, la Grande-Bretagne et la France ont continué leur sale besogne avec le partage de la Palestine. Ainsi l’existence même du peuple palestinien était niée avec la création arbitraire de l’État sioniste dont l’espace est en extension continue grâce au soutien ouvert ou tacite des trois grandes puissances impérialistes régentant le monde. Extension marquée par l’occupation du Golan en 1967 et son annexion.

    Les nouveaux pays nés sous la violence des puissants ont été conçus non pas, par la volonté d’un peuple, mais arbitrairement sans discernement des populations. C’est l’origine de tous les désordres sur l’ensemble du Moyen Orient. Les pays spoliés d’une partie de leur territoire n’ont jamais accepté le fait accompli. C’est le cas de la Syrie et de la Palestine qui ne font que se battre pour recouvrer leurs droits légitimes sur les territoires dont Israël s’est emparé.

    En dépit de quelques désaccords de forme, dont le fond porte sur le partage en commun du butin, toutes les puissances impérialistes poursuivent leur sinistre besogne. Leurs manigances provoquent plus ou moins la décomposition des Etats de la région. La Palestine et le Liban sont les plus touchés par la mainmise impérialiste.

    La France en particulier est en pointe au Liban qu’elle considère comme son près carré au même titre que la Françafrique avec cette différence qu’elle échoue à placer à la tête de ces pays des hommes, ou plutôt des valets, entièrement soumis à ses désirs géostratégiques. La résistance incarnée par divers courants objectivement hostiles à toute forme de diktat extérieur, même lorsqu’elle revêt des couleurs religieuses, est le facteur explicatif de l’échec des ingérences permanentes, au prix, malheureusement de terribles souffrances pour l’immense majorité du peuple libanais et du saccage de l’économie de ce pays.

    Des alliances et mésalliances entre puissances impérialistes et puissances régionales, Turquie, Arabie Saoudite, Israël, et d’autres qui veulent jouer dans la cour des grands, se font et se défont. Les grands Etats impérialistes et les monarchies du Golfe constitue un bloc de vampires qui interfèrent sans interruption sur les rapports de forces internes du Liban, une des clés du contrôle et du pillage des richesses des pays sous leur domination. A l’échelle régionale comme à l’échelle régionale les Etats impérialistes veillent à ce que leurs multinationales chapeauté par le capital financier maître absolu de l’économie des pays parvenus au stade impérialiste, réalisent les taux de profit les plus élevés en drainant vers leurs banques tous les flux d’argent générés par l’exploitation des travailleurs et des petits producteurs. Ce n’est pas un conflit religieux opposant les populations de la planète. La seule religion du grand capital financier est celle du profit maximum.

    Le Liban, le pays des cèdres bleus, une merveille de la nature, semble être en proie à une complète décomposition.

    D’après certaines données publiées dans des archives anciennes, la population du Liban serait environ 6 millions d’habitants, mais plus de la moitié vit à l’étranger. 95 % de la population serait Arabe et même si une partie se réclame de la chrétienneté, environ 40% de la population, dont la moitié sont maronites. Il existe aussi ne petite minorité de Druze (5%) et une communauté chiite plus importante, dont on ne connaît pas le nombre. La langue parlée est l’arabe. C’est donc bien un pays arabe. Dans l’ensemble c’est quand même une population hétéroclite, d’où une certaine difficulté qui entrave son existence en tant que pays souverain.

    Apparemment ces données ne correspondent plus à la réalité. Le dernier recensement de la population date de 1932, autant dire qu’il est complètement obsolète. Le colonialisme français avait imposé son omniprésent au Liban à sa création en 1920. Et c’est en 1943, que la France encore mandataire, va imposer un système politique en apparence absurde sorti du chapeau d’un personnage débile, mais produit en fait d’une logique diabolique dont la finalité se résumé dans la ruse vieille comme le monde depuis que l’exploitation est apparue « diviser pour régner ». Le régime mis en place par la « France des Lumières chargées d’une mission civilisatrice auprès des peuples sauvages » est un régime confessionnaliste. Il consiste à partager les pouvoirs non plus entre partis politiques mais entre mouvements. Un pacte national conclu par un accord oral a réparti les forces communautaires au sein des différences fonctions politiques. Ainsi, suivant cet accord, le poste de président de la république sera occupé par un chrétien maronite, celui du premier ministre par un sunnite et celui de président de la chambre des députés par un chiite. C’est un accord complètement opposé aux idéaux démocratiques qui soufflent sur le monde depuis deux siècles. En outre, il ne peut pas fonctionner du fait des difficultés de recensement exact des mouvements religieux très fluctuants en cette époque marquée à la fois par le progrès des consciences et régressions favorisées par les classes dominantes dont le souci permanent est de diviser les masses qu’elles exploitent en provoquant des guerres de religion ou des conflits linguistiques.

    La question technique résultant de ce montage institutionnel abracadabrant est : qui effectue ce recensement ? Mais le plus grave c’est que ce système va concerner toute la société. On ne va pas choisir un ingénieur en fonction de ses qualités professionnelles mais en fonction de ses convictions religieuses supposées acquises irrévocablement à la naissance religieuse. Et c’est valable pour tous les postes de responsabilité. Évidemment cela ne pouvait pas fonctionner. Les responsables religieux, un magma hétéroclite subissant et véhiculant toutes les contradictions de la société ainsi que les calculs sordides ou mafieux des couches privilégiées, vont s’entre-déchirer pour occuper les meilleures places et surtout s’accaparer des plus gros morceaux du gâteau. Et dans ce système seul le colonialisme français trouve son compte. Certains de ces mouvements religieux sont de type fasciste à l’image des groupes chrétiens phalangistes. Des groupes porteurs d’une idéologie rétrograde naissent au sein des musulmans. Ils sont inspirés par les résidus de la féodalité, par des bourgeois affairistes et pleins de fric, affiliés à telle ou telle puissance impérialiste ou théocratie du Golfe. Des franges de la petite-bourgeoisie atteinte de plein fouet par les crises économiques engendrées par l’instabilité se rallient à ces idéologies rétrogrades et arrivent à prendre la tête du mécontentement populaire pour le dévoyer vers des solutions mystificatrices qui attisent les divisions secondaires au sein de la population. Il n’est pas question d’unité nationale, mais de se remplir les poches. Le rapport des forces entre ces mouvements religieux est un véritable capharnaüm rempli de contradictions insolubles. Ce qui devait arriver arriva, les objectifs politiques sont camouflés derrière les mouvements religieux.

    En 1975 la guerre civile éclate. Elle durera 15 ans. Des milices chrétiennes s’attaquent aux Palestiniens à la grande joie des sionistes et des USA qui ont tiré les ficelles pour débarrasser Israël de la résistance palestinienne. Ce fut un véritable désastre et un drame pour les libanais et qui persiste encore aujourd’hui. Plus de 150.000 morts, plusieurs milliers de blessés, 17.000 disparus, des centaines de milliers d’exilés ou de déplacés, le pays est sorti exsangue et entièrement détruit. Les causes de cette guerre sont multiples. Ce ne sont pas seulement les conflits internes qui en sont à l’origine. Même s’ils ont joué un rôle important ils sont estompés derrière les multiples diversions. Ce n’est pas la Syrie, ni les Palestiniens, qui l’ont déclenchée, mais bien les puissances impérialistes et en particulier la France et surtout l’État sioniste. Les Syriens et les Palestiniens n’ont fait que se défendre dans des conditions extrêmement difficiles. Ils luttent pour récupérer leurs terres accaparées par l’État sioniste avec le soutien ou la bienveillance des puissances étrangères. C’est bien la soldatesque sioniste, soutenue par les puissances impérialistes et avec l’aval de l’ONU, qui a chassé manu militari des milliers de Palestiniens de leur terre natale. Personne ne peut nier cette réalité. Les Palestiniens se sont réfugiés là où ils ont pu, en premier lieu en Jordanie et on sait ce qu’il le sort leur réserva.

    Six ans avant, en septembre 1970, le roi Hussein de Jordanie leur avait envoyé son armée. Ce fut un véritable massacre. Plus de 10.000 Palestiniens ont péri. Le reste est chassé de la Jordanie. Les Palestiniens appellent cette tragédie de « Septembre noir ». Après cette tragédie, où pouvaient-ils aller, si ce n’est au Liban, le pays le plus proche qu’une frontière sépare de leur pays occupé par l’État sioniste. Par dizaines de milliers les Palestiniens affluent au Liban. Chiffre, bien sûr, énorme pour un petit pays. Mais les Palestiniens ne s’y installent pas en envahisseurs. Ils ne sont pas responsables de cette situation. Ils ont été chassés de partout sans ménagement y compris des pays dits frères. Evidemment, le Liban ne pouvait pas supporter une présence aussi importante, d’autant qu’à l’époque, la population devait avoisiner approximativement entre 2 à 3 millions d’habitants. On ne peut dissocier la situation au Liban du problème palestinien.

    La direction de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) et d’autres responsables s’est installée au Liban. Les Palestiniens s’organisent pour continuer le combat et lancer des attaques contre l’occupant sioniste. Le Liban va être complètement déstabilisé. Cela provoque un séisme politique d’une ampleur inégalée. Le consensus réalisé entre des mouvements confessionnels religieux qui arrivaient plus ou moins à gouverner le pays, éclate entre ceux qui sont solidaires et acceptent la présence des Palestiniens et les autres qui leur sont hostiles. Ainsi deux camps irréconciliables s’affronteront violemment. Le Liban est pratiquement ingouvernable.

    D’un côté il y a les progressistes libanais sans cachet à caractère confessionnel, les Fedayins palestiniens, les musulmans sunnites ou chiites solidaires de la cause palestinienne et, de l’autre, les forces les plus réactionnaires du pays appuyées par l’État sioniste. Des milices chrétiennes ainsi qu’une armée du sud organisée, équipée par l’État sioniste et relevant directement de son commandement militaire mènent une guerre meurtrière contre les Palestiniens. La soldatesque sioniste intervient massivement et occupe carrément le Liban. Son aviation pilonne les camps de Palestiniens, attaque les civils désarmés, n’épargnant ni femmes, ni enfants et vieillards. Ils sont massacrés dans des conditions épouvantables. Le symbole de l’abominable tuerie de milliers de Palestiniens sans armes est le forfait perpétré à Sabra et Chatila en septembre 1982, dans la banlieue de Beyrouth, suite à l’accord imposé par les USA et la France sous les tirs des chars israéliens parvenus jusque dans la banlieue de la capitale du Liban.

    Le Liban est un champ de bataille sordide, on massacre un peuple en silence. Après avoir incendié la région et provoqué un véritable désastre, après avoir laissé massacrer les Palestiniens, les puissances impérialistes, pompiers pyromanes comme souvent, interviennent pour « calmer le jeu », mais toujours en faveur de l’État sioniste. Dans la fournaise meurtrière provoquée par la soldatesque sioniste, de nombreux civils libanais solidaires des Palestiniens ont péri sans que personne n’y trouve rien à redire. C’est un véritable génocide contre le peuple palestinien. L’État sioniste doit être condamné pour crime impresprectibe contre l’humanité. Silence complice de l’ONU et ce, malgré la présence de la FINUL qui regardait ailleurs pendant le massacre des Palestiniens.

    Depuis sa naissance, le Liban n’a jamais été vraiment indépendant. Les ingérences des puissances étrangères n’ont jamais cessé et en particulier celles de la France qui se croit chez elle et l’État sioniste qui occupe illégalement la Palestine et une partie du Liban.
    Mais le Liban, le pays des cèdres, malgré un chaos généralisé provoqué et entretenu par les puissances impérialistes, est une entité nationale reconnue par la communauté internationale et membre à part entière de l’ONU. Le Liban est devenu indépendant en 1943. Des forces vives ont toujours existé dans ce pays. Elles ont résisté contre la mainmise des puissances étrangères, contre les forces rétrogrades du pays et en particulier contre la présence française et surtout contre ses ingérences grossières et le système du confessionnalisme qu’elle lui a imposée.

    Dès le début, ce furent des communistes qui menèrent la lutte pour la souveraineté nationale du pays, d’abord contre l’immigration de colons juifs et surtout contre les invasions répétées du régime sioniste d’Israël. C’est en 1930 au Sud du pays, dans une région à majorité chiite où la population survivait dans un état endémique de pauvreté que le communisme libanais plonge ses racines. Un peu plus tard sera créée au Liban la Garde Populaire, le premier noyau de résistants communistes organisés contre les attaques sionistes sur les villages du Sud. Au début, les communistes libanais étaient liés organiquement au parti communiste syrien et portait le nom de parti du peuple. Ce n’est que plus tard, lors d’un congrès tenu à Beyrouth en 1943 qu’il devint véritablement autonome et pris le nom de parti communiste libanais (PCL). Mais les ponts ne sont pas coupés avec les communistes syriens. À l’époque son programme était profondément communiste, défense des travailleurs, lutte implacable contre les oligarques corrompues jusqu’à la garde qui régentent le pays et surtout contre la présence étrangère qui gangrène le pays. C’est aussi un parti propalestinien. Pendant la guerre civile il s’était tenu aux cotés des fédaïynes palestiniens en lutte contre la barbarie sioniste. Le PCL n’était pas seul dans la lutte en 1982, quand l’armée sioniste pénètre dans Beyrouth. Il s’était allié à d’autres organisations et participait au combat contre l’occupant. D’autres organisations existent, mais ayant très peu d’impact sur la vie politique du Liban.

    Dans ce brouhaha politique généralisé du Liban, dans un marasme économique insoutenable, provoqué par les puissances impérialistes, qui a entraîné la paupérisation des masses populaires, et notamment la population chiite du sud libanais, un nouveau parti va sortir de cette déstabilisation du pays, le Hezbollah, littéralement le « parti de dieu ». C’est un parti islamique chiite formé par la fusion de plusieurs groupes de résistance chiites, à la suite de l’invasion israélienne du Liban en 1982.
    Israël qui, de plus, convoite les ressources en eau de la région (notamment les fermes de Chabaa) a occupé une partie du Sud-Liban en 1977, profitant de la guerre civile. En 1982, il lance l’opération « Paix en Galilée », envahissant cette fois le territoire libanais jusqu’à Beyrouth. Le triple objectif des sionistes était d’écraser la résistance palestinienne, de stopper la menace syrienne qui avait déployé son armée jusqu’au Sud-Liban, et d’opérer une jonction avec des Forces libanaises, bras armé du Parti phalangiste, un parti le plus rétrograde et réactionnaire, inféodé aux puissances impérialistes, qui s’était illustré, avec l’aide et la complicité des sionistes, dans les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila.

    Le Hezbollah n’est pas sorti de rien. Il est né d’un long processus politique, d’abord à l’intérieur du Liban, puisant ses racines dans une conjoncture internationale chaotique et dans les populations déshéritées et pauvres. D’autre part et surtout de la volonté politique syrienne qui va lui apporter sans compter toute l’aide et les ressources nécessaires à son développement. Il faut remarquer, que la Syrie était un pays laïque alors que les dirigeants du Hezbollah vont s’inspirer de la révolution islamique iranienne et même faire allégeance à l’Ayatollah Khomeiny. Avec un appui aussi important de deux puissances régionales, la Syrie et l’Iran, le Hezbollah connaît une ascendance politique fulgurante d’abord dans son pays de naissance et dans toute la région moyen-orientale.

    Au Liban il devient le premier parti. Avec ses importants effectifs et le soutien des populations pauvres et de certaines organisations, il obtient le soutien de la majorité dans le pays. Il est donc aux portes du pouvoir. Mais le plus important c’est sa capacité d’action militaire dirigée principalement contre l’État sioniste et dans la défense des Palestiniens. En l’an 2000 suite à l’agression de l’armée sioniste contre son camp de base au Liban Sud, non seulement il résiste à cette attaque meurtrière mais il leur inflige une défaite cuisante et les chasse du pays. Ces exploits militaires sont fêtés par le peuple libanais et palestinien. Ainsi le Hezbollah a acquis une importante notoriété dans les masses populaires dans tout le Moyen Orient. Il apparaît comme le seul rempart contre l’agression permanente de l’État sioniste. Son armée aide l’armée syrienne dans son combat contre les intégristes qui occupent une partie du territoire syrien avec le soutien de tous les Etats impérialistes occidentaux et des monarchies du Golfe. Le Hezbollah est l’une des très rares organisations d’obédience islamique engagée dans la lutte contre la domination impérialiste. La révolution dont il a fait son credo ne sort cependant pas des limites du refus de cette domination. Ses références politiques ne vont pas jusqu’à mettre en question la propriété privée des moyens de production. Il y a une analogie avec les courants fortement imprégnés de religion qui avaient participé au lancement de l’insurrection armée le 1er novembre 1954 dans les rangs du FLN contre le colonialisme français. Leur influence était attestée par l’accolement de la référence à l’Islam à l’objectif de la république démocratique et sociale inscrit dans la Proclamation du 1er Novembre.

    Mais il ne faut pas se méprendre sur les objectifs du Hezbollah. En tant que mouvement à base populaire il doit certainement renfermer dans ses rangs des courants potentiellement porté à pactiser avec une orientation à caractère socialiste. Mais pour quelle affirme son existence il lui faudra bien au préalable se séparer des courants réactionnaires pour qui l’Islam est un facteur de négation de l’existence des classes est de l’exploitation et d’atténuation, par la force si besoin est, de toute conscience de classe. En raison de son caractère composite qui étouffe l’élévation de la conscience sociale de ses bases prolétariennes, le Hezbollah ne peut que jouir du soutien des bourgeoisies libanaises, syriennes et iraniennes. Ces bourgeoisies sont mises en grande difficulté par le mécontentement populaire face aux inégalités, à la corruption, à l’absence de liberté démocratique.

    Dans tous les pays arabes et islamiques les classes possédantes ont opté pour l’instrumentalisation de la religion afin de neutraliser le mouvement montant des classes laborieuses.

    (A suivre)

    LIES SAHOURA

    Source : Alger Républicain

    Tags : Liban, Israël, France, Hezbollah,

  • Les droits palestiniens ont toujours passé après l’«intérêt national» des régimes arabes

    La normalisation avec Israël n’est qu’un dernier exemple des dirigeants arabes qui font progresser leurs propres intérêts aux dépens des Palestiniens.

    Joseph Massad, 28 décembre 2020

    Depuis la Première Guerre mondiale, les Palestiniens sont utilisés comme une monnaie d’échange par divers régimes arabes afin de faire progresser leurs propres intérêts en sacrifiant les droits palestiniens.

    Pourtant, les apologistes des régimes arabes qui, récemment, ont normalisé leurs relations avec Israël, défendent la décision de leurs gouvernements à l’aide des mêmes arguments utilisés voici des décennies par les tout premiers normalisateurs – l’Égypte et la Jordanie –, à savoir que ces pays ont consenti des sacrifices depuis 1948, en plaçant les intérêts palestiniens au-dessus de leurs propres intérêts « nationaux », autrement dit, les intérêts de leur régime.

    Leurs décisions de passer aujourd’hui à la normalisation avec Israël, nous disent-ils, ont finalement placé leurs propres intérêts nationaux à l’avant-plan et, malgré tout, en même temps qu’ils normalisent leurs relations, ils aident également les Palestiniens !

    La propagande américaine
    Un argument majeur – avancé à ce propos – renvoie à la notion idéologique de la « paix » telle qu’elle est sponsorisée par les Américains, et cette notion constitue la pierre angulaire de la propagande américaine contre les peuples en lutte contre l’oppression coloniale et raciste, que ce soit dans le monde colonisé ou à l’intérieur même des États-Unis.

    La « paix » qui maintient des relations coloniales et racistes oppressives, nous dit-on, apporte la prospérité, alors que la lutte contre l’injustice et l’oppression – ce qu’on appelle la « guerre », dans le jargon américain – n’apporte que destruction et pauvreté.

    Au contraire des peuples arabes qui n’ont jamais cessé de témoigner leur solidarité avec les Palestiniens depuis que la Grande-Bretagne a sorti la déclaration Balfour en 1917, les régimes arabes, comme je l’ai déjà écrit auparavant dans Middle East Eye, ont toujours fait passer leurs propres intérêts en premier et ils entretiennent des liens et collaborent avec Israël depuis 1948 – dans le cas de l’émir hachémite Faysal, depuis 1919, même.

    Les apologistes de la reddition de Sadate à Israël ont prétendu durant des décennies que le zèle excessif témoigné par le président Gamal Abdel Nasser dans la défense des Palestiniens avait amené l’Égypte à sacrifier « 100 000 martyrs égyptiens » pour les Palestiniens, pour reprendre les termes du président égyptien Abdel Fattah el-Sisi en 2014.

    En fait, d’après les sources militaires égyptiennes, les pertes égyptiennes dans la guerre de 1948 furent de 1 168 soldats, officiers et volontaires tués (c’est le chiffre que mentionne le livre d’Ibrahim Shakib, The Palestine War 1948, pp. 432-433), alors que d’autres sources officielles égyptiennes (reprises dans le livre de Benny Morris, 1948: A History of the First Arab-Israeli War, pp. 406-407) parlent de 1 400 tués.

    De plus, le roi Farouk d’Égypte était entré en guerre en 1948, non pas parce qu’il avait placé les intérêts palestiniens avant ceux de l’Égypte mais, comme l’ont montré des analystes, en raison de sa rivalité avec la monarchie irakienne à propos de l’hégémonie sur le monde arabe post-colonial.

    Non seulement Nasser n’a jamais lancé une seule guerre contre Israël mais, en outre, toutes les guerres suivantes de l’Égypte ont été livrées pour défendre l’Égypte et non les Palestiniens. En 1956 et en 1967, Israël a envahi l’Égypte et occupé le Sinaï.

    Au cours de ces guerres, les soldats égyptiens sont morts en défendant leur pays, et non en défendant les Palestiniens. Entre 1968 et 1970, Israël et l’Égypte se sont livré une guerre d’usure (« War of Attrition ») au cours de laquelle des soldats égyptiens ont été tués en défendant leur pays contre l’agression israélienne permanente, et c’est une guerre qui se déroula sur le sol égyptien ; et, en 1973, l’Égypte lança une guerre en vue de libérer le Sinaï, et non la Palestine, et une fois encore, des soldats égyptiens perdirent la vie en défendant leur pays contre une occupation étrangère.

    Sacrifier les Palestiniens
    Lorsque Sadate signa les accords de Camp David, en 1978, non seulement il ne le fit pas pour défendre les Palestiniens mais, en réalité, il les sacrifia en même temps que leur droit à l’indépendance et ce, en échange de la restitution du Sinaï à l’Égypte (mais… sans sa pleine souveraineté) et d’un généreux paquet d’aide américaine qui servit à enrichir les classes supérieures égyptiennes et à appauvrir la majeure partie de la population.

    Le régime jordanien, dont l’armée était dirigée par un général colonial britannique, se lança dans la guerre de 1948 pour agrandir son territoire, ce qu’il fit en annexant la Palestine centrale (rebaptisée la « Cisjordanie ») après la guerre. En 1967, les Israéliens envahirent la Jordanie et occupèrent la Cisjordanie. Dans les deux guerres, des soldats jordaniens moururent pour les intérêts du régime jordanien, et non pour ceux des Palestiniens.

    En 1994, quand la Jordanie signa son traité de paix avec Israël, les intérêts palestiniens furent sacrifiés une fois encore dans la reconnaissance par la Cisjordanie du droit d’Israël à l’existence sur des terres palestiniennes volées et dans la sauvegarde d’un certain rôle pour les Hachémites autour des lieux saints musulmans à Jérusalem.

    En échange, la Jordanie reçut elle aussi un généreux paquet d’aide américaine dont bénéficièrent le régime et les classes supérieures. Au contraire de l’accord avec l’Égypte, celui avec la Jordanie fut conclu sans même demander à Israël de quitter la moindre parcelle des territoires occupés en 1967. Il s’ensuivit que la « paix » de la Jordanie avec Israël légitima l’occupation et la conquête israéliennes et n’imposa l’abandon ni de l’une ni de l’autre.

    Alors que, historiquement, les soldats égyptiens et jordaniens peuvent avoir été informés de ce qu’ils participaient à ces guerres au profit de la Palestine, la vérité là-dedans, c’est que, sans qu’ils n’en sachent absolument rien, ils y combattirent pour assurer les intérêts de leur régime. Quant au Soudan, au Maroc, à Bahreïn et aux EAU, on ne voit toujours pas clairement comment ils auraient pu faire passer les intérêts palestiniens avant les leurs propres.

    Les « dividendes » de la paix
    Un argument apparenté réside dans ce qu’on appelle les « dividendes de la paix », dont les États-Unis font une promotion des plus lourdes. Cette fois, on voudrait nous faire croire que tout l’argent dépensé dans des guerres et armements avec Israël serait désormais utilisé à des fins de développement et de prospérité économique.

    L’ironie, bien sûr, veut que les budgets militaires de l’Égypte et de la Jordanie, soutenus en guise de récompense par les énormes paquets d’aide militaire américaine, aient monté en flèche une fois la normalisation des relations de ces pays avec Israël. Par contre, le développement économique et les bénéfices sociaux de l’État ont été réduits à un étiage sans précédent dans les deux pays, provoquant une pauvreté massive et un déclin dans les services de l’éducation et de la santé, au point que même certains hauts responsables jordaniens, pourtant partisans de l’accord de paix, prétendent que la Jordanie n’a pas engrangé les « dividendes de paix » qu’elle était en droit d’attendre.

    Sur le plan des relations publiques, suite à l’hostilité du Congrès et des médias envers les Saoudiens et d’autres États du Golfe après le 11 septembre, les familles qui règnent sur le pétrole ont décidé une fois de plus d’accroître leurs profits au détriment des Palestiniens en cessant d’exiger qu’Israël respecte les lois internationales et se retire des territoires occupés, ce qui, jusqu’alors, constituait les conditions préalables à l’instauration de relations plus cordiales. Bien vite, ces États se sont acoquinés avec Israël et son lobby américain afin d’endiguer la vague de cette hostilité en promettant des relations plus étroites, lesquelles aujourd’hui sont bien ouvertes.

    Rien de tout ceci n’appartient à la poussière du passé, mais fait partie de la normalisation en cours aujourd’hui et par laquelle le président Trump a annoncé d’énormes achats par les Saoudiens, les Marocains, les Bahreïniens et les Émiratis d’armes américains durant la préparation et la mise sur pied des accords de normalisation en 2019 et après, ce qui va encore militariser la région plus que jamais.

    En vue de prouver leur allégeance à la politique antipalestinienne des États-Unis et d’Israël, les hauts responsables des États du Golfe n’ont plus cessé ces dernières années de s’en prendre aux Palestiniens dans les médias et la presse en général du Golfe appartenant aux familles du pétrole. Ces attaques se sont encore durcies récemment, et tout particulièrement en Arabie saoudite et dans les EAU.

    Les intérêts nationaux
    Ironiquement, les EAU avaient espéré obtenir des États-Unis les très sophistiqués avions de combat F-35 en échange de leur paix avec Israël. Toutefois, Israël et ses partisans au Congrès refusent d’autoriser la chose. Humiliés par ce résultat et dans le but de dissiper les inquiétudes israéliennes, les EAU ont suggéré au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou que des pilotes de chasse israéliens prennent en charge les F-35 pour une période temporaire, après quoi ils entraîneraient les pilotes des EAU en vue de les remplacer.

    Le Maroc lui aussi a finalement reçu de la part des États-Unis une légitimation de sa reprise et de son annexion du Sahara occidental et, de son côté, le Soudan a été écarté de la liste américaine des pays qui soutiennent le terrorisme. Aucun de ces pays n’a concédé ou sacrifié la moindre parcelle de son intérêt national pour obtenir de telles récompenses.

    Au contraire, à l’instar d’autres pays arabes depuis 1948, ils ont sacrifié les droits palestiniens, pourtant repris dans les lois internationales, afin d’obtenir des bénéfices pour eux-mêmes. La Ligue arabe, une ennemie des intérêts palestiniens depuis sa création, a également refusé de condamner ces acords de paix, même s’ils contredisent la politique qu’elle défend de longue date.

    Plutôt que de sacrifier leurs intérêts nationaux pour défendre les Palestiniens, les régimes arabes ont tiré parti de la moindre opportunité pour brader les droits palestiniens en vue de favoriser leurs propres intérêts sans relâche.

    Au départ déjà, lors de la collaboration de l’émir hachémite Faysal, en 1919, avec les sionistes en vue de s’assurer leur soutien à son royaume syrien de l’époque ; puis avec la normalisation des relations entre Israël et le roi Mohammed VI afin de légitimer le contrôle par le Maroc du Sahara occidental, les Palestiniens ont été un envoi de Dieu aux régimes arabes qui les ont utilisés et qui continuent encore à le faire de façon abusive dans le but de satisfaire leurs propres intérêts.

    Publié le 28 décembre 2020 sur Middle East Eye
    Traduction : Jean-Marie Flémal

    Joseph Massad est professeur de politique arabe moderne et d’histoire intellectuelle à l’université Columbia de New York. Il est l’auteur de nombreux livres et articles universitaires et journalistiques. Parmi ses livres figurent Colonial Effects : The Making of National Identity in Jordan, Desiring Arabs, The Persistence of the Palestinian Question : Essais sur le sionisme et les Palestiniens, et plus récemment Islam in Liberalism. Citons, comme traduction en français, le livre La Persistance de la question palestinienne, La Fabrique, 2009.

    Source : Charleroi pour la Palestine, 11 jan 2021

    Tags : SaharaOccidental #Maroc #DonaldTrump #Israël #Normalisation #Algérie #Palestine

  • Maroc : Un autre flop pour le Makhzen

    Désemparé, le Makhzen l’est à coup sûr. Sinon comment expliquer tout le tapage médiatique qu’il a organisé des jours durant autour d’un événement qui, au final, n’a pas eu lieu. Alors qu’elle devait couronner la visite au Sahara Occidental occupé de David Schenker, sous-secrétaire d’Etat chargé des questions du Proche Orient et de l’Afrique du Nord au département d’Etat, l’inauguration d’un consulat étasunien à Dakhla a été carrément passée sous silence par les deux délégations. 

    Selon El Portal diplomatico (Le Portail diplomatique), un site proche du Front Polisario, ni le diplomate américain, ni le chef de la diplomatie marocaine, l’inénarrable Nacer Bourita, n’y ont, en effet, fait allusion lors de la conférence de presse qu’ils ont conjointement animée dans la ville précitée. Les deux se sont, plutôt, longuement étalés sur la profondeur historique des relations existantes entre les deux pays et sur, selon, les heureuses perspectives de développement qui les attendent. Un “oubli” qui a toutefois ses raisons. Qui, pour le site précité, tiennent au pragmatisme étasunien. 
    Se sachant sur le départ: il quittera son poste dès la prise, le 20 du mois en cours, par Joe Biden, le président élu, de ses fonctions présidentielles, et instruit de la nomination déjà de son successeur – il s’agit, toujours selon El Portal diplomatico, de Brett McGurk, un diplomate connu pour son appui constant au mouvements de libération nationale chement – David Schenker a, à l’évidence, préféré ne pas trop s’engager sur un “terrain” qui pourrait, après la date sus-indiquée, connaître des changements qui ne s’accommoderaient pas de l’existence d’un consulat américain au Sahara Occidental occupé: des sources concordantes font, en effet, état de la volonté du président élu de revenir, au plus tôt, sur les décisions prises par le président sortant à propos du Sahara Occidental. 
    Ce qui a fait dire à Mustapha Bachir Sayed, membre de la direction nationale du Front Polisario et conseiller du président de la RASD chargé des Affaires politiques, dans une déclaration à l’agence de presse nationale, APS, que la visite de la délégation américaine, dirigée par le désormais ancien sous-secrétaire américain chargé des questions du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord, dans les territoires occupés s’est réduite, au final, “à une tournée touristique de propagande organisée par le guide touristique marocain au profit d’une administration dont le mandat prendra fin dans moins de deux semaines”. 
    Un constant, tout aussi ironique que sans appel, que les surprenantes déclarations de l’ambassadeur étasunien à Rabat ne font que conforter. David Fischer, c’est son nom, a justifié la non ouverture du consulat américain à Dakhla par une raison des plus farfelues; qui renseigne sur le peu de considération que l’Administration américaine de Trump accorde au Makhzen. Sinon comment expliquer que l’ambassadeur susnommé ait justifié la non inauguration de ladite représentation consulaire par le fait saugrenu que “la recherche d’un édifice adéquat devant l’abriter se poursuit toujours”; “saugrenu”, du fait que l’inauguration en question avait été annoncée, à grands bruits et depuis plusieurs jours déjà, par toute l’armada médiatique, locale et internationale, au service du Makhzen. 
    Ce qui supposait que le consulat était déjà prêt: on n’inaugure pas, en effet, quelque chose qui n’est pas encore sortie de terre ou pour laquelle on n’a pas encore trouvé de construction pour l’abriter. Comme explication méprisante, il n’y a pas mieux. Que le Makhzen a préféré ignorer – pouvait-il en faire autrement, lui, qui s’accroche à l’Administration américaine comme le ferait une personne en danger de noyade à une planche qui se présenterait à elle au milieu de l’immensité de la mer? – occupé qu’il était, selon le témoignage du journaliste d’AP (Associated Press), une agence de presse américaine, qui avait couvert la “tournée touristique de propagande” de deux jours, de David Schenker au Sahara Occidental occupé, “à empêcher la presse internationale à entrer en contact avec la population sahraouie des villes visitées”. 
    Selon les propos de ce journaliste rapportés par El Portal diplomatico, les autorités marocaines ont déployé, pour ce faire, “d’importantes forces de police et armées”. Ce qui constitue la meilleure preuve que le Makhzen, en dépit de ce que pensent Donald Trump et son Administration, aujourd’hui, tous deux sur le départ, n’est pas chez lui au Sahara Occidental…
    Mourad Bendris 
    Dzair-tube, 11 jan 2021
    #SaharaOccidental #Maroc #DonaldTrump #Israël #Normalisation #Algérie #Palestine
  • Maroc : La normalisation avec Israël est une défaite morale pour le régime (expert)

    Expert des affaires maghrébines: troquer la normalisation maroco-israélienne contre la question du Sahara occidental est une défaite morale pour le régime marocain

    Thierry Desroyes, chercheur universitaire et expert des affaires maghrébines et méditerranéennes, a estimé que troquer la normalisation maroco-israélienne contre la question du Sahara occidental est une défaite morale pour le régime marocain et le roi Mohammed VI .
    Un membre du Conseil suprême de la recherche scientifique de l’Institut des hautes études sociales en Espagne a confirmé que «Le président américain sortant Donald Trump a annoncé la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental le 10 décembre 2020, après plusieurs semaines de tension dans le sud de la région contestée et l’annonce du Polisario selon laquelle Le cessez-le-feu en vigueur depuis 1991 a été rompu.
    « Pour le Maroc, c’est une victoire importante qui renforce le caractère marocain de l’ancienne colonie espagnole, et un moyen d’obtenir plus d’investissements et d’aide financière à la lumière de la situation sociale et économique difficile que traverse le Royaume », a expliqué l’écrivain.
    Néanmoins – ajoute l’expert – « Sans un accord avec le Front Polisario et sans le soutien des Nations Unies, cette déclaration apparaît comme un coup d’État contre le cadre établi et défini par les Nations Unies », notant qu’en « liant la question de la souveraineté sur le Sahara occidental au rétablissement des relations diplomatiques avec Israël », Le roi Mohammed VI risquait d’offenser une grande partie de l’opinion publique marocaine.
    « Malgré toutes les précautions linguistiques, cette victoire peut se transformer en défaite morale si la question palestinienne ne se développe pas positivement dans les semaines à venir », a déclaré le chercheur universitaire et expert des affaires maghrébines et méditerranéennes .
    L’expert a ajouté: «Nous avons le droit de demander dans quelle mesure le régime marocain ne soutient pas non plus la politique israélienne sans finalement écarter le risque d’annexion future de nouvelles terres en Cisjordanie, car cette politique était défendue publiquement jusqu’à récemment par Benjamin Netanyahu, qui espère être réélu, notamment Merci au vote des Israéliens d’origine marocaine.
    Il a ajouté: « Les accords montrent que le roi confiant qui agit seul et est toujours à la recherche de gains géostratégiques, en incluant un Premier ministre dont le parti s’est toujours opposé à la normalisation des relations avec Israël dans ces accords, Mohammed VI tente de réduire le volume de l’opposition à ce virage diplomatique. »
    Dix ans après le « printemps arabe et quelques mois avant les élections législatives et locales, la crédibilité restante des partis politiques et du Parlement marocain est à nouveau en jeu, tout comme la liberté d’exprimer publiquement un désaccord avec les dirigeants du pays ».
    Le chercheur universitaire a conclu que « sans le mouvement de la presse et des partis politiques qui représentent vraiment le pluralisme dans la société marocaine, les sentiments populaires restent inconnus et ne peuvent pas influencer la politique du royaume ».
    source: Maghreb Part, 6 jan 2021
    Tags : Maroc, Israël, Sahara Occidental, Normalisation, 
  • Le temps des complots

    par Arezki Metref

    Quand Donald Trump se dégonfle, ça fait un sacré appel d’air ! C’est à cette sorte de tirage qui facilite la combustion que nous avons assisté comme à un spectacle plutôt surprenant : le dégonflement d’une baudruche !

    Depuis son accession pour le moins tonitruante au pouvoir en 2017, il n’a jamais cessé de brasser de l’air. Ses rodomontades dignes d’un satrape de conte cruel, son incorrection ostentatoire, son absence totale de surmoi, ses outrages répétés à la diplomatie et même, dans certains cas, à la simple politesse, ont installé, dans la première puissance mondiale, un processus de dégénérescence qui a tôt fait de contribuer à polluer le climat international qui, il faut le dire, était déjà pas mal entamé.

    Entre autres turpitudes qui resteront comme des stigmates du milliardaire incontrôlable : le déménagement de l’ambassade US de Tel-Aviv à Jérusalem cautionnant de ce fait l’atteinte aux résolutions de l’ONU qui ne reconnaît pas cette ville comme la capitale d’Israël, le troc avec le Maroc de la reconnaissance d’Israël contre la « marocanité » du Sahara Occidental et d’autres joyeusetés du même acabit.

    La dernière séquence de la mise en scène, à laquelle a participé Trump, de la forme la plus primitive de la politique, c’est-à-dire l’usage trash de la force, la diabolisation continue de l’adversaire, la division, lui a été fatale. On savait qu’il était capable de tout, mais le dernier round est une surprise pour les plus blasés. C’est « une tentative rapide de coup d’État. En un mot, c’était fasciste », déclare le Parti communiste des États-Unis.

    L’assaut donné par les partisans du Président milliardaire populiste contre le Capitole, le cœur nucléaire de la démocratie américaine, considéré comme un lieu sacré, le jour même où les grands électeurs devaient confirmer la victoire de Joe Biden, le candidat démocrate rival honni, est un acte inédit.

    Donald Trump, en chef de guerre, lance contre le Capitole ses troupes déterminées à en découdre enfin, c’est l’excès de trop. À partir de là, tout commence à s’effondrer pour l’intrus de la Maison-Blanche. Ses proches le lâchent. A quelques jours de la passation de pouvoir entre lui et son successeur, ses ministres démissionnent en cascade, signe de leur condamnation de son attitude. Son compte Twitter, grâce auquel il sévissait à toute heure du jour et de la nuit, lui est retiré, et définitivement. Mais, et c’est le pire, Nancy Pelosi, responsable des démocrates au Congrès, a entrepris de s’entretenir avec les chefs de l’armée américaine pour s’assurer que Donald Trump – un « Président déséquilibré » et « instable », dit-elle – ne lance, en guise de feu d’artifice avant sa sortie, des hostilités militaires ou n’accède aux codes de lancement et ordonne une frappe nucléaire. C’est le style !

    Au-delà de l’anecdote plus ou moins historique, pour spectaculaire que soit le chaos découlant des violences du Capitole, il y a sûrement une ou deux moralités à tirer de ce qui vient de se passer du fait du refus de Trump de reconnaître sa défaite et du complotisme qui lui sert de culture politique. Ces moralités ne sont pas définitives, cela va de soi.

    Tout est là, dans le spectre du complot. Trump a instillé cette idée qu’il est victime d’un complot et les États-Unis, auxquels il s’identifie, naturellement, n’échappent pas aux visées des conspirationnistes. Complot de qui ? De tout ce qui n’est pas lui !

    Galvanisés par les propos euphorisants de Donald Trump, ses nervis montent à l’assaut du Capitole. Violences. Morts ! Le flagrant résultat chaotique le contraint à dénoncer ses propres ouailles devenues soudain des extrémistes, et cette volte-face ultrarapide, qui n’a pris que quelques heures, a instantanément lézardé la mouvance d’extrême droite, suprématiste blanche, exhalant des miasmes néo-nazis, sur laquelle il s’est toujours appuyé.

    On pourrait presque soupçonner, en empruntant un peu de complotisme à Trump et ses fans, que des forces centrifuges ont trouvé le moyen de le pousser à la faute. Si tel est le cas, ça a réussi !

    Le casus belli constaté, il est confirmé que l’extrême droite sur laquelle il s’appuie n’a aucun respect de la démocratie. Elle a eu le vent en poupe avec lui. Elle subit un désastre avec cette histoire en apparaissant pour ce qu’elle est, une minorité d’enragés qui met les règles de la démocratie à la sauce de ses intérêts.

    Le passage de Trump au pouvoir a coïncidé et donné un coup de fouet à la montée de l’extrême droite dans beaucoup de pays du monde. Outre de nombreux pays d’Europe où il a ses supporters, le Président brésilien Jair Bolsonaro a continué jusqu’au bout à soutenir Trump en déclarant que la crise entraînée par l’attaque du Capitole est causée « par le manque de confiance » des Américains à l’égard des élections en relayant les accusations de fraude de Trump.

    L’autre moralité est moins subsidiaire. Les décisions contraires au droit international qu’a osé prendre Trump – (Ambassade des USA à Jérusalem, troc américano-israélo-marocain, etc.) — et qu’aucun président américain n’aurait sans doute pu prendre, ne sont pas antinomiques avec une vision géostratégique. Joe Biden, visiblement plus conscient du devoir de respecter les formes, ne les aurait sans doute pas prises avec cette désinvolture. Mais il a le pouvoir de revenir dessus. On peut gager qu’il n’en fera rien !
    A. M.

    Le Jour d’Algérie, 10 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, USA, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, Donald Trump, Palestine, Jérusalem,

  • La terre en échange de la normalisation : Se conformer aux résolutions de l’ONU

    Depuis sa création, l’Organisation des Nations unies a toujours eu pour vocation d’œuvrer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et ce, afin d’épargner au monde les affres de la guerre et des conflits armés. Ceci, outre de donner l’opportunité aux peuples des pays colonisés de décider de leur destin, ce qui est le cas de la République arabe sahraouie démocratique qui demeure, comme tout le monde le sait, la dernière colonie en Afrique. 
    Nassim Boubertakh 
    En vertu de la charte des Nations unies, tous les Etats membres de l’Assemblée générale sont tenus de se conformer exclusivement aux résolutions du seul Conseil de sécurité de l’ONU. Cependant, il n’est jamais mentionné, dans les textes de la charte, que les Etats doivent se conformer aux décisions d’un quelconque pays, quelle que soit sa place et son influence au sein de la communauté internationale. L’Organisation des Nations unies a fait du droit des peuples à l’autodétermination un principe immuable et un des éléments fondamentaux sur lesquels repose la notion de maintien de la paix et de la sécurité internationales, en plus d’être un droit reconnu par tous les pays. En effet, le deuxième paragraphe de l’article 1 de la charte appelle au respect de l’égalité entre les peuples et de leur droit à l’autodétermination, principe duquel l’Algérie a fait un des principaux piliers de sa politique étrangère et la source d’inspiration de la feuille de route de ses principes auxquels elle n’a jamais dérogé. 
    Le 30 août 1988, le Plan de règlement de l’Organisation des Nations unies a imposé au royaume du Maroc d’accepter l’activation de la solution politique et de négocier avec le Front Polisario. Ceci a été couronné par l’annonce du cessez-le-feu, suivi du déploiement de la mission de l’ONU (Minurso) chargée de la surveillance de son application après l’entrée en vigueur de ce dernier, le 6 septembre 1991, auquel tait adjointe la promesse d’organiser un référendum sur l’indépendance, l’année suivant sa signature, comme solution au conflit. Ce référendum n’a cependant pas vu le jour, en raison de l’attitude passive de l’ONU du fait de la pression exercée par de grandes puissances, d’une part, et l’obstination de la partie marocaine qui s’est traduite sur le terrain par les multiples violations perpétrées par ses forces militaires, d’autre part. La dernière en date a été les attaques lancées en novembre 2020, le long du mur de séparation, dans la zone adjacente au passage illégal de Guerguerat, considérées par le Front Polisario comme une transgression et une violation flagrante de l’accord de paix susmentionné. Cependant, on peut dire que ces agissements du royaume du Maroc ne sont guère nouveaux par rapport à la question du règlement. Il compte une longue expérience en matière de violations de la trêve et d’entrave aux efforts des missions de la Minurso, ce qui a incité de nombreux envoyés onusiens à présenter leur démission, à l’exemple du diplomate suisse Johannes Manz ainsi que de James Baker et Christopher Ross. 
    Ces agissements que le Maroc perpétue délibérément sont accueillis par un silence étrange et déconcertant de la communauté internationale, voire ils bénéficient de la bénédiction des grands pays qui font commerce des résolutions de l’ONU, des droits de l’homme et de la défense de la liberté d’expression et il apparaît clairement aujourd’hui, que le royaume du Maroc, à l’ombre du régime actuel, est de plus en plus soumis à des agendas étrangers. Il en est pour preuve l’accord suspect signé entre les décideurs au Maroc et le président américain sortant, Donald Trump. 
    Le deal de la honte que l’histoire ne pardonnera pas 
    Le 10 décembre de l’année écoulée, le très controversé président américain, Donald Trump, avait déclaré, à travers un tweet sur son compte, ce qui suit : «Aujourd’hui, j’ai signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.» Il a ajouté que «la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour parvenir à une paix et une prospérité durables» !!! Cette décision douteuse annoncée par le président américain a suscité une large polémique dans les cercles internationaux du fait qu’elle est en totale contradiction avec les résolutions de l’ONU et l’approche onusienne visant à régler la question sahraouie. Par ailleurs, quelques observations ont été retenues et se sont imposées sur la forme et le contenu de ce cadeau que le président américain a offert au royaume du Maroc dans le dernier quart d’heure de son mandat. Ces observations sont: 
    -Du point de vue de la forme, depuis quand la prise de décision internationale d’une importance cruciale est annoncée via les réseaux sociaux ? Ceci outre que M. Trump soit connu pour le grand embarras dans lequel il met chaque fois ses collaborateurs au sein de l’administration américaine à cause de ses tweets. 
    -Dans son tweet, Donald www.mdn.dz El-Djeich N° 690 Janvier 2021 61 Trump a explicitement utilisé l’appellation du Sahara occidental, ce qui constitue une preuve concluante qu’au fond de lui-même, il ne croit pas à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, mais qu’il voulait plutôt conclure un accord avec le Maroc en échange de sa normalisation avec l’entité sioniste, c’est-à-dire la terre en échange de la normalisation. 
    -Seules les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes et imposent aux Etats de les mettre en œuvre. Quant à l’annonce du président américain du 10 décembre 2020, elle n’engage personne et est considérée du point de vue juridique comme un non-événement. 
    -M. Trump est libre d’exprimer sa position -qui n’engage que lui-en considérant que «la proposition d’autonomie du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour parvenir à une paix et une prospérité durables !!!». 
    Ce faisant, cela va à l’encontre de la position onusienne et met la prochaine administration américaine dirigée par Joe Biden dans un grand embarras. Selon la tradition américaine, la période suivant l’annonce des résultats de l’élection présidentielle est utilisée afin que les deux équipes, celle du président élu et du président sortant, procèdent au transfert du pouvoir, en raison de la complexité qui caractérise la scène politique américaine. Cependant, M. Donald Trump a brisé toutes les barrières et a pris des décisions contraires à la légitimité internationale, qui viennent s’ajouter à la longue liste de décisions controversées prises pendant son mandat électoral. Ce qui n’est pas étrange de la part d’un président qui a suggéré d’injecter du désinfectant alcoolique dans le corps humain pour faire face au virus de la Covid-19 en évoquant les recherches sur la découverte d’un vaccin efficace contre la pandémie, au grand dam de la communauté médicale et scientifique internationale. 
    Concernant la position de l’Organisation des Nations unies par rapport au décret américain, le porte-parole du secrétaire général de l’organisation a estimé que la position d’Antonio Guterres est inchangée concernant la question du Sahara occidental et qu’il est encore possible de parvenir à une solution sur la base des seules résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans le même contexte, le ministère des Affaires étrangères russe a exprimé le rejet par son pays de l’annonce américaine, soulignant par là même qu’elle constitue un obstacle supplémentaire aux efforts des Nations unies et qu’elle portait atteinte aux fondements juridiques reconnus sur la scène internationale, relatifs au règlement du problème du Sahara occidental et qui nécessite de déterminer le statut final de ce territoire à travers la tenue d’un référendum. A l’opposé, l’histoire retiendra que le royaume du Maroc, dont le chef de la diplomatie avait ouvertement déclaré l’existence d’un bureau de liaison entre son pays et l’entité sioniste et ce, depuis 1994, vient de sacrifier la cause palestinienne, suite à la déclaration américaine, soutenant sa position injuste concernant la question sahraouie. Pire encore, les responsables marocains ont justifié cet acte de normalisation des relations avec l’entité sioniste, en soulignant que cela ne se ferait pas au détriment de la cause palestinienne ! Ici, une question nous interpelle : comment le royaume du Maroc prétend-t-il la cause palestinienne alors qu’il ouvre son espace aérien, des bureaux de liaison de l’entité sioniste et en normalisant les relations diplomatiques dans tous les domaines ? 
    L’Algérie : des positions constantes 
    L’Algérie a exprimé sa position ferme et constante de soutien aux causes de libération et au droit des peuples à l’autodétermination. Une position découlant des référents et principes historiques édictés par la Déclaration du 1er Novembre. Par conséquent, ses positions sont immuables. Elle vient de réitérer sa position à travers une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères concernant les développements récents, affirmant que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être réglée que par l’application du droit international et des résolutions pertinentes des Nations unies et de l’Union africaine. C’est-à-dire que l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance est inaliénable, conformément à la résolution de l’ONU n°1514 qui stipule l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Résolution, dont la communauté internationale vient de célébrer le soixantième anniversaire l’année écoulée. La position algérienne considère également que l’annonce du président américain sortant n’a aucune valeur juridique, du fait de son incompatibilité avec toutes les résolutions des Nations unies, en particulier celles du Conseil de sécurité se rapportant à la question du Sahara occidental, dont la dernière en date est la résolution 2548, adoptée le 30 octobre 2020, qui a d’ailleurs été formulée et défendue par la partie américaine elle-même. 
    Le communiqué du ministère des Affaires étrangères a conclu que l’Algérie, dont la position se réfère à la légitimité internationale, est contre l’imposition de la force et la conclusion d’accords douteux et renouvelle par là même son soutien ferme à la juste cause du peuple sahraoui. Ceux qui nourrissent l’illusion que l’évolution de la situation dans le proche voisinage géographique de l’Algérie pourrait la faire dévier de ses positions et la dissuader d’exprimer ses positions honorables, seront bien déçus. Bien au contraire, l’Algérie représente une force stabilisatrice importante dans une région minée par les conflits et les guerres. C’est ce qui l’a poussée à fédérer la plupart des efforts visant à assurer la sécurité, en veillant toujours à apporter sa contribution au règlement des différends et conflits par des moyens pacifiques, conformément aux résolutions de l’ONU. Son poids militaire, géographique et économique l’a qualifiée à tenir ce rôle pivot. L’Algérie qui sait parfaitement ce que «vivre sous le joug du colonial » veut dire, qui connaît également l’ivresse que procure le recouvrement de sa liberté, de sa souveraineté nationale et d’arracher son territoire des griffes du colonialisme, ne pourra jamais dévier de ses principes et continuera d’activer auprès de la communauté internationale pour la convaincre de traiter la juste cause du Sahara occidental conformément à la légalité internationale qui stipule le respect du droit des peuples à l’autodétermination.
    El Djeich, janvier 2021
    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Polisario #ONU #DonaldTrump #Israël #Normalisation
  • Aboubakr Jamaï : Le Maroc n'a rien gagné dans le deal de la normalisation avec Israël

    Dans une interview en vidéoconférence, Aboubakr Jamaï, Enseignant de Relations Internationale à l’Université Américaine d’Aix en Provence, a déclaré que le Maroc n’a rien gagné dans le deal de la normalisation avec Israël qu’il a qualifié de « moralement corrompu ». Voici la transcription de l’intégralité de sa déclaration à ce sujet:

    Qu’est-ce qu’on a gagné avec ce deal? On a gagné, c’est vrai, la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental par les Etats-Unis d’Amérique. Les Etats-Unis d’Amérique n’est pas n’importe quel pays, c’est la première puissance mondiale. C’est ce que l’État marocain nous a expliqué en large et en travers. « C’est une performance extraordinaire de notre diplomatie ». Très bien, creusons un peu. Qu’est-ce que le Maroc essaie d’obtenir aujourd’hui? Quel est le combat du Maroc ? Je parle du Maroc qui se bat pour la reconnaissance de son intégrité territoriale et donc de la marocanité du Sahara Occidental.

    Ce Maroc se bat pour que les Nations Unies reconnaissent cette souveraineté. Pas que les Etats-Unis la reconnaisse ou que la France la reconnaisse. Pourquoi ?Parce que, d’un côté que les Etats-Unis reconnaisse ou ne reconnaisse pas ne change pas grand chose parce que le Maroc, il faut bien le dire, bénéficie déjà de l’amitié américaine, du soutien français et américain . Les américains ne nous ont jamais puni du fait qu’on « occupait », ce que disent les indépendantistes sahraouis, cette région de l’Afrique que les Nations Unies nous disent n’est pas la nôtre. Que nous disent les Nations Unies selon le droit international?. Ça c’est le droit, ce n’est pas une prise de position de ma part, c’est le droit internationale qui dit qu’il faut le peuple sahraoui qui est reconnu comme peuple et le Polisario est reconnu encore une fois par le droit international comme étant son représentant légitime, ont le droit à l’autodétermination. Ça, c’est les règles de l’ONU, ce n’est pas moi qui ai mis en place ces règles, des « règles » qui ont été acceptées par le Maroc puisque le Maroc, lui-même, à un moment, a accepté à ce qu’il y ait un référendum, donc le droit à l’autodétermination.

    Malgré le fait que le Maroc est présent et contrôle la grande majorité du territoire qui s’appelle le Sahara Occidental en droit international et que nous, au Maroc, on appelle nos provinces du sud, cela ne nous a pas empêché d’être un acteur régional et mondial important, à avoir, en termes de relations avec l’UE, l’UE ne nous a jamais puni réellement du fait qu’on occupe cette partie de ce que nous considérons comme notre pays, les Etats-Unis de même, les relations commerciales sont totalement ouvertes, ne sont pas diminuées par le fait que nous y sommes déjà.

    Donc, sur le plan pratique, à part peut-être de mettre un drapeau américain à Dakhla, la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, ne change pas grand chose, en réalité. Nous y sommes déjà, nous exploitons le phosphate du Sahara, nous exploitons les richesses halieutiques du Sahara. Tout ça, on l’a déjà, même si parfois il y a quelques petits soucis, le monde pratiquement entier travaille avec nous malgré cela. Donc, ce qui compte pour nous. Donc, ce qui compte pour nous, ce n’est pas de nous assurer quant à nos relations avec les Etats-Unis ou avec l’UE soient plus développées et plus importantes parce qu’elles le sont déjà. Ce qui importe pour nous, c’est que les Nations Unies nous disent officiellement « il n’y a plus de droit d’autodétermination pour le peuple sahraoui, le Sahara marocain vous appartient, c’est le Maroc ». Donc, il faut convaincre les Nations Unies et donc convaincre le Conseil de Sécurité.

    Or, qu’est-ce qui s’est passé? Au lendemain de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les américains? Il s’est passé que l’Allemagne qui est, probablement, le pays le plus puissant d’Europe, a demandé une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité. Au lendemain de cette réunion d’urgence provoquée par cette reconnaissance, les allemands ont publié un communiqué qui était très largement en défaveur du Maroc puisque les allemands nous ont dit, officiellement, que le Conseil de Sécurité restait attaché aux résolutions de l’ONU. Donc, on est toujours dans le cadre de l’autodétermination, même si, effectivement, dans les résolutions de l’ONU on parle de la possibilité d’étudier la solution de l’autonomie, mais le principe reste l’autodétermination. Donc, on bouge pas, personne n’a suivi les Etats-Unis d’Amérique. Ce qui nous intéresse beaucoup, ce sont nos alliés. La France n’a pas suivi les Etats-Unis d’Amérique. La France n’ pas emboîté le pas aux Etats-Unis en disant, après tout, « nous aussi nous reconnaissons la marocanité du Sahara Occidental ». Et évidemment, les allemands. Juste un petit détail qui a quand même son importance. Lorsque vous lisez ce communiqué, les allemands, au début de ce communiqué parlent un peu de l’historique de ce conflit et dans l’historique de ce conflit ils parlent du référendum. Et pour parler du référendum, ils disent que le Maroc a envoyé 10000 colons au Sahara Occidental pour le référendum, ce qui est, évidemment, la position du Polisario vis-à-vis de l’attitude marocaine. Eh bien, cette position est épousée par l’Allemagne qui est un Etat très important en Europe.

    Non seulement, l’Allemagne a publié un communiqué, mais l’Afrique du Sud qui est un pays quand même très important. Toute la politique marocaine de retour vers nos racines africaines, etc, était basée sur la notion d’essayer de convaincre donc les pilliers de l’Afrique de la marocanité du Sahara, petit à petit, et l’un des pillier les plus importants, avec le Nigeria, le Ghana, c’est l’Afrique du Sud. Avec son pouvoir symbolique extrêmement important, l’Afrique du Sud c’est le pays de Nelson Mandela. Eh bien, le représentant de l’Afrique du Sud à l’ONU a fait une déclaration extrêmement négative pour le Maroc en disant que l’Afrique restait attachée au processus d’autodétermination et au soutien du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Pourquoi est-ce qu’il y a eu ces réactions qu’on peut considérer comme négatives malgré tous les mensonges qu’on raconte aux marocains à travers les médias officiels? Parce que les Etats-Unis qui ont reconnu la souveraineté du Maroc, c’est pas les Etats-Unis d’Amérique, c’est Donald Trump. C’est vrai, c’est le président des Etats-Unis. Donc, institutionnellement; on peut dire que c’est les Etats-Unis mais c’est Donald Trump. Depuis quand Donald Trump prend des décisions sages en terme de relations internationales? Ce que je veux dire, c’est que la valeur de cette proclamation présidentielle est d’autant plus diminuée que la crédibilité de celui qui en est l’auteur et qui est, elle-même, diminuée. Or, il se trouve que c’est Donald Trump. Et Donald Trump, justement, est très fortement critiqué, d’ailleurs, pas seulement par les démocrates, mais aussi par les républicains parce que sa politique étrangère a aliéné les alliés traditionnels. je ne parle des ennemis des Etats-Unis, je parle même des alliés traditionnels et que l’un des éléments importants de la politique future de Biden, d’ailleurs c’est ce que l’équipe de Biden elle-même, a proclamé, c’est d’essayer justement de rétablir, de reconnecter les Etats-Unis avec ses alliés traditionnels. Donc, vous imaginez bien que lorsque demain y aura l’administration Biden, que le dossier du Sahara va être étudié, et que les Allemands auront la position qu’ils ont aujourd’hui et que, évidemment, la Russie, la Chine, etc, aussi parce que c’est, à minima, c’est de s’attacher aux résolutions de l’ONU, vous pouvez très bien imaginer une administration américaine qui sent revenir, parce que je ne sais pas sûr qu’ »ils reviennent sur la proclamation de Trump, mais en fait ne lui donne pas de substance derrière, c’est que les Etats-Unis peuvent toujours dire « on reconnaît mais ça ne veut pas dire que l’ONU elle reconnaît et que pour résoudre le problème on va suivre, en fait, le travail de l’ONU et on va confirmer et soutenir l’approche qui contient en elle le droit à l’autodétermination des sahraouis. Pourquoi? Parce que le reste du Conseil de Sécurité est attaché à ce principe » qui, il faut pas l’oublier, est un principe essentiel. En fait, on découvre que nous, les marocains, on n’est pas très bien informés sur la réalité juridique de ce conflit. Il faut bien comprendre que nous on dit « l’intégrité territoriale ». C’est vrai que le concept de l’intégrité territoriale est dans la charte de l’ONU et qu’il est important sauf que dans notre cas à nous, cette intégrité territoriale à nous n’est pas opposable aux autres légalement. Pourquoi? Parce que le concept d’intégrité territoriale est opposable lorsque l’ONU vous reconnaît cette intégrité territoriale. Or, l’ONU ne nous a jamais reconnu la marocanité du Sahara. Donc, le concept qui est dominateur dans le dossier c’est le concept d’autodétermination qui lui aussi et l’autre concept de l’intégrité territoriale qui est essentiel à la construction de l’ordre international et qui est, peut-être, avec la souveraineté des Etats et donc de l’intégrité territoriale, un des éléments les plus importants de la Charte de l’ONU.

    Pour ces raisons, je considère que même sur l’affaire du Sahara, je ne suis pas persuadé de l’extraordinaire impact positif de cette reconnaissance d’autant plus que le Maroc n’est pas, malheureusement, institutionnellement équipé pour, justement gérer une autonomie du Sahara acceptable pour le reste de la communauté internationale. Parce que, ce qu’il faut bien comprendre c’est que le Maroc aujourd’hui dit que la seule solution, en ce qui nous concerne dans le conflit du Sahara Occidental, c’est la souveraineté marocaine et nous concédons que cette région aura une autonomie avancée. Le problème, c’est que lorsque vous étudiez les cas internationaux d’autonomie, d’autodétermination, etc, l’élément majeur qui détermine l’attitude de la communauté internationale à travers l’ONU pour, justement, accepter ou ne pas accepter la souveraineté d’un Etat sur un territoire c’est la démocratie et le respect des droits de l’homme. La communauté internationale ne peut pas venir chez vous qui n’avez pas de justice indépendante, qui violez les droits de vos propres citoyens de façon régulière et vous dire « voilà un autre peuple, le peuple sahraoui puisque l’ONU considère que c’est un autre peuple, d’abord on va vous le confier et c’est vous qui allez gérer ses affaires ». Elle ne peut pas le faire. Donc, même dans le cadre de la solution marocaine, nous sommes dans une contradition qui est nodale, qui est absolument essentielle, qui est de demander une solution pour laquelle nous, les marocains, nous sommes pas équipés institutionnellement. C’est-à-dire que si demain, une véritable étude du plan d’autonomie marocaine l’ONU et que le Polisario accepte de parler d’autonomie tout de suite les défauts de la cuirasse, le sous-développement institutionnel marocain va faire en sorte que ça va être une proposition très difficile à accepter, pas seulement par les sahraouis, mais aussi par le reste du monde. Et c’est en cela d’ailleurs, et je lis les deux sujets majeurs dont on a parlé aujourd’hui, que les violations des droits de l’homme, que ces mascarades de procès et de poursuites judiciaires dont sont coupables nos confrères, nos collègues et nos intellectuels, au fond va à l’encontre de la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Paradoxalement et ironiquement. Parce que, encore une fois, on ne peut pas être crédible à demander à ce qu’il y ait une résolution du conflit à travers un projet d’autonomie alors que notre système politique est un système politique qui est sous-développé et autoritaire.
    Question : Donc, si je vous suis bien, on peut dire qu’à cette heure précise, le véritable gagnant de cette normalisation n’est pas le Maroc?
    Réponse : Le gagnant, ça ne concerne pas seulement le Maroc, mais c’est l’une des caractéristiques des Etats autoritaires c’est que les intérêts des élites au pouvoir prennent le pas sur les intérêts du pays. Donc, il faut différencier, lorsque les gens, si vous voulez, se félicitent d’un quelconque succès, en l’occurrence; ce succès c’est peut-être le succès des élites, d’ailleurs, à court terme, autoritaires marocaines. Mais, très franchement, il m’est difficile de voir en quoi le Maroc a fait avancer sa cause par ce deal qui, comme je l’ai dit et je le répète est moralement corrompu, d’un côté, et d’un autre côté, même sur un plan purement instrumental, ne me paraît pas, évidemment, à l’avantage du Maroc.
    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #EtatsUnis #DonaldTrump #Israël  #Normalisation
  • Maroc : Le Makhzen, véritable menace sur le Maghreb

    PAROLES D’OFFICIERS DISSIDENTS DE L’ARMÉE ROYALE : Le Makhzen, véritable menace sur le Maghreb

    Ils sont de plus en plus nombreux, ces anciens officiers de l’armée marocaine, entrés en dissidence avec le régime du Makhzen, à monter au créneau pour dénoncer les velléités de la maison militaire alaouite. Aujourd’hui, en effet, l’impact de la menace du pacte maroco-israélien, conclu récemment, sur la stabilité du Maghreb, est un secret de Polichinelle.
    Abderrahim El Mernissi, ancien officier des Forces armées royales marocaines (FAR) a mis en garde contre le « complot qui se trame contre l’Algérie » par l’entité israélienne et le régime marocain, soulignant que le Makhzen était devenu une « véritable menace pour la sécurité et la stabilité du Maghreb ».
    « Le plus grand ennemi qui menace la stabilité dans la région du Maghreb est la monarchie marocaine, surtout après avoir ouvert la voie à l’entité sioniste avec tous les risques sécuritaires et socioéconomiques que ce pas implique pour le Maroc mais aussi pour ses pays voisins », a indiqué Abderrahim El Mernissi dans une déclaration à l’APS depuis la capitale française, Paris.
    Pour M. Abderrahim El Mernissi, l’Algérie est « la cible principale de cette normalisation, car elle constitue le plus grand obstacle face à l’entité israélienne qui tente de diverses manières, depuis des années, d’entamer sa stabilité », relevant que « les positions historiques de l’État algérien face aux desseins sionistes et son soutien aux mouvements de libération l’ont placée au cœur des conspirations israéliennes ». Il a également relevé « le danger des groupes extrémistes soutenus par l’entité israélienne en Afrique du Nord qui menacent la sécurité de toute la région », a-t-il fait remarquer ajoutant qu’ »Israël, avec la complicité du Makhzen, jouera toutes les cartes afin de semer la destruction dans la région qui ne supportera pas davantage de tensions ». « C’est le régime marocain qui est à l’origine de la dégradation que connait le Maroc et non pas l’Algérie », a-t-il affirmé , soulignant que « l’Algérie n’a pas ramené l’entité sioniste au Maroc et ne s’adonne pas au trafic de drogue, mais elle est plutôt le seul pays du Maghreb qui soutient toujours les peuples opprimés ».
    Selon lui la normalisation du Maroc avec l’entité sioniste accélèrera la chute de la monarchie marocaine car le » régime marocain est à la veille d’une chute historique « .
    « Menacées, les familles des soldats réduites au silence »
    Évoquant la situation militaire au Sahara occidental l’ancien officier des FAR , révèle que » Le Maroc tente de cacher la vérité sur le terrain ainsi que les pertes que subit son armée « .
    » Il y a un grande black out sur la guerre au point où les familles des soldats ont été menacées pour garder le silence quant aux décès de leurs enfants sous couvert de la sécurité nationale » , a-t-il encore révélé.
    Cependant, ajoute-t-il le black out n’est plus de mise à l’ère du numérique et des réseaux sociaux où l’on parle des pertes humaines et matérielles infligées par l’armée sahraouie dans les rangs des militaires marocains. Il a estimé que la violation par le Maroc de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre dernier constituait pour le Maroc une «erreur stratégique fatale», a-t-il souligné, qualifiant l’action du Maroc à El-Guerguerat de «crime odieux» dont la responsabilité incombe aux dirigeants marocains. De son côté, Farid Boukas, chercheur, journaliste et ex-agent des services de renseignements marocains, a évoqué sur sa page Facebook une « baisse de confiance et de sérénité au sein du commandement de l’armée marocaine » après le déclenchement de la 2e guerre au Sahara occidental. Il a parlé sur sa chaîne youtube et sa page Facebook, du recrutement de 600 agents du Makhzen chargés de lancer des campagnes d’intox et de désinformation à travers les réseaux sociaux et de dénigrer la cause sahraouie, à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc.
    L’ancien agent des renseignements marocains a, lui aussi, révélé, citant des sources fiables, que l’armée marocaine a transféré plusieurs de ses soldats gravement blessés lors des affrontements militaires avec l’armée sahraouie vers les hôpitaux de Dakhla et de Smara occupées » dans la discrétion la plus totale et camouflant la réalité de leur état. » Farid Boukas a également parlé de plusieurs cas de désertions et de désobéissance dans les casernes marocaines des territoires occupés mais aussi au Maroc » et la » mise sur écoute de plusieurs officiers » marocains. Il a aussi évoqué les difficultés pour le commandement militaire marocain de dépêcher suffisamment de troupes au Sahara occidental et de graves problèmes de logistique dont l’armement et les munitions .
    Comme beaucoup d’opposants marocains et de nombreux anciens officiers marocains réfugiés à l’étranger, il a évoqué les pressions exercées sur lui par les services de renseignements marocains et les campagnes de diffamation menées sur les réseaux sociaux à leur encontre .
    M. Bendib
    #SaharaOccidental #Maroc #Makhzen #Maghreb  #Israël #Normalisation #Algérie
  • Maroc-Israèl: Le makhzen va regretter ses relations avec le sioniste

    Le président de l’Observatoire Marocain Ahmed Wihame, averti d’emblée le danger qui menace la stabilité du maroc et de l’algerie. Ahmed Wihame, appel les peuples du Maghreb à contrer les plans sionistes qui vise la destabilisation de toute la région de l’Afrique du Nord.

    « Nous sommes face à une menace sérieuse et existentielle tant pour le Maroc que l’Algérie, voire pour toute la région du Maghreb, a souligné M. Wihmane dans un entretien à l’APS depuis Rabat. Etayant son propos concernant les dangers de cette normalisation pour les pays du Maghreb et pour l’Algérie, en particulier, il a rappelé les allégations faites par le sioniste Bernard-Henri Lévy lors d’une conférence à Marseille France, affirmant que l’Algérie est juive et française. Pour le militant marocain, il n’est pas exagéré de dire que nous assistons à la préparation d’un transfert de l’Etat d’Israël vers le Maroc, d’où la percée sioniste sans précédent dans le Maghreb et principalement dans le royaume marocain.
    Les prémices du chao des pays maghrébins
    Il a évoqué, à cet égard, plusieurs articles publiés par la presse israélienne et révélant un dangereux scénario visant la région, notamment l’article publié récemment par le journal Yediot Aharonot et faisant état d’un ancien plan sioniste remontant à 1903 et visant l’établissement de l’Etat d’Israël au Royaume du Maroc. Mis de côté après la mort du fondateur du mouvement sioniste Theodor Herzl, ce plan est exhumé aujourd’hui faute de perspectives en Palestine après l’expérience de soixante-dix ans de résistance, a expliqué le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation. S’agissant les revendications des « juifs marocains » relatives à la récupération de « leurs biens au Maroc » en engageant de grands cabinets d’avocats, l’activiste marocain a affirmé qu’ils ne se contenteront jamais de réparations pour des bien qu’ils n’ont même pas laissé puisque qu’ils ont vendu avant de partir pour la Palestine occupée.
    Ferhath Fekrach/APS
    Algérie62, 4 jan 2021
    Tags : Algérie, Maroc, Maghreb, Israël, Normalisation, Sahara Occidental,