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  • Les accords d’Abraham ont sapé la paix indispensable avec les Palestiniens


    Par Ghassan Michel Rubeiz

    Depuis de nombreuses décennies, je préconise la paix entre Israël et les Palestiniens. ( Justice et Intifada: les Palestiniens et les Israéliens parlent de la paix, Friendship Press, 1991; Unified in Hope: les Arabes et les Juifs parlent de la paix , publications du COE, 1987). Malheureusement, j’ai vu le «processus de paix» être exploité, maintes et maintes fois, avec des tactiques évolutives pour adoucir les attitudes envers l’injustice.

    Il est difficile d’imaginer que quelque chose de bon puisse sortir d’un projet politique dirigé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, gardien du statu quo, le président américain le plus unilatéraliste Donald Trump et certains dirigeants imprudents du Golfe arabe. Pourtant, le dernier produit de «paix» au Moyen-Orient récemment sorti de Tel-Aviv, de Washington et du Golfe a reçu une réaction plutôt favorable dans les médias occidentaux.

    Je parle des soi-disant accords d’Abraham, une récente vague d’accords de «normalisation» entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Ces accords ont été intelligemment conçus pour influencer l’opinion publique. Ils sont présentés comme des initiatives de paix, de réconciliation (entre les communautés religieuses) et de mesures de défense justifiables contre un adversaire «belligérant» commun, à savoir l’Iran.

    Tout en critiquant surtout le président Trump, les médias occidentaux ont été indulgents envers le président américain en ce qui concerne sa politique sur Israël. Et pour les accords d’Abraham, les commentateurs américains ont donné un soutien inhabituel; le message de «paix» a été efficace. Pour illustrer, dans le numéro du 1er janvier du Washington Post, Marc A. Thiessen met en évidence les 10 meilleures choses que Trump a faites en 2020. Le chroniqueur affirme que Trump a «transformé le Moyen-Orient» avec les accords d’Abraham: le président américain a «négocié» quatre Les accords de paix israéliens. Une telle réalisation «digne d’un prix Nobel» a démontré qu’il pouvait y avoir «une paix séparée sans les Palestiniens». Le parti pris de Thiessen devient clair quand on regarde le reste ses 10 «meilleures choses»; la réalisation la plus étonnante répertoriée est «l’amélioration de la vie d’une majorité d’Américains ».Comme le reste des analystes qui trouvent des signes d ‘«espoir» dans ces accords, Thiessen n’explique pas comment Israël fait progresser la paix dans la région. En ignorant le fait qui donne à réfléchir que la population palestinienne sous la sphère de contrôle d’Israël – c’est-à-dire ceux qui vivent entre le Jourdain et la mer Méditerranée – a déjà dépassé la population juive israélienne? L’apartheid doit-il être ignoré à jamais? Comment parvenir à la paix en élargissant constamment les colonies, en élargissant les annexions, en promulguant deux poids deux mesures et en violant les accords internationaux établis sur la guerre et la gouvernance? Cliquez ici .

    On se demande comment Abraham-ic (œcuménique) sont ces accords. Le nom biblique Abraham est généralement utilisé pour mettre en évidence les points communs entre les trois religions monothéistes enracinées au Moyen-Orient: le judaïsme, le christianisme et l’islam. Les accords qui lient Israël fort à quatre pays arabes sunnites peu sûrs, censés affronter la République islamique (chiite) d’Iran, ne sont pas en harmonie avec l’esprit du patriarche de l’Ancien Testament. Abraham des temps modernes parle d’œcuménisme, pas d’accords politiques.
     
    Et dans quelle mesure ces actes de normalisation sont-ils «normaux»? Les accords d’Abraham ne constituent pas un véritable mouvement de réconciliation entre Arabes et Juifs, comme ses auteurs le prétendent. Il n’y a absolument aucun remède contre les tensions régionales, ce que font ces accords. Depuis que ces accords ont émergé, les observateurs internationaux ont regardé si Trump et / ou Netanyahu lanceraient une attaque aérienne sur les sites nucléaires iraniens. Washington et Tel Aviv poussent de plus en plus Téhéran à riposter, peut-être pour préparer le terrain à une contre-attaque collective contre la République islamique. Regardez les nouvelles quotidiennes au cours des prochaines semaines alors que Trump et Netanyahu cherchent des moyens de maintenir la légitimité, le pouvoir et l’influence.  Cliquez ici .

    Chacun des cinq États impliqués dans les accords d’Abraham a ses propres raisons de normalisation. Israël parvient à détourner l’attention du monde de son occupation en concluant des «accords» de paix avec des «Arabes modérés», c’est-à-dire des sunnites non palestiniens. Bahreïn cherche à s’abriter de l’Iran et de la montée des troubles intérieurs; à Manama, la royauté sunnite règne sur une population majoritairement chiite. Le Maroc se normalise avec Israël, en partie, afin de recevoir la reconnaissance par le président Trump de sa prétendue souveraineté sur le territoire du Sahara occidental. Washington récompense le Soudan pour sa normalisation en le retirant de la liste des États terroristes. Et Washington récompense la conformité des Émirats arabes unis en vendant à Abu Dhabi des armes lourdes et meurtrières que les émirats fragiles ont utilisé imprudemment dans la guerre désastreuse au Yémen. Cliquez ici .

    En résumé, les accords de normalisation entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc sont en fait des actes de normalisation de l’injustice.

    Le printemps arabe sert de toile de fond aux accords d’Abraham. Les accords ressemblent à des mesures désespérées de la part de régimes arabes du Golfe très peu sûrs qui cherchent la protection d’un État colonial puissant. Et Israël, ironiquement l’agence de l’abri et du confort, légitime son occupation tout en se mobilisant avec les nations arabes sunnites contre l’Iran chiite.

    Marc A. Thiessen rêve-t-il d’un prix Nobel pour les accords d’Abraham?

    The Arab Daily News, 3 jan 2021

    Tags : Proche Orient, Palestine, Israël, normalisation, Maroc, Soudan, Emirats Arabes Unis, EAU, UAE, Sahara Occidental, Iran, sunnistes, chiites,

  • Quatrième tour des élections en Israël: fin d’exercice pour Netanyahu?

    Jérusalem – Vous devez toujours faire attention aux prédictions de la politique israélienne inconstante. Une chose, cependant, est incassable: à la suite de la chute du «gouvernement d’unité» de courte durée des ennemis politiques Netanyahu et Gantz, l’avenir politique du Premier ministre israélien le plus ancien est devenu très incertain. Parce que pour la première fois, il y a de puissants corsaires de droite sur la côte.

    Les élections auront lieu pour la quatrième fois en deux ans le 23 mars. Netanyahu devra mener trois campagnes à la fois: une contre la couronne, une pour sa survie politique et une pour ne pas finir en prison. Après tout, à partir de février, il devra régulièrement prendre place sur le banc des accusés pour répondre de ses trois affaires de corruption.

    En avril 2019, le carrousel électoral a commencé à tourner. Il ne s’est pas arrêté depuis. Les enjeux étaient toujours les mêmes: Netanyahu parviendra-t-il à rester au pouvoir et à voir ses processus annulés ou gelés? Les deux premières fois qui ont échoué, et la troisième fois seulement la moitié. Netanyahu a proposé une alliance monstre à l’ancien chef de l’armée Gantz. Gantz a répondu, bien qu’il ait juré de ne jamais traiter avec le puissant suspect. Avec cela, il a brisé l’espoir de changement et a donné à son propre parti Kakhol lavan le coup de grâce.

    Le gouvernement Netanyahu-Gantz, formé en mai, est devenu une moquerie et une agonie pour Gantz. Gantz était Premier ministre par intérim et secrétaire à la Défense, son collègue Gabi Ashkenazi, ministre des Affaires étrangères, mais Netanyahu ne leur a rien dit sur l’établissement de relations avec Bahreïn et les Émirats et sur ses voyages secrets au Soudan et en Arabie saoudite. Ils ont dû entendre la Maison Blanche parler de la restauration organisée par Trump des relations d’Israël avec le Maroc.

    Netanyahu avait construit une faille dans l’accord de coalition: si le budget n’est pas adopté, de nouvelles élections auront lieu, annulant l’accord selon lequel Gantz deviendra Premier ministre en novembre 2021. En effet, le budget ne s’est pas concrétisé. Pour Gantz, c’est probablement la fin de l’exercice. Mais le vent a aussi tourné pour Netanyahu: deux concurrents se sont avancés sur son flanc d’extrême droite. Le plus redoutable est l’ancien ministre Gideon Saar, qui était jusqu’à récemment le parti Likoud de Netanyahu. Avec une attaque dévastatrice contre Netanyahu, Saar a quitté le parti. Son nouveau parti Nieuwe Hoop est grand ouvert aux autres «traîtres» du Likoud.

    De Groene Amsterdammer, 29 déc 2020

    Tags : Israël, Benjamin Netanyahou, Likoud,

  • Le Sahara Occidental sous les projecteurs

    par Hussein Flamand

    Dernière colonie d’Afrique sous occupation marocaine, le Sahara Occidental est depuis 1991 absent des titres de presse ainsi que des relations diplomatiques. Le 13 novembre, les forces coloniales marocaines décident de passer à l’offensive en expulsant des civils sahraouis de la ville de Guerguerat provoquant la rupture du cessez-le-feu et le retour aux combats entre les forces armées royales et l’armée du Front Polisario. Un mois plus tard, le 14 décembre, Trump annonce une reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental en échange d’une reprise des relations entre Rabat et Tel-Aviv. Malgré le geste de Trump, Mohammed 6 et ses conseillers ont tout simplement rendu service au Polisario et à son peuple : la médiatisation de la cause sahraouie avec des conséquences politiques, juridiques et économiques à terme.
    La communauté internationale derrière le principe d’autodétermination du peuple Sahraoui
    Très rapidement après l’annonce de Trump, de nombreuses chancelleries sont montées au créneau pour rappeler le principe immuable de l’autodétermination au Sahara Occidental. L’Espagne, ancienne puissance coloniale et qui s’était rapproché du Maroc dans sa thèse a immédiatement rappelé à travers la voix de sa ministre des affaires étrangères, le rôle exclusif de l’ONU dans le règlement du conflit entre le Maroc et le Front Polisario. Pris de court, Pedro Sanchez, premier ministre espagnol a renoncé à sa visite d’Etat au Maroc le 17 décembre 2020 tout en prenant contact avec l’équipe de Biden pour renverser la décision de l’administration de Trump. Partout en Europe, les diplomaties de ces pays ont rappelé le respect que le Maroc doit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Des nations comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Suède, la Russie etc. ont défendu le principe d’autodétermination du peuple sahraoui en laissant les Etats-Unis sur le plan diplomatique complètement seuls.
    L’ONU par la voix de son porte-parole a considéré que la reconnaissance américaine était “sans effet”. En Afrique, le Maroc parait isolé malgré son coup de force à Guerguerat et la reconnaissance de Trump. Les grandes puissances du continent soutiennent massivement la République arabe sahraouie et démocratique (RASD) comme c’est le cas avec l’Afrique du Sud, l’Algérie mais aussi l’Éthiopie, l’Angola, la Mozambique, le Nigeria, l’Ouganda, la Namibie, le Kenya… Bourita pourra toujours se contenter d’un “soutien” de l’Afrique en s’appuyant sur les récentes ouvertures “consulaires ” au Sahara Occidental occupé de pays en guerre comme la Somalie ou la Centrafrique.
    L’alliance israélo-marocaine rapproche les points communs de la cause Palestinienne et Sahraouie
    Après avoir reconnu Israël, Mohammed 6 a tenté au cours de 2 appels téléphoniques avec Mahmoud Abbas, le 10 décembre et le 23 décembre de rappeler le soutien “sacré” du Maroc à l’égard de la cause palestinienne. Le président de la Palestine par colère n’a même pas relayé dans les médias palestiniens, les échanges avec le souverain marocain. La rue palestinienne a copieusement insulté le roi du Maroc pour sa trahison à leur égard. Le Hamas et le Jihad Islamique ont également condamné la normalisation entre le Maroc et Israël comme une trahison à l’égard de la Palestine. Sans le vouloir, le roi marocain en reprenant contact avec Netanyahu a tout simplement confirmé les anciens propos de Bouteflika rappelant que la colonisation marocaine au Sahara Occidental était identique à celle des israéliens en Palestine. Ce rapprochement des deux causes a toujours été combattu par les marocains avec un accord tacite de l’autorité palestinienne. Mais, aujourd’hui, il est impossible pour cette dernière d’éviter le rapprochement entre les deux causes indépendantistes car le Maroc par sa normalisation l’a permis. Hanane Ashrawi désormais ex-membre du comité exécutif de l’OLP dans une interview le 11 décembre sur Democracy Now! avait expliqué que l’occupation israélienne en Palestine était identique à celle du Maroc au Sahara Occidental provoquant au passage la colère des agents du Makhzen sur les réseaux sociaux et de plusieurs partis politiques marocains.
    L’administration Biden renversera la décision de Trump
    Biden sera le nouveau président des Etats-Unis le 20 janvier après une campagne électorale mouvementée par la crise du Covid et la volonté affichée de Trump de détruire la transition avec la future administration. Démocrate et militant affiché du multilatéralisme, Biden a déjà annoncé qu’il changerait l’approche de la politique étrangère américaine durant les 4 prochaines années. Selon le New York Times, l’administration Biden reviendrait assez rapidement sur la reconnaissance américaine de la “marocanité” au Sahara Occidental afin de ne pas rompre une politique d’équilibre dans la région mais aussi pour permettre à l’ONU de continuer à régler pacifiquement le conflit. Cette décision de Biden est facilitée également par le faible statut juridique de la déclaration de Trump étant donné qu’une “proclamation” du président américain à force de loi seulement lorsque le congrès le ratifie par un Act of Congress ce qui ne sera pas le cas jusqu’à l’arrivée de Biden. Israël au courant de cette situation a déjà annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental tant que la situation n’est pas clarifiée. Peut-être que la carte du Maroc séparé du Sahara Occidental par Netanyahu était déjà un signe de ce que sera le 20 janvier pour les stratèges du Makhzen…
    Hussein le Flamand
    Kassaman Times, 2 janvier 2021
    Tags : Sahara Occidental, Polisario, Maroc, Israël, Normalisation, Donald Trump,
  • Le Maroc sous la poudrière

    Qui sème le vent recolte la tempête. « La colère du peuple Marocain en plus de la misère peut exploser d’un jour à l’autre. Depuis la normalisation des relations avec le sionisme d’Israël, les jours du Makhzen sont comptés. Le silence ne veut pas dire accepter la réalité. Tout se vit et se fait à contre coeur révèle notre source bien informé de la situation Marocaine.

    Deuxième pays exportateur de drogue dans le monde, le Makhzen du roi mohamed Vl du Maroc, s’en prend à l’algerie, pays voisin qui défend la justesse de la cause du peuple Sahraoui qui lutte pour son indépendance depuis 1975. Soumise aux ordres dans sa majorité, la presse Marocaine officielle et officieuse et plus de 417 sites électroniques et réseaux sociaux, financés par l’argent de la drogue,s’en prend à l’algerie pour faire croire au monde que l’algerie fait fausse route alors que c’est tout a fait le contraire. » 
    Avec tout le respect que l’on doit au peuple Marocain, le makhzen se distingue par sa politique de fuite en avant et mensongère pour tenir l’image et l’action diplomatique de l’Algerie dans le monde, afin de maintenir sa colonisation du peuple Sahraoui, reconnue pourtant dans la charte de l’ONU depuis » souligné Abderrahmane Tim. Pis encore, très faible dans position, le makhzen, n’a pas trouvé mieux pour s’en sortir d’une crise politique et économique chronique qui risque de renverser son régime qui remonte au moyen moyen-âge, que de produire un film long métrage de trop à cout de milliards de dollars et qui sera diffusé prochainement dans plus de 120 pays, comme énièmes compagne d’informations et de désinformation au même temps, rien que pour faire la promotion du tourisme Marocain. 
    Ceci d’un côté, et d’un autre côté, semer la zizanie et l’amalgame contre son voisin l’algerie, paix de valeurs universellement reconnue à travers son principe et sa politique d’indépendance des peuples et de non-ingérence dans les affaires internes des pays, le makhzen, fait semblant de convaincre les autres démocraties et chancellerie, alors qu’il est entrain braver le droit international et par-delà, provoquer d’autres déstabilisations régionales et internationale qui vont se retourner tôt ou tard contre la propagation du mal qui suit son statut de deuxième pays exportateur de la drogue. Quand on dit » pays exportateur de drogue, cela veut dire tuer l’intelligence humaine, exploiter la faiblesse et la pauvreté des jeunes pour les enrôler dans des guerres malsaines et vaines ». 
    Vivant sous la poudrière depuis, le Maroc pense isoler l’algerie du monde, mais ce n’est pas le cas. L’Algerie est pays de paix et de valeurs humaines universelles.
    Algérie62, 1 jan 2021
    #Maroc #SaharaOccidental #WesternSahara #Morocco #Marruecos #Polisario #Israël #DonaldTrump #Normalisation
  • Déclaration unilatérale de Trump sur le Sahara occidental: Entrave à l’action menée par l’ONU et l’UA

    Le Front Polisario a, dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité et adoptée comme «un document officiel» du Conseil, souligné que la récente décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaitre la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, «constitue une position unilatérale qui viole la Charte des Nations unies et les résolutions des organes de l’ONU», et «encourage le Maroc à poursuivre son occupation illégale». 

    «La décision prise (le 10 décembre) par le président sortant des Etats-Unis est regrettable et constitue une position unilatérale qui viole la Charte des Nations unies et les résolutions des organes de l’ONU, dont celles du Conseil de sécurité que les Etats-Unis avaient eux-mêmes rédigées et approuvées ces dernières décennies», regrette le Front Polisario dans la lettre adressée récemment au président du Conseil de sécurité par le Représentant du Front Polisario à l’ONU, Sidi Omar.
    «Cela est d’autant plus regrettable que cette proclamation s’écarte de la politique traditionnelle des Etats-Unis concernant le Sahara occidental, rompt avec une position de longue date sur le droit à l’autodétermination, inscrit dans la Constitution des Etats-Unis, et remet en cause un de leurs principes cardinaux», déplore encore le Front Polisario. La décision prise par Trump, en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste «entrave l’action menée par l’ONU et l’Union africaine (UA) pour parvenir à un règlement pacifique de la question du Sahara occidental. Elle encourage également l’état occupant marocain à poursuivre son occupation illégale et ses actes hostiles, qui ont déjà mené à son agression militaire du 13 novembre 2020 contre le Territoire sahraoui libéré (El-Guerguerat), rompant le cessez-le-feu mis en place depuis 1991», met-il-en garde. 
    La proclamation de Trump, ajoute le Front Polisario dans la lettre, méconnaît encore les résolutions de l’Assemblée générale, notamment la résolution 2625 (XXV) de 1970, qui dispose que nulle acquisition territoriale obtenue par la menace ou l’emploi de la force ne sera reconnue comme légale, et constitue par conséquent «une violation du droit international humanitaire et des obligations des Etats de ne se livrer à aucun acte et de n’apporter aucune forme d’assistance qui pourrait avoir pour effet de consolider une situation illégale créée par une contravention grave aux principes fondamentaux du droit international». De ce fait, «le Gouvernement de la République sahraouie et le Front Polisario espèrent que le Gouvernement entrant des Etats-Unis annulera la décision unilatérale prise par le Président sortant et veillera à ce que les Etats-Unis continuent d’apporter leur concours, de manière constructive, à l’action internationale visant à parvenir à une solution pacifique et durable, fondée sur l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance», a encore souligné le Front. Il rappelle dans sa lettre que «le statut juridique du Sahara occidental est indubitablement clair. 
    La Cour internationale de Justice, qui est l’organe judiciaire principal de l’ONU, a émis un avis consultatif sur le Sahara occidental le 16 octobre 1975 dans lequel elle a conclu que les éléments portés à sa connaissance n’établissaient l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume du Maroc». «En rejetant les revendications de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, la Cour a clairement établi que la souveraineté sur le Territoire incombait au peuple sahraoui, qui avait le droit, par l’expression libre et véritable de sa volonté, de décider le statut du Territoire, conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale et à d’autres résolutions relatives à la décolonisation. 
    APS
    #Maroc #Israel #SaharaOccidental #WesternSahara #DonaldTrump #Normalization
  • Maroc : El Othmani s’en prend à l’Algérie pour justifier les politiques d’El Makhzen

    Il l’accuse de mener des campagnes anti-Maroc : El Othmani s’en prend à l’Algérie pour justifier les politiques d’El Makhzen

    Face aux multiples critiques après la normalisation avec l’Etat sioniste, le chef du gouvernement marocain Saad Eddine El Othmani n’a visiblement rien trouvé de mieux que de s’attaquer de nouveau à l’Algérie et de l’accuser de mener une campagne médiatique hostile à son pays.
    Ce lundi, Saad Eddine El Othmani –signataire de l’accord de normalisation avec l’entité sioniste- a fait fi des campagnes médiatiques virulentes des médias pro-Makhzen ayant visé ces derniers jours l’Algérie, prétendant en revanche que celle-ci mobilise ses médias officiels pour diffuser, selon lui, de fausses informations sur la situation au Sahara occidental dans le cadre d’«une campagne étudiée».
    Ainsi, El Othmani justifie les attaques menées aussi bien par la presse marocaine que par son appareil diplomatique contre l’Algérie.
    Rappelons que Rabat a violé récemment l’accord de cessez-le-feu signé avec le Front Polisario en 1991.
    Echourouk, 29 déc 2020
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Polisario, Algérie, normalisation, Israël,
  • Normalisation des relations entre le Maroc et Israël: Manifestations dans plusieurs villes marocaines

    Qualifié de trahison par certains et de compromis cynique par d’autres, l’accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël suscite encore l’indignation de l’opinion publique, aussi bien au plan interne et régional qu’à l’échelle internationale.

    Des centaines de Marocains se sont élevés contre cet accord en organisant de nouvelles manifestations de protestation dans plusieurs villes du pays tout en condamnant les crimes commis par l’occupant israélien en Palestine occupée. La normalisation des relations entre le Makhzen et l’entité sioniste a été officialisée après l’atterrissage, la semaine dernière à Rabat, du premier vol commercial en provenance d’Israël aux termes d’un accord annoncé le 10 décembre et conclu en échange d’une reconnaissance par le président américain sortant Donald Trump de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. L’accord a été vivement dénoncé par le peuple marocain.
    Plusieurs sources médiatiques locales indiquent que des centaines de Marocains étaient sortis dimanche dernierà Casablanca en guise de contestation contre la normalisation brandissant l’emblème palestinien et des pancartes condamnant les crimes commis par l’occupant israélien en Palestine occupée. Des manifestations similaires ont eu lieu également dans la ville de Mohammedia sous le slogan «la normalisation est une trahison», en guise de soutien au peuple palestinien. Ces protestations ont eu lieu alors que les services de sécurité marocains à Rabat ont refusé, il y a deux semaines, d’autoriser la tenue d’un sit-in de dénonciation contre la normalisation prévue devant le Parlement. Le Maroc a déjà connu ces derniers jours une série de manifestations pour dénoncer l’accord de normalisation entre le régime et l’entité sioniste. 
    Dans ce contexte, le parti marocain Annahj Addimocrati a vigoureusement condamné récemment la décision du Makhzen de normaliser les relations avec l’entité sioniste, appelant toutes les forces vives et l’ensemble des citoyens à la «rejeter» et à «s’unir pour la faire avorter». Pour cette formation politique, la normalisation est «une trahison et un coup de poignard dans le dos du peuple palestinien et à sa cause juste», car il s’agit d’une décision qui, a-t-il expliqué, «fait fi de la position du peuple marocain et des forces vives et démocratiques qui soutiennent la cause palestinienne». Il a ainsi réitéré «sa solidarité et son soutien inconditionnels au peuple palestinien résistant, à travers ses factions de lutte, pour disposer de son avenir, établir son Etat démocratique et pour le retour des réfugiés», appelant «tous les peuples du monde à soutenir le peuple palestinien dans sa lutte juste et légitime pour le recouvrement de ses droits entiers». 
    Pour sa part, l’organisation marocaine de soutien aux causes de la nation a annoncé son rejet à l’accord de normalisation Maroc-Israël, y voyant une démarche «unilatérale et irréfléchie qui aura des incidences négatives sur la cause palestinienne ainsi que sur l’histoire, la stabilité, l’avenir et les relations régionales du Maroc». Plusieurs parties ont mis en garde contre les dangers de cette normalisation sur l’ensemble des pays du Maghreb notamment sur le plan sécuritaire. 
    Pour bon nombre d’observateurs «l’entité sioniste a des visées expansionnistes dans la région du Maghreb à partir du Royaume du Maroc, ce qui représente un véritable danger pour l’Afrique du Nord, après que les services de renseignements israéliens ont pris pied au Maroc». Cependant,«l’appui israélien au Royaume du Maroc au sujet de la question du Sahara occidental ne fera qu’attiser le feu de la guerre entre les parties au conflit et aviver les attaques militaires entre le régime marocain et le front Polisario, compromettant la stabilité de la région toute entière». Une stabilité qui ne supportera pas «davantage de tensions, notamment avec la situation prévalant en Libye et au Sahel.
    APS
    #Maroc #Israël #Normalisation
  • Sahara Occidental : L’Amérique à l’épreuve du droit à l’autodétermination

    La cause est entendue. De retour à la légalité internationale, la question sahraouie a acquis une dimension à la hauteur des espoirs de paix et de liberté d’un peuple pacifique et fier. La bravade d’El Guerguerat et le troc de la honte ont révélé la conjuration internationale fondée sur le brigandage de l’administration Trump et les projets expansionnistes de l’Etat hors-la-loi du Moyen-Orient et de la monarchie capitularde aux liens séculiers très étroits. 

    L’onde de choc a provoqué un «désastre», selon le président de l’Observatoire marocain contre la normalisation, Ahmed Wihmane. De Fès à Rabat, prises en tenaille par un important dispositif sécuritaire, les manifestations populaires organisées contre la décision du Roi ont été réprimées. 
    A l’image des journalistes Omar Radi et Slimane Rassouni, emprisonnés depuis l’été pour délit d’opinion, le bâillonnement de la presse atteste du recul des libertés démocratiques dénoncé par le président de l’Association marocaine des droits de l’homme, Aziz Ghali. Face à cette dérive, le consensus mondial a conforté la quête d’une solution légale, juste et durable, fondée sur le droit inaliénable à l’autodétermination. 
    Le rappel à l’ordre du Conseil de sécurité marque un désaveu de la partialité de l’administration américaine désormais disqualifiée en sa qualité de porte-plume des résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental. Il a été clairement exprimé par l’ambassadeur allemand à l’ONU, Christoph Heusgen, affirmant qu’«il faut avoir à l’esprit l’intérêt légitime de toutes les parties» et agir dans le cadre du droit international. 
    A un mois de son départ, le président Trump est aussi confronté à une levée de boucliers de l’Amérique républicaine et démocrate unie, soucieuse de préserver la crédibilité du rôle de leadership mondial des Etats-Unis. Cette position majoritaire interpelle le président élu, Joseph Robinette Biden, sur l’urgence d’un retour à la légalité internationale défendue depuis près de trois décennies par l’Amérique de toutes les obédiences, délégant deux illustres représentants du secrétaire général de l’ONU, en les personnes de l’ancien secrétaire d’Etat, James Baker, et du diplomate Christopher Ross. 
    Selon l’influent quotidien, le New York Times, l’annulation de la décision unilatérale de Trump pourrait être prononcée par le président élu Biden. Elle s’explique, précise l’un des plus prestigieux journaux américains, par le fait que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental est contraire à l’un des principes fondateurs des Etats-Unis : le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Aux Etats-Unis, en Europe et en Afrique, cette réalité intrinsèque constitue un dénominateur commun, porteuse des espoirs de paix et de stabilité.
    Sud Horizons, 27 déc 2020
    #Algérie #Polisario #Maroc #SaharaOccidental #WesternSahara 
    #Israël #Normalisation #DonaldTrump #EtatsUnis
  • Pourquoi Trump avait changé de ton sur la marocanité du Sahara Occidental?

    «J’imagine que la diplomatie américaine a dû s’apercevoir que les autres puissances composant le conseil de sécurité ne la suivaient pas» sur la question de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, a déclaré à RFI un expert du Royaume, soulignant que c’était cela qui avait poussé les États-Unis à changer de ton.

    Le 10 décembre, en annonçant la conclusion d’un accord de paix entre le royaume chérifien et l’État hébreu, Donald Trump a également signé une déclaration reconnaissant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. En réaction, l’Allemagne a convoqué d’urgence une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’Onu, qui s’est tenue le lundi 21 décembre.
    «C’est le combat armé qui déterminera la cause sahraouie», rétorque le Front Polisario à Trump – exclusif
    Suite à cette rencontre, la Maison-Blanche, qui s’est retrouvée dos au mur, a été obligée de revoir sa copie sur la question sahraouie, a affirmé lundi 28 décembre à RFI l’expert marocain Aboubakr Jamaï, directeur du programme des relations internationales à l’Institut américain universitaire (IAU College) d’Aix-en-Provence.
    «Un dialogue politique entre les différentes parties»
    Dimanche 27 décembre, s’exprimant au sujet de l’ouverture d’un consulat américain au Sahara occidental, Mike Pompeo a parlé de la nécessité «d’un dialogue politique entre les différentes parties» pour arriver à une résolution du conflit dans cette région.
    Ce rétropédalage du secrétaire d’État est lié, selon M.Jamaï, «à la réunion du Conseil de sécurité, lundi dernier, à la demande de l’Allemagne qui, loin d’entériner la nouvelle position américaine au sujet du Sahara occidental, a plutôt réaffirmé la position du Conseil par rapport au problème». «Une position en faveur du règlement du conflit dans le cadre des résolutions de l’Onu et dans un cadre concerté et de négociations entre les différentes parties», a ajouté le politologue.
    Et d’expliquer: «j’imagine que la diplomatie américaine a dû s’apercevoir que les autres puissances composant le Conseil de sécurité ne la suivaient pas».
    Que pourrait faire Joe Biden?
    Pour l’expert, cet état de fait serait probablement l’argument principal sur lequel pourrait s’appuyer Joe Biden pour annuler la décision de son prédécesseur sur la marocanité du Sahara occidental. En effet, le nouveau Président pourrait dire que la déclaration de Trump «est loin de faire l’unanimité parmi les grandes puissances qui vont décider du sort du Sahara occidental au Conseil de sécurité», a conclu Aboubakr Jamaï.
    Le chef de l’assemblée tunisienne s’exprime sur l’accord Maroc-Israël et appelle les pays du Maghreb à «l’unité»
    Dans une tribune publiée par la revue Foreign Policy, l’ex-conseiller à la Sécurité nationale du Président américain, John Bolton, a affirmé que Trump, qui ignore «l’existence du Sahara occidental», a non seulement sapé 30 ans de diplomatie américaine en faveur de la paix dans cette région, mais a même «mis en danger les intérêts vitaux des États-Unis» au sein de l’Otan.
    John Bolton regrette également le fait que «pour prendre sa décision irréfléchie, Trump n’ait consulté personne». «Ni le Front Polisario, ni l’Algérie et la Mauritanie, les deux pays voisins les plus concernés, ni personne d’autre».
    Echourouk, 27 déc 2020
    #Algérie #Polisario #Maroc #SaharaOccidental #WesternSahara 
    #Israël #Normalisation #DonaldTrump #EtatsUnis
  • Maroc – Israël : Trahison actée !

    PREMIER VOL TEL-AVIV – RABAT, À SON BORD DE HAUTS RESPONSABLES US ET ISRAÉLIENS : Trahison actée !

    Le conseiller et gendre du président américain sortant Donald Trump, Jared Kushner, est arrivé, hier, au Maroc, en compagnie de hauts responsables américains, à l’exemple du conseiller à la sécurité nationale Robert-C. O’Brien.
    Mais aussi, et surtout, du chef de la sécurité nationale de l’entité sioniste, Meir Ben-Shabbat, à bord du premier vol directe entre Israël et le Maroc, annoncé officiellement après de nombreuses liaisons jusqu’alors tenues secrètes, des années durant, entre Tel-Aviv et Rabat.
    Les Marocains ont découvert, hier, que leurs appels à l’adresse de leur Roi Mohamed VI et gouvernement de Saâd Eddine El-Othmani pour annuler l’établissement des relations entre le Maroc et Israël ont, non seulement pas eu d’échos, ont mais été ignorés au regard du rythme accéléré adopté par le Palais royal et son gouvernement pour booster davantage les relations israélo-marocaines dans divers domaines. L’avion qui a été décoré d’une main de Fatma et des drapeaux israéliens, marocains et américains, et le tout est frappé du mot « Paix ». Un message qui résume des années de liens forts entre la monarchie marocaine, notamment, depuis le règne de Hassan II à son fils Mohamed VI, avec l’État sioniste. 
    L’héritier du trône, Moulay Hassen, le fils aîné du roi marocain, vient de recevoir, au moment où les marocains subissent à plein fouet la pandémie du covid-19 et ses impacts gravissimes sur leur vie socio-professionnelle, un jet privé, du constructeur américain Gulfstream /G650, le plus performant des avions d’affaires actuels et le plus cher, estimé, à 67,4 millions de dollars (voir encadré). 
    Si durant des décennies les relations entre l’entité sioniste et le Maroc étaient entretenues loin des projecteurs, derrière les murs du Palais royal et des rencontres secrètes à Tel-aviv, à l’origine d’une intense coopération, déjà existante, entre les deux parties, dans divers domaines, agriculture, échanges commerciaux, sécurité, renseignement, formation militaire et même tourisme, suscitant de vives oppositions de l’opinion marocaine, dès que l’information arrivait à sortir du contrôle du Makhzen, par l’annonce de l’officialisation des relations et l’arrivée, hier, d’une importante délégation de responsables israéliens, au Maroc, ces derniers lancent un défi au peuple marocain, dont la majorité est acquise à la cause palestinienne et hostile à l’occupation israélienne en Palestine. Et pour mieux éviter que cette visite ne soit la cible des critiques de l’opinion marocaine et des citoyens du Maroc, le premier ministre marocain, du parti islamiste PJD, Sâad Eddine El-Othmani, dans un entretien, non sans hasard, à une chaîne de TV, d’une autre monarchie arabe, le Qatar, en l’occurrence, a lancé que son pays allait « ouvrir le débat avec les autorités espagnols pour récupérer les villes de Ceuta et Melila ( des enclaves espagnoles : NDLR) » . Un message que lance le patron de l’exécutif marocain, non seulement à l’adresse de Madrid, mais aux marocains, pensant ainsi mettre, à l’arrière-plan, la visite de hauts responsables israëliens en miroitant l’ouverture du dialogue sur les deux enclaves espagnoles, Ceuta et Melila ». 
    Réagissant aux propos de Saâd Edine el-Othmani, le ministère des Affaires étrangères espagnole a convoqué, hier, l’ambassadrice du Maroc, pour des explications, et les deux parties entame, pour la énième fois, cette polémique déclenchée, le jour J de la visite officielle, de responsables israéliens annoncée en grande pompe, par Rabat et Tel-Aviv. Ces derniers vont œuvrer à donner davantage un coup de starter aux dossiers, affaires, échanges et accords mis en route par une coopération tenue au secret et l’élargir à d’autres questions, après l’annonce de l’officialisation des relations entre Israël et la monarchie marocaine, avec la bénédiction américaine et le refus des citoyens marocains.
    Pour Israël, le Maroc est parmi les 4 premiers des 22 pays africains pour ses importations, et le 9e pour les exportations israéliennes
    En mai 2018, lors d’une parade à l’occasion de l’anniversaire de l’académie royale de police de Kénitra, les forces de l’ordre ont exhibé des fusils d’assaut israéliens Tavor, une première dans un pays arabe, selon les spécialistes du secteur des armes. Coopération déjà mise en marche, des années auparavant, entre Tel-aviv et Rabat, affirmée, par le Bureau central des statistiques israélien indiquant que « sur les 22 partenaires commerciaux africains d’Israël, le Maroc figure parmi les quatre premiers pays en matière d’importations, et au neuvième rang des exportations ». Aussi, les experts israéliens eux-mêmes, et la presse de l’entité sioniste affirment que « le bureau du Mossad au Maroc n’a jamais fermé » et sera renforcé, à titre d’exemple, citent les mêmes sources, « par une station d’écoute », suite à l’officialisation des relations entre la monarchie marocaine et son Makhzen avec Israël. Notons que le responsable israélien en charge de la défense et des services de sécurité, figurant parmi les passagers de l’Avion de Jared Kushner, arrivé, hier, au Maroc, s’occupera avec son homologue marocain de booster et de consolider « les échanges en matière de renseignement » et de discussion en matière « d’industrie de défense ». 
    Au moment où des Palestiniens, enfants, femmes, hommes, vieux ou jeunes, subissent les affres non seulement des services de sécurité, des militaires du système colonial sioniste mais aussi des colons israéliens, en Cisjordanie, Ghaza, , territoires palestiniens occupés ainsi qu’à El-Qods, que le chef du Comité d’El-Qods, le roi Mohamed VI, qui ne dit mot, il y a longtemps, occupé qu’il est à broder et améliorer le tissage des liens entre sa monarchie et l’entité sioniste. Autre aspect des relations entre Rabat et Tel-Aviv, avant l’annonce en grande pompe par les responsables marocains, à leur tête le roi Mohamed VI, de « la normalisation » des relations avec Israël, alors qu’il s’agit, de leur officialisation, après les avoir entretenus en secret, Le premier investissement étranger déclaré d’Israël dans le monde arabe, étant, est le géant israélien de la technologie agricole Netafim. Ce dernier a créé une filiale pour 2,9 millions de dollars au Maroc. C’est que, rapporte FDi Markets, un service de données du Financial Times qui suit les investissements de création transfrontaliers dans le monde entier depuis 2003. Notons que l’investissement de création désigne une entreprise établissant ses opérations dans un pays étranger à partir de zéro. L’emballement des responsables marocains est tel que, même de simples appels d’opérateurs israéliens figurent dans les propos et déclarations, non des hommes d’affaires marocains, mais des ministres de Saâd Eddine El-Othmani. À titre d’exemple, récemment, le ministre marocain du commerce et de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy a été tout content d’annoncer avoir reçu « des appels des plus grands opérateurs israéliens de renom » et d’indiquer que le Maroc « a des axes économiques forts à développer avec Israël » et qu’une chambre de commerce Israël-Maroc serait bientôt mise sur pied, et qu’une réunion est prévue, vendredi prochain, sur cette question. 
    Le premier vol officiel inauguré, hier, entre Tel-Aviv et la monarchie marocaine, l’espace aérien, terrestre et maritime marocain, reconnu par la communauté international va connaître une intense activité de survol des avions israéliens, avec notamment, selon le journal israélien Globes, la liaison aérienne quotidienne, qu’assurera la compagnie sioniste ElAl entre Tel-Aviv et Casablanca. Ce coup de starter dans le secteur aérien, entre Rabat et Tel-Aviv, est le fruit d’une coopération bien antérieur, à l’annonce de l’officialisation des relations entre ces deux parties. En 2019, le directeur général de la compagnie aérienne de l’entité sioniste, ElAl s’était rendu au Maroc et a rencontré, des responsables de la compagnie aérienne marocaine (RAM) pour mettre en place des vols directs, entre le royaume marocain et Israël. Une coopération dense, diverse et avancée entre le Maroc et l’entité sioniste dont l’opinion et les citoyens marocains viennent de découvrir ses racines et sa nature, établie et définie bien avant l’arrivée officielle, hier, des hauts responsables israéliens au Maroc.
    Karima Bennour
    #Maroc #Israël #Normalisation #Palestine