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  • L’axe Alger-Rome se renforce

    Algérie, Italie, Gas, Mario Draghi,

    C’est sa deuxième visite en Algérie en l’espace d’un peu plus de trois mois. Le président du Conseil des ministres de la République italienne, Mario Draghi, entamera aujourd’hui, une nouvelle visite en Algérie. Il prendra part au IV sommet intergouvernemental algéro-italien.

    Mario Draghi sera reçu au palais d’El Mouradia par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, indique un communiqué du Conseil des ministres italien.

    Lors de cette visite, le président du Conseil des ministres italien sera accompagné d’un certain nombre de ministres, dont ceux des Affaires étrangères de l’Intérieur. « Parallèlement, des entretiens auront lieu entre les ministres italiens membres de la délégation officielle et leurs homologues algériens », ajoute la même source.

    Après un point de presse conjoint avec le président Tebboune et un déjeuner officiel, Draghi prendra part à l’inauguration au Forum des entreprises qui aura lieu au Centre international des Conférences (CIC). Selon des médias locaux, la visite du Premier ministre italien devait durer initialement 48 heures avant d’être écourtée en raison de la situation politique dans ce pays européen.

    L’Algérie entretient des relations privilégiées avec l’Italie a qui elle a déjà livré depuis le début de l’année, 13,9 milliards de m3 dépassant de 113% les volumes prévisionnels, et prévoit encore de lui livrer d’ici la fin de l’année 2022, six milliards de m3 supplémentaires de gaz algérien.

    L’Express, 18/07/2022

    #Algérie #Italie #Tebboune #Mario_Draghi #Gaz

  • Algérie-Italie : A plein gaz !

    Algérie, Italie, Gaz, Espagne, Ukraine, Russie, Mario Draghi,

    Les relations énergétiques avec l’Italie sont au beau fixe. Les exportations de gaz vers ce pays suivent une tendance haussière. Suivant la décision prise lors de l’entretien entre le chef de l’Etat et le Président italien Sergio Matarelli, l’Algérie est en train d’augmenter ses livraisons de gaz à l’Italie. L’agence officielle APS rapporte que l’Algérie augmentera de 4 milliards de mètres cubes supplémentaires ses fournitures de gaz à l’Italie à partir de la semaine prochaine et de 6 milliards de mètres cubes vers la fin de l’année. Pendant que la Russie a réduit d’un tiers son approvisionnement en gaz de l’Italie. L’Algérie passe donc à l’acte et répond à la requête italienne d’acquérir des quantités supplémentaires de gaz algérien pour parer à la situation née de la crise russo-ukrainienne contribuant à atténuer la pénurie de gaz en Italie. L’agence rapporte également que l’Algérie a livré à ce pays jusqu’ici 13,9 milliards de mètres cubes de gaz dépassant de 113% les volumes prévisionnels.

    A cet égard, il faut savoir que suivant l’accord signé entre le PDG de Sonatrach et son homologue de l’ENI, le 11 avril dernier, la compagnie pétrolière nationale doit livrer à son client italien 3 milliards de mètres cubes/an supplémentaire à court terme et 9 milliards de mètres cubes/an supplémentaires à partir de 2022-2023. L’objectif est de porter à moyen terme les livraisons de gaz algérien à l’Italie à 31 milliards de mètres cubes/an.

    Il faut savoir qu’en 2019, Sonatrach et l’ENI ont renouvelé le contrat d’achat et de vente de gaz pour un volume de 9 milliards de mètres cubes/an pour une durée de dix ans. En outre, cette compagnie, qui entretient une relation stratégique avec l’Algérie, a été la première à signer récemment un accord avec Sonatrach portant révision à la hausse des prix du gaz. N’oublions pas également que l’ENI n’est pas le seul client italien de Sonatrach. La compagnie pétrolière nationale a, en effet, renouvelé ses contrats de vente de gaz, en 2019, avec les compagnies italiennes Enel et Edison pour, respectivement, 3 milliards de mètres/an et 1 milliard de mètres cubes/an.

    Mais d’où proviendront les quantités de gaz supplémentaires ? A partir probablement du développement de gisements de gaz découverts dans le bassin de Berkine et développés ou à développer rapidement par l’ENI et par Sonatrach, selon l’ENI. Mais aussi à partir de gisements de gaz qui seront mis en service vers la fin 2022 ou en 2023, selon le PDG de Sonatrach.

    Il convient de signaler ici que cette hausse des exportations de gaz vers l’Italie intervient dans une phase où les ventes de gaz à l’Espagne sont en baisse. Pour un spécialiste pétrolier, la hausse des exportations de gaz vers l’Italie est permise par la baisse des exportations de l’Algérie vers l’Espagne. Elle se situe dans une période creuse pour les clients espagnols du gazoduc Medgaz, a-t-il ajouté. Le défi pour Sonatrach reste l’augmentation de la production de gaz pour non seulement honorer ses engagements envers les compagnies étrangères mais également pour accroître ses ventes vers l’Italie et d’autres clients. Les regards seront braqués sur la mise en service à temps de nouveaux gisements de gaz tels que ceux d’Isarène, de la périphérie de Gassi Touil, des gisements du Sud-Ouest, tels que Hassi Mouina. Le développement rapide du gisement de l’Ahnet, dont les réserves sont assez importantes, fait également partie de ce défi. Mais quitte à le rappeler, l’avancée dans le programme gouvernemental de rationalisation de la consommation d’énergie, les économies d’énergie encouragent l’expansion des exportations de gaz. Or, ce programme avance à pas de fourmi.

    KHALED REMOUCHE

    Reporters, 17 July 2022157

    #Algérie #Italie #Gaz #Espagne #Europe

  • Contrats avec l’Italie: L’Algérie fait taire les sceptiques

    Algérie, Italie, Gaz, Mario Draghi,

    Le Premier ministre italien Mario Draghi effectuera demain une visite d’une journée en Algérie, en pleine crise que traverse son gouvernement et notamment après sa démission qui a été rejetée par le chef de l’Etat.

    La visite de Draghi a été précédée par l’annonce par l’Algérie d’une augmentation du volume de ses approvisionnements en gaz vers l’Italie de 4 milliards de mètres cubes supplémentaires à partir de la semaine prochaine.

    Depuis le début de l’année, l’Algérie a déjà livré 13,9 milliards de mètres cubes à l’Italie, dépassant de 113% les volumes prévus. Au total, cette année l’Algérie fournira à l’Italie 27 milliards de mètres cubes, donc près du tiers des besoins de ce pays. Ce qui fait de l’Algérie le premier fournisseur de l’Italie, qui reçoit deux fois plus de gaz d’Algérie que de Russie.

    La perche tendue à Draghi
    Par ces annonces de nouveaux approvisionnements, l’Algérie confirme, si besoin est, son statut de fournisseur fiable pour ses clients européens, notamment l’Italie vis-à-vis de laquelle Alger s’est engagée à fournir 9 milliards de m3 supplémentaires de gaz en 2023, comme convenu lors de l’accord signé il y a trois mois lors de la visite de Draghi à Alger.

    Les 4 milliards supplémentaires annoncés ce week-end sont venus s’ajouter à deux autres milliards déjà assurés. Ce qui fait que l’engagement de fournir 9 milliards supplémentaires par an est déjà honoré aux deux tiers. Une performance qui est de nature à clouer le bec aux sceptiques, et aux esprits revanchards qui se recrutent chez le voisin de l’ouest, ayant exprimé leurs doutes au sujet des capacités de l’Algérie à honorer son engagement à fournir les 9 milliards de m3 de gaz que prévoit le contrat avec l’Italie. Au grand dam de ceux-là, le contrat est non seulement bien respecté, mais aussi, bien avant l’heure.

    Le timing choisi par l’Algérie pour faire ces annonces, et qui coïncide avec la démission de Mario Draghi, se veut une perche pour le gouvernement italien qui traverse une grave crise gouvernementale qui menace de remettre en cause sa continuité jusqu’à la fin de la législature, en mars 2023, en raison d’une crise sociale, liée à l’inflation et au renchérissement des prix des produits énergétiques, dus à la guerre en Ukraine.

    L’Algérie en fournisseur fiable
    Le message est clair : l’Italie peut compter davantage sur l’Algérie en tant que fournisseur sûr et fiable dans sa stratégie visant à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie après l’invasion de l’Ukraine, et à s’approvisionner en cette ressource nécessaire à l’électricité et au chauffage en perspective du prochain hiver. L’Italie a déjà réduit à 25% sa dépendance au gaz russe.

    Qu’a cela ne tienne, la visite à Alger de Mario Draghi sera l’accession pour la signature de plusieurs accords dans divers domaines, suite notamment à la tenue d’un forum d’affaires qui aura pour conséquence de booster la coopération bilatérale dans une conjoncture d’après-covid marquée par une léthargie de nombre de secteurs économiques en Italie.

    La visite à Alger de la délégation italienne conduite par Draghi et qui comprend six ministres de son gouvernement dont ceux des Affaires étrangères, Luigi Di Maio, de l’Intérieur, de la Justice, de la transition écologique, de l’Infrastructure, et de l’Égalité, fait suite à la mission qu’il a menée le 11 avril au cours de laquelle un accord a été signé entre la société algérienne Sonatrach et la société italienne Eni pour l’exportation de gaz – dans le but de diversifier les sources d’approvisionnement énergétique et réduire la dépendance.

    La visite de Draghi intervient également après celle du président algérien en mai dernier qui avait été précédée par la visite historique du chef de l’Etat italien, Sergio Mattarella, à Alger en novembre 2021, lors de laquelle l’approvisionnement en gaz algérien de l’Italie a été au centre des entretiens tenus par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.

    Les deux parties ont convenu de renforcer le partenariat énergétique entre les deux pays. L’Italie est le troisième partenaire commercial de l’Algérie dans le monde (premier client et sixième fournisseur). En 2021, la valeur des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie était de l’ordre de 7,34 milliards d’euros. Le gaz constitue la quasi-totalité des importations de l’Italie, qui exporte vers l’Algérie principalement des machines, des produits pétroliers raffinés, des produits chimiques et des produits sidérurgiques.

    A. R.

    L’Algérie aujourd’hui, 17/07/2022

    #Algérie #Italie #Russie #Gaz #Europe

  • C’est sa 2e visite en 3 mois : Mario Draghi à Alger

    C’est sa 2e visite en 3 mois : Mario Draghi à Alger

    Algérie, Italie, Mario Draghi, Gaz,

    Le Premier ministre italien, Mario Draghi, effectuera la semaine prochaine une visite en Algérie, pour discuter du renforcement des liens entre les deux pays, actuellement dominés par la coopération énergétique.

    La visite de Draghi en Algérie, premier fournisseur de gaz de l’Italie, pour la deuxième fois cette année, intervient dans un contexte de crise énergétique aigue en Europe, marqué par les craintes d’un arrêt total du flux des approvisionnements en gaz russe en perspective de l’hiver prochain.

    Mais, contrairement à d’autres pays européens comme l’Allemagne qui dépendent exclusivement du gaz en provenance de Russie, l’Italie semble mieux lotie face à cette crise grâce notamment à plusieurs facteurs. A commencer par la réduction de la dépendance du gaz russe à 25%, contre environ 40% au début de l’année. Aussi, au début de la guerre en Ukraine, le gouvernement a pris une décision stratégique pour rechercher rapidement des approvisionnements alternatifs, a rappelé dans ce sens le Premier ministre Mario Draghi aux journalistes mardi soir.

    Afin de diversifier progressivement les approvisionnements hors de la Russie, le gouvernement italien, avec la société contrôlée par l’État, Eni, a conclu des accords avec des pays africains et nord-africains, notamment l’Algérie, pour augmenter les importations de gaz. Ainsi, un contrat a été signé lors de la visite de Draghi en Algérie pour la livraison de 9 millions de m3 supplémentaires de gaz via le gazoduc Transmed, Enrico-Mattei.

    Les craintes d’un hiver rigoureux

    Qu’à cela ne tienne, les autorités italiennes travaillent à présent pour s’assurer que le pays puisse survivre l’hiver prochain sans rationner le gaz aux familles et aux entreprises, même si la Russie arrête complètement les approvisionnements. «Si, au milieu de l’hiver, la Russie coupe brusquement l’approvisionnement de l’Italie, le rationnement ne pourra pas être évité», a déclaré Simona Benedettini, conseillère indépendante en énergie basée à Rome.

    Cependant, si toute l’Europe craint qu’un blocage total des flux de gaz en provenance de Moscou puisse la contraindre au rationnement, la question se posera avec moins d’acuité pour l’Italie, gros client de l’Algérie. Selon le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani, les stocks italiens sont actuellement à 55% et devraient atteindre 90% d’ici la fin de l’année. «Nous sommes presque hors de danger», a-t-il déclaré, vendredi 24 juin, dans un entretien avec le quotidien La Stampa.

    De nouvelles perspectives de coopération

    Hormis l’approvisionnement en gaz, la production d’électricité à base de gaz et d’autres ressources d’énergies renouvelables ouvre de nouvelles perspectives de coopération algéro- italienne, comme annoncé en avril 2022 lors de la précédente visite de Draghi qui a fait état d’un projet d’exportation de l’électricité vers l’Italie et de projet de construction d’un câble électrique sous-marin devant relier Annaba à la Sicile. A cela s’ajoutent le renforcement du développement des énergies renouvelables, les technologies innovantes à faible émission de carbone et les projets de transmissions électriques entre l’Algérie et l’Italie.

    L’Algérie aujourd’hui, 14 jui 2022

    #Algérie #Italie #Mario_Draghi

  • Algérie: Hausse des prix du gaz pour trois partenaires

    Algérie: Hausse des prix du gaz pour trois partenaires

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    Sonatrach se dit confiante dans les accords avec d’autres contreparties
    -L’Europe se précipite pour renforcer l’approvisionnement en gaz de l’Algérie
    ParSalah Slimani

    L’Algérie a déclaré avoir conclu un accord avec trois « partenaires » pour augmenter les prix de ses exportations de gaz naturel, alors que l’Europe se précipite pour augmenter les approvisionnements du pays d’Afrique du Nord.

    « Nous sommes convaincus que nous parviendrons bientôt à des accords pour revoir les prix avec d’autres partenaires », a déclaré dimanche aux journalistes Toufik Hakkar, le directeur général de la société énergétique publique Sonatrach , sans nommer les trois contreparties avec lesquelles un accord a déjà été conclu. frappé. « Les négociations sont difficiles et très fatigantes et nécessitent plus de temps. »

    L’Algérie est le plus grand fournisseur de gaz de l’Europe après la Russie et la Norvège, expédiant le carburant via des pipelines vers l’Espagne et l’Italie, et l’expédiant également sous forme liquéfiée. L’Union européenne tente de réduire les importations en provenance de Russie suite à l’invasion de l’Ukraine par Moscou, et des responsables se sont rendus en Algérie pour tenter d’obtenir des engagements pour une production plus élevée.

    Sonatrach cherche à profiter davantage de la flambée des prix du gaz au cours de l’année écoulée. Il réfléchit à plusieurs options avec les acheteurs, notamment en liant davantage ses contrats aux prix du gaz au comptant, a rapporté Reuters la semaine dernière. Les contrats de gaz sont souvent liés aux prix du pétrole brut.

    L’entreprise algérienne travaille avec des électriciens européens tels que Cepsa et Endesa en Espagne, l’Italien Eni , Engie en France et Galp au Portugal.

    Hakkar, le PDG, a également déclaré que la production de Sonatrach était de 79 millions de tonnes d’équivalent pétrole au cours des cinq premiers mois de 2022, en hausse de 2% sur un an. Les dépenses d’exploration ont bondi de 70 % pour atteindre 21,5 milliards de dollars.

    Bloomberg, 3 juillet 2022

    #Algérie #Espagne #Italie #France #Gaz #Prix #Sonatrach

  • Énergie: Vers des hausses historiques des prix du gaz

    Énergie: Vers des hausses historiques des prix du gaz

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    La guerre quasi-déclarée que se mènent russes et occidentaux est en train de prendre une tourune plus délicate pour les européens. Les pric du gaz ont atteint des proportions telles que des économies solides de l’UE se voient déstabilisées.

    La guerre en Ukraine n’est pas la seule raison de cette hausse vertigineuse des prix. Le désinvestissement dans le secteur gazier durant les dernières années n’y est pas étranger.

    Cette crise oblige maintenant les occidentaux à réinvestir dans la prospection dans les pays producteurs et à revenir vers la conclusion de contrats d’achat à long terme.

    L’Allemagne qui projette d’exproprier la partie de Nord Stream 2, le gazoduc russe qui traverse presque pour rien une partie de son territoire. La France qui multiplie les pistes pour parvenir à remplir ses réserves de gaz avant le 1er novembre. L’Italie qui se déploie dans tous les sens pour devenir un partenaire privilégié de nombreux pays producteurs. Et l’Algérie qui invite les Occidentaux à changer de stratégie et penser à investir plus avec les pays producteurs dans l’amont pétro-gazier. Le monde du GNL connaît sa période la plus troublée de l’histoire.

    Elle ne risque pas de s’écourter la séquence qui voit depuis plusieurs mois maintenant l’ordre énergétique mondial soumis à des turbulences telles que la sacro-sainte loi de l’offre et de la demande se retrouve mise entre parenthèses. La guerre qui ne dit pas son nom autour du gaz naturel liquéfié (GNL) est en train de prendre une tournure plus délicate pour les Occidentaux depuis que la Russie a décidé, à compter de la semaine dernière, de réduire ses livraisons de gaz à plusieurs pays de l’Union européenne, notamment des pays parmi ceux qui comptent le plus dans le PIB de l’UE. Une autre parmi la multitude d’incidences qui ont fait que la demande sur le GNL atteint désormais des proportions telles que les prix se révèlent déstabilisants même pour des économies aussi robustes que celles des 27 de l’UE.

    Les propos tenus vendredi dans un média suisse par Jean Abiteboul, le président du GIIGNL (Groupement international des importateurs de gaz naturel liquéfié), en disent long sur la crise. « Le marché du GNL était déjà tendu avant même la crise ukrainienne. Depuis 3-4 ans, on sousinvestit de façon significative dans les chaînes GNL, notamment sous la pression environnementale. Les prix du gaz avaient commencé à augmenter dès l’automne dernier, ils avaient déjà été multipliés par 3 ou 4. La crise ukrainienne n’a fait qu’empirer la situation », a résumé le président des importateurs mondiaux de GNL, le gaz liquéfié qui donne lieu depuis quelques mois à une course effrénée entre les pays consommateurs même si, il faut le souligner, les problèmes d’infrastructures d’accueil sont un sérieux écueil pour les pays même les plus développés.

    Une course effrénée qui, comme le révèle un rapport de la publication américaine Oil and Gas Journal, est illustrée par la forte demande de contrats de GNL à long terme. Une demande qui a fortement augmenté au cours de l’année en cours, les fournisseurs profitant d’une demande robuste en raison de la réduction des importations russes. Les nouveaux contrats long terme sont conclus à des prix beaucoup plus élevés qu’il y a quelques mois. Et cela met une grande pression sur les pays demandeurs de gaz, à l’instar de l’Allemagne qui envisage de carrément exproprier la partie du gazoduc Nord Stream 2 traversant son territoire et de l’utiliser pour se connecter au réseau d’approvisionnement en GNL qui proviendra des ports de la mer Baltique, si l’on doit se fier à ce que rapportait vendredi le magazine Der Spiegel, la même publication à laquelle le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, a accordé une interview, la semaine dernière (voir Le Soir d’Algérie du 23 juin 2022), dans laquelle il répondait de la manière la plus pragmatique qui soit à une question sur la possibilité que l’Algérie fournisse du gaz à l’Allemagne : « Si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors ouvrez de nouveaux gisements avec nous, comme le font les Italiens avec le groupe Eni. Nous avons un programme ambitieux de 39 milliards de dollars pour accroître la production dans le secteur pétrogazier d’ici 2026. Sonatrach lèvera la majorité, et nous recherchons des partenaires pour le reste. Nous espérons que les Européens ne changeront pas de cap et nous laisseront seuls avec les investissements. Pendant longtemps, l’Europe a défendu la protection de l’environnement et n’a fait aucune distinction entre le pétrole et le gaz. En conséquence, aucun investissement n’a été réalisé.».

    Un choix que les Européens, notamment les Allemands, sont en train de payer maintenant au point d’élever le niveau d’alerte en appelant à «un effort national» afin de réduire la consommation de gaz et espérer éviter d’en venir à l’ultime solution, le rationnement.

    Azedine Maktour

    Le Soir d’Algérie, 26 juin 2022

    #Algérie #Energie #Gaz #UE

  • Algérie: Texte intégral de l’interview d’Arkab avec Der Spiegel

    Algérie, Mohamed Arkab, énergie, gaz, Allemagne, Italie, Espagne, Europe,

    « Pourriez-vous livrer du gaz à l’Allemagne demain, Monsieur Arkab ? »
    Jusqu’à présent, l’Allemagne regardait surtout vers les Etats-Unis et le Qatar pour devenir moins dépendante du gaz russe. Mais l’Algérie dispose elle aussi d’importants gisements. Le ministre de l’Energie Mohamed Arkab explique ce que l’Allemagne doit faire pour obtenir ce gaz.
    Une interview de Monika Bolliger

    Alors que l’Europe se met à la recherche de nouveaux fournisseurs de gaz pour devenir moins dépendante de la Russie, l’Algérie est également au centre de l’attention. Le pays méditerranéen dispose de riches gisements de gaz et fournit déjà l’Europe. Outre les installations de production de gaz naturel liquéfié (GNL), trois gazoducs relient le pays à l’Europe : Un gazoduc livre du gaz à l’Italie via la Tunisie, deux gazoducs mènent à l’Espagne ; un gazoduc directement, l’autre via le Maroc.

    Toutefois, le gazoduc marocain est actuellement hors service en raison d’une crise diplomatique entre les deux rivaux, le Maroc et l’Algérie, qui porte notamment sur le Sahara occidental contesté. A la place, l’Algérie a augmenté les livraisons vers l’Espagne via le pipeline direct, dont les capacités étaient auparavant sous-utilisées.

    Désormais, une crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne s’est également envenimée après que l’Espagne a changé de manière inattendue sa position sur le conflit du Sahara occidental. L’Algérie, qui soutient un mouvement d’indépendance au Sahara occidental occupé par le Maroc, a toutefois assuré que les livraisons de gaz n’étaient pas concernées.

    L’Algérie est traditionnellement un important fournisseur de gaz pour l’Europe, en premier lieu pour l’Espagne et l’Italie, qui ont respectivement acheté 14,3 et 23 milliards de mètres cubes de gaz à l’Algérie l’année dernière. Une augmentation des livraisons d’environ 40 pour cent jusqu’en 2023 vient d’être décidée avec l’Italie. Parallèlement, l’Algérie entretient des relations étroites avec la Russie, et Moscou devrait observer cette évolution avec scepticisme.

    Selon les experts, une nouvelle augmentation des capacités d’exportation n’est pas facile pour l’Algérie : premièrement, la consommation locale d’énergie augmente ; deuxièmement, des investissements importants sont nécessaires pour des livraisons supplémentaires, de nouveaux champs doivent être exploités et de nouvelles installations doivent être construites. Par le passé, la construction de tels projets en Algérie a souvent pris plus de temps que prévu, et le climat d’investissement est considéré comme très difficile en raison d’une bureaucratie galopante. Le ministre de l’Energie Mohamed Arkab affirme que l’Europe doit d’abord investir en Algérie afin de développer conjointement de nouveaux champs gaziers.

    SPIEGEL : M. Arkab, vous réjouissez-vous du nouvel intérêt européen pour le gaz algérien ?

    Mohammed Arkab : Notre marché traditionnel pour le gaz naturel a toujours été l’Europe. La majeure partie de nos exportations est destinée à l’Espagne et à l’Italie via deux gazoducs. Nous fournissons également du GNL. Nous avons tout intérêt à développer nos activités avec l’Europe et nous pouvons augmenter considérablement la production de gaz naturel en peu de temps. Environ la moitié de nos gisements de gaz ne sont pas encore exploités.

    SPIEGEL : Vous avez récemment convenu de livraisons supplémentaires avec l’Italie, une augmentation de 40 pour cent de la quantité actuelle. Pourriez-vous aussi vendre et livrer du gaz à l’Allemagne demain ?

    « Si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, développez de nouveaux gisements avec nous ».

    Arkab : Nous disons : si l’Allemagne veut nous acheter du gaz, alors développez de nouveaux gisements avec nous. Comme les Italiens avec le groupe ENI. Nous avons un programme ambitieux de développement de la production dans le secteur du pétrole et du gaz d’ici 2026, d’un montant de 39 milliards de dollars. Le groupe énergétique public Sonatrach fournira la majeure partie, pour le reste, nous cherchons des partenaires. Nous espérons que les Européens ne changeront pas de cap et nous laisseront seuls face aux investissements. Pendant longtemps, l’Europe a mis l’accent sur la protection de l’environnement et n’a pas fait de distinction entre le pétrole et le gaz. Cela a conduit à une absence d’investissements.

    SPIEGEL : Les entreprises étrangères ont également reculé devant les investissements en raison d’une bureaucratie excessive et de législations peu claires.

    Arkab : En 2020, une nouvelle loi sur la production de pétrole et de gaz naturel est entrée en vigueur. Nous y avons intégré des normes internationales pour la conclusion de contrats, la répartition de la production et les contrats à risque. Auparavant, les investisseurs devaient passer par différents organismes publics, et c’était un peu opaque. Maintenant, ils ont un interlocuteur clair et des procédures simplifiées. Avec notre partenaire italien ENI, nous avons signé les premiers contrats dans le cadre de cette nouvelle loi.

    SPIEGEL : Il existe également un partenariat avec le groupe russe Gazprom. Jusqu’où va la participation de Gazprom aux projets en Algérie ?

    SPIEGEL: Algerien steht in politischem Streit mit Spanien und mit Marokko. Die Gaslieferungen für Marokko haben Sie nach Auslaufen des Vertrages nicht erneuert. Muss auch Spanien so etwas befürchten?

    « Nous ne pouvons pas répondre à toute la demande européenne, mais nous avons des capacités qui restent inexploitées ».

    Arkab : Gazprom est l’une des nombreuses entreprises qui investissent en Algérie. L’entreprise n’est actuellement impliquée dans aucune production, seulement dans des travaux d’exploration.

    SPIEGEL : L’Algérie entretient depuis longtemps des relations étroites avec la Russie. Moscou n’est-elle pas mécontente de voir l’Algérie augmenter ses livraisons pour l’Europe ?

    Arkab : L’Algérie est l’amie de tous. Nous sommes un fournisseur fiable et sûr. Nous sommes libres de conclure des contrats avec des entreprises européennes si c’est dans l’intérêt des deux parties. Bien sûr, nous ne pouvons pas répondre à toute la demande européenne, mais nous avons des capacités qui ne sont pas du tout utilisées. Nous voulons inviter les entreprises européennes à investir dans cette production.

    SPIEGEL : L’ Algérie est en conflit politique avec l’Espagne et le Maroc. Vous n’avez pas renouvelé les fournitures de gaz pour le Maroc après l’expiration du contrat. L’Espagne doit-elle aussi craindre quelque chose comme ça ?

    Arkab : Nous avons prolongé les contrats avec l’Espagne et il n’y a eu aucun problème. L’Algérie honore ses obligations conventionnelles et les honorera toujours. Nous avons toujours été un fournisseur fiable pour l’Europe, même lorsque notre pays était en guerre.

    SPIEGEL : Allez-vous augmenter les prix du gaz pour l’Espagne ?

    Arkab : Les contrats d’approvisionnement sont réévalués tous les trois ans, tant en volume qu’en prix. Nous avons récemment renouvelé les contrats avec l’Italie et augmenté la capacité. C’est maintenant au tour de l’Espagne. Le prix mondial du gaz suit le prix du pétrole, et lorsque le prix du pétrole augmente comme il le fait actuellement, les prix du gaz font de même. Il est donc évident qu’une augmentation est en cours de discussion.

    SPIEGEL : Si l’on parvient à augmenter la production de manière significative, par quelles routes de transport le gaz arriverait-il en Europe ?

    Arkab : Nous avons des capacités pour les exportations de LGN, il y a en outre un projet de deuxième gazoduc vers l’Italie, qui est actuellement en suspens. Pourquoi devrions-nous construire un gazoduc si les Européens achètent leur gaz en Russie ? Le deuxième projet sur lequel nous travaillons actuellement est le gazoduc transsaharien, long de 4000 kilomètres, qui relie le Nigeria à l’Algérie via le Niger. De nombreuses infrastructures ont déjà été mises en place en Algérie. Le gazoduc peut être achevé en trois ans et nous pouvons transporter 20 à 30 milliards de mètres cubes de gaz du Nigeria.

    SPIEGEL : Il existe un projet concurrent de gazoduc depuis le Nigeria via le Maroc. Certains pays européens semblent le préférer – parce qu’ils ne veulent pas dépendre uniquement de l’Algérie ?

    Arkab : Notre pipeline est plus sûr, et il est économiquement viable. L’autre pipeline doit traverser douze pays sur 6000 kilomètres, et une partie passerait par l’Atlantique. C’est infiniment plus compliqué. Et le financement n’est pas clair non plus. L’Algérie, en revanche, a les moyens et est prête à financer une grande partie du gazoduc transsaharien.

    « Nous voulons investir les revenus des ventes de gaz dans la transition énergétique. Pour cela, nous avons besoin de partenaires, de préférence l’Allemagne ».

    SPIEGEL : L’Algérie dispose également des troisièmes plus grands gisements de gaz de schiste au monde, qu’il faudrait toutefois exploiter avec des méthodes risquées comme la fracturation. Allez-vous bientôt exploiter aussi le gaz de schiste pour augmenter la production ?

    Arkab : Pour le gaz de schiste, nous n’en sommes qu’à la phase d’évaluation. Pour l’instant, nous travaillons encore sur le gaz conventionnel, 50 pour cent de nos gisements sont vierges. Il y a encore beaucoup de gisements de gaz conventionnel inexploités dans l’ouest de l’Algérie, jusqu’à présent nous avons travaillé presque uniquement à l’est. Et nous avons deux grands gisements inexploités en offshore.

    SPIEGEL : L’Algérie a également une stratégie pour la transition énergétique. Les tentatives précédentes de s’éloigner des combustibles fossiles n’ont pas avancé. La hausse des prix du pétrole et du gaz va-t-elle à nouveau retarder ce plan ?

    Arkab : Nous ne ferons pas l’erreur que nous avons déjà commise il y a dix ou quinze ans. Nous voulons investir les revenus des ventes de gaz dans la transition énergétique, c’est une priorité pour nous. Mais pour les technologies les plus récentes, nous avons besoin de partenaires, de préférence l’Allemagne. Nous avons construit la première installation photovoltaïque avec la participation de l’Allemagne dans le sud de l’Algérie. Et nous aimerions travailler avec l’Allemagne sur la production d’hydrogène vert. Nous pouvons devenir un partenaire en matière d’énergie renouvelable. L’Algérie a un ensoleillement de 3000 heures par an, et nous avons l’espace nécessaire pour le photovoltaïque. Avec des lignes électriques sous-marines à travers la Méditerranée, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie propre et renouvelable.

    Der Spiegel, 19.06.2022

    #Algérie #Europe #Espagne #Maroc #SaharaOccidental #Gaz #Italie

  • La France intensifie ses contacts avec l’Algérie

    La France intensifie ses contacts avec l’Algérie

    Algérie, Espagne, France, Emmanuel Macron, Italie, Pedro Sanchez,


    Macron convient avec l’Algérie d’améliorer les relations « à un niveau d’excellence » en plein blocus commercial espagnol

    Le président français Emmanuel Macron intensifie ses relations avec l’Algérie, surmontant les conflits passés et en pleine crise entre le pays maghrébin et le gouvernement de Pedro Sánchez. Alors que l’Espagnol a demandé le soutien de l’Union européenne contre le gel des exportations vers l’Algérie, Macron a eu une conversation très positive avec son homologue algérien samedi.

    « Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a eu aujourd’hui un entretien téléphonique avec le président de la République française, M. Emmanuel Macron, au cours duquel ils ont évoqué les relations bilatérales et affirmé leur détermination à œuvrer à leur approfondissement », a indiqué l’Algérie dans un communiqué officiel.

    Loin d’évoquer des tensions, Tebboune et Macron ont noté « le rapprochement des points de vue entre les deux présidents et leur grande convergence pour porter ces relations à un niveau d’excellence, notamment après la réélection du président Macron pour un nouveau mandat ». C’est ce que dit le communiqué.

    Entre-temps, le gouvernement espagnol n’a pas encore réussi à obtenir de l’Algérie qu’elle désactive l’ordre donné aux banques algériennes de geler les débits directs nécessaires aux exportations espagnoles. Selon le bureau commercial espagnol en Algérie, cela signifie que les ventes vers l’Algérie sont impossibles.

    Selon l’Algérie, l’appel téléphonique leur a également permis de passer en revue « plusieurs questions, notamment le Sahel et la situation en Libye, ainsi que des questions régionales et internationales d’intérêt commun ». La lutte contre le terrorisme au Sahel est une priorité pour Paris, et le partenariat avec l’Algérie est essentiel.

    Dans leur communiqué, ils ne reconnaissent pas avoir parlé de l’Espagne, comme l’a fait lundi la ministre française Catherine Colonna. Elle a révélé s’être entretenue au téléphone avec le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, en dehors du gouvernement de Sánchez, et avoir adopté une position équidistante. Au lieu de reprocher à l’Algérien la suspension des échanges avec l’Espagne, elle s’est limitée, selon un communiqué officiel, à rappeler son souhait de « bonnes relations entre nos partenaires européens et les pays de la rive sud de la Méditerranée ». Et de montrer « la confiance que le dialogue permettra à l’Espagne et à l’Algérie de faire face aux défis communs ».

    Selon des sources gouvernementales, les efforts de médiation de M. Colonna ont été faits sans que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, en ait été préalablement informé, ont indiqué à ce journal des sources gouvernementales. Par la suite, l’agence d’État algérienne a accusé Albares de traitement méprisant et vexatoire.

    Avec cette nouvelle ère de relations, Macron surmonte la crise que Tebboune lui a ouverte l’année dernière à propos de déclarations qu’il a jugées offensantes. Macron s’est demandé s’il existait une « nation algérienne » avant la colonisation française et a critiqué le régime « politico-militaire » d’Alger. Tebboune a retiré l’ambassadeur à Paris pendant trois mois et est allé jusqu’à fermer l’espace aérien de la France, sans toutefois bloquer le commerce entre les deux pays ni suspendre les traités d’amitié comme dans le cas de Sánchez, qu’il disqualifie pour ses positions sur le Sahara.

    Les bonnes relations avec la France – après les relations déjà renforcées avec l’Italie – contrastent avec la version de la première vice-présidente Nadia Calviño selon laquelle l’Algérie agit vis-à-vis de ses partenaires européens sous l’influence du président russe Vladimir Poutine.

    El Mundo, 18 juin 2022

    #Algérie #France #Espagne #Italie #Macron #PedroSanchez

  • La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie

    La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie

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    La maladresse de l’Espagne avec l’Algérie renforce l’Italie en tant que plaque tournante du gaz européen dans le contexte de la crise énergétique.


    L’Italie, l’Allemagne et la France s’efforcent de renforcer leurs liens avec le pays d’Afrique du Nord, l’un des principaux producteurs de gaz au monde.

    De nombreuses inconnues entourent l’imbroglio entre l’Espagne et l’Algérie. L’une d’entre elles est de savoir si le gouvernement de Pedro Sánchez a mal calculé les conséquences du changement de sa position historique sur le Sahara Occidental. L’une des priorités du gouvernement espagnol pour faire face à la tempête a été d’essayer d’européaniser le conflit. La Commission européenne a serré les rangs avec l’Espagne, mais les principales puissances européennes ont pris leurs distances avec le conflit et ont lancé des offensives diplomatiques avec le pays du Maghreb pour réaffirmer leurs liens dans un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques, économiques et énergétiques.

    En dehors de nos frontières, l’un des principaux bénéficiaires de cette crise diplomatique est les États-Unis, qui ont supplanté l’Algérie comme principal fournisseur de gaz naturel de l’Espagne. Alors que les exportations du pays maghrébin vers la péninsule ibérique ont chuté de 38 % depuis le début de l’année – selon les chiffres publiés par Agencia Efe – les approvisionnements en provenance d’outre-Atlantique se sont multipliés. Et ce, bien que le gaz nord-américain soit non seulement plus cher, mais aussi plus polluant, puisqu’il arrive par bateau, une voie plus polluante (90 % du gaz envoyé par l’Algérie est acheminé par gazoduc). Cependant, dans le triangle Rabat-Algérie-Madrid, le gouvernement espagnol semble avoir donné la priorité aux relations avec les États-Unis et le Maroc.

    Un mois et demi avant de quitter la Maison Blanche, l’ancien président Donald Trump a bouleversé le consensus international vieux de plusieurs décennies en déclarant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental en échange de la normalisation des relations avec Israël. Une décision sur laquelle l’administration Biden n’est jamais revenue et qui a laissé le pays de Mohammed VI dans une situation privilégiée dont le zénith a été la capote du gouvernement espagnol considérant la proposition marocaine d’autonomie pour l’ancienne colonie espagnole comme la voie la plus réaliste.

    Le prix à payer n’est pas anodin. L’Espagne perd de son influence en tant que pont et lien de confiance au sein de l’UE dans son voisinage méridional. Elle prend part à un conflit dans lequel même la France, le grand allié du Maroc dans le bloc de l’UE, n’est pas allée aussi loin. En outre, la tension commerciale pourrait mettre en péril des milliers d’emplois espagnols et le pays rate l’occasion de devenir une plaque tournante européenne de l’énergie à un moment où l’UE cherche désespérément des marchés alternatifs pour se sevrer du charbon, du pétrole et du gaz russes.

    Les Européens ont décrété un embargo sur le charbon et le pétrole russes, mais diverses sources reconnaissent qu’après l’expérience acrimonieuse de l’approbation du dernier paquet – bloqué pendant un mois par le veto de la Hongrie – il n’y a aucun appétit pour proposer un septième ensemble de mesures punitives incluant le gaz.

    L’Italie, un partenaire privilégié

    Le contexte actuel place l’Italie comme le grand gagnant de la crise déclenchée par Madrid au sein de l’Union européenne. Si Alger a qualifié Madrid d’allié  » égoïste  » et le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, de  » pyromane « , elle a confirmé son virage vers une Italie  » amicale « ,  » constante  » et  » de bon sens « . Dans un contexte de marchés énergétiques volatils et de recherche désespérée d’alternatives au gaz russe, le pays transalpin s’est habilement et rapidement tourné vers l’Algérie. Le Premier ministre italien, Mario Draghi, a récemment conclu un accord visant à augmenter de 40 % les importations de gaz en provenance du pays du Maghreb, détrônant ainsi l’Espagne comme principal bénéficiaire de l’UE.

    L’Algérie est l’un des plus grands producteurs de gaz au monde et est le troisième fournisseur de gaz naturel de l’UE, derrière la Russie et la Norvège. La situation actuelle – marquée par la hausse des prix de l’énergie, la raréfaction des hydrocarbures face à une demande mondiale élevée et la course pour se débarrasser du gaz russe – la positionne comme l’un des principaux partenaires de l’UE, aux côtés d’autres pays comme les États-Unis, le Qatar et l’Azerbaïdjan.

    Mais ce n’est pas l’Espagne qui canalise cette opportunité. Les tensions entre l’Algérie et le Maroc en octobre dernier se sont soldées par la fermeture du gazoduc Maghreb Europe (MEGP), qui passe en partie par le Maroc, mettant fin à l’un des deux gazoducs par lesquels le gaz algérien arrivait en Espagne. Aujourd’hui, seul le Megdaz est opérationnel.

    En revanche, en avril, Rome et Alger ont signé un traité qui montre que leurs relations sont au beau fixe. Grâce à cet accord, l’entreprise publique Sonatrach et le géant ENI augmenteraient leurs exportations vers l’Italie avec l’ambition, publiquement déclarée par la partie algérienne, de projeter l’Italie comme son client prioritaire. Un accord qui aurait déchaîné les nerfs de la délégation espagnole.

    La confiance que l’Algérie accorde à l’Italie fait de ce pays son option privilégiée pour acheminer le gaz vers ses partenaires européens via le gazoduc Transmed Enrico Mattei, dont la capacité est trois fois supérieure à celle du Megdaz. Dans tous les cas, il faudrait investir beaucoup d’argent dans les infrastructures et l’offre ne pourrait pas répondre à la quantité totale de gaz provenant de la Russie. Mais les premiers pas sont faits, et Alger a déjà fait savoir clairement qui est son partenaire préféré sur cette voie énergétique.

    Les puissances européennes embrassent l’Algérie

    Peu après la visite éphémère de M. Albares dans la capitale de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de l’UE dans la crise avec l’Algérie, les délégations italienne, française et allemande ont graissé leurs rouages diplomatiques pour mettre en avant leur coopération avec le pays africain. La vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul s’est rendue à Alger cette semaine pour rencontrer le ministre algérien des affaires étrangères Rantan Lamamra. La réunion s’est terminée en confirmant le renforcement des relations commerciales et de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    La confiance que l’Algérie accorde à l’Italie fait de ce pays son option privilégiée pour acheminer le gaz vers ses partenaires européens par le biais du gazoduc Transmed Enrico Mattei, dont la capacité est trois fois supérieure à celle du Megdaz. Dans tous les cas, il faudrait investir beaucoup d’argent dans les infrastructures et l’offre ne pourrait pas répondre à la quantité totale de gaz provenant de la Russie. Mais les premiers pas sont faits, et Alger a déjà fait savoir clairement qui est son partenaire préféré sur cette voie énergétique.

    Les puissances européennes embrassent l’Algérie

    Peu après la visite éphémère de M. Albares dans la capitale de l’Union européenne afin d’obtenir le soutien de l’UE dans la crise avec l’Algérie, les délégations italienne, française et allemande ont graissé leurs rouages diplomatiques pour mettre en avant leur coopération avec le pays africain. La vice-ministre allemande des affaires étrangères Katja Keul s’est rendue à Alger cette semaine pour rencontrer le ministre algérien des affaires étrangères Rantan Lamamra. La réunion s’est terminée en confirmant le renforcement des relations commerciales et de la coopération bilatérale dans divers domaines.

    Publico, 18 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Italie #France #Allemagne #Europe #Gaz

  • L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    L’Espagne désavouée par l’Italie et l’Allemagne

    Algérie, Espagne, Allemagne, Italie, Maroc, Sahara Occidental,

    Pour Berlin et Rome, les sanctions prises par l’Algérie contre l’Espagne n’affecteront nullement les relations entre Alger et Bruxelles.

    Il s’agit d’une nouvelle gifle au gouvernement espagnol de Pedro Sanchez qui avait tenté d’impliquer l’Union Européenne dans son récent conflit diplomatique avec l’Algérie, né suite à l’alignement de Madrid à la position coloniale de Rabat sur la question de décolonisation au Sahara Occidental, en violation du droit international, dont celui affirmé par la Cour Européenne interdisant l’exploitation des territoires sahraouis occupés.

    Le premier désaveu européen de Madrid vient de Berlin via Katja Keul, secrétaire d’Etat allemand des affaires étrangères, reçue ce lundi par le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra. « L’Algérie est un acteur important dans la résolution des conflits régionaux en Afrique du Nord et de l’Ouest. Il est donc important pour moi d’intensifier le dialogue politique avec les responsables algériens », a déclaré Keul, politiquement lié aux Verts. Et d’ajouter « Je proposerai au gouvernement algérien une coopération plus étroite pour développer nos relations énergétiques. Je suis convaincu que nous devons tirer davantage parti du potentiel des énergies renouvelables pour nos relations bilatérales ».

    Pour sa part, le ministère italien des affaires étrangères a annoncé ce lundi qu’il prépare activement la tenue de la rencontre de haut niveau intergouvernemental avec l’Algérie qui se tiendra le mois prochain, destinée à la consolidation des relations politiques et économiques entre les deux pays. Selon la même source, le secrétaire général du ministère transalpin et l’ambassadeur d’Algérie à Rome ont abordé « la situation en Méditerranée, les conséquences de la guerre en Ukraine, la sécurité énergétique et alimentaire ».

    Algérie54, 14 juin 2022

    #Algérie #Espagne #Allemagne #Italie