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  • Photographie : Des artistes italiens exposent à Alger

    Photographie : Des artistes italiens exposent à Alger

    Algérie, Italie, Photographie, art, homme, nature, technologie,

    « Eyes on tomorrow », une exposition de photographies de trois jeunes artistes italiens qui portent une réflexion sur les rapports entre l’homme, la nature et la technologie, a été inaugurée mercredi soir à Alger.

    Accueillie à l’Institut culturel italien d’Alger, l’exposition regroupe une sélection d’œuvres de Giulia Vigna, Marina Caneve et Irene Fenara.

    Dans une scénographie originale, basée sur l’utilisation de structures modulaires en bois, les artistes portent une réflexion sur différents thèmes liés notamment à l’environnement à travers une approche recherchée et des aspects nouveaux.

    Présente au vernissage, Giulia Vigna propose un voyage “imaginaire” à travers six photographies narratives, soigneusement choisies et agencées.

    Déclinées sous forme d’un journal visuel, ses œuvres racontent une histoire, celle d’un camionneur qui prend des photos lors de son voyage en Sibérie. “Mes images sont des portions de photographies prises par des utilisateurs ordinaires. Elles racontent à travers, des personnages fictifs, le voyage de ce chauffeur de camion et font émerger des enjeux liés à l’impact de l’homme sur l’environnement et le paysage”, a expliqué cette jeune artiste.

    Dans une approche expérimentale recherchée, Marina Caneve explore, quant à elle, la relation complexe entre l’homme, la nature et la technologie en mettant en évidence la transformation de l’environnement naturel par l’intervention de l’homme qui cherche à exercer son pouvoir sur la nature.

    Elle illustre le rapport de l’homme à la nature à travers une série de photos montrant des clôtures et des caméras qui surveillent et suivent les mouvements des animaux dans leur milieu naturel. C’est le cas dans cette photographie qui donne à voir une barrière métallique au milieu d’une réserve naturelle ou encore ce support métallique sur lequel est fixée une caméra de surveillance.

    Pour sa part, l’artiste Irene Fenara présente une sélection d’images issues de caméra de surveillance, soulignant ainsi le contraste entre une activité fonctionnelle (mécanique) et une esthétique puissante. Ses photos interrogent le regard de l’observateur et l’objet observé et capturé par une machine (vidéosurveillance).

    Organisée par l’ambassade d’Italie en Algérie et l’Institut culturel italien d’Alger, l’exposition fait partie d’un projet dédié à la promotion des recherches dans la photographie italienne. “Eyes on tomorrow” (Un oeil sur le futur) est visible jusqu’au 30 juillet.

    R.C

    Entre nous, 12/06/2022

    #Algérie #Italie #Photographie

  • Guariglia: « L’Italie ne veut pas nuire à l’Espagne en Algérie »

    Guariglia: « L’Italie ne veut pas nuire à l’Espagne en Algérie »

    Algérie, Italie, Espagne, Russie, Midcat, Medgaz, Europe,

    Riccardo Guariglia (Chicago, 1961) est l’ambassadeur d’Italie en Espagne. Il est arrivé avec le bateau de Gênes au port de Barcelone il y a deux ans, au pire moment de la pandémie. De Barcelone à Madrid en voiture sur des routes désertes. Peu de gens seront entrés en Espagne de cette manière. Guariglia, d’origine napolitaine, a été ambassadeur en Pologne et chef du protocole diplomatique de l’État. Il mesure très bien les réponses et ne recule devant aucune question.

    L’Italie frappe à la porte de l’Algérie pour étendre les contrats d’achat de gaz naturel dans le but de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Russie. L’Italie offre des investissements technologiques à l’Algérie pour développer sa capacité d’extraction de gaz. L’Italie s’est proposée à l’Algérie comme plate-forme pour la distribution de son gaz au reste de l’Europe. L’Italie essaie-t-elle de profiter de la crise des relations entre l’Espagne et l’Algérie ?

    Je nie catégoriquement cette hypothèse. Il n’y a aucune intention de ce genre de la part de l’Italie. Notre pays essaie seulement de devenir indépendant des approvisionnements russes [40% en ce qui concerne le gaz naturel]. L’Italie est beaucoup plus dépendante de la Russie que l’Espagne. Que fait l’Italie ? L’Italie rend visite à ses autres fournisseurs pour prolonger les contrats. Je parle de l’Azerbaïdjan, de l’Egypte, du Mozambique, du Congo, de l’Angola et de l’Algérie. Avec l’Algérie, nous avons un gazoduc qui ne fonctionne pas à pleine capacité depuis des années [le gazoduc Enrico Mattei-Tramsmed, qui traverse la Tunisie et atteint la Sicile par un pipeline sous-marin] et nous avons proposé de l’utiliser davantage. Je ne pense pas que cela nuise à l’Espagne.

    Q. En avez-vous discuté avec le gouvernement espagnol ?

    Je sais que le gouvernement espagnol le comprend. Nous n’essayons pas du tout d’influencer les relations entre l’Algérie et l’Espagne. Nous ne voulons nuire à personne, et je dois ajouter que les relations entre l’Italie et l’Espagne sont dans un de leurs meilleurs moments.

    L’Italie soutient-elle la reprise du Midcat, le gazoduc qui devait renforcer la connexion avec le reste de l’Europe à travers les Pyrénées catalanes, paralysée il y a plus de trois ans ?

    A. L’Italie soutient la reprise du Midcat. [La SNAM, société publique qui gère le réseau gazier italien, détient 40% de Téréga, société qui gère le réseau gazier du sud de la France].

    Le gouvernement italien a-t-il parlé avec les Français de la reprise du Midcat ?

    En tant qu’ambassadeur en Espagne, je ne peux pas vous le préciser, mais je peux vous dire que nous sommes en communication avec le gouvernement espagnol au sujet des interconnexions. L’Italie a également proposé la possibilité d’un gazoduc offshore entre Barcelone et le terminal italien de Livourne (Toscane). Une étude de faisabilité est en cours sur ce gazoduc, qui est cité dans le dernier document de l’UE sur la politique énergétique (plan Repower EU). Parallèlement, on travaille sur l’hypothèse d’un corridor maritime reliant Barcelone et les usines de Livourne et de La Spezia par une chaîne de petits navires de transport de GNL. Avec huit usines de regazéification de GNL [sept en Espagne et une au Portugal], la péninsule ibérique dispose d’une grande capacité. C’est un fait important. L’objectif est que l’Europe soit aussi indépendante que possible du gaz russe. Toute initiative visant à ouvrir de nouvelles routes et à obtenir de meilleurs approvisionnements doit être considérée comme stratégique.

    Revenons à l’Afrique du Nord. L’Italie et l’Espagne partagent-elles les mêmes critères sur la politique à développer par rapport à l’Afrique du Nord ?

    Les deux pays sont deux acteurs principaux de la Méditerranée. L’Italie a toujours voulu renforcer la stabilité dans cette région, en développant des relations économiques et politiques entre les deux rives de la Méditerranée qui soient mutuellement avantageuses. Nous sommes très impliqués dans la recherche de la stabilité en Libye [un pays en état de guerre civile depuis dix ans] et nous recherchons également la stabilité au Sahel, une région clé pour la lutte contre le terrorisme et l’action contre la migration illégale. L’Afrique du Nord est, à son tour, un groupe hétérogène de pays et ses spécificités doivent être prises en compte. L’Italie considère qu’il est très important, par exemple, de promouvoir les investissements dans la production d’énergies renouvelables en Afrique du Nord et dans la fabrication d’hydrogène vert, qui sera l’un des vecteurs énergétiques du futur. Nos objectifs sont sûrement très similaires à ceux de l’Espagne.

    Nous parlions auparavant des relations entre l’Italie et l’Espagne. Vous avez affirmé qu’elles sont meilleures que jamais. Il n’en a pas toujours été ainsi. Il y a eu des moments de froideur manifeste. Romano Prodi a fini par se fâcher avec José María Aznar. On ne peut pas dire que Silvio Berlusconi et José Luis Rodríguez Zapatero aient été en communion. Matteo Renzi et Mariano Rajoy se sont ignorés…

    Je pense qu’aujourd’hui nous sommes face à une relation très consolidée. Ces deux dernières années, il y a eu un véritable saut qualitatif. Dans la situation très délicate que nous vivons, l’Italie et l’Espagne ont mûri la conviction de faire un front commun sur de nombreux aspects. Lors de la négociation des plans européens de nouvelle génération (pandémie), l’Espagne et l’Italie ont agi conjointement. Maintenant, il y a une collaboration étroite avant la guerre en Ukraine. Il y a beaucoup de communication entre les deux gouvernements.

    La Vanguardia, 07/06/2022

    #Espagne #Italie #Algérie #RiccardoGuariglia #Russie

  • Algérie-Tunisie : à quoi joue Kaïs Saïed ?

    Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Ethiopie, Gaz, Italie, GNL,

    Alors que la Tunisie prônait autrefois une diplomatie de la neutralité, le président Kaïs Saïed est de plus en plus isolé au niveau régional. L’Algérie envisageait de réduire ses exportations de gaz vers Tunis. Explications.

    Pour augmenter la quantité de gaz algérien exportée vers l’Italie, ce qui conduira à une augmentation du droit de passage que la Tunisie reçoit en GNL levé , l’Algérie tente actuellement de réduire les quantités de gaz vendues à la Tunisie.

    La Tunisie, dépendante à 70% de ses besoins en gaz naturel de l’Algérie, se procure le gaz algérien de trois manières : le droit de passage s’élève à 5,25% du volume de gaz transporté par le gazoduc Transmed, traversant la Tunisie vers l’Italie. Par ailleurs, la Tunisie achète plus de 30% de sa consommation de gaz à l’Algérie dans le cadre d’accords bilatéraux. Pour ces deux achats d’énergie, rien ne change.

    En revanche, ce qui pourrait bien changer, ce sont les quantités de GNL algérien achetées via des contrats séparés . Le pourcentage de gaz algérien obtenu par la Tunisie devrait cependant être équilibré avec l’augmentation du « gaz fiscal », estimée à 40 %, et qui conduira donc à une augmentation de 10 % des volumes de gaz obtenus par la Tunisie.

    Cependant, le fait qu’Alger mette un frein à la fourniture de « gaz sous contrat » ​​à la Tunisie pose question. Car au-delà de l’augmentation ou de la réduction du gaz obtenu par la Tunisie, la position entre les deux pays frères est assez inhabituelle.

    Un rapprochement avec l’Egypte qui déplaît à Alger ?

    L’un des facteurs qui ont facilité l’amitié algéro-tunisienne, au-delà de l’histoire commune des deux pays, a souvent été leur diplomatie homogène. L’Algérie et la Tunisie sont presque toujours d’accord sur la diplomatie euro-maghrébine ou le soutien commun à la cause palestinienne, entre autres questions panarabistes.

    Là où les deux pays voisins divergent, c’est dans leurs relations avec les puissances asiatiques ou latino-américaines. Là où la diplomatie algérienne est plutôt bien implantée, ce n’est pas le cas en Tunisie, et inversement. Mais jusqu’à très récemment, la Tunisie n’était impliquée que superficiellement dans les questions géopolitiques internationales, conservant une certaine neutralité dont la diplomatie tunisienne pouvait se targuer.

    Cela a bien changé depuis la passation des pleins pouvoirs au président Kaïs Saïed. Si ce dernier a tout fait pour entretenir de bonnes relations avec l’Algérie voisine, le président tunisien, en compagnie de son diplomate en chef Othmane Jerandi, prend des positions qu’Alger n’apprécie guère. C’est, en premier lieu, le rapprochement à grande vitesse avec l’Egypte qui déconcerte. En raison d’une hostilité commune aux partis islamistes entre Kais Saïed et Abdel Fattah al-Sissi, les deux chefs d’Etat se mettent automatiquement d’accord sur les questions politiques arabes.

    Pas plus tard que vendredi dernier, Kaïs Saïed a reçu le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouli. Saied a déclaré que son homologue al-Sisi avait « sauvé l’Egypte d’une période très dangereuse ». « Le président al-Sissi a raccourci les délais et fait gagner beaucoup de temps au peuple égyptien », a déclaré Kaïs Saïed. Eloge du pogrom des opposants par al-Sissi, donc. Des opposants au mouvement des Frères musulmans, comme ceux relevés du pouvoir par Kaïs Saïed le 25 juillet.

    L’Algérie agacée par les positions diplomatiques de la Tunisie

    Là où la politique commune de Saïed et d’al-Sisi dérange Alger, c’est qu’elle s’accompagne d’une étrange adhésion de la Tunisie aux nouvelles normes diplomatiques. En particulier, Tunis s’est beaucoup rapprochée, en quelques mois seulement, des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite.

    Et même si Kaïs Saïed était personnellement intervenu pour empêcher tout lobbying de l’une ou l’autre des parties au conflit libyen sur son territoire , la position tunisienne dans le dossier libyen continue de provoquer une détérioration des relations entre Tunis et Tripoli.

    Devant le Conseil de sécurité des Nations unies, la Tunisie a pris l’initiative de présenter la motion qui, après son approbation, condamnait le remplissage du barrage de la Renaissance (GERD) par l’Éthiopie. Une décision que le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen, a qualifiée d’« erreur qui va entacher le mandat de la Tunisie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité ». Une position tunisienne sur le GERD que l’Egypte salue, bien sûr. Mais, pour l’Algérie, alliée de l’Ethiopie au sein du G4, les sourires ne sont pas de mise.

    Enfin, la nouvelle ligne diplomatique tunisienne a également eu des répercussions sur le dossier du moment : le conflit russo-ukrainien. La Tunisie est l’un des rares pays d’Afrique du Nord à avoir condamné la Russie à l’ONU. Pourtant, la Russie entretenait des relations très cordiales avec la Tunisie, mais Moscou est aussi l’un des premiers alliés de l’Algérie.

    Si Tunis tente de lisser sa diplomatie inhabituellement agressive par des visites bilatérales récurrentes avec l’Algérie, il n’est pas sûr que l’Algérie soit assez patiente, alors que son voisin immédiat multiplie les décisions unilatérales. D’autant que du côté du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, l’agacement est bien visible. Lors d’une visite de son homologue Jerandi à Alger début mai, Lamamra a déclaré: « Nous devons coordonner davantage les positions (de l’Algérie et de la Tunisie) sur les questions d’intérêt commun au niveau régional et international ».

    Le journal de l’Afrique, 16 mai 2022

  • Retour imposant de l’Algérie dans le concert des nations

    Retour imposant de l’Algérie dans le concert des nations

    Algérie, diplomatie, Italie, Abdelmadjid Tebboune,

    L’accueil exceptionnel dont a bénéficié le président de la République lors de sa visite en Italie et l’intérêt qu’il a suscité, que ce soit auprès de la classe politique italienne ou des médias, démontre encore une fois que l’Algérie est bel et bien de retour sur la scène internationale, après des années marquées par un isolement qui nous a fortement pénalisés, aussi bien sur le plan politique et diplomatique qu’économique.



    Les marques du respect par une si grande nation telle que l’Italie envers l’Algérie et son chef d’Etat témoignent de ce fait de la vraie place qu’occupe désormais notre pays et qui, surtout, n’aurait jamais dû la perdre par la faute d’un régime qui ne pensait, par un passé pas lointain, qu’à ses propres intérêts. Et l’exemple de l’Italie n’est qu’un parmi tant d’autres.

    On a pu s’en apercevoir lors des différentes visites effectuées ces derniers temps par Tebboune, (Turquie, Qatar, Koweït,…) mais aussi lorsqu’il reçoit les hôtes de l’Algérie (Lavrov, Blinken,…). Le ballet diplomatique devient intense au fil des semaines et la voix de l’Algérie de plus en plus entendue lorsqu’il s’agit des questions sensibles et complexes (Libye, Sahel,…). Ceci prouve si besoin est que notre pays est redevenu souverain, qu’il se fait respecter grâce à une politique claire et une stratégie mûrement réfléchie, avec des décisions judicieuses et adaptées aux diverses conjonctures.

    C’est en, décodé, ce message que semble envoyer les puissances occidentales en notre direction sinon comment interpréter tout cette attention même si d’aucuns assurent que c’est plutôt une question d’intérêts, le gaz en premier. Que nenni et l’on peut, à ce propos, avancer sans risque de se tromper que l’Algérie est revenu en force dans le concert des nations. Mais pas que.

    Sous l’impulsion de Tebboune, notre pays donne désormais la part belle à son peuple et fait passer l’intérêt de ses enfants au-dessus de toute autre considération. Preuve en est, à chacune de ses sorties hors territoire nationale, le président tient à rencontrer la communauté algérienne établie à l’étranger, les rassure et les encourage à venir investir dans leur pays. « La priorité sera toujours donnée aux Algériens », a-t-il toujours affirmé.

    L’Etat prend, à présent, les meilleures décisions, historiques même pour certaines. On pense à cette rupture avec le ‘’tout-France’’, un pays qui a longtemps fait la pluie et le beau temps auprès de nos dirigeants, en s‘immisçant dans nos affaires et influençant les décisions prises au plus haut niveau de l’Etat.

    Souvenons-nous du triste épisode des centrales solaires du sud du pays que nous avait offert l’Allemagne sur un plateau d’argent au temps de Bouteflika mais le gouvernement avait, à l’époque, décliné l’offre et préféré suivre la France qui a sabordé le projet à coups, bien entendu, de sous sonnantes et trébuchantes. Depuis, nous avons perdu le respect des Allemands. C’était clairement une absence flagrante de la souveraineté.

    Mais ces pratiques ‘’polluantes’’ font partie, désormais, du passé et sont à jamais révolues, ce qui donne plus de mérite à la démarche du président de la République qui a cassé le mur de la peur et du complexe d’infériorité

    L’autre preuve irréfutable qui montre que l’Algérie a changé et devient souveraine dans ses prises de décisions a trait à l’affaire du revirement de l’Espagne dans le dossier sahraoui.

    Ton haussé, rappel de l’ambassadeur, menace de revoir les accordes gaziers,… Autant de signaux et de mises en garde envoyés par Alger en direction de Madrid. Le message est claire ; l’Algérie ne se laissera plus influencer et n’acceptera plus de chantage ou diktat, d’où qu’ils viennent.

    Fil d’Algérie, 29 mai 2022

    Algérie, diplomatie, Abdelmadjid Tebboune, Italie,

  • Algérie: « lune de miel » avec Rome et coupure avec Madrid

    Algérie: « lune de miel » avec Rome et coupure avec Madrid

    Algérie, Espagne, Italie, Maroc, Sahara Occidental, Abdelmadjid Tebboune, Sonatrach, ENI,

    Les relations de l’Algérie avec ses amis sont fondamentalement basées sur « la confiance et la parole donnée et qui ne change pas », a déclaré le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

    Les autorités algériennes sont toujours en colère contre l’alignement du président Pedro Sánchez sur le Maroc dans le conflit du Sahara occidental. Le président algérien a conclu vendredi une visite d’État de trois jours à Rome en comparant de manière voilée la fidélité de l’Italie dans son amitié avec l’Algérie à la déloyauté supposée de l’Espagne. Les relations de l’Algérie avec ses amis sont fondamentalement basées sur « la confiance et sur la parole donnée et qui ne change pas », a déclaré M. Tebboune dans un discours prononcé jeudi à Rome. « Toute augmentation de la production [d’hydrocarbures algériens] devra être dirigée, en fonction de la demande, vers l’Italie, pays ami, qui pourrait devenir un distributeur pour l’Europe », a-t-il annoncé.

    Les allusions de Tebboune à l’Espagne soulignent le fait que la colère de l’Algérie à l’égard du gouvernement espagnol se poursuit plus de deux mois après qu’un communiqué du roi Mohammed VI, le 18 mars, ait révélé que l’Espagne renonce à sa neutralité traditionnelle dans le conflit du Sahara et soutient la solution préconisée par le Maroc pour le résoudre. En fermant la crise avec le Maroc par cette concession majeure, Pedro Sánchez en a ouvert une autre avec l’Algérie.  » Le chef du gouvernement [espagnol] a tout rompu avec l’Algérie, a déclaré Tebboune dans une interview télévisée le 23 avril. L’affrontement avec la première puissance économique du Maghreb est devenu chronique et risque de durer jusqu’à la fin du mandat de l’Espagne, selon des diplomates des deux pays. Malgré ses efforts, le ministre des affaires étrangères José Manuel Albares n’a pas réussi à établir un dialogue avec la diplomatie algérienne, bien qu’il ait demandé l’aide du Haut représentant de l’UE Josep Borrell. « Tant que Sánchez sera désavoué par le Congrès – et c’est déjà la troisième fois – sur le Sahara, et tant que ce changement de politique signifiera pour lui une usure interne, l’Algérie n’acceptera pas la normalisation des relations », déclare un diplomate européen accrédité en Algérie. Les propos de Tebboune à Rome contredisent en partie les aspirations exprimées par Sánchez deux jours plus tôt à Davos. « L’Espagne, la péninsule ibérique et, je dirais, le sud de l’Europe, auront la possibilité de répondre à cette dépendance énergétique vis-à-vis de l’énergie fossile de la Russie », a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de télévision CNBC.

    La réponse évoquée par Sánchez comporterait deux piliers. Les six usines de regazéification de gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Espagne, qui représentent 37 % de la capacité européenne, mais pour l’exporter, il faudrait une meilleure interconnexion avec la France que les deux petits gazoducs qui existent aujourd’hui. Le deuxième pilier consisterait à renforcer la relation énergétique avec le voisin algérien. Les choses avaient déjà commencé à se gâter lorsque, le 30 octobre, le gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc a été fermé sur ordre du président Tebboune. La majeure partie du gaz algérien arrivait en Espagne par ce gazoduc. Aujourd’hui, seul le gazoduc Medgaz, immergé dans la Méditerranée, relie les deux pays, mais depuis le début de l’année, le débit a diminué de 12 %. Il n’est pas certain que Sonatrach, la compagnie publique algérienne d’hydrocarbures, tente de faire pression sur ses clients espagnols, à commencer par Naturgy, dans le cadre des négociations en cours sur la révision des prix. Toufik Hakkar, président de Sonatrach, a fait savoir le 1er avril que l’Espagne serait le client dont les tarifs seraient les plus élevés. Depuis le début de l’année, les États-Unis ont dépassé l’Algérie comme premier fournisseur de gaz de l’Espagne. Jusqu’à présent cette année, seulement 22% du gaz consommé est importé d’Algérie, alors qu’en 2021 ce pourcentage était d’environ 45%.

    Il ne se passe pas une semaine depuis la fin du mois de mars sans que les autorités algériennes n’expriment, par des déclarations ou des mesures, leur irritation à l’égard de leur voisin espagnol. Les immigrés algériens, comme les Marocains, rentrent en masse dans leur pays pour les vacances d’été, c’est pourquoi leur compagnie aérienne publique (Air Algérie) et leur compagnie maritime (Algérie Ferries) augmentent leurs fréquences. Le 20 mai, le ministère algérien des transports a annoncé un plan estival qui gèle les vols (seulement quatre par semaine entre Alger et Barcelone) et les traversées vers l’Espagne (seulement une par semaine entre Alicante et Oran), ce qui rendra difficile les allers-retours entre les deux rives de la Méditerranée. La question a été débattue mardi dernier au sein de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale (Parlement algérien). Mohamed Hani, son président, a justifié la décision de transport, tout en reconnaissant qu’elle serait préjudiciable aux migrants. « Certaines décisions sont prises par des autorités supérieures et, si Dieu le veut, nous trouverons des solutions alternatives pour la communauté algérienne à l’étranger. « Il y a parfois des choses plus importantes », a-t-il ajouté. « Le choix des destinations [aériennes et navales] est une décision souveraine ». « Nous n’avons pas supprimé de vols, mais nous n’en avons pas ajouté », a-t-il conclu.

    L’Algérie autorise toujours Vueling et Iberia à opérer entre les deux pays, mais avec très peu de fréquences. La restriction des transports s’ajoute aux nombreuses autres représailles prises depuis que l’ambassadeur d’Algérie en Espagne, Said Moussi, a été rappelé pour consultations le 19 mars. Il s’agit notamment de la suspension des importations de viande bovine espagnole, dont les exportations annuelles représentaient environ 55 millions d’euros par an – elle est désormais achetée en France – et de la suspension, depuis le 2 avril, des rapatriements d’immigrants illégaux arrivant en Espagne par la mer.

    La tension avec l’Espagne contraste avec la « lune de miel » de l’Algérie avec l’Italie. Les autorités algériennes et la presse algérienne le soulignent, suggérant ainsi au gouvernement espagnol que son engagement envers le Maroc lui a fait manquer de nombreuses opportunités. M. Tebboune a conclu son voyage à Rome vendredi, mais il a été précédé par les visites à Alger du Premier ministre Mario Draghi et du ministre des Affaires étrangères Luigi di Maio. Ce renforcement sensationnel des liens de l’Algérie avec l’Italie a suscité l’inquiétude du gouvernement espagnol, a révélé l’agence de presse économique Bloomberg à la mi-avril. Les diplomates italiens et espagnols se sont entretenus après que « Madrid s’est inquiété du fait que leur accès aux hydrocarbures [algériens] pourrait être affecté », a-t-il déclaré. « Il s’agissait de contacts purement informatifs au cours desquels il a été précisé que la relation italo-algérienne ne nuira pas à l’Espagne », a déclaré une source italienne de haut niveau.

    Lorsque les accords qui viennent d’être signés à Rome et à Alger seront mis en œuvre, Draghi sera sur le point d’atteindre son objectif : faire de l’Algérie le premier fournisseur d’énergie de l’Italie, devant la Russie. Le mois dernier déjà, Sonatrach et ENI, son équivalent italien, ont convenu d’augmenter les exportations de gaz vers l’Italie via le gazoduc Transmed vers la Sicile de quelque 9 milliards de mètres cubes par an. Cela pourrait porter la capacité de pompage annuelle à 30 milliards de mètres cubes. Au cours de la visite à Rome, ils ont également signé un protocole d’accord pour le développement de champs de gaz et d’hydrogène vert en Algérie. Enfin, M. Tebboune a lui-même annoncé que le projet de câble électrique sous-marin entre les deux pays, qui passerait par la Sardaigne, est en cours de réactivation.

    Par Ignacio Cembrero

    El Confidencial, 29 mai 2022

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    #Algérie #Espagne #Italie #Maroc #SaharaOccidental #PedroSanchez #Gaz #Sonatrach #ENI

  • Algérie-Italie : quelles perspectives  de la coopération

    Algérie-Italie : quelles perspectives de la coopération

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    1.-Le produit intérieur brut PIB de l’Italie est prévu pour 2022 à 2272 milliards de dollars, un accroissement de 4,2% par rapport à 2021 , dont le PIB a été de 2021 milliards de dollars , la classant la 8ème économie mondiale , pour une population d’ environ 60 millions d’habitants en 2022, et au 01 janvier 2021 , 59, 2. Les réserves de change dépassent les 230 milliards de dollars dont 2451,8 tonnes d’or dont la valeur dépasse les 80 milliards de dollars. Les importations de biens en 2020 ont été de 422,87 milliards de dollars et de services 91,61 milliards de dollars soit au total 514,48 milliards de dollars. Quant aux exportations, elles ont été de 496,12 milliards de dollars et des services 86,53 milliards de dollars soit au total :582,65 milliards de dollars. Une reprise a été constatée en 2021 où l’excédent commercial de l’Italie a atteint 50,4 milliards d’euros bien qu’en , en baisse par rapport aux 63,17 milliards enregistrés en 2020 selon l’Institut national des statistiques (Istat) La dette publique de l’Italie s’est élevé à 153,5% du PIB en 2021, en légère baisse par rapport à 2020 (155,6%) mais nettement au-dessus de la limite de 60% prévue par les règles de Maastricht, d’ailleurs comme tous les pays de la zone européenne, qui otn abandonné provisoirement la totale rigueur budgétaire, Rome misant sur une croissance importante en 2022 pour réduire le rapport entre son PIB et sa dette publique, au-dessus de 150 %. D’une manière générale, la crise covid-19 et récemment la crise ukrainienne a affecté l’économie italienne Dans la phase de reprise en 2022, la croissance devrait s’appuyer sur la mise en œuvre du plan national de relance et de résilience, adossé à des réformes structurelles, l’Italie ayant bénéficié de l’impact positif du plan de relance européen (209 Md€),. Mais la reprise des exportations sera dépendante du rythme de celle du commerce mondial et du marché intérieur.

    Malgré les incertitudes, l’Italie dispose d’une solide industrie manufacturière spécialisée dans des niches à haute valeur ajoutée et intégrée aux chaînes de valeurs mondiales, la deuxième européenne après l’Allemagne. Structurée autour de PME dynamiques, elle est la source de l’excédent commercial. Mais comme impact de cette situation mondiale incertaine, les conséquences sociales où selon les statistiques de Bruxelles, le chômage a atteint environ 12% en 2021, affectant davantage les jeunes (taux de chômage à 29,3% en 2019) et creusant les écarts entre les régions riches et les régions pauvres , entre le nord et le sud (17,6%), un plan d’action étant en cours pour éviter l’accroissement des disparités régionales.

    2.-Qu’en est-il des relations commerciales Algérie –Italie où le PIB algérien est d’environ 160 milliards de dollars en 2021, des réserves de change fin 2021 à 44 milliards de dollars pour une population au 01 janvier 2022 d’environ 45 millions d’habitants Nous avons pour 2021 environ 37 milliards de dollars d’exportation devant préciser que 34,5 milliards de dollars d’exportation, avec les dérivées provenant des hydrocarbures et que sur les 4,5 milliards de dollars hors hydrocarbures, pour 2021, plus de 2,5 étant des dérivées d’hydrocarbures déjà inclus dans les recettes de Sonatrach de 34,5 milliards de dollars. ,L’on devra éviter de faire un double emploi entre les statistiques de Sonatrach et celles du Ministère du commerce. Quant aux importations, pour 2021, elles sont estimées par FMI à . environ 46 milliards de dollars d’importation, y compris les services, environ 6 milliards de dollars.. C’est que l’Italie reste le premier client de l’Algérie, l’Italie achetant annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne (UE) fournisseurs de l’Algérie.

    En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout). Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie. Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, d’une capacité d’un volume allant jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Italie, mais actuellement en sous capacité (la consommation intérieure étant presque l’équivalent des exportations) ayant exporté en 2021 environ 21 milliards de mètres cubes gazeux, et en attendant de nouveaux investissements en cours, à court terme, pouvant suppléer environ 3 à 4 milliards de mètres cubes gazeux et en espérant l’activation du projet Galsi gelé depuis 2012 qui devait approvisionner la Sardaigne et la Corse d’une capacité » de 8 milliards de mètres cubes gazeux ( voir conférence du Pr Mebtoul en 2012- www.google.com sur ce sujet lors d’une tournée en Italie) .

    Mais l’important de la visite du président de la république Abdelmadjid Tebboune en Italie est de diversifier la coopération économique hors hydrocarbures dans les infrastructures, les PME, l’innovation technologique, l’agro-industriel et les télécommunications et sur le plan politique de consolider davantage les réalisations bilatérales avec l’objectif commun de promouvoir une plus grande stabilité et prospérité dans la région méditerranéenne. C’est dans ce cadre que récemment l’ambassadeur d’Italie en Algérie , Mr Giovanni Pugliese, a exprimé son souhait de voir la coopération bilatérale entre Alger et Rome se diversifier, en particulier sur le plan économique, souhaitant « qu’une place de choix soit réservée à l’Italie dans le cadre de ces réformes je le cite « Nous avons beaucoup d’espoir dans les réformes économiques en cours en Algérie et surtout dans l’amélioration du climat des affaires, ainsi que des réformes bancaires ».

    En conclusion, l’Italie a une longue expérience d’intégration de la sphère informelle qui était dominante par le passé, au sein de la sphère réelle et également un vivier d’expérience pour la dynamisation des PMI/PME qui en fonction de l’adaptation aux situations sociales peut être bénéfique pour l’Algérie. Espérons la consolidation des relations algéro-italiennes sur la base d’un partenariat gagnant –gagnant au profit exclusif des populations des deux pays.

    Et un axes selon le prévision du ministère de l’énergie miser sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique tout en attirant les IDE étrangers dont les différents contrats INIE SONATRACH pour avoir 40% des énergies renouvelables pour couvrir la consommation intérieure, ( actuellement malgré les discours cela représente à peine 1% en 2021) la différence d’environ 20 milliards de mètres cubes utilisant ainsi le Transmed via Italie qui fonctionne en sous capacité, gazeux pouvant servir à l’exportation , l’Algérie couvrant actuellement environ 10/11% des besoins de l’Europe pouvant passer dans quatre à cinq années à plus de 20%.

    Professeur des  universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL



  • Le Dr Mebtoul sur la visite de Tebboune en Italie

    Le Dr Mebtoul sur la visite de Tebboune en Italie

    Algérie, Italie, Abdelmadjid Tebboune, gaz, Méditerranée,

    Dans le cadre du respect mutuel, les relations politiques entre l’Algérie et l’Italie sont excellentes. Cette présente contribution s’appesantit sur la situation des économies de l’Italie et de l’Algérie et les perspectives de la coopération économique ( voir notre interview au site américain Maghreb Voices et Tv Ennahar 26/05/2022)

    1.-Le produit intérieur brut PIB de l’Italie est prévu pour 2022 à 2272 milliards de dollars, un accroissement de 4,2% par rapport à 2021 , dont le PIB a été de 2021 milliards de dollars , la classant la 8ème économie mondiale , pour une population d’ environ 60 millions d’habitants au 01 janvier 2022. Les réserves de change dépassent les 230 milliards de dollars dont 2451,8 tonnes d’or dont la valeur dépasse les 80 milliards de dollars. Les importations de biens en 2020 ont été de 422,87 milliards de dollars et de services 91,61 milliards de dollars soit au total 514,48 milliards de dollars. Quant aux exportations, elles ont été de 496,12 milliards de dollars et des services 86,53 milliards de dollars soit au total :582,65 milliards de dollars . Une reprise a été constatée en 2021 où l’excédent commercial de l’Italie a atteint 50,4 milliards d’euros bien qu’en , en baisse par rapport aux 63,17 milliards enregistrés en 2020 selon l’Institut national des statistiques (Istat) La dette publique de l’Italie s’est élevé à 153,5% du PIB en 2021, en légère baisse par rapport à 2020 (155,6%) mais nettement au-dessus de la limite de 60% prévue par les règles de Maastricht. D’ailleurs la majorité des pays de la zone euro, ont abandonné provisoirement la totale rigueur budgétaire, Rome misant sur une croissance importante en 2022 pour réduire le rapport entre son PIB et sa dette publique, au-dessus de 150 %.

    D’une manière générale, la crise covid-19 et récemment la crise ukrainienne a affecté l’économie italienne, comme toute l’économie mondiale. Dans la phase de reprise en 2022, la croissance devrait s’appuyer sur la mise en œuvre du plan national de relance et de résilience, adossé à des réformes structurelles, l’Italie ayant bénéficié de l’impact positif du plan de relance européen (209 Md€). Mais la reprise des exportations sera dépendante du rythme de celle du commerce mondial et du marché intérieur. Malgré les incertitudes, l’Italie dispose d’une solide industrie manufacturière spécialisée dans des niches à haute valeur ajoutée et intégrée aux chaînes de valeurs mondiales, la deuxième européenne après l’Allemagne. Structurée autour de PME dynamiques, elle est la source de l’excédent commercial. Mais comme impact de cette situation mondiale incertaine, les conséquences sociales où selon les statistiques de Bruxelles, le chômage a atteint environ 12% en 2021, affectant davantage les jeunes (taux de chômage à 29,3% en 2019) et creusant les écarts entre les régions riches et les régions pauvres , entre le nord et le sud (17,6%), un plan d’action étant en cours pour éviter l’accroissement des disparités régionales.

    2.-Qu’en est-il des relations commerciales Algérie –Italie où le PIB algérien est d’environ 160 milliards de dollars en 2021, des réserves de change fin 2021 à 44 milliards de dollars pour une population au 01 janvier 2022 d’environ 45 millions d’habitants Nous avons pour 2021 environ 37 milliards de dollars d’exportation devant préciser que 34,5 milliards de dollars d’exportation, avec les dérivées provenant des hydrocarbures et que sur les 4,5 milliards de dollars hors hydrocarbures, pour 2021, plus de 2,5 étant des dérivées d’hydrocarbures déjà inclus dans les recettes de Sonatrach de 34,5 milliards de dollars. L’on devra éviter de faire un double emploi entre les statistiques de Sonatrach et celles du Ministère du commerce. Quant aux importations, pour 2021, elles sont estimées par FMI à environ 46 milliards de dollars d’importation, y compris les services, environ 6 milliards de dollars.. C’est que l’Italie reste le premier client de l’Algérie, l’Italie achetant annuellement plus du tiers du gaz algérien exporté, tandis qu’elle occupe la deuxième place parmi les pays de l’Union européenne (UE) fournisseurs de l’Algérie.

    En 2020, le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et l’Italie a atteint près de 6 milliards de dollars (USD), dont 3,5 milliards USD d’exportations algériennes vers l’Italie (notamment des hydrocarbures) et 2,42 milliards USD d’importations de ce pays (des équipements surtout). Pour 2021, elles ont connu un accroissement s’établissant à 8,5 milliards de dollars dont 6,6 milliards de dollars d’exportation de l’Algérie, donc un déficit commercial positif pour l’Algérie. Le secteur des hydrocarbures occupe une place importante dans la relation économique algéro-italienne, grâce notamment au partenariat entre le Groupe Sonatrach et le groupe énergétique italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie. Les deux Groupes gèrent le Gazoduc TransMed, aussi appelé Enrico Mattei, reliant l’Algérie à l’Italie via la Tunisie, d’une capacité d’un volume allant jusqu’à 32 milliards de m3 de gaz algérien vers l’Italie, ayant exporté en 2021 environ 21 milliards de mètres cubes gazeux à travers cette canalisation ,. Espérons l’activation du projet Galsi gelé depuis 2012 qui devait approvisionner la Sardaigne et la Corse d’une capacité » de 8 milliards de mètres cubes gazeux ( voir conférence du Pr Mebtoul en 2012- www.google.com sur ce sujet lors d’une tournée en Italie) .

    Mais l’important de la visite du président de la république Abdelmadjid Tebboune en Italie est de diversifier la coopération économique certes dans l’énergie mais surtout d’impulser les segments hors hydrocarbures dont les infrastructures, les PME, l’innovation technologique, l’agro-industriel et les télécommunications et sur le plan politique de consolider davantage les réalisations bilatérales avec l’objectif commun de promouvoir une plus grande stabilité et prospérité dans la région méditerranéenne. C’est dans ce cadre que récemment l’ambassadeur d’Italie en Algérie , Mr Giovanni Pugliese, a exprimé son souhait de voir la coopération bilatérale entre Alger et Rome se diversifier, en particulier sur le plan économique, souhaitant « qu’une place de choix soit réservée à l’Italie dans le cadre de ces réformes je le cite « nous avons beaucoup d’espoir dans les réformes économiques en cours en Algérie et surtout dans l’amélioration du climat des affaires, ainsi que des réformes bancaires », même position que al récente visite du Medef français.

    3.-En attendant de nouveaux investissements en cours, à court terme, pouvant suppléer pour l’Italie environ 3 à 4 milliards de mètres cubes gazeux maximum à court terme Comme je l’ai rappelé dans plusieurs contributions nationales et internationales ( voir www.gogle.com février-mars 200[M1] ) sous réserve de sept conditions, l’Algérie horizon 2025/2027, pourrait doubler les capacités d’exportations de gaz environ 80 milliards de mètres cubes gazeux, actuellement entre 10/11% du marché européen , avec une part entre 20/25% de l’approvisionnement de l’Europe horizon 2025/2027.

    La première condition concerne l’amélioration de l’efficacité énergétique et une nouvelle politique des prix renvoyant au dossier de subventions.

    La deuxième condition est relative à l’investissement à l’amont pour de nouvelles découvertes d’hydrocarbures traditionnels, tant en Algérie que dans d’autres contrées du monde. « Sonatrach ayant une expérience internationale mais pouvant découvrir des gisements non rentables financièrement devant éviter les effets d’annonces avant de déterminer la réelle rentabilité .

    La troisième condition , est liée au développement des énergies renouvelables (actuellement dérisoire moins de 1% de la consommation globale) devant combiner le thermique et le photovoltaïque le coût de production mondial a diminué de plus de 50% et il le sera plus à l’avenir où , avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour développer l’utilisation de l’énergie solaire.

    La quatrième condition , selon la déclaration de plusieurs ministres de l’Énergie entre 2013/2020, l’Algérie compte construire sa première centrale nucléaire en 2025 à des fins pacifiques, pour faire face à une demande d’électricité galopante.

    La cinquième condition, est le développement du pétrole/gaz de schiste, selon les études américaines , l’Algérie possédant le troisième réservoir mondial, d’environ 19 500 milliards de mètres cubes gazeux, mais qui nécessite, outre un consensus social interne, de lourds investissements, la maîtrise des nouvelles technologies qui protègent l’environnement et des partenariats avec des firmes de renom.

    La sixième condition, consiste en la redynamisation du projet GALSI, Gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie, qui devait être mis en service en 2012 d’une capacité de /8 milliards de mètres cubes gazeux. Espérons que la visite du premier ministre italien relancera ce projet

    La septième condition est l’accélération de la réalisation du gazoduc Nigeria-Europe via l’Algérie d’une capacité de plus de 33 milliards de mètres cuves gazeux mais nécessitant selon les études européennes de 2019 environ 20 milliards de dollars et nécessitant l’accord de l’Europe principal client. Cependant l’avenir appartenant à l’hydrogène comme énergie du futur.

    4. Un des axes pour continuer à honorer les engagements internationaux , selon les prévisions du ministère de l’énergie sont le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique tout en attirant les IDE étrangers dont les différents contrats INIE /SONATRACH pour avoir 40% des énergies renouvelables pour couvrir la consommation intérieure, horizon 2028/2030 où actuellement malgré les discours cela représente à peine 1% en 2021. La différence d’environ 20 milliards de mètres cubes, utilisant ainsi le Transmed via Italie qui fonctionne en sous capacité, gazeux peut servir à l’exportation, étant souhaitable que l’annonce du câble électrique sous-marin reliant l’Algérie à la Sardaigne, un vieux projet mais stratégique, soit alimenté par les énergies renouvelables. C’est que nous avons assisté à une baisse des exportations du gaz en volume étant passé de plus de 65 milliards de mètres cubes gazeux vers les années 2007/2008 à 43 en 2021 dont 70% par canalisation et 30% par GNL, idem pour le pétrole plus de 1 millions de barils/j à 500.000 barils/j pour les exportations durant la même période , la consommation intérieure qui va à un rythme exponentiel étant presque identique aux exportations, risquant entre 2025/2030 de représenter presque 80% des exportations actuelles au même rythme de l’actuel modèle e consommation, posant d’ailleurs l’épineux dossier des subventions.( voir audit sous la direction du Pr Mebtoul, assisté des cadres Sonatrach d’experts et du bureau d ‘études américain Ernst & Young 2007/2008 le dossier des carburants). D’où l’importance d’un renouveau de la loi des hydrocarbures pour attirer les investisseurs . Mais surtout sous réserve d’avoir une vision stratégique de la transition énergétique , ( Mix énergétique), l’Algérie est un acteur stratégique de l’approvisionnement de l’Europe à moyen terme.

    En conclusion, la coopération entre l’Algérie et l’Italie ne concerne pas seulement le volet économique, mais les volets politiques, sécuritaires, et culturels. Sur le plan économique, l’Italie a une longue expérience d’intégration de la sphère informelle qui était dominante par le passé, au sein de la sphère réelle et également un vivier d’expériences pour la dynamisation des PMI/PME qui en fonction de l’adaptation aux situations sociales peut être bénéfique pour l’Algérie dans le cadre de ses réformes structurelles , déterminantes entre 2022/2025, devant concilier l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale. En bref, puissent les relations algéro-italiennes s’intensifier afin de faire du bassin méditerranéen un lac de paix et de prospérité partagé.

    Professeur des  universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL,

    #Algérie #Italie #Gaz #Tebboune

  • Algérie: l’alternative au gaz russe?

    Algérie: l’alternative au gaz russe?

    Algérie, Gaz, Italie, Europe, Russie,

    Le président algérien Tebboune est à Rome, en Italie, pour parler des questions gazières. L’Algérie n’a jamais été aussi courtisée en ces temps de sanctions contre la Russie.

    Le gaz algérien comme substitut au gaz russe sur les marchés ? Totalement personne ne l’envisage, mais partiellement, certains pays font tout pour que cela devienne une réalité. C’est le cas de l’Italie, qui importait jusque-là 45 % de son gaz de Russie et qui est le premier acheteur européen de gaz algérien via le gazoduc Transmed. Le pays a multiplié les rencontres avec les autorités algériennes et a réussi en avril à conclure un accord pour des livraisons accrues de gaz. Mais au-delà de leur volonté d’aider ou non l’Europe, les Algériens ont-ils les capacités d’accroître rapidement leur production pour répondre à toutes les demandes à venir ?

    À court terme, la demande sera difficile à satisfaire
    D’ici quelques années, l’Algérie pourrait mettre à disposition quelques dizaines de milliards de m3 supplémentaires sur le marché, selon les déclarations d’Ali Hached, l’ancien vice-président de la Sonatrach, géant algérien du gaz et du pétrole, en février dernier.

    « Mais dans l’immédiat, les marges de négociations sont réduites au vu des faibles quantités additionnelles disponibles rapidement », confirme un expert algérien. Notre interlocuteur pointe un choix stratégique que le pays doit faire : une fraction du gaz algérien sert à maintenir la pression des gisements de pétrole.

    Puiser dans ces quantités disponibles, c’est courir le risque de réduire les capacités de production du pays en or noir demain. Sachant qu’aucun appel d’offre n’a par ailleurs été lancé ces dernières années et qu’entre une découverte et une mise en production, il faut compter en moyenne 5 ans, l’Algérie aura effectivement du mal à augmenter de manière significative ses capacités de production à très court terme.

    L’Algérie possède moins de 2 % des réserves mondiales de gaz conventionnel

    L’autre question est celle des réserves de gaz qui permettraient au pays d’assurer une durabilité d’approvisionnement. Le chiffre est a priori technique, mais en réalité très politique. Les données officielles sont rares sur le sujet. Selon l’édition 2021 du BP Statistical Review, rapport de référence dans le domaine de l’énergie, l’Algérie possédait, en 2020, 1,2 % des réserves mondiales connues de gaz naturel – soit 2 300 milliards de m3. La tendance est à une baisse graduelle de ces réserves. Il n’y a en effet pas eu de découverte majeure depuis des années, et en revanche la consommation interne ne fait qu’augmenter.

    L’Algérie possède cependant un autre atout : elle abrite les troisièmes réserves mondiales de gaz de schiste. Mais celles-ci ne sont pour l’heure pas du tout exploitées et demanderaient de gros moyens techniques et financiers pour l’être. Après une tentative d’exploration avortée dans le sud du pays, le président Tebboune a promis un débat national sur le sujet.

    RFI, 26 mai 2022

    #Algérie #Gaz #Europe #Italie #Russie

  • Algérie. Tebboune en Italie: Les grands enjeux

    Algérie. Tebboune en Italie: Les grands enjeux

    Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Italie,

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est arrivé hier mercredi à Rome, pour une visite d’État de trois jours à l’invitation du président de la République d’Italie, Sergio Mattarella.

    L’avion transportant le président de la République et la délégation qui l’accompagne a atterri à l’aéroport international de Rome, Léonardde- Vinci. Cette visite d’état revêt une « importance particulière dans le raffermissement des liens d’amitié historiques et le renforcement des relations bilatérales dans de nombreux domaines, notamment dans le volet économique, et ce, dans le cadre d’une vision nouvelle des deux Présidents visant à insuffler une nouvelle dynamique au dialogue et à la coopération stratégique entre les deux pays voisins et amis », a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Les relations économiques entre l’Algérie et l’Italie ont connu une évolution notable ces dernières années, grâce aux projets d’investissements et aux accords conclus entre les deux pays permettant à l’Algérie d’être le premier partenaire commercial de l’Italie sur le continent africain et de la zone Moyen- Orient-Afrique du Nord (Mena).

    Aidés par la proximité géographique et la vocation méditerranéenne commune, les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint les 8,5 milliards de dollars en 2021, en forte hausse par rapport à l’année 2020 qui étaient de près de 6 milliards de dollars, selon des données du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations Les exportations algériennes vers l’Italie (constituées notamment des hydrocarbures) ont avoisiné les 6,24 milliards de dollars en 2021, tandis que les importations de ce pays (principalement des machines, des produits pétroliers raffinés, des produits chimiques et des produit sidérurgiques) ont atteint les 2,26 milliards de dollars. En matière d’investissements, les projets réalisés dans le domaine de l’énergie représentent un exemple édifiant du partenariat solide et du rôle de l’Algérie en tant que fournisseur d’hydrocarbures fiable de l’Italie depuis plusieurs décennies.

    Le gazoduc Trans-Mediterranean Pipeline (TransMed), qui lie les deux pays depuis 1983 et traverse la Tunisie, dispose d’une capacité de livraisons de 33,15 milliards de mètres cubes par an. Portant le nom d’Enrico Mattei, industriel et fondateur de l’industrie pétrolière italienne et militant anticolonialiste ami de la Révolution algérienne, ce gazoduc a permis à l’Algérie d’exporter vers l’Italie une quantité de 14,8 milliards m3 de gaz naturel en 2020, en progression de 12 % par rapport à 2019, classant ainsi l’Algérie deuxième fournisseur avec une part de marché estimée à 22 %.

    Les volumes de gaz exportés vers ce pays vont augmenter de 9 milliards m3/an à partir de 2023/2024, à la faveur de l’accord signé, le 11 avril dernier à Alger par les P.-dg des groupes Sonatrach et Eni. Les activités d’exploration et de production d’hydrocarbures ne sont pas en reste, les deux compagnies ont réalisé, en association, d’importantes découvertes de pétrole brut et se sont engagées pleinement dans la transition énergétique en développant des projets dans le solaire (photovoltaïque), l’hydrogène, les biocarburants et d’autres sources d’énergies renouvelables.

    L’Algérie et l’Italie s’inscrivent également dans la perspective de l’élargissement de ce partenariat à d’autres domaines d’activités. Il s’agit, entre autres, de l’industrie mécanique, de l’agriculture, de l’enseignement supérieur, du tourisme et de la culture. L’Algérie compte aussi s’inspirer de l’expérience italienne dans les domaines des petites et moyennes entreprises, la construction navale, l’industrie pharmaceutique, les technologies de l’information et des télécommunications, ainsi que la restauration de bâtiments anciens.

    La présence entrepreneuriale italienne en Algérie est également à souligner avec un nombre dépassant les 200 entreprises italiennes en activité dans les grands travaux publics, l’industrie, les équipements et le machinisme.

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi libre, 26 mai 2022

    #Algérie #Italie #Tebboune

  • Un câble électrique sous-marin entre la Sardaigne et l’Algérie

    Un câble électrique sous-marin entre la Sardaigne et l’Algérie

    Italie, Algérie, câble électrique, Sardaigne,

    Le ministre Cingolani et Sonelgaz discutent de câbles vers l’île d’une capacité allant jusqu’à 2 000 mégawatts

    ALGER. L’Italie et l’Algérie discutent d’un projet d’interconnexion électrique par câbles sous-marins avec un financement européen. C’est ce qu’indique un communiqué du ministère algérien de l’Energie et des Mines publié hier, faisant état d’une rencontre à Rome entre « le directeur général de la Société nationale de l’électricité et du gaz, Sonelgaz, Mourad Adjal » et « le ministre italien de Transition écologique, Roberto Cingolani, en marge de l’assemblée générale des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité des pays méditerranéens Med-TSO ».

    La note précise que la réunion a porté sur la « réactivation » du projet d’interconnexion électrique entre la région algérienne d’El Chafia, sur la côte est, et la Sardaigne, d’une capacité allant jusqu’à 2.000 mégawatts. La partie italienne, rapporte le ministère, a manifesté un « intérêt particulier » pour ce projet et a suggéré que la Commission européenne s’engage à le financer par l’intermédiaire d’institutions financières européennes. Le communiqué conclut en observant que « ce projet, une fois relancé, sera mené conjointement par Sonelgaz, pour la partie algérienne, et Terna, la société italienne de transport d’électricité ».

    La Nuova Sardegna, 24 mai 2022

    #Italie #Algérie #Sardaigne #Câble_électrique